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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:59
Communication de L'Humanité par Patrick Le Hyaric - Grâce à nous, l'Humanité vivra!

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Communication de l'Humanité
Jeudi, 7 Février, 2019

Par Patrick Le Hyaric.

Le Tribunal de commerce de Bobigny a décidé de placer l’Humanité en redressement judiciaire, assorti d’un plan de continuation, avec une période d’observation de six mois renouvelables.
 
Cette décision et la période de transition qui s’ouvre désormais doivent permettre, dans un premier temps, de consolider notre économie de court terme tout en travaillant à un projet de pérennisation de l’entreprise.
 
Celui-ci passe notamment par la poursuite de la campagne de dons et de souscription, par la promotion des contenus de nos journaux et une augmentation des lecteurs et abonnés à l’Humanité et l’Humanité-Dimanche
 
Nous remercions toutes celles et tous ceux qui se sont déjà inscrits de diverses manières dans la chaine de solidarité pour protéger l’Humanité. Plusieurs centaines de personnalités d’opinions diverses, de syndicalistes et de syndicats, d’associations, de créateurs, de penseurs, de journalistes, des parlementaires et responsables politiques, ont tenu à manifester leur solidarité par des messages de soutien ou des dons. Des centaines de lectrices et lecteurs ont apporté en quelques jours 700 000 euros en souscription populaire. 470 abonnements ont été réalisés en moins de 10 jours auxquels s’ajoutent les abonnements que réalisent des lectrices et lecteurs dans le cadre de la campagne « à chaque lectrice, lecteur son (sa) nouvel(le) abonné(e) ».
 
Cette large mobilisation entamée conforte toutes les équipes de l’Humanité dans le difficile combat engagé. Elle doit encore s’amplifier. Samedi prochain, l’assemblée des amis de l’Humanité sera un moment de ce débat pour réussir une multitude d’initiatives visant à promouvoir l’Humanité, l’Humanité-Dimanche, l’humanité.fr, leurs contenus, leur rôle au service d’une information diversifiée et de qualité prenant le parti de la justice sociale, de la démocratie, d’une planète vivable et durable, du désarmement et de la paix.
 
La soirée de mobilisation du 22 février s’annonce déjà très importante. Elle sera à la fois la manifestation concrète de la mise sous protection populaire de l’Humanité, et l’un des moments importants pour créer les conditions d’un nouvel élan pour l’Humanité
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:48
Portrait. Danielle Casanova, la déterminée (Claude Pennetier, historien - L'Humanité, vendredi 8 février 2019)
Portrait. Danielle Casanova, la déterminée
Vendredi, 8 Février, 2019

Née le 9 janvier 1909, la Corse Danielle Casanova est une femme de la période Front populaire du communisme français marquée par l’antifascisme, la volonté d’ouverture, la redécouverte de la Révolution française. Elle meurt à l’âge de 34 ans, le 10 mai 1943, en déportation à Auschwitz.

Ce n’est pas uniquement son martyre, sa mort à Auschwitz, qui fait sa grandeur, c’est aussi sa création et sa direction déterminée de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), ainsi que son rôle de premier plan dans le communisme clandestin et son entrée en résistance. Où a- t-elle puisé cette fermeté, cette force de caractère, cette humanité, ce charisme qui ont contribué à la pérennité de sa mémoire ? Elle est la femme communiste la plus honorée. Depuis 1989, un paquebot transporteur de la compagnie maritime SNCM porte son nom.

Il s’impose à l’esprit son origine corse. Elle naît le 9 janvier 1909, à Ajaccio. La famille Perini, des instituteurs, porte des valeurs républicaines. Les grands-parents de Piana se disent du « clan Landy » républicain. Mais il n’est pas question de communisme. Un frère aîné est même un journaliste radical-socialiste. C’est Vincentella (premier prénom de celle qui se fit appeler Danielle) qui, encouragée par ses parents à faire des études de dentisterie à Paris, est gagnée au communisme et qui, avec sa force de conviction, entraîne l’essentiel de sa famille et aussi son amoureux, l’étudiant en droit Laurent Casanova, qui devient le collaborateur de Maurice Thorez.

C’est aux Jeunesses communistes que la jeune femme s’affirme

Certes, son militantisme commence avant le Front populaire : adhésion à l’Union fédérale des étudiants en 1927 (mouvement qui n’avait pas été créé par les communistes, mais où ceux-ci sont de plus en plus présents), adhésion aux Jeunesses communistes (JC) en 1928, responsabilités au Parti communiste en 1930. Mais c’est bien aux JC que la jeune femme va s’affirmer et, en quelques années, devenir l’élément féminin de la direction, celle qui parle, qui écrit, qui organise. Très tôt, elle s’initie aux tâches clandestines qui nécessitent de la discrétion, de la méthode, du sang-froid et, bien sûr, du courage. Elle le fait dans le cadre de l’activité antimilitariste et des questions coloniales.

Moment important et initiateur pour elle, l’invitation au VIe congrès de l’Internationale communiste des jeunes en septembre-octobre 1935, où elle entre au comité exécutif de l’ICJ, suivi du congrès de Marseille des JC en mars 1936 qui la voit monter sur la marche supérieure parmi les quatre secrétaires, avec mission de fonder et de diriger l’UJFF. Pourquoi séparer garçons et filles ? On peut faire appel à la montée des thématiques familialistes sous le Front populaire. Danielle Casanova s’en explique en invoquant les réticences des familles populaires de l’époque à laisser s’engager des jeunes filles dans des mouvements mixtes et en misant sur un développement rapide d’un tel mouvement, ce qui se confirme.

