Rencontres du Front de Gauche 29
25 octobre 2014
Deuxième débat de l'après-midi : le social, les luttes, la situation des services publics et des entreprises
Jean-Marc Cléry (FSU) : Le fil directeur de mon propos : qu'est-ce qui a changé depuis 2012 ? A la FSU, on discute éducation, services publics, mais aussi questions sociales, environnementales, protection sociale. Le gros pôle de la FSU est l'éducation (SNES) mais il y a aussi Pôle Emploi, l'administration pénitentiaire... Sur toutes ces questions on rencontre le politique. Une de nos priorités en ce moment : construire, rénover les établissements publics. Dans l'académie de Rennes, le solde migratoire est positif. Il y a 2000 élèves qui arrivent dans les collèges et lycées. Or, il n'y a pas assez de rénovation du bâti. Nous luttons aussi pour préserver les CIO : les départements actuellement se désengagent de leur fonctionnement. On passerait de 27 CIO à 12 dans l'académie de Rennes. A Morlaix, Quimperlé, Concarneau, les CIO seraient fermés. A Pôle Emploi, nous combattons la pression mise sur les chômeurs et les personnels au nom des objectifs de rentabilité, de radiation, ou de baisse artificielle du nombre officiel de chômeurs. Est-ce qu'il y a un changement pour nous, dans l'éducation nationale, depuis 2012 ? Entre 2007 et 2012, il y a eu 300 emplois supprimés en Bretagne pour 2000 élèves en plus. Depuis 2012, on a créé des postes mais on est toujours en déficit de 30 postes par rapport à 2008. Le management des personnels reste inspiré par les mêmes méthodes (le new public management) sauf qu'il n'est plus au seul service de la destruction des emplois mais au service d'une volonté de faire mieux au niveau du service d'éducation. Toutefois, le sentiment des collègues, c'est qu'il y a une dégradation continue des conditions d'exercice de leurs métiers. Il y a des inégalités territoriales très importantes. Le département des Côtes d'Armor en déficit de postes, l'Ile et Vilaine capte de nombreux nouveaux emplois enseignants. Le nombre de psychologues scolaires baisse : ils sont également chargés de l'orientation. Le discours qu'on leur tient est : vous ne ferez pas au mieux, vous ferez comme vous pouvez avec les moyens que vous avez. Il y a un état de déréliction des collègues qui se sentent abandonnés par l'administration. Les collègues se sentent enfermés dans leur quotidienneté : c'est difficile de les ramener à une politique plus générale.
Olivier Cuzon (Solidaires) : On ne remboursera pas la dette. Il y a une paralysie du mouvement syndical depuis quelques années : cela pose la question de l'indépendance du mouvement syndical. : une CFDT courroie de transmission du PS, d'autres syndicats qui refusent d'être associés à des luttes politiques. Les salariés ne sont plus demandeurs non plus de grève générale... Il y a un détachement entre des directions syndicales et politiques. Le problème, c'est que le syndicalisme a horreur du vide lui aussi... Dans l'agro-alimentaire, face à la vague des licenciements, nous n’avons pas été capables de proposer une réponse adaptée. Les Bonnets Rouges ont remporté le morceau. La division syndicale a des effets terribles, elle est liée profondément à une répartition objective entre un syndicalisme d’accompagnement et un syndicalisme de lutte et de transformation sociale. Depuis 1945, il y avait un statut du salarié : un accord collectif ne pouvait déroger à la loi, était forcément plus favorable, de même un accord d’entreprise était forcément plus favorable qu’un accord collectif. Il ne pouvait y avoir divergence qu’entre des accords « plus » et des accords « plus plus » entre nos organisations syndicales. Les accords dérogatoires étaient forcément plus avantageux pour les salariés. En 1982, les lois Auroux, qui avaient d’autres très bons aspects, ont enfoncé un premier coin dans ce cadre. Ensuite, en 1998-2000, il y a eu le coût de la loi Aubry sur les 35h : la loi laissait dans son application une grande marge de négociation aux organisations syndicales. Cela a produit un désaccord entre ceux qui vont signer des accords favorables aux salariés et ceux qui signent des accords nuisibles aux salariés sous prétexte d’emploi, de compétitivité… Ensuite, on a eu l’ANI, l’accord dit sur la sécurisation de l’emploi, la réforme de l’assurance chômage, des seuils sociaux, avec à chaque fois la CFDT et la CFTC qui votent ce que veut le patronat. Résultat : paysage syndical profondément divisé. Le collectif AAA organise une journée de manifestation nationale le 15 novembre : il faut que les syndicats et les partis politiques de la vraie gauche travaillent ensemble pour la réussite de cette mobilisation contre l’austérité. Je propose, comme il y a plusieurs syndicalistes et partis dans la salle, qu’on arrête déjà une date de réunion de concertation à la fin de la réunion.
