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8 novembre 2023 3 08 /11 /novembre /2023 08:15
 La gauche doit être offensive sur l’immigration, revendique Ian Brossat (L'Humanité, entretien avec Lola Ruscio, 6 novembre 2023)

Avec le groupe CRCE-K, le sénateur communiste Ian Brossat va déposer une cinquantaine d’amendements, ce lundi 6 novembre, premier jour d’examen du projet de loi immigration au Sénat. Des mesures pour un meilleur accueil et davantage de régularisations, aux antipodes de la philosophie de Gérald Darmanin.

Sénateur PCF de Paris, Ian Brossat va mener, au nom des communistes, avec une partie de la gauche, de la Macronie et du Modem, un bras de fer sur le projet de loi immigration, débattu à partir du 6 novembre au palais du Luxembourg. Face à la droite, la bataille s’annonce rude pour maintenir l’article 3 prévoyant la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Et défendre les 55 amendements que le groupe Communiste républicain citoyen et écologiste-Kanaky (CRCE-K) va déposer.

Vous présentez un amendement identique, avec les groupes PS, EELV, Modem et une partie du groupe macroniste, visant à revoir l’article 3 du texte gouvernemental sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Pourquoi cette mesure est-elle importante et quelles modifications souhaitez-vous y apporter ?

C’est une mesure de bon sens. Aujourd’hui, des milliers de travailleurs sans papiers produisent des richesses dans notre pays et sont dépourvus de droits. Il est aberrant que des pans entiers de notre économie, comme la restauration, le bâtiment, s’appuient sur des travailleurs sans droits.

Il est indispensable de les régulariser, ce serait une bonne chose pour ces personnes afin qu’elles puissent sortir de la clandestinité et pour le monde du travail. Car les maintenir en situation irrégulière entretient le dumping et tire le monde du travail vers le bas.

La circulaire Valls de 2012 laisse au bon vouloir du patron le fait de déclarer ou non son employé. Désormais, la disposition prévue dans le texte actuel prévoit la régularisation sans l’accord de l’employeur. C’est une avancée, étant donné qu’elle permet de sortir de ce lien de subordination.

Néanmoins, cette définition est très insuffisante en raison de la définition des métiers en tension. Notre amendement vise à aller plus loin, en élargissant le champ de la régularisation dans la loi.

Notre objectif : augmenter le nombre de personnes qui pourraient bénéficier d’une régularisation. Et la liste des métiers en tension ne serait pas seulement décidée par le ministère du Travail, mais aussi en lien avec les syndicats.

Quelles sont les autres idées sur l’immigration que vous défendrez dans les semaines de débat à venir ?

Je suis convaincu que la gauche doit être à l’offensive sur ces sujets. Il faut d’abord créer les conditions d’un accueil digne. Or, aujourd’hui, ce n’est pas du tout le cas ; c’est parce que les États n’accomplissent pas leurs missions que les mafias et les passeurs prospèrent.

S’il y avait des voies légales des migrations, il n’y aurait pas de passeurs. S’il y avait un accueil digne des réfugiés avec des places d’hébergement en nombre suffisant, il n’y aurait pas des milliers de logements indignes dont profitent les marchands de sommeil.

Sur l’intégration, il faut développer des services publics de qualité, avoir des écoles qui fonctionnent, faciliter l’accès au travail, d’où l’amendement sur la régularisation. Un autre texte vise à permettre aux demandeurs d’asile de pouvoir travailler dès qu’ils arrivent. Enfin, il faut agir sur les causes des migrations, et bâtir des relations Nord-Sud qui sortent d’une pure relation de domination néocoloniale.

La philosophie générale de ce projet de loi de Gérald Darmanin est-elle très éloignée de ces considérations ?

C’est un texte qui, à l’exception de l’article 3, reprend tous les poncifs de la droite et de l’extrême droite sur ce sujet, en présentant l’immigration comme une menace. Il repose en effet sur l’idée fausse selon laquelle notre pays serait confronté à une « submersion migratoire », comme le dit la majorité sénatoriale.

Or, chaque année, la France voit arriver sur son sol entre 200 000 et 250 000 immigrés, soit à peine 0,3 % de la population nationale. On est bien loin de la prétendue invasion dont on nous parle.

