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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 06:41
"Low cost, les dents de la mer", un film à charge contre Corsica Ferries soutenu par la CGT
le 04/07/2014

Corsica Ferries est dans le collimateur de la CGT qui a participé au financement du film d’Enrico Porsia. (Photo Thibaud Teillard)

La CGT a présenté le 30 juin en avant-première à bord du ferry Danielle Casanova de la SNCM, en grève, un film du journaliste indépendant franco-italien Enrico Porsia qui avait déjà réalisé un reportage sur Ryanair.

Ce document, financé en partie par une souscription syndicale, essaye de mettre à nu le "système Corsica Ferries", nourri, selon ce vidéo-reportage à charge dénommé Low cost, les Dents de la mer, de subventions publiques en Corse et en Italie (grâce aux remboursements de charges) sur fond d’opacité capitalistique.

Voir le film, dont la première partie seulement a été réalisée à ce jour. A noter, selon Enrico Porsia, que Corsica Ferries n’a pas souhaité répondre à ses questions.

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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 06:35

Quand ce n’est pas la mort en cours de voyage, c’est la traque permanente pour retour à la case départ en dépit de la liberté de circulation garantie par la Déclaration Universelle des Droits de l'homme

Mardi 1er Juillet 2014 : la traversée de la méditerranée s’est terminée de façon horrible pour 45 migrants morts étouffés dans la chambre frigorifique d’une embarcation qui contenait 600 africains fuyant l’extrême pauvreté et les guerres.

Mercredi 2 Juillet 2014 : au petit matin, les forces de police, à Calais, ont bloqué les sorties  du centre de distribution de repas de la zone portuaire dans lequel vivaient des exilés de pays en guerre  comme l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan ou le Soudan : campements détruits et 320 migrants arrêtés et conduits en centre de rétention pour la plupart dans le but de les expulser dans leurs pays d’origine.

Dans le même temps la police a averti les exilés présents sur Paris qu’elle va procéder de la même manière dans la capitale. Ces derniers vivent désormais dans la peur et cherchent à se cacher, ce qui va les éloigner des dispositifs humanitaires et créer des nuisances dans certains quartiers parisiens.

Combien faudra-t-il de drames, d’arrestations pour que l’Europe, la France mettent fin à ces politiques migratoires qui portent atteinte aux droits humains les plus élémentaires alors que le courage politique serait d’affirmer que le repli sur soi ne mène à rien et que l’Europe a besoin d’immigration ? Comment faut-il dire que le contrôle de l’immigration est une mesure illusoire et démagogique ?

Au-delà des mesures humanitaires d’urgence, le  PCF demande au  Gouvernement de :

· sursoir à toute expulsion collective interdite par la Convention Européenne des droits de l’homme et de libérer les exilés qui ne présentent aucun danger pour la Franc

- prendre en charge les migrants fuyant les zones de conflit

            - accorder la liberté de circulation pour permettre aux  exilés de déposer leur demande d’asile dans le pays de leur choix

 

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 07:56
LUNDI 30 JUIN 2014

 On ne fait jamais une grève par plaisir, ni sans raisons. Le scandaleux lynchage médiatique dont ont été victimes les cheminots en grève, alors qu’ils défendaient l’intérêt général, l’avenir des usagers et du système ferroviaire public, semble pourtant s’être constamment appuyé sur un déni de ce principe. La diabolisation médiatique, voire politique, de ce conflit social a ainsi permis d’ériger un véritable écran de fumée quotidien devant leurs revendications et le fond du débat sur le texte proposé par le Gouvernement.

 Comme parlementaires, les députés communistes et du Front de gauche ont cherché à relayer les propositions les plus essentielles des cheminots. A chaque fois, nous avons suscité la prise de conscience du plus grand nombre sur les sujets fondamentaux pour les usagers d’une réforme ferroviaire qui réponde réellement aux besoins et au défi de la transition écologique pour notre pays. Notre vote final négatif sur ce projet de loi de réforme ferroviaire ne découle ni de postures prédéterminées, ni d’un repli sur soi qui n’aurait servi qu’à scléroser encore plus le champ du débat démocratique. Comme chacun de nos votes, il essaie de s’appuyer sur une analyse objective du contenu final au regard des enjeux posés.

 Notre implication dans le débat parlementaire aura permis d’enregistrer quelques avancées, notamment pour garantir une plus grande unicité économique, sociale et technique du nouveau groupe ferroviaire public. Mais force est de constater que le résultat final est très éloigné d’une réforme répondant aux menaces qui planent sur l’avenir du fer, en France comme en Europe. Car nous sommes engagés depuis plus de vingt ans, dans un processus continu de libéralisation des services publics des transports. Depuis la première directive européenne de libéralisation du secteur des transports, en 1991, la Commission poursuit le dogme de l’efficience du marché en s’appuyant sur le principe de la « concurrence libre et non faussée » inscrit dans les traités européens.

 Le projet de réforme adopté la semaine dernière s’intègre à ce vaste programme de libéralisation et ne porte pas de réelle volonté d’améliorer la qualité du transport due aux populations dans le cadre d’un service public. Il ne porte pas d’ambition de report modal, qui est pourtant un élément clef de la transition écologique. Il n’est pas non plus à même de contrecarrer la volonté de la Commission de disloquer les entreprises publiques historiques, pour offrir aux entreprises privées le libre accès au réseau ferroviaire, sur fond de dumping social. Certes, il met fin à la séparation stricte des activités entre RFF et SNCF intervenue en 1997, mais pas à l’émiettement en activités de plus en plus autonomes, à la multiplication des filiales, à la généralisation de la sous-traitance, à l’abandon du fret.

 Surtout cette réforme n’ouvre aucune perspective nouvelle sur le financement de la rénovation et du développement du réseau, à l’origine de la majorité des désagréments quotidiens des usagers, et reconnu comme un besoin prioritaire pour les territoires. Sans moyens de financement renouvelés, il ne sera pas possible de rebâtir le grand service public ferroviaire que nous appelons tous de nos vœux, un service public qui réponde aux attentes des usagers et relève le défi de la transition écologique. C’est cette aspiration à rebâtir un grand service public ferroviaire qui était au cœur des revendications des cheminots comme de notre action parlementaire.

