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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 10:43

 

 

 

 

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 10:40

 

 

 

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 19:08
Manifestation pour la libération de Salah Hamouri à Quimper le mardi 25 octobre 2017, 130 personnes

Manifestation pour la libération de Salah Hamouri à Quimper le mardi 25 octobre 2017, 130 personnes

A Monsieur le Président de la République, Emmanuel Macron

A Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian

Messieurs,

Le lundi 18 octobre Monsieur Salah Hamouri, citoyen français demeurant à Jérusalem-Est s’est vu notifier par les autorités israéliennes d’occupation la révocation de son statut de résident dans cette ville où il est né, de père palestinien et de mère française. Il bénéficie par conséquent d’une double nationalité.

Monsieur Salah Hamouri exerce la profession d’avocat. Spécialiste des Droits de l’Homme, il défend à ce titre, devant les tribunaux israéliens, des citoyens palestiniens victimes de la politique d’apartheid qui prévaut aujourd’hui en Israël et en Palestine occupée.

C’est en vertu d’une loi inique prétendant imposer aux Palestiniens de Jérusalem-Est un devoir d’allégeance à la puissance occupante que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé la résiliation du statut de résident de Monsieur Hamouri, ouvrant la voie à son expulsion.

Des autorités d’occupation ne peuvent exiger allégeance des populations soumises à leur administration. C’est contraire à tous les textes internationaux et notamment aux multiples résolutions de l’ONU relatives au statut de Jérusalem depuis l’occupation par Israël de la totalité de cette ville en 1967.

La France, a indiqué le Ministère des Affaires Étrangères, « suit cette affaire avec la plus grande attention ».

Un grand pays comme le nôtre qui a vu naître la déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1792 ne peut en rester là.

Face à une violation aussi flagrante des traités internationaux, une expression forte et publique de notre pays, à la hauteur de la gravité des faits, s’impose.

Nous vous remercions, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir nous faire connaître les mesures que vous comptez prendre pour que le droit international soit respecté à Jérusalem et que Monsieur Salah Hamouri puisse y vivre librement.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, notre considération distinguée.

Les 116 élus bretons premiers signataires du courrier au président Macron et au ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pour exiger une action résolue de la France en faveur de Salah Hamouri.

Delphine Alexandre, Vice-présidente à la Région Bretagne et présidente du groupe communiste et progressiste, élue à Lorient (56), PCF

Patrick Appéré, adjoint au maire à la politique sportive à Brest, conseiller de Brest-Métropole (29), BNC

Marc Bacci ancien conseiller municipal à Larmor-Plage (56)

Patrick Béguivin, conseiller municipal à Plouigneau (29), PCF

Claude Bellec, ancienne conseillère municipale déléguée au logement à Brest (29), jusqu'en 2020, PCF

Djelloul Benhenni, Conseiller municipal de Rosporden Kernevel (29), PCF
 
Gérard Bensoussan conseiller municipal de Tréogat (29)

Cinderella Bernard, conseillère départementale et vice-présidente du Conseil Départemental des Côtes d'Armor, élue à Bégard (22), PCF

Bertrand Bianic, Conseiller délégué en charge du personnel au Relecq-Kerhuon (29), PCF
 
René Bilien, conseiller municipal délégué au logement de la ville de Quimper (29), EELV
 
Christophe Boudrot, adjoint au sport et aux associations à Plouigneau (29), PCF
 
Claudie Bournot Gallou, Adjointe en charge des finances, de l’administration générale, du personnel et des élections, au Relecq-Kerhuon (29), PCF
 
Laure Boussard, conseillère municipale à Carhaix
 
Cécile Bouton, conseillère départementale d'Ille-et-Vilaine, vice-présidente déléguée à la citoyenneté et à la démocratie participative, à la relation aux services publics, élue à Chartres-de-Bretagne (35), PCF
 
Gaëtan Bouvet, élu de Noyal Châtillon sur Seiche (35), PCF
 
Gael Briand, conseiller municipal UDB de Lorient (56), Conseiller régional de Bretagne
 
Anton Burel Militant de la Gauche Indépendantiste et Conseiller
municipal à Cintré (35)
 
Maéla Burlot, conseillère municipale à Morlaix (29), sympathisante PCF
 
Georges Cadiou, ancien maire-adjoint de Quimper (29)
 
François "Fañch" CADIOU, Adjoint à la Jeunesse et au Sport à Saint-Jacques-de-la-Lande (35)

Christian Carduner, conseiller municipal de Scaër (29), PCF

Anna Vari Chapalain, conseillère municipale déléguée de la ville de Quimper et conseillère communautaire

Martine Carn, conseillère municipale à Plougonven (29), PCF

Christine Corfmat, conseillère municipale à Loctudy (29)

Forough Dadkhah vice-présidente de la région Bretagne, Quimper (29)

Eugène Davillers Caradec, conseiller municipal à Morlaix délégué à l'urbanisme (29), PCF

Angélique De Cecco, Conseillère déléguée au Maire du Relecq-Kerhuon,
En charge de l’égalité femmes/hommes, de la citoyenneté et de la participation citoyenne (29), UDB
 
Ollivier Delbot, conseiller municipal à Douarnenez (29)
 
Michel Demolder, maire de Pont-Pean (35), conseiller communautaire, PCF
 
Corentin Derrien, conseiller municipal de St Thégonnec Loc-Eguiner (29), PCF
 
Jérôme Desbrousses, adjoint au maire, Chevaigné (35)
 
Françoise Dorval adjointe à la ville de Quimper et conseillère communautaire (29), EELV
 
Jacques Dyonisiak, conseiller municipal UDB, Pouldreuzic (29)

Michel Durand adjoint à Bécherel (35), UDB

Ismaël Dupont, conseiller départemental du Finistère, Premier adjoint à Morlaix, secrétaire départemental du Parti Communiste dans le Finistère

Dominique Evenat, conseiller municipal UDB, Pont-Croix (29)

Edith Fer, conseillère municipale déléguée à l'enseignement à Morlaix (29)

Pierre Fourel, ancien élu Frankiz Breizh à Brest, ancien vice-Président de la Communauté Urbaine de Brest(29), Membre de l'UDB.

