Restitution des travaux de l’atelier 3
« Face à la démocratie confisquée, comment reprendre le pouvoir et avancer vers la VIe République ? »
-L’atelier a groupé une bonne trentaine de personnes, venues de presque tout le département (sauf Carhaix et environs immédiats et le pays de Quimperlé).
-Avant ouverture du débat, Daniel Fehrenbach a présenté les différents angles sous lesquels examiner différents problèmes (eau et DSP, Doux et problème des aides publiques à de telles entreprises, transition énergétique, élections municipales et démocratie locale, solidarité international et recherche de la Paix).
-des post-it ont été distribués aux présents, pour que tout le monde puisse s’exprimer et que chacun mentionne la question qu’il jugeait importante) ; le point le plus souvent mentionné était celui de la démocratie locale et c’est essentiellement celui-ci qui a été l’objet des débats dans l’atelier.
-Démocratie participative : problème de vocabulaire ; tout le monde en parle mais sans mettre forcément la même chose sous ces mots.
-Il ne suffit pas d’être présent et de donner son avis ; une opinion n’est pas un argument ; entre les élections, il n’est pas possible de donner son avis ; il ne suffit pas d’être présent, une co-élaboration en amont des décisions est évoquée ; pourquoi les gens ne vont pas voter? Peut-être parce que les programmes sont faits pour plusieurs années sans possibilité d’intervention des électeurs après l’élection. Comment redonner goût à la démocratie ?
-Refuser la professionnalisation de la vie politique : nécessité d’un statut de l’élu (notamment pour ceux qui dans un conseil municipal ne sont pas maire ou adjoints) permettant d’éviter des pertes de salaire lors de la participation à l’activité municipale. Le cumul des mandats (plusieurs mandats à diverses fonctions ou plusieurs mandats successifs pour une même fonction) n’est pas démocratique. Comment contrôler les élus : compte-rendu de mandat à dates régulières ?
-Le problème de la désignation des candidats est posé : par qui ? par un parti ? un front ? un autre moyen ? La solution du tirage au sort est proposée, analogue à celui qui est fait pour la désignation des jurés pour certains tribunaux.
-Le vote obligatoire est évoqué. Inversement un participant pose la question de savoir s’il faut aller voter et s’il faut des élus.
-La démocratie ne peut exister que s’il y a un engagement citoyen. Il y a un travail à faire pour rassembler les gens et pour leur donner des explications sans complication.
-La démocratie devrait pouvoir exister en dehors des institutions et du cadre électoral. De nombreuses personnes ne vont pas voter, mais ont cependant une conscience politique.
-Problème des experts, derrière lesquels se réfugient les élus (dans le débat qui suit la restitution orale, un élu fera valoir que les élus ne peuvent pas tout savoir et doivent chercher des avis autorisés avant de prendre une décision). Ce qui pose problème, c’est que des élus ne prennent pas leur responsabilité en refusant de trancher et en laissant les experts décider pour eux.
-Les gens sont aussi écoeurés par un autre dévoiement de la démocratie : on les consulte, mais l’on ne tient pas compte de leur avis, que ce soit pour le vote sur le TCE en 2005, ou pour une décision locale (l’exemple est cité d’une consultation à Brest sur un projet d’aménagement ; bien qu’un large consensus se soit dégagé parmi les habitants consultés pour une solution, c’est une autre solution qui a été adoptée).
-Sortir du cadre institutionnel, du cadre des partis pour une démocratie plus réelle :
-rôle des associations, des conseils de quartier ;
-rôle des assemblées citoyennes, des collectifs citoyens ; mais dans les collectifs, il peut y avoir une méconnaissance du cadre institutionnel.
-Rôle des syndicats, mais ce n’est pas évident quand il y a 8 % de syndiqués dans le secteur privé. La démocratie dans l’entreprise n’est pas évidente ; prendre des responsabilités syndicales expose à des sanctions. Promouvoir la démocratie dans les entreprises, dont les patrons savent, eux, faire de la politique.
-Déni de démocratie au-delà de la démocratie locale et des élections municipales :
-force de frappe et domaine réservé du chef de l’Etat : nécessité de détricoter la force de frappe et de faire redescendre le débat en vue du rassemblement du 9 juin à l’Ile Longue ;
-politique étrangère, domaine réservé du Chef de l’Etat : Hollande décide seul de l’envoi de troupes françaises au Mali ;
-Accord National Interprofessionnel ;
-vote sur le TCE, fonctionnement de l’Union européenne.
-Il ne faut pas compter sur la grande presse et les médias (notamment la TV) pour mener le débat et promouvoir la citoyenneté ; il n’y a qu’à voir comment nos rencontres départementales ont été annoncées.
-La démocratie reste un idéal à atteindre. Quels moyens pour y arriver ? Elle est en recul, mais il faut utiliser les contradictions émergentes.
-Il faut prendre la parole, personne ne nous la donnera. La démocratie est bafouée, mais elle n’est pas figée.
-Participer à des luttes pour amener plus de citoyenneté. La démocratie n’existera que si les citoyens s’engagent. Les jeunes sont capables de générosité et de se mobiliser.
-Poser le problème de la lutte des classes.
-Développer les explications (mais sans faire la leçon au peuple, comme cela a été dit dans le débat qui a suivi) et le débat.
-Reprendre le travail d’analyse, tel qu’il a été fait sur le TCE, ce qui a abouti à la victoire du Non, même si le résultat du vote n’a pas été respecté . Les assemblées citoyennes n’ont pas très bien fonctionné lors des élections présidentielles et législatives, dans la mesure où les remontées des propositions ont été insuffisantes ; ce travail devrait être plus facile pour les municipales. Il est nécessaire pour redonner un espoir.
-Importance de redonner aux gens le sens de l’intérêt général, qui n’est pas la somme des intérêts particuliers. Sortir de la délégation de pouvoir.
-Raisonner en terme de peuple et de souveraineté du peuple.
-Lors des municipales, proposer non un programme détaillé pour 6 ans, mais de grandes options en rendant compte de la façon dont elles sont appliquées.
-Charte citoyenne (Concarneau) au lieu de programme détaillé. Réfléchir à partir des problèmes locaux (problème des hôpitaux de proximité), des problèmes quotidiens des gens, et notamment ceux les plus menacés, mais en les reliant aussi aux problèmes d’ensemble en tenant les deux bouts, le tout dans un langage simple et compréhensible.
-Intérêt des Forums citoyens.
-Cahiers de doléance à élaborer comme base de réflexion.
Beaucoup de problèmes évoqués sur les post it n’ont pas été abordés. Certains n’ont été qu’effleurés (Union européenne, citoyens et politique de défense, presse et slogans réducteurs, démocratie dans l’entreprise), d’autres n’ont pas été abordés (proportionnelle intégrale, retraite pour tous, droits vitaux assurés à tous). Certains ont estimé que l’atelier n’avait réuni que des convaincus et qu’il n’en est rien sorti. Cependant le fait d’échanger n’est jamais négligeable. Le rôle du Front de Gauche reste incontournable pour sortir de l’idéologie dominante et de la pensée unique. Ce que nous disons, personne d’autre ne le dira.