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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 14:28

 

Avec les travaux des JOP 2024, la Fête est contrainte de déménager, mais nos équipes tout comme les collectivités du Cœur d’Essonne mettent tout en œuvre pour accueillir les quelque 600 000 personnes qui, comme chaque année, viendront rejoindre les allées de la Fête de l’Humanité pour partager un moment festif, culturel et politique.

 

 

 

La Fête de l’Humanité, qui se tiendra les 9, 10 et 11 septembre, sur un nouveau terrain, au cœur de l’Essonne, sur l’ancienne Base aérienne 217, sera un moment unique de la rentrée sociale et politique.

Construite par les équipes de l’Humanité, des milliers de militantes et de militants communistes, politiques, syndicaux et associatifs, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent venir y partager un moment, entre amis ou en famille, participer à un débat, assister à un concert, découvrir un film ou un livre ou simplement faire la fête dans les nombreux stands militants ou du Village du monde.

La Fête, notre bien commun

Pendant trois jours, les espaces de débats, de l’Agora, de l’Humanité, du Forum social, du Village du livre, du nouvel Espace des territoires et du tourisme, mais aussi ceux de nombreux stands militants, donneront à entendre les réponses aux besoins urgents d’augmentation des salaires, du pouvoir d’achat et de la nécessaire bataille pour la réindustrialisation et notre souveraineté énergétique.

Dans les allées de la Fête de l’Humanité résonneront aussi les combats pour la paix en Ukraine, mais également partout dans le monde, en Palestine, au Yémen, pour les Kurdes, les Sahraouis, les combats antiracistes, écologistes, féministes.

On peut affirmer modestement qu’inscrite dans le paysage politique et social depuis des décennies, la Fête de l’Humanité l’est au patrimoine populaire de notre pays, singulièrement pour les progressistes et leurs amis. Elle est un bien commun qui dépasse nos frontières nationales, qui traverse des générations qui ont construit l’événement, y ont des souvenirs impérissables et heureux. C’est tout cela qui en fait un lieu si important.

La mobilisation populaire qui nous porte

L’an dernier, lors de l’édition 2021 de la Fête de l’Humanité – après les vagues de Covid, de confinements et de couvre-feux –, le bonheur de se retrouver était palpable, visible dans les larges sourires des visiteurs, sensible dans l’atmosphère conviviale, détendue et enthousiaste tout à la fois.

Comme nous avons su le faire par le passé, notre Fête est marquée par sa capacité de résilience et d’adaptation. Les dernières crises ont eu des impacts sur notre organisation auxquels s’ajoutent les difficultés économiques. Nous les avons surmontées à chaque fois par la mobilisation populaire qui nous porte et nous permet de réussir le rendez-vous.

 

Nous sommes aussi précurseurs et novateurs comme dans notre démarche pratique pour vous accueillir en essayant d’intégrer les exigences écologiques, de prendre en compte les évolutions et les manières de faire la fête à notre époque, de sécuriser notre site et de faire vivre les acteurs locaux par les pratiques les plus socialement ambitieuses.

Nous devons mesurer que cette Fête se déroulera alors que des crises successives s’accumulent et font planer des menaces inédites sur le genre humain. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il se déroule chaque jour. Les ruptures qui s’exacerbent quotidiennement sont le signal d’un système à bout de souffle qui ne répond plus aux besoins humains.

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 05:47

L’auteur retrace ici l’histoire de la médecine ambulatoire et montre comment les corporatismes et les décisions politiques ont créé la pénurie de médecins et bloqué la réponse aux besoins des populations. Il avance des solutions, particulièrement l’idée d’un réseau national territorial de centres de santé avec un maillage national avec des équipes de soins primaires pluriprofessionnelles, de proximité. L’augmentation du nombre de professionnels de santé reste une urgence.

Le système français de santé repose schématiquement sur une double dualité :

a) Un système hospitalier

  • Public fortement structuré par les lois Debré, qui représente 60 % des places, avec un maillage national organisé et des missions d’enseignement, renforcé par les ESPIC (établissement de santé privé d’intérêt collectif, les ex PSPH) qui représentent environ 15 % des établissements.
  • Privé à but lucratif porté par des professionnels de santé libéraux qui représente environ 25 %, dont l’intervention est très variable selon les disciplines.

b) Un système ambulatoire de soins

  • Libéral, massivement majoritaire qui représente 94% de l’offre plutôt en baisse
  • Salarié, surtout en centre de santé, représente 6 % de l’offre plutôt en hausse

 

Attention aux faux cousins 

Sous la présidence de François Hollande, la ministre de la santé Marisol Touraine a lancé en 2016 une vaste stratégie ayant pour thème « la révolution de l’ambulatoire » (rien que ça). Président de la Fédération Nationale des Centres de Santé à l’époque, j’avais été invité avec le Président de la Fédération Française des Maisons de Santé au lancement de cette stratégie de « virage ambulatoire ». Nous attendions une vraie stratégie pour relancer et dynamiser une organisation du système de santé qui réponde aux besoins des habitants dans tous les territoires de France, dans les villes et les campagnes en souffrance de médecins, au plus près des habitants, combattant efficacement les déserts médicaux qui gagnaient tous les départements du pays. Il ne s’agissait de fait que de traiter de l’accélération de la conversion des services, principalement de chirurgie, à l’hospitalisation de jour, pratique qui consiste à réaliser une intervention chirurgicale dans la journée, le patient ressortant le soir même, avec en objectif annoncé de passer de 43% de patients en 2013 traités en hôpital de jour à 62% en 2020, sans passer la nuit à l’hôpital, donc en « ambulatoire » mais à l’hôpital.

Cet abus de langage n’était qu’une des escroqueries de cette annonce. La ministre s’indignait du « procès d’intention » qui lui était fait de ne faire cette réforme que pour supprimer 16 000 lits d’hôpital. L’histoire nous a appris qu’il y a eu de fait 17 500 lits de fermés pendant cette période. Le directeur associé de l’Agence Nationale d’Appui à la Performance (ANAP) disait candidement à cette époque que l’atteinte de l’objectif fixé par le ministère de la santé d’être à 62% d’hospitalisation de jour entrainait mécaniquement une baisse de 35 000 lits dont 20 000 dans le public. Objectif presqu’atteint pour le secteur public !!!

