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Dominique Noguères
sera la prochaine invitée des Mardi de l'éducation populaire du PCF Pays de Morlaix
le mardi 15 janvier
au local du PCF, 2 petite rue de Callac à Morlaix
sur le thème:
la justice et les droits de l'homme en question
un parcours personnel au service de la justice
un bilan des évolutions du système de justice en France.
Dominique Noguères est avocate, vice-présidente de la Ligue des Droits de l'Homme.
Elle a participé à plusieurs missions d'observation et de témoignage sur les violations des droits de l'Homme (en Tchétchénie, au Liban, etc. ). Et est actuellement une observatrice internationale du procès politique intenté par l’État espagnol contre les leaders indépendantistes catalans.
Dominique Noguères est aussi la fille d'Henri Noguères, président de la Ligue des Droits de l'Homme de 1974 à 1984, avocat, résistant, dirigeant socialiste puis PSU, homme de médias (rédacteur en chef du "Populaire", collaborant pour la radio), et la petite-fille de Louis Noguères, avocat, député, conseiller général des Pyrénées Orientales, résistant, qui jouera un rôle important dans le jugement des collaborateurs à la Libération.
Dominique Noguères est le deuxième avocat invité pour les conférences du PCF Morlaix en 4 ans après Roland Weyl le 28 octobre 2014, avocat spécialiste du droit international, militant anti-colonialiste, membre du barreau depuis 1939, membre du PCF depuis 1946, membre du Conseil National du Mouvement de la Paix.
Dominique Noguères a contribué au "Manifeste pour une France hospitalière et fraternelle, une Europe solidaire", feuille de route du PCF en matière de politique migratoire et d'accueil des Migrants et Réfugiés.
Les Mardis de l'éducation populaire du PCF Morlaix depuis novembre 2018 ont déjà permis d'écouter et l'écrivain Valère Staraselski sur la vie, l’œuvre et l'engagement communiste Aragon, et l'écrivaine Anne Guillou sur la guerre d'Algérie.
Le mardi 5 février 2019, à 18h, ce sera l'historien Pierre Outteryck qui sera l'invité des Mardis de l'éducation populaire pour nous parler du destin extraordinaire de Martha Desrumaux, orpheline, ouvrière dès l'enfance, militante socialiste, puis communiste après le Congrès de Tours, animatrice des grandes grèves du Nord, dirigeante du Front Populaire, organisatrice de la grande grève des Mineurs du Nord en 1940, résistance, déportée, responsable de la résistance clandestine au camp de Ravensbruck, dirigeante cégétiste et militante du Secours Populaire.
Le mardi 15 mai 2019, à 18h, ce sera l'historien Jean-Paul Sénéchal qui nous parlera du Front Populaire dans le Finistère.
Le lendemain:
Dominique Noguères,
Vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme
animera une conférence débat le mercredi 16 janvier à 20h30
au Centre Culturel « Ti an Oll » à Plourin-lès-Morlaix
« Les 120 ans de la LDH à travers le regard d’une femme »
Le retour de l’ISF est écarté par Emmanuel Macron, pour qui la discussion doit aboutir à déterminer quels impôts l’on doit baisser, quels services publics il faut fermer. Lire la lettre intégrale
«Pour moi, il n’y a pas de questions interdites », prévient Emmanuel Macron dans les premières lignes de sa lettre aux 66 millions de Français, publiée aujourd’hui. « Afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir », écrit-il encore pour lancer le grand débat national qui doit durer jusqu’au 15 mars prochain, via des réunions locales ou sur une plateforme numérique qui doivent être lancées cette semaine. Le dispositif, complété par des conférences citoyennes régionales, doit être précisé aujourd’hui par le premier ministre.