 

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 07:33

Après l'aveu de la rapporteure générale du Budget quant aux effets récessifs provoqués par le pacte de responsabilité, après la note de conjoncture plus que défavorable de l'Insee pour l'année 2014 (8,6 millions de Français à vivre en dessous du seuil de pauvreté: 1 français sur 6! ), les chiffres du chômage sonnent comme le glas de tout espoir d'amélioration économique sous la politique menée par le gouvernement.

C'est la plus terrible des défaites, car elle avait été présentée comme la reine des batailles, comme le premier indicateur du redressement du pays. François Hollande en avait fait un challenge personnel : c'est un échec cuisant.

Nous ne sommes plus dans des prévisions et des exercices macro-économiques mais bel et bien dans la terrible réalité de vies brisées par la perte d'un emploi, pour le salarié et sa famille. Depuis le 1er janvier, c'est plus de 500 nouveaux chômeurs chaque jour

La France vient de dépasser le seuil des 5 millions de chômeurs. Manuel Valls a tout à fait raison quand il dit qu'il n'y a aucune fatalité à cela : il y a par contre des responsables. Et surtout, des victimes : comme tous les peuples en Europe, les Français sont matraqués par une austérité qui interdit toute relance économique et qui provoque détresse sociale et désespérance. 

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

 

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2 juillet 2014 3 02 /07 /juillet /2014 07:32

Abandon des ABCD de l'égalité : « un coup terrible porté à la lutte contre toutes les discriminations »

 

Benoît Hamon a annoncé l'abandon de l'ABCD de l'égalité, ce dispositif expérimental chargé de transmettre des valeurs d’égalité et de respect entre les filles et les garçons, et de combattre les stéréotypes de genre. Face à une coalition la plus réactionnaire possible, le gouvernement a capitulé en rase campagne. C'est un coup terrible porté à égalité, à la lutte contre toutes les discriminations que vient d'assener le gouvernement qui va conforter et légitimer les discours obscurantistes qui prolifèrent.

Cette reculade est piteuse et indigne de la gauche.

Quand un gouvernement, élu sur une promesse de changement, renonce à ce point à des réformes progressistes; quand il brutalise les cheminots et les intermittents et cajole les franges les plus réactionnaires de la société; au final, il livre un abécédaire de la trahison et de l'indignité.

 

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 16:33

Casse de la SNCF : tous concernés, tous solidaires des cheminots ! 

mardi 17 juin 2014

 

Casse de la SNCF : tous concernés, tous solidaires des cheminots !

Le 16 octobre dernier, Frédéric Cuvillier, secrétaire d’Etat aux transports, a présenté son projet de loi de « réforme » du système ferroviaire. Selon monsieur Cuvillier, ce projet aurait pour objectif « d’unifier » et de « renforcer » le service public du transport, ainsi que d’améliorer le statut social des travailleurs du rail. Il affirme qu’il s’agit aussi de réduire les coûts et d’augmenter la rentabilité de la SNCF, tout en finissant d’ouvrir totalement le rail à la concurrence, exigence « européenne » ardemment défendue par le patronat français... A moins que le secrétaire d’Etat ne soit tombé par hasard sur la baguette magique d’Harry Potter, il semble difficile de concilier tous ces objectifs.

Pas dupes, les syndicats CGT, SUD et UNSA de la SNCF ont bien compris que, parmi ces objectifs contradictoires, ceux favorables au service public et aux conditions de travail des cheminots seraient sacrifiés. En effet, le gouvernement prétend réunifier les deux entreprises séparées en 1997, la SNCF et Réseau Ferré de France (RFF), en en créant une troisième : le « groupe SNCF ». Au lieu de deux structures ayant chacune leur propre conseil d’administration et leurs propres institutions représentatives du personnel, il y en aurait donc trois. Bel exemple d’unification ! De plus, la création du groupe et la filialisation de la SNCF et de RFF – puis leur transformation, à terme, en Sociétés Anonymes (comme pour La Poste) – ouvrent la voix à un démembrement total du service public du transport ferroviaire. Il suffira de couper la tête pour que les membres se disloquent.

Pas dupe non plus, le patronat français voit là une occasion de s’emparer d’un marché juteux en détruisant le service public. Il l’a d’ailleurs fait savoir par la voix d’un de ses représentants, le député UMP Dominique Bussereau, qui a déclaré dans La vie du rail : « Lorsque nous reviendrons au pouvoir, il sera très aisé de faire disparaître l’EPIC [1] de Tête pour éclater définitivement le système comme nous le souhaitons ». La droite a au moins le mérite d’annoncer plus clairement la couleur que le Parti « Socialiste » !

Solidarité avec les grévistes !

Les grands médias présentent la grève des cheminots comme une « prise d’otage » par des travailleurs arc-boutés sur leurs « privilèges » et incapables d’évoluer. Au passage, les médias surfent sur le mécontentement des usagers. Or le mécontentement des usagers date d’avant la grève. Il vient de l’augmentation des prix des billets, de la baisse des fréquences, de la vétusté de certaines lignes, qui entraîne accident et retards... Bref, le mécontentement des usagers vient de la dégradation du service public, conséquence directe des politiques gouvernementales.

Les trains ne roulent pas tous seuls. La construction et l’entretien de milliers de kilomètres de voie, une bonne formation et de bonnes conditions de travail pour les aiguilleurs et les conducteurs, gages de sécurité pour les voyageurs, et tout ce qui est nécessaire au transport : cela à un coût et nécessite de gros investissements. Ces investissements ont été pris en charge par des générations de travailleurs qui, par leurs impôts et leur travail, ont construit une infrastructure immense et de qualité qu’aucun groupe capitaliste n’aurait pu mettre en place. Aujourd’hui, le patronat voudrait s’approprier les fruits de cet effort collectif en dépeçant le service public pour s’en approprier les parts les plus rentables.

Les travailleurs usagers et les travailleurs du rail ont le même intérêt – un service public de qualité – et un même ennemi – la classe dirigeante et sa cupidité sans borne. Nous ne devons pas nous laisser diviser, nous devons organiser la solidarité entre tous les travailleurs et nous rappeler que quand les cheminots font grève pour défendre le service public du rail, ce sont les droits de tous qu’ils défendent !

