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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 11:18
Voilà qui est plaisant à entendre sur les ondes de la Radio Publique, tant la propagande néo-libérale y est souvent parallèlement très présente...
Nous vous recommandons la très bonne chronique d'Hubert Huertas le vendredi 14 juin sur France Culture à 7h30: "Retraites: à dada sur l'équité"
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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 05:53

Soutien à la grève des cheminots, dénonciation de Michelin qui, avec 2 milliards de bénéfices cette année, licencie en France, condamnation de la politique de François Hollande qui "n'a pas même essayé le changement" et tente, avec la réforme des retraites, d'aller encore plus loin que Sarkozy dans la réforme libérale, projection sur un possible mouvement social en octobre et sur les municipales de mars 2014, Pierre Laurent exprime la position du PCF.

 

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 15:23

 

Retraites : assez de mensonges, place à un vrai débat !

 

Une obsession récurrente anime les gouvernements depuis vingt ans : réformer les retraites. En France, le gouvernement Hollande-Ayrault projette une quatrième réforme à l’automne prochain en raison de trois arguments qui sont de faux prétextes : il y aurait un déficit plus important que prévu des caisses de retraites ; on vit plus longtemps et il faudrait travailler plus longtemps ; la Commission européenne l’exige pour ramener les déficits publics à 3 % du PIB. Le rapport présenté par Mme Yannick Moreau propose des solutions qui sont dans le droit fil des réformes précédentes ayant conduit à une diminution importante du montant des pensions sans résoudre aucun problème à long terme.

1) Les déficits annoncés des caisses de retraite (autour de 14 milliards en 2012, environ 20 en 2020) n’ont rien à voir avec le vieillissement de la population, il sont dus, pour des montants équivalents, à la crise qui bloque l’activité, l’emploi et les cotisations sociales. Poursuivre les politiques d’austérité ne peut qu’aggraver la situation. Les injonctions de la Commission européenne pour accomplir des « réformes structurelles » sont mortifères.

2) Obliger à travailler plus longtemps, soit en allongeant la durée de cotisation, soit en retardant l’âge de la retraite, soit par les deux moyens à la fois, alors qu’un chômage croissant sévit, est aussi cynique qu’absurde : comme les emplois se raréfient, ces nouvelles obligations ne pourront être satisfaites et se solderont pour les salariés hommes et femmes par une diminution de leurs futures pensions, et une incitation, à condition d’en avoir les moyens, à recourir aux assurances privées pour s’assurer un complément de retraite. De plus, elles s’inscrivent dans un modèle de développement productiviste arrivé aujourd’hui dans une impasse, mais qui condamne les individus à travailler toujours plus.

3) Les propositions du rapport Moreau font mine d’appeler toutes les catégories à faire des efforts, mais on voit bien que l’essentiel sera mis sur le dos des salariés et des actuels retraités. En prétextant tendre vers l’unification des différents régimes de retraite, notamment entre ceux du public et du privé, ce rapport prévoit l’alignement par le bas. Il oublie qu’avant les réformes qui ont déjà eu lieu, à salaire identique, les retraités du public et du privé connaissaient un taux de remplacement égal à 75 %, bien qu’obtenu par des modes de calcul différents. Il fait aussi silence sur les véritables inégalités, notamment entre hommes et femmes, très importantes dans la vie active, et qui sont aggravées lors du passage à la retraite. Enfin, ce rapport fait le silence complet sur le bond en avant des revenus du capital qui plombent l’activité, l’investissement, l’emploi et la protection sociale. Au bas mot, le « surcoût » du capital pour la société se chiffre à 100 milliards d’euros de dividendes supplémentaires par an, en comparaison avec l’époque précédant l’ère néolibérale. Quand une véritable réflexion sur ces données infléchira-t-elle les politiques sociales à venir ?

Attac et la Fondation Copernic proposeront une action collective à tous leurs partenaires pour qu’un vrai débat de société s’amorce enfin sur la retraite et la place du travail dans la vie.

 

ATTAC FRANCE - Paris, le 11 juin 2013

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 13:18

Coordination Front de Gauche Finistère

Liste diffusion CoordFDG29 mise à jour 12 juin 2013

 

Communiqué national du Front de Gauche

12 juin 2013


 

 

Non à l'accord transatlantique !