Pas sûr toutefois que la suite de sa lettre donne envie, comme il l’espère, « que le plus grand nombre de Français » participent à ce grand débat. Car s’il pense que ce débat peut apporter « une clarification de notre projet national et européen », c’est après avoir rappelé qu’il a été élu sur un projet, et qu’il n’a pas l’intention d’en changer. « Je pense toujours qu’il faut rendre à la France sa prospérité pour qu’elle puisse être généreuse, car l’un ne va pas sans l’autre, (...) que l’emploi se crée avant tout dans les entreprises, qu’il faut donc leur donner les moyens de se développer. » Qu’il faut « un système social rénové » et « réduire les inégalités à la racine ». Il prévient : « Sur ces grandes orientations, ma détermination n’a pas changé. »
Les thèmes retenus, d’apparence larges, ont été remaniés. Outre la fiscalité, l’environnement et l’enjeu démocratique, déjà annoncés, le thème du pouvoir d’achat n’apparaît plus comme un sujet. Il a tout simplement disparu de cette longue missive. Et quand cette question est abordée, ce n’est qu’au travers des baisses d’impôts. « Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en réalité ? » demande Emmanuel Macron. Pour ceux qui n’avaient pas compris le message, il précise : « Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôts sans baisser le niveau global de notre dépense publique. » Il poursuit : « Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? » Ceux qui seraient tentés d’évoquer les besoins nouveaux de services publics, ils sont priés de dire « comment les financer ».
Le retour de l’ISF, revendication qui revient perpétuellement autour des ronds-points, dans les manifs des gilets jaunes et sur les cahiers de doléances ouverts dans les mairies, est aussi fermement rejeté. « L’impôt, lorsqu’il est trop élevé, prive notre économie des ressources qui pourraient utilement s’investir dans les entreprises, créant ainsi de l’emploi et de la croissance. (...) Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d’encourager l’investissement et faire que le travail paie davantage. »
Les ardents défenseurs du RIC, et tous ceux qui plaident pour de nouvelles formes d’intervention populaire, pourront investir les débats visant à donner plus de force à la démocratie et la citoyenneté. Mais Emmanuel Macron refuse de donner l’exemple, le chef de l’État n’ayant manifestement pas l’intention de faire déboucher ce grand débat sur une grande consultation populaire. « Ce n’est ni une élection, ni un référendum », précise-t-il, avant d’expliquer que ces propositions visent « à bâtir un nouveau contrat pour la Nation, à structurer l’action du gouvernement et du Parlement ». Plus inquiétant encore, il ne limite pas ce débat au fonctionnement démocratique mais souhaite qu’il serve à interroger la citoyenneté. Point de discussions sur l’éducation populaire ou la façon de construire des citoyens actifs et émancipés, mais plutôt l’impérieuse nécessité de réfléchir à « l’intégration », à « nos obligations en matière d’asile », au « défi » de l’immigration. Il remet dans le débat public la question de la « laïcité », alors que ces sujets clivants avaient été justement occultés par deux mois de mobilisations sociales. Autre sujet dont il fait ardemment la promotion, la réforme de l’État et des administrations.
Encore un sujet que l’on avait peu vu et lu depuis le 17 novembre. Cette volonté d’enfermer les échanges et de les caler sur l’agenda politique des tenants du pouvoir ne va pas faire illusion très longtemps. « Un grand débat où c’est eux qui choisissent les thèmes ? Ils se foutent de nous ! Avec des gens comme ça on débat pas, il faut leur imposer nos idées, qu’ils n’aient plus le choix », expliquait Adrien, un gilet jaune de 38 ans.
Entamé le 3 janvier dans le centre de rétention de Vincennes, le mouvement touche désormais une centaine d’étrangers. Tous dénoncent des violences et leurs conditions de vie.
«Ce week-end, les retenus du centre d’Oissel, près de Rouen, et de celui de Sète ont rejoint le mouvement. Pour ceux qui sont à l’intérieur, c’est très important que nous soyons également en train de nous mobiliser dehors. » Yves milite au sein du Réseau Éducation sans frontières (Resf) de Seine-et-Marne. Samedi après-midi, il est avec plusieurs dizaines de solidaires devant le centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot. À l’intérieur, entre 50 et 80 personnes sont en grève de la faim depuis mardi 8 janvier.
