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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:31
Le Sénat a voté en février 2010 le projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales. Loin de ne concerner que les élus locaux, cette réforme initiée par Nicolas Sarkozy aura, si elle aboutit, de nombreux effets sur la vie des Français : moins de services publics de proximité, moins de démocratie, des élus moins nombreux et moins proches. Avec elle, les collectivités territoriales deviendraient de simples échelons administratifs, privées de financement et de la capacité d’agir pour satisfaire les besoins des populations. Couplée avec la suppression de la taxe professionnelle, elle offrirait aussi aux grands groupes privés un énorme marché qui pour l’essentiel leur échappait jusqu’à présent. Elle signerait de fait la fin de la décentralisation au profit d’un dirigisme autoritaire de l’Etat.

 

 

 

Intervention au Sénat de Marie-France Beaufils, sénatrice communiste du groupe communiste et républicain  / 7 juin 2011

 

 

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je ne doute pas que le Gouvernement se serait bien passé de ce nouveau projet de loi sur la répartition des conseillers territoriaux. Je pense même que, s’il avait pu éviter de soumettre au Sénat cette modification imposée par la décision du Conseil Constitutionnel, il n’aurait pas hésité un instant, tant il doit avoir en mémoire les débats qui se sont déroulés dans notre hémicycle à propos de la création de ce conseiller territorial.

Il doit se souvenir qu’il n’avait pas de majorité pour supprimer les conseillers généraux et régionaux, pour créer ces conseillers hybrides qui finiront par perdre leurs deux têtes, faute de savoir vers quel horizon se tourner, ou par laisser l’une d’entre elles s’atrophier au profit de celle qui embrassera la plus grande vision !

Ainsi, sans une révision constitutionnelle, telle que la préconisait d’ailleurs le rapport du comité Balladur, les départements vont dépérir, s’évaporer. Ils deviendront les administrations déconcentrées des régions, grâce à la mise en place, dès 2014, des schémas d’organisation des compétences et de mutualisation des services entre les départements et la région.

La réforme de l’intercommunalité instituera également une nouvelle répartition des compétences et réduira les pouvoirs des départements. Les élus deviendront peu à peu de simples administrateurs exécutant des politiques publiques nationales de solidarité et des politiques régionales dans les domaines qui leur seront dévolus.

D’ailleurs, avec la diminution de plus de 400 conseillers généraux siégeant dans les assemblées départementales, et des réductions fortes de près de 50 % dans certaines d’entre elles, les élus départementaux ne disposeront plus des moyens nécessaires à la mise en œuvre des politiques publiques de proximité, au plus près des préoccupations de leurs concitoyens.

De surcroît, siégeant aussi à la région, ces élus ne disposeront plus du temps nécessaire à l’écoute et aux montages concertés des solutions à apporter aux besoins et aux attentes exprimés par les habitants de leur département.

En éloignant les élus départementaux de leurs concitoyens, l’objectif affiché par le Gouvernement est, bien entendu, de réduire les dépenses publiques, quitte à réduire la démocratie locale. La proximité incite en effet les élus à mieux répondre aux besoins qui s’expriment. Il est, bien sûr, plus difficile de dire « non », les yeux dans les yeux, à des citoyens forts de leurs attentes et de leurs arguments, que de leur répondre par l’intermédiaire d’un personnel territorial en charge d’assurer la mise en œuvre des politiques définies et n’ayant pas le pouvoir d’amender ces dernières et encore moins d’y déroger.

 

Mais cette disparition progressive de nos départements ne va pas pour autant renforcer nos régions.

 

Leurs élus, ces futurs conseillers territoriaux, ne seront plus des élus régionaux, élus sur des programmes d’action de dimension régionale ; ils seront des représentants de cantons.

L’article 5 de la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales précise que le conseil régional est dorénavant « composé des conseillers territoriaux qui siègent dans les conseils généraux des départements faisant partie de la région. ». C’est clair !

Ainsi, nous revenons sur les lois de décentralisation de 1982, qui transformèrent nos régions en collectivités locales de plein exercice, alors qu’elles avaient été instituées sous la forme d’établissements publics, gérés par des assemblées composées, entre autres, de représentants des départements.

Le même article de la loi de réforme des collectivités territoriales renvoie à l’article 4131-1 du code général des collectivités territoriales qui prévoit que « les régions sont administrées par un conseil régional élu au suffrage universel direct. »

Mais le fait que ceux qui siégeront au conseil régional représenteront désormais les départements crée une réelle ambiguïté juridique entre les deux alinéas de l’article 5 de la loi du 16 décembre 2010 et fait peser un doute sur la compatibilité entre les notions d’élu au suffrage universel direct et de représentant des conseils généraux.

Pour lever cette ambiguïté, il suffira alors de biffer le premier alinéa de l’article L. 4131-1 du code général des collectivités territoriales.

Ainsi, on le voit, la création et le mode d’élection de ce conseiller territorial constituent, en fait, une machine de guerre contre la décentralisation. Elle a pour vocation non seulement de réduire l’action des départements, mais aussi de transformer nos assemblées régionales en limitant leur représentation de la souveraineté populaire.

Si l’on ajoute à cela l’encadrement des compétences des départements et des régions, leur spécialisation et la suppression de leur compétence générale, hormis quelques exceptions comme pour la culture et le sport, on aboutit à la mise en place d’établissements publics territoriaux, véritables administrations déconcentrées qui seront certes gérées par des assemblées d’élus, mais qui ne disposeront que du pouvoir de mettre en œuvre des politiques décidées ailleurs !

 

Cette recentralisation autoritaire entraînera, de facto, un amoindrissement de la démocratie locale. En effet, en supprimant l’élection à la proportionnelle pour les assemblées régionales, le pouvoir UMP tente de réduire la présence des diverses sensibilités politiques en opposition à sa politique qui existent dans notre pays, afin de favoriser le pouvoir d’un homme et de son parti. Il espère ainsi reprendre les directions régionales que les citoyens lui ont retirées par leur vote.

De plus, chacun reconnaît que ce mode de scrutin est un puissant frein à la présence des femmes parmi les futurs élus.

Pour le Conseil Constitutionnel, rien dans cette loi n’interdit aux femmes de se présenter et d’être élues. De ce fait, la lettre du deuxième alinéa de l’article 1er de la Constitution semblerait ne pas être remise en cause. Mais chacun sait qu’avec cette loi le plafond de verre qui freine l’accession des femmes à des postes de responsabilités électives sera renforcé. Ne pas le reconnaître est hypocrite. Ainsi, l’esprit de notre loi fondamentale est, sans contestation possible, largement ignoré.

 

Pour finir, permettez-moi de revenir sur le principal argument avancé par le pouvoir pour justifier la création de ce conseiller territorial. Je veux bien entendu parler de cette billevesée qu’est l’annonce d’une prétendue baisse des dépenses grâce à la réduction du nombre d’élus !

Selon l’étude d’impact, la baisse ne représenterait que 0,5 % des dépenses de fonctionnement. Outre le fait que c’est peu, c’est faire fi d’autres réalités !

 

En effet, cette baisse relative cache en fait une hausse considérable des coûts pour les régions, qui verront leur nombre d’élus doubler, puisqu’il y aura désormais, avec cette loi, 3 493 conseillers régionaux au lieu de 1 757 actuellement. Quand on sait qu’avec la réforme des finances locales les régions ne lèvent plus d’impôts, on comprend que cette hausse aura des incidences non négligeables sur leur budget et, par conséquent, sur leurs projets.

Mais l’étude d’impact manque de sérieux car, outre les frais d’investissement nécessaire pour construire les nouveaux hémicycles qui accueilleront les nouveaux élus, il faudra aussi d’autres locaux de réunion, d’accueil, et des bureaux.

Il y aura aussi de fortes hausses des frais de fonctionnement qui ne sont pas mentionnées dans l’étude d’impact : coûts de secrétariat, de télécommunications et de déplacements, sans compter les défraiements pour les suppléants dont il a été question lors de nos débats sur la réforme des collectivités locales.

A minima, il y a donc mensonge par omission de la part du Gouvernement sur le coût de cette réforme !

Aussi, après la volonté affichée de réduction du millefeuille institutionnel sous-tendant artificiellement cette réforme, qui s’est finalement soldée par la création de nouvelles strates institutionnelles, voici que la recherche d’économies sur les dépenses d’élus va se solder par des dépenses en hausse !

 

Ainsi, la preuve est faite que là n’était pas l’objectif de cette réforme ! L’objectif du Gouvernement est clair : c’est la casse de nos institutions locales et de nos services publics locaux, la recentralisation, la réduction de la dépense publique, l’ouverture au privé de nouveaux secteurs d’activité et la mise à mal de la démocratie locale, laquelle fonde pourtant notre République. Les élus l’ont bien compris et, monsieur le ministre, vous en avez d’ailleurs été témoin dernièrement sur le terrain.

Aussi, vous comprendrez pourquoi nous sommes vent debout contre cette réforme des collectivités territoriales, et plus précisément contre ce texte qui fera disparaître les conseillers généraux et régionaux.

En le rejetant, le Sénat rendrait possible une autre réforme. Il n’y a aucune urgence à légiférer, encore moins avec engagement de la procédure accélérée ! Et si en 2012, demain, une autre majorité se rassemble à gauche, nous agirons pour l’abrogation pure et simple de l’ensemble de cette réforme...

 

M. Didier Guillaume. Exactement !

 

Mme Marie-France Beaufils. ... destructrice de nos institutions locales ; le conseiller territorial disparaîtra avant même d’avoir vécu. C’est en tout cas ce à quoi nous nous emploierons !


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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:07

Les situations que nous vivons aujourd'hui nous imposent une réflexion de fond pour demain. Au pied du dernier col de l'ultime étape, allons-nous rester l'arme au pied à l'écoute de voix prophétiques? Ou allons-nous retrouver le chemin de nos aînés? Ceux-ci se sont engagés fermement, souvent au risque de leur vie, au sein du Conseil National de la Résistance. Dans lequel hommes et femmes de progrès, syndicalistes, chrétiens, gaullistes, communistes ont contribué ensemble à la construction du social à la française: Solidarité Nationale, Sécurité Sociale, services publics, fonction publique ont été gravés dans les FONDAMENTAUX de la République. Ceci a été possible par l'élection d'une majorité de députés progressistes au seul service du progrès. Nos camarades syndicalistes ont largement contribué à ces avancées de société à partir d'idées ancrées dans un programme syndical démocratiquement élaboré.

 

Aujourd'hui, serions-nous incapables d'imposer aux prétendants à nos suffrages d'inscrire dans leur programme nos idées novatrices? En connaissance de cause, car gratifié du titre de personne âgée, je prendrai comme exemple la perte d'autonomie. Un grand débat national a été orchestré par Sarkozy à ce sujet. Ce début sera suivi d'un vote à l'Assemblée Nationale. Ma CGT a rendu publiques ses exigences pour un droit universel: construire PARTOUT et POUR TOUS le droit au bien vieillir, exigences avancées dans le cadre de l'Assurance maladie, d'un grand service public sanitaire et social. Le financement étant assuré par une autre répartition des richesses créées.

 

Citoyen militant, j'ai interpellé tout azimuth. Je n'ai rencontré d'espoir que dans la dynamique du Front de Gauche à l'écoute du mouvement social.

 

Retraités, personnes âgées: ne sommes-nous pas la majorité des électeurs de ce pays? Travaillons ensemble pour créer une nouvelle dynamique populaire allant dans le sens de nos intérêts; construire une société de progrès POUR TOUS LES AGES.

 

Je vote Front de Gauche.

 

Jean Dréan.     

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 05:42

Etre éditorialiste politique du quotidien payant le plus lu de France, Ouest France, vous donne certaines obligations: ne pas insulter l'intelligence des lecteurs, respecter leurs diversités d'opinion et ne pas prendre le ton du bon pasteur qui ramène au bercail ses moutons égarés en prenant les électeurs pour des insensés en puissance qu'il faut à tout prix dissuader de voter pour une gauche de transformation sociale irresponsable et calamiteuse.

La plaisanterie avait pris un tour dantesque il y a un mois lorsque Michel Urvoy signait un tonitruant éditorial ayant pour titre un ovni rhétorique juxtaposant les figures de rhétorique contraires, pléonasme et oxymore: "Social de gauche, social de droite". L'éditorial commençait par faire une concession au bon peuple en colère en utilisant des catégories inoffensives pour le capital et teintées de paternalisme compassionnel pour désigner les précaires, ses victimes: "L'attention portée aux plus fragiles-les agriculteurs hier, les handicapés avant-hier, les femmes demain- et les débats acharnés sur l'ISF ou le RSA le montrent: la présidentielle se jouera en partie sur la justice sociale et l'équité fiscale".

Mais, attention à se garder de toute préconisation démagogique (en d'autres temps, on aurait dire "démocratiques") qui conduirait à alourdir les impôts pour réduire les inégalités, aboie aussitôt Urvoy pour nous remettre dans le droit chemin. "La droite, dit-il, rappelle très justement que l'on n'a jamais consacré une telle part de la richesse- près d'un tiers, un record dans l'OCDE, à la solidarité". Mais n'est-ce pas les victimes de la mondialisation libérale et du capitalisme financier, des licenciements boursiers, des délocalisations, de la désindustrialisation, du désinvestissement scolaire, de la précarisation des contrats de travail, du temps partiel imposé, des bas salaires, qui peuvent se maintenir avec peine à flot grâce à l'impôt et aux cotisations sociales dont les classes moyennes paient la plus grande part?

Après ces précisions utiles visant à montrer que la France sarkozyste reste un Etat socialiste avancé qui ne pourrait avancer plus loin dans ce sens sans aller à sa ruine et se rapprocher de la Corée du Nord, Urvoy enchaîne par un morceau choisi des "Idées politiques pour les nuls" : il y a "deux conceptions de la justice sociale: pour la droite, c'est plutôt aide-toi et l'Etat t'aidera à t'intégrer par le travail; pour la gauche, globalement, la collectivité doit t'assister au maximum". 