Marie Le Berre (postière à Châteaulin, UL CGT de Châteaulin). Le territoire couvert par mon union locale est très large : de la presqu’île de Crozon à Fouesnant/ Benodet. Je voudrais parler de la difficulté des salariés dans les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées. Elles sont toutes managées de la même façon maintenant. On n’a plus les moyens de faire ce pourquoi on a été formé et on a toujours travaillé. Le 16 octobre, pour la manif pour la défense de la Sécu, il y avait peu de salariés dans la rue. C’est difficile de réussir la prise de conscience des salariés. Pourquoi on attaque autant la Sécu ? Pourquoi il y a si peu de recettes dans les caisses de la Sécurité Sociale ? Pourquoi il y a autant d’exonérations ? Poste : 250€ d’exonération par salarié et par mois dans le cadre du CICE : la Poste va toucher pendant 3 ans 297 millions d’euros par an, soit près d’un milliard d’euros. Tout cela pour supprimer des milliers et des milliers d’emplois. On fait pression sur les militants syndicaux. Comment on arrive à faire rentrer la précarisation dans un accord dit de sécurisation de l’emploi, comment on exonère les employeurs ?A chaque fois argument de la lutte contre le chômage : on mise sur la résignation des salariés. Pourquoi on le fait ? Le but recherché : c’est la privatisation de la sécurité sociale et des services.
Hélène Derrien (responsable de l’association d’usagers des comités de défense des hôpitaux de proximité et des maternités) : notre collectif est né à Sainte Afrique. C’est devenu une association nationale d’usagers. En 10 ans, le constat est lourd : une maternité sur quatre a fermé. Tout cela accompagné par les Agences Régionales de Santé (ARS). Comme les fermetures de service, les restructurations. Nous alertons aussi sur l’érosion de la démographie médicale et para-médicale sur certains territoires, due au numérus clausus, à la liberté d’installation. Cette année, 10 milliards de baisse du budget de la sécurité sociale. En même temps, grâce au personnel, aux usagers, il y a des résistances : hôpital de Carhaix avec la magnifique bataille que nous avons menée, maternité des Lilas dans le 93, Hôtel Dieu à Paris, service de réanimation de Briançon (pays de montagne, urgence vitale : il ne faut pas être à plus de 15 mn de l’hôpital), défense des maternités à Chaumont, à Orthez, à Concarneau on demande un scanner pour l’hôpital et un service d’urgence 24h/24h. Evidemment, nous nous mobiliserons aussi contre l’austérité le 18 novembre, les suppressions d’emplois et de service à l’hôpital public. Nous alertons aussi sur le fait qu’un tiers de la population a renoncé aux soins par manque de moyens. La santé, c’est une des premières préoccupations de la population. Il y a un changement de cap urgent à avoir si on veut maintenir une relative égalité face à la santé et la maladie et un niveau de santé publique correct.