Henri Merlin Gaba Engaba, Conseiller Municipal délégué aux travaux et aux chantiers, ville de Morlaix (29)

Patrick Gambache, conseiller municipal délégué Ressources Humaines, Finances, Police Municipale, Administration générale à Morlaix (29), PCF

Florence Gourlay, conseillère municipale, Lorient (56)

Gladys Grelaud, Conseillère régionale de Bretagne (29), PCF

Paul Guegueniat, ancien élu UDB à Saint-Yvi (29)

Eric Guellec, 2ème adjoint au maire de Brest - Dynamique associative, relations avec les équipements de quartier, les acteurs de l’éducation populaire et les associations patriotiques et les anciens combattants (29), PCF

Philippe Guillemot, conseiller départemental de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme

Xavier Hamon, adjoint au maire à Brest (29), Génération.S

Jean Claude Harle, Conseiller municipal Saint Pern (35), PCF
 
Nolwenn Henry, conseillère municipale de Quimper (29), EELV

Jacqueline Héré, Adjointe à Brest et Maire de quartier de Bellevue, conseillère départementale du canton de Brest-1 (29), PCF

Roger Héré, Premier adjoint à Plouigneau, vice-président à Morlaix-Communauté (29), PCF

Joëlle Huon, Maire de Plouigneau (29), Conseillère départementale du Finistère (canton de Plouigneau), PS

Yves Jardin, ancien élu de Douarnenez, militant de l'AFPS

Jean-Paul Jarnot, adjoint au maire à Pontivy (56), PCF

Bernard Jasserand, Maire Adjoint de Quimper (29), Conseiller Communautaire, PCF

Marie-Pierre Jean-Jacques vice-présidente de Quimper Bretagne Occidentale en charge des transports et mobilités, conseillère départementale du Finistère, canton de Quimper (29)

Jean-Pierre Jeudy, maire honoraire de Carhaix (29)

Philippe Jumeau, adjoint aux affaires sociales à Lanester, secrétaire départemental du PCF dans le Morbihan (56)

Jean-Luc Kerdoncuf  ancien élu UDB à Plouguerneau (29)

Julien Kerguillec, maire de Pleyber-Christ, vice-président à la culture à Morlaix-Communauté (29)

Anne-Marie Kervern, ancienne élue adjointe au Maire de Brest (29) UDB

Michèle Lacroix Bourven, ancienne élue à Plougonven (29), PCF

Elsa Lafaye, conseillère municipale à Fougères et élue communautaire (35), PCF

Fréderic L'aminot, adjoint au maire aux Affaires Scolaires à Morlaix (29), PCF

Jeremy Lainé, maire-adjoint à Guimaëc (29), PCF

Béatrice Le Bel conseillère municipale à Brest (29), UDB

Daniel Le Bigot vice-président de Quimper Bretagne Occidentale

Olivier Le Bras, conseiller régional de Bretagne, élu à Saint-Thegonnec Loc-Eguiner (29)

Claude Le Brun maire-adjoint à Quimper (29), EELV

Pierre Le Goff, maire de Guimaëc, conseiller départemental du Finistère, canton de Plouigneau (29)

Guénola Le Huec, Conseillère municipale de Lanester (56), PCF

Jean-Michel Le Lorc'h, vice-président à Brest-Métropole et conseiller municipal de la ville de Brest (29), PCF

Sandra Le Roux, conseillère municipale à Brest (29), PCF

Doriane Le Treust maire-adjointe de Quimper, conseillère communautaire, Génération.S

Pierre-Yves Liziar, Conseiller délégué en charge de Handicap au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Didier Loas élu UDB à Audierne (29)

Roger Lostanlen Maire-adjoint honoraire Carhaix-Plouguer (29)

Marie-Françoise Madec Jacob, conseillère municipale aux personnes âgées à Morlaix (29), PCF

Mathilde Maillard, adjointe Santé- Personnes âgées à Brest (29), PCF

Taran Marec, conseiller municipal délégué à la langue bretonne à Brest (29), PCF

Isabelle Maugeais, élue à Pont-de-Buis, conseillère départementale du Finistère, canton de Pont-de-Buis (29), apparentée PCF

Isabelle Mazelin, Adjointe à la culture au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Rozenn Métayer, conseillère départementale du Morbihan - Lorient Sud et Groix (56)

Monique Mévellec-Sithamma, Conseillère déléguée aux associations au Relecq-Kerhuon (29), PCF

Christiane Migot Conseillère déléguée à la mairie de Brest et conseillère déléguée à la Métropole (29) Radicaux de Gauche

Paul Mingant, conseiller municipal à Plouédern (29), UDB

Patrick Morre, adjoint au maire La Chapelle Thouarault (35)

Medora Mostajo, Conseillère municipale de la ville de Quimper, Génération.S

Corinne Nicole, conseillère départementale du Finistère, canton de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme

Françoise Nioche, conseillère municipale à Rosporden-Kernevel (29), PCF

Catherine Quéric, conseillère départementale du Morbihan, canton de Lorient (56), PCF

Guy Pennec, maire de Plourin-les-Morlaix, vice-président à Morlaix-Communauté (29)

Jean-Claude Perrot, Conseiller municipal à Briec (29), PCF

Christian Pierre, conseiller municipal délégué à St Evarzec (29), secrétaire fédéral adjoint Finistère, UDB
 
Jean-François Philippe, Ancien élu (25 ans de mandat) et adjoint PCF d'Hillion (22)
 
Arnaud Platel conseiller municipal de Plomelin et conseiller communautaire de Quimper Bretagne occidentale
 
Julien Ponthenier conseiller municipal de Pluguffan (29)
 
Piero Rainero, ancien élu et adjoint à Quimper, militant de la solidarité avec la Palestine, ancien secrétaire départemental du Parti communiste

Yvonne Rainero, conseillère municipale déléguée de Quimper, conseillère communautaire (29), PCF

Jacques Rannou, maire délégué de Kernevel, commune associée à Rosporden (29), conseiller communautaire, PCF

Fañch Rebours, conseiller municipal UDB, Lanloup (22)

Anita Richard, conseillère municipale PCF Rosporden Kernevel (29), PCF

Françoise Richard, conseillère municipale de Quimper (29), déléguée aux personnes en situation de handicap, EELV

Gael Roblin,Militant de la Gauche Indépendantiste et Conseiller
municipal à Guingamp (22)
 
Katell Salazar, conseillère municipale déléguée à la communication à Morlaix (29)
 
Valérie Scattolin, adjointe au maire à Morlaix, Tourisme/Centre-ville/ Commerce (29), PCF
 
Ronan Sinquin, conseiller municipal à Quimper (29), PCF
 
Arnaud Stephan, conseiller municipal délégué à la petite enfance à Rennes (35), groupe communiste
 
Patricia Stéphan, Conseillère Municipale à Morlaix (29)
 
Mathieu Stervinou, adjoint au maire de Quimper chargé des solidarités et du handicap, conseiller départemental du Finistère (29)

Pierre-Yves Thomas, conseiller municipal de Carhaix (29), PCF

Maxime Touzé, conseiller municipal UDB, Douarnenez (29)

Catherine Tréanton, adjointe aux Affaires Sociales à Morlaix, vice-présidente à Morlaix-Communauté (29), Génération.S

Christian Troadec, Maire de Carhaix (29), Vice-président à langue et à la culture bretonne au Conseil Régional de Bretagne, régionaliste

Kofi Yamgnane, ancien ministre, député et maire de Saint-Coulitz (29)

Fragan Valentin-Lemeni, UDB, adjoint au maire, Ville de Brest (29)

Gaëlle Zaneguy, conseillère départementale du Finistère, deuxième adjointe à Saint-Thégonnec Loc-Eguiner (29)

Ahamada Zoubeiri conseiller municipal à Morlaix, délégué à la vie associative (29)

Il est toujours possible pour tous les élus bretons d'être cosignataires de cette lettre-appel et pétition adressée au président Macron et à Jean-Yves Le Drian, comme aux députés et aux préfectures, en envoyant un mail à:

dupont.ismael@yahoo.fr

Un communiqué de presse partira en fin de semaine. 