Veto de la France pour préserver l’exception culturelle ! 

 

Confirmé par le Président Obama, un vaste accord de libre-échange USA-UE sera bien négocié cette année. Cet accord fait peser une menace sur les  règles de santé publique, écologiques, sociales et culturelles en Europe. Plus largement les services publics, les normes, les marchés publics sont mis en danger par cet accord transatlantique qui permettrait aux sociétés multinationales américaines et européennes d'avoir juridiquement prise sur les États.

 

Le Front de gauche s’oppose globalement à cet accord. 

 

La dimension culturelle est particulièrement touchée. La Commission européenne a en effet décidé d’inclure dans son mandat, les services audiovisuels et culturels, décision lourde de menaces pour la pérennité de l’exception culturelle. 

 

Le Front de Gauche s’insurge contre ce renoncement de la Commission européenne à soutenir l’exception culturelle et à respecter la Convention de l’UNESCO de 2005 : le secteur culturel ne doit pas être une monnaie d’échange dans le cadre d’un vaste accord de libéralisation et entrainer une remise en cause des politiques culturelles actuelles ou à venir. 

 

Les Etats-Unis veulent, en effet, profiter de ces nouvelles négociations pour tenter à nouveau d’affaiblir les protections qui existent en faveur de la diversité culturelle. Pour preuve leur souhait manifesté ces dernières années de rattacher une partie des services audiovisuels au secteur des nouvelles technologies pour mieux les exclure de l’application des règles de la diversité culturelle. L’exception culturelle serait alors réduite aux médias traditionnels et ne vaudrait plus pour la diffusion via Internet. De même, cela rendrait difficile toute contribution nouvelle au financement de la création des grands acteurs de l’Internet américains (Apple, Facebook, Amazon, Google, etc...).

Cette négociation préfigure, par ailleurs, une reprise de la libéralisation à l’OMC au moment où, sous l’impulsion des USA, on apprend que le cycle de Doha sur les services serait relancé  après plus d’une décennie d’enlisement.

Le  Président de la République, François Hollande, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, la ministre du Commerce, Nicole Bricq, l’Assemblée Nationale, le Parlement européen, prés de 6000 cinéastes dans une pétition européenne, se sont prononcés pour l’exclusion des services audiovisuels et culturels de la négociation à venir.

  

Le Conseil des ministres du Commerce doit se prononcer sur le mandat proposé par la Commission le 14 juin 2013 afin que les négociations puissent être officiellement lancées lors du Sommet euro-américain de la mi-juin. La France est à ce jour isolée : suite aux manœuvres de la Commission consistant à fixer des « lignes rouges », c’est-à-dire de pseudo- garanties sur les politiques culturelles, une grande majorité d’Etats semble accepter l’inclusion des services audiovisuels et culturels.

 

Le Front de Gauche s’adresse solennellement au Président de la République : la France ne peut céder sur l’exception culturelle, elle doit faire usage du droit de veto au titre de la protection de la diversité culturelle, en vertu de l’article 207 paragraphe 4 a) du Traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne. Si elle ne le faisait pas, arguant de la complexité de ce choix, elle marquerait la soumission du politique face aux exigences des puissants et des marchés.

 

L’heure est donc grave: l’exception culturelle n’est pas négociable, la France doit le dire haut et fort en faisant usage de son droit de véto!

 

Ce sera pour nous la première étape d’une bataille qui doit permettre que cet accord de libre-échange transatlantique reste lettre morte.

 

Car au-delà de la question culturelle, le gouvernement français doit clairement s’engager à refuser toute disposition qui renforcerait le pouvoir des multinationales américaines et européennes et un libre-échange mortifère au profit essentiel des Etats-Unis d’Amérique remettant en cause les normes de santé publique, sociales et écologiques.

 

Le Front de gauche appelle les citoyen-es à se mobiliser pour empêcher qu'un tel traité voie le jour. Il prendra les initiatives nécessaires pour que les convergences les plus larges possibles puissent exister pour s'opposer à ce traité. 