Ce texte considère aussi qu’il faudrait dégrader les conditions d’accueil pour limiter l’immigration. Mais ce qui les pousse à rejoindre la France, ce n’est pas la situation dans le pays d’accueil, c’est bien celle dans le pays de départ. Le déni de réalité est du côté de la droite et de la Macronie.

Les communistes seront à l’offensive pour ne pas laisser gagner la droite et l’extrême droite. Car, lorsqu’on traite de la place qu’on accorde aux étrangers, on parle de nous, de ce que nous voulons faire de ce pays. Souhaite-t-on être fidèles aux valeurs de la République, ou va-t-on leur tourner le dos ? En l’état, c’est un projet de loi qui n’est pas respectueux des principes républicains.

Parmi les obsessions de la droite et de son extrême sur l’immigration, il y a la suppression de l’aide médicale d’État (AME). Gérald Darmanin propose de la remplacer par l’aide médicale d’urgence (AMU), aux périmètres et conditions d’accès bien plus restreints. Est-ce une mesure dangereuse ?

Ce que souhaite faire le ministre de l’Intérieur est profondément inhumain. Refuser l’accès aux soins à des personnes malades, ce n’est pas digne de la septième puissance économique mondiale. C’est également une mesure stupide en termes de santé publique, puisqu’elle va conduire à engorger davantage les urgences, à désorganiser l’hôpital. Du point de vue des finances publiques, cela nous coûtera plus cher.

La droite pense qu’en remettant en cause l’AME, cela va dissuader ceux qui cherchent refuge à venir en France. C’est complètement absurde, ils ne viennent pas ici pour cette aide médicale, mais pour fuir la misère ou les guerres. D’ailleurs, la moitié de ceux qui ont droit à l’AME ne la touche pas.

Gérald Darmanin entend porter de trois mois à dix-huit mois la durée maximale de rétention administrative pour les étrangers en situation irrégulière. Qu’en pensez-vous ?

C’est une mauvaise mesure. J’ai visité le centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes, dans lequel une majorité de personnes restent sur le territoire français à l’issue de leur période de rétention, notamment parce que les pays dont elles sont originaires ne donnent pas de laissez-passer consulaire.

Dès lors qu’on sait qu’elles vont rester sur le territoire, on devrait réfléchir à leur réinsertion. Or, aucune disposition du texte ne traite cette question. On ne va pas les réinsérer en les mettant en CRA ou en les assignant à résidence. C’est une fois de plus une politique de communication, une politique du tweet.

Entretien réalisé par Lola Ruscio

 

 La gauche doit être offensive sur l’immigration, revendique Ian Brossat (L'Humanité, entretien avec Lola Ruscio, 6 novembre 2023)
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7 novembre 2023 2 07 /11 /novembre /2023 06:37
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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 15:03
11 octobre 2023: Intervention de politique générale de Gladys Grelaud pour le groupe des élues communistes

Ce 11 octobre matin en session de la Région Bretagne nous condamnons sans détour l'infâme attaque du Hamas contre des civils israéliens.

Notre combat est de trouver le chemin de la paix et de la sécurité pour tous les peuples, sous l’égide des Nations Unies et dans le respect du droit international.

nous agissons en faveur du pouvoir d'achat: avec les TER gratuits pour les - de 12 ans, les tarifs des transports scolaires et des cantines qui n'augmentent pas et qui assurent aux élèves de manger un repas équilibré par jour

Et nous prolongeons la convention avec la sncf et c’est parce qu’il s’agit d’un service public ici en Bretagne que les trains sont les plus à l’heure et sont les plus fiables.

Et que L'argent perçu est réinvesti dans des rames pour mieux cadencer, et ne va pas dans la poche des actionnaires

 
Voir l'intervention de Gladys Grelaud sur You Tube:
 
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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 14:16
Résolution de la conférence européenne du PCF adoptée par les délégués des fédérations à la Conférence nationale et par le Conseil National du PCF réunis les 14 et 15 octobre 2023
Faire entendre la voix de la France pour une Europe de peuples libres, souverains et associés.
Ensemble, pour le progrès social, la démocratie, la justice climatique, le pain et la paix !