Danielle Casanova, entourée de Claudine Chomat et de Jeannette Vermeersch, jouit de ses qualités naturelles d’organisatrice et de son sens des relations humaines. De plus, elle bénéficie de l’amitié de Thorez, qui apprécie sa présence et celle de Laurent Casanova dans les repas entre proches. Elle garde son jardin secret, la coopération avec le Kominterm pour les actions de transmissions et de déplacements. Maurice Tréand veille à la discrétion de ces missions qui nécessitent l’emploi de femmes jeunes, cultivées et sûres. L’UJFF est un vivier de choix. N’oublions pas que le PCF est encore, jusqu’en 1943, une section de l’Internationale communiste, avec la nécessité de faire circuler des cadres. Toujours est-il que, mieux que beaucoup d’autres, elle maîtrise les techniques de base de la clandestinité, ce qui lui donne un temps d’avance lorsque le Parti entre dans la clandestinité, puis la Résistance.

Revenue de Corse, elle choisit aussitôt de disparaître après le pacte germano-soviétique et l’interdiction du PCF en septembre 1939, évitant les arrestations et les internements administratifs qui touchent durement les militants et les libertés républicaines. Chargée un moment de superviser la propagande politique dans l’armée, elle s’oriente à partir d’octobre 1940 vers la mise en place des comités féminins dans la région parisienne et la zone occupée, avec une belle réussite. Elle suit également les rapports avec les intellectuels. Amaigrie, habillée avec élégance comme une bourgeoise, elle se déplace dans la plus grande discrétion. Mais la police réussit à l’arrêter le 15 février 1942, chez Maïe et Georges Politzer. Elle connaît la prison, l’internement à Romainville. Si les Allemands ne fusillent pas les femmes en France, préférant les déporter, elles apprennent les exécutions de leurs maris, frères et amis, notamment au Mont-Valérien.

En déportation à Auschwitz, elle est dentiste au Revier (l’infirmerie). Sa mort du typhus, le 10 mai 1943, affecte ses codétenues.

Le PCF honore sa mémoire en faisant d’elle, à juste titre, une héroïne nationale célébrée le jour de la fête de Jeanne d’Arc. Le tableau de Boris Taslitzky, la Mort de Danielle Casanova, peint en 1950, en est l’expression artistique, ainsi que sa présence dans le Musée Grévin d’Aragon. Charlotte Delbo en fait un personnage marquant de son œuvre. Dans le martyrologue qui s’affirme, elle est « la femme », Guy Môquet « le jeune », Gabriel Péri « l’intellectuel », Pierre Semard « le cheminot », Jean-Pierre Timbaud « le métallo ».

Tous les noms qui figurent dans ce papier sont accessibles librement sur le site maitron-en-ligne.univ-paris1.fr
 
Claude Pennetier Historien, codirecteur du <i>Maitron</i>

 

 

Portrait. Danielle Casanova, la déterminée (Claude Pennetier, historien - L'Humanité, vendredi 8 février 2019)
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:47
Inde. Ces travailleurs invisibles qui triment pour quelques roupies (Lina Sankari, L'Humanité, 6 février 2019)
Inde. Ces travailleurs invisibles qui triment pour quelques roupies
Mercredi, 6 Février, 2019

Sous-traitantes des grandes marques internationales, les usines du textile indien ont recours à des millions d’ouvriers à domicile pour un salaire à la tâche. Loin de tout cadre légal et social, ces derniers sont les soutiers du développement.

Chez eux, c’est-à-dire nulle part ou du moins hors de portée syndicale, des millions de travailleurs indiens travaillent pour une bouchée de pain. Ces ouvriers invisibles de l’industrie de l’habillement gagnent moins d’une roupie (0,01 euro) pour chaque pièce rendue. Loin du salaire minimum légal de 150 roupies (1,83 euro) par jour. Pour acheter 500 grammes de pain à 29 roupies, ils devront ainsi effectuer plusieurs dizaines de tâches. Sauf si les travailleurs en question se voient pénalisés de ne pas avoir honoré leurs commandes à temps, notamment durant les fêtes où la demande redouble. Le secteur du textile indien, qui emploie plus de 12,9 millions de personnes dans ses usines, leur confie des travaux de broderie, de découpe des manches ou de pose de boutons. Selon une étude publiée vendredi dernier par l’université de Californie, il s’agit surtout de femmes souvent issues de minorités ou de communautés marginalisées.

Des enfants non scolarisés mis au travail illégalement

« Le manque de transparence et de caractère formel du travail est également à relever », explique, en outre, Siddharth Kara, l’auteur de l’étude. Les juteux profits réalisés par les géants du prêt-à-porter proviennent de « l’exploitation subie par ces travailleurs », souligne le rapport qui s’abstient pourtant de citer les marques en cause. 85 % de ces invisibles du textile s’inscrivent ainsi au cœur des chaînes d’approvisionnement qui partent à l’exportation vers l’Union européenne et les États-Unis. « Ce problème touche toutes les grandes marques, tous les détaillants et l’ensemble de la chaîne des fournisseurs de vêtements en Inde. Il ne suffit pas de dire : “Eh bien, mon usine ne m’a pas dit qu’elle avait recours à des sous-traitants”, c’est aux (entreprises) d’exiger transparence et formalité. Faute de quoi, l’exploitation reste permise », souligne Siddharth Kara.

Après une enquête minutieuse, il découvre que 19 % des 1 452 travailleurs interrogés sont âgés de 10 à 18 ans. Dans le nord du pays, la majorité est non scolarisée. Révisée en 2016, la loi sur le travail des mineurs interdit théoriquement d’employer des enfants de moins de 14 ans et de recruter des jeunes âgés de 14 à 18 ans dans des métiers dits « à risques ». L’ONU avait, à l’époque, critiqué l’amendement autorisant les plus jeunes à travailler légalement dans des entreprises familiales « pendant les vacances scolaires et en dehors des heures de cours ».