« On dénonce le passage de 45 à 90 jours de rétention prévu par la nouvelle loi sur l’immigration », indique un des retenus joint par le biais d’une cabine téléphonique en libre accès dans le bâtiment 12 du CRA n° 2 du Mesnil-Amelot. « Nous protestons aussi contre la mauvaise nourriture, la mauvaise hygiène dans les sanitaires et les violences policières », reprend l’homme dont la voix est régulièrement couverte par le bruit des avions en train de décoller sur les pistes de l’aéroport de Roissy, à quelques centaines de mètres.
« Il y a eu des copains tabassés puis déportés en étant casqués, bâillonnés et scotchés. Il y a eu des copains drogués qui se sont réveillés de retour dans un pays où ils ne connaissaient plus grand monde », écrivent les retenus du CRA de Vincennes à l’initiative du mouvement de grève de la faim débuté, pour leur part, le 3 janvier, dans un communiqué publié sur le blog « À bas les CRA ! À bas l’enfermement ! ». Partout où le mouvement est en train de se développer, en plus des conditions de rétention, les insultes, brimades et coups émanant des policiers sont dénoncés.
S’y ajoute ce que certains nomment la double peine. « À la suite d’un délit d’obstruction à une décision d’éloignement, une personne peut être condamnée à une peine de prison ferme, explique Nicolas, intervenant pour la Cimade à l’intérieur du CRA du Mesnil-Amelot. Si quelqu’un refuse de se rendre à un rendez-vous avec les représentants consulaires de son pays d’origine ou s’il refuse d’embarquer dans l’avion affrété pour son expulsion, il comparaît immédiatement devant le juge. Il est, la plupart du temps, condamné à une peine d’un ou deux mois de prison ferme à l’issue de laquelle il est reconduit en rétention pour une nouvelle procédure d’éloignement. » L’allongement de la durée de rétention ne fait qu’empirer la situation de ces personnes enfermées sans avoir commis de délit. Leur seul tort : ne pas posséder de papiers en règle.
« On considère les étrangers comme des délinquants ! s’insurge la sénatrice communiste Éliane Assassi, très engagée sur la question de l’enfermement des immigrés. La politique migratoire de la France est basée sur cette philosophie depuis plusieurs décennies. Les nouvelles orientations du gouvernement actuel s’inscrivent dans la même logique et l’empirent. Face à l’évolution des migrations humaines, dans le futur, cette voie nous mène à la catastrophe. » Ces conditions de vie indignes sont dénoncées depuis plusieurs années par la plupart des associations accompagnant les étrangers à l’intérieur de ces centres. À commencer par Adeline Hazan, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, qui les épingle dans son dernier rapport sur les CRA, paru en 2018.
Les témoignages qui nous parviennent aujourd’hui évoquent des faits de plus en plus alarmants. Un Soudanais, par exemple, dont la déposition vient d’être rendue publique par le site d’information en ligne StreetPress, évoque « une véritable séance de torture » subie lors de la tentative des policiers de le faire monter dans l’avion qui devait le renvoyer à Khartoum. Des communiqués rédigés par des retenus mobilisés font également allusion à des agressions sexuelles commises par des policiers. « Ici, il y a eu des histoires de viols pendant la fouille », indique un texte écrit à Oissel. « Au bâtiment des femmes, une prisonnière a été violée par un policier avant les fêtes de fin d’année », accuse un autre transmis par les personnes enfermées au CRA du Mesnil-Amelot. Aucune enquête n’aurait encore été ouverte à la suite de ces affirmations, mais, selon les rédacteurs du blog « À bas les CRA ! À bas l’enfermement ! », le fonctionnaire mis en cause dans cette deuxième affaire aurait été rapidement muté. Et le texte des retenus du Mesnil-Amelot de conclure : « On appelle les autres retenus de France à lutter avec nous ! On appelle à de la solidarité à l’extérieur ! Liberté pour tous ! »
MORT POUR LA FRANCE
Paul, lieutenant de la Résistance
Par Yvon Huet
Retraité, journaliste à la rédaction de Vie Nouvelle et Présence
Paul Couesnon, mon grand-oncle, fut militant de la CGT, secrétaire du syndicat des photograveurs entre 1935 et 1938 et militant du PCF. Son parcours de militant et de résistant a été gravé dans le marbre par Claude Pennetier, directeur du Maitron, au chapitre des fusillés, de 1940-1944.