Michel Le Goff (syndicat CGT Bigard Quimperlé, élu PCF - FDG à Bannalec – candidat de la liste « Finistère à gauche toute » aux sénatoriales) : Il y a une nécessité à donner une dimension politique à nos luttes. Nous venons de vivre une situation irréelle : le licenciement de Michel Le Gouge. Il est parfaitement révélateur de la nature de l’exploitation capitaliste. Gad, Doux, Boutet-Nicolas, Tilly, le climat de l’agro-alimentaire est très difficile. Bigard se porte bien, merci. Enfin, je ne parle pas des salariés. Le 15 septembre, à partir de 8h30, nous nous mettons en grève pour dénoncer le licenciement d’un salarié, les conditions de travail dans l’entreprise. Il y avait la volonté et la nécessité d’extérioriser les luttes de l’intérieur. Bigard est un enfer blanc. Michel a reçu son courrier de licenciement pendant les vacances, alors que sa femme accouchait de jumeaux : histoire de lui foutre un gros coup de massue sur la tête pour être sûr qu’il ne se relève pas. Les débrayages se sont succédés, 7500 tracts ont été distribués la première semaine, 5000 tracts la deuxième semaine. La dernière grève date du 16 octobre pour le droit au soin pour tous. Il y avait l’union entre les syndicats. Souvent, c’est Bigard qui lance le tempo de la lutte pour la défense du droit social. Il y a quelques années, 15 jours de grève pour pouvoir aller aux toilettes 5 mn de temps à autre dans la journée quand on a besoin: 4 x 5 mn, cela fait 20 mn, c’était la chasse aux gaspis, comme ils appelaient ces temps. Pour être plus productif, on fait appliquer la terreur, la répression. Si le salarié est trop payé, il est revendicatif. L’histoire de Michel Le Gouge, ça vient d’abord de ce que l’été, il fait 45 à 50 degrés dans l’abattoir, c’est insupportable, les gars travaillent en slips sous leurs tenues. Alors de temps en temps, il y a des salariés qui coupent des vannes avec des clefs spéciales. Mais ce jour là, Michel n’a pas travaillé à ces postes-là. Le taulier, il a pensé simplement qu’il devait faire un exemple, ils font perdre aux prudhommes, cela coûtera ce que cela coûtera à l’entreprise, mais au moins il a montré qu’il avait le droit de vie ou de mort sur les salariés. En quelques années, le groupe Bigard est passé de 19000 à 12000 salariés. Dans le même temps, Bigard, qui était la 492e fortune de France, est devenu la 92e fortune de France. Nous les salariés, on a besoin de nouveaux droits, que le CE ait un droit de veto, que les syndicalistes aient plus d’heures de délégations par mois. Ce pourquoi il faut associer lutte syndicale et politique. Il faut développer le syndicalisme en France : sinon, quand on s’exprime, on nous coupe la tête…
Julien Delbende (pour le mouvement des intermittents du spectacle) Je vais témoigner de la lutte à laquelle j’ai participé, qui s’est organisée au printemps. Accord Unedic dans le cadre de la convention de l’ANI qui comprenait des droits rechargeables. Une continuité du revenu. Le mouvement des intermittents était très jeune, très féminin. Peu de précaires et de chômeurs à se joindre à nous bien que la plateforme de lutte ne soit pas catégorielle. Fort niveau de conscientisation des gens qui étaient avant dans un rapport plutôt précaire et égoïste au travail : à ce moment, ils prennent conscience que la lutte se joue contre le capitalisme. Nous avons joué les trouble-fêtes à la conférence de presse de Martin Schultz, à la venue de Pierre Gattaz. Notre rôle, c’est vraiment d’être dans le soutien aux luttes. Nous avons la possibilité d’interpeller le public, de le faire intervenir. A Montpellier, il y a eu une grève de un mois au printemps des comédiens et beaucoup de démonstrations de solidarité. A tel point qu’une caisse de solidarité a permis que les grévistes soient complètement dédommagés de leur mois de grève. C’est un mouvement, celui des intermittents, qui existe depuis 1992. Au départ, mouvement pour l’exception culturelle, maintenant il se définit pleinement comme mouvement de précaires défendant des droits sociaux généraux. Nous avons obtenu une demi-victoire. Fin du délai de carence pour les artistes. Nous avons aussi dénoncé dans ce mouvement Pôle Emploi comme une zone de non-droit qui impose des règles aux chômeurs, les pénalise sans possibilité de recours. Il y avait des revendications positives telles que celle de la continuité d’un revenu d’existence défendue par Bernard Friot et qui permettrait de dépasser la discontinuité du travail. Cela a permis aussi de remettre en cause le paritarisme qui donne au Medef les mains libres, au profit de la prise en compte des usagers et d’une suprématie de la loi décidée démocratiquement.