Pour ces invisibles, ni contrat ni inspection. Les travailleurs à domicile n’ont aucun moyen de se défendre contre les pratiques abusives. Selon Varun Sharma, qui a longtemps documenté le travail des enfants, « les industries ont changé de méthodes et sont entrées dans les maisons des travailleurs pour échapper à la vigilance des ministères et des agences de certification internationales qui n’inspectent que les usines ». Le ministère du Travail considère l’activité à domicile comme un mal endémique et entend procéder à un recensement de ces ouvriers de l’ombre qui s’annonce d’ores et déjà complexe.

Retenues en captivité à l’usine par un sous-traitant d’Hugo Boss

Les trois quarts des personnes interrogées, souvent issues de familles surendettées, déclarent travailler hors de toute protection et de tout cadre réglementaire du fait de « pressions ». La servitude pour dette reste courante en Inde malgré son abolition en 1975. L’an dernier, une enquête du journal britannique The Guardian levait le voile sur les abus d’un fournisseur indien de la marque de luxe allemande Hugo Boss. Dans ce cas précis, de jeunes travailleuses ont été retenues en captivité dans les murs des usines du Tamil Nadu (Sud) pendant quatre ans. « Elles sont également vulnérables au harcèlement sexuel et à d’autres formes d’abus commis par des employés masculins qui supervisent leurs activités, que ce soit pendant leurs déplacements à l’extérieur des foyers et sur leur lieu de travail », soutient Urmila Bhoola, spécialiste de l’esclavage contemporain pour les Nations unies.

En Inde, la part du textile dans le PIB pèse 17 %. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, le premier ministre nationaliste, Narendra Modi, tente de profiter de la réorientation du modèle de développement chinois et du passage à une production de biens à forte valeur ajoutée pour faire de l’Inde un acteur majeur du secteur manufacturier. Son plan « Make in India » vise à attirer les investisseurs étrangers et à créer 100 millions d’emplois dans ce secteur. À quel prix ?

Lina Sankari
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:45
Manifestation le 5 juillet 1961 à Gennevilliers pour la paix en Algérie. Mémoire d’Humanité/AD de la Seine-Saint-Denis

Manifestation le 5 juillet 1961 à Gennevilliers pour la paix en Algérie. Mémoire d’Humanité/AD de la Seine-Saint-Denis

Essai. Une histoire algérienne
Jeudi, 7 Février, 2019

Les Communistes et l’Algérie Alain Ruscio La Découverte, 663 pages, 28 euros
Alain Ruscio aborde avec passion le fil de cette relation très forte et compliquée entre les communistes, leurs organisations et l’Algérie.

Voici un grand livre dont personne ne pourra mésestimer l’importance. L’analyse profonde des relations singulières, extrêmement compliquées, entre le communisme contemporain et l’histoire de l’Algérie supposait audace, subtilité et probité : l’auteur n’a manqué ni de l’une, ni des autres. Interroger des mémoires multiples, souvent contraires, consulter des travaux innombrables, travailler dans les « sources » à la recherche de données nouvelles (archives publiques et privées, procès-verbaux d’organismes politiques comme l’Internationale communiste, le PCF, le PCA, etc.), s’informer dans les journaux, relire les débats parlementaires, consulter les enquêtes, officielles ou non… Alain Ruscio n’avance rien dans son livre qui ne soit référencé. Son ouvrage sera une pièce maîtresse dans le vaste forum livresque consacré à l’histoire de la révolution algérienne.

Il aborde d’abord la précocité et la force de la pénétration du « communisme » en Algérie, dès les années 1920, à la suite de la création du PCF et jusqu’à la fondation du Parti communiste d’Algérie en 1936. Jamais l’historien ne perd de vue le poids déterminant du statut colonial et spécifique de l’Algérie, en sorte qu’on saisit à quel point toutes les tentatives de prétendues réformes, qui ont toutes avorté, n’ont fait que nourrir l’aspiration grandissante des masses autochtones arabo-musulmanes, soumises à la règle de l’indigénat, à l’indépendance de l’Algérie. C’est dans ce cadre qu’Alain Ruscio évalue l’importance relative des mouvements que les protagonistes de la domination coloniale appellent les « séparatistes ». C’est aussi à cette aune qu’il faut apprécier le caractère utopique, illusoire voire fantomatique, de la thèse émise par Maurice Thorez en 1939 de « la nation algérienne en formation » qui devint la référence constante des communistes de France jusqu’à 1954-1956.

l’évolution du PCF et celle spécifique du PCA

Si la revendication de l’indépendance de l’Algérie est devenue dès avant 1940 le fondement du rassemblement politique du peuple algérien, le recours à l’insurrection armée de novembre 1954 doit beaucoup à la violence ahurissante, déshonorante, du colonialisme français en Algérie, surtout après les massacres de mai-juin 1945. À cette barbarie insupportable, contre laquelle en France même, hors les communistes et quelques grands esprits clamant dans le désert, l’opinion publique, gangrenée par la réalité même du colonialisme porteur de racisme, fut pour le moins indifférente. Le programme du Conseil national de la Résistance, si avancé, fut, par exemple, de grande indigence s’agissant des colonies, en particulier sur l’Algérie.