Martin Carmine

[1« Etablissement Public Industriel et Commercial », une entreprise publique gérée comme une entreprise privée.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 06:35

Dans l'éditorial du jour au titre limpide "Un système pervers", Hubert Coudurier, le patron du Télégramme dénonce le supposé probable recul du gouvernement par rapport à la réforme du régime des intermittents du spectacle, et achève sa diatribe contre le mouvement forcement "corporatiste" et "égoïste" des intermittents, au nom du respect de la sagesse des syndicats (en réalité, en fait de syndicat, il s'agit du MEDEF), en accusant le système de protection sociale de l'intermittence d'être rien moins que responsable de la "précarité" des professionnels (sous-entendu: livrés à la seule loi du marché, seuls les meilleurs subsisteraient, et vivraient bien de leur art) et à "une certaine médiocrité que déserte le public".

Monsieur Coudurier est très certainement en connaisseur en matière de grand art et de grande culture. Il a dû aussi voyager et réaliser que la France est le ou l'un des tous premiers pays du monde en terme de réseau de salles de spectacles et de théâtre, de festivals, d'arts dans la rue, le financement public et le système de protection des intermittents du spectacle permettant le développement de créations partiellement indépendantes des contraintes du marché et de la profitabilité marchande. Bien sûr, certains à droite, les héritiers des hommes opulents et réjouis que l'on retrouvait dans les Salons académiques ou les théâtres bourgeois du XIXe, considèrent que l'art qui vaut est l'art vendable et vendu, le succès marchand étant l'équivalent de la sélection naturelle des meilleurs gènes dans l'évolution des espèces.   

En réalité, la culture, et son autonomie par rapport aux considérations purement commerciales, est d'intérêt public: c'est un moyen de construire, de chercher du sens, d'éveiller les intelligences, de mettre un peu de beauté dans nos vies, d'émanciper les esprits. La presse et les médias, leur indépendance par rapport aux pouvoirs financiers, sont aussi d'intérêt public, justifiant au même titre un financement public, dans la mesure où une démocratie vivante et bien portante passe par l'éducation et l'information pluraliste des citoyens. A ce titre, on peut noter que Monsieur Coudurier, si prompt à dénoncer les privilèges de l'"art entretenu" et des intermittents, fait surnager son entreprise commerciale médiatique grâce à des aides d'Etat à la presse et au portage, des subventions publiques à Tébéo ... Financements publics dont les Vendeurs Livreurs Colporteurs du Télégramme ne voient pas la colère avec leurs revenus du misère. 

Il est normal que la presse soit aidée pour ne pas dépendre que de la publicité et du désir d'asseoir une influence politique et économique des millionnaires - et Dieu sait si elle en dépend malgré tout- tout comme il est logique de soutenir la création culturelle indépendante par de l'argent public, sans quoi il n'y aurait plus rien en dehors de la culture élististe, académique, et de la culture de masse modelée par les exigences du mauvais goût capitaliste.

Le soutien public à la culture, la protection sociale des acteurs du monde de la culture et des artistes, est une cause première de la vitalité culturelle exceptionnelle de la France, qui fait une part de son attrait touristique, de son prestige, et surtout qui nourrit la qualité de vie des habitants dans les territoires, car la culture procure des émotions, de la joie, crée du lien social, embellit la vie.   

D'ailleurs, le dossier du Télégramme de ce mercredi 18 juin est plus nuancé que l'édito de Coudurier: les intermittents ne sont pas des privilégiés. Leur salaire médian est de 13.700 euros par an, contre 18.400 euros pour un salarié du privé. C'est la passion qui anime la plupart des intermittents et des articles, par l'ambition de vivre au crochet de la protection sociale et l'appétit du gain. 

Seuls 43% des intermittents bénéficient d'au moins une journée d'indemnisation chômage par an. Les heures des intermittents ne sont souvent pas décomptées au réel. L'allongement du délai de carence pour le paiement des allocations va conduire une partie non négligeable des intermittents à perdre presque un mois de revenu par an.

L'article d'Hervé Queillé montre bien que des abus viennent surtout des sociétés de l'audiovisuel qui préfèrent embaucher des intermittents pour limiter leurs charges plutôt que des salariés titulaires. Que la fragilisation des intermittents s'explique aussi par la baisse du budget de la culture et des possibilités pour les collectivités de subventionner des spectacles.

Comment marche le régime des intermittents? Ils doivent travailler 507 heures sur 10 mois (techniciens) ou 10 mois et demi (artistes) pour toucher des allocations chômage pendant 8 mois (qui peuvent être lissées et fragmentées en périodes alternant travail et indeminisation). Avant 2003, les 507 heures devaient être effectuées sur un an.

Le résultat de la régression de la Réforme 2003, qui serait encore aggraver aujourd'hui, Ronan, un accadordéoniste de musique bretonne interviewé dans ce dossier du Télégramme, l'exprime: " En fait, on galère depuis 2003... Depuis qu'on est passé au régime de 507 heures en dix mois. C'est constamment la course aux cachets. Et c'est d'autant moins facile aujourd'hui, que la fameuse austérité dont on nous rabat les oreilles à longeur de journée a pour conséquence, peut-être, de soulager le budget de l'Etat (et encore pas sûr) mais surtout de réduire nos possibilités de travailler. La réduction drastique du budget de la Culture et des subventions qui en découlent pour le spectacle vivant a des conséquences dramatiques. Qu'on fasse du rock ou de la musique traditionnelle, c'est pareil: en ce moment, en Bretagne, il n'y a pas de boulot"...    

Un sonorisateur finistérien ajoute, interrogé lui aussi par le Télégramme : "Ce qui est particulièrement dur à avaler, c'est qu'on nous fait passer pour des privilégiés. Il faut savoir que nos cotisations avaient déjà fortement augmenté en 2003. Là, on va passer de 10,8% à 13,3% contre 6,4% pour le régime général. Quant à proposer un plafond cumul salaires-allocation à plus de 4000 euros, ça nous fait rire: personne ne gagne une telle somme en Bretagne. Et puis, on en a marre d'entendre qu'on coûte trop cher: un euro investi dans la culture, c'est quatre euros générés dans l'économie locale. Mais on voit bien où le patronat et le gouvernement veulent en venir. Le but, c'est de faire mourir le régime des intermittents à petit feu. Et à terme, sans doute, le système de couverture sociale pour l'ensemble des salariés. C'est idéologique avant tout". "Déjà que c'était difficile de s'en sortir. Là, ça va être de plus en plus dur de tenir et d'exercer nos métiers. L'austérité, c'est toujours pour les mêmes: les petits".