Roger Héré (élu à Plouigneau, PCF-FDG, ancien responsable de l’UL CGT de Morlaix, non mandaté, siège à l’URSAF du Finistère). Je suis évidemment d’accord avec ce que dit Marie-Annick : on est sous la coupe d’une dictature financière. Non seulement le Medef est à la manœuvre mais il dirige le pays. En Bretagne, en 2012, il y a eu un milliard d’euros de cotisations sociales exonérées, tout cela au nom de l’emploi. Cela fait des décennies que ça dure. Bilan pour l’emploi : zéro. Cela profite à tout le monde, y compris aux entreprises qui ont des profits considérables. Par exemple, Gianoni Sermetta à Morlaix qui a pu alimenter le fonds d’investissement américain Carlyle qui a amorti ses 275 millions d’euros de part sociale au bout de 3 ans et est reparti. Il n’y a qu’à voir Jo Le Mer (PDG de Gianoni) pérorer sur « BPI France- La Révolution numérique » (visible sur internet : Daily Motion). 300 millions d’euros gagnés par le travail des salariés de Gianoni est parti dans un fonds de pension. Morlaix-Communauté a financé la préparation du foncier. Jo Le Mer promettait 200 emplois supplémentaires sur les 600 de l’époque (2006/2008), soit de porter l’effectif total à 800, justifiant de cette façon les aides communautaires. On est aujourd’hui à 460 CDI auquel il faut ajouter une cinquantaine de CDD et intérimaires. Les gains de productivité liés aux progrès techniques sont absorbés par les actionnaires. Aujourd’hui, le patron de Gianoni dit tranquillement qu’il n’a pas besoin de délocaliser en Chine ou en Inde : les progrès techniques lui permettent de recourir à moins de salariés et de les rendre « plus productifs et rentables ». Pour la défense des services publics, nous avons entrepris dernièrement deux actions significatives : à Plougouven, nous avons fait pression pour la mairie refuse le plan de la direction de la Poste de suppression des guichets et de leur transformation en agence postale au frais de la collectivité. Nous avons fait signer une pétition, fait des interpellations dans la presse, participé au conseil municipal du 23 septembre dernier et la mairie de droite de Plougonven a changé de position et n’accepte plus le plan de la Poste. A Plouigneau, en 2013, la direction des Finances Publiques envisageait de supprimer la trésorerie. Nous avons fait signé une pétition, organisé une manifestation CGT/FO/FDG : Lebranchu est intervenue auprès de Bercy pour que le ministre n’ait pas à signé la fermeture de cette pétition. Ce n’était qu’un sursis. Cette année, la directrice des impôts veut à nouveau fermer la trésorerie, la regrouper avec celle de Lanmeur : avec les élus locaux, nous nous sommes à nouveau fortement mobilisé la semaine dernière avec le PCF, le Front de Gauche, la CGT, FO. Ismaël est intervenu publiquement pour le FDG. On peut amener les administrations à reculer en témoignant de cette combattivité et de cette capacité d’union sur le terrain pour défendre des services structurants sur le territoire.
Un intervenant de la CGT : Qu’est-ce qu’on fait ? Comment on fait ? Localement, nous sommes capables d’avoir des activités communes syndicats divers/ partis politiques sur un objet commun : défense des services publics. Il faut constituer un front anti-austérité où chacun aura sa place. Ce qui est possible localement devrait l’être nationalement. Le 12 avril dernier, nous avons pu nous retrouver à Paris pour une grande manif contre l’austérité. C’est à rééditer. A la CGT, on a une histoire qui fait qu’on se méfie de la sujétion vis-à-vis des organisations politiques. Il faut respecter le rythme des syndicats qui n’est pas celui des partis politiques. On ne peut considérer la CGT avec ces milliers de syndiqués au même niveau et à la même vitesse que d’autres syndicats et organisations politiques. A Marseille cependant, à Toulouse, il a été possible de bâtir des fronts syndicaux et politiques unitaires pour le 16 octobre et la défense de la Sécurité Sociale et cela a eu tout de suite plus d’allure et d’impact. Il y a de l’impatience sur la construction des mouvements : mais elle se bâtit parfois lentement.