 

bandeau Front De Gauche

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 06:31
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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 06:29

Jean-Luc Mélenchon à "Tous politiques"
Emission animée par Marc Fauvelle et Arnaud Parmentier (Monde), Bernard Pelegrin (AFP). Parmi les thématiques abordées: le décès de Pierre Mauroy, la mort de Clément Méric, l'affaire Tapie, l'Europe-la Chine ou encore la réforme des retraites.
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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 15:00
Halte aux agissements des groupes violents !

http://www.france-palestine.org/Halte-aux-agissements-des-groupes

jeudi 6 juin 2013

Hier soir, aux alen­tours de 19h, à l’entrée de la Gare Saint-​​Lazare, Clément Méric, militant anti­fas­ciste de 19 ans a été passé à tabac par un groupe de skin­heads affilié, selon diverses sources, au groupe des Jeunes Natio­na­listes Révo­lu­tion­naires (JNR). Il est depuis hier soir en état de mort céré­brale à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.

L’Association France Palestine Soli­darité tient à condamner fer­mement cet acte abject. Le retour des grou­pus­cules d’extrême droite dans diverses régions fran­çaises est plus qu’inquiétant. Qu’ils se nomment JNR ou LDJ, et quelles que soient leurs moti­va­tions, nous ne pouvons détourner le regard de ces indi­vidus qui pro­pagent le racisme en toute impunité, en usant de dis­cours de haine et de vio­lence phy­sique contre des mili­tants. De son côté la ligue de défense juive (LDJ), une milice interdite aux Etats-​​Unis et en Israël, mais tolérée en France, a reven­diqué publi­quement, avant de se rétracter, une agression en bande orga­nisée contre le jeune Mounir à Saint-​​Mandé dimanche 2 Juin. Le Jeune Mounir était dans un premier temps tombé dans le coma. Les consé­quences de cette agression auraient pu être dra­ma­tiques comme dans le cas de Clément.

Nous appelons le ministère de l’Intérieur à prendre les mesures d’interdiction qui s’imposent, pour que ces groupes cessent de nuire et que soit pré­servé notre cadre démocratique.

Rassemblement à 17h au passage du Havre, puis à 18h30, place St-​​Michel à Paris

 

logo AFPS

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 10:03
Tribune "Idées" dans Le Monde.fr,
par Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Christiane Marty (membres d’Attac et de la Fondation Copernic)

Une nouvelle réforme, ou plutôt contre-réforme, des retraites est en préparation. L’effet catastrophique des précédentes est connu. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a calculé que si les réformes de 1993, 2003 et 2008 s’étaient appliquées aux affiliés de la CNAV (régime général des salariés du privé) et de la MSA salariés de la génération 1938, ceux-ci auraient eu des pensions de base réduites de 28 % en moyenne lors de la liquidation, et de 35 % sur l’ensemble de leur période de retraite. 

Comme précédemment, l’argument "on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps" est invoqué, et il semble de bon sens. Notons pourtant que l’augmentation de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui et que, par le passé, le partage de la richesse produite a permis qu’elle s’accompagne de la diminution du temps passé au travail et d’une amélioration globale du niveau de vie. Mais surtout, vouloir augmenter la durée de cotisation relève d’une double hypocrisie. 

Hypocrisie, quand on sait qu’une grande partie des salarié-es est déjà hors emploi au moment de liquider leur retraite. Repousser encore ce moment les enfermerait dans les minimas sociaux en attendant de pouvoir toucher une retraite à taux plein. Augmenter la durée de cotisation revient au final à faire baisser le montant des pensions sans oser le dire. 

Hypocrisie encore, car vouloir faire travailler les salariés plus longtemps dans le contexte actuel de chômage revient aussi à rompre le contrat entre les générations. Car la solidarité intergénérationnelle a deux faces. Si les actifs paient les pensions des retraités, en contrepartie les salariés âgés laissent leur place dans l’emploi aux nouvelles générations. Décaler l’âge de départ à la retraite revient à préférer entretenir le chômage des jeunes plutôt que payer des retraites. 