La partie la plus éclairante du livre nous replace en plein dans la « guerre d’Algérie », comme on dit désormais officiellement après avoir condamné si longtemps ceux qui la dénonçaient en réclamant la paix ! Le récit montre l’évolution du PCF et celle, spécifique, du PCA, face à une insurrection nationale qui s’impose dans les faits, dès 1955, comme la seule voie d’accès à l’indépendance. Le PCA s’y ralliera sans réserve et ses militants, certains d’origine européenne, seront intégrés dans l’Armée de libération nationale. Retenons ici, au milieu d’un récit haletant, les pages consacrées à Maillot, Iveton, Alleg, Audin, les Guerroudj, Inal. L’évolution du discours du PCF se lit en deux phases : la première de 1954 à 1957, à la suite de l’échec de la mobilisation du 17 octobre, le fait passer de la réclamation de la paix par la reconnaissance du droit à l’indépendance (au « divorce » !), à la réclamation d’une négociation impliquant l’indépendance, intégrant la fin des illusions relatives à une prétendue « union française ». Le moment terrible du vote des pouvoirs spéciaux, en mars 1956, cette fatale « erreur » (Roland Leroy, 2001), a facilité le ralliement de la social-démocratie française à la stratégie colonialiste et à la relance de la visée impérialiste. Qui oserait encore réhabiliter les Mollet, Lejeune et Lacoste, adeptes enfiévrés du fusil d’assaut et du sac au dos ? Il est vrai qu’à l’époque, la SFIO, antécédent du PS d’hier, était, non à « gauche » mais à l’« Ouest », et à ce titre accueillait le tout-venant de la droite atlantiste et du centre, comme le Mitterrand de ce temps-là, garde des Sceaux et patron de la guillotine, qui osa déclarer : « La négociation, c’est la guerre ! »

L’auteur ne sous-estime jamais les difficultés du combat de soutien en France à la cause de l’Algérie, ni les effets de l’évolution interne du FLN, ni les possibles alternatives internes qui ont pu se manifester. Il montre combien les tensions internes au nationalisme algérien ont conduit les insurgés FLN à éliminer les fidèles du MNA de Messali ; il note combien les positions aventuristes de quelques-uns dans la fédération de France ont pu rendre difficiles, en France même, les mobilisations de l’opinion alors que la répression, les saisies de la presse communiste et les intimidations systématiques en rendaient l’exercice périlleux… Ce qui ne fait que renforcer la grande portée de l’engagement des avocats communistes, celui d’Aragon et des Lettres françaises, le courage de grands universitaires communistes comme Jean Dresch, dont l’enseignement est aussi inoubliable que l’engagement.

Rien donc ne manque dans l’essai d’Alain Ruscio, ni l’élan du savoir, ni la précision des faits analysés. Sa démonstration se montre fidèle à ce qu’énonçait son introduction et que livre sa conclusion : il y a eu « une résistance communiste » à la guerre d’Algérie. Et celle-ci a porté la marque et montré les limites de ce qu’on savait alors de la nécessité historique des mouvements de libération anticolonialiste, qui relevaient encore pour une part de l’impensé. Ici se mesurent à la fois la grandeur et les limites de la bataille communiste.

Claude Mazauric Historien
Les communistes et l'Algérie - Alain Ruscio, La Découverte, 663 pages, 28 euros

Les communistes et l'Algérie - Alain Ruscio, La Découverte, 663 pages, 28 euros

Les communistes et l'Algérie - Alain Ruscio, La Découverte, 663 pages, 28 euros

Dans cette somme exceptionnelle, Alain Ruscio propose une lecture érudite et accessible des actions et positions du communisme face à la question coloniale en Algérie. S'appuyant sur une quantité remarquable de documents, il nous permet d'appréhender cette question méconnue de manière dépassionnée, tout en restituant les faits selon leur chronologie propre.
C'est un paradoxe : l'histoire du communisme reste aujourd'hui encore, alors que ce mouvement n'a plus dans la vie politique ni le poids ni la force d'attraction d'antan, un objet de controverses à nul autre pareil, en " pour " et en " contre ". Cet état d'esprit atteint un paroxysme lorsqu'il s'agit d'évoquer les actions et analyses du communisme – français et algérien – face à la question coloniale en Algérie, des origines dans les années 1920 à la guerre d'indépendance (1954-1962). Et s'il était temps, écrit Alain Ruscio, de sortir des invectives ?

Les communistes et l'Algérie - par Alain Ruscio - Une histoire algérienne, Claude Mazoric

Mercredi 13 février à 19 h/ ALGÉRIE :à l’occasion de la parution du livre Les Communistes et l’Algérie de l’historien Alain Ruscio, débat avec Sadek Hadjerès, secrétaire du Parti communiste algérien pendant la guerre d’indépendance, Éloïse Dreure, historienne, doctorante à l’université de Bourgogne-Franche-Comté d’histoire, et Alain Ruscio, historien.
Le débat est organisé au siège national du PCF, 2 place du Colonel-Fabien, Paris 19e.

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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:34
Morlaix: loi anti-casseur, le PCF répond à Sandrine Le Feur (Ouest-France, 7 février 2019)
Le Parti communiste français du pays de Morlaix vient de publier un communiqué visant la députée, Sandrine Le Feur. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

Ouest-France

Modifié le 07/02/2019

 

Dans un communiqué, la section Parti communiste français (PCF) du pays de Morlaix répond à Sandrine Le Feur, députée de la 4e circonscription du Finistère, pour son vote en faveur de la « loi anti-casseur ». Cette dernière a été adoptée à l’Assemblée nationale, mardi 5 février 2019.

Dans un communiqué, la section Parti communiste français a décidé de répondre à la députée du pays de Morlaix, Sandrine Le Feur, par rapport à son vote en faveur de la « loi anti-casseurs ».