Mais attention, le principe de réalité s'applique aussi à gauche: trop socialiser, trop ponctionner de richesses privées et de produits de l'activité économique, nous dit cet agent de la fabrique du consentement qu'est Urvoy - un parmi tant d'autres voix autorisées des médias, d'autant plus dangereux qu'il se dit de gauche - c'est se condamner à réduire la taille du gateau à partager: "Dépenser plus et alourdir la dette serait une catastrophe. Taxer et imposer davantage serait suicidaire pour la consommation et pour l'avenir du "made in France" dans le monde. Il faut doncx répartir autrement les recettes et les dépenses".

En somme, pour reprendre une expression de notre camarade Alain David, le débat est bien bordé.

Hier encore, en première page du Ouest France du 29 juin 2011, Michel Urvoy profitait d'un commentaire sur la déclaration de candidature de Martine Aubry pour commettre un nouvel éditorial de rappel à l'ordre, commençant par un satisfecit à l'encontre d'une nouvelle candidate à laquelle il préférait il y a quelques semaines Dominique Strauss-Khan, l'incarnation d'un prétendu réalisme économique "de gauche": "Raisonnable dans ses promesses- "tout ne sera pas possible tout de suite" - elle intègre la crise et évite tout propos qui viendrait dégrader la notation de la France".  

 

Où va t-on si les socialistes ne se contentent plus maintenant, après avoir versé des larmes sur la dureté du capitalisme à gouvernance libérale et la précarisation du grand nombre avant de se résoudre après coup à l'inaction et aux politiques vertueuses et réalistes de privatisation et de réduction des impôts et des dépenses publiques pour ne pas mettre en danger  les fragiles équilibres qui président à la compétitivité de l'économie et à la croissance, où va t-on disais-je si les socialistes ne peuvent plus même se payer le luxe de leurs belles intentions, des belles promesses de relever le niveau de vie de classes populaires en répartissant mieux les richesses et en limitant les profits financiers? Un homme politique responsable, selon Urvoy, ne promettrait rien, ne dirait rien, mieux même, ne penserait rien qui pourrait affoler les banques, les fonds d'investissement, les sociétés d'assurance, les investisseurs et les créanciers de l'Etat.  

Mais pourquoi, dès lors, ne pas faire écrire le programme de la gauche par les salariés des agences de notation? Remarquez, avec le Pacte Euro plus, on y vient: maintenant que les budgets votés par les Parlements seront soumis en amont à la censure de technocrates européens vérifiant leur compatibilité avec les lois d'airain de la réduction des dépenses publiques et de l'augmentation des profits financiers. Curieux comme cette crise systémique du capitalisme financier qui a creusé la dette des Etats européens a donné de nouveaux moyens de mise au pas assumée des démocraties par les puissances du capital et leurs héraults appointés. 

Mais restons dans la politique politicienne, dans la politique spectacle où l'on guette les signes des stratégies de communication, comme nous y invite Urvoy: Martine Aubry est toujours "devancée dans les sondages par François Hollande qui affiche, depuis près de deux ans qu'il y travaille, une motivation à toute épreuve et un projet réfléchi" . Quel est le projet réfléchi de François Hollande, que sa calvitie précoce et sa fadeur qu'on aurait tort de prendre pour du désintéressement et de la modestie ne rendent pas plus sage pour autant?

Diminuer le poids de l'impôt de solidarité sur la fortune, alléger l'impôt sur les successions? Inviter, comme il nous l'a promis en nous annonçant "du sang et des larmes" après 2012 si l'on voulait sortir vivants de la crise de la dette et de la zone euro, à s'astreindre à de nouvelles potions amères d'austérité quand les profits financiers des entreprises du CAC 40 et les revenus des couches les plus favorisées de la société n'ont jamais connu une telle augmentation depuis une dizaine d'années?  

Mais rassurons-nous, il y a au PS, nous dit Urvoy, au-delà des positionnements stratégiques oppourtunistes pour capter les voix des différentes sensibilités socialistes, "une vraie similitude de projets", "si vraie que Martine Aubry, souvent cataloguée plus à gauche, s'apprêtait à soutenir Dominique Strauss-Khan".

Et elle avait raison pour Urvoy, car la seule, la vraie question, c'est de savoir comme faire gagner la gauche, vous savez celle du "social de gauche" qui ne doit tout de même pas être trop socialiste pour faire gagner la gauche et le pays... Electeurs potentiels du Front de Gauche et de Europe Ecologie les Verts, réfléchissez à deux fois à vos responsabilités avant d'enclencher la machine à perdre en étant trop exigeants sur votre adhésion à des projets, en votant selon vos préférences: "pour l'opposition, y compris pour les écolologistes et pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, la question primordiale sera de choisir celui ou celle qui peut atteindre le second tour". Et bien sûr, cela, ce sera les sondages qui nous le diront à quelques semaines des présidentielles.

On est bien loin ici de la révolte des Indignés espagnols et grecs contre la dictature des marchés, le vérouillage du système politique par un bipartisme sans véritable alternative au néo-libéralisme qui détruit les solidarités collectives et dépossède le citoyen de sa souveraineté. Et bien non, monsieur Urvoy, la question que nous nous poserons avant de voter au premier tour, ce n'est pas "qui est le mieux placé pour arriver au second tour, battre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen?" mais "quel projet politique et quelle dynamique collective sont à même d'offrir des perspectives de débouché politique aux luttes sociales et aux volontés, qui percent partout dans une Europe de plus en plus brutalisée par les marchés et son oligarchie, d'une transformation d'un système capitaliste mondialisé et financiarisé qui plonge les sociétés et la nature dans des crises mortifères au court terme?".      

 

Ismaël Dupont.  

 

  

  

  

  

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 10:21

Le lundi 27 juin, j'entendais éberlué sur France Info vers 17h30 un spécialiste des maladies du coeur et de l'hyper-tension artérielle nous expliquer qu'en dépit d'une réduction de 50% en 25 ans des mortalités dûs à l'hyper-tension artérielle grâce à une meilleure prévention et prise en charge, le gouvernement avait décrété, contre toute évidence scientifique et médicale, mais en toute responsabilité gestionnaire et économique, qu'il ne fallait plus considérer l'hyper-tension artérielle comme une maladie mais comme un simple facteur de risque. Il est vrai que les victimes d'arrêt cardiaque ne coûteront plus grand chose à la Sécu, c'est aussi un critère à prendre en compte au moment des choix...

 

 En conséquence, tout à ses comptes d'apothicaire pour rétablir des équilibres financiers à l'assurance-maladie sans augmenter les cotisations sociales patronales ou salariales pour ne pas peser sur la compétitivité de l'économie, le gouvernement décide que les soins, consultations de spécialistes et l'achat des médicaments ne seront plus remboursés principalement par la Sécurité Sociale pour les nouveaux patients atteints de ces pathologies mais par les mutuelles, s'ils ont bien évidemment les moyens de se les payer, ce qui devient de plus en plus compliqué car les tarifs des mutuelles et des assurances-santé privées augmentent logiquement proportionnellement au déremboursement croissant des achats de médicaments, des consultations et des soins. 23% des Français renoncent actuellement à des soins pour raisons financières.

 

Mais n'est-ce pas une des motivations cachées de ces déremboursements justifiés explicitemment par les déficits des caisses de Sécurité Sociale, qui ne peuvent pas être comblées en rendant le coût du travail encore plus élevé qu'il ne l'est pour ne pas handicaper notre pays dans la mondialisation, que de donner des nouvelles parts de marché au secteur assurentiel privé lié souvent aux réseaux des cliniques, qui nourrit l'économie financière et spéculative partout dans le monde et dont Sarkozy (dont le frère aîné Guillaume, ne l'oublions pas, est le patron de Médéric) et son gouvernement sont des fondés de pouvoir? On aboutira bientôt si l'on continue sur cette pente à une sécurité sociale remboursant de moins en moins bien les soins des pauvres (qui n'effectueront plus du tout de consultations et d'analyses-diagnostics de prévention...) tandis que les français les plus aisés mettrons de plus en plus d'argent pour faire face à leurs dépenses de santé en recourant à l'assurance privée. Nous serons peut-être, si aucun sursaut républicain n'a lieu d'ici là, dans une décennie ou deux dans la situation des Etats-Unis où Medicaid, l'assurance maladie des pauvres, est en train de refuser de financer les greffes d'organe pour les plus défavorisés.

 

Rappelons que dans un rapport paru en 2000, l'Organisation mondiale de la santé avait placé le système de santé français au premier rang de ses 191 membres pour la qualité des soins dispensés. 10 ans plus tard, notre système de santé a regressé et est devenu plus inégalitaire sous l'effet d'une gouvernance néo-libérale agressive de la santé publique justifié par l'impératif de la réduction des dépenses publiques et du retour à l'équilibre des caisses de l'Etat et de l'assurance-maladie, comme si la préservation d'un système de santé performant n'avait pas un coût qu'une société riche devait par devoir de civilisation assumer par des moyens de solidarité.

 

Dans le Télérama du mercredi 23 mars, on pouvait lire un très intéressant dossier au titre particulièrement parlant « L'hôpital public, grand corps malade », qui commencait par une interview passionnante du diabétologue de la Pitié-Salpêtrière, le docteur André Grimaldi, auteur chez Fayard en 2009 de L'hôpital public malade de la rentabilité où le spécialiste aux premières loges pour constater la casse du service public de la santé par l'ultra-libéralisme du pouvoir nous en décrivait les moyens et les mécanismes.

Pour André Grimaldi, nous sommes entrés depuis une dizaine d'années dans l'ère de l' « hôpital entreprise » mais cette révolution culturelle qui vide de contenu et prive de moyens financiers le service public de la santé s'est accéléré avec l'arrivée au pouvoir de Sarkozy. Désormais, nous disait-il, « c'est le monde des assureurs et les grands gestionnaires de compagnies de cliniques privées (Médéric, Axa, la Générale de Santé, Korian...) qui ont l'oreille de l'Elysée. Ce secteur financier, industriel et commercial de la santé est un lobby très influent aux plus hauts sommets de l'Etat ».

  

En réduisant les moyens de fonctionnement de l'hôpital public, en le forçant à moins bien prendre en charge les patients (déficits de personnel, courtes hospitalisations quand elles ne sont pas rentables, perte de possibilité de prises en charge de proximité pour certaines pathologies avec la mutualisation des moyens et le regroupement entre différents hôpitaux qui éloigne le service public de santé du citoyen, départs vers le privé des médecins constatant qu'ils n'ont pas assez de moyens pour bien fonctionner, recrutement massif de personnels d'origine étrangère...etc), ce qui l'on vise, c'est autant le service des intérêts financiers que la réduction des dépenses publiques. En demandant à l'hôpital public de s'auto-financer à travers des tarifications à l'activité, on le met en déficit: il va donc supprimer de l'emploi, des activités.

« On dira, conclut André Grimaldi, que la clinique privée d'en face fait le travail et qu'elle est moins chère pour la Sécu ». Actuellement, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) qui regoupe 1200 établissements de santé privés en France prétend déjà que le privé coûte un tiers moins cher à la Sécurité Sociale que le public. Mais ces chiffres, nous dit André Grimaldi, sont absolument « frauduleux »: « ils ne prennent pas en compte les honoraires (ni bien sûr les dépassements d'honoraires) facturés par les médecins libéraux. Moins cher pour la Sécurité sociale, peut-être, mais trois fois plus cher pour le malade. Et puis les cliniques commerciales ont des tarifs souvent plus faibles parce qu'elles choisissent les pathologies les plus rentables. Qui assure les urgences 24h sur 24? L'hôpital public, bien sûr, car cela ne serait d'aucune rentabilité pour le secteur privé ou alors il ferait le tri, garderait les fractures et les appendicites et renverrait les polytraumatisés. Quand on pense que les cliniques privées font payer leurs chambres individuelles jusqu'à 150 euros par jours... ».

Les gouvernements de droite ont placé l'hôpital public dans une position paradoxale et impossible: d'un côté, on lui demande de s'auto-financer, de fonctionner comme une entreprise et donc de mettre le paquet sur les activités les plus rentables en délaissant des besoins médicaux et sociaux dont la satisfaction « coûte trop cher » (comme ces jeunes mères que l'on peut renvoyer maintenant de la maternité 3 jours après la naissance de leurs enfants, ou ces patients que l'on a pas les moyens d'accueillir en chambre individuelle et d'encadrer par des visites régulières d'infirmières et de docteurs); d'un l'autre côté, il est hors de question que les cliniques prennent en charge des soins et des patients « non rentables » et c'est donc à l'hôpital d'accomplir toujours comme il le peut, et souvent en rechignant car les directeurs d'hôpitaux ne sont plus nécessairement des médecins au service de la santé publique mais des managers qui gèrent leur entreprise comme des usines de petits pois en visant les gains de rentabilité, cette fonction d'offre de service public à fonds perdu là où les cliniques s'arrogent les activités les plus rentables (demandant le moins de matériel médical coûteux, de rapport soins/ temps d'hospitalisation). Ainsi, comme dans le cadre de l'offre d'éducation, l'Etat au service du monde de l'entreprise et de la finance, et non de l'égalité républicaine et de la solidarité des citoyens, encourage de plus en plus le partenariat et la « complémentarité » entre le public et le privé.

