Bon courage et la victoire à nos amis du Sinn Féin qui représentent la gauche républicaine et anti-austérité en Irlande et siègent avec le Parti Communiste au Parlement Européen et dans la Gauche Unie Européenne! Au printemps, nous les inviterons pour un événement politique régional dans la région de Morlaix, pour une journée avec les communistes bretons, Xavier Compain, Anne Sabourin, représentante du PCF dans le PGE et sur les questions européennes.
Thomas Lemahieu, L'Humanité - 1er mars 2017
Rien n'est joué, loin s'en faut, mais les circonstances n'ont peut-être jamais été aussi favorables pour les Républicains à Belfast. A la veille des élections, ce jeudi, à l'assemblée nord-irlandaise qui siège dans le palais de Stormont, le Sinn Féin a de quoi nourrir quelques ambitions.
Partageant le pouvoir avec leurs vieux ennemis de Democratic Unionist Party (DUP) depuis le processus de pacification ouvert avec la signature en 1998 de l'accord du vendredi saint (Good Friday Agreement), les républicains pourraient pour la première fois arriver en tête et se placer au centre du jeu d'alliances qui s'ouvrira immanquablement à l'issue du scrutin.
L'année dernière le DUP avait recueilli près de 29% des voix (contre 25% au Sinn Féin). Le vent tourne cette fois; provoquées par le retrait du vice-premier ministre Sinn Féin, Martin Mc Guiness, les élections sont marquées par des scandales de corruption à l'encontre d'Arlene Foster, leader du DUP et premier ministre d'Irlande du Nord. Les unionistes sont au coeur d'un scandale financier, accusés d'avoir favorisé à travers un mécanisme incitatif de promotion des énergies renouvelables, les gros propriétaires terriens et les grandes entreprises. Une affaire de corruption à grande échelle qui pourrait coûter 600 millions d'euros aux contribuables nord-irlandais. Mais ce n'est pas tout: la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne est également au centre de la campagne. Or, à rebours du reste du pays - en dehors de l'Ecosse - , l'Irlande du Nord a voté majoritairement contre le Brexit (56% pour le maintien dans l'UE). Très proche des conservateurs britanniques et de leurs épigones ultras de l'Ukip, le DUP, favorable au Brexit, se trouve ainsi en porte-à-faux avec la majorité du pays. Depuis quelques jours, les loyalistes irlandais traînent une autre casserole: ils sont accusés d'avoir reçu des fonds d'un mystérieux groupe de patrons britanniques favorables au Brexit - le Constitutional Research Council - , qui aurait payé la propagande du parti lors du référendum en juin dernier.
(...) Président du Sinn Fein, Gerry Adams joue sur du velours et ne manque jamais une occasion de réclamer, comme ses collègues écossais, un "statut spécial pour l'Irlande du Nord au sein de l'Union Européenne". "C'est la seule manière de garantir qu'il n'y aura pas de frontière physique sur toute l'île d'Irlande entre un Etat européen et un Etat non membre de l'UE", indique t-il en effet. Alors que l'Angleterre et le pays de Galles entraîne tout le Royaume-Uni dans leur Brexit, les républicains réclament que les Nord-Irlandais puissent obtenir des passeports irlandais et conserver donc leurs droits en tant que citoyens européens. Un point essentiel et très marquant pour beaucoup d'électeurs. "La première ministre britannique s'apprête à déclencher la procédure de sortie de l'Union européenne, avec l'article 50, dans les deux semaines à venir, insiste Gerry Adams. Les implications économiques pour les deux économies de l'île et en particulier, pour les communautés frontalières, vont être énormes. 60% des exportations du Nord vers l'Union européenne sont fait en direction de l'Etat irlandais. Plus de 14 000 personnes traversent quotidiennement la frontière pour travailler ou étudier. C'est tout cela que le Brexit met en danger et que le scrutin pour Stormont permet de déjouer".
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