Enfin, ce qui est important est moins l’espérance de vie que l’espérance de vie en bonne santé, et toutes les années de retraites ne sont donc pas équivalentes. Prolonger la durée d’activité, alors même que la souffrance au travail se développe et que de nouvelles pathologies apparaissent, obère le temps dont les salariés disposent pour jouir réellement des meilleures années de retraite. 

UN "CHOC DE RÉPARTITION" 

Mais, nous dit-on, il faut combler le "déficit abyssal" des régimes de retraites. Il y a d’abord là un élément paradoxal. Car l’aggravation du déficit est la conséquence directe des politiques d’austérité qui jettent la France et l’Europe dans une spirale récessive et entraînent une montée du chômage... et donc des déficits. Dans son rapport de décembre 2012, le Conseil d’orientation des retraites explique ainsi "la dégradation beaucoup plus rapide que prévu des comptes des régimes de retraite du fait de la chute des recettes liée à la crise". Pourtant, ce qui nous est proposé aujourd’hui est d’aggraver encore cette politique. En finir avec l’austérité, relancer l’emploi par une réduction du temps de travail et une politique audacieuse d’investissement en matière sociale et écologique permettraient déjà de résoudre une bonne partie du problème. 

Enfin, la part des retraité-es augmentant dans la population, il est nécessaire, à moins de vouloir les appauvrir, d’accompagner cette évolution en attribuant aux pensions une part plus grande de la richesse créée. Il est ainsi possible de relever progressivement les cotisations patronales en baissant en parallèle les dividendes versés aux actionnaires (cette part est en effet passée en trente ans de 3 % à 9 % de la valeur ajoutée brute des sociétés non financières, sans aucune justification économique). L’investissement productif ne serait ainsi pas touché et cette mesure n’aurait pas d’impact sur les prix. La sacro-sainte compétitivité des entreprises serait donc épargnée. 

Le rapport du COR de décembre 2012 indique que l’augmentation du taux de cotisation pour équilibrer le système de retraites est de l’ordre de 2 % en 2020. Rien d’inaccessible. Mais il est vrai, et c’est là que le bât blesse, cela suppose un "choc de répartition" et non un choc de compétitivité. Bref, des solutions existent à condition de rompre avec les politiques actuelles et la logique d’un capitalisme financier prédateur. 

Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa et Christiane Marty sont membres d’Attacet de la Fondation Copernic.

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 06:21

Retraites: tant qu'à être impopulaires... ça promet !!!!

Déclaration à l'AFP le 23 mai de Michel Issindou, du Parti Socialiste :
« C’est une réforme d’ampleur. Nous aurions tort de faire une réforme au rabais» a déclaré le député PS Michel Issindou, probable rapporteur du projet de loi sur les retraites, précisant que le gouvernement envisageait de le déposer «dans la deuxième quinzaine de septembre», pour qu’il soit débattu dans l’hémicycle «en septembre-octobre». «Il y aura des tensions, je pense que ce sera dur, il y aura des mouvements dans la rue, mais par rapport à 2010 (précédente réforme des retraites), l’opinion publique est plus prête à entendre les choses» a expliqué le probable futur rapporteur. «De toute façon, nous allons être impopulaires avec cette réforme, et tant qu’à l’être, autant faire des choses utiles pour l’avenir (...), qu’au moins nous allions au fond des choses» a-t-il ajouté. Ainsi «nous n’échapperons pas à un allongement de la durée de cotisation, car c’est la mesure qui produit le plus d’effets à terme», a souligné le député de l’Isère. Mais «en maintenant l’âge légal (de départ) à 62 ans, nous laissons une porte de sortie» a-t-il précisé. Par ailleurs, «il y a un autre sujet qui fera débat, c’est celui du rapprochement public-privé. Il faut crever l’abcès et nous ne réussirons pas si nous ne passons pas par cette phase-là», a-t-il affirmé.
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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 18:38

 

 
Rémunérations patronales : un enterrement de première classe, 24 MAI 2013 | PAR MARTINE ORANGE  (Médiapart)