De l’origine des déserts médicaux

Notre sujet ne concerne que le système de soins ambulatoire, ce que l’on appelle par ailleurs la « médecine de ville », (mais qui concerne également la médecine en zone rurale) qui concerne les gens en consultation dans les cabinets médicaux ou en visite à leur domicile, ce qui actuellement fait angoisser et courir de plus en plus de gens au quotidien. Ceci fait que les élus locaux, sous la pression des habitants de leur territoires sont obligés d’inventer des solutions, seuls parfois, bricolant souvent avec des professionnels, des habitants, des réponses qu’ils portent sans capacité technique ni accompagnement. La réflexion politique est souvent lapidaire : les médecins ne veulent pas spontanément venir dans certains territoires, il faut donc les contraindre à le faire, après tout c’est la société qui paie leurs études en grande partie, c’est la solidarité nationale qui, avec la Sécurité sociale, finance et garanti leurs revenus. Ils ont donc des comptes à rendre à la société et doivent en retour répondre aux besoins des territoires. Ce n’est pas aussi simple.

Cette situation des déserts médicaux est une construction progressive qui résulte de décisions corporatistes, politiques, économiques et scientifiques depuis plus de 100 ans.

  • Décisions corporatistes :

La révolution française avait décidé de mettre en place une médecine sociale de proximité prenant en charge gratuitement tous ceux qui en avaient besoin, s’appuyant sur des médecins et une catégorie de professionnels de santé intermédiaire entre infirmière et médecin créé en 1793 : les Officiers de santé. De formation plus courte, ils ne pouvaient pas effectuer la totalité de l’activité médicale (sauf sous contrôle d’un docteur) et ne pouvaient exercer que dans les départements qui leur délivrait leur diplôme. Les docteurs en médecine n’ont eu de cesse de combattre cette pratique jugée concurrente à la leur pour l’obtenir par la loi du 30 novembre 1892: « Nul ne peut exercer la médecine en France s’il n’est muni d’un diplôme de docteur en médecine ». Cet épisode a sacralisé le monopole d’exercice de la médecine et structuré l’ensemble du système de santé, avec le « syndrome du tout médecin », expliquant que de nombreux actes soient aujourd’hui réservés en France aux médecins alors qu’ils sont pratiqués dans d’autres pays par des professionnels ayant une formation moins complète, faisant perdre au passage plus de 130 ans à la France dans l’organisation des soins ambulatoires, jusqu’à la création des « infirmières en pratique avancée » par la loi Touraine de 2016. À cette occasion les docteurs ont une nouvelle fois, à l’unanimité des organisations syndicales, refusés la création des professions médicales intermédiaires et continuent de le faire.

  • Décisions politiques :

Lors du retour des 3 départements d’Alsace et Moselle au sein de la mère patrie en 1918, la France dû faire face à leur intégration avec les acquis du système bismarckien de santé et protection sociale qui repose sur une délégation de service public avec indépendance administrative et financière, l’État n’intervenant que comme régulateur et contrôleur financier, avec des cotisations assises sur les salaires qui ouvrent droit à remboursement. Elles sont collectées par des organismes indépendants de l’Etat : les caisses, qui assurent également le paiement des soins reçus par les assurés. Cette organisation est en opposition au système beveridgien de Grande Bretagne où l’État assure la collecte des recettes et la prise en charge du système de santé dans le cadre d’un service public.

Le système de 1921 nécessitait une entente entre les Caisses et les professionnels de santé sur une tarification homogène au plan national, les médecins étant payés par les Caisses et sur une base d’une liste de prescriptions autorisées prise en charge intégralement. Plutôt que de limiter ce système aux seuls départements réintégrés, la Loi sociale de 1921 organisait sa généralisation à toute la France, le prix à payer pour les 1,650 million de morts et les 4,250 millions de blessés et « gueules cassées » de la première guerre mondiale. Les médecins se sont soudés en un « front du refus » bloquant pendant 7 ans le débat parlementaire pour aboutir une loi adoptée en 1928 complètement vidée de sa substance progressiste.

Les médecins sont sortis une nouvelle fois renforcés dans leur toute puissance, ayant réussi à faire reculer les différents gouvernements qui se sont succédés et le peu qui avait été maintenu a été réduit à néant pas la deuxième loi sociale de 1930. Les médecins ont pu se fédérer au sein du premier syndicat national, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), et autour d’un socle revendicatif la « charte de la médecine libérale de 1927 ».

Lors de la mise en place de la Sécurité sociale en 1945, celle-ci visait le rétablissement du projet initial et donc nécessitait également un partenariat avec les professionnels de santé dans le cadre d’une contractualisation conventionnelle et d’une « co-gestion ». Au même projet les mêmes problèmes, les médecins ont bloqués les négociations conventionnelles jusqu’en octobre 1971, date de la signature de la 1ère convention médicale nationale. Cette négociation n’a pu aboutir que dans le cadre d’un abandon par l’État de son rôle de décideur politique, laissant les médecins et l’Assurance Maladie organiser l’ambulatoire, avec les « Principes de la charte libérale » sanctuarisés par la loi (création dans le code de la Sécurité Sociale en juillet 1971 de l’article qui deviendra le L.162-2), qui grave dans le marbre de la loi ces exigences des libéraux : « Dans l’intérêt des assurés sociaux et de la santé publique, le respect de la liberté d’exercice et de l’indépendance professionnelle et morale des médecins est assuré conformément aux principes déontologiques fondamentaux que sont le libre choix du médecin par le malade, la liberté de prescription du médecin, le secret professionnel, le paiement direct des honoraires par le malade, la liberté d’installation du médecin ». Ce dernier « principe » a été négocié en échange de l’abandon de l’entente directe.