Je dois en grande partie mon engagement personnel de syndicaliste et de communiste au récit que ma mère, Yvonne Huet, fille de Lucie Couesnon et Moïse Orlovski, me fit de l’histoire de cet homme qui m’inspire toujours le respect et l’affection, non seulement parce qu’il s’est sacrifié pour la cause que nous défendons, mais aussi parce qu’il a été porteur de valeurs humaines qui se sont transmises sur trois générations. Je ne calcule pas le nombre d’heures où ma mère m’a parlé de son oncle, de son grand cœur, de son romantisme et de son aspiration à voir le monde proscrire les guerres et la barbarie, qui servaient de grand marché au capitalisme prédateur dont il fallait trouver le moyen de se débarrasser.
L’URSS constituait pour lui une rupture prometteuse, comme le disait son épouse, Claire Couesnon qui nous a quittés en 1997. De son vrai nom Grunia Epsztajn, juive polonaise et communiste, originaire de Lotz, après avoir fui son pays, Claire se maria avec Paul en 1934.
Elle m’a aussi beaucoup parlé de lui, son grand amour, qui l’épousa pour de vrai après avoir sauvé par un mariage blanc Elisabeth Fazekas, compagne d’Ernst Gerö, dirigeant hongrois de l’internationale communiste. Paul était communiste et humaniste de son temps. Il appliquait pour lui-même tous les principes d’engagement et de solidarité, sans jamais ménager sa personne.
Les origines. – Issu d’une famille d’imprimeurs, il suivait la destinée heureuse d’un monde qui avait déjà obtenu de nombreux acquis sociaux grâce à sa compétence et sa solidarité collective dans une industrie florissante qui détenait la clé de toute parution écrite. Il fut instruit à l’École Estienne et devint ouvrier photograveur, pionnier de la couleur en impression et travailla dans quelques imprimeries, dont, au début, l’imprimerie Charaire, à Sceaux.
En 1914, à 18 ans, il fut envoyé sur le front et se retrouva en 1915 prisonnier après une offensive allemande sur sa ligne. Il restera prisonnier de guerre pendant 4 ans et ne reviendra en France qu’en 1919, usé par sa captivité et atteint par la tuberculose.
Pendant cette période, la famille française envoya des wagons de colis de vêtements et de nourriture qui étaient partagés par la chambrée de ses compagnons d’infortune. C’est ce qui ressort des nombreuses lettres échangées pendant sa captivité. Dans le même temps, les travaux qu’il était obligé de faire, soit à la mine, soit à la ferme, lui permettaient de découvrir la situation
de dénuement où se trouvait le peuple allemand. C’est certainement là que germa sa conscience internationaliste en même temps que sa maladie de poitrine qui le tenaillera toute sa vie.
Engagement. – Paul était de cette génération qui haïssait cette guerre qui lui avait gâché ses jeunes années et l’avait fait devenir adulte avant l’heure. Et quand il décida de s’engager, il se battit sur trois fronts, celui de La Sociale avec la CGTU, celui de la perspective politique avec le PCF et lutte pour la paix avec l'Arac.
Son engagement pour diffuser l’Espéranto fut une des preuves de sa grande largesse d’esprit. Dans le même temps, il fallait bien qu’il se soigne. C’est ainsi qu’en 1935, après un passage à Moscou où il put voir la sœur de mon grand-père, Moïse, il fut envoyé à Sotchi en convalescence et c’est là qu’il rencontra le couple Thorez et bien d’autres cadres de l’Internationale communiste.