Voici ce que dit sur ce sujet André Grimaldi: « -Quel avenir voyez vous pour l'hôpital public? -On va lui réserver tout ce qui n'est pas rentable. A Paris et en Ile de France, il y a 37 hôpitaux. Dans un scénario noir, on peut imaginer n'avoir à terme que 4 ou 5 établissements publics de grand renom – des instituts de pointe à l'américaine-, tout le reste étant privatisé. On se dirige vers plus de partenariat public/ privé: M. Jean-Loup Durousset, le président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée (FHP) a osé proposer que s'installe une maternité privée à l'hôpital public de la Pitié-Salpêtrière, sa propre maternité... On devine la logique de ces partenariats public / privé. Quand tout va bien, c'est rentable: parfait pour le privé. Quand ça se complique et que le patient nécessite des soins spécialisés prolongés: on passe au public. Il y a aussi les partenariats public/ privé pour faire construire gratuitement un hôpital par une banque en échange d'un loyer mensuel. Pour l'immense hôpital Sud Francilien d'Evry Corbeil Essones qui vient d'être terminé, le loyer sera de 30 millions d'euros par an pendant 40 ans. Soit 1,2 milliard d'euros, au bout du compte. Près du double de ce qu'aurait coûté le recours au marché public! »

 

 Ce qui dégrade actuellement la qualité du service de santé rendu par l'hôpital public, c'est le sous-instissement de la nation pour garder un système de santé public de qualité et la logique d'alignement sur le fonctionnement de l'entreprise privée et de restructurations au nom de la rentalité que la loi Bachelot HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) de 2009. Un des outils de conversion brutale vers l'hôpital entreprise est la tarification à l'activité, la T2A dans le jargon des technocrates et des techniciens de la santé, mise en place un peu avant, en 2005, qui reforme le mode de financement des hôpitaux et les met en concurrence. Ce mode de financement, affirme André Grimaldi

« fait entrer l'hôpital public dans une logique purement gestionnaire. Ainsi, une consultation, pour être rentable, devrait durer 12 minutes! En effet, si vous calculez le ratio entre ce que l'assurance maladie rembourse à l'hôpital et le coût des médecins et des infirmiers, vous arrivez à 12 minutes. Une stupidité car tout dépend du patient et de la pathologie. Autre exemple: tous les services de cancérologie de France se sont mis à faire sortir les malades et à leur demander de revenir pour comptabiliser 2 séjours au lieu d'un, un premier pour faire un bilan et un second pour mettre en place le cathéter qui permettra de faire la chimiothérapie. L'assurance maladie paie ainsi deux fois l'hôpital ». Comme quoi les mécanismes libéraux de réduction des déficits publics ont des conséquences concrètes souvent très contre-productives... « Ainsi, poursuit André Grimaldi,  avec la tarification à l'activité; les médecins se retrouvent face à un dilemme: ils sont déchirés entre donner le juste soin pour le patient au moindre coût pour la Sécu ou défendre leur structure en augmentant les soins inutiles. Un vrai conflit éthique... La T2A est un moyen pour mettre pression sur les hôpitaux. Le pouvoir exige qu'ils reviennent à l'équilibre en 2012 – le déficit de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris en 2009 était de 96 millions d'euros, ce qui n'est tout de même pas énorme pour un budget de 6,4 milliards. Alors, on supprime du personnel, en commençant par les CDD, puis on ne remplace pas les gens qui partent en retraite... ».

   

Les regroupements administratifs d'hôpitaux, que l'on sait bientôt suivis de la suppression de services dans des hôpitaux locaux de proximité, puis de la suppression de ces hôpitaux tout court au nom de la sécurité des patients et de la modernisation nécessaire des équipements par la concentration ou la mutualisation des moyens, sont un autre outil pour faire des économies d'échelle dans les dépenses de santé publique en réduisant les postes et en éloignant le citoyen du service public de santé. Récemment, le sénateur socialiste de Lanmeur Jean-Luc Fichet et les syndicats de l'hôpital de Morlaix ont alerté l'opinion sur les risques que faisait peser sur la pérénnité et l'intégrité de l'hôpital de Morlaix qui emploie 2200 personnes la convention signée avec l'hôpital universitaire de Brest pour mutualiser les moyens et se reconcentrer sur des activités spécialisées complémentaires dans le cadre de la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires). Dans le Ouest France du 4 juin, Agnès Le Brun, maire de Morlaix et, en tant que directrice départementale de l'UMP, propagandiste de la Réforme néo-libérale, et Richard Bréban, directeur du centre hospitalier de Morlaix, ont dénoncé une prise de position visant à alimenter « des fantasmes » irrationnels sur la fermeture d'activités, de postes, ou de l'hôpital lui-même, en se justifiant d'avoir pris les devants par rapport aux exigences en termes de concentration des moyens de l'Agence Régionale de Santé chargée de chapotée les plans d'économie dans la fonction publique hospitalière qui n'auraient pas manqué de surgir tôt ou tard... Là encore, on a eu droit aux pirouettes rhétoriques désinvoltes d'Agnès Le Brun (chez qui la communication maquille trop souvent la justification des renoncements à la politique volontariste au service de l'intérêt général) face à l'inquiétude légitime des citoyens et des salariés: « Au lieu de se serrer la ceinture, on va se serrer les coudes. Il est temps de fermer la boîte à fantasmes ». En même temps, le directeur de l'hôpital laisse entendre qu'il y aura probablement des suppressions d'emplois dans les services cuisine de l'hôpital de Morlaix et que les médecins exerceront à la fois sur les hôpitaux de Morlaix et de Brest.

 

Dans quelques années, si la droite ou une gauche libérale sont encore au pouvoir, on nous dira sans doute qu'il est trop coûteux pour la collectivité de payer leurs déplacements, comme les déplacements des patients, des fournitures et des matériels que l'on achemine sans cesse de services brestois en services morlaisiens, et l'on en concluera qu'il est plus raisonnable de fermer l'hôpital de Morlaix... On le voit, le passage de l'hôpital de Morlaix d'hôpital de référence à une position de vassalité par rapport au CHRU de Brest pourrait n'être qu'une étape vers des suppressions d'activités bien plus préjudiciables à l'emploi et à l'économie de la ville, comme aux besoins de santé des habitants de la région morlaisienne. Et Lanmeur, qui sait aussi son hôpital menacé, s'inquiète aussi de ces regroupements qui ne vont pas l'épargner longtemps.

 

A Landerneau, comme à Morlaix, la secrétaire de la section CFDT-Santé déclare dans le Ouest France de ce 29 juin 2011 que les personnels et les syndicats n'ont été aucunement consultés pour faire avancer le projet de concentration hospitalière avec le CHRU de Brest qui se traduit pour le coup par une perte d'autonomie de l'hôpital de Landerneau et des menaces sur la pérennité des services de maternité et de chirurgie.

 

Ces réorganisations de l'hôpital public font de plus en plus peur qu'elles interviennent dans un contexte où la tarification à l'activité et le sous-investissement de l'Etat, associés au vieillissement de la population, lui donnent de moins en moins de moyens pour bien fonctionner et creusent le déficit des structures hospitalières qui suppriment des postes en conséquence et exigent toujours plus de productivité de la part de leurs personnels. Ainsi, toujours dans le Ouest France de ce mardi 28 juin 2011, Sud finistère rappelle en page départementale que « pour la première fois depuis de nombreuses années, les comptes sont dans le rouge. Au centre hospitalier de Cornouaille, le déficit s'élève à 550000 euros et à Morlaix, il est 277000 euros ». Comment les délégués Sud expliquent ce creusement des déficits?: « On diminue les missions d'intérêt général des hôpitaux qui doivent accueillir tout le monde. Cela ne concerne pas les cliniques qui réorientent les cas les plus lourds vers le public. Par ailleurs, dans le cadre de la tarification à l'activité, la convergence des tarifs est également défavorable aux établissements publics. Bref, on diminue les ressources alors que les dépenses augmentent ». La manière que trouve les hôpitaux de redresser un peu la situation est de faire des économies sur le personnel, notamment en précarisant les statuts (600 contractuels sur 2500 salariés à Quimper, 300 sur 2000 agents à Morlaix), et en demandant toujours plus aux salariés ce qui crée des accidents de travail, des arrêts de travail liés au stress et à la sur-activité, et surtout une prise en charge moins sereine et plus précipitée des patients par des personnels qui ont certainement le sentiment d'être fustrés de la possibilité d'un travail bien fait par le rouleau compresseur libéral qui transforme l'hôpital public.

 

Les cris d'alerte des salariés de l'hôpital public existent bien, même si elles ne trouvent pour l'instant aucune oreille attentive du côté du pouvoir. Le personnel infirmier du service de ranimation du CHRU de la Cavale Blanche s'est mis en grève pour protester contre leurs mauvaises conditions de travail et les dangers du manque d'effectifs affectés au service (il y a actuellement 1 infirmier pour 5 patients alors qu'il en faudrait deux pour 5 patients et 1 aide soignant pour 4 patients pour respecter la loi de 2002 sur la sécurité des patients à l'hôpital). Vendredi dernier, le 24 juin 2011, L'Humanité consacrait toute une page à montrer l'énorme malaise que révélait la démission du chef de service neurovasculaire de l'hôpital marseillais de la Timone, le professeur Nicoli, pour dénoncer le manque d'effectifs et de moyens, ainsi que la vestuteté des équipements dans les services de son hôpital qui empêche les soignants de faire leur travail correctement.

 

Le Front de Gauche, s'il arrivait au pouvoir ou était en mesure d'exiger une vraie politique de gauche au gouvernement issu des urnes en 2012, s'engage solennellement à mettre en oeuvre les propositions du Programme populaire et partagé que nous aurons à enrichir collectivement tout au long de l'année 2012:

  • Pour tout de suite: à mettre fin aux fermetures et aux démentèlements d'hôpitaux, de maternité, de centres de soin et d'IVG pour ne pas contredire l'impératif d'une proximité des soins même s'il faut mettre en réseaux les hôpitaux pour développer la prise en charge technique nécessaire et réduire les temps d'attente dangereux avant consultation ou opération. Le maillage du territoire national devra être assuré pour la réponse aux besoins de santé et non pas en fonction de logiques comptables. A abroger la loi Bachelot et la loi de 2003 instituant la tarification à l'activité. A investissir massivement pour redonner à l'hôpital public les moyens nécessaires à une politique de santé de qualité. Nous supprimerons aussi les ARS (Agences Régionales de Santé), qui ne visent qu'à restructurer les hôpitaux et leurs imposer des normes de performance indexées au critère de rentabilité.

  • A rétablir le remboursement intégral à 100% des dépenses de santé couvertes par la Sécurité Sociale en y incluant les lunettes et les soins dentaires, en supprimant les forfaits et les franchises, et en finançant la protection sociale à partir d'une cotisation à taux plus important sur les salaires et d'une contribution des revenus financiers des entreprises, des banques et des assurances.

  • A faire face à la pénurie de médecins français et aux déserts médicaux ruraux par une augmentation significative du nombre d'étudiants à leur entrée en étude de médecine et une suppression à terme du numerus clausus, à créer de véritables incitations à l'installation en zone rurales ou urbaines délaissées par les professionnels de santé tandis qu'il faudra parallèlement trouver des moyens de lutter contre les dépassements d'honoraire. Pour lutter contre la pénurie du personnel, nous lancerons un programme de formation de toutes les disciplines de la santé, libéré de l'influence des laboratoires pharmaceutiques.

  • Les réponses pour compenser le manque d'autonomie seront prises en charge par la sécurité sociale à 100% pour la partie « soins » et par le développement des services publics.

  • Nous libérerons la recherche pharmaceutique de la soumission aux marchés et aux laboratoires en mettant en place un pôle poublic du médicament avec au moins une entreprise publique qui interviendra sur la recherche, la production et la distribution des médicaments. Elle contrôlera le système de sécurité de tous les médicaments, leur mise sur le marché et leur prix et produira une partie d'entre eux. Elle sera doté de pouvoirs de sanction à l'égard des laboratoires qui manqueraient à leur devoir de sécurité sanitaire et elle relancera la recherche publique pour mettre au point des médicaments dits non rentables répondant à des besoins sociaux véritables, notamment pour ce qui est des soins des maladies dont sont victimes plus que les autres les peuples des pays du Sud.

  • Nous redonnerons à la santé publique et à la prévention les moyens qui leur font défaut.

Ismaël Dupont 

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 16:54

 

 

FRONT DE GAUCHE : PAR ROUTINE ET MANQUE D'AMBITION, N'EST-ON PAS EN TRAIN DE TOUT GACHER ?

 

Au fur et à mesure que s'éloigne la victoire de 2005, seule vraie victoire politique depuis des dizaines d'années, le Front de Gauche initié par trois organisations depuis 3 ans maintenant doit oser s'élargir, et s'approfondir en s'ouvrant à la masse des citoyens qui s'étaient mobilisés de mille et une façons pour ôter toute légitimité démocratique à un projet de Constitution européenne explicitement capitaliste et libéral.

 

Le contexte est favorable : un pouvoir Sarkozy-UMP discrédité, une mouvance centriste éclatée, un PS sans programme crédible, une formation EE-Les Verts écartelée entre ses illusions pro-européennes et ses aspirations à s'ancrer dans le mouvement social…Tout devrait favoriser la progression politique des idées qui trottaient dans la tête des millions de salariés qui ont manifesté l'an passé, et avant.

Tout devrait favoriser cela, à condition de passer d'une action politique "contre" à une action "pour", un action pour un programme formulé en un nombre limité de thèmes, développés à travers des propositions très concrètes, ce qui ne peut se faire qu'en faisant confiance à des centaines de milliers de partisans, et pas seulement à quelques dizaines de milliers de militants actifs des trois organisations à l'origine du Front de Gauche.

Sinon, le risque est double : abstention populaire et un FN à deux chiffres, c'est-à-dire, une fois de plus, bien au dessus du total de la "gauche de la gauche". On sait déjà que les médias font tout pour qu'il en soit ainsi.

 

Pour éviter ces risques, renouer avec la victoire de 2005 et retrouver des succès comparables à ceux de 1945 et de l'application du programme du CNR, il fau répondre à trois questions:

 

Où passe la contradiction principale dans le monde actuel et dans la société française ? Quelle démarche politique mener après une victoire électorale en 2012 ? Quelle démarche politique mener dès maintenant et pendant toute l'année qui vient ?

 

 

OU PASSE LA CONTRADICTION PRINCIPALE ?