Ces mêmes « principes » sont inscrits dès le Préambule de la 1ère convention nationale, en échange de l’abandon par les médecins de la liberté de décision de leurs honoraires (entente directe), avec l’engagement exigé en complément de ne permettre aucune autre forme d’exercice de la médecine que l’exercice libéral dans l’article 18 de cette convention :

  • Les parties signataires conviennent qu’en ce qui concerne les malades relevant de la médecine praticienne, le système de soins de santé doit être tel que les assurés sociaux et leurs ayants droit puissent avoir recours facilement pour les soins de toute nature dont ils ont besoin, à des praticiens placés sous le régime de la présente convention…
  • Les caisses d’assurance maladie acceptent de ne pas créer, développer ou subventionner des centres de soins et de diagnostic sans avoir reçu préalablement l’accord des syndicats médicaux les plus représentatifs et adhérant à l’une des organisations syndicales médicales signataires. Les dispensaires et centres existants ne pourront, sous réserve de l’avis motivé des parties signataires, recevoir les prêts des caisses que pour maintenir leur valeur technique au niveau nécessaire afin de garantir la qualité des soins donnés dans ces établissements »

L’État a mis entre les mains des seuls libéraux l’organisation des soins ambulatoires et s’est privé du seul outil qui permettait de contre balancer la toute-puissance médicale, les centres de santé. Cette année là, l’État s’est tiré une balle dans le pied.

 

A) Décisions économiques :

 

  • La création d’un concours très sélectif en début des études de médecineest revendiquée par les dirigeants syndicaux libéraux depuis les années trente et surtout dès le lendemain de la guerre avec la création de la Sécurité sociale, avec le soutien du Conseil National de l’Ordre des Médecins et de la Fédération des médecins de France (FMF, syndicat ultralibéral des médecins) qui souhaitaient préserver le « prestige » de la profession médicale et voulaient éviter qu’une « armée de médecins aux pieds nus en viennent à accepter une étatisation de la médecine ».
  • Le contre coup de mai 68 : Du fait de l’augmentation importante des étudiants en 1ère année de médecine (+ 68% entre 1962 et 1968), pour faire face aux besoins du pays, ceux-ci ont revendiqué et obtenu que tous les étudiants de 2ndcycle soient formés à l’hôpital (ce qui n’était le cas que pour les étudiants ayant passé le concours de l’externat). Face à l’arrivée importante de ces étudiants dans les services hospitaliers, les « patrons » hospitaliers et les directeurs d’hôpitaux ont demandé pour éviter une « baisse de la qualité et une fuite vers les cliniques » que leur nombre soit réduit.
  • La maitrise des dépenses de santé : L’augmentation importante des étudiants entraine une augmentation du coût de la formation avec « l’externat pour tous » et les médecins formés détiennent le pouvoir d’engager les dépenses de la Sécurité sociale : plus leur nombre augmente plus les dépenses croissent… Ceci est favorisé par un paiement des médecins exclusivement à l’acte, système très inflationniste.

La convergence de ces causes a abouti à la mise en place d’un Numerus Clausus, de fait concours en fin de première année, qui n’a jamais été remis en cause jusqu’en 2020. La réduction par ailleurs du nombre de lits et de services dans les hôpitaux, qui sont la base de la détermination des places de formation possible ne permettra qu’un effet limité de « l’ouverture » du nombre de place au concours.

B) Décisions scientifiques :

En 1971 Abdel OMRAN, épidémiologiste Nord-Américain, décrit des modifications des profils des pathologies observées en 3 étapes, l’âge des « épidémies et des famines » avec une moyenne d’âge à 30 ans, l’âge de la régression des maladies infectieuses et des épidémies grâce aux progrès de l’hygiène et de la pharmaco chimie avec une durée moyenne de vie qui passe à 60 ans et le 3ème âge des maladies chroniques, dégénératives et sociétales, dans laquelle nous sommes et qui se caractérise principalement par la modification de la prise en charge des patients qui sont suivis par une équipe pluri-professionnelle non pour être guéris mais pour vieillir avec leurs maladies le plus longtemps possible dans les meilleures conditions possibles.

Cette analyse, largement partagée dans le monde, oblige à revoir l’organisation des soins ambulatoires traditionnels qui ne doivent plus être fondés sur le seul colloque singulier avec un paiement à l’acte mais sur une prise en charge par des équipes de soins primaires, rémunérés pour une prise en charge populationnelle en lien avec un territoire donné et les professionnels des champs sanitaires, médico-sociaux et sociaux.

Les organisations scientifiques, professionnelles et politiques pointaient que le système ambulatoire devait profondément être réformé. Les syndicats libéraux, ignorant les alertes des scientifiques, sont restés campés sur leurs principes et leur toute puissance politique et n’ont porté comme objectifs de négociation que la seule valorisation de leurs actes et avantages corporatiste. L’État n’a pas joué son rôle de régulateur et de pilote et n’a pas assumé son rôle politique de projection et d’anticipation. Une telle évolution percutait complètement le modèle libéral dominant et aurait conduit les élus à s’affronter aux médecins à qui ils avaient remis les clés de l’ambulatoire. La lâcheté politique était plus confortable.

Quelles solutions ?

À l’analyse des causes, il est aisé de comprendre qu’une simple décision organisationnelle visant à contraindre des médecins à s’installer dans des territoires déficitaires est inopérante. Les médecins se battront pour ne pas aller sous la contrainte dans des territoires de « relégation », les habitants de ces territoires se sentiront méprisés et déconsidérés. Ce ne sont pas les discours de certains élus ou technocrates qui changeront les choses comme ceux qui demandent aux territoires d’être « plus attractifs », alors que leurs habitants y sont heureux ! La décision de contrainte à l’installation ne pourrait se mettre en place qu’à partir de la première année d’étude et donc ne sera opérationnelle que dans 10 ans. Rallonger l’internat d’un an pour contraindre à faire de la 4ème année un « service public de santé » dans les territoires déficitaires aboutit à une médecine instable avec des médecins qui tourneront tous les ans, ne concourant pas à la qualité du suivi des patients, et pourquoi là et pas ailleurs ? Qui définira les territoires le nécessitant ? Tous les élus considèrent que leurs besoins sont prioritaires. Les différentes solutions basées sur la contrainte ont enfin le « mérite » de dédouaner l’État de son obligation de définir un projet politique, pérenne, qui réponde aux besoins de tous les habitants dans tous les territoires du pays et qui ne soit pas des rustines prises par défaut pour des territoires déficitaires en attendant que se réalise le mythe « demain ça ira mieux ».

Face à un construit politique, une seule réponse : un autre construit politique.