« Les députés communistes font, bien sûr, partie des 92 députés qui ont voté contre cette loi liberticide, tout comme notre sénatrice communiste des Côtes-d’Armor, Christine Prunaud , rappelle le PCF.  Ce que des députés comme Sandrine Le Feur ont osé voter restera à tout jamais comme une tache indélébile dans notre histoire républicaine. »

« Restriction des libertés publiques »

Pour la section de Morlaix : « Désormais, les préfets soumis au gouvernement pourront interdire de manifestation quiconque constituerait, selon eux, une menace à l’ordre public. Ces dispositions vont dans le sens d’une restriction des libertés publiques et du droit de manifester. Dans un contexte de fortes mobilisations, violemment réprimées, de Grand débat verrouillé, cette loi est une indication supplémentaire de la dérive antidémocratique et répressive du pouvoir macronien. Face à une contestation grandissante de sa politique antisociale, des injustices criantes qu’elle génère, le gouvernement, au lieu de répondre à la colère des Français, veut mettre l’éteignoir. »

Le PCF s’interroge sur une possible « introduction du fichage politique » , rappelant les sanctions du port de la cagoule. Il conclut : « Ce flou comme la volonté de supprimer le filtre de l’autorité judiciaire, seul garant des libertés individuelles, ont largement de quoi inquiéter. Loin de nous l’idée de vouloir épargner les casseurs, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Au moment où les blessés graves dus aux forces de l’ordre se comptent par centaines, ce que tente le pouvoir avec cette loi est de dissuader de manifester. »
 
 
Communiqué original:
 
Sandrine Le Feur vote la loi anti-manifs! Quand le néo-libéralisme mène à l'autoritarisme!
 

Ce 5 février, la tristement célèbre "Loi anti-casseurs" vient d'être adoptée à l'Assemblée Nationale.  Les députés communistes font bien sûr partie des 92 députés qui ont voté contre cette loi liberticide tout comme notre sénatrice communiste des Côtes d'Armor Christine Prunaud interpellait hier encore le gouvernement sur les violences policières et les ravages des LBD 40 et des grenades GLI-F4! 

Le député PCF Stephane Peu s'est ainsi exprimé à la tribune: "Le jour où les manifestations seront réservées aux plus déterminés, le jour où manifester sera devenu un acte héroïque, notre démocratie aura considérablement régressé. Or depuis 2015, la situation se dégrade."

Ce que des députés comme Sandrine Le Feur ont osé voter restera à tout jamais comme une tâche indélébile dans notre Histoire Républicaine.

En effet, désormais les Préfets (totalement soumis au gouvernement !) pourront interdire de manifestation quiconque constituerait selon eux une menace à l'ordre public.

Ces dispositions vont dans le sens d’une restriction des libertés publiques et du droit de manifester. Dans un contexte de fortes mobilisations violemment réprimées, de grand débat verrouillé, cette loi est une indication supplémentaire de la dérive antidémocratique et répressive du pouvoir macronien.Face à une contestation grandissante de sa politique antisociale, des injustices criantes qu’elle génère, le gouvernement, au lieu de répondre à la colère des Français, veut mettre l’éteignoir.

Les dispositions de la loi prévoient, notamment, des interdictions individuelles de manifester et le fichage de certaines personnes. Outre que de telles dispositions existent déjà dans l’arsenal législatif, au prétexte d’« éviter les saccages et les pillages », elles donneraient un pouvoir répressif à des autorités administratives et non à des juges indépendants. Nombre de juristes notent aussi le caractère vague de certains aspects de la loi, ouverts donc à interprétation. Ainsi le port de la cagoule serait passible de prison et de 15 000€ d’amende, mais un masque ou une écharpe pour se protéger des gaz lacrymogènes pourraient être traités de même. Interrogation identique à l’égard du nouveau fichage prévu à côté de tant d’autres, comme les fichés S, voudrait-on introduire un fichage politique? Ce flou comme la volonté de supprimer le filtre de l’autorité judiciaire, seul garant des libertés individuelles, ont largement de quoi inquiéter. Loin de nous l’idée de vouloir épargner les casseurs, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Au moment où les blessés graves dus aux forces de l’ordre se comptent par centaines, ce que tente le pouvoir avec cette loi est de dissuader de manifester.
 
Section du pays de Morlaix du Parti Communiste Français
 
7 février 2019
 
Image en ligne
 
 
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 16:27
Le centre des impôts est resté fermé, ce jeudi matin : les agents grévistes entendaient alerter les usagers sur le service public en danger. (Sophie Guillerm)

Le centre des impôts est resté fermé, ce jeudi matin : les agents grévistes entendaient alerter les usagers sur le service public en danger. (Sophie Guillerm)

Le personnel du Centre des finances publiques de Morlaix était fortement mobilisé, ce jeudi matin 7 janvier, à l’appel des trois syndicats pour la défense des emplois et du service public de proximité. On comptait 80 % de grévistes, sur un effectif de 80 personnes. La vingtaine d’agents présents sur place distribuait des tracts aux usagers, devant un centre des finances resté portes closes toute la journée.