Nicole Labelle (FDG Morlaix) : Comment on fait tous ensemble ? C’est la question qu’on doit se poser. La vitalité du front de gauche ne peut porter ses fruits politiquement et s’affirmer vraiment que dans le contexte d’un mouvement social, d’une riposte commune avec les syndicats. Comment on organise des initiatives publiques communes ? A Morlaix, c’est une adhérente CGT qui le dit, anciennement très impliquée dans le syndicat en région parisienne, on a des difficultés à impliquer la CGT sur des initiatives de riposte sociale commune. C’est dommageable. On est encore sur la crainte que la CGT serve de courroie de transmission au PCF. Pourtant on n’est plus dans le même contexte. Depuis quand on n’a pas fait reculer le capital en France ? 1995, sans doute. Je comprends que les gens soient découragés avec ça. En face, ils tapent à la caisse mais ils tapent aussi au moral. Il y a une pression idéologique très forte depuis les années 1980. Le moral n’y est pas. Les partis sont perçus comme tous pourris, les médias présentent les syndicats comme ne servant à rien, des vestiges du passé, des has been. Il faut paraît-il passer à autre chose… Si on veut être efficaces, inverser la marche des choses, c’est tous ensemble, syndicats et partis politiques, qu’il faut travailler à un rassemblement.
Alain David (PCF-FDG Morlaix) : Il y a toujours de bonnes raisons de ne pas faire. L’ancienne dépendance syndicale par rapport aux partis politiques, y compris et surtout peut-être par rapport au mien, en est une. C’est l’histoire des Horace et des Curiace. En face, ils sont tellement contents quand nous sommes dispersés alors qu’eux sont ensemble pour défendre leurs intérêts de classe. Moi, je crois qu’il faut prendre exemple sur un mouvement comme celui de défense de la Poste en 2009-2010 : des milliers de signatures collectées dans les entreprises, dans les centres commerciaux avec des militants syndicaux, des militants politiques, des simples citoyens travaillant main dans la main. Mouvement pour dénoncer une nature du service public complètement dévoyée.
Noëlle Péoc’h (FDG Centre-Finistère) : « Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu » disait Brecht.
Julien Delbende (PG Brest) : Ayons en tête que les victoires d’étapes sont des points d’appui.
Jean-Marc Cléry (FSU) : il est important de pouvoir constituer des majorités quand on n’est pas forcément majoritaires, comme au CESER où la FSU n’a qu’un siège, 2 sièges pour Sud. Pour la construction d’établissements publics, on peut par exemple compter sur des appuis inattendus, tels les représentants du patronat.
Une syndicaliste CGT Education Nationale : Où sont les 60000 postes promis dans l’EN ? Sûrement pas en lycée professionnel. Nous luttons contre la mise en valeur exclusive de l’apprentissage, au détriment d’une formation initiale généraliste et diplômante, comme unique solution au chômage des jeunes. On dénigre l’enseignement professionnel public. Pourtant, le chômage des jeunes est une réalité, y compris dans des pays où l’apprentissage est développé et inversement, il peut y avoir peu de chômage des jeunes, y compris quand il y a peu d’apprentissage. Nos fonds de réserve en établissement fondent : comme les crédits sont globalisés, cela fait augmenter les frais d’internat, de cantine.
François Rippe (Ensemble-FDG Morlaix) : le Medef, le gouvernement, le PS, voire certaines organisations syndicales arrivent à dire qu’ils sont d’accord sur l’essentiel. De l’autre côté, on n’y arrive pas. Il y a un degré de mobilisation vers lequel nous devons tendre. 1 ou 2 manifs le 15 novembre en Finistère, c’est essentiel. Il faut regrouper les organisations. Au moins celles qui sont ici aujourd’hui. La responsabilité spécifique du Front de Gauche va vers tous les partenaires de la lutte sociale avec qui nous devons construire ensemble une issue à la situation politique et sociale actuelle.
En fin de réunion, on décide d’organiser une réunion entre syndicats, associations, partis politiques membres nationalement du collectif unitaire AAA pour organiser la mobilisation du samedi 15 novembre : cette réunion aura lieu à la MPT de Pont de Buis à 20h le lundi 3 novembre.
Compte rendu réalisé par Ismaël Dupont – le 2 novembre 2014
commenter cet article …