L’État doit définir un projet politique d’organisation de l’ambulatoire. Lors de la seconde guerre mondiale, le Conseil National de la Résistance (CNR) a élaboré un programme « Les jours heureux » qui donnait une claire vision politique d’une France à reconstruire après la destruction du pays par l’occupant allemand assisté par la droite la plus réactionnaire et collaborationniste française. Dans son programme le CNR créait le système français de Sécurité sociale qui a été mis en œuvre par Ambroise Croizat. Dans ce même programme le Pr Robert Debré avait contribué par la définition de la réforme de l’hospitalisation, qui a donné lieu aux Ordonnance Debré (son fils) de 1958. Pour faire simple, l’hôpital public a une obligation de mailler le territoire national avec les hôpitaux de proximité, des hôpitaux généraux dans tous les départements avec les services de médecine et de chirurgie pour les besoins les plus courants, des hôpitaux régionaux avec des plateaux techniques et spécialisés de pointe, couplés à l’enseignement universitaire au sein de CHU.

À côté du service public hospitalier (ou des hôpitaux privés participant au service public hospitalier) les établissements privés à but lucratif pouvaient continuer d’exister et de se créer, l’État devant garantir à toute la population l’accès aux soins hospitaliers. Robert Debré avait ébauché de la même façon un projet de réforme de l’ambulatoire, s’appuyant sur des centres de santé de proximité, travaillant avec une équipe pluri-professionnelle et s’appuyant sur un petit plateau technique ambulatoire (radio et biologie) avec des spécialités essentielles à l’époque, en lien étroit avec les services sociaux car la santé était déjà considérée comme un « état de complet bien être physique, mental et social ». Cette partie du projet n’a pas pu être portée, les freins contre la réforme de l’hospitalisation et la mise en place de la Sécurité sociale étaient déjà immenses. Toutes ces décisions étaient essentiellement de nature politique, visant un projet de société, mettant en place une médecine sociale qui priorisait l’humain avant les finances.

De même le projet de modernisation du système de santé ambulatoire que nous portons doit résolument être politique. Il s’agit de décider d’un maillage national avec des équipes de soins primaires pluriprofessionnelles, de proximité, s’appuyant sur des centres de santé, dans tous les territoires dons la maille est à définir (canton ?, pour un bassin de vie de 50 000 habitants ?). À ces centres, s’adossent des antennes pour rapprocher les équipes de soins des populations isolés. Ils devront répondre aux besoins des territoires, embarquant les missions de médecine de santé publique, comme la protection maternelle et infantile (PMI), santé sexuelle, handicap, personnes âgées, à définir avec les différents partenaires des territoires.

La rémunération de ces centres ne se fera plus sur la base de l’activité, système pervers qui modifie la structure de l’activité des équipes comme le démontre la pratique libérale qui favorise la sélection des patients et le fonctionnement des établissements de santé privés dont la « tarification à l’activité » a contribué à la désorganisation de notre système hospitalier. Le financement de ces centres de santé devra s’appuyer sur une rémunération d’équipes pluri-professionnelles, adaptée à la population prise en charge et embarquant les missions de prévention, de promotion de la santé adaptée au bassin d’implantation, construit avec les autres professionnels de santé, les établissements publics d’hospitalisation, les établissements médicaux sociaux, les habitants et les élus du territoire.

Il faudra lancer un vaste plan de recrutement pour couvrir les besoins en professionnels de santé de ces centres, dans le cadre d’un statut de Praticien ambulatoire territorial, avec garantie de mobilité, avec une rémunération alignée sur la grille de la Fonction publique hospitalière et permettant des passerelles entre les carrières hospitalières et ambulatoires. Une telle stratégie nécessite une volonté politique, portée par une majorité qui considère le rôle essentiel de la médecine sociale, dans une pratique d’équipe pluriprofessionnelle, coordonnée.

L’augmentation du nombre de professionnels (médecins, infirmières, etc) est une urgence. La mise en place de ce projet politique national permettrait de laisser aux professionnels qui souhaitent de maintenir leur activité libérale, la possibilité de conserver leur liberté d’installation.

Il faut définir un projet politique positif plutôt que reposant sur la contrainte d’une catégorie de personnes ; c’est plus acceptable et cela relève plus de choix politiques que seule une majorité progressiste peut mettre en place.

 

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 08:00
Revalorisation des retraites : le sale coup de la Macronie

Assemblée nationale. Le gouvernement a fait revoter les députés en pleine nuit afin d’empêcher une revalorisation des retraites de 5,5 %, adoptée quelques heures plus tôt, mardi soir, contre l’avis de l’exécutif.

Revalorisation des retraites : le sale coup de la Macronie

Il y a des jours où la Macronie promet de « nouvelles méthodes », du « dialogue », du « compromis » et de la « coconstruction ». Et puis, il y a des nuits où les troupes présidentielles retombent dans leurs travers. L’examen du budget rectificatif, voté par 293 voix contre 146 lors d’une séance nocturne entre mardi et mercredi, s’est achevé sur un psychodrame.

Tout commence lorsque le gouvernement est battu, une nouvelle fois, par l’opposition. Et pas sur n’importe quelle mesure : le centriste Charles de Courson présente un amendement pour que la hausse des retraites prenne en compte le niveau réel de l’inflation pour 2022, soit 5,5 % à ce jour, contre 4 % comme proposé par Bercy. Sans surprise, le gouvernement appelle à voter contre.

Dans la confusion générale

La Macronie fait bloc, mais les députés de gauche, ceux du RN et neuf élus LR, votent pour. L’amendement est adopté par 186 voix contre 181. La gauche jubile. « Victoire ! Contre l’avis du gouvernement, l’Assemblée vient de relever les pensions à hauteur de l’inflation. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et ont droit à une vie digne ! » s’enthousiasme le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

Oui, mais voilà, tard dans la nuit, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, revient à la charge et demande un second vote, comme le règlement l’y autorise. Alors que plusieurs députés brandissent le règlement intérieur, protestent contre la manœuvre et réclament une suspension de séance, la députée Modem Élodie Jacquier-Laforge, qui préside les débats, convoque subitement le vote.

Dans la confusion générale, la hausse de 5,5 % des retraites est rejetée par 224 voix contre 121. « Plein de collègues n’ont pas eu le temps de voter ou se sont trompés de bouton dans la précipitation. J’ai déjà vu des ministres organiser une seconde délibération après avoir été battus, ce que je trouve déjà très problématique. Mais là, c’était lunaire. C’est la pire séance à laquelle j’ai assisté de toute ma vie, à plus d’un titre ! » s’indigne le député FI Ugo Bernalicis.

40 demandes de rectification de vote !