« Engagement 07.4 : supprimer les stocks options et encadrement des bonus. Promesse en-dehors des 60 propositions : une loi sur l’organisation des entreprises privées contre les rémunérations abusives des patrons et pour la représentation salariale. Engagement de campagne : limiter la rémunération des dirigeants des entreprises publiques dans la limite de 1 à 20 par rapport à la plus petite rémunération de l’entreprise. Promesse en dehors des 60 propositions : une taxation de 75 % pour les revenus supérieurs à 1 million d’euros. »

C’était il y a un an. C’était il y a un siècle. C’était le temps où pour conquérir des voix, François Hollande et son entourage ne mégotaient pas sur les promesses d’un jour. Puis, le temps de la « responsabilité » dans la conduite des affaires est venue. Les engagements se sont effilochés jour après jour. La niche Copé a été maintenue (voir le nouveau cadeau de l’État à Lagardère).

En quelques roucoulades, les pigeons sont parvenus à faire reculer le gouvernement sur l’imposition des plus-values de cession, pour le plus grand bonheur des fonds d’investissement et de leurs dirigeants. La taxation sur les 75 % a été abandonnée à la suite d’un grossier vice de forme juridique. Et le ministre des finances, Pierre Moscovici, vient de jeter la dernière pelletée de terre sur les projets de réforme des rémunérations patronales. Un enterrement de première classe.

Dans un entretien aux Échos, le ministre des finances a signifié vendredi 24 mai que le gouvernement avait abandonné toute velléité de réformes sur les rémunérations patronales, sujet pourtant hautement sensible dans le monde entier depuis la crise. « Après plusieurs mois de concertation, j’ai décidé de concentrer l’action législative sur la contribution de 75 % sur la part des rémunérations dépassant 1 million d’euros, qui sera acquittée par l’employeur. Elle sera soumise au Parlement dans le cadre du budget 2014, et aura une durée limitée à deux ans. Nous n’irons pas au-delà sur le plan législatif : il n’y aura pas de projet de loi spécifique sur la gouvernance des entreprises », explique-t-il.

« J’ai choisi d’agir dans le dialogue, poursuit le ministre. Dans cet esprit, j’ai rencontré la semaine dernière la présidente du Medef, Laurence Parisot, et le président de l’Afep, Pierre Pringuet, qui se sont engagés à présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance. Ils m’ont assuré qu’ils étaient prêts à des avancées importantes, notamment en recommandant le « Say on Pay », qui permettra à l’assemblée des actionnaires de se prononcer sur la rémunération des dirigeants. Notre but est d’éviter de figer des règles dans la loi, quand celles-ci sont amenées à évoluer sans cesse dans un environnement international mouvant. Nous préférons miser sur une “autorégulation exigeante”. »

Comment le ministre des finances ose-t-il tenir de tels propos ? Demander aux patrons de retrouver le sens de la mesure dans leurs rémunérations, c’est comme demander à un alcoolique enfermé chez un caviste de ne pas toucher à une bouteille. Parler encore aujourd’hui d’auto-régulation, c’est n’avoir tiré aucune des leçons de la crise, de ce qu’elle a mis à jour sur les pratiques des dirigeants des grands groupes, de leur incapacité à se réformer – eux qui n’ont que le mot réforme à la bouche –, à résister à ce qui ne peut que s’appeler de la cupidité.

Depuis 1995, au moins six rapports sur la gouvernance des entreprises et la rémunération ont été rédigés. Il y a eu le rapport Vienot 1, Vienot 2,  Bouton 1, Bouton 2,  Afep-Medef 1, Afep-Medef 2. Pour quel résultat ?

En 2012, le total des salaires des patrons du CAC 40 a atteint 92,7 millions d'euros, soit 2,319 millions par dirigeant, selon lescalculs des Échos. Le salaire moyen serait en recul de 4 % par rapport à l’année précédente. Sur dix ans, le montant nominal n’a presque pas changé, mais il est passé de francs en euros !

Le cabinet Proxinvest, qui réalise une étude annuelle sur les rémunérations patronales, aboutit à des chiffres très différents. Car, dans ses calculs, il intègre non seulement les salaires (fixes et variables) mais aussi les stock options, les retraites chapeau et autres compléments de rémunération.