Voilà qui est bien résumé, Lolo. Merci aux journalistes du Télégramme de laisser s'exprimer ces voix du peuple à côté de celle du Patron.

I.D

 

Communiqué du 16 juin 2014 publié le 18 juin 2014

Le Mouvement BREST POUR LA CULTURE  appelle à un rassemblement citoyen

LE SAMEDI 21 JUIN à 17h00 - PLACE DE LA LIBERTE à BREST

Cela fait maintenant plus de deux mois que le Mouvement Brest pour la Culture dénonce l’accord signé le 22 mars par les partenaires sociaux sur la nouvelle convention de l’assurance-chômage et pointe les graves dangers qui pèsent sur l'avenir du spectacle vivant .

Cette nouvelle convention entérine de nouveaux reculs pour l’ensemble des chômeurs, précaires, intérimaires, intermittents, mais aussi pour l'ensemble des structures et des collectivités locales en charge des politiques publiques. Les nouvelles mesures de cette convention auront pour conséquence d’augmenter la précarité dans ce secteur.

Le mouvement réclame au ministre du travail, François Rebsamen, de suspendre la procédure d’agrément de l’accord du 22 mars et de remettre les partenaires sociaux autour de la table. Il demande de nouvelles négociations qui tiennent compte des propositions pertinentes, justes, adaptées et plus économiques élaborées par le Comité de suivi qui y travaille depuis 10 ans.

Le combat des professionnels du spectacle contre la nouvelle convention Unedic de leur régime d’assurance chômage recouvre un triple enjeu : la conception du travail, la place de la culture, le respect des principes démocratiques .

SOYONS NOMBREUX AU RASSEMBLEMENT BREST POUR LA CULTURE LE 21 JUIN A 17H.

POUR UNE FETE DE LA MUSIQUE JOYEUSE, SOLIDAIRE ET MILI   

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 17:31

Grand marché transatlantique / Tafta :

pourquoi il faut se mobiliser

 

Il aura fallu des années de lutte et d’alertes du Front de Gauche1pour que le sujet du Grand marché transatlantique quitte un peu le désert médiatique où il était cantonné. Pourtant, malgré ces alertes, malgré l’affaire Snowden, malgré une importante mobilisation - en France et en Europe - des citoyens, et la création de collectifs locaux « Stop Tafta » innombrables, les négociations entre la commission européenne et les USA se poursuivent. Le 5e « round » a débuté fin mai en Virginie. On sait qu’il porte notamment sur les droits de la propriété intellectuelle, la « cohérence réglementaire » et du marché du travail, l'accès aux marchés agricoles et les appellations d'origine contrôlée…

Abordé lors des Européennes, le sujet semble retomber dans un relatif anonymat qui sied apparemment à ses défenseurs. Il reparaît de temps à autres à la surface des eaux médiatiques et politiques en tant que moyen de pression. C’est ainsi qu’on l’a vu revenir au plus fort de la crise ukrainienne, où le représentant US au commerce, Mickael Froman, déclarait que « la crise en Ukraine et les tensions avec le Russie illustr(ai)ent la nécessité d’un renforcement substantiel des liens économiques entre USA et EU »2, ou encore récemment lorsque Laurent Fabius mettait l’accord dans la balance pour éviter une amende trop salée de la justice américaine contre BNP Paribas3. Des signes clairs, s’il en fallait encore, qu’il ne s’agit pas d’un simple accord de libre-échange, mais d’un projet de marché unique et intégré aux enjeux géopolitiques majeurs.

Qu’est-ce que c’est ?

Le traité transatlantique (qu’on connaît parfois sous d’autre noms, voir l’encadré : « Dénominations ») est en préparation depuis une vingtaine d’années (voir l’encadré : « Historique »). Il s’agit de créer un vaste marché de 800 millions de personnes qui représenterait 50% de la richesse mondiale, et de définir ensemble des « normes mondiales » (article 7 du mandat de négociation). Le 13 février 2013, le Barack Obama, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso en lançaient officiellement les négociations sur la base d’un rapport qu’ils avaient commandé en 2011 à un « groupe de travail de haut niveau transatlantique ». Ce rapport fixe des objectifs « ambitieux » (sic.) concernant les domaines classiques de libéralisation, comme des « mesures d’accès au marché allant au-delà de ce que les Etats-Unis et l’UE ont accompli dans les accords commerciaux antérieurs  ». Ces objectifs, dictés par des lobbies industriels et négociés à huis-clos4, validés par les chefs d’état des 28 gouvernements et le parlement européen qui ont donné mandat à la commission pour les négocier en notre nom (voir l’encadré : « La procédure »), peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la vie et le travail des peuples, et sur la capacité des autorités publiques à légiférer pour l’intérêt général.

Quatre grandes directions

En effet, s’il est vrai qu’il existe 1300 accords de libre-échange entre l’UE et le reste du monde, il s’agit ici d’un accord beaucoup plus vaste, impactant et contraignant, car il comporte quatre grandes directions, détaillées dans le mandat de négociation de 46 articles5, qui chacune suscite de réelles inquiétudes :

1) Baisse voire suppression des barrières tarifaires(les droits de douanes). Certes, ces droits sont très faibles entre les USA et l’UE dans de nombreux secteurs, mais ce n’est pas le cas, par exemple, de l’agriculture. Concentration des exploitations, réduction du nombre d’actifs agricoles, fin de l’objectif d’instaurer des circuits courts entre producteurs et consommateurs, etc. : les conséquences, en Bretagne notamment, sont potentiellement dévastatrices.