Plusieurs parlementaires se ruent pour remplir des feuilles de correction, ce qu’ils font quand ils se trompent de vote. Quarante « mises au point » ont été comptabilisées. Un chiffre rare, preuve d’un scrutin tenu loin de toute la sérénité nécessaire à un vote. Beaucoup d’élus crient leur colère. Les députés RN, qui étaient 80 à s’être prononcés pour la hausse de 5,5 %, semblent désemparés. Lors du deuxième scrutin, 9 ont voté avec le gouvernement et 24 contre.

Beaucoup réclament un nouveau décompte, à droite comme à gauche. C’est possible : il suffit que l’exécutif dépose un nouvel amendement. Mais Élodie Jacquier-Laforge propose aux élus revendicatifs de se rattraper en votant pour ou contre l’article 8, lequel comporte pourtant d’autres mesures que la revalorisation des retraites… Scandalisés, les députés RN quittent l’Hémicycle et refusent de participer au vote final sur le budget rectificatif.

Le gouvernement, qui sait pourtant qu’un scrutin dans les règles lui serait favorable puisque les députés LR ont changé de position en quelques heures et assurent la bascule, ne cherche même pas à dissiper le doute. « Réglementairement, vous avez raison. Mais politiquement, vous avez fondamentalement tort. Cette méthode du rattrapage, du passage en force, on l’a vécue de 2017 à 2022. À chaque fois que l’on gagnait un amendement, vous reveniez dessus ! » alerte le président FI de la commission des Finances, Éric Coquerel, qui ajoute à l’adresse de la Macronie : « Laissez le texte vivre sa vie, transmettez-le au Sénat et à l’arrivée, on verra bien. Mais ne revenez pas à ces méthodes de passage en force. Vous ne tiendrez pas cinq ans comme ça. »

Le gouvernement aurait pu lever le gage

Reste que Charles de Courson lui-même a voté avec le gouvernement lors du second scrutin, l’exécutif s’étant engagé à revaloriser les retraites en… janvier 2023. « L’amendement de Courson aurait eu de fâcheuses conséquences : 500 millions d’euros auraient été retirés aux retraites militaires », pointe le rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve.

Le texte était ainsi techniquement rédigé car toute nouvelle dépense doit être compensée par une économie pour qu’un amendement soit recevable. « Mais le gouvernement peut lever le gage, note Ugo Bernalicis. C’est ce qu’il a fait quand nous avons voté contre son avis l’aide de 230 millions d’euros pour les ménages se chauffant au fioul. Elle était financée via des ponctions sur les politiques de la ville. Mais cette conditionnalité a été retirée : le gouvernement a levé le gage. » Il a décidé de ne pas le faire pour une hausse des retraites de 5,5 %. Alors que, selon l’Insee, l’inflation globale pour 2022 sera de 7 %.

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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 05:28

 

L’auteur, au terme des élections de 2022 rappelle les attentes exprimées par la population en matière de santé et de protection sociale. Elle donne les positions des différents candidats et restitue le programme commun adopté par la gauche pour les élections législatives.

Lors de la campagne pour les élections présidentielles, la Mutualité Française, dans le cadre de son « Grand Oral de la Mutualité » dédié aux propositions en matière de santé et de protection sociale des candidats et candidates, a sollicité l’institut de sondage Harris Interactive pour  connaître  les attentes des Français en matière de santé et de protection sociale. Voici quelques résultats du sondage de manière non exhaustive[1]:

  • 66% des Français estiment que les candidats ne parlent pas assez de santé. Les attentes principales résident comme en 2017 autour des enjeux de financement de la protection sociale et d’accès aux soins pour tous.
  • De manière générale, les Français sont très attachés à la Sécurité sociale et ne sont pas prêts à en remettre en cause les principes, même s’ils sont inquiets à l’égard du déficit perçu, jugé très conséquent, et pensent que les soins seront moins bien remboursés à l’avenir. 
  • 50% des Français ont déjà renoncé à des soins de santé pour des raisons financières. 42% par manque de professionnel de santé à proximité.
  • Pour améliorer l’accès aux soins pour tous, les mesures jugées les plus importantes sont la lutte contre les déserts médicaux et la limitation des coûts qui pèsent sur les patients (dépassements d’honoraires, prix de certains produits). Notons que plus de la moitié des Français déclarent avoir déjà dû renoncer à des soins pour l’une de ces raisons.
  • 76% des Français sont préoccupés par le risque de dépendance et de perte d’autonomie.

 

Sans surprise, la santé et la protection sociale reste l’une des préoccupations majeures de nos concitoyens.

Si 4 des 12 candidats, dont Fabien Roussel, sont venus présenter en personne leur programme le 1er mars 2022 lors de ce grand oral « Place de la Santé », les questions de santé et protection sociale portées par les 12 candidats ont fait l’objet d’un décryptage[2]. Quelles réponses pour l’avenir de l’hôpital, des déserts médicaux, de l’autonomie, du financement de la Sécurité Sociale, de la retraite ont été portées par les différents candidats? Suivant le comparateur[3], une large majorité des 12 candidats affichent dans leurs projets, la lutte contre les déserts médicaux, la revalorisation de l’hôpital public et la revalorisation des métiers de l’autonomie mais seulement 3 sur12 dont Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon soutiennent l’idée d’un remboursement à 100 %  des soins prescrits par l’Assurance maladie avec quelques différences quant à l’avenir des mutuelles et des complémentaires santé.

Sans surprise, la promotion des centres de santé comme une des réponses aux déserts médicaux est mentionnée par les représentants  de la gauche à l’exception d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot (salariat au sein des maisons de santé), les autres familles politiques de la droite à l’extrême droite avançant la multiplication des maisons de santé libérales.

Pour l’hôpital public, E. Macron joue dans la continuité en proposant de poursuivre le sauvetage de l’hôpital public dans le prolongement du Ségur de la Santé et de recruter, sans toutefois mentionner un objectif chiffré d’embauches. V. Pécresse propose un plan d’urgence pour la santé en formant 20 000 médecins par an et en promouvant la coopération public/privé. Quant à Mme le Pen, son ambition de changement pour l’hôpital public, sera financé entre autre, par la diminution de 75 % des dépenses d’AME (aide médicale d’état) dans la perspective d’un programme santé fondé sur la priorité nationale.