Nous voulons une Europe au service de la démocratie, de la paix, du progrès social et du climat, libérée du poids de la finance et des logiques capitalistes. Force est de constater que l'Union européenne n'a pas su apporter la paix et n'est pas en mesure de relever les défis de l'émancipation sociale, humaine et du climat. C’est l'échec d’une orientation néolibérale martelée dans les traités européens auxquels nous nous sommes toujours opposés.

Avec la pandémie, les règles budgétaires, pourtant érigées en dogme les décennies précédentes, ont été suspendues. Des brèches se sont ouvertes mais l’UE suit toujours la même boussole : avant tout, maximiser les profits et l'accumulation contre l'emploi, la formation, la recherche et les services publics. La prétendue « souveraineté européenne » ne remet surtout pas en cause la prééminence étatsunienne, ni la concurrence entre les pays de l'UE. Et désormais la Commission européenne promeut une « économie de guerre », pour justifier le retour des politiques d'austérité, en transformant l'UE en financeuse de l'industrie d'armement.

Cette politique alimente la rupture entre les peuples et l'idée même d'Europe et accélère l'essor de l'extrême droite, aujourd'hui au pouvoir dans six des vingt-sept pays membres. Une partie des bourgeoisies européennes fait le choix d'une sortie de crise sur des bases autoritaires tandis que l'extrême droite pèse sur les politiques de l’UE, notamment par un traitement ignoble infligé aux personnes migrantes.

L’heure est aux grands choix. Un nouveau saut fédéraliste et atlantiste, tel que le prépare une autre partie des classes dirigeantes européennes, ne ferait qu'aggraver la crise. S’agirait-il alors de prôner une simple « désobéissance » ou un « Frexit » ? Nous ne partageons pas non plus ces discours qui n'ouvrent aucune perspective pour les peuples. Il y a donc urgence à initier une autre construction européenne de peuples et de nations libres, souveraines et associées. La souveraineté démocratique des peuples et des nations doit se faire entendre au service d'une coopération solidaire en rupture avec un modèle dépassé.

Nous avons un point d’appui pour cela car partout s’expriment les luttes sociales et écologiques, démocratiques et féministes, laïques, antiracistes et celles du mouvement de paix. Elles portent en elles la contestation des logiques financières et la nécessité de nouvelles coopérations en Europe donnant la priorité aux dépenses pour l'emploi, la formation, les capacités humaines et les services publics plutôt qu’au capital.

Pour les élections européennes de juin prochain, nous nous engageons donc avec cette ambition dans la constitution d'une liste de large rassemblement, ouverte à l'ensemble des forces progressistes et des représentant·es du mouvement social.

Nous y défendrons douze priorités que la France et les député·es européen.nes devront porter en Europe :

1. Pour le respect de la souveraineté des peuples

Nous refusons le retour des règles budgétaires austéritaires et la levée des règles d'unanimité en matière de défense et de politique extérieure. Nous portons l’élaboration démocratique d'un autre traité européen. Sans délai, notre pays peut dès maintenant déroger aux règles des traités européens qui vont à l'encontre des intérêts démocratiques, sociaux et économiques du peuple de France. Il peut s'atteler à la construction de fronts d'entente en Europe, non seulement pour bloquer les dynamiques antidémocratiques et antisociales et construire des alternatives et des coopérations concrètes. Nous refusons l'élargissement de l'UE existante, qui ne ferait qu'aggraver les différences de développement entre pays, et qui ne permettrait pas la définition d'un projet émancipateur au service de tou·tes. Nous proposons aux États voisins de l'UE la constitution d'un forum d'échanges et d'élaboration de politiques communes mutuellement avantageuses.