De son rôle dans le PCF nous ne savons que peu de choses. En revanche, nous avons un certain nombre de documents concernant son engagement syndical. Quand il venait voir sa famille à Corbeil-Essonnes, il était souvent épuisé et récupérait l’après-midi avant de repartir sur Paris.
Les tensions corporatives dans le syndicat du livre de l’époque transparaissent à partir de quelques documents que sa fille, Maryvonne, née en 1942, a répertorié dans sa documentation. Claire, sa femme, me confirma que les rapports entre syndicats au sein de la fédération du livre étaient toujours compliqués et que Paul faisait preuve de beaucoup de patience.
Pendant sa mandature, de 1935 à 1938, le syndicat des photograveurs s’était affilié à la CGTU alors que la fédération ainsi que la CSTP étaient affiliées à la CGT de Léon Jouhaux. Autant dire que l’ambiance était tendue même si le Front Populaire masqua pour un temps les conflits entre réformistes et révolutionnaires au sein de l’organisation syndicale. Paul avait beaucoup de camarades et amis. Il était respecté pour sa connaissance très affinée de l’évolution des techniques du métier.
Pendant la résistance, il utilisa ses compétences en fabriquant des faux papiers, en travaillant à la parution de l’Humanité et de la Vie Ouvrière. Coopté par le parti pour être recruteur et formateur du réseau parisien du Front National, il prit de gros risques jusqu’au bout et, malheureusement, succomba 7 mois avant la libération de Paris. Il a aussi aidé mon grand-père Moïse, qui ne pouvait plus exercer son métier de photographe et dont la maison fut utilisée par les occupants nazis comme annexe de la Kommandantur.
Double peine. – Convoqué à Chatou le 10 janvier 1944 par son réseau, il fut atteint par une balle en plein ventre, à l’endroit où se trouvait le portefeuille, avec la photo de sa petite fille de deux ans, Maryvonne. Il ne mourut que quelques jours plus tard, les tueurs, dérangés par un passant, n’ayant pas eu le temps de l’achever. Il fut envoyé à l’hôpital où ma grand-mère Lucie put le voir et entendre ses dernières paroles. Aux policiers qui lui disaient qu’il avait été bien naïf de tomber dans un traquenard, il répondit : « Les hommes peuvent se tromper. Le parti ne se trompe jamais. » A Lucie il ajouta : « Si je m’en sors, il faudra qu’on s’explique. » Preuve est faite que ce fut un membre du réseau qui le dénonça à la Gestapo qui le fila et arrêta ainsi tous ceux à qui il rendait visite. D’où l’erreur fatale.
Trente ans plus tard, Claire Couesnon écrivit à Georges Marchais pour demander la réhabilitation de Paul. En réponse, la famille fut reçue par Gaston Plissonnier, membre du bureau politique, qui reconnut une bien triste erreur. La filière pour en savoir plus ne fut pas remontée.
En 1945, le PCF et le Front National avaient inventé une version selon laquelle Paul avait été tué de deux balles dans la nuque par la Gestapo. Claire, certainement pour protéger sa fille, accepta de témoigner pour cette version et de garder le secret sur la triste vérité. Elle vécut deux années « en pénitence de parti » après la libération avant d’être réintégrée. Sa fille, Maryvonne, ne sut la vérité qu’une fois adulte. Quatre femmes ont souffert de ce drame, Lucie, Claire, Yvonne et Maryvonne. Sans la transmission de leur mémoire et le travail documentaire méticuleux de Maryvonne je n’aurais pas pu apporter ce témoignage en hommage à Paul, le « grand bégonia » comme aimaient à le surnommer ses camarades de captivité au camp de Chemnitz où il portait le matricule 1036.
1 : Paul, à gauche, apprenti de l’école Estienne, avec son copain Goupil.
2 : Paul, à gauche dans la tranchée.
3 : Paul, 2e dans la 2e rangée, à Sotchi, avec Maurice et Jeannette, au centre du premier rang.
4 : Invitation à une conférence technique organisée par Paul en 1936.