Du côté de la gauche, il y a consensus sur la nécessité d’un plan d’urgence pour l’hôpital public, d’une reconstruction du service public hospitalier et d’un grand plan de développement de l’hôpital public. Tous sont favorables à l’arrêt des fermetures de services, à la suppression de la T2A (tarification à l’activité) à l’exception de Yannick Jadot qui entend la moduler, à des embauches et des formations massives et à la défense des hôpitaux de proximité.

Concernant la retraite, les candidats de droite et d’extrême droite sont pour un report de l’âge de départ à la retraite, hormis Mme le Pen qui défend le retour de l’âge de départ à 60 ans sans toutefois s’expliquer sur sa faisabilité. A gauche, il y a unanimité sur le maintien ou l’avance de l’âge de départ à 60 ans, Anne Hidalgo prônant le maintien à 62 ans.

Enfin sur l’autonomie, la revalorisation des métiers de l’autonomie, les taux d’encadrements dans les Ehpad et les mesures concernant les politiques du handicap sont portés par une majorité de candidats. Mais un seul candidat remet en cause le financement de l’autonomie par la 5ème branche ou 5ème risque de la Sécurité Sociale, c’est Fabien Roussel le candidat du PCF. Il est également le seul à porter la question du financement de la Sécurité Sociale et la prise en charge globale des risques entièrement financée par les cotisations, en ayant la volonté de construire une Sécurité Sociale du XXIe siècle[4].

Le 2ème tour de la présidentielle où se sont affrontés E. Macron et M. Le Pen n’a pas été marqué par de nouvelles propositions de la part des 2 candidats, alors que l’accès aux soins de premier recours est de plus en plus compliqué, que l’hôpital n’assure plus son rôle de service public d’accueil en dernier recours. E. Macron a remporté cette présidentielle mais uniquement par la volonté majoritaire du pays de barrer la route à l’extrême droite. Et sans surprise, il perdure dans sa volonté de limiter les dépenses de santé et maintient l’hôpital public, la tête sous l’eau! On ne change rien!

Un espoir s’est levé néanmoins avec l’élection prochaine de nouveaux députés et le rassemblement de la gauche (LFI, PCF, PS, EELV) autour d’une coalition, la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale). Espoir et attente du mouvement populaire d’avoir une majorité de députés issues de cette union porteuse au sein de la prochaine Assemblée Nationale, de réels changements dans la vie de tous les jours. Des objectifs communs ont pu être actés autour d’un programme partagé, d’autres resteront à débattre à l’Assemblée.

Les points qui ont rassemblés l’ensemble des forces de gauche de la Nupes afin de faire passer la santé d’abord et reconstruire les établissements de santé publics, notamment les hôpitaux[5] :

  • Reconstruire le service public hospitalier et instaurer le « 100 % Sécu » en remboursant à 100 % les soins de santé prescrits.
  • Ré-ouvrir des services d’urgences, de maternités et des EHPAD publics assurant un service de santé public de proximité à moins de trente minutes de chaque Français.
  • Sortir du tout T2A (tarification à l’activité).
  • Engager un plan pluriannuel de recrutement et de pré-recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants et personnels administratifs), revaloriser les métiers et les revenus et augmenter les capacités d’accueil des établissements de santé publics, notamment les hôpitaux.
  • Actionner tous les leviers pour combattre les déserts médicaux : création de centres de santé pluridisciplinaires publics et embauche de médecins salariés, augmentation des moyens des facultés de médecine, mobilisation de la médecine libérale et hospitalière, coopératives médicales, conventionnement sélectif, obligation temporaire d’installation, etc.
  • Faire de la santé mentale une grande cause du quinquennat : renforcer les moyens des centres médico-psychologiques (CMP) et des structures dédiées au handicap psychique, et augmenter le nombre de places en faculté de médecine dans la filière psychiatrique.
  • Construire un service public de la dépendance, développer un réseau public de maisons de retraite, former, qualifier et recruter en nombre suffisant le personnel nécessaire : au moins 210 000 personnels médico-sociaux et médicaux, revaloriser les métiers et revenus de l’ensemble des professionnels du grand âge à domicile comme en institution en refondant les grilles de rémunération et de qualifications.
  • Lever les obstacles à l’autonomie des personnes en situation de handicap
  • Assurer l’autonomie financière des personnes en situation de handicap, en revalorisant l’AAH au niveau du SMIC et en la rendant indépendante des revenus du conjoint.
  • Garantir une retraite digne : restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après 40 annuités de cotisation ; financer l’équilibre des retraites en soumettant à cotisation patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’action, heures supplémentaires.

Ces objectifs communs, sont pour certains mis à la sagesse de l’Assemblée, c’est à dire qu’ils resteront à débattre entre les groupes au sein de la prochaine Assemblée Nationale.

 

Deux exemples parmi d’autres :

Le Parti communiste français proposera de financer la garantie d’emploi par un redéploiement des aides publiques aux entreprises et de nouvelles cotisations sociales et d’intégrer les années d’études dans le calcul des annuités pour la retraite.

Le Parti communiste français proposera de remplacer la CSG par des cotisations sociales plutôt que de la rendre progressive.

OUI, les 12 et 19 juin prochains, un vent d’espoir peut se lever sur la France. OUI, il faut vite, une autre politique pour l’hôpital et la santé ! Il faut leur assurer un financement à hauteur des enjeux par la Sécurité Sociale et les cotisations. La nouvelle Assemblée Nationale devra d’urgence voter une loi rectificative à la loi de financement 2022 de la Sécurité Sociale pour donner enfin aux hôpitaux les moyens financiers nécessaires pour répondre aux besoins des populations, pour redonner espoir au personnel en des jours heureux et arrêter l’hémorragie des soignants. Cette loi rectificative devra s’accompagner de revalorisations salariales pour tous les personnels, de reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit, d’un véritable plan de formation de soignants et d’un changement dans la gestion des hôpitaux, la tournant vers l’intérêt général et non la rentabilité.

[1] https://harris-interactive.fr/opinion_polls/regard-des-francais-sur-le-systeme-et-les-enjeux-de-sante-dans-la-perspective-de-lelection-presidentielle/

[2] https://www.placedelasante.fr/election-presidentielle-2022/les-programmes-decryptes/

[3] https://www.placedelasante.fr/election-presidentielle-2022/comparateur-des-programmes/

[4] https://www.placedelasante.fr/candidats/fabien-roussel/

[5] https://nupes-2022.fr/le-programme/

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 05:36

 

Les incendies qui ravagent la forêt girondine, comme ceux qui frappent le Vaucluse, la Manche ou le Finistère sont une tragédie.