Elus bretons, cosignez la lettre à Macron et Jean-Yves Le Drian pour exiger que Salah Hamouri retrouve sa qualité de résident de Jérusalem
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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 07:08
Cop 26, un mirage et trois atterrements, Marie-Noëlle Bertrand, L'Humanité, 15 novembre 2021 - réaction de Ian Brossat
Climat. COP26, un mirage et trois atterrements
Lundi 15 Novembre 2021

Les négociations se sont conclues sur une tonalité amère à Glasgow. En dépit de quelques avancées, l’ambition climatique demeure insuffisante. L’espoir de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C semble définitivement envolé.

« Je suis sincèrement désolé. » La voix tremblante, Alok Sharma n’a pu contenir ses pleurs au moment de clore la COP26, qu’il présidait depuis deux semaines à Glasgow, en Écosse. Larmes de crocodiles ou réelle émotion ? Sûrement un peu des deux, au vu des reculades accomplies dans les dernières minutes du sommet international qui devait sauver le climat. Sous la pression de plusieurs pays, dont les États-Unis, la Chine et l’Inde, le texte initialement prévu a fini par être largement édulcoré. Le sommet s’est conclu samedi avec près de vingt-quatre heures de retard. Un classique, concernant les négociations diplomatiques sur le climat, qui met en relief les tensions entre les 195 États participants. Ces dernières heures ont électrisé les débats entre pays industrialisés et pays pauvres. Elles ont aussi vu se tarir l’espoir de contenir le réchauffement autour de + 1,5 °C. Si l’objectif reste sur la table, les stratégies à court terme pour s’y tenir sont inexistantes. En dépit de la reconnaissance de la nécessité de réduire la production d’énergies fossiles, les engagements pris pendant la COP26 conduisent toujours à un réchauffement de + 2,4 °C. Décryptage.

1. Fossiles : la timide fin d’un tabou

En vingt-sept ans de négociations, jamais les énergies fossiles, responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre et de 90 % des émissions de CO2, n’avaient été prises pour cible par les négociations sur le climat (lire notre édition  du 12 novembre). Le pacte signé à Glasgow en finit avec ce déni et reconnaît noir sur blanc la nécessité d’envisager leur décroissance. Une avancée historique. Mais timide.

Discuté en fin de semaine dernière, un premier projet de texte appelait les pays à « accélérer la sortie du charbon et des subventions aux énergies fossiles ». Le texte finalement adopté n’appelle plus qu’à « intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans système de capture de CO2 et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles ». Exit l’idée d’éliminer le charbon, la formule laisse la porte ouverte à la poursuite de son exploitation, moyennant l’usage de technologies incertaines. Le gaz et le pétrole ne sont pour l’heure pas inquiétés. Enfin, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) plaide pour cesser immédiatement tout nouvel investissement dans les fossiles, le texte ne se risque à fixer aucun calendrier.

La Chine, les États-Unis, l’Inde et l’Arabie saoudite ont fait pression pour qu’il en soit ainsi. Reste que, pour la première fois dans l’histoire, ces grands producteurs et consommateurs de fossiles ne se sont pas non plus opposés à ce qu’une mention explicite de leur réduction figure dans une décision multilatérale. « Cela n’en fait pas encore un levier pour faire changer les choses », relève Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), mais une indication encourageante, analyse-t-il : « La sortie du charbon devient un horizon de modernité économique pour les gouvernements. »

2. L’ambition climatique décapitée

On s’en souvient : les engagements de réduction de gaz à effet de serre (GES) pris en 2015 dans le cadre de l’accord de Paris ne permettaient pas de limiter le réchauffement en deçà de + 2,7 °C. La COP26 devait sonner l’heure, pour les États, de soumettre des propositions plus ambitieuses. Certains l’ont fait. L’Inde et le Nigeria ont ainsi rejoint le rang des pays s’engageant à atteindre la neutralité carbone autour de 2060.

Aux premiers jours du rendez-vous de Glasgow, des annonces déclamées en grande pompe ont elles aussi laissé miroiter une accélération des efforts – celle, par exemple, visant l’arrêt de la déforestation en 2030. La constitution d’une coalition de 190 pays visant la sortie du charbon, ou celle ralliant une vingtaine d’États autour de la visée de sortir du gaz et du pétrole ont elles aussi nourri les espoirs. Un temps, l’Agence internationale de l’énergie a même laissé entendre que le réchauffement pourrait ainsi être limité autour de + 1,8 °C. Le bilan est nettement plus sombre.

Beaucoup de pays n’ont pas joué le jeu du rehaussement de leurs ambitions, certains, même, les ont revus à la baisse. Pour les autres, la stratégie de court terme fait défaut, et l’engagement d’être neutre en carbone dans trente, quarante, voire cinquante ans fait figure de promesse en l’air. « Sans calendrier de mise en œuvre concrète, ni moyens contraignants de les faire respecter, ces engagements restent incantatoires », relève Greenpeace. Point positif : le pacte de Glasgow demande aux pays de préciser leurs objectifs à l’horizon 2030, et ce dès l’an prochain, alors que l’agenda des négociations prévoyait initialement d’attendre 2025. Un coup de cravache presque désuet, quand, pour l’heure, l’ensemble des engagements ne permet pas de limiter le réchauffement en deçà de + 2,4 °C.

3. La solidarité repoussée à plus tard

C’était l’autre enjeu de ces négociations : faire en sorte que les pays riches tiennent la promesse faite aux pays pauvres de les soutenir face au réchauffement. En 2009, tous s’étaient engagés à leur verser 100 milliards de dollars par an, à compter de 2020 et jusqu’en 2025, soit 500 milliards au total. En 2021, le contrat n’est pas rempli, d’autant que l’argent déjà mis sur la table – 80 milliards environ – est essentiellement constitué de crédits, et non de dons. Les pays dits du Sud attendaient que ceux dits du Nord réajustent le tir : ces derniers ont préféré repousser la cible. Elle ne sera atteinte qu’à compter de 2022, promettent-ils, tout en jurant qu’en 2025 les 500 millions de dollars seront bien réunis.

Outre de laisser des populations démunies face au réchauffement, cette mise en attente risque, là encore, d’avoir un impact négatif sur la lutte contre le réchauffement. Beaucoup de pays en développement conditionnent leurs efforts au soutien qui leur sera apporté. C’est le cas de l’Inde, dont l’engagement de développer massivement les énergies décarbonées au cours de la prochaine décennie pourrait être remis en cause.