 

En France ou ailleurs, l'antagonisme majeur n'est pas entre "la Gauche" et "la Droite", mais entre le Travail et le Capital, entre les prolétaires, ouvriers et employés (la moitié de la population active, on l'oublie trop souvent) et les capitalistes (ceux qui, de façon plus ou moins visible, vivent principalement de l'exploitation des salariés d'exécution), entre ceux qui ont intérêt à ou qui veulent (même s'ils n'y ont pas directement intérêt !) changer le système social (pour aller vers ce qu'il faut bien continuer à appeler le socialisme), et ceux qui veulent aller toujours plus loin dans la mondialisation capitaliste (l'écrasante majorité de l'UMP), ou y aller en la "régulant" plus ou moins (le PS dans sa grande majorité, une partie non négligeable des centristes, et pas grand monde au-delà).

Bien sûr, il y a aussi des contradictions qui se situent entre "Droite" et "Gauche" : sur les droits de l'homme, sur l'immigration, sur l'école, sur la protection sociale…mais l'expérience de ces trente dernières années montre justement qu'il n'y a pas sur tous ces thèmes et bien d'autres de clivages nets et de solutions durables si on les traite sans les relier à la contradiction principale.

Il découle de cela que, s'il ne faut pas refuser à priori une alliance de "toute la Gauche", il faut toujours en avoir en tête les limites, bien cadrer un accord éventuel avec le PS et EE-les Verts et, surtout, pour le F de G, avoir l'ambition d'être en tête de la Gauche. A défaut d'être 2

en tête de la Gauche ou, au minimum, d'être entre 15 et 20% des suffrages (Bayrou y est bien arrivé…), la légitimité politique des mouvements sociaux à venir sera très faible, voire nulle.

A défaut d'un tel résultat à la Présidentielle et aux législatives (là serait la différence majeure avec Bayrou et le Modem de 2007) le F de G n'aurait à négocier que la survie d'un groupe parlementaire PCF élargi à quelques individus : les prolétaires s'en moquent dans leur très grande majorité, la survie d'un appareil politique nonagénaire n'est pas leur problème, de même qu'ils se moquent du fait qu'un petit pourcentage des suffrages permettra toujours au NPA-LCR de faire vivre quelques années de plus sa petite organisation avec le financement public des partis.

 

Par suite, il est clair que la réussite du F de G passe par un élargissement au NPA et à d'autres petites organisations qui frappent à la porte, par un élargissement à des syndicalistes connus qui font de même, c'est bien cela qui serait un signal pour les "sans partis" qui n'hésiteraient plus à s'engager, au risque dans un cas de se faire traiter de rabatteur pour le PS, et dans l'autre de diviseur et d'allié (objectif!) de Sarkozy…ou du FN.

 

C'est à cette condition que le F de G peut passer de quelques dizaines de milliers de militants à quelques centaines de milliers, ce qui change tout.

Qu'est-ce qui est le plus utile au peuple, dans les mois qui viennent, pour les militants (et militantes, cela va sans dire, on ne perdra pas de temps dans ce texte à mettre des "e" entre parenthèse partout) du NPA : partir à la pêche aux signatures de 500 maires puis s'épuiser une fois de plus dans des collages d'affiches et des distributions de tracts sur les marchés, ou rentrer enfin dans un mouvement politique unitaire sur un programme et une démarche où ils auraient leur mot à dire? Où Besancenot serait le plus utile au peuple : comme débateur occasionnel et soutien d'une candidate dont on sait déjà qu'elle sera loin de faire un score comparable aux siens où à ceux d'Arlette (parce que les travailleurs ont compris que ça ne débouche sur rien), ou comme candidat à la députation dans un arrondissement du nord-est parisien, et ensuite député ? Il n'y perdrait pas ses qualités de parole, mais il aurait la légitimité politique en plus.

Symétriquement (ce n'est pas exactement une symétrie, ou du moins pas une symétrie parfaite), qu'est-ce qui est le plus utile au peuple pour les responsables du PCF, du P de G et de la GU, dans les semaines à venir : continuer à peaufiner un programme partagé entre eux seuls et se partager aussi toutes les candidatures aux législatives ainsi que l'argent public qui en découlera, ou mettre en place les débats sur ce programme et la démarche politique commune pour les deux années à venir avec les autres organisations candidates et des dizaines de milliers de personnes sans parti, mais pas sans idées ni sans courage militant ?

N'est-il pas temps de surmonter les vieilles querelles, les désaccords de personnes, sans pour autant s'interdire d'analyser tout ce qui s'est passé depuis 1920, mais en étant conscient que le travail d'historien ne se fait pas au même rythme que le combat politique ?

S'il est vrai que toute union est un combat, qui peut croire que la meilleure façon de mener ce combat consiste à s'affaiblir mutuellement en posant trop de préalables à un accord, alors que le temps presse? Que gagnera-t-on, sinon encore plus d'amertume, à un nouvel échec en 2012, même si en apparence il devait être moins patent?

A toute petite échelle, la démarche engagée en Limousin pour les régionales (et depuis) ne trace-t-elle pas la voie à suivre?

 

QUELLE DEMARCHE APRES UNE VICTOIRE EN 2012 ?

 

En cas de victoire (le F de G en tête de la Gauche à la Présidentielle et aux législatives), ou en cas de succès relatif (le F de G entre 15 et 20% des suffrages) la négociation avec les deux autres composantes de la gauche (Ps et EE-Les Verts) devra avoir été anticipée sur un nombre limité de points essentiels pour le peuple dans son ensemble. Il ne faudra pas se perdre et noyer le poisson dans des listes à n'en plus finir de mesures plus ou moins symboliques ou sans grande importance pour la grande majorité des citoyens.

 

Osons dire dès maintenant que le but est de gagner, d'être en tête, pas de servir de force d'appoint à un PS qui se présente (et que les médias présentent au peuple) comme étant "naturellement" le leader de la Gauche. C'est bien en se présentant pour gagner que Bayrou a fait 18% en 2007, et pourtant sa base électorale potentielle était bien plus faible que la nôtre. Si nous savons élargir et approfondir le F de G et si nous proposons un programme allant à l'essentiel, pour le peuple dans son ensemble mais en priorité pour les milieux populaires, il est possible de gagner.

Depuis vint ans au moins nous aurions dû comprendre qu'il ne suffisait pas de rédiger des pages plus ou moins savantes sur l'abstention électorale et le vote FN chez les ouvriers, mais qu'il faut aller chez les ouvriers et les employés sur leurs lieux de travail et à leur domicile, le soir, à l'heure de "plus belle la vie" ou avant le début du match de foot ou de la série policière à la télé, en frappant à leur porte, pas seulement en distribuant des tracts dans les boites aux lettres et sur les marchés.

Cela, ça suppose l'élargissement, l'unité, le passage de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de partisans.

Donc, quelle démarche après la victoire électorale, ou un succès électoral suffisant ?

 

Quelles mesures immédiates ?

Un petit nombre, à commencer par le droit de partir en retraite à 60 ans, avec suppression de la décote et de la surcote. On sait que la grande majorité des actifs est prête à une augmentation des cotisations, qui n'a pas besoin d'être importante vu qu'il est possible de mettre fin en quelques mois à toutes les exonérations non justifiées de cotisations patronales. Nous savons bien que les créations d'emplois durables assureront le financement à long terme, mais nous devons aussi proposer, si nous sommes vraiment pour la République et l'unité du peuple, une unification progressive de tous les régimes, en l'espace d'une génération (20 à 30 ans).

Nous avons tous les dossiers et tous les arguments sur ce point, mais il faudra le défendre avec quatre pages d'explications en allant voir les salariés chez eux, pas en noyant cette revendication essentielle au milieu d'un catalogue de 125 propositions sur un tract ou une profession de foi arrivant trois jours avant le scrutin. Nous ne vaincrons les discours mensongers des médias qu'en luttant contre eux, en sonnant chez les gens à l'heure du JT, pas en croyant pouvoir les utiliser.

 

Quel programme économique et social ?

Il ne s'agit pas de promettre la lune ni de multiplier les promesses catégorielles, donc il faut commencer par la fiscalité, oser dire dès maintenant que nous sommes partisans d'un impôt sur le revenu beaucoup plus progressif, et d'un impôt sur les successions et donations très fortement progressif. Il faut chiffrer cela, en discuter partout dans les six mois qui viennent avant de conclure par un fascicule simple à défendre au porte à porte.

Il ne faut pas s'égarer dans des propositions démagogiques du type "pas d'écart de salaire supérieur à 20", qui ne peuvent que masquer le débat fiscal : l'important n'est pas de savoir si le PDG gagne 20 fois, 30 fois ou 17,5 fois plus que le smicard sur sa feuille de paie, mais ce qu'il lui reste après impôt.

Il faut au contraire débattre d'un barème progressif précis pour l'impôt sur le revenu. Il n'y a rien de monstrueux à proposer une tranche supérieure située entre 60 et 70%, à condition de 4

faire comprendre aux couches moyennes de la société que leur intérêt bien compris est de payer un peu plus d'impôt (soyons honnêtes d'abord avec nous-mêmes : quel couple d'enseignants titulaires, de salariés de la SNCF ou de retraités issus de ces catégories ne pourrait pas payer quelques centaines d'euros supplémentaires chaque année ?). Il n'y a rien de monstrueux à proposer un impôt sur les successions et donations avec une tranche supérieure située entre 80 et 90%, à condition qu'il y ait progressivité régulière du début à la fin du barème (sinon, par le jeux de l'héritage, des enfants des couches moyennes finiront par se retrouver riches et à se comporter en riches, avec une jolie petite morale : "il y a plus riche que moi").

Dire cela, c'est juste du keynésianisme pour temps de crise économique, c'est du marxisme très modéré. Mais ça permettrait de dire à la Droite : "d'accord, on supprime l'ISF! Mais on a trouvé mieux, qui ponctionne beaucoup plus vos partisans fortunés, et qui rapporte beaucoup plus à l'Etat."

Il faut continuer notre programme avec le logement et les transports collectifs, car c'est sur ces deux points que l'on peut concrètement et rapidement (dans la campagne électorale, d'abord, et dans la pratique, ensuite, en quelques années) relier les questions sociales, les questions énergétiques et écologiques, et la question du pouvoir d'achat. Il est facile de montrer que les politiques menées depuis trente ans par le PS et la Droite (concurrence entre communes périurbaines pour développer des zones pavillonnaires, défiscalisation profitant d'abord aux plus aisés…) conduisent tout à la fois au gaspillage énergétique (chauffage, seconde –voire troisième- automobile par foyer), aux pertes de temps, aux loyers exorbitants, et bien sûr à l'exclusion du logement ou au logement plus ou moins insalubre pour un nombre toujours croissant de jeunes.

Il est facile de montrer que l'on peut dans le même mouvement redensifier les centres villes (et les centres bourgs) plus ou moins délabrés, réduire les temps de trajet domicile-travail, réduire les dépenses de chauffage en construisant en priorité des petits logements collectifs à la fois bioclimatiques et sociaux, et mettre fin au gaspillage insensé de terres agricoles.

On ne pense pas ici principalement à Paris , ni à quelques dizaines de métropoles régionales, mais prioritairement à ce que l'on pourrait appeler "la France des sous-préfectures", soit plusieurs centaines de villes plus ou moins petites et leurs couronnes périurbaines : cela représente au bas mots vingt millions d'habitants, mais comme chacun n'en connaît qu'un petit nombre, personne n'y pense, alors que c'est là que se situe –mais dispersé, donc guère visible- la plus grande pauvreté et l'absence quasi-totale de transports collectifs, souvent réduits aux transports scolaires, même si le PS s'évertue à masquer cette carence en les faisant passer pour des lignes régulières ouvertes à tous.

Il va de soi qu'en construisant massivement ce type de logements socio-écolo au plus près (ou pas trop loin, selon les cas) des lieux de travail, et en développant des transports collectifs périurbains on peut réduire la facture de chauffage, les dépenses de transport (une voiture en moins dans un ménage, ou pas de voiture, ça fait économiser plusieurs centaines d'euros par mois), donc on améliore fortement et réellement le pouvoir d'achat, et d'abord celui des plus modestes.

C'est facile à expliquer, et ça remplace les slogans démagogiques sur l'augmentation massive de tous les minima sociaux ou le SMIC à 1600 euros nets. C'est d'autant plus facile à expliquer que ce sont bien ces deux vecteurs (logement social et transports collectifs) qui peuvent être très rapidement créateurs de dizaines de milliers d'emplois utiles, pérennes, non délocalisables par définition, et répartis sur tout le territoire. Ce serait d'une efficacité sociale tout autre que les "emplois –jeunes" que le PS veut remettre en place…juste en en changeant le nom. 5

C'est facile à expliquer, tout comme il est facile de débattre largement dans chaque localité de ce que cela implique, parce que c'est concret : où construire les logements ? Quelles lignes de transport mettre en place ? Comment modifier la loi SRU ? Quelles lois nouvelles faut-il éventuellement voter pour obliger les communes et structures intercommunales à mettre logement et transport en priorité absolue, quitte à leur imposer un moratoire de quelques années sur les "embellissement" des entrées de villes ou des centres bourgs ? Comment l'Etat doit-il éventuellement leur venir en aide pour "amorcer la pompe" (et ici on retrouve la nécessité d'augmenter les recettes fiscales) ? Comment former les nouveaux salariés du bâtiment et des transports collectifs (c'est peut-être le point le plus difficile à résoudre si l'on veut aller très vite dès l'automne 2012, mais il y a des solutions) ?

La suite de notre programme pourrait concerner la politique industrielle et énergétique. Sans développer ici, quelques pistes de réflexion :

Si on sort du nucléaire, en vingt ou trente ans, comment combiner économies d'énergies et énergies alternatives ? Qui fabrique quoi et où ? Utilise-t-on au maximum les possibilités marines de la Baie du Mont St Michel (car, c'est bien connu, tout le monde est pour les énergies nouvelles, mais peu de personnes les acceptent près de chez elles). Là encore, mieux vaut engager les débats publics tout de suite ? Etc.