5 : La carte de l’Association des femmes de fusillés et résistants de Claire Couesnon.
Pour faire partie du comité de soutien finistérien à la liste aux Européennes du 26 mai 2019 du PCF conduite par Ian Brossat, envoyez-moi un mail ou un SMS en m'indiquant vos noms prénoms, situation professionnelle (ou étudiant ou retraité), engagement (associatif, syndical, commune), commune.
Rendez-vous à tous les Finistériens qui veulent que les idées humanistes de progrès, anti-austéritaires, anti-libérales, soient représentées au sein du Parlement européen à la
Rencontre-débat avec Ian Brossat et d'autres candidats communistes aux Elections Européennes au Relecq-Kerhuon
Le Vendredi 1er février
à la maison municipale des Associations Germain Bournot à 20h.
Auparavant, à partir de 17h30 ce vendredi 1er février, Ian Brossat rencontrera des acteurs de l'économie maritime, de la pêche et de la construction navale.
Nous comptons sur vous pour défendre vos intérêts au Parlement Européen, contre l'Europe du capital et de l'évasion fiscale et de la politique inféodée aux intérêts des multinationales, pour la défense des services publics et des solidarités!
Pour faire partie du comité de soutien (la liste des soutiens finistériens sera rendue publique), mon contact: dupont.ismael@yahoo.fr / 06 20 90 10 52
Ismaël Dupont
La haine, l’injure, le fanatisme sont particulièrement détestables en démocratie. Et j’ai bien peur que nous soyons parvenus là-dessus à une sorte de point de non-retour, à une exaspération qui ne sait ou ne veut trouver ses démineurs. Les coups de poing et les gaz lacrymogènes n’y peuvent mais. Et les débats où les « lignes rouges » sont tracées d’avance risquent fort, je le crains, de n’apaiser personne.
Cela me donne envie de jeter un coup d’œil en arrière, et de noter combien l’aversion contre la « populace », contre la « canaille », est une constante de nos élites cultivées, aversion qui nourrit ce qu’elle dénonce. J’en veux pour témoin l’excellent livre de Paul Lidsky « Les écrivains contre la Commune » (La Découverte) qui vient d’être opportunément réédité.
Nous sommes en 1871, nous avons capitulé devant les Prussiens, et Paris s’est soulevé, Paris s’est voulu « Commune » (il y aura 30 000 fusillés). Hormis Vallès, Rimbaud, Verlaine, Villiers de l’Isle Adam, tous les écrivains, je dis bien tous, appellent à la répression contre les hordes ouvrières. Une exception cependant : Victor Hugo, qui n’approuve pas les insurgés, tant s’en faut, plaide, depuis l’étranger, pour la modération et l’amnistie.
Mais les autres ! Alphonse Daudet : « Paris était au pouvoir des nègres… » Flaubert : « Le peuple est un éternel mineur. Je hais la démocratie. L’instruction obligatoire et gratuite n’y fera rien qu’augmenter le nombre des imbéciles… » Zola : « Le bain de sang était peut-être une horrible nécessité pour calmer certaines de ses fièvres… » George Sand, naguère quarante-huitarde, qualifie les émeutiers « d’ânes bâtés » ou « de coquins de bas étage » : « La foule qui les suit est en partie dupe et folle, en partie ignoble et malfaisante… » Feydeau : « Ce n’est plus la barbarie qui nous menace, ce n’est plus la sauvagerie qui nous envahit, c’est la bestialité pure et simple… » Anatole France évoque « le crime et la démence ».
Au centre de la mire, les femmes qui, telle Louise Michel, ont bataillé, écrit, imaginé de nouvelles règles. Aucune épithète ne leur est épargnée, on les qualifie de « pétroleuses » (« mot hideux que n’avait pas prévu le dictionnaire », selon Flaubert). Et puis l’animal sauvage que devient la foule menaçante, une « hyène » selon Théophile Gautier.
Les mots qui tuent viennent d’abord des sommets. Méfions-nous.