Encore n’est-ce pas la seule entaille faite à la solidarité. Alors que de nombreux pays pauvres subissent les effets d’un dérèglement climatique auquel ils n’ont que peu contribué, la demande d’une réparation conséquente des pertes déjà enregistrées est un axe essentiel de leurs revendications. À Glasgow, les pays vulnérables plaidaient pour la création d’un fonds spécifique. Seules l’Écosse et la Wallonie s’y sont engagées. « L’issue (de cette discussion) est dérisoire, déplore Armelle Le Comte, d’Oxfam France. Elle montre que les pays riches ont tourné le dos à la souffrance de millions de personnes. »

4. Le sacre des marchés carbone

Les uns le verront comme une victoire, les autres comme un pas de plus vers la désintégration de l’accord de Paris : la COP26 a permis de finaliser les règles d’encadrement des marchés carbone à l’échelle internationale. Ces mécanismes qui permettent à des États ou des entreprises d’obtenir et d’échanger des crédits carbone, autrement dit des droits d’émettre du CO2, deviennent du même coup les seuls outils de régulation des émissions. Le texte adopté permet certes de combler certaines failles, comme celle qui aurait permis à une tonne de CO2 d’être créditée à la fois au bénéfice de l’acheteur et à celui du vendeur. Reste que le risque de surabondance de ces crédits n’est pas écarté. Ils ne vaudraient dès lors plus grand-chose. « Là où l’accord de Paris laissait ouverte la possibilité de mécanismes de coopération internationale non fondés sur les marchés, les États l’ont finalement doté de marchés carbone dangereux et injustes », tempête, en conclusion, l’économiste Maxime Combes.

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 07:04
Le PCF et le député Sébastien Jumel pour un droit opposable à la santé - Pierre-Henri Lab, L'Humanité, 12 novembre 2021
Le PCF pour un droit opposable à la santé
Vendredi 12 Novembre 2021
 

Le député PCF de Seine-Maritime Sébastien Jumel défendra une proposition de loi « pour une santé accessible à tous et contre la désertification médicale » devant l’Assemblée nationale le 2 décembre. « Notre groupe a décidé de consacrer sa niche parlementaire au droit à la santé. La lutte contre les inégalités d’accès aux soins est une préoccupation majeure des Français », explique-t-il.

Le parlementaire, qui procède en ce moment à des auditions d’associations de défense de l’accès aux soins, rappelle que près de 7 millions de personnes habitent à plus de trente minutes d’un cabinet de médecine généraliste et que l’accès aux médecins spécialistes n’est plus garanti sur tout le territoire. L’élu estime que la crise traversée par l’hôpital va de pair avec l’existence de déserts médicaux. « Dans certains hôpitaux, le taux de postes de médecins non pourvus peut atteindre 30 %. Il est clair que cela a des répercussions », souligne-t-il.

Densifier le maillage du réseau hospitalier

Selon lui, la fin du numerus clausus, qui limitait l’accès aux études de médecine, ne suffira pas à elle seule à résorber les déserts médicaux. D’une part, le manque de places dans les universités conduit à limiter le nombre d’étudiants en formation et « surtout, il faudra attendre dix à quinze ans avant que la fin du numerus clausus se traduise par une hausse de médecins en exercice ». Avec ses collègues, Sébastien Jumel milite pour « l’instauration d’un droit opposable » à l’accès aux soins pour la population. Concrètement, il défend la mise en place d’un « conventionnement sélectif ». Ce dispositif n’autoriserait un nouveau médecin à s’installer dans une zone à forte densité médicale que si un médecin exerçant déjà dans ce territoire se retire. « Il s’agit de pousser à l’installation dans les territoires moins pourvus », explique le député, qui déplore « les résistances corporatistes » d’une partie des syndicats de médecins à une territorialisation de l’installation.

La proposition de loi, qui contient quatre autres articles, défend le principe que le nombre de places offertes dans les universités corresponde aux besoins en médecins du territoire concerné. Elle suggère aussi la mise en place « d’un contrat d’engagement » qui obligerait les futurs diplômés à s’installer dans les zones les moins denses. Elle préconise une révision des aides à l’installation et la densification du maillage du réseau hospitalier afin qu’aucune personne n’habite à moins de trente minutes d’un hôpital.

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:56
Mardi 19 janvier 2021 - Une très belle manifestation pour la régularisation des sans-papiers à Morlaix

Mardi 19 janvier 2021 - Une très belle manifestation pour la régularisation des sans-papiers à Morlaix

Social. Les travailleurs sans-papiers mènent leur bataille à bras le corps

 

Samedi 13 Novembre 2021 - L'Humanité

Ils seraient jusqu’à 600 000 victimes de l’hypocrisie et la surexploitation. Depuis plus de quinze ans, les travailleurs sans papiers s’organisent avec le soutien de la CGT pour obtenir leur régularisation. Et la lutte paye !

Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Notre combat, c’est le vôtre et celui de tous les travailleurs. Nous régulariser, c’est tirer les conditions de travail de tout le monde vers le haut ! » C’est bien l’unité du salariat qui est mise en avant dans le tract de la CGT que les éboueurs de Sepur distribuent en cette matinée ensoleillée de fin octobre aux automobilistes qui longent leur piquet de grève, à l’entrée du site de collecte de déchets de Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Ils font partie des 300 travailleurs sans papiers – livreurs, plongeurs, ouvriers du bâtiment, manutentionnaires… – qui occupent leurs entreprises dans le cadre d’un mouvement de « grèves coordonnées » visant à obtenir la régulation de leur situation administrative.

Alors que les discours xénophobes les enferment dans la case « clandestins », la grève les remet au coeur de la société « en tant que travailleurs et acteurs de leur émancipation ».

L’opération est menée sur dix sites d’Île-de-France. Mis à part en 2020 (restrictions sanitaires obligent), ces grèves coordonnées sont organisées à intervalles réguliers par le collectif immigration de la CGT depuis maintenant plus d’une décennie. Il y a eu les douze piquets de 2019 pour régulariser 150 sans-papiers employés chez KFC, Léon de Bruxelles, UGC… Les six entreprises occupées par plus d’une centaine de travailleurs en février 2018, à Paris, dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne… L’objectif est toujours le même : créer un rapport de forces assez puissant pour obliger les patrons à négocier un protocole de fin de conflit et obtenir les fameux Cerfa, ces formulaires nécessaires à la première étape menant au titre de séjour autorisant le travail.

Partie intégrante de la classe ouvrière

Ces actions auraient déjà permis d’obtenir « plusieurs milliers de régulations », commente Marilyne Poulain. « La CGT soutient les sans-papiers depuis longtemps, mais c’est à partir de 2006 que la question des sans-papiers en tant que travailleurs commence à se structurer (au sein du syndicat – NDLR), lors des premières grandes grèves », explique celle qui pilote le collectif depuis maintenant deux ans et demi. Alors que les discours xénophobes stigmatisent les sans-papiers en les enfermant dans la case « clandestins » – vivant en marge profitant soi-disant du « système » –, les grèves permettent de les remettre au cœur de notre société « en tant que travailleurs et surtout acteurs de leur mouvement et de leur émancipation, souligne-t-elle, ce qui provoque un changement de statut du simple sans-papiers qui devient travailleur sans papiers, c’est-à-dire une personne qui fait partie intégrante de la classe ouvrière. Là est l’enjeu fondamental : ça devient une question sociale qui concerne l’ensemble du salariat ».