Si on a compris que dans le même délai (épuisement de la ressource en pétrole et lutte contre l'effet de serre y obligent) il va falloir diviser par dix la circulation des automobiles, celle des gros camions, ainsi que leur nombre (et pas seulement faire un peu de covoiturage), alors il faut débattre avec les salariés de l'automobile et leurs sections syndicales de questions très concrètes : quelles usines doivent continuer à produire des voitures à court et moyen terme ? Lesquelles doivent au plus vite être reconverties en productrices de véhicules de transport collectif, sachant qu'il faut prévoir plusieurs types de véhicules différents pour les besoins urbains et périurbains ? Lesquelles devront produire autre chose (des panneaux solaires, des éoliennes, des turbines, etc, etc) ?

Ce type de réflexion –si on veut échapper à la domination du capital, on n'échappera pas à un minimum de planification impérative- peut paraître compliqué (car la division internationale du travail a séparé en de multiples segments à travers le monde des productions jadis nationales), mais c'est ça ou l'accumulation de promesses qu'on ne tiendra pas, et donc un boulevard de plus pour le FN sur le plan idéologique et politique, et une reprise durable du pouvoir par la Droite post- sarkozienne (Copé, etc).

Mieux vaut proposer aux salariés de l'automobile ce type de débats (ce n'est pas le PS qui le fera !) plutôt que de leur laisser comme seule perspective la lutte contre les prochains licenciements, ou le mirage de la voiture électrique, une impasse puisqu'elle implique encore plus de production électrique, et un pillage suivi d'épuisement rapide des ressources mondiales en lithium, assorti bien sûr d'une exploitation de la main d'oeuvre des pays producteurs.

Ce n'est pas un hasard si Sarkozy s'apprête à subventionner grassement (5000 euros d'aide!) les futures voitures électriques qui coûteront 20 000 ou 30 000 euros au minimum : elles ne seront achetées que par les gens aisés, et les bénéfices tomberont dans la poche de son copain Bolloré qui fabrique les batteries. L'inauguration de l'usine est d'ailleurs déjà prévue, en février 2012…

A essence, au gaz, à l'électricité ou avec toute autre motorisation, la voiture individuelle est une impasse totale, surtout si on a le bon sens de se placer à l'échelle du monde, dont la France ne représente qu'un centième en population. Mieux vaut explorer les solutions collectives, ça servira aux autres pays sans nullement nous desservir, bien au contraire. 

 

Le bras de fer avec l'U.E.

Il est inévitable. Certes, plusieurs mesures proposées ci-dessus et par le F de G ne sont pas incompatibles avec les règles actuelles de l'UE (construire des logements, développer les transports collectifs, économiser l'énergie et même augmenter les impôts), mais d'autres le sont en droit (planification économique, retour ou mise en propriété publique de secteurs-clés de l'économie…) ou en fait (fiscalité accrue sur les bénéfices des entreprises, taxation des marchandises entrant dans l'UE…). Depuis 2007 –et avec la complicité du PS- Sarkozy piétine le "non" clair et net de 2005 et impose le plus discrètement possible de nouvelles règles constitutionnelles qui, demain encore plus qu'hier (pensons à Jospin en 97) aboutissent à un "choix" simple : soit promettre aux électeurs monts et merveilles si "la Gauche" revient au pouvoir et s'excuser platement aussitôt arrivé en disant "nous on aurait bien voulu, mais les autres ne veulent pas", soit engager l'épreuve de force (faire du Thatcher, mais à l'envers sur le programme!), en ayant conscience des difficultés, mais aussi des atouts uniques de la France pour cette épreuve.

 

En ayant conscience des difficultés : imposer des objectifs de plein emploi à la BCE et à l'euro (dont il ne faut bien sûr pas sortir), rétablir un tarif extérieur commun (le Traité de Rome n'est pas aboli, il le prévoit) pour les marchandises entrant dans l'Union, sur des critères sociaux (scolarisation des enfants, protection sociale), écologiques (mesures contre l'effet de serre) et de taux de change (il faut compenser par la taxe aux frontières la sous-évaluation du $ et du yuan), ce n'est pas du protectionnisme injustifié, c'est un moyen d'obliger les pays extérieurs à négocier, mais nous n'aurons pas d'accord européen du jour au lendemain sur ces questions. De même pour mettre fin au dumping fiscal, en premier lieu pour l'impôt sur les bénéfices. De même pour une harmonisation sociale par le haut (critères de convergences à moyen et long terme pour le salaire minimum, en premier lieu –c'est bien pour cela qu'il faut rester dans l'euro-). Il est clair qu'il ne faut pas compter sur les prochaines élections européennes pour espérer passer d'un Parlement européen très à droite à un Parlement antilibéral. C'est plutôt l'épreuve de force que nous engagerons pendant des mois et des années, relayée par les mouvements sociaux et les partis progressistes dans d'autres pays qui pourra contraindre les autres Etats à évoluer.

 

En ayant conscience des atouts uniques de la France pour cette épreuve de force

: nous sommes un des six pays fondateurs, nous avons une place privilégiée à l'ONU, nous avons la force nucléaire (il ne s'agit pas d'envoyer des bombes sur nos voisins, mais de faire comprendre que nous pouvons contribuer à une sécurité commune en dehors de l'OTAN, ou Sarkozy nous a fait rentrer sans tambour ni trompettes), et, surtout, nous sommes au milieu de l'UE, et donc de la circulation des marchandises…et des touristes. Nous pouvons donc arrêter les camions et les autocars aux frontières et contrôler tous les chronotachygraphes (c'est légal!), interdire le survol du territoire par les compagnies "low-cost", négocier le trafic des TGV transeuropéens, etc.

Il faut anticiper dès maintenant tous les aspects possibles de cette épreuve de force, les mesures de rétorsion probables et la façon de leur répondre (vu l'interconnexion des entreprises et des productions au niveau européen et mondial, mieux vaut mobiliser les salariés de l'industrie sur ces risques, car c'est dans l'industrie que les problèmes seront complexes, pas dans les services ni dans l'agriculture). Souvenons-nous que jadis les Etats capitalistes ont cherché à asphyxier économiquement l'URSS, et plus tard la Chine…mais, qu'en même temps, des entreprises de ces mêmes pays ne refusaient pas le commerce avec ces "méchants communistes". Voilà ce qui sera possible et nécessaire si le F de G est suffisamment fort. Si le PS reste dominant à gauche, la question ne se posera pas davantage qu'en 97 : il s'inclinera sans même chercher à combattre, et se contentera de quelques petits changements de vocabulaire, assortis de réformettes à usage interne pour faire passer sa nouvelle soumission au capitalisme.

 

Des changements institutionnels sont impératifs.

En fait, il faut en finir avec la 5 ème République, il est temps de passer à la suivante, les raisons sont connues : il faut remettre à plat nos rapports avec les pays de l'UE, depuis vingt ans, par modifications constitutionnelles "pro européennes" successives, mais de moins en moins discrètes, on vide de tout contenu réel nos "textes fondateurs" (Déclaration de 1789, préambules de 1946 et de 1958, pourtant non abrogés) et notre libre-arbitre national. Quitte à devoir se mettre pour un temps "en congé de l'UE", mais sans en sortir, il nous faudrait élaborer, dans l'année qui suivrait une victoire, une nouvelle Constitution, moins présidentielle, moins "naïve" vis-à-vis de l'UE, garantissant l'indépendance de la Justice, mettant au clair l'organisation des collectivités territoriales…et décrétant très précisément dans son texte lui-même que dorénavant toutes les élections à tous les étages auront lieu à la proportionnelle intégrale. Le modèle allemand est probablement le meilleur en la matière, en dépit d'une apparence première un peu compliquée.

Ces questions constitutionnelles et de mode de scrutin sont au premier abord plus difficiles et moins attrayantes pour les citoyens que les questions économiques, écologiques et sociales, mais il faut pourtant expliquer que les"règles du jeu" dans une société sont décisives.

Comme en 2005, il faut expliquer que ce que le PS et l'UMP ont toujours tenté de faire passer pour "normal", voire "naturel", à savoir le scrutin majoritaire uninominal à deux tours, conduit forcément à une bipolarisation des partis, mais le plus souvent avec un parti hégémonique dans chaque camp. Et si Sarkozy pousse vers un scrutin majoritaire à un seul tour, c'est pour arriver, comme aux USA ou au Royaume-Uni, au bipartisme pur et simple. Le PS lui a simplement soufflé une petite hypocrisie : ajouter une (petite) "dose de proportionnelle". Idée géniale pour eux : celui des deux grands partis qui gagnera aura de toute façon la majorité absolue des élus à lui tout seul, et ces deux "grands" partis autoproclamés n'auront même plus besoin de perdre du temps à négocier des accords de second tour avec les "petits" partis, réduits encore plus qu'aujourd'hui au rôle d'intermittents du spectacle. Cela rendrait encore plus pervers le système actuel, qui donne aux "petits" partis de l'argent pour qu'ils survivent et entretiennent l'illusion du pluralisme le plus large, mais les prive de représentants élus en nombre suffisant pour qu'ils pèsent sur les choix publics.

Il faut expliquer clairement au peuple que la Proportionnelle, c'est tout ou rien. Elle ne se divise pas, elle ne se "dose" pas. Elle existe tout entière, ou pas du tout.

On peut aussi expliquer pourquoi le PS n'accepte la proportionnelle qu'à usage interne, en son propre sein et, jusqu'à preuve du contraire, à condition de pouvoir tricher !

Conclusion pratique, tant pour le PCF que pour le NPA : un accord avec le PS –et avec EE Les Verts-, ce n'est pas une question théologique. Ce n'est pas "on va négocier quelque chose de toute façon" (en fait, un petit groupe parlementaire, qui aidera le parti à survivre), et ce n'est pas "de toute façon, on ne va rien négocier"(et on va continuer notre démarche solitaire, mais en partie sur fonds publics). Le F de G doit envisager toute une gamme de solutions possibles, et le débat au sein d'un Front élargi doit aussi clarifier cette gamme. Il va de soi qu'un accord de gouvernement suppose d'être en accord sur un programme, une démarche vis-à-vis de l'UE et les changements institutionnels : on en est actuellement à des années lumière. Un accord de soutien sans participation gouvernementale pendant une législature, dans l'hypothèse où le PS arriverait en tête de la Gauche, suppose un engagement précis (et suivi d'effet dans les délais prévus, sinon il faudrait dénoncer l'accord) sur quatre ou cinq points essentiels : la retraite à 60 ans, deux ou trois mesures de notre programme économique, une 8

renégociation des traités européens, et la Proportionnelle. Un simple désistement de second tour ne saurait se faire sans obtenir en échange deux ou trois mesures essentielles pour le peuple et la démocratie. On ne peut pas se désister et appeler à voter uniquement pour obtenir trente députés. Si, face à un F de G au résultat trop modeste, le PS ne proposait rien d'essentiel, il ne faudrait pas négocier de désistement, et laisser la liberté de vote aux électeurs.

Pour éviter d'en arriver là, on revient à la case départ de ce texte : il faut élargir et approfondir le F de G, l'ouvrir à tous, et ne pas s'imaginer qu'il suffira d'appeler les sympathisants trois mois avant les élections pour réussir.

 

QUELLE DEMARCHE DES MAINTENANT ?

Le F de G ne peut se limiter, dès les semaines à venir, à être "contre" (contre la vie chère, contre la politique de la BCE, etc) car nous sommes trop perçus comme "protestataires", les médias en rajoutent une couche chaque semaine sur ce thème, jusqu'à essayer de nous amalgamer au FN…pour le plus grand bénéfice de celui-ci d'ailleurs.

 

Il faut d'urgence proposer un programme "pour", un programme pour une nouvelle organisation économique, sociale et politique, et aller le discuter au sein du peuple, pour l'améliorer d'ici à la fin de l'année 2011.

Il faut toutefois que ce programme évite le défaut majeur des programmes-catalogues de ces dernières décennies, avec 100 ou 125 mesures ou propositions, qui cherchent à faire plaisir à tous les "segments" de l'électorat, à toutes les" catégories" possibles, à tous les groupes de pression (en anglais : lobbies) influents, pour répondre –ou faire semblant- à tous les "problèmes" et "sujets de société" plus ou moins à la mode, car cela revient à considérer le peuple comme un agglomérat d'intérêts hétéroclites et à noyer les questions importantes dans un fatras de propositions ou les électeurs ne s'y retrouvent plus, attendu que tous les catalogues électoraux se ressemblent plus ou moins, et avec une ou deux lignes par point de catalogue, les clivages essentiels ne sont plus visibles.

Il faut donc que le programme soit limité à dix, douze ou quinze sujets essentiels, à traduire en autant de fascicules de quatre pages (moins, ça devient impossible de s'expliquer correctement; davantage, la majorité des gens ne liront pas).

Il faut que ces sujets ne traitent que de ce qui concerne l'avenir de l'Humanité, l'avenir du Peuple en France dans son ensemble, l'avenir des prolétaires (ouvriers et employés) en France et ailleurs, de façon à mettre en évidence les intérêts de classe et les divergences de valeurs des différents partis.

Par suite, en plus des sujets abordés dans ce texte ( retraites-et Sécu bien sûr-, fiscalité, logement, transport, emploi et pouvoir d'achat, U.E., représentation proportionnelle et nouvelle Constitution…), il faut développer des propositions sur :

-alimentation, agriculture et commerce (en France et dans le monde, en particulier en Afrique; il y a un éléphant du PS qui n'est plus à la tête du FMI, mais il y en a un autre, moins connu, qui est toujours à la tête de l'OMC.);

-services publics à restaurer ou à instaurer (santé –ça peut aussi bien sûr être traité avec la Sécu-, enseignement, petite enfance, Poste, eau potable et assainissement…)

- banques, épargne, contrôle des marchés financiers (ça touche aussi aux propositions sur l'UE et la fiscalité, mais, justement, l'intérêt de concentrer le programme sur un petit nombre de thèmes essentiels, c'est de montrer les relations qui existent entre eux);

- l'emploi est une résultante des propositions que nous pouvons développer sur tous les thèmes précédents : nous ne proposons pas des petits boulots précaires ou du travail pitoyable dans des centres d'appel, mais des emplois incontestablement utiles et durables. Il faut oser porter des jugements de valeur sur les emplois : une infirmière ou une aide-soignante à l'hôpital 9

public, c'est incontestablement plus utile qu'un "commercial" de France Télécom ou qu'un salarié qui bidouille des jeux vidéos.