D’après son dernier rapport établi en décembre 2012, les rémunérations des patrons du Cac 40 ont progressé en 2011 de 4 % pour atteindre en moyenne 4,2 millions d’euros. Cette moyenne inclut les indemnités de départ. En les excluant, la rémunération moyenne des patrons du Cac 40 baisse de 3 %, « baisse dont l’ampleur aurait pu être plus significative au regard de l’exercice 2011 marqué par une baisse des multiples de valorisation, une crise bancaire, une baisse de 17 % du Cac 40 et un recul de 10 % des bénéfices nets cumulés », souligne le rapport.

Le cabinet qui conseille de grands fonds de pension et d’investissement juge que la limite acceptable aux rémunérations patronales est de 240 fois le Smic. C’est déjà énorme. Cela correspond 4,6 millions d’euros. En 2011, ils étaient onze à dépasser cette limite.

À juste titre, les patrons de PME ne cessent de rappeler que le monde de l’entreprise ne se résume pas à celui de nos « champions nationaux » superstars. Ils se plaignent, avec raison, de la mauvaise image jetée sur les entreprises par les comportements des dirigeants du CAC 40. Leur rémunération n’a rien à voir avec ces salaires mirobolants. En moyenne, elles tournent autour de 4 000 euros par mois. Pour beaucoup, c’est beaucoup moins. Pour tous, la difficulté de leur tâche et les risques pris sont sans commune mesure avec ceux d’un responsable du CAC 40. Tout en prônant la défense de l’entreprise, le gouvernement a, malgré tout, préféré préserver cette caste dirigeante qui influence et conduit le pays depuis plus de trente ans, avec le succès que l’on sait.

Ces derniers ne voulaient pas de texte législatif. Ils n’en auront pas, ils n’en auront plus, contrairement aux engagements pris par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au lendemain de la votation suisse sur les rémunérations patronales en mars dernier. À 67,9 %, les électeurs suisses ont adopté un texte d’initiative populaire visant non seulement à limiter les rémunérations, mais aussi de les faire adopter en assemblée générale par les actionnaires.

Ce texte prévoit aussi d’interdire tous les golden hellos et golden parachutes, c’est-à-dire toutes les primes d’arrivée et de départ, jugées illégitimes. Le mandat des administrateurs devra être renouvelé tous les ans. Enfin, les conseils des entreprises qui n’appliqueraient pas ces dispositions seraient passibles de sanction pénale. « C’est une excellente expérience démocratique où les Suisses montrent la voie et, personnellement, je pense qu'il faut s'en inspirer », avait commenté alors Jean-Marc Ayrault.  On comprend l’effroi dans le monde du Cac 40.

Un lobbying actif et discret a permis d’en finir avec ces velléités de réforme. Pierre Moscovici jure qu’il n’y aura plus de texte législatif. Il préfère s’en remettre à la « sagesse » du Medef et de l’Afep, l’association qui regroupe les sociétés du CAC 40. Ceux-ci, assure-t-il, sont prêts à adopter une disposition sur le vote en assemblée générale des rémunérations patronales. Mais le tour de passe-passe est déjà prévu : selon le projet patronal, les actionnaires ne se prononceront pas sur les rémunérations en tant que telles, les retraites chapeau et autre indemnités de départ, mais sur les critères d’attribution pour fixer le montant des bonus. En la matière, ceux-ci sont totalement arbitraires et changeants.

Ainsi, depuis trois ans, la référence aux cours de Bourse a disparu car les marchés boursiers se sont effondrés. De même, les stock options ont cédé le pas aux actions dites de performance, bien plus intéressantes : elles sont gratuites donc valables quelles que soient les circonstances, à la différence des stock options dont une partie a perdu tout intérêt en raison de la chute des cours.

Si tout se passe comme anticipé, la France, sous la direction d’un gouvernement socialiste, a toutes les chances d’avoir des principes de rémunération moins stricts que ceux adoptés par la Suisse, à l’instigation de groupements activistes de petits actionnaires. Quelle avancée !

Tétanisé à l’idée de ne pas paraître favorable à l’entreprise, le gouvernement a même renoncé à peser dans les entreprises publiques. Certes, le pdg d’EDF, Henri Proglio, placé sous les feux de la rampe, a dû rabaisser son salaire pour le ramener de 1 million d’euros en part fixe à 885 000 euros. Avec la part variable, sa rémunération est encore de 1,29 million d’euros contre 1,6 précédemment.