Un changement de paradigme qui provoque des évolutions favorables auprès de l’opinion, pour qui les sans-papiers commencent à être perçus comme des travailleurs victimes d’une exploitation particulièrement brutale. Comment rester indifférent face au recours quasi systématique à leurs services dans plusieurs secteurs de notre économie (BTP, hôtellerie-restauration, sécurité, nettoyage, aide à la personne, etc.) et à l’hypocrisie d’un système dont profitent des employeurs avec la complaisance de l’administration et du gouvernement ? En avril 2008, durant la première grande grève, 68 % des personnes interrogées par un sondage CSA/« le Parisien » se disaient favorables à leur régularisation.

« En 2009, nous étions 6 800 grévistes, on est sortis victorieux »

Peu à peu, les grèves permettent d’arracher des avancées, avec notamment l’obtention de la « circulaire Valls » en 2012, qui précise des critères de régu­larisation excep­tionnelle par le travail.

La première à être coordonnée au niveau confédéral a eu lieu en 2008. Mahamadou Kebe y a pris part, mais c’est surtout la grève historique de 2009 qu’il garde en mémoire. « Je venais à la permanence de l’union locale de la CGT tous les jeudis pour m’informer et voir la façon d’obtenir mes papiers », se rappelle l’agent de sécurité originaire du Mali qui n’avait que 22 ans à l’époque. « Ça faisait deux ans que j’étais arrivé en France et je travaillais à l’Insep, l’institut du sport.

Un matin d’octobre, j’ai reçu un SMS de la CGT qui appelait tout le monde à se rendre au siège de la confédération, à Montreuil. On était presque 3 000 personnes dans le hall. Ils nous ont dit : “Vous travaillez, vous payez les cotisations sociales, vous déclarez vos impôts… mais vous êtes des travailleurs sans droits et vos employeurs vous surexploitent.” Pour nous c’était clair : il fallait sortir de l’ombre et mener nous-mêmes notre bataille. On s’est lancés dans la lutte, avec le soutien du syndicat et d’autres associations. Durant la grève, j’étais le coordinateur de 1 220 personnes du secteur du nettoyage, de l’aide à la personne et de la sécurité. En tout nous étions 6 800 grévistes. Ça a duré un an, c’était dur, mais on est sortis victorieux de ce combat. »

La CGT, un « outil mis à leur disposition »

Naturalisé français et devenu un véritable spécialiste des questions de régularisation, c’est désormais lui qui oriente les solliciteurs lors des permanences des jeudis à l’UL de Bobigny (Seine-Saint-Denis), où défilent « à peu près 2 000 travailleurs sans papiers chaque année », d’après Jean- Albert Guidou. Pour ce dernier, responsable départemental du collectif, ces grèves avec occupation du lieu de travail représentent aussi « une reprise des traditions du mouvement ouvrier français », dit-il, en rappelant la place centrale qu’occupent les travailleurs migrants dans leur exécution. Car, s’il est vrai que son syndicat possède le savoir-faire et l’expérience pour organiser des conflits collectifs d’une telle ampleur – ce qui prend plusieurs mois –, au final, ce sont toujours les travailleurs migrants qui vont désigner des porte-parole, s’occuper de la trésorerie de la solidarité, tenir et participer aux assemblées générales, prendre les décisions…

« L’action leur appartient, la CGT n’est qu’un outil mis à leur disposition. » Jean-Albert Guidou insiste : « Oui, ce sont des personnes fragiles, car extrêmement précaires, mais, dans leur tête, ils sont très forts. Il faut bien s’imaginer que, pour quitter son pays et venir jusqu’en France dans les conditions actuelles, il faut vraiment être déterminé. Il ne s’agit donc absolument pas de les materner, plutôt de les aider à mettre toute cette détermination, toute cette force, au service de leur émancipation en tant que travailleurs. » Une démarche qui a déjà porté ces fruits puisque, dans neufs conflits déclenchés par la grève coordonnée sur dix, les travailleurs ont déjà obtenu satisfaction.

Lire aussi: Mardi 19 janvier 2021 - Une très belle manifestation pour la régularisation des sans-papiers à Morlaix

Manif pour la régularisation des sans-papiers à Morlaix - supplément de photos ( Jean-Luc Le Calvez)

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:40
Finances publiques - Il est possible d'annuler une dette, par Eric Bocquet, sénateur communiste, auteur de "Des milliards en fuite" avec son frère Alain Bocquet (L'Humanité, 15 novembre 2021)
Finances publiques. « Il est possible d’annuler une dette »
Lundi 15 Novembre 2021

Auteur d’un rapport au Sénat sur l’avenir des dettes publiques, Éric Bocquet, sénateur PCF du Nord, estime qu’il faut démystifier la dette et se donner les moyens d’en bâtir une vertueuse. Entretien.

 

Le montant de la dette française, de 2 740 milliards d’euros, ne vous effraie pas ?

Éric Bocquet Fin 2019, alors que nous approchions des 100 % de dette sur PIB, cette barre symbolique était présentée comme apocalyptique. Six mois plus tard, avec la crise du Covid, nous étions à 120 % sans que les marchés financiers ne s’en émeuvent. La France n’a aucune difficulté à se financer et les banques font la queue pour lui prêter de l’argent. Il y a donc un paradoxe absolu entre le discours catastrophiste du gouvernement et la grande quiétude des marchés. La France sait très bien faire rouler sa dette et n’a pas fait défaut depuis 1797, lorsque le Directoire a décidé d’en supprimer les deux tiers. Depuis, elle paie rubis sur l’ongle.

Il est donc possible d’annuler une dette ?

Éric Bocquet Absolument. L’Allemagne en février 1953 a bénéficié d’une réduction de 60 % de sa dette. Nous étions en pleine guerre froide, huit ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cet abandon, couplé au plan Marshall, lui a permis de redevenir la première puissance économique de l’Europe en quelques années. C’était une situation exceptionnelle, mais qui peut dire qu’elle ne l’est pas aujourd’hui, face à l’urgence climatique et sociale ?

Qui détient la dette de la France ?

Éric Bocquet C’est une grande question ! À part les 25 % détenus par la Banque centrale européenne (BCE), l’Agence France Trésor nous répond que nous sommes incapables de savoir qui détient nos titres, car ils s’échangent trop vite sur les circuits financiers. C’est pourtant fondamental. Tout comme de rappeler que, si nous arrêtions d’emprunter aux marchés financiers aujourd’hui, la totalité de la dette française serait remboursée en seulement huit ans et sept mois.

C’est très court, surtout pour un État…

Éric Bocquet Ce n’est même pas la durée d’une demi-génération ! C’est bien la preuve qu’il faut faire la lumière sur la dette et la démystifier à travers un grand débat public, pour pouvoir décider de la meilleure marche à suivre. Est-ce que cela a du sens de calculer notre ratio entre, d’un côté, notre dette totale et, de l’autre, notre produit intérieur brut annuel ? J’indique d’ailleurs qu’avec la dette, on parle toujours du passif de l’État. Mais jamais de son actif ! Il y en a pourtant avec nos écoles, nos hôpitaux, notre réseau ­ferroviaire… Cet actif serait de 6 000 milliards d’euros. Cela relativise le poids de la dette !

Comment est née cette dette ?