C'est un tel programme, concentré sur les questions essentielles en les développant, qu'il faut aller porter et discuter là où se trouvent les ouvriers, employés et salariés des couches moyennes : sur leurs lieux de travail et à leurs domiciles, dans les HLM des petites villes autant que dans les grandes banlieues, et dans les bourgades pauvres davantage que dans les quartiers bo-bo. C'est dans un même mouvement que l'on pourra diffuser ce programme, l'améliorer, unifier et structurer un F de G qui ne se limite pas à un accord au sommet entre trois partis : un vieux qui a parfaitement le droit de vouloir continuer à vivre et à agir, mais qui devrait reconnaître qu'au regard de ses grosses erreurs de jugement des cinquante dernières années (en particulier depuis août 1965, si ma mémoire est bonne), il n'a pas le droit de prétendre à l'hégémonie au sein du mouvement populaire; un composite –le P de G- qui à le mérite de montrer à un partie de l'électorat PS et écologiste qu'il y a des choix réels à faire, mais qui n'aura pas vraiment d'utilité s'il se réduit à une équipe présidentielle; et un tout petit –la GU- qui peut faire le lien avec le NPA et la mouvance trotskyste, mais qui a déjà compris qu'il faut aller bien au-delà, en sortant des habituelles manoeuvres de tendances, courants et sous-courants qui caractérisent cette mouvance.

 

Toute démarche politique nouvelle devient forcément organisationnelle à un moment ou à un autre, sinon on avoue clairement qu'on en reste à un accord d'appareil . Il y a un an déjà l'idée avait été émise (j'ai souvenir d'un article de l'Huma) de créer "les amis du F de G", ou quelque chose d'approchant. L'idée d'une "amicale" avait déjà quelque chose d'assez insolite, voire presque méprisant, mais de toute façon elle a été très vite abandonnée.

Ce n'est pas une amicale qu'il faut créer (les "amis de l'Huma", est-ce que ça change beaucoup de choses ?), ni des comités de soutien pour diffuser des tracts préétablis deux mois avant le premier tour, mais des comités de circonscriptions avec des membres ayant des devoirs (payer une cotisation plus que symbolique, participer à la propagande) mais aussi des droits (participer aux débats sur la démarche politique et le programme, et voter pour en décider). C'est urgent, presque en retard déjà.

On est bien conscient que cela demande double travail aux militants qui sont déjà dans un des partis fondateurs, mais ils doivent être conscients qu'ils n'ont pas toute la légitimité politique à eux seuls. Depuis les années soixante, à gauche du PS, personne n'a eu tort sur tout en permanence, mais tous nous avons fait des erreurs, et parfois des grosses. Et, sur l'essentiel, nous avons tous échoué, sauf en 2005.

Les trois partis fondateurs vont se mettre d'accord sur un candidat à la Présidentielle très vite (ou alors, c'est à désespérer de tout !). Si c'est Mélenchon, qui a ses qualités et ses défauts comme tout un chacun, il faut qu'il soit tout de suite amené à mettre en avant les législatives autant que la Présidentielle, et les candidats aux législatives dès novembre ou décembre. Il ne faut pas qu'il se prenne pour Mitterrand, personnage machiavélique au passé douteux ou condamnable, qui a plongé la France et le "peuple de gauche" dans les impasses de la mondialisation libérale, ni pour Marchais, triste clown au passé également douteux –jusqu'à preuve du contraire-, qui est rentré dans les pièges de l'autre, et n'a jamais su en sortir. Il faut qu'il se prenne simplement pour lui-même, et pour l'un des représentants d'un projet à construire, tout en se présentant d'emblée comme candidat pour le second tour…

 

On en revient toujours à la nécessité de créer un mouvement politique de masse partout , de ne pas se limiter à un accord d'appareils et une campagne autour d'une personnalité, ce sur quoi tout le monde semble d'accord. Le but du présent texte est de donner quelques idées pour y arriver, même s'il peut paraître un peu provocateur ou agaçant par endroits.

 

Que les lecteurs veuillent bien aller au-delà de leurs éventuelles réactions épidermiques, et retenir toutes les idées utiles.

 

Plourin lès Morlaix, 28 mai 2011

Hervé Penven

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 10:19

A lire d'urgence, le tract de 4 pages de la campagne nationale contre la vie chère, cliquez ici avec votre souris:  link

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contre la vie chère

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 12:42

GROUPE DES ÉLUS COMMUNISTES

Interview de Gérard Lahellec, Vice-président en charge de la mobilité au Conseil régional de Bretagne par le magazine Bretagne Ile de France. 17 juin 2011

 

A propos du transport régional des voyageurs et du ferroviaire, où en sommes nous en Bretagne?

Gerard Lahellec: En effet, depuis la décentralisation du transport régional, la Région définit pour la Bretagne le niveau de service des trains et cars régionaux : la desserte, la tarification et les objectifs de qualité du service public. Pour l’année 2011, la subvention régionale versée à la SNCF pour l’exploitation du TER Bretagne sera de 84 Millions d’euros. Cette somme représente les deux tiers du coût du TER, le reste correspondant aux recettes : le voyageur paye en moyenne un tiers du coût réel de son trajet. 156,2 Millions d’euros sont consacrés aux transports terrestres par le Conseil régional dans son budget primitif 2011. L’exploitation correspond au service régional de transport de voyageurs, essentiellement le TER Bretagne ; le matériel à l’achat de nouveaux trains ; le volet infrastructures comprend la ligne à grande vitesse, la modernisation des voies ferrées en Bretagne et la rénovation des gares.

 En 2010, la fréquentation du TER a augmenté de 2 %, en nombre de voyages, ce qui porte la hausse à + 18 % depuis 2007, soit + 50% depuis le transfert à la Région de la compétence ferroviaire en 2002, portant aujourd'hui le nombre de voyages en moyenne à 30 000 par jour.

En outre, 100% du parc des trains a été remis à neuf tandis qu'un investissement de 200 Millions d’euros est actuellement en cours pour l'acquisition de nouveaux trains.

Enfin, fin 2010, BreizhGo.com est devenu le site d’information sur les transports publics en Bretagne. Il a pour ambition de simplifier et faciliter les déplacements en train, autocar, bus, métro, bateau ou à vélo, qu’ils soient quotidiens, professionnels ou de loisirs. L’utilisateur peut ainsi trouver les horaires pour son trajet de bout en bout, s’affranchissant des frontières entre les différents réseaux de transport et une information complète sur les services proposés.

 

Le rapport Grignon prévoit l'ouverture à la concurrence du transport régional des voyageurs ; quelles réflexions vous inspire cette disposition?

 

Gerard Lahellec : Tout d'abord, ce rapport Grignon n'intervient pas comme un orage dans un ciel serein; ce rapport intervient après un rapport de la cour des comptes de 2009 déclarant que les régions consacrent trop de moyens pour développer le service public, dans un contexte de réforme des collectivités mettant à mal les moyens financiers de celles-ci ; et à un moment où le commissaire européen aux transports préconise une obligation d'ouverture à la concurrence de tous les transports. Il est tout de même curieux que l'on puisse engager une telle mission sans y associer les régions de France qui exercent pourtant cette compétence et qui ont prouvé leur efficacité.

Ce rapport affirme que les régions, grâce à la concurrence, pourront obtenir un meilleur rapport qualité/prix pour leurs Transports Express Régionaux (TER). Mais cette affirmation ne s'appuie sur aucun constat objectif, bien au contraire! En effet, il n'est pas difficile de prouver que toutes les ouvertures au marché et à la concurrence ont eu pour effet d'augmenter les prix. Ainsi, par exemple, dans la perspective de l'ouverture à la concurrence, la SNCF vient de créer une sorte de filiale chargée de moderniser et de gérer les gares; mais cette filiale, lorsqu'elle co-finance avec des collectivités la modernisation des gares, rémunère le capital qu'elle engage à 9% ! Et pour obtenir une telle rémunération du capital qu'elle engage, elle augmente le coût des prestations en gare en augmentant le prix des prestations de service public comme le prix du passage des trains en gare ou encore le prix de l'utilisation des espaces mis à disposition. C'est la preuve que l'ouverture au marché et à la concurrence a pour effet d'augmenter les prix en faisant payer les prestations de service public. Dans ce cas précis, l'argent collecté sur les prestations de service public est utilisé pour rémunérer le capital et non pour développer le service!

Si on se réfère à ce qui s'est passé pour le fret ferroviaire, les choses sont encore plus claires!

Avec l'ouverture à la concurrence du fret, on nous avait promis un développement inédit de la circulation de trains de marchandises ! Le résultat est là, désastreux! Les opérateurs privés, après avoir organisé la concurrence sur les segments les plus rentables, ont dû renoncer, non sans avoir entre temps fragilisé la SNCF qui désormais concentre ses ambitions sur la captation des marchés les plus rentables, avec pour conséquence des abandons et des gâchis en tous genres.

On observera d'emblée que les motivations et les postulats pour l'ouverture à la concurrence varient entre «recherche d'une amélioration» et «obligation de se soumettre à la concurrence».

Il est pour le moins troublant de constater que le rapport fasse totalement l'impasse sur l'analyse des conditions dans lesquelles le transport régional des voyageurs en France s'est considérablement amélioré. Il fait aussi l'impasse sur l'ensemble des optimisations obtenues, notamment dans le cadre de la négociation des conventions. Enfin, il est étonnant que l'on puisse méconnaître à ce point la qualité de l'expertise acquise par les Régions et les bons résultats obtenus du fait de celle-ci !

On observera aussi que le journal «Les Echos» du 24 février relate, par une «fuite» organisée, que la SNCF reconnaît un manque de compétitivité de 30% par rapport à ses concurrents européens. Mais les «fuites» organisées de ce document interne sont destinées à provoquer le débat pour obliger les syndicats à venir à la table de discussions proposée par la SNCF sur le thème : ou libéralisme sauvage et les cheminots perdent tout ou nous forgeons ensemble une convention collective mais il faut accepter des sacrifices. C'est donc le statut social des cheminots qui est aussi dans le collimateur; Si les pouvoirs publics actuels veulent étendre le champ d'application des garanties collectives applicables à l'opérateur historique, ils le peuvent, mais ce n'est pas la volonté politique qui préside aux choix actuels et pourtant, en Bretagne comme dans les autres régions de France, la démonstration est faite que l'ambition publique est un gage de réussite économique et de développement durable et solidaire des territoires.

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 09:54

Une manifestation unitaire de 18000 cheminots à l'appel de la CGT, de l'UNSA, de Sud-Rail et de la CGT a protesté le jeudi 16 juin contre les politiques de libéralisation du fret ferroviaire, d'ouverture à la concurrence du transport régional de voyageur, la suppression des emplois et de précarisation des statuts à la SNCF. Nathalie Kosciusko-Morizet, selon Ouest France de ce vendredi 17 juin, avait mis le feu en poudre en déclarant (comme si l'évolution des statuts des employés de la SNCF vers le droit privé impliquant flexibilité, exigence de rendement accrues et rémunération différenciée par primes liées à des contrats d'objectifs n'était pas déjà une réalité) que la SNCF ne pourrait pas « faire durablement l'économie de l'adaptation à de nouvelles organisations du travail ». Sous-entendu: les organisations de travail que promeut l'exigence d'auto-financement d'une entreprise à capitaux majoritairement étatiques ou, pire encore, l'exigence de rentabilité pour les actionnaires du fait de l'ouverture du capital de la SNCF.

 

Il nous faut rappeler que la suppression du monopole de la SNCF pour le transport de marchandises et de voyageurs dont le principe a été accepté par Jospin et Chirac au sommet européen de Barcelone en 2001, associé à la politique systématique de désinvestissement de l'État actionnaire dans l'emploi et les équipements non immédiatement rentables ou au service de l'économie mondialisée, heureusement souvent contrebalancée par le volontarisme des régions pour maintenir ou créer des réseaux de transports régionaux de qualité, ont pour conséquences de fragiliser considérablement les capacités de la SNCF de répondre aux défis environnementaux et sociaux immenses auxquels le transport ferré pourrait être confronté dans les années à venir.

 

Au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la loi Grenelle, dans un geste fort pour lutter contre les dérèglements climatiques, affichait la volonté de réduire de 20% d'ici 2020 les gaz à effet de serre émis par l'ensemble des transports et Nicolas Sarkozy s'engageait à faire évoluer de 14% à 25% la part du fret non routier en 15 ans. La mise en œuvre de ces annonces impliquait d'intensifier le trafic des « wagons isolés », soit des trains incomplets transportant des marchandises en alternative et connexion avec le routier. Or, rappelle André Chassaigne dans son essai Pour une terre commune, « ce type de transport qui représente actuellement 43% du fret SNCF est responsable de 75% des pertes financières de l'entreprise: un contresens absolu pour les chantres de la concurrence libre et non faussée! La décision est donc tombée: la SNCF décide d'abandonner progressivement ce type de transport, avec, à la clé, la fermeture de 500 gares et la suppression des dessertes qui y sont attachées ». Or, rappelle André Chassaigne, « selon l'étude « Carbone 4 », commandée par la SNCF, cet abandon du fret de proximité va provoquer un rejet supplémentaire de 300000 tonnes équivalent CO2 chaque année... En exigeant de la SNCF qu'elle privilégie la rentabilité des grands sillons et des trains complets au détriment du trafic diffus des marchandises, le gouvernement fait un choix désastreux pour la planète et la vie des territoires ».