Inquiets pour « le devenir de leur mission » et « le devenir des finances publiques tout court », ils ont exposé un contexte actuel tendu dans le 3centre de finances publiques du département. « Depuis la mise en place du prélèvement à la source, début janvier, les agents doivent faire face à un afflux de contribuables : accueils physiques (80 par jour en moyenne, avec des pics à 130), mais aussi téléphonique et mails. Loin d’être ponctuel, cet afflux devrait se maintenir tout au long l’année, lié aux enregistrements de changement de situation des usagers ». C’est pourquoi ce jeudi matin, ils tenaient à passer un message fort : « Notre direction nous dit qu’elle essaie de faire venir des missions à Morlaix. Pourtant, ici, cinq services ont déjà disparu en cinq ans, ont rappelé les syndicalistes Stéphane Douet (Solidaires), Florence Héré (CGT) et Philippe Drolez (FO) : la fiscalité immobilière, le service de contrôle sur pièces, l’enregistrement, celui de publicité foncière ainsi que le pôle contrôle expertises. Nous craignons aujourd’hui un transfert de notre mission foncière et de cadastre vers Brest ». « En 2014, nous étions 117 agents des impôts, nous ne sommes plus que 80 : le rez-de-chaussée du bâtiment, neuf, est vide ! On transfère les missions, mais pas les emplois. Pour 2019, dans le Finistère, la suppression de 35 emplois est déjà actée, dont deux à Morlaix. Avec les annonces gouvernementales, (20 000 suppressions d’emplois annoncés à l’horizon 2022), Morlaix perdrait encore des postes au rythme de cinq à six emplois par an », déplorent-ils.

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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 06:12
Ian Brossat - Imposons d'autres propriétaires à l'Europe des Banquiers (L'Humanité, mercredi 6 février 2019)
Ian Brossat « Imposons d’autres propriétaires à l’Europe des banquiers »
Mercredi, 6 Février, 2019

Européennes.  Le PCF a lancé sa campagne pour les européennes lors d’un meeting hier à Marseille, sous le slogan : « L’Europe des gens, pas l’Europe de l’argent ! » Un objectif qu’incarne, selon Ian Brossat, la liste qu’il conduit avec 50 % d’ouvriers et d’employés.

Vous souhaitez incarner « l’Europe des gens ». Si, avec les gilets jaunes ou des grèves comme celle d’hier, nombre de revendications sociales s’expriment, la défiance à l’égard de la politique est aussi très forte. Cette équation est-elle résoluble ?

Ian Brossat Il existe un gouffre entre la société et la représentation politique. Le Parlement européen compte 3 ouvriers pour plus de 700 eurodéputés. Cela en dit long et contribue très largement à la défiance. Nous, nous avons construit une liste à l’image de la société française, composée à 50 % d’ouvriers et d’employés. Cette liste traduit une volonté. L’Europe est aujourd’hui aux mains des banquiers et des lobbies. Nous voulons radicalement la changer, imposer d’autres propriétaires : l’Europe de l’argent doit céder la place à l’Europe des gens. Cette liste est aussi à l’image des mobilisations qui se sont levées depuis de nombreux mois contre la politique d’Emmanuel Macron avec des gilets jaunes, des cols bleus, des blouses blanches, des robes noires… En cette période, beaucoup s’interrogent sur l’avenir de la gauche, se demandent où elle est. En réalité, elle est partout. Ce sont ces ouvriers qui occupent leur usine pour la sauver, ces salariés d’EDF qui font passer l’électricité à tarif réduit le 24 décembre, ces hommes et femmes qui font vivre tous les jours la solidarité avec les migrants… C’est cette gauche-là que nous avons cherché à fédérer. J’y vois les ferments d’une gauche nouvelle, hors les murs, sociale, qui ne se reconnaît pas toujours dans les partis politiques, mais qui peut se retrouver dans notre liste.

Sur quelles transformations clés repose cette « Europe des gens » ?

Ian Brossat Il faut rompre avec la logique des traités européens fondée sur deux dogmes : l’austérité avec sa règle absurde des 3 %, et la concurrence qui nous incite à nous tirer dans les pattes à coups de dumping, social et fiscal. Rompre avec ces logiques n’est pas qu’une intention, cela se décline concrètement. Cela implique d’en finir avec la concurrence entre les travailleurs, avec un Smic européen harmonisé par le haut, l’interdiction des délocalisations à l’intérieur de l’Union européenne et la fin du travail détaché. De développer les services publics. La Banque centrale européenne a versé en dix ans 3 000 milliards aux banques privées sans aucune espèce de condition. Cet argent serait beaucoup plus utile s’il alimentait un fonds de développement des services publics. Ce sera un pilier de notre campagne et, dès la semaine prochaine, j’entame un tour de France des maternités en danger à Creil. Imposer une autre utilisation de l’argent est aussi fondamental. Avec l’évasion fiscale, 100 milliards d’euros en France et 1 000 milliards en Europe partent en fumée chaque année. Que des pays à l’intérieur même de l’Union se comportent en paradis fiscaux et transforment de fait l’Europe en passoire fiscale n’est pas acceptable. Nous proposons de taxer à la source les multinationales et d’harmoniser par le haut l’impôt sur les sociétés partout en Europe.

Emmanuel Macron envisage de coupler le scrutin européen avec un référendum pour clore le « grand débat ». Que pensez vous de cette proposition ?

Ian Brossat Un référendum, pourquoi pas.Mais il est scandaleux d’envisager qu’il puisse avoir lieu le même jour que les élections européennes. L’enjeu européen passerait complètement par pertes et profits. Emmanuel Macron a peur parce que sa conception de l’Europe est massivement rejetée, mais cette élection doit être l’occasion d’en parler. En outre, le président de la République envisage un référendum qui porterait exclusivement sur les enjeux institutionnels. C’est lunaire. Les Français depuis des semaines se mobilisent sur la question de l’ISF, l’augmentation du Smic, des salaires, des pensions de retraite, et on envisage de les interroger sur la diminution du nombre de députés. Les enjeux institutionnels sont importants, mais en quoi cela règle-t-il le problème de pouvoir d’achat rencontré massivement par les Français ? Envisagé comme tel, ce n’est rien d’autre qu’une grossière manipulation politique et ça ne fera pas illusion.