 

2. Pour une nouvelle politique énergétique

Nous voulons sortir du marché spéculatif européen de l’énergie. Nous remettons en cause les directives européennes qui promeuvent les différents marchés carbone et la « bourse du CO2 « qui permet aux grandes entreprises d'acheter des « droits à polluer » et de spéculer avec ceux-ci. Nous refusons le système européen d'échange de quotas d'émissions (ETS) et la taxe carbone, qui engendrent l'augmentation des prix. Nous voulons une organisation du secteur de l'énergie qui garantisse un droit à l'énergie pour tou·tes par la mise en place d'une agence européenne de l'énergie visant à renforcer les coopérations et les complémentarités. Une nouvelle politique énergétique est nécessaire, en maintenant une filière publique de production et de distribution, fondée sur la maîtrise des prix et sur un mix énergétique entre le nucléaire, qui doit rentrer dans les circuits de financement européen des énergies vertes, et les énergies renouvelables. Nous visons, de cette manière, à réaliser la décarbonation nécessaire de l'énergie.

3. Pour une nouvelle politique commerciale et une nouvelle industrialisation

Il est urgent de dénoncer les traités de libre-échange afin d'assurer une souveraineté industrielle et commerciale. Nous voulons construire de nouveaux traités internationaux de maîtrise démocratique des échanges et des investissements au service des biens communs, du développement mutuel, de la sécurité, de la souveraineté alimentaire, industrielle, et de la réalisation des objectifs de développement durable de l'ONU. Cela permettra une nouvelle industrialisation en Europe, répondant aux besoins sociaux et respectant la planète. Cela impliquera de même la mise en chantier d'une nouvelle planification stratégique et démocratique, s'émancipant des logiques du capital et du profit, pilotée par des services publics renforcés. Cela renforcera l'exigence d'investissements massifs dans les infrastructures portuaires et ferroviaires, connectant nos ports aux corridors ferroviaires européens pour favoriser le fret ferroviaire, maritime et fluvial. C'est une des conditions pour garantir la transition écologique et une nouvelle industrialisation faite de coopérations solidaires entre territoires, libérées de la concurrence libre et non faussée et de l'emprise de capitaux extra-européens, en premier lieu nord-américains.

4. Pour que l'argent soit au service des peuples, pas du capital.

Il importe de remettre en cause le fonctionnement et les missions actuelles de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci doit être mise sous contrôle démocratique et pratiquer une sélectivité sociale et écologique. Dès à présent, au lieu de confier davantage de ressources propres à l'UE, il est possible de constituer un fonds finançant à taux zéro les dépenses des États pour les services publics, la transition écologique et une nouvelle industrialisation. Ce fonds serait piloté par les Parlements nationaux, le Parlement européen, les organisations syndicales européennes et les acteurs représentés au Conseil économique et social européen, avec un droit de saisine des collectivités locales. Le refinancement par la BCE des crédits des banques aux entreprises doit favoriser les crédits aux investissements porteurs d'emplois, de formation, et de critères écologiques de lutte contre les émissions de CO2. Il doit pénaliser les crédits aux délocalisations, aux suppressions d'emploi ou aux productions polluantes. La question de la dette doit également être affrontée. Les dettes publiques doivent être renégociées. Les dettes reprises par la BCE doivent permettre à cette dernière de rétrocéder les intérêts aux États emprunteurs.

5. Pour le développement des services publics démocratisés et émancipés des critères du marché.

Le développement des services publics doit être un des piliers d'un nouveau modèle social européen, aussi bien pour l'émancipation et les défis sociaux que pour les défis écologiques, ceux de la nouvelle industrialisation comme de la nouvelle politique agricole. Cela implique la sortie des services publics du droit de la concurrence libre et non faussée et la définition de nouvelles règles de coopération, ainsi que la mise en place d'un financement dédié. Le développement des services publics doit s’appuyer sur la maîtrise des filières industrielles.

6. Pour une souveraineté agricole et alimentaire.

La Politique agricole commune (PAC), dans sa conception et son application actuelles, ne correspond en rien aux grands défis environnementaux, sociaux et climatiques. Elle doit être revalorisée et refondée afin d'intégrer davantage les politiques de l'alimentation. Les critères d'attribution, majoritairement proportionnels à la superficie déclarée ou la taille du cheptel doivent être dépassés pour sécuriser le revenu des producteurs, soutenir l'emploi et accompagner la transition agro-écologique. L'UE peut agir, avec l’Organisation des nations unies et son Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour la construction d'une conférence mondiale pour la souveraineté alimentaire mondiale, sur le modèle des COP contre le dérèglement climatique, en sortant l'alimentation des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

7. Pour l’égalité femmes-hommes. Les luttes féministes, pour l'égalité femmes-hommes, pour le libre droit des femmes à disposer de leur corps, sont également des enjeux européens. Notre ambition est d’aligner vers le haut les droits des femmes en Europe en nous inspirant des États membres les plus avancés en la matière. La lutte contre les violences faites aux femmes, pour l’égalité professionnelle et salariale, pour une politique familiale féministe sont au cœur du projet porté par la clause de l’Européenne la plus favorisée dont nous portons l’exigence.