Ils posent la question de la prévention et du traitement des départs de feu, pour que ceux-ci ne se transforment pas en "méga-feux" incontrôlables, comme c'est aujourd'hui le cas en Gironde.

Le réchauffement climatique, le recul de l’agriculture pastorale ou le manque d’entretien de nos forêts multiplient les risques d'incendie.

J'en appelle au Ministre de l'intérieur Gerald Darmanin :

Nos politiques publiques doivent être repensées pour en limiter l’ampleur et l’impact sur les populations et les territoires.

Attaquons-nous aux causes profondes qui favorisent les incendies de forêt et repensons l'organisation des moyens d'intervention sur les incendies !

A cet égard, le grand Sud-Ouest doit désormais être considéré comme un territoire très menacé et disposer de moyens spécifiques, en particulier dans le domaine aérien, pour attaquer tout départ de feu, en complément des dispositifs terrestres.

Nous devons pour cela acquérir de nouveaux vecteurs aériens, type Canadairs et bombardiers d’eau.

Nous devons former et embaucher des commandants de bord, aujourd’hui en nombre insuffisant face au risque de multiplication des incendies.

Nos services d’incendie et de secours doivent être d'avantage soutenus et ne plus dépendre des financements des Départements.

Si nous saluons le courage et le dévouement des pompiers, ils méritent une plus grande reconnaissance ainsi que des moyens supplémentaires, ce qui encouragerait également l’engagement de pompiers volontaires.

 

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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 05:45

 

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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 05:29

 

AUDITION DU PREMIER PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES EN COMMISSION DES FINANCES

Merci Monsieur le Président,

Vous me permettrez de parler impôts, je sais que c’est un mot qui fait hurler beaucoup de nos collègues, bah oui !

Mais l’impôt… On parle déficit, on parle dette, on parle toujours excès de dépenses mais jamais de déficit de recettes, dont on pourrait s’inspirer.

J’ai lu un article récent de Monsieur Patrick Artus, qui n’est pas un révolutionnaire patenté, qui dit « la baisse de la fiscalité du capital est un échec ». Il cite la suppression de l’ISF, la mise en place de la flat tax, et il illustre son propos en disant que le taux d’épargne a augmenté grâce à ces mesures ces dernières années, passant de 12 à 17%, et qu’à l’inverse, le taux d’investissement dans les entreprises est passé de 5 à 3%. Et les investissements en général, très majoritairement, vont sur des actifs déjà existants. Donc très peu d’impact sur la création d’emplois et de l’activité. Ça pose quand même question, ça nourrit l’inflation des fortunes, je vous invite à acheter le magazine Challenges de la semaine dernière, les titres sont absolument magnifiques. + 315% d’augmentation entre 2010 et 2022 des fortunes industrielles de ce pays. Ça n’est pas rien, donc on voit à qui ça profite tout cela.

Alors, ce gouvernement rejette par principe toute hausse d’impôt, et pourtant, il y a des gens qui portent cette idée, des gens qui ne sont pas tous des économistes alternatifs, il y a des économistes même libéraux qui avancent l’idée qu’on pourrait augmenter l’impôt sur le revenu pour les hautes tranches. Les Britanniques l’ont fait là, ils vont taxer les profits des compagnies pétrolières, de manière exceptionnelle, mais pour un peu faire payer les gagnants de la pandémie et de la crise, qui sont une réalité quand même. Voilà, 25%, ce qui devrait dégager 5 milliards de livres dans leur budget. Voilà une idée.

Et j’ai lu également une déclaration de Madame Georgieva, qui est la cheffe du FMI, c’est son titre, et qui préconisait également d’augmenter l’impôt sur les hautes tranches, et en disant que ça ne pénaliserait nullement la croissance des économies des Etats concernés.
Donc il y a eu des gagnants dans cette pandémie, on peut vous en citer pas mal, regardez le classement de Challenges, ça vaut le coup d’y réfléchir.

Un mot sur les collectivités. Solliciter à nouveau les collectivités pour contribuer au redressement des comptes publics, ce n’est pas juste. Parce que la dette des collectivités, la part de leur dette sur la dette totale de ce pays, c’est invariablement depuis 30 ans 8-9% globalement.
Deuxième chose, les budgets des collectivités, vous le savez, doivent être équilibrés à l’euro près, c’est la loi. Ce que l’Etat ne s’autorise pas à faire depuis 47 ans, puisqu’on vote régulièrement un budget en déficit. Et puis les emprunts que les collectivités contractent, vous le savez, servent à financer l’investissement, et non pas le fonctionnement. Et les collectivités représentent encore dans ce pays, je crois, 70% de l’investissement public dans l’économie française. Donc source de croissance, de développement, d’emplois et d’amélioration des comptes publics.
Merci.

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 08:51
L’apartheid israélien dénoncé à l’Assemblée

Parlement Un texte soutenu par le groupe PCF et des élus insoumis, socialistes et écologistes vise à obtenir de la France la dénonciation du régime de ségrégation dont est victime le peuple palestinien.

 

Plusieurs députés de gauche, à l’initiative des communistes, font de la question palestinienne une priorité. L’élu PCF Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères, a déposé, mi-juillet, une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » et invitant la France à « reconnaître la Palestine comme un État souverain et autonome », comme l’ont déjà fait 139 pays. Ce texte a été cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. En décembre 2014, déjà, les représentants de la nation avaient majoritairement invité, sans succès, le « gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».

Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 –  « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » –, les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis », dont l’organisation d’un « régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Le texte ajoute ­qu’Israël « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».

Des voix s’élèvent aussi à l’ONU

Le texte s’appuie pour cela sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International, ou israélienne, à l’instar de B’Tselem, qui, toutes, dénoncent l’apartheid mis en place par Israël. Il cite également le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique » qu’il a qualifié d’ «apartheid ».

Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France. Dans ce sens, celle-ci pourrait être « à l’initiative au sein de l’Union européenne ». Ils insistent aussi sur la « reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État. Enfin, ces députés invitent le gouvernement à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël et à imposer des « sanctions ciblées » aux responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ».

Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe (sic). Des députés PC, FI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure- t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».

les Attaques du crif et de la licra

Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s’exprime à l’encontre d’Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit « le reflet d’un antisémitisme, qui s’affuble du masque de l’antisionisme », qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine “gauche” qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un État au-dessus des lois internationales. Le texte, pourtant, soutient une solution fondée sur « la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967 ». Comme l’a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu’il était reçu par Emmanuel Macron, aucune des centaines de résolutions des Nations unies concernant Israël n’a jamais été appliquée !

Pour être débattu dans l’Hémicycle, il faudrait que ce projet de résolution soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes. Présenté en séance, il devrait permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou sur les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 05:25

 

 

Il y a quelques jours, l’ONU a rendu son rapport sur l’évolution de la population mondiale. Celui-ci a fait peu de bruit, c'est à se demander si les responsables politiques s’intéressent encore à la démographie et aux réalités.

Ce rapport soulève pourtant quelques bouleversements mondiaux.

Le premier constat est que la population continue à croître. Nous devrions arriver aux 8 milliards d’habitants d’ici 2022 mais le nombre d’habitants sur terre devra cesser de croître plus tôt que prévu. L’équilibre démographique devrait être atteint vers 2080 avec 10,4 milliards de personnes. Dès 2023, l’Inde devrait devenir le pays le plus peuplé au monde.

Un deuxième constat est que la pandémie de covid-19 a provoqué une surmortalité de 14,9 millions d’individus en 2020 et 2021 mais elle est restée sans conséquence sur le taux de fécondité mondial.

Un troisième constat est le vieillissement de la population. Le groupe d’âge qui enregistre la croissance la plus rapide est constitué des personnes de 65 ans et plus. Le nombre de personnes âgées dans le monde dépassera d’ici 2050 celui des adolescents et des jeunes de 15/24 ans. Il est évident que ce constat va avoir des conséquences très importantes et devra être pris en compte dans les choix politiques de santé et de protection sociale.

Le quatrième constat est au sujet des déplacements de population. Les personnes vivant en dehors de leur pays d’origine étaient au nombre de 272 millions de personnes en 2019, ce qui représentait 3,5% de la population mondiale et il est bon de rappeler que c’est l’Asie qui abrite le plus grand nombre de migrants (personnes vivant en dehors de leur pays d’origine) mais aussi que l’Afrique est le continent qui a connu la plus forte hausse de migrants internationaux accueillis. Ce constat, en y ajoutant le vieillissement de la population, en particulier en Europe, rend totalement délirant les politiques d’Europe forteresse comme l’a dit lors d’une interview Souleymane Boel, un scénariste vivant à Trappes « Si la terre à des frontières, les rêves des migrants n’en auront jamais ».

Le cinquième constat est que la population vivant en ville continue d’augmenter. À l’heure actuelle, environ 55% de la population mondiale vit en ville et ce taux approchera certainement 70% en 2050. Cette urbanisation est particulièrement vraie en Asie et en Afrique. Cette forte croissance de l’urbanisation crée un problème mondial concernant le logement, les infrastructures d’assainissements et de transports. Rappelons le déséquilibre énorme que cela crée, les villes occupent moins de 2% du territoire mondial mais produisent 80% du produit intérieur brut mondial.

Si la politique c’est prévoir et bien voilà des constats qui doivent clairement nous amener à réfléchir, prendre des décisions de développement durable, de respect de la dignité humaine, de leur choix, de culture de paix sans avoir peur de l’avenir et des déplacements de population.

Cécile Dumas

Responsable-adjointe du secteur international

Responsable de l'Amérique latine et des questions migratoires

 

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 05:22

Le ministère de l'Économie va transmettre le Programme de stabilité à la Commission européenne prévoyant notamment de contenir à 0,6 % par an la hausse de l'ensemble des dépenses publiques jusqu'en 2027, de reculer l'âge de départ en retraite ou encore de continuer à dégrader les droits des privés d'emploi.

Ce tour de vis financier a un nom : l'austérité !

 

L'austérité pour les dépenses utiles au pays, pour les services publics qui sont pourtant déjà en grande difficulté comme l'école ou la santé, pour les familles et le monde du travail, pour répondre au défi climatique.

L'austérité encore et toujours pour les collectivités territoriales et les services publics locaux qu'elles assurent. Déjà, le gouvernement se refuse à compenser le coût de l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires sur les budgets locaux, alors que les agents publics des collectivités exercent leurs missions au nom de l'État. Comme il se refuse à compenser l'augmentation des dépenses de RSA engagées par les Départements, alors que l'État est responsable des politiques publiques en matière d'emploi.

Pas d'austérité par contre pour les grandes entreprises qui bénéficieront de nouvelles baisses des impôts de production et d'exonérations de cotisations sociales qui privent la sécurité sociale des ressources essentielles à son fonctionnement.

Pour les communistes, à l'opposé des réformes programmées, le droit à la retraite à 60 ans à taux plein et la sécurisation de l'emploi et de la formation sont des chantiers urgents à ouvrir. Et les services publics ne sont pas un « coût » à réduire pour sortir le pays de la crise. Ils sont au contraire les garants de l'égalité des droits, quand les lois du marché ne garantissent que ceux des plus riches. Ils sont le levier pour affronter le défi climatique et pour faire face au chaos économique qui s'annonce, pour soutenir les TPE-PME et nos grandes filières. Ils sont indispensables pour sortir de l'ornière creusée par des décennies de politiques au service du capital.

Les Français et les Françaises peuvent compter sur le PCF pour combattre ce nouveau programme d'austérité et être une force de proposition pour mobiliser autrement les richesses, pour l'emploi, les salaires, pour l'extension et le développement des services publics, la reconquête industrielle et la révolution écologique.

Avec le financement par la BCE d'un fonds à 0 % pour ces objectifs, au lieu de continuer à déverser des centaines de milliards d'euros vers les marchés financiers.

Avec la remise à plat des 160 Mds d'aides aux entreprises, essentiellement accaparées par les multinationales, le rétablissement des impôts sur les grandes sociétés supprimés pendant le précédent quinquennat.

Le PCF appelle, dès la rentrée, à la mobilisation la plus large dès la rentrée pour mettre en échec gouvernement et Commission européenne sur leur projet d'austérité budgétaire.

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