 

Tout est dit: on ne peut pas à la fois imposer des exigences de rentabilité à court terme toujours plus grande à la SNCF tandis qu'on les rend à la fois plus impératives et moins aisées à mettre en œuvre en la soumettant à la concurrence d'opérateurs privés, tout en lui demandant, en tant que service public, de remplir une mission d'intérêt général. En quoi celle-ci consisterait t-elle? Elle impliquerait d'offrir des conditions de travail, de formation et de rémunération exemplaires à ses employés, à donner la priorité à l'usage du train et à la mobilité des catégories moyennes et populaires par des tarifs peu élevés accessibles à toutes les catégories sociales pour servir d'alternative à la voiture polluante et de plus en plus chère après le renchérissement des carburants, et enfin à développer une politique de transport des marchandises ambitieuse pour réduire les émissions de CO2.

 

Si les trains régionaux attirent de plus en plus de voyageurs, c'est qu'il y a de forts investissements de la collectivité dans ce domaine, ici des conseils régionaux qui subventionnent largement ce mode de transport pour des régions écologiques (limiter le « tout routier ») et sociales (liées aux besoins des travailleurs et aux conditions d'accès à l'emploi).

 

Selon un article du Télégramme du mardi 12 avril 2011 que m'a transmis Jean Dréan, la Bretagne est ainsi championne toutes catégories, grâce au volontarisme de Gérard Lahellec (vice-président du Conseil Régional chargé des transports) et des communistes, pour le transport collectif de voyageur régional par car et train TER: augmentation du nombre de voyageurs de 50% en 8 ans liée à l'augmentation du carburant, à l'accroissement des cadences des trains de proximité permettant la liaison logement-travail, à la rénovation ou au remplacement des rames, de plus en plus confortables. L'usager ne paie que le tiers du coût du billet, le reste étant pris en charge par la région. Ce renouveau du transport public régional est un des succès de la décentralisation et montre que le transport ferré est un service public essentiel qui ne peut pas pour remplir cette fonction d'intérêt général se passer d'investissement de la collectivité financés par des impôts solidaires et redistributifs: ainsi au budget 2011, le conseil régional de Bretagne a inscrit 156 millions d'euros au chapitre ferroviaire et la programmation 2007-2013 prévoit 1,1 milliard d'euros.

 

En France, le développement de l'activité de fret ferroviaire est fragilisé par plusieurs facteurs:

 

a) Le renoncement par Jean-Louis Borloo de créer une « éco-taxe poids lourds » et l'acceptation que des sous-traitants étrangers pratiquant un dumping social en employant des routiers étrangers à moindre coût travaillent pour des groupes français. L'application de cette éco-taxe sur les poids lourds, comme le rappelle André Chassaigne, « permettrait pourtant d'internationaliser une partie des coûts que ne supporte pas actuellement le mode routier (infrastructures, nuisances, accidentologie, pollution...). Elle permettrait de créer des contraintes économiques sur les grands groupes commerciaux pour aller véritablement vers une complémentarité rail-route, voire vers un renouveau du transport fluvial.

 

b) L'ouverture du transport des marchandises (date d'entrée en vigueur au niveau national et international: 2006) à la concurrence qui limite les possibilités d'investissement de la filiale de la SNCF, Novatrans, et dégrade la qualité du service rendu, les opérateurs privés sacrifiant les savoir-faire et les effectifs des personnels aux objectifs de rentabilité. Le 9 avril dernier annonce la CGT cheminot dans un communiqué de presse transmis par Jean, Dréan, un train de marchandises a ainsi déraillé dans les Landes, entraînant des retards sur le réseau ferré national (TER et TGV). Cet incident incombe à la compagnie ferroviaire privée Euro Cargo Rail (ECR) qui circule sur le réseau national depuis l'ouverture du transport ferroviaire à la concurrence et s'explique par les économies en personnels, formation, et les exigences de productivité propres à une entreprise privée prenant le pas sur les impératifs de prudence et de sécurité. Cette ouverture à la concurrence, en diminuant les tarifs proposés, les recettes et les capacités d'investissement, atteint aussi la qualité du service rendu chez Novatrans. Dans un cadre européen, pour respecter le sacro-saint dogme de la concurrence libre et non faussée, l'État français s'est de plus engagé en 2006 à ne pas attribuer d'aide publique à l'activité fret de la filiale de la SNCF pendant 10 ans. Ou comment la mettre en difficulté face à ses concurrents.

 

Sur le plan local, on peut ainsi regretter que la puissante coopérative agricole Sica de St Pol de Léon se soit positionnée sur la privatisation des activités de fret ferroviaire en créant en associant à des capitaux allemands le nouvel opérateur breton de transport de marchandises Combiwest travaillant avec Euro Cargo Rail (ECR) plutôt qu'avec la filiale rail-route de la SNCF Novatrans. Combiwest prévoit une liaison entre Saint-Martin des Champs et Rungis en 2012 et dans le cadre de ce projet ambitieux d'import-export, la Sica a prévu de créer un nouveau gigantesque entrepôt sur la commune de Plougoulm, à partir duquel seront acheminés par camion les produits jusqu'à Saint Martin des Champs, sans envisager pour des raisons écologiques et de réduction des nuisances dues au trafic routier de donner une seconde jeunesse au fret de marchandise sur la voie de chemin de fer Roscoff-Morlaix en encourageant si besoin les pouvoirs publics à restaurer le pont assez vétuste passant sur la Penzé. Alors qu'il y a plusieurs années, on avait délaissé, faute de volonté politique de soutenir le transport ferroviaire de marchandise, l'entrepôt visant à assurer le ferroutage créé par la SNCF à St Martin des Champs, c'est maintenant le secteur privé qui récolte les profits du renouveau de cette activité. Ce n'est pas acceptable.

 

Comme l'écrit Patrice Bessac, responsable du Projet du PCF, dans l'éditorial de la Revue du Projet de mars 2011, intitulée « Ecolo-communiste sans complexe », « le soutien de personnalités comme Daniel Cohn-Bendit aux politiques libérales de l'Union européenne a eu comme conséquence que l'Europe a régressé sur le fret ferroviaire... Pas stagné, non, régressé: il y a plus de camions sur les routes aujourd'hui que sur les rails par rapport aux 20 dernières années. De la même manière, l'acceptation du dogme de la régulation par le marché de tous les domaines de l'économie a eu comme effet une explosion du transport des marcha ndises, de leur production segmentée et au final un impact écologique désastreux ». Ainsi, en de 1990 à 2010, la route est passée de 58% à 80% du volume fret transporté et le rail de 26% à 12%...

 

Être un écologiste conséquent aujourd'hui en France, c'est adhérer aux principes réaffirmés avec force dans le Programme populaire et partagé du Front de Gauche

1) S'affranchir du Traité de Lisbonne qui résume et durcit dans un sens libéral les traités européens antérieurs et chercher à renégocier, sur la base de l'électrochoc de notre sortie du traité refusé par les peuples hollandais, irlandais, français, un traité qui reconnaîtra le droit aux États, y compris dans un cadre coopératif européen, de garder des monopoles et des possibilités d'aides publiques pour leurs services publics de transports. 2) S'affranchir du Traité de Lisbonne et des politiques de libéralisation menées au niveau européen depuis 25 ans, c'est aussi rendre possible une relocalisation de l'économie (prelèvements fiscaux sur les réimportations de productions délocalisées, taxe kilométrique sur les transports de marchandises évitables, objectifs que les camions arrivant dans notre pays par les frontières belges et espagnoles passent sur des trains) pour diminuer les émissions de CO2 et les transports superflus et polluants. 3) Nous prévoyons aussi dans ce Programme partagé pour 2012 issu d'un accord entre les organisations du Front de Gauche (Parti communiste, Parti de Gauche, Gauche Unitaire) et d'une co-élaboration avec les citoyens d'abroger les lois de libéralisation du rail et d'engager un processus de désendettement du système ferroviaire tout en favorisant le ferroutage, en développant le transport ferroviaire, fluvial, et le transport maritime côtier. Pour inciter les voyageurs à prendre le train, il faudra prévoir une baisse des tarifs financée par la collectivité (et le doublement du Versement Transport des entreprises pour ce qui est des transports professionnels) et fixer un tarif voyageur unique au kilomètre. Nous inscrirons aussi dans la loi l'encouragement au wagon isolé (messagerie ferroviaire) comme un service d'intérêt général, éligible à des subventions publiques.

 

Le journal de la CGT Cheminots, La tribune des Cheminots, rappelle en ce mois de juin 2011 les conséquences désastreuses de la libéralisation du trafic ferroviaire: « La tarification élevée, la dégradation de la sécurité, les suppressions massives d'emplois et la chaîne de sécurité fragilisée sont les caractéristiques principales de l'ouverture totale au privé. Ceci a des conséquences pour les cheminots: précarisation de l'emploi, externalisation d'activités, remise en question des conditions de travail, demande de plus de flexibilité, attaques contre les systèmes de protection sociale, les statuts, les conventions collectives ».

 

Ismaël Dupont.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:31

La conférence du député de Paris et dirigeant EELV Yves Cochet il y a deux semaines à Morlaix a permis de mettre en avant un certain nombre de réalités qui doivent nous interroger. L'énergie est la base même de l'économie, de toute forme de production et de consommation. Or, 84% de l'énergie produite dans le monde provient des énergies fossiles (charbon: 23%, pétrole: 37%, gaz naturel: 21%), énergies qui font l'objet d'une demande mondiale de plus en plus forte depuis les années 50 alors que l'on sait que leurs stocks et leur productions commencent à décliner de manière irréversible (il nous resterait 45 ans de pétrole, 60 ans de gaz naturel, 130 de charbon à extraction économiquement soutenable selon André Chassaigne dans Pour une terre commune). On assiste donc « la fin de l'énergie abondante, facile et bon marché » selon Yves Cochet. Si l'on peut dans une certaine mesure s'en féliciter car les énergies fossiles, quand on les brûle, produisent des gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique, cet épuisement des ressources énergétiques traditionnelles n'est pas assez anticipé et risque d'entraîner avec lui des graves récessions économiques, des inégalités grandissantes dans l'accès aux énergies nécessaires à la vie courante, une multiplication des conflits internationaux pour le contrôle des stocks disponibles de part le monde. Une réduction immédiate de notre consommation d'énergie fossile serait souhaitable pour limiter l'élévation du niveau de la mer et les perturbations météorologiques liées au réchauffement climatique, phénomènes qui risquent d'avoir des répercussions dramatiques sur les conditions de pays de beaucoup de peuples du sud, et de créer de multiples inondations, sécheresses, famines, migrations, conflits armés. Néanmoins, les molécules de metane et de gaz carbonique émises dans l'atmosphère durent longtemps: il y a une inertie du changement climatique qui fait que les efforts que nous pouvons faire aujourd'hui pour réduire notre consommation d'énergie pour utiliser des énergies qui ne produisent pas de gaz à effet de serre n'auront pas des effets qui se feront sentir tout de suite.

Pour Yves Cochet, le nucléaire, qui ne représente que 6% de la consommation énergétique mondiale, ne saurait être considéré comme une énergie alternative aux énergies fossiles polluantes et en voie d'extinction dans la mesure où les stocks d'uranium ne sont pas eux-mêmes illimités et où il s'agit d'une énergie dangereuse, qui produit des déchets hautement radioactifs pendants des milliers d'années, et de surcroît d'une énergie extrêmement coûteuse quand on prend en compte le problème du renouvellement du parc nucléaire ( selon Yves Cochet, le ministère de l'industrie, Areva et EDF ont prévu d'investir entre 6 et 7 milliards d'euros pour construire 22 EPR entre 2015 et 2030) et du démantèlement des centrales nucléaire hors d'usage.

A l'heure actuelle, en France, le nucléaire avec plus de 58 réacteurs, fournit environ 77% de l'électricité (contre 29% en Allemagne, 27% au Royaume-Uni, 22% aux USA en 2000). Le reste est produit pour moitié par l'hydroélectricité, pour moitié par des centrales thermiques à gaz ou à fioul comme celle de Cordemais en Loire-Atlantique où celle que l'on veut installer à Guipavas aujourd'hui. L'énergie renouvelable (éolienne, photovoltaïque, biomasse, géothermie) ne représente actuellement qu'à peine 1% de l'énergie produite dans le monde.

 

Une fois posées ces quelques données chiffrées qui donnent des repères, quels objectifs peut-on se donner en matière énergétique et comment parvenir à les mettre en œuvre?

 

Le premier objectif serait d'encourager des modes de vie plus durables, moins gaspilleurs d'énergie et de ressources, moins polluants, sans pour autant négliger la satisfaction des besoins sociaux véritables, ni consentir à un renchérissement rapide et brutal des énergies (gaz, électricité, pétrole, énergies ou sources d'énergies dont la hausse des prix aura fatalement des répercussions sur le pouvoir d'achat des familles et l'augmentation des coûts des biens de première nécessité) ou à des fiscalités écologiques incitatives dont les classes populaires seraient les premières victimes. La sobriété énergétique est un objectif incontestable mais il ne doit pas être poursuivi sans prise en compte des besoins immédiats des classes moyennes et populaires, en pénalisant des modes de logement, de consommation, de transport qu'elles ont subis du fait de leur niveau de vie plutôt qu'elles ne les ont choisis. Par exemple, les familles qui pour pouvoir se loger dans le parc locatif ou accéder à la propriété ont été contraintes de s'installer à 40 ou 50 km des villes d'importance où les adultes travaillent ne doivent pas supporter une fiscalité écologique du type de la taxe carbone, dont les industriels seraient exemptés, en plus du renchérissement des carburants. Si les catégories populaires ont tendance à vivre dans des logements mal isolés, peu économes en énergie, l'État, par l'impôt, doit entreprendre des vastes plans de remises aux normes de ces logements et de financement de modes de chauffage plus économiques économiquement et écologiquement... Mieux encore, il faut tendre vers la fin de l'habitat résidentiel en zone péri-urbaine qui mord sur les surfaces agricoles cultivables, les espaces verts, et tend à rendre obligatoire l'usage d'une ou de deux  voitures et aller, autant que possible, vers la construction de logements collectifs à haute qualité environnementale.  Il en ressortira un bénéfice pour l'ensemble de la société et un gain de pouvoir d'achat pour les locataires et propriétaires concernés. En revanche, on peut s'interroger sur la légitimité de la multiplication des déductions fiscales pour mieux isoler les maisons, améliorer l'efficacité des modes de chauffage, investir dans les énergies renouvelables, quand elles concernent des familles à l'aise financièrement, propriétaires de leur logement, qui bénéficient ainsi d'un effet d'aubaine leur permettant de dépenser moins sur le long terme pour l'accès à l'énergie tout en échappant partiellement à l'impôt sur le revenu progressif. L'objectif d'efficacité écologique et l'objectif de justice sociale peuvent entrer ici dans une certaine forme de contradiction quand le soutien public à la transformation des modes de consommation énergétique est universel et non dépendant des revenus.