8. Pour la mise en chantier d'un nouveau traité européen, grâce à la réunion d'une Assemblée des peuples d'Europe, constituée des forces vives des nations européennes.

Cette nouvelle construction européenne devra permettre des coopérations différenciées selon des modalités choisies souverainement par les peuples européens. Les Parlements d'Europe devront être associés à l'élaboration des règles européennes. Au contraire des logiques actuelles de l'Union européenne, dont les politiques libérales concourent à l'abaissement des droits sociaux, il faut étendre le principe à l'œuvre dans la clause de l'Européenne de la plus favorisée à tous les droits sociaux, pour un alignement vers le haut des droits sociaux de l'ensemble des peuples européens.

9. Pour la défense de la démocratie locale et des services publics : de nouveaux financements européens en direction des collectivités territoriales.

Les fonds européens structurels et d'investissements confiés aux régions sont technocratiques, sous-utilisés et mal utilisés. Ils alimentent des disparités territoriales grandissantes. La libre administration des communes, et donc l'innovation des politiques publiques au service des populations et de leurs territoires, suppose une vision transformatrice de la place de l'Europe au service des 34 945 communes de France : il est indispensable de promouvoir le développement des services publics locaux, et l’accès de toutes les collectivités locales aux fonds européens, par un accès direct des communes à des fonds européens simplifiés.

10. Pour la construction d'un espace méditerranéen de coopération et de paix.

Pour relever les immenses défis dont cette zone est le théâtre, cet espace devrait regrouper des États qui ont des intérêts communs, qu'ils soient dans l’UE ou hors de celle-ci, par exemple sur les questions industrielles, les questions migratoires, les questions climatiques. Le mécanisme de Dublin doit être aboli et le Pacte européen asile-migration refusé pour instaurer des politiques migratoires européennes refondées dans le respect du droit international et pour l'instauration de voies légales et sécurisées de migration. La directive européenne de 2001 instaurant la protection temporaire des réfugié·es doit être étendue à l'ensemble de ces derniers. Les accords scandaleux conclus avec des pays tiers, dans le but de leur déléguer le « filtrage » des migrant·es, doivent être dénoncés. Les aides publiques au développement ne peuvent plus être conditionnées à une « bonne coopération » des pays tiers sur les expulsions.

11. Pour la paix et la sécurité collective

Nous dénonçons la boussole stratégique de l'UE adoptée en mars 2022 qui renforce l'hégémonie des États-Unis et de l'Otan. L'UE peut agir en facilitatrice d'une offre de paix en Ukraine, assurant la neutralité de celle-ci assortie de garanties de sécurité sous protection de l'ONU, dans le respect de la souveraineté du peuple ukrainien et de la sécurité commune pour l'Ukraine, la Russie et l'ensemble de l'Europe. Cela permettrait de rouvrir les négociations pour le désarmement global et multilatéral en Europe, en commençant par les armes nucléaires présentes sur le sol européen et russe, ainsi que la constitution d'un espace commun de sécurité collective en Europe, indépendant de l'Otan et des États-Unis.