Éric Bocquet Des allégements d’impôts considérables ont été consentis aux plus riches, aux grandes entreprises et au capital. Cela représente des centaines et des centaines de milliards d’euros… Tellement que le budget de la France est aujourd’hui financé moitié par l’impôt, moitié par la dette. La finance est gagnante deux fois : elle paie moins d’impôts et nous lui achetons de la dette ! Il y a aussi l’interdiction faite à la BCE de financer les États. Auparavant, c’est la Banque de France qui finançait l’État, et les Français pouvaient souscrire à des bons du Trésor. Les États-Unis ou le Japon fonctionnent toujours de la sorte.

Y a-t-il une part illégitime de dette ?

Éric Bocquet En 2008, les États ont volé au secours des banques et leurs dettes ont alors augmenté. Est-ce que pour autant les banques ont changé de comportement ? Il faut donc organiser un grand audit démocratique de la dette. D’autant plus qu’elle est instrumentalisée pour détricoter notre modèle social et justifier les plans de privatisation les plus fumeux. Il faut aussi savoir que nous versons chaque année 40 milliards d’euros d’intérêts de dette aux marchés, soit notre troisième poste de dépenses, derrière l’éducation et la défense. Et il y a enfin la fraude fiscale, qui est chaque année supérieure à notre déficit structurel. Cherchez l’erreur…

Quelles solutions préconisez-vous ?

Éric Bocquet L’épargne globale des Français est à ce jour de 5 600 milliards d’euros. Pourquoi ne pas imaginer que cette épargne réelle serve à financer les investissements de demain, plutôt que d’être à la merci des marchés financiers ? Pourquoi ne pas revoir le rôle de la BCE et lui permettre de prêter aux États ? Pourquoi ne pas supprimer les 3 000 milliards d’euros de dette d’États européens qu’elle détient, comme l’ont proposé 150 économistes ? Le paradoxe actuel, c’est que la dette augmente mais les taux d’intérêt baissent : plus on emprunte, moins on paie. Face au défi climatique, il faut des moyens colossaux.

Pourquoi ne pas emprunter pour investir massivement dans l’économie réelle, dans l’isolation thermique qui permet de réaliser des économies d’énergie, mais aussi de créer de l’emploi, de la croissance, et alimenter le budget de l’État ? Il est grand temps de créer une dette vertueuse. L’austérité ne fonctionne pas : la purge infligée à la Grèce n’a eu pour effet que d’augmenter sa dette sur PIB et d’affaiblir ce pays avec les conséquences sociales catastrophiques que l’on sait.

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:30

 

 

L ’affaire est entendue : les petits boursicoteurs qui nous gouvernent sont de plain-pied dans la modernité et leurs contempteurs, grands enfants nostalgiques, rêvassent enfermés dans des temps révolus. Il est pourtant frappant de constater, mutatis mutandis, le développement dans notre monde capitaliste néolibéral de pratiques dont l’âge d’or remonte à quelques millénaires.

Connaissez-vous l’évergétisme ? Pour le dire simplement, c’est ce système de « dons » émanant de riches personnages en direction d’une collectivité, qui tenait une place si structurante dans nombre de sociétés de l’Antiquité. Attention, cependant : on est bien obligé de mettre des guillemets à « dons » car cela n’a rien du présent gratuit, du geste généreux qui n’attend rien en retour. Rien à voir avec ces paroles d’Évangile (Matthieu, VI, 2) : « Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites […] afin d'être glorifiés par les hommes. »

« La luxueuse fondation Louis-Vuitton, dont la construction aura coûté près de 800 millions d’euros et qui est tout entière dédiée à la gloire de LVMH et de M. Arnault, eh bien, la Cour des comptes estime qu’elle aura coûté plus de 500 millions d’euros au contribuable. »

Historiens et archéologues croulent sous les traces de glorification des généreux « donateurs » : décrets honorifiques, statues, inscriptions de toutes natures… On donne mais il s’agit bien que ça se sache et qu’on soit ostensiblement remercié de la beauté du geste spontané… Dans un monde antique qui n’envisage pas de s’attaquer, en amont, à la racine des rudes inégalités ni, en aval, de déployer un système fiscal correctif, l’évergétisme tient de la soupape de sécurité pour les classes dominantes. Ils sont riches mais ils sont gentils et grâce à eux nous disposons de tel équipement public : gloria !

Avec le retrait de la puissance publique dans maints domaines en notre siècle, le revoilà conquérant et fringant, ce vieil évergétisme, plus de vingt fois centenaire et parfaitement lifté ! Vous allez au musée ? Remerciez Airbnb et American Express. Dans un théâtre public ? Que nul n’ignore que c’est grâce à TotalEnergies. On sait jusqu’où vont désormais ces pratiques : plutôt que d’avoir son nom sur une plaque à l’entrée ou au bas d’un billet, pourquoi ne pas renommer purement et simplement tel équipement qu’on soutient ? Le capital tient en cela du chien : il aime à marquer son territoire. Quant aux gouvernants qui l’y invitent, abstenons-nous de commenter.

Tout cela est une blessure, une humiliation pour notre peuple mais cette dépossession symbolique de la Nation prend volontiers un tour plus concret. Entre mille exemples, citons Carlos Ghosn, P.-D.G. de Renault-Nissan jusqu’en 2019. À l’occasion des poursuites judiciaires qui l’ont visé au Japon, on a pu lire ici et là que le château de Versailles dont Renault était mécène, avait été privatisé à l’intention de M. Ghosn afin que l’éminent citoyen puisse s’y marier. Voilà où nous en sommes…

« Même dans les circonstances cataclysmiques que nous venons de traverser, le Louvre n’a droit qu’à un dixième de ce que les pouvoirs publics ont réservé à un établissement LVMH, mais, surtout, que la gloire revienne aux bien bons milliardaires ! »

Ajoutons que tout cela se double d’une mesquinerie qui tient du scandale. Les grandioses bienfaiteurs de notre époque en auraient beaucoup à apprendre à leurs prédécesseurs s’ils pouvaient remonter le temps. César et tous les autres, simples d’esprit, n’avaient pas pensé à demander que leurs dons leur fussent largement restitués. Heureusement, depuis lors, on a inventé la défiscalisation – vous direz ce que vous voudrez mais le progrès c’est le progrès… La luxueuse fondation Louis-Vuitton, dont la construction aura coûté près de 800 millions d’euros et qui est tout entière dédiée à la gloire de LVMH et de M. Arnault,
eh bien, la Cour des comptes estime qu’elle aura coûté plus de 500 millions d’euros au contribuable – sous forme de crédit d’impôt – bien que, nulle part, le bâtiment ne porte en gloire le peuple français pour la générosité de son soutien. 500 millions d’euros ! C’est à peu près le budget annuellement alloué à la politique de la ville – les quartiers les plus en difficulté – pour la France entière. Mais, sans même chercher d’éléments de comparaison extérieurs au monde de la culture, 500 millions d’euros, ce sont des largesses publiques dont jamais aucun musée ne bénéficie. Prenons le navire amiral, le Louvre, et les récentes décisions budgétaires prises dans la situation absolument exceptionnelle que nous connaissons (près de 7 millions de visiteurs perdus en 2020 par rapport à 2019 et un manque à gagner de 90 millions d’euros !) : la rallonge obtenue, la plus importante de tous les établissements culturels publics, n’est jamais que de 50 millions. Même dans les circonstances cataclysmiques que nous venons de traverser, le Louvre n’a droit qu’à un dixième de ce que les pouvoirs publics ont réservé à un établissement LVMH, mais, surtout, que la gloire revienne aux bien bons milliardaires !