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
Ian Brossat - Imposons d'autres propriétaires à l'Europe des Banquiers (L'Humanité, mercredi 6 février 2019)
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 06:05
Olivier Corzani, éducateur, responsable du PCF à Fleury Merogis, est devenu maire au premier tour avec 56% des voix aux municipales partielles dimanche

Olivier Corzani, éducateur, responsable du PCF à Fleury Merogis, est devenu maire au premier tour avec 56% des voix aux municipales partielles dimanche

Démocratie. « Nous voulons refaire primer l’intérêt collectif »
Vendredi, 8 Février, 2019

Olivier Corzani (PCF) doit être élu maire de Fleury-Mérogis (Essonne), samedi, après que la liste sans étiquette qu’il a conduite l’a emporté au premier tour, dimanche dernier. Entretien

À l’origine de la liste que vous avez conduite, se trouve un collectif qui s’est mobilisé contre la désertification médicale. Cette lutte a-t-elle joué un rôle dans ce scrutin ?

Olivier Corzani Notre mobilisation avec les habitants qui refusaient que Fleury-Mérogis devienne un désert médical a obtenu gain de cause. Un mois plus tard, la maire démissionnait, ce qui a conduit à la nouvelle élection. De voir les résultats obtenus dans cette lutte a donné l’envie de continuer, l’espoir de changer les choses. C’est ainsi qu’est née cette liste citoyenne. Personnellement, je suis communiste mais cette liste est sans étiquette, avec des gens d’horizons différents jusqu’au centre. Ce qui nous réunit également, c’est que depuis dix ans la majorité municipale agissait comme un clan qui se sert lui-même mais n’est pas au service des habitants. Il y a donc eu une volonté de refaire primer l’intérêt collectif. Tellement de sujets sont urgents – la propreté, la petite enfance, les écoles et leur équipement, la lutte contre les incivilités… – que l’on peut avoir des désaccords sur les enjeux nationaux, mais on se retrouve pour faire avancer notre ville. Même si on ne réglera pas tous les soucis en un an.

Avec le mouvement des gilets jaunes, l’exigence des citoyens d’être mieux associés aux décisions s’exprime largement. Vous en faites une de vos priorités. Comment comptez-vous agir au niveau local ?

Olivier Corzani Très vite, nous allons mettre en place une demi-heure de parole libre avant chaque conseil municipal pour que n’importe quel habitant puisse interpeller directement les élus. Ensuite, on instaurera des comités de quartier parce que leurs meilleurs experts, ce sont leurs habitants. On envisage aussi une phase de consultation avec les employés municipaux, qui sont les acteurs de terrain. Puis nous construirons à partir des idées et volontés des citoyens. Il n’y a pas de démocratie sans participation et le meilleur échelon pour cela, c’est l’échelon local. Le maire et son équipe ne sont pas des élus déconnectés de la réalité, ils sont en plein dedans. On nous rabâche souvent le modèle anglo-saxon ou allemand, où de super-collectivités territoriales regroupent des centaines de milliers de personnes. Au final, leur taux de participation et leur vie démocratique ne sont pas plus vivaces. Au contraire, 36 000 communes, ce sont 36 000 maires et conseils municipaux. Un nombre important de personnes qui s’investissent souvent de façon bénévole et désintéressée pour essayer d’améliorer le quotidien de leur territoire. Je ne vois pas meilleur creuset de démocratie.

Beaucoup de maires se sont exprimés sur leurs finances exsangues. Entendez-vous vous joindre à ces mobilisations ?

Olivier Corzani Je déplore le deux poids deux mesures de l’État. D’un côté, les multimilliardaires et les multinationales qui délocalisent et précarisent ont le droit à des sommes faramineuses ; de l’autre, les collectivités territoriales qui investissent l’ensemble de leur budget dans le local voient leurs moyens réduits à peau de chagrin d’année en année. Je ferai partie de ceux qui s’opposent à cette politique du moins-disant pour les territoires et du toujours plus pour les très fortunés. Nous voulons que les services publics agissent au mieux avec les moyens qui sont à notre disposition, aller chercher des moyens supplémentaires notamment du côté de l’agglomération, où l’ancienne équipe pratiquait la politique de la chaise vide, et surtout aider les citoyens à se mobiliser.

Olivier Corzani

Tête de liste élue à Fleury-Mérogis

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui
Démocratie.  Nous voulons refaire primer l’intérêt collectif - Olivier Corzani, nouveau maire PCF de Fleury-Merogis, en Essonne (L'Humanité, 8 février 2019)
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7 février 2019 4 07 /02 /février /2019 10:04

 

Dans un Venezuela au cœur de la stratégie néo-impérialiste de l’administration Trump en Amérique latine, s’affrontent les questions de légalité et de légitimité dans les différentes mobilisations populaires.

Alors que les forces progressistes arrivées au pouvoir dans de nombreux pays latino-américains n’ont eu de cesse à résoudre les problèmes de pauvreté, d’inégalités, de reconquête et préservation des souverainetés nationales en œuvrant à des types de coopération nouveaux face aux États-Unis, une réalité s’impose : la détérioration économique/sociale issue d’une crise due en partie à des erreurs stratégiques d’un pouvoirvénézuélien qui, au-delà de privilégier la seule richesse du pétrole, n’a su sortir la maîtrise économique des mains d’une bourgeoisie oligarque.

Aubaine pour les spéculateurs de tout genre en quête de renverser un pouvoir bolivarien qui s’est fragilisé en affaiblissant les capacités productives, accélérant sa dépendance sur des produits de première nécessité, qui leur a donné prise pour organiser pénurie, corruption, marchés parallèles, immigration.