2) Harmonisation des barrières non tarifaires : ce qu’on trouve dans la constitution d’un Etat, dans ses lois, ses décrets, règlements, sous forme de normes, par exemple alimentaires,phytosanitaires, techniques, sociales (temps de travail, salaires), environnementales… Droits de propriété intellectuelle, environnement, énergie, sécurité agro-alimentaire, transports, OGM : tout est potentiellement concerné.Le mandat évoque bien des garanties de respect des normes fondamentales dans certains secteurs, mais toujours au conditionnel. Et indépendamment même des résultats auxquels aboutiront ces négociations, l’idée de mettre cela sur la table de négociation sans consultation ni publicité préalable est, à bien des égards, choquante : que sont ces normes, sinon des choix de société, des règles du « vivre ensemble » mises en place par les citoyens, vialeurs représentants, sur le temps long ?

3) Mise en place d’un mécanisme de règlement des différends (SIDS) c’est-à-dire la possibilité pour les firmes d’attaquer un Etat (ou une municipalité ou toute autre collectivité) quand une décision qu’il prendrait porterait atteinte aux bénéfices (présents ou escomptés) de ladite firme. Un mécanisme d’arbitrage privé (du type de celui de l’affaire Tapie) pourrait condamner à des peines qui se fixent souvent en millions voire en milliards de dollars, une décision prise démocratiquement par un Etat ! Concrètement, trois « experts » se réunissent pour traiter le différend en question. Ils ne basent pas leur décision sur le droit des Etats, mais uniquement sur les principes fixés dans le traité qu’a ratifié l’Etat. Ils délibèrent en secret  et il n’y a pas de procédure d’appel ! Trois exemples concrets des aberrations auxquelles cela peut aboutir : Vattenfall, entreprise suédoise qui possède deux centrales nucléaires, demande 3,5 milliards d’euros à l’Allemagne parce qu’elle a décidé de sortir du nucléaire ; l’entreprise Lone Pine poursuit le Canada et lui demande 350 millions de dollars car le Québec a pris une décision de moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique ; plus près de nous, Véolia attaque le gouvernement égyptien pour avoir mis en place un salaire minimum… On ne compte pas moins de 500 procédures de ce genre en cours de règlement6, et ce nombre augmente régulièrement.

4) Le principe de la convergence réglementaire. Répondant en cela aux vœux de Business Europe (le Medef européen) qui déclarait qu’il fallait un « accord vivant », le mandat de négociation prévoit la mise en place d’un Comité de suivi de l’accord chargé de continuer à négocier, une fois l’accord signé, une harmonisation des normes dans les secteurs où un accord n’aurait pas été trouvé (article 43). Le risque est grand dès lors que la question de l’exception culturelle, par exemple, exclue pour le moment des négociations7, ne revienne par la fenêtre. Ou encore qu’on nous vende cet accord comme « équilibré » sous prétexte que les poulets au chlore, par exemple, en seraient exclus… provisoirement. Enfin, un « Mécanisme d’accord précoce » est prévu : il faudrait dès qu’une norme nouvelle est en préparation, demander aux gens concernés (concrètement, les lobbies industriels ou financiers) ce qu’ils en pensent par l’intermédiaire de ce comité de suivi. On imagine aisément la réponse qu’ils donneraient si la norme en question n’allait pas dans le sens de leurs intérêts.

Pourquoi ça nous concerne

- Parce que l’accord concernera « tous les niveaux de gouvernement ». Comme le rappellent les articles 4, 23, 24 et 45, l’Accord en négociation s’imposera aux municipalités et autres collectivités territoriales.

- Parce que les négociations d’harmonisation portent sur presque tous les domaines excepté les domaines dits régaliens (police, justice…), la production d’armes, et depuis peu la finance (les USA trouvant l’UE trop libérale dans ce domaine, l’a retiré des négociations en avril !) : droit de propriété intellectuelle, énergie, sécurité agro-alimentaire, transports, normes phytosanitaires, OGM, etc. En vertu du principe de la liste négative, tout ce qui n’est pas explicitement exclu des négociations est négociable.

La position du PS est inquiétante

Le Parti socialiste semble hésiter sur le sujet. Hier grands défenseurs du projet, la ligne majoritaire semble être désormais celle d’un « soutien sous conditions », selon les termes de Gwenegan Bui.8Comment comprendre dès lors qu’exactement un mois plus tôt l’écrasante majorité des députés PS au parlement européen aient donné leur accord au mandat de négociation qui détaille précisément les objectifs cités plus haut ?9Et pourquoi le PS a-t-il vidé de sa substance la résolution du Front de Gauche du 13 mai 2014 qui demandait la suspension de ces négociations tant que l’opacité régnerait10 ?

Par ailleurs, au vu de la manière dont le gouvernement actuel dirige le pays, en passant le plus souvent outre les oppositions, même celles émanant de ses propres rangs, on peut douter de sa volonté d’écouter les demandes de publicité et de débat portées par les opposants à ce projet. La nomination toute récente de Laurence Boone, chef économiste de Bank of America/ Merill Lynch, au poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée chargée des questions économiques, laisse d’ailleurs peu d’illusions : l’exécutif soutiendra cet accord. Pour achever de s’en convaincre, on rappellera la stupéfiante déclaration de François Hollande lors de son voyage aux USA : « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations. » Une façon de tourner le dos à tout un pan de la société civile qui dénonce l'opacité des négociations. Pour le Front de Gauche comme pour bon nombre d'associations, il faudrait au contraire prendre davantage de temps, pour mener un débat serein sur ces questions lourdes de conséquences pour l'avenir.

L’avenir de la mobilisation

Des questions majeures subsistent : Les résultats des élections européennes permettront-elles une majorité de votes contre ce traité au Parlement Européen ? Les parlements nationaux seront-ils effectivement consultés lors de son éventuelle ratification ?

Théoriquement, la ratification de l’accord est prévue pour 2015. Certes, on ne sait pas encore ce qui sortira concrètement de ces négociations (le Canada a signé un accord de libre-échange équivalent avec l’UE il y a plus de six mois, et on n’en connaît toujours pas le contenu). Mais une chose est sûre : il faut continuer à mobiliser et à faire ce travail d’information que les tenants du projet nous refusent. C’est le sens du collectif morlaisien « Stop Tafta »11créé en début d’année à l’initiative d’Attac ; c’est le sens aussi de la motion proposée par Ismaël Dupont au conseil municipal de Morlaix le 5 juin, et au conseil communautaire le 16 juin. Quatre régions, et des dizaines de collectivités, dont Grenoble est la dernière en date, ont pris la décision de se déclarer « zones hors Tafta », décision certes symbolique, mais essentielle pour montrer que face à ce projet inacceptable, il est urgent de résister.