Hervé Hamon, Le Télégramme, 13 janvier 2019Quand Macron sur l'effort fait du Pétain dans le texte :
"l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur. "
Pétain le 20 juin 1940
"Les troubles que notre société traverse sont aussi parfois dus, liés au fait que beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu'on peut obtenir sans que cet effort soit apporté, que parfois on a trop souvent oublié qu'à côté des droits de chacun dans la République (…) il y a des devoirs"
Macron 11 janvier 2018
" Selon Macron, les Français n'auraient pas assez le sens de l'effort...
Pour rappel, ils sont plus productifs que les Allemands, les Canadiens, les Anglais, les Japonais..."
Ian Brossat, 12 janvier 2019
Petits rappels:
UN ATOUT MAJEUR DE LA LISTE DU PCF CONDUITE PAR IAN BROSSAT
Comment, dans le contexte politique actuel, nos concitoyennes et concitoyens distingueront-ils, entre les différentes listes de gauche en présence, celle qui sera la plus apte à porter, lors du scrutin du 26 mai prochain -et, durablement, après les élections- les exigences légitimes que le mouvement des "gilets jaunes" a imposées
dans le débat public ? Car, soyons-en sûrs, chaque parti affichera une grande ambition sociale contre la dérive libérale et un parti-pris résolu en faveur de la démocratie citoyenne contre l'hyper-centralisation des pouvoirs !
Tous affirmeront enfin vouloir faire leur la stratégie gagnante de l'exceptionnel mouvement social que nous venons de vivre : la recherche permanente de convergences d'intérêts et le rassemblement le plus large dans l'action.
Sera-ce à celui qui criera le plus fort ? À celui qui caressera les électeurs dans le sens anti-européen du poil ? À celui à qui les sondages promettront le plus de voix ? Toute l'expérience des grands moments d'effervescence politique nous met en garde contre ces pièges à désillusions. Mieux vaut évaluer la portée des engagements
affichées par les uns et les autres à partir de leur action effective dans la durée.
Or, sans chercher à "tirer la couverture" à nous -le pluralisme à gauche est une réalité dans notre société- , nous pouvons montrer que sur tous les terrains évoqués plus haut, la légitimité du Parti communiste est particulièrement forte. Et si l'on se place sur le plan de la bataille européenne proprement dite, on peut même
aller plus loin : aucune force de gauche en France n'a , autant que lui, fait ses preuves à cet égard. Il est, par exemple, le seul parmi toutes les grandes formations politiques de gauche, à n'avoir jamais voté en faveur d'un traité européen; et s'il existe un groupe clairement orienté sur les priorités sociales et solidaires au Parlement européen -où, rappelons-le, se votent les directives- ou si nous disposons, pour envisager des actions communes, d'un "Parti de la Gauche européenne" réunissant plus de 30 partis progressistes européens, le PCF y est pour beaucoup.
Mais, la référence incontournable en matière d'ADN des communistes sur les enjeux européens, est en France-même : c'est la campagne de 2005 pour le "NON de gauche" au projet de traité constitutionnel -qui est, à ce jour, l'expérience de démocratie citoyenne la plus achevée qu'ait connue notre pays et même l'Union européenne dans son ensemble. En effet, si -fort heureusement !- cette mobilisation nationale "pour l'Europe sociale, contre l'Europe libérale" a peu à peu attiré des forces progressistes de plus en plus variées (jusqu'à des dirigeants socialistes se découvrant subitement une âme de contestataires invétérés de "l'Europe" officielle),
l'initiateur -dès septembre 2003 !- et le principal animateur de cette gigantesque manifestation sociale et politique pour "changer l'Europe" fut le PCF. Si la victoire alors remportée nous fut scandaleusement volée, les leçons de cette page d'histoire de la France -"la belle, la rebelle"- demeurent. Et, dans la bataille européenne de 2019, c'est la liste du PCF conduite par Ian Brossat
qui en est l'héritière
Francis Wurtz, Communiste.S , supplément à L'Humanité, 9 janvier 2019