C’est sur ces braises que l’opposant Guaido a imposé son coup de force en s’autoproclamant « président légitime ». Offensive couplée d’une ingérence et bataille idéologique extérieure hors norme s’attaquant à la souveraineté populaire, menaçant la paix intérieure du Venezuela, mais également régionale au regard des évolutions au Brésil et en Colombie.

Un facteur unit encore une grande partie de la population, y compris de l’opposition qui ne veulent ni d’une guerre civile, ni d’une intervention étrangère : celui du respect de la souveraineté nationale face à des EEUU qui veulent rayer l’idée de nation et remettre en cause l’unité territoriale du pays. L’armée, pour laquelle Guaido et Trump appellent à lâcher Maduro leur promettant l’amnistie, pour sûr jouera un rôle déterminant dans la crise actuelle où des affrontements massifs sont à craindre.

Le blocus économique décidé par Trump - qui n’en est plus à soutenir un coup d’État mais à l’organiser - dans sa mise en garde dernièrement contre l’impact négatif de mesures coercitives unilatérales, Idriss Jazairy, rapporteur spécial de l’ONU, a déclaré « n’est pas la réponse à la situation politique du Venezuela », en rajoutant : « L’utilisation de sanctions de la part de pouvoirs extérieurs pour renverser un gouvernement élu est en violation de toutes les normes du droit international » et « l’urgente nécessité pour tous les acteurs concernés de participer à un dialogue politique inclusif et crédible pour aborder la longue crise que traverse le pays, dans le plein respect de l’État de droit et des droits humains ».

En ce sens, la reconnaissance de Guaido comme président légitime par les EE UU et certains membres de la communauté internationale, dont la France, contribuent à mettre de l’huile sur le feu. Des voix montent pour la paix : sur 33 pays latinos, seulement 14 reconnaissent Guaido comme président légitime, le Mexique et l’Uruguay ont proposé leur médiation pour aller vers un accord politique de sortie de crise ; une main tendue à laquelle Maduro a répondu positivement tout en proposant de nouvelles législatives sur la base d’un réel débat politique en réponse à l’ultimatum européen. 120 universitaires et intellectuels latino-américains et européens viennent de signer un appel international pour aller vers une solution négociée. C’est le sens du blocage imposé à la requête des Etats-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU par la Russie, la Chine et Cuba, entre-autres dernièrement.

C’est également la voix particulière du PCF qui n’en reste pas à afficher une solidarité de principe avec le gouvernement et Maduro sur la seule base que leur politique proclame la poursuite de la révolution bolivarienne ou parce qu’ils sont dans le viseur de Donald Trump ; mais qui en appelant à favoriser le dialogue prend position sur les faits à l’aune des idées politiques qu’il défend : l’émancipation humaine et sociale, les droits et libertés humaines et politiques, la défense des souverainetés populaire et nationale, la lutte contre les intérêts privés, la criminalité.

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7 février 2019 4 07 /02 /février /2019 06:34
Sandrine Le Feur vote la loi anti-manifs! Quand le néo-libéralisme mène à l'autoritarisme!

Ce 5 février, la tristement célèbre "Loi anti-casseurs" vient d'être adoptée à l'Assemblée Nationale.  Les députés communistes font bien sûr partie des 92 députés qui ont voté contre cette loi liberticide tout comme notre sénatrice communiste des Côtes d'Armor Christine Prunaud interpellait hier encore le gouvernement sur les violences policières et les ravages des LBD 40 et des grenades GLI-F4! 

Le député PCF Stephane Peu s'est ainsi exprimé à la tribune: "Le jour où les manifestations seront réservées aux plus déterminés, le jour où manifester sera devenu un acte héroïque, notre démocratie aura considérablement régressé. Or depuis 2015, la situation se dégrade."

Ce que des députés comme Sandrine Le Feur ont osé voter restera à tout jamais comme une tâche indélébile dans notre Histoire Républicaine.

En effet, désormais les Préfets (totalement soumis au gouvernement !) pourront interdire de manifestation quiconque constituerait selon eux une menace à l'ordre public.

Ces dispositions vont dans le sens d’une restriction des libertés publiques et du droit de manifester. Dans un contexte de fortes mobilisations violemment réprimées, de grand débat verrouillé, cette loi est une indication supplémentaire de la dérive antidémocratique et répressive du pouvoir macronien.Face à une contestation grandissante de sa politique antisociale, des injustices criantes qu’elle génère, le gouvernement, au lieu de répondre à la colère des Français, veut mettre l’éteignoir.

Les dispositions de la loi prévoient, notamment, des interdictions individuelles de manifester et le fichage de certaines personnes. Outre que de telles dispositions existent déjà dans l’arsenal législatif, au prétexte d’« éviter les saccages et les pillages », elles donneraient un pouvoir répressif à des autorités administratives et non à des juges indépendants. Nombre de juristes notent aussi le caractère vague de certains aspects de la loi, ouverts donc à interprétation. Ainsi le port de la cagoule serait passible de prison et de 15 000€ d’amende, mais un masque ou une écharpe pour se protéger des gaz lacrymogènes pourraient être traités de même. Interrogation identique à l’égard du nouveau fichage prévu à côté de tant d’autres, comme les fichés S, voudrait-on introduire un fichage politique? Ce flou comme la volonté de supprimer le filtre de l’autorité judiciaire, seul garant des libertés individuelles, ont largement de quoi inquiéter. Loin de nous l’idée de vouloir épargner les casseurs, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Au moment où les blessés graves dus aux forces de l’ordre se comptent par centaines, ce que tente le pouvoir avec cette loi est de dissuader de manifester.
 
Section du pays de Morlaix du Parti Communiste Français
 
7 février 2019
Sandrine Le Feur vote la loi anti-manifs! Quand le néo-libéralisme mène à l'autoritarisme! (PCF Morlaix)
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