Mais, pour le reste, tous les trous ont été utilisés pour contourner le dispositif annoncé. Bien qu’actionnaire à 15 %, l’État continue de tolérer la complète opacité qui entoure les rémunérations de Carlos Ghosn chez Renault, qui en font le patron le mieux payé du CAC 40. Il a fallu une intervention un peu ferme du gouvernement pour lui rappeler qu’en contrepartie de l’accord social, signé avec les syndicats, revenant sur un certain nombre d’avantages, le pdg de Renault se devait de faire un geste. Ce dernier a finalement accepté de renoncer à 30 % de sa part variable. Mais le sacrifice n’est que momentané. Il les touchera dans trois ans.

De même, premier actionnaire de Thales, l’État a avalisé en décembre un golden parachute de 1,5 million d’euros à l’arrivée de Jean-Bernard Lévy, ancien dirigeant de Vivendi parti quelques mois plus tôt du groupe avec un autre golden parachute de 4 millions d’euros, après y  avoir amassé une fortune de plusieurs dizaines de millions. Plus récemment, l’État n’a pas bronché à l’annonce de l’attribution d’un parachute doré de 2,8 millions d’euros et d’une retraite chapeau, accordés à Jean-Paul Herteman, PDG de Safran, alors qu’il avait mis son veto à ces dispositions en assemblée générale, avec le soutien de petits actionnaires.

Acceptant le principe de son illégitimité, mise en avant par le monde patronal, pour intervenir dans la conduite des affaires privées, le gouvernement a normalement l’arme de la fiscalité pour remédier aux abus, et reconstruire une égalité. Mais là aussi, il a décidé de renoncer. La tranche supérieure des impôts a été portée à 45%. Mais la vraie réforme fiscale, attendue de tous, pour rétablir une efficacité, une progressivité et une transparence de l’impôt n’a pas été entreprise, en dépit des déclarations de Jérôme Cahuzac, alors ministre du budget. L’annonce d’une taxation imbécile de 75% sur les salaires de plus d’un million d’euros est parvenue à servir de leurre à tout projet réel de réforme fiscale. Une réforme Canada dry comme l’avait anticipé Laurent Mauduit.

Une grossière erreur juridique – juste l’oubli de l’égalité devant l’impôt ! – a suffi pour enterrer le projet. Le gouvernement a réécrit un projet symbolique, aboutissant à imposer une taxe aux entreprises plutôt qu’aux dirigeants, pour les rémunérations supérieures à 1 million d’euros, pendant deux ans. Autant dire que la portée de cette mesure n’aura aucun effet d’incitation sur les dirigeants pour les amener à se modérer ou au moins donner le sentiment de participer à un effort collectif. D’autant que la taxe risque de disparaître dans les sables de la crise. Entre les optimisations fiscales et les déficits qui s’annoncent en raison de la récession, les groupes n’auront rien à payer.

Le pire est que le gouvernement ne tire aucun bénéfice de ces reculades devant le monde patronal. Les cris lancés sur l’assassinat de l’entreprise, sur la chasse aux riches, ont fait leur effet. La presse internationale ne cesse de revenir sur la fameuse taxe de 75% appliquée en France,  sur le mode du socialisme barbare, sans avoir pris note qu’elle a totalement disparu. En Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, chacun fait des gorges chaudes sur la fiscalité confiscatoire appliquée aux entreprises et aux entrepreneurs. Pourtant l’impôt sur les bénéfices est plus élevé aux Etats-Unis qu’en France.

Loin de démentir les faits, nos grands patrons en rajoutent, cultivant une critique systématique, sans nuance, un déclinisme qu’on ne retrouve dans aucun autre pays. À l’écart des estrades, ceux-ci pourtant ne peuvent que se féliciter de la marche des événements. Une partie du monde des affaires avait choisi se soutenir François Hollande, bien avant la chute de Dominique Strauss-Kahn au Sofitel de New York, comme candidat à la présidentielle. Ils ont eu raison. Eux, au moins, ne sont pas déçus.

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