« Le progrès libéral ressemble à s’y méprendre à une gigantesque régression. Il est temps d’en finir avec le règne du capital, cette hideur qui se grime en beauté, cette minable pingrerie qui se présente sous les traits de la plus grande générosité. »

Résumons : on baisse l’imposition des plus riches – adieu ISF ! – et des grandes entreprises – l’impôt sur les sociétés représentait 50 % dans les années 1980, il a presque été réduit de moitié depuis lors ; on ajoute des cadeaux divers et variés aux grandes entreprises – crédits d’impôts divers ; l’État, désargenté, désarmé, « détricoté » (pour citer l’indis­pensable ouvrage des historiens Danielle Tartakowsky et Michel Margairaz) n’est plus en mesure d’allouer des sommes suffisantes aux établissements publics pour leur bon fonctionnement ; ceux-ci sont invités à se tourner vers les riches et les grandes entre­prises qui, notamment avec l’argent qu’ils ont récupéré de l’État, peuvent leur venir en « aide » pour la plus grande gloire du capital et des capitalistes. Heureux cycle de la vertu !
Notre monde marche décidément sur la tête et le progrès libéral ressemble à s’y méprendre à une gigantesque régression. Pour tout cela aussi, il est temps d’en finir avec le règne du capital, cette hideur qui se grime en beauté, cette minable pingrerie qui se présente sous les traits de la plus grande générosité. l

Guillaume Roubaud-Quashie, directeur de Cause commune.

Cause commune n° 25 • septembre/octobre 2021

 

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 06:50

 

Par Frédo Coyère, Corinne Luxembourg, Igor Martinache et Pierrick Monnet.

S’il est une chose dont le caractère « essentiel » n’a jamais été remis en question durant la crise sanitaire, c’est bien l’alimentation. S’approvisionner a même constitué pour beaucoup d’entre nous le seul motif pour sortir de son domicile, tandis que des centaines de milliers de travailleurs, dans l’agriculture, le secteur agroalimentaire et la distribution continuaient à se rendre sur leur lieu de travail pour ne pas rompre la chaîne. Cette crise a aussi révélé et amplifié les inégalités sociales les plus patentes : tandis que les ménages des classes favorisées s’adonnaient au plaisir de faire leur pain eux-mêmes ou d’expérimenter d’ambitieuses recettes de gâteaux, des familles, des travailleurs, des étudiants de milieu populaire prenaient massivement, et souvent pour la première fois, le chemin des banques alimentaires et autres distributions associatives. De même, tout en n’hésitant pas à donner des leçons de morale à leurs concitoyens sur le respect des gestes barrières et autres interdictions de circulation, certains membres du gratin, y compris des magistrats et des policiers hauts gradés, s’attablaient sans vergogne dans des restaurants « clandestins ». Les rues des villes grandes et moyennes furent le théâtre d’un ballet de vélos et scooters pilotés par de jeunes travailleurs précaires, pas toujours dotés des bons papiers, venant livrer sushis, pizzas et autres plats cuisinés de plus en plus souvent à la chaîne par d’autres soutiers, au sein des cuisines fantômes (dark kitchens), nouveaux lieux de la « délocalisation sur place ». Alors qu’ils étaient davantage exposés à la covid et à ses formes les plus graves, nombre de nos concitoyennes et concitoyens les plus modestes ont ainsi (re)découvert ce qu’avoir faim voulait dire, une situation décuplée dans certains pays du Sud où aucun filet de protection sociale n’était mis en place, tandis que le grippage des chaînes internationales de marchandises, conjugué à la difficulté d’organiser le travail dans les champs, les fermes ou les abattoirs a fait longtemps planer le risque d’une vague de famine globale sans précédent.

 

Un système (im)monde

Bref, c’est peu dire que l’alimentation constitue une, sinon la question politique par excellence. Mais celle-ci ne se cantonne pas, et ne doit pas être réduite à la seule dimension quantitative, même si, en la matière, les inégalités sont déjà criantes, entre les 3 800 calories ingérées quotidiennement en moyenne par habitant aux États-Unis contre moins de 1 600 par habitant en République démocratique du Congo. C’est aussi évidemment une affaire de qualité, car si les différences culturelles persistent heureusement dans les habitudes alimentaires, en dépit des offensives de l’industrie agroalimentaire pour raboter à son profit les goûts sur des standards insipides, la possibilité de se fournir en aliments sains, fruits et légumes frais notamment et exemptés d’additifs chimiques aussi néfastes pour la santé que pour l’environnement n’est malheureusement pas donnée à toutes les bourses. Cuisiner plutôt qu’acheter des plats préparés en usine est bien plus sain, répètent sans se lasser les nutritionnistes, mais cela prend aussi un temps dont bien des travailleuses et des travailleurs, assignés à des horaires « atypiques » et souvent très loin de chez eux, ne disposent pas. Comment dans ces conditions transmettre à leurs enfants les « bonnes » habitudes alimentaires ! Il n’est pas étonnant que la prévalence du surpoids, de l’obésité et des comorbidités associées, soit paradoxalement inversement proportionnelle à l’épaisseur du portefeuille, au contraire de ce qui s’observait quelques siècles plus tôt.

Se nourrir constitue une activité à la fois universelle et ancrée dans notre quotidien, mais aussi imprégnée de culture : les habitudes alimentaires recouvrent non seulement le contenu des assiettes, mais aussi les manières de se tenir à table, quand il y en a une, les repas sont à la fois un moment de partage et d’exclusion. La préparation et le service des repas induisent et révèlent également des inégalités de sexe et d’âge dans le partage des tâches dans les foyers : aux femmes la cuisine du quotidien, plus ingrate, tandis que les hommes se mettent aux fourneaux quand les couples hétérosexuels reçoivent et en tirent les profits symboliques – un schéma qui perdure, comme le révèlent les enquêtes « Emploi du temps » de l’INSEE. Mais si importants que soient ces enjeux, la question alimentaire ne se limite pas non plus à la manière dont on remplit nos caddies ou à la préparation de nos repas. L’amont et l’aval, autrement dit la circulation des denrées du champ au placard, mais aussi le devenir des déchets, emballages, restes et autres aliments gaspillés parce qu’ayant dépassé la date de péremption, ou jetés avant même leur arrivée en rayon parce que ne répondant pas aux standards esthétiques de l’industrie agroalimentaire, comptent également énormément. Entre un quart et la moitié de la nourriture produite en Amérique du Nord et en Europe occidentale part ainsi directement à la poubelle sans passer par les estomacs. Mais c’est aussi le travail de centaines, voire de milliers d’individus, dans des conditions extrêmement variables, et les effets sur l’environnement, eux-mêmes très disparates, qui sont en jeu. Ainsi, il est difficile aujourd’hui d’ignorer que la déforestation de l’Amazonie résulte de l’expansion des champs de soja et de pâtures pour satisfaire la consommation de viande bovine qui explose à l’échelle planétaire, ou encore de méconnaître les méthodes d’élevage et d’abattage industriels proprement barbares avec lesquelles sont traités veaux, vaches, cochons, poulets qui permettent d’obtenir une viande à bas prix, dont le broyage des poussins mâles vivants, qui sera seulement interdit en France en 2022, n’est qu’une sordide illustration.