 

La consommation d'énergie en France se partage à part égale selon Yves Cochet entre le secteur industriel (150 milliards de KWH), le secteur tertiaire (150 milliards de KWH), et le secteur habitat (150 milliards de KWH).

Certains écologistes pourraient avoir la tentation de se féliciter de la désindustrialisation de la France en y voyant un moyen de diminuer la pollution localement et de rendre possible une sortie rapide du nucléaire par une baisse de la consommation énergétique de l'industrie. En même temps, même s'il m'apparaît évident que ce capitalisme mondialisé qui multiplie les besoins artificiels, propose aux populations des pays développés un désir de consommation toujours plus forte, malgré la précarité et la stagnation des salaires, et grâce à l'omniprésence de la publicité, aux délocalisations et à l'exploitation par les multinationales des travailleurs des pays en voie de développement, est une impasse qui détruit la nature, le lien social, aliène les individus, et s'il faut donc envisager une forme de décroissance, de plus grande sobriété dans nos modes de vie occidentaux, on ne peut pas non plus être un écologiste conséquent et s'accommoder de la délocalisation des activités industrielles, de la délocalisation de la production énergétique ou du stockage et recyclage des déchets industriels ou énergétiques.

 

De manière générale, il nous faut nous arranger pour diminuer nos besoins d'énergie en gaspillant moins, en innovant technologiquement pour avoir des moteurs, des machines et bâtiments plus économes et performants, tout en relocalisant à chaque fois que c'est possible nos activités économiques afin d'atteindre une certaine auto-suffisance dans un esprit de lutte pour l'emploi et contre les délocalisations (qui augmentent les moyens de pression du capital sur le travail) et de réduction de la pollution liée aux multiples transports nécessaires pour la production des marchandises à l'ère de la division internationale du travail et de la mise en concurrence des salariés au niveau mondial. C'est valable aussi pour l'agriculture, qu'il faut sortir de l'OMC et relocaliser tout en garantissant des prix rémunérateurs aux agriculteurs afin de revenir à une agriculture durable, à taille humaine, de qualité, et de limiter les émissions de gaz à effet de serre liées aux importations et exportations, à la production et au transport des intrants chimiques.

 

Relocaliser l'activité productive exige de la production d'énergie. C'est en particulier pourquoi il me paraît difficile de sortir à court terme (par exemple, en 20 ans) du nucléaire, dont nous sommes actuellement bien plus dépendants que les Allemands, et qui a le mérite de produire de l'électricité peu émettrice de CO2 (or, nous nous sommes engagés à réduire les émissions de 80% d'ici 2050) dans un contexte où les énergies fossiles sont de plus plus rares, chères et nous rendent bien plus dépendants économiquement et stratégiquement des pays producteurs (Russie, monde arabe, Amérique du Nord et Amérique Latine). En même temps, il est indéniable que le nucléaire fait peser un risque impossible à abolir tout à fait de catastrophe mortifère sur nos sociétés et crée des déchets hautement toxiques pendant des centaines de milliers d'années dont on ne sait que faire: il s'appuie sur l'uranium, un minerais du sous-sol, que nous ne pourrons extraire pour des coûts soutenables économiquement que pendant quelques décennies (selon le hors série « Science et vie » de juin 2008, cité par André Chassaigne dans son essai, on ne disposerait que de 30 années de réserves d'uranium récupérables en dessous de 80 dollars le kilo). Le nucléaire n'est donc pas non plus réellement une énergie d'avenir et, de la même manière qu'il m'apparaît souhaitable de fermer les centrales vétustes en laissant fonctionner les autres pendant quelques dizaines d'années encore, il ne m'apparaît pas raisonnable d'investir autant d'argent dans le renouvellement du parc nucléaire français avec la construction de réacteur EPR de nouvelles générations alors qu'on pourrait investir dans la recherche, l'expérimentation, et l'incitation publique au développement des énergies renouvelables: éolienne, photovoltaïque, hydraulique, biomasse, géothermie. Ces sources d'énergie qui sont moins productives et qui ne sont pas malheureusement pas non plus sans nuisance ni effets pervers (pollution visuelle, sonore, chimique, perturbations pour la faune...etc) peuvent permettre la mise en place de bâtiments industriels et agricoles et de logements produisant leur propre énergie: elles auront néanmoins de la peine à se substituer complètement à l'énergie fossile et au nucléaire s'il l'on entreprend pas dès aujourd'hui des efforts planifiés considérables de réduction de la consommation d'énergie dans l'habitat, les transports, l'industrie, les équipements publics et privés.

 

Mais ne soyons pas naïfs. A l'échelle mondiale, des réponses aux défis sociaux de l'augmentation de la population, l'accès de tous à une alimentation correcte, à l'eau potable, à l'électricité, à des biens de consommation dépassant le strict nécessaire indispensables à une vie confortable, se pensent difficilement sans développer une capacité à continuer à produire de l'énergie et à produire tout court, dans les domaines agricoles et industriels. Mais si les Chinois, les Indiens, et d'autres peuples en voie d'expansion économique, sont conscients des menaces climatiques, énergétiques et environnementales en général que font peser sur la planète les modes d'existence des sociétés développées actuelles, ils ne se priveront pas par esprit de sacrifice héroïque de tous les bénéfices de la croissance économique, en tout cas pas avant que les occidentaux ne donnent l'exemple à s'assujettissant eux-mêmes à des contraintes véritables pour revenir à des modes de vie plus durables et surtout partageables. En 2008, disait Yves Cochet, les Chinois, 20 fois plus nombreux que les Français, avaient autant de voitures qu'eux: on peut imaginer qu'ils ne pourront jamais en avoir autant que nous du fait des contraintes écologiques et de la raréfaction des énergies, mais cela nous montre l'impossibilité à universaliser notre mode de vie occidental, et donc son caractère aberrant et profondément inégalitaire.

 

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas le libéralisme et le marché qui vont nous permettre de polluer moins et d'adopter des modes de production et de consommation plus soutenables sur le long terme. D'abord parce que la recherche et l'expérimentation pour promouvoir des modes de production et de consommation plus écologiques n'est pas forcément immédiatement rentable et qu'elle a besoin d'investissement public, donc de ponction fiscale sur le capital. Ensuite parce que le libre-échange accentue les transports de marchandises et aligne naturellement les normes écologiques vers le bas sans régulation internationale contraignante. Enfin, parce qu'on ne peut attendre notre salut des « technologies vertes » dont les effets sont neutralisés quand elles engendrent ou s'accompagnent d'une plus grande consommation (par exemple la chute de la consommation moyenne des voitures de 37% en 30 ans en France s'associe à un doublement du parc automobile et d'un usage accru...) et qui produisent parfois, quand elles sont développées par le secteur public sous les seules auspices des exigences de rentabilité, des effets pervers terribles sur l'environnement et la qualité de vie des populations (ex. agrocarburants qu'on produit en masse en Amérique et en Indonésie en dévastant la forêt primaire, l'agriculture vivrière, en provoquant un renchérissement des denrées alimentaires de base augmentant la malnutrition dans le monde). L'ouverture à la concurrence des services publics de production et de distribution d'électricité (loi NOME), ou des services publics de transport, dans la mesure où elle les transforme en entreprises à capitaux publics fonctionnant dans un contexte concurrentiel comme des entreprises privés, ne favorise pas non plus la prise en compte prioritaire des besoins sociaux de la majorité des usagers, des impératifs de sécurité et des exigences écologiques. La SNCF s'est vue progressivement dépourvue des moyens de développer les transports en commun de voyageurs à bon marché en alternative aux modes de transports individuels comme des moyens de développer le fret ferroviaire, moins polluant que le tout camion. C'est inacceptable. De la même manière, EDF perd de l'argent aujourd'hui en devant vendre de l'électricité à bas prix à des opérateurs privés de distribution d'électricité qui la revendent plus cher, au détriment de sa capacité d'investissement, du pouvoir d'achat des usagers du service public, au détriment de la sécurité. Sa politique d'acquisition d'autres groupes à l'étranger n'est pas pour rien non plus dans le détournement de ses anciennes missions de service public... Que dire de la possibilité bientôt de confier à des entreprises privées la construction et la gestion des centrales nucléaires, ou de la tendance de plus en plus affirmée d'EDF, gérée comme une entreprise privée par l'ami de Sarkozy et compagnon de table du Fouquet's, Henri Proglio, d'employer des intérimaires sur les tâches les plus délicates et dangereuses en centrale nucléaire...

 

Ismaël Dupont.

 

 

 

 

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 08:50

 

Les poursuites dont Dominique Strauss-Kahn est l’objet aux USA, extrêmement graves si les faits sont avérés, ont relancé le grand bal des supputations sondagères en France. Avec comme seule préoccupation : savoir à qui va profiter le potentiel électoral dont il était crédité.

 

Comme à l’accoutumée, le questionnement porte uniquement sur les candidat(e)s. « A qui va votre préférence ? » - « A qui faites-vous le plus confiance ? » - « Pour qui envisagez-vous de voter ? » …

 

Les débats et les « réflexions » dans les médias écrits ou audio-visuels sont du même tonneau. A aucun moment les contenus, les programmes, leur adéquation ou non avec les conditions de vie de la population, ses attentes, ses exigences ne sont mis en discussion. Seule compte la STRATEGIE ( autre façon de nommer l’approche strictement politicienne ).

 

En même temps la promotion de Marine Le Pen et du Front National continue. Avec à la fois la banalisation d’un mouvement qui serait devenu « respectable », « républicain » et son utilisation comme épouvantail et repoussoir pour renforcer le « vote utile » et le bipartisme.

 

C’est dans ce contexte qu’il faut examiner « l’information ?» parue le 18 mai dans Le Figaro. Sous la plume de Sophie de Ravinel, on y lit que « la crise liée à l’affaire DSK, suivie d’un possible affaiblissement du PS, provoque tout de même une certaine inquiétude au PCF. Au point d’envisager possible un soutien du Front de Gauche au candidat socialiste dès le 1er tour ».

 

Attribuées à Lydie Benoist, responsable des élections au PCF, on trouve, entre guillemets, les phrases suivantes qu’elle a formellement démenties :

Elle est convaincue « que le Front de Gauche ira u 1er tour avec un programme »

Mais « s’il était annoncé assez fort, avec évidence dans les sondages, que la gauche ne devait pas passer au second tour, nous prendrions nos responsabilités »

Tout doit être envisagé pour bloquer Marine Le Pen et éviter un autre 21 avril.

Comme quoi certains ne reculent devant rien !!

 

Tout cela appelle quelques remarques :

1 - Ce qu’attendent les françaises et les Français c’est des propositions pour changer leur vie, pour briser la dictature de l’argent, pour ouvrir le chemin de l’avenir et non des manœuvres politiciennes de reprise du pouvoir.

C’est ce que le Front de Gauche a mis en chantier dans l’élaboration d’un programme populaire partagé dont le peuple sera co-auteur.

 

2 –L’échec de 2002 n’est pas dû au nombre de candidats de Gauche mais à l’inadéquation des politiques menées et des propositions avec les attentes et les exigences du peuple … Ce qui est encore le cas du programme socialiste aujourd’hui malgré un langage « gauchi » qui ne suffit pas à masquer la timidité des propositions.

 

 

3 – Dans ces conditions, sauf à se résigner à un bipartisme qui sonnerait le glas de toute transformation sociale réelle, il n’est pas possible de s’aligner au 1er tour derrière une candidature sociale-démocrate.

 

4 – Outre que ce ralliement n’aurait à l’évidence aucun fondement politique il aurait pour effet immédiat d’enlever au Front de Gauche toute crédibilité et de ruiner tout ce que nous avons entrepris de construire et qui a commencé à porter ses fruits lors des récents rendez-vous électoraux.

 

5 – Qu’il y ait dans nos rangs des partisans de l’allégeance au P.S., c’est leur droit.

Mais la majorité du parti n’a ce point de vue ni dans les instances de direction, ni à la base. D’ailleurs, lors de la dernière Assemblée Générale départementale, aucun participant n’a fait cette proposition. L’orientation, très majoritaire des communistes est d’élaborer et de promouvoir des propositions d’un contenu élevé de transformation sociale et de bâtir les rassemblements qui le permettent.

 

C’est l’objectif que se fixe le Front de Gauche dont le renforcement et l’élargissement deviennent de plus en plus nécessaires.

 

 Alain DAVID

 

 

 

En annexe:  Démenti de Lydie Benoist, responsable national aux élections du PCF.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Jamais il n'a été question de se désister au premier tour en faveur du candidat socialiste » (Lydie Benoist - PCF)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Figaro de ce jour prête au PCF et à moi même, responsable nationale, l'intention de se désister au premier tour de la présidentielle en faveur du candidat socialiste. Je démens catégoriquement tout cela. Jamais au PCF nous n'avons évoqué une telle possibilité, jamais nous n'en avons discuté. Que les choses soient claires : le combat contre le FN est une priorité absolue mais nous ne pouvons le combattre qu'en redonnant de l'espoir à notre peuple.

Lydie Benoist, responsable aux élections pour le PCF

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