Le PCF lance un appel à toutes les forces de progrès, syndicats, parents d'élèves, mouvements pédagogiques, lycéens, élus...
Macron et Philippe maintiennent l'anxiété sur la réouverture des établissements, en renvoyant à chacun le choix ou l'obligation de scolariser les enfants. L'école garderie pour une partie seulement des élèves en primaire et en collège. « Plus tard » pour lycée et université. Le tout sans condition réelle de sécurité sanitaire et sans moyens financiers à la hauteur des besoins.
Quel but poursuivent -ils au fond ?
Pendant qu'ils attire l'attention sur la date du 11 mai, que nous n'aurions qu'à accepter ou refuser, ils imposent discrètement leurs réels objectifs.Le gouvernement fait comme si la date de reprise ne laissait le choix qu'entre reprendre le 11 mai ou « attendre » septembre. Soyons clairs : si l’on laisse faire le gouvernement, la situation sera la même en septembre. Faute de vaccin, la situation de la crise sanitaire sera la même qu'aujourd'hui probablement pendant un an, et les conditions d'étude dans les établissements seront les mêmes si les moyens ne sont pas engagés dès aujourd'hui. Le gouvernement ne fera rien pour créer les conditions sanitaires et pédagogiques d'une reprise de l'école avec le plus de sécurité possible : avec cette crise historique, durable, c'est pour lui l'occasion de nous mettre devant le fait accompli, en « laissant le choix ». Ceux qui sont les plus éloignés de la culture scolaire et sans emploi sont poussés à garder leurs enfants, et donc à les déscolariser longuement. Ceux qui n'ont pas le choix pour gagner leur salaire exposeront les leurs pour une école au rabais. Ce qui va inviter les familles qui le peuvent à garder leurs enfants à la maison en en la remplaçant par des officines privées de téléformation.
Si nous nous contentons de repousser l'échéance à septembre sans réorienter les conditions, alors Macron et Philippe auront gagné la fin de la scolarité unique, en divisant les intérêts des familles selon leurs classes sociales.
Tel est leur plan : profiter de la crise pour concrétiser ce qui s'est déjà passé pour d'autres services publics nationaux, réduits au minimum, ouvrir totalement le marché de l'éducation au privé.
Le système scolaire actuel était tiraillé entre une logique de sélection sociale et une logique de démocratisation des études. La droite, le patronat, et les macronistes veulent porter l'estocade et renoncer à la démocratisation. Comme la Sécurité sociales, les hôpitaux, les retraites, le droit du travail, La Poste, les grands services publics : le patronat n'en veut plus. Certains ont déjà été détruits. Le service public d'éducation résistait.
L'heure et grave, et appelle des réponses urgentes
Si nous ne faisons pas dérailler leur plan avant l'été, les conditions de la rentrée de septembre nous imposeront une école inégale selon les classes sociales, et les solution du chacun pour soi. Un an à ce rythme et chacun aura pris des habitudes.
NE LAISSONS PAS FAIRE
Le PCF est de ceux qui portent une ambition éducative
Dans ce grand désordre idéologique, nous pensons que qu'il faut imaginer et construire au contraire un meilleur service public d'éducation nationale. C'est dans ces moments de crise que peuvent surgir des rassemblements pour aller de l'avant. Car la situation accroît l'opposition entre les logiques antérieures :sélection sociale pour l'école du capitalisme contre démocratisation pour l'école de l'égalité et de l'émancipation humaine. La situation montre de façon accrue le besoin de lutter contre les inégalités scolaires et de démocratiser l'accès aux études et l'appropriation par tous des savoirs pour mieux comprendre le monde. Notre pays a besoin de davantage de chercheurs, de médecins, mais aussi d'ingénieurs, d'ouvriers et d'employés bien formés pour relocaliser notre industrie.
Pour nous communistes, l'émancipation de tous les individus et l'émancipation collective sont indispensable pour faire face aux défis de notre siècle.
L'école doit être fondée sur plusieurs grands principes
D'abord celui de l'égalité. C'est pour cette raison que seul un service public national est garant de l''accès de tous et toutes à l'ensemble du cursus scolaire ; en corollaire, la gratuité est la condition de l'égalité. Nous affirmons, par ailleurs, une visée humaniste fondamentale : les dons n'existent pas et de fait, tous les élèves sont capables d'acquérir un haut niveau de formation et de culture au cours de leur scolarité. Enfin, nous disons que le modèle qui fonde le système éducatif doit être celui de l'élève qui n'a que l'école pour apprendre.
Pour être possible, cela implique des conditions sanitaires pour la situation d'urgence, mais aussi économiques, pédagogiques, de formation utile aux enseignants pour la démocratisation scolaire. Ces conditions sont à définir très vite pour permettre la réouverture avec le plus de sécurité possible. Et, en fonction de ces conditions, il faut que ce soit le plus tôt possible, car beaucoup d'enfants auront passé des mois sans apprentissage scolaire, ce qui va poser de grandes difficultés pour reprendre une activité d'études.
Le PCF, en cette période de crise historique, met en débat un plan d'urgence
Pour l'immédiat, pour que les établissements rouvrent au plus vite dans les conditions nécessaires, pour tous les élèves. Et un plan de décisions politiques à moyen et long terme pour répondre aux besoins de formation d'un pays comme le nôtre.
Ce plan a la forme d'un document que nous transmettons aux organisations, associations, élus, citoyens. Des idées circulent, mettons-les en commun. Rencontrons-nous. Confrontons nos idées, et peut-être nos divergences. Mais ne laissons pas faire. Inventons une sortie de progrès social. Portons une alternative au projet destructeur de Macron. Soyons ambitieux : si le système financier est capable de dégager des milliards pour sauver les profits des actionnaires, ces moyens peuvent être réorientés vers les services publics.
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