 

Julien Kerguillec

1 Le traité transatlantique faisait déjà partie, par exemple, des grands sujets de lutte mis en avant par Jean-Luc Mélenchon lors des élections européennes de 2009.

 

2 http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0MJ0EK20140322 (22 mars 2014).

 

3 http://www.liberation.fr/economie/2014/06/06/l-amende-de-bnp-un-risque-pour-le-traite-transatlantique-previent-fabius_1034979 (6 juin)

 

4 Tout autant que les firmes américaines, les multinationales européennes et leurs lobbies (TABD, Conseil économique transatlantique. etc.) ont collaboré intensément avec la Commission européenne. Selon la commission elle-même, il y a 15.000 lobbyistes autour de l’UE ; elle reconnaît (en général elle ne dit rien de son mode de fonctionnement, mais elle est tenue de répondre quand on lui pose des questions précises) avoir tenu 119 réunions avec les lobbies du monde des affaires entre janvier 2012 et avril 2013 pour préparer le mandat qu’elle allait soumettre au Conseil des ministres, soit en moyenne une tous les quatre jours ! On peut considérer qu’environ les deux tiers du mandat viennent des lobbies.

 

 

5 Consultable ici : http://www.contrelacour.fr/marche-transatlantique-le-mandat-definitif-de-negociation-de-la-commission-europeenne-traduit-en-francais/

 

6 Elles sont listées sur le site de la CNUCED, rapport de mars 2013

 

7 En vérité ce ne sont que les « services audiovisuels » qui sont cités dans le mandat (article 21) : quid des musées, des bibliothèques, etc. ? Par ailleurs, la réaction des représentants des institutions européennes laisse peu d’espoirs : JE Barroso a immédiatement qualifié la demande de la France de « réactionnaire », et Karel de Gucht a précisé très vite que cette exclusion ne pouvait être que « provisoire » (l’article 44 le rappelle).

 

8 Dans une résolution européenne votée à l’assemblée nationale en juin 2013, ils disent globalement souhaiter l’accord, mais demandent le respect des « préférences collectives » des Européens, et que soit exclu du mandat le recours au mécanisme de règlement des différends investisseur/état.

 

9 http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+MOTION+B7-2013-0187+0+DOC+PDF+V0//FR

 

10 http://www.humanite.fr/marche-transatlantique-la-resolution-europeenne-du-front-de-gauche-emiettee-par-le-ps-533192

 

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 17:30

Les personnes âgées ont bâti notre pays, travaillé toute leur vie à produire des richesses sociales diverses: elles ont le droit de vieillir dignement, qu'elles soient aisées ou pas.

Relever dans la solidarité et l'humanité le défi du doublement du nombre de Français de plus de 85 ans d'ici 2040 exige, comme la création de la Sécurité Sociale dans l'après-guerre, la création de nouveaux espaces de socialisation des richesses limitant la financiarisation de l'économie.  

Le bien-être des vieux est un problème de partage des richesses.

A Morlaix et dans les communes de Morlaix-Communauté, beaucoup de personnes âgées, particulièrement celles en perte d'autonomie, vivent dans des conditions précaires, dans un relatif isolement, avec des difficultés à accéder à un logement adapté comme aux services proposés à l'ensemble des autres citoyens. Plusieurs particuliers ou associations comme l'ORPAM créer des solidarités concrètes pour faciliter l'accès des personnes âgées à leurs droits, à la vie sociale, aux loisirs et à la formation... mais cela ne suffit pas.

La collectivité n'investit pas assez dans l'accessibilité des équipements et de l'habitat pour les seniors. Beaucoup de progrès restent à faire en termes d'accès aux transports publics, à la mobilité, à l'échange social, aux loisirs.

La France compte 11 millions de plus de 65 ans, 9% de plus de 75 ans. Les jeunes, - de 25 ans, restent trois fois plus nombreux que ces derniers, et les mineurs (14 millions) encore plus nombreux eux aussi que les + 65 ans, contrairement à ce que l'on peut entendre sur le vieillissement inexorable de la population, argument rabâché pour remettre en cause les droits à la retraite ou parler d'un déclin économique et démographique de la France qui imposerait des renoncements sur la Sécurité Sociale et le retour à la simple solidarité familiale.

Néanmoins, le nombre de vieux de plus de 85 ans devrait passer de 1,3 millions en 2007 à 5,4 millions en 2060 selon les projections de l'INSEE . Le fait que les gens vivent plus longtemps n'est en soi un problème que pour les gens qui raisonnent en termes comptables. Pour nous, c'est avant tout une chance, et un défi pour construire de nouveaux outils de socialisation et de solidarité.

La réalité du vieillissement de la population est d'abord liée à des progrès techniques et sociaux très importants accomplis depuis l'après-guerre mais elle est relativisée par des inégalités et déterminée socialement. A 35 ans, l'espérance de vie pour un cadre est de 47 ans, de 41 ans pour un manœuvre. Et l'inégalité est plus importante encore si l'on veut parler d'espérance de vie en bonne santé. Les réformes des retraites imposées depuis 20 ans qui reculent l'âge de départ et le niveau moyen des pensions, aggravent les inégalités entre hommes et femmes, cadres et ouvriers, ne font qu'alourdir ce problème.

La retraite moyenne tourne autour de 1100 € par mois tandis que le minimum vieillesse se situe autour de 700€ par mois. Les maisons de retraite (EHPAD) ont un coût mensuel par personne de loin plus élevé: entre 1500 et 4600 euros, avec une moyenne à 2890 euros mensuels selon la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Même avec l'APA (l'allocation personnalisée pour l'autonomie), le reste à charge pour les personnes âgées et pour les familles de l'aide à domicile ou de la maison de retraite est très élevé: souvent autour de 1500-2000 € en établissement, plus de 500€ par mois pour un maintien à domicile, lequel est privilégié pour volonté de rester « dans ses meubles » et parfois avec les siens, mais aussi très souvent pour des raisons de nécessité financière. Des maisons de retraite publiques ou associatives à but non lucratif doivent être construites, rénovées et agrandies au plus près des gens, afin que leurs coûts modérés limitent le reste à charge pour les personnes âgées: aujourd'hui, avec un coût moyen de 1900€ mensuel en Bretagne, les maisons de retraite sont inaccessibles à des gens qui ont des petites retraites. Ce pourquoi, en forçant le trait, on pourrait dire qu'on y rentre quasiment que "pour y mourir": la durée moyenne d'un "séjour" en maison de retraite est de 23 à 24 mois.