12. Pour que l'Union européenne contribue à un autre ordre du monde.

Il est impératif d'agir pour l'application du droit international contre les politiques de force et l'application des résolutions de l'ONU. L'UE, en application de la résolution du Parlement européen de 2014 sur la reconnaissance de l'État de Palestine, doit agir pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens sur la base de deux États vivant en paix et en sécurité. Elle doit instaurer d'autres relations économiques avec l'Afrique et sortir de l'appui néocolonial aux multinationales à base européenne. Ainsi, l'aide publique au codéveloppement doit être réformée en portant attention à la maîtrise d'ouvrage et à la réalisation, par les États, les entreprises et la société civile des pays concernés, de leurs projets de développement économique, social et humain, ainsi que de leurs politiques de transition écologique. Le franc CFA/Eco, lié à l'Euro, doit être aboli pour permettre l'émancipation économique et monétaire des peuples d'Afrique. L'établissement de coopérations avec les BRICS (pays fondateurs : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) portera l'exigence d'une refonte du système financier international pour une véritable monnaie commune mondiale alternative au dollar permettant un financement solidaire et efficace pour atteindre les objectifs de développement durable.

Ces priorités ne sont pas un programme européen mais elles constituent l'orientation politique sur laquelle le PCF entend construire une liste de large rassemblement. Nous portons l’ambition de faire entendre une voix forte au Parlement européen et contribuer à l'avenir du groupe « The Left », selon des modalités de fonctionnement confédérales.

Pour lancer la constitution de cette liste, nous décidons de :

• Désigner Léon Deffontaines comme tête de liste. Cette proposition sera soumise au vote des communistes, du 9 au 12 novembre.

• D'engager un dialogue avec les forces progressistes, avec toutes celles et tous ceux qui, actrices et acteurs du mouvement social, de la culture et de l’émancipation, souhaitent s'engager sur ces bases politiques et porter au Parlement européen les revendications du monde du travail et de la création.

• Mettre en place un comité de campagne, avec Ian Brossat comme directeur de campagne, ainsi qu’un comité de soutien.

• Lancer une campagne contre la vie chère et l'austérité, pour l'emploi, l'augmentation des salaires et des retraites. Cette campagne s’appuiera notamment sur le renforcement des services publics et le développement des pré-recrutements dans la fonction publique.

• Fixer un point d'étape aux CN du 19 novembre et du 9 décembre sur le déploiement de notre campagne, la constitution du programme et l'élaboration de la liste.

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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 12:51
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18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 12:50
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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 11:48
Ouvrons une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes ! -Résolution du Conseil National du PCF du 15 octobre 2023
Ouvrons une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes !

Les peuples du monde affrontent la conjonction de guerres et de crises sociale, écologique et démocratique inédites. La gravité de la situation internationale, comme en France, appelle la gauche à être à la hauteur de ses responsabilités. Malheureusement, elle ne l’est pas.

La Nupes, telle qu'elle a été constituée pour les élections législatives sous la volonté hégémonique de LFI, est devenue une impasse. Elle ne reflète pas l’immense travail que peuvent fournir les militant·es de toutes nos forces politiques pour construire un projet à la hauteur des défis de la crise du capitalisme, un projet de transformation sociale, écologique et démocratique majoritaire dans le pays.

Dans la dernière période, les insultes de dirigeants de LFI, comparant la direction du PCF à des collaborationnistes nazis sont à ce titre inadmissibles et ont indigné largement, car elles banalisent l’extrême droite et cherchent à diviser la gauche. Et le refus récent de qualifier d’actes terroristes les atrocités commises par le Hamas, délibérément à l’encontre de civils, affaiblit les rassemblements nécessaires pour la paix au Proche-Orient et la lutte contre les crimes de guerre de l’armée israélienne.

Nous voulons rassembler le peuple, le monde du travail, la gauche. Il est temps de construire un rassemblement qui soit utile, respectueux de nos différences et de toutes les forces vives de notre société, un nouveau front populaire qui porte les exigences du monde du travail pour battre la coalition présidentielle, les autres forces de droite et l’extrême droite et relever les défis de notre siècle. L’heure est à une riposte inédite contre les intégrismes et les fascismes.

C'est possible ! Soyons à la hauteur de notre histoire et des grandes conquêtes sociales auxquelles notre camp a contribué, prenons appui sur les rassemblements qui réussissent, comme c'est le cas dans de nombreuses majorités locales ou oppositions de gauche, où l’ensemble des forces travaillent ensemble.

Il est temps d’ouvrir une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d’union, permettant le débat entre nous comme avec les citoyen·nes et les organisations syndicales, avec un projet de transformation sociale, ambitieux, utile, à vocation majoritaire.