« Tandis que les ménages des classes favorisées s’adonnaient au plaisir de faire leur pain eux-mêmes ou d’expérimenter d’ambitieuses recettes de gâteaux, des familles, des travailleurs, des étudiants de milieu populaire prenaient massivement, et souvent pour la première fois, le chemin des banques alimentaires et autres distributions associatives. »

Quand nos aïeux se fournissaient essentiellement dans leurs propres champs ou dans leur potager ou encore auprès des fermiers voisins, de nos jours, les circuits de production et de distribution se sont très largement globalisés, tout comme le contenu de nos assiettes ; dès lors qu’il s’agit de retracer les circuits, les économies de distribution, c’est bien un système-monde qui se donne à voir, de la mise en culture à la consommation. Certains voient et présentent comme une chance de pouvoir consommer des avocats du Pérou, des mangues venues du Brésil ou du bœuf d’Argentine, mais cela a un coût social et écologique souvent rendu invisible par le marketing.

 

Se méfier des appâts rances

Les questions de production, de quantité d’aliments disponibles pour chacun, de prix maîtrisés, de qualité d’aliments, de l’influence de la distance entre lieu de production et lieu de consommation sur les écosystèmes, sur l’environnement se sont désormais bien ancrées dans la demande sociale, si bien que se nourrir revêt également, de nos jours, une dimension civique revendiquée, comme l’illustre l’essor des labels liés à la qualité des aliments ou de leur mode de production (notamment mais pas exclusivement l’agriculture biologique), ou les principes appliqués en matière de conditions de travail et de rémunération des producteurs, dans ce que l’on appelle le « commerce équitable ».
Si l’information et les consciences progressent en ces domaines, les opinions et les débats liés à ces questions ne sont pour autant pas exempts d’idées reçues : les influences écologiques des modes de production ne sont pas toujours celles que l’on pense, tandis que les promesses de la grande distribution de garantir des « justes prix » à leurs fournisseurs ou de respecter l’environnement sont parfois des écrans de fumée destinés à attirer les consommateurs tout en évitant un durcissement de la législation. Les lobbies de l’industrie agroalimentaire ne sont ainsi pas les moins prompts à répandre des écrans de fumée, faire modifier à la baisse les cahiers des charges des certifications, afin de vendre du « bio » au rabais pour satisfaire une demande en trop rapide expansion par rapport aux capacités de production, et même « capturer » la fabrique de la loi, en France ou au Brésil notamment. Enfin, derrière les controverses mises en scène dans les cénacles politiques et médiatiques, certaines questions cruciales, telles que l’accès à la terre et la destination du foncier, sont soigneusement maintenues dans l’angle mort par ceux dont les intérêts seraient ainsi mis en cause.
Last but not least, les modes de consommation alimentaire, comme les autres, sont le lieu privilégié de mécanismes de distinction où, comme l’avait déjà montré Pierre Bourdieu, les classes dominantes naturalisent leurs propres manières de se comporter en la manière pour mieux discréditer celles des classes populaires, et maintenir ces dernières symboliquement à distance. Ainsi peut-on interpréter sans doute en partie l’engouement pour certaines formes de consommation dites responsables, qui n’empêchent pas forcément leurs auteurs de rouler en quatre-quatre ou de partir à l’autre bout du monde en avion pour les vacances et ainsi présenter au final une empreinte carbone bien plus élevée que ceux dont ils fustigent l’attrait pour la « malbouffe ». Or bien se nourrir apparaît comme un luxe inaccessible pour une grande part de la population, l’aide alimentaire est souvent synonyme d’aliments pauvres et néfastes pour la santé… Il importe de se poser la question de démocratiser véritablement l’accès à une nourriture de qualité pour toutes et tous, tout en respectant au mieux les travailleuses et les travailleurs comme la planète pour la produire et l’acheminer. La complexité des interdépendances en jeu rend l’équation particulièrement difficile à résoudre, mais la diversité des initiatives citoyennes qui se donne déjà à voir nous offre d’ores et déjà quelques pistes, tout en nous obligeant à repenser et à réactualiser le slogan des forums sociaux mondiaux : « Penser global, agir local ».

Sans aucunement prétendre à l’impossible exhaustivité, le présent dossier propose plus modestement de présenter quelques-unes de ces pistes, d’explication et d’action, qui sont autant d’invitations à une politique de l’alimentation ambitieuse et soucieuse de justice sociale.

 

Frédo Coyère, Corinne Luxembourg, Igor Martinache et Pierrick Monnet sont membres du comité de rédaction de Cause commune. Ils ont coordonné ce dossier.

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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 08:36
On respire mieux à la campagne des jours heureux - par Yvon Huet

ON RESPIRE MIEUX 

A LA CAMPAGNE DES JOURS HEUREUX

 

La campagne présidentielle n'a aucun sens si elle n'est pas accompagnée de luttes tant pour les conditions de vie et de travail que pour la réactivation des activités industrielles de la France. 

 

Et qui dit industrie ne veut pas dire cheminées qui vous crachent à la figure les excréments de la terre, bien au contraire, mais plutôt l'intégration de l'écologie dans la façon de fabriquer et utiliser les produits qu'on doit réapprendre à fabriquer et inventer. 

 

C'est le nécessaire retour de l'intelligence créative contre le répétitif bêtifiant auquel les salariés sont de plus en plus contraints aujourd'hui. Les reculs imposés par les cheminots et la population ainsi que le retour de certaines activités de manufacture donnent le ton de ce qu'il faudrait faire pour sortir des discours sans réalité. 

L'exemple des coopérateurs de Scop-Ti (les Thés et infusions 1336) qui allient bien être au travail et efficacité pour la santé et l'écologie est, quelque part, un exemple à méditer pour toutes celles et ceux qui veulent le changement dans le pays, sachant qu'il faudra mettre au pas les banquiers qui, aujourd'hui, font tout pour faire chuter cette expérience.

 

Le sens de la candidature Fabien Roussel, c'est bien celle de l'accompagnement d'un changement fondamental d'orientation dont la France a besoin pour pouvoir s'exiger à elle-même le bien-être pour le monde du travail. Les frémissements actuels nous donnent raison. 

Mais il faut aller beaucoup plus loin, parce que c'est bien d'une révolution qu'il s'agit, dans le système certes, mais aussi dans les consciences, parce que s'il n'y a pas conscience, on recommencera les mêmes erreurs que celles d'autrefois en se satisfaisant d'une victoire qui sera très vite remise en cause. Nous avons le recul pour le comprendre. Il faut en profiter.

Yvon Huet

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