Aujourd'hui, dans le Finistère, département vieillissant, il y a 91 EHPAD représentant 9127 places, et 42 foyers foyers logement pour personnes âgées autonomes (2390 places). Mais Pierre Maille lui-même disait il y a trois ans à Plouigneau: il manque 2000 places en maison de retraite dans le Finistère. Depuis, qu'a t-on fait pour combler ce manque ?

On estime à environ 4,3 millions le nombre de personnes qui apportent leur aide à un parent en perte d'autonomie: en cas de maladie comme Alzheimer, le temps passé auprès des malades peut-être très élevé. Et n'est pas sans affecter le moral ou la possibilité d'exercer son métier à plein temps. La conciliation entre vie familiale et professionnelle quand la perte d'autonomie affecte un proche est problématique. Impuissance, solitude, désarroi sont des mots qui reviennent souvent dans la bouche des aidants.

Un projet de loi dépendance, reporté sous Sarkozy, est en passe d'être adopté au Parlement. Il comporte des avancées, mais son financement est très insuffisant, centré sur la Casa (contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie), une taxe de 0,3% sur les pensions de retraites imposables qui rapporte 645 millions d'euros par an, lesquels serviront essentiellement à réévaluer l'APA. Depuis 2002, les départements portent le plus gros du financement de l'APA, et, dans plusieurs départements comme le Finistère, les nombres d'heure d'aide à domicile financées à ce titre diminuent pour les personnes âgées, laissant les personnes âges handicapées et leurs aidants dans une plus grande vulnérabilité. Après avoir promis la construction ou la rénovation de 80000 logements adaptés par an pendant la campagne des présidentielles de 2012, Hollande ne se fixait déjà plus l'objectif un an après que de 80 000 en 5 ans. Pourtant, vu que par choix et nécessité, l'arrivée en maison de retraite est beaucoup plus tardive, le droit de bien vieillir suppose un effort important de la collectivité pour aider les particuliers à aménager le logement, ou déménager dans un logement adapté, bien isolé, pas trop coûteux en énergie, proche des commerces, permettant les échanges sociaux.

Les associations qui gèrent l'aide à l'autonomie ont un équilibre précaire, emploient souvent du personnel dont les qualifications sont insuffisamment reconnues, en situation de précarité, avec des frais de déplacement pas assez pris en charge et des modes de gestion reposant souvent trop sur des bénévoles. Dans les EHPAD et les structures hospitalières, le manque d'effectif et un taux d'encadrement insuffisant créent en dépit du sérieux et de la bonne volonté des salariés un manque d'humanité dans la prise en charge, et parfois aussi une certaine forme de maltraitance institutionnelle ou de mise en danger des résidents. Les associations d'aide à domicile à but non lucratif financées par des crédits publics doivent pouvoir perdurer adossées à un vrai soutien et un contrôle public départemental pour garantir la qualité de la prise en charge et des formations.

Il y a des efforts énormes à faire pour adapter les villes, les logements, les services publics aux besoins des personnes en perte d'autonomie. Pour changer aussi le regard sur les seniors, développer le lien intergénérationnel, construire une société pour tous les âges.

Il faut que la société investisse des milliards d'euros pour faire de la prise en charge de la perte d'autonomie un droit universel sans conditions d'âge ou de ressources, financé par la solidarité nationale dans le cadre de la sécurité sociale.

La présidente de la FNPAEF (Fédération Nationale des Associations de Personnes âgées et leurs familles), citée le 9 janvier 2013 dans le Télégramme, disait: "il manque 12 milliards d'euros" chaque année pour assurer une prise en charge décente et universelle de la perte d'autonomie, "à comparer avec les 70 milliards d'euros de niches fiscales"... ou les 50 milliards d'allégements d'impôts octroyés aux entreprises, et particulièrement les plus grosses, sans contreparties exigées sur l'emploi.

 

 

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 20:18
 
Appels intersyndicaux et inter-organisations, à mobilisation nationale le 18 juin 2014
contre les fusions d'universités, les regroupements forcés et les ComUE




Préavis de grève pour le 18 juin 2014

Monsieur le Ministre,

La FERC CGT appelle à des rassemblements mercredi 18 juin contre les fusions et regroupements régionaux d’établissements d’enseignement supérieur, qui déstructurent le service public d’enseignement supérieur et de recherche et dégradent les conditions de travail des personnels. Les conditions dans lesquelles s’opèrent ces différents regroupements ou fusions, réalisés dans la précipitation et sans réel travail prospectif, sont totalement opaques et ignorent ostensiblement l’expression et le point de vue des personnels des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

À l’occasion des actions qui auront lieu ce jour-là, des agents seront conduits à décider de cesser le travail.

En conséquence, la FERC CGT dépose un préavis de grève pour la journée du 18 juin 2014, ainsi que pour les nuitées en amont et en aval de celle-ci pour les agents travaillant en horaires décalés.

Ce préavis concerne l’ensemble des personnels des établissements d’Enseignement supérieur et de Recherche rattachés au Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Soyez assuré, monsieur le ministre, de notre attachement indéfectible aux valeurs du Service public et de la Fonction publique.

Hervé BASIRE 
Secrétaire Général


jeudi 12 juin 2014

Dans la continuité du gouvernement précédent, le ministère actuel pousse à la fusion des universités. Dans cet objectif, la loi LRU-Fioraso du 22 juillet 2013 impose le regroupement régional des établissements d’Enseignement supérieur et de Recherche, principalement sous la forme de Communautés d’universités et d’établissements (ComUE), éventuellement sous le régime de l’association.