Nous voulons construire un rassemblement à l’image de l'intersyndicale qui a porté le mouvement contre la réforme des retraites et se poursuit aujourd'hui sur la base de principes simples : respect mutuel, pleine souveraineté de chacune des organisations, luttes et initiatives sur la base de combats et de projets partagés.

C’est pourquoi la direction du PCF, réunie ce jour en conseil national, lance un appel à toutes les forces disponibles, aux citoyen·nes, aux associatifs, aux syndicalistes, aux socialistes, écologistes et insoumis, aux radicaux et aux républicains de gauche qui partagent cette ambition pour le progrès social, pour la justice et pour la paix.

Avec notre secrétaire national Fabien Roussel, nous souhaitons rencontrer dans les prochains jours toutes les forces de gauche et écologistes et débattre publiquement des conditions et des contenus pour construire ce rassemblement dont le pays a besoin.

Ensemble, ouvrons une nouvelle page du rassemblement de la gauche et des écologistes !

(*Résolution votée à 93% des membres du CN présents)

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 17:18
Paix & Justice au Proche-Orient (PCF)
Paix & Justice au Proche-Orient (PCF)
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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 05:43
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10 octobre 2023 2 10 /10 /octobre /2023 17:32
Halte au feu au Proche-Orient ! - Fabien Roussel

Chaque jour aggrave l’horreur éprouvée par l’opinion internationale devant le massacre de centaines de civils israéliens par les forces du Hamas.

Rien ne justifiera jamais un carnage aussi contraire aux valeurs de la dignité humaine et du droit international.

Le Parti communiste français réitère solennellement sa condamnation totale de ces actes terroristes qui, en visant des hommes, des femmes, des enfants et même des bébés, ont ensanglanté la société israélienne.

Il condamne avec la même force l’offensive de l’armée israélienne faisant des centaines de victimes civiles palestiniennes qui, heure après heure, viennent endeuiller de nouvelles familles dans une escalade mortifère et en dépit de toutes les conventions internationales.

Il s’incline devant la mémoire de toutes ces victimes et réaffirme sa pleine solidarité avec les familles touchées.

Il exige la libération immédiate des otages détenus par le Hamas.


Il faut d’urgence arrêter la spirale de la haine, de la violence et des massacres, comme vient d’y appeler le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Seule une perspective de paix dans la justice entre Israéliens et Palestiniens, ouvrant à ces derniers l’espoir d’une vie digne, peut arrêter l’effusion de sang.


À l’inverse, le gouvernement de Benyamin Netanyahou, poursuivant sa politique odieuse d’annexion rampante des territoires occupés et d’humiliation nationale permanente du peuple palestinien, organise une vaste opération militaire qui fait et va faire un très grand nombre de victimes parmi la population civile gazaouie.


Déjà, il annonce le siège total de cette enclave qui était déjà une « prison à ciel ouvert », dans le but de priver ses habitants d’eau, d’électricité, de carburant et de nourriture. Alors que les Gazaouis sont pour moitié des enfants, alors que Gaza subit le taux de chômage le plus élevé du monde, ce sont des innocents qui vont payer l’affrontement entre un pouvoir israélien discrédité auprès de ses citoyens et une organisation islamiste qui exerce sur les palestiniens une dictature impitoyable au quotidien.


Le Parti communiste français appelle à la levée de ce blocus inhumain contre Gaza.

Il s’oppose totalement aux propositions, venues de certains partis politiques français ou de la Commission européenne, de couper toute aide aux Palestiniens.
Il appelle au contraire la France et l’Union européenne à agir avec résolution pour une solution de paix juste et durable, en application des résolutions de l’ONU qui sont toutes restées lettre morte avec, en premier lieu, la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés d’un état israélien.

Il appelle nos concitoyennes et nos concitoyens à la plus grande vigilance afin que l’escalade meurtrière en cours ne serve pas de prétexte à la recrudescence d’actes antisémites et racistes sur le sol français.
Paix et justice : voilà ce qui doit rassembler les forces de gauche et écologistes, toutes les forces progressistes et républicaines de notre pays.


Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,

Le 10 octobre 2023.

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