Ce double mouvement de fusions et de regroupements régionaux a des conséquences néfastes dont les personnels des universités fusionnées (Bordeaux, Aix-Marseille, Lorraine, par exemple) font d’ores et déjà les frais : mobilités forcées, obligation de candidater sur son propre poste, remise en cause des acquis en matière d’horaires et de congés, nivellement des primes par le bas, etc. Les regroupements impliquent des réorganisations, des mutualisations de services, des réductions d’effectifs, ainsi que l’externalisation de services entiers, entraînant fatalement une dégradation accrue des conditions de travail.

Nous ne pouvons cautionner cette politique, le plus souvent sans fondement scientifique et pédagogique, de regroupements purement technocratiques.

Les ComUE et les fusions, élaborées dans une grande opacité, se traduiront par :

  • La réduction significative de formations et d’activités de recherche au détriment de certains établissements, au détriment de certaines disciplines et au détriment des personnels et étudiants.
  • L’augmentation des coûts de fonctionnement et d’organisation ce qui risque de fragiliser encore davantage les établissements déjà durement touchés par les plans d’économie.
  • La remise en cause de la démocratie universitaire, déjà largement mise à mal par la loi LRU-Pécresse. L’objectif des regroupements est d’amoindrir systématiquement la représentation des personnels au nom d’une « gouvernance » resserrée.
  • La multiplication des niveaux de décision et de la bureaucratie.
  • La dégradation accrue des conditions d’exercice de nos métiers et la remise en cause des garanties pour les personnels.

Ce processus de territorialisation-régionalisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, visant à réduire à une trentaine le nombre d’entités universitaires et de recherche, en cohérence avec l’acte III de la décentralisation, ne peut que déboucher à terme sur :

  • la régionalisation des diplômes, détruisant leur caractère national et remettant ainsi en cause les garanties collectives nationales des salariés,
  • la transformation des organismes nationaux de recherche en agences de moyens au service des politiques de sites régionales.

L’enjeu est considérable : le passage en force des ComUE et des fusions est une mise au pas des universités par le ministère avec la complicité de certains présidents. La remise en cause du caractère national des organismes de recherche menace directement l’existence de ces organismes et le statut de leurs personnels pouvant aller jusqu’à la perte du statut de fonctionnaires d’état comme on a pu le voir précédemment pour les personnels des lycées et collèges. Les personnels et les usagers n’acceptent pas ces regroupements qui concrétisent l’éclatement du service public national de l’enseignement supérieur et de la recherche.

NON aux fusions, COMUE et autres regroupements régionaux : moratoire immédiat de leur mise en place !

Maintien des diplômes nationaux (Licence, Master et Doctorat) dans les universités

ABROGATION DES LOIS LRU-PÉCRESSE ET LRU-FIORASO

RdV le 18 juin à 14h à Sèvres-Babylone 
où nous rejoindrons les personnels de l’Éducation Nationale qui manifestent 
contre la réforme des rythmes scolaires jusqu’au ministère !



 

  LA CAPORALISATION DE L'UNIVERSITE EN MARCHE

   supautonome-fo et snprees-fo


13 juin 2014

Avec le soutien des syndicats co-gestionnaires et de la CPU, la secrétaire d’État à l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso poursuit aveuglément les réformes qui accentuent les problèmes qu’elle prétend résoudre loin de toute véritable concertation. La volonté du Ministère et de Présidents zélés d’imposer partout dans la précipitation et de manière autoritaire les regroupements d’établissements, et plus particulièrement les fusions et les COMUE, constitue une menace sans précédent sur la diversité académique,  les statuts des personnels et les libertés universitaires.

SUPAUTONOME-FO et le SNPREES-FO n’avaient pas approuvé l’émiettement inconsidéré de l’Université Française, mais nous ne pouvons cautionner cette politique, le plus souvent sans fondement scientifique et pédagogique, de regroupements purement technocratiques au prétexte fallacieux de simplification administrative et d’une plus grande efficacité de la gouvernance.

Les COMUE, élaborées dans une grande opacité se traduiront par :

·         La réduction significative de formations et d’activités de recherche au détriment de certains établissements et de certaines disciplines.

·         La transformation des organismes de recherche en agences de moyens territorialisées au service des politiques de sites régionales

·         L’augmentation des couts de fonctionnement et d’organisation ce qui risque de fragiliser encore davantage les établissements déjà durement touchés par les plans d’économie.

·         La concentration des pouvoirs entre les mains de quelques uns et l’éloignement des personnels des instances de décisions.

·         La multiplication des niveaux de décision et de la bureaucratie.

·         Une représentation des personnels et l’exercice de la démocratie collégiale en forte diminution.

·         L’aggravation des conditions d’exercice de nos métiers et la remise en cause des garanties pour les personnels.

Ne nous y trompons pas, le passage en force des COMUEs est une mise au pas des universités par le ministère avec la complicité de certains présidents qui ont confisqué les débats sans respect des règles de la démocratie universitaire. Confrontés aux injonctions comminatoires du Ministère et aux diktats des présidents, les personnels universitaires, sans lesquels rien d’efficace ne peut se faire, commencent à comprendre et refusent, de plus en plus nombreux, ces projets liberticides qui violent les libertés universitaires et bafouent leurs droits.

L’enjeu est considérable. Chacun doit se mobiliser dans les établissements pour faire prévaloir une université respectueuse des personnels et refuser les propositions dans lesquelles les conditions d’exercice de nos métiers, nos statuts et nos libertés sont menacés. Les personnels de l’enseignement supérieur doivent être libres des décisions qui les concernent et engagent leur avenir.

Les personnels et les usagers n'acceptent pas ces regroupements qui concrétisent l'éclatement du service public républicain dans un cadre territorialisé, en cohérence avec l'acte III de la décentralisation.

Dans cette perspective, VENEZ NOMBREUX, c'est l'avenir de l'université et de la recherche qui se joue ! SUPAUTONOME-FO et le SNPREES-FO appellent les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche à refuser les regroupements arbitraires et à se rassembler devant le Ministère de l’Education Nationale, l'Enseignement Supérieur et la Recherche le 18 juin.

RdV le 18 juin à 14h à Sèvres-Babylone, où nous rejoindrons les personnels de l'Education Nationale qui manifestent contre la réforme des rythmes scolaires jusqu'au ministère !

 


 


  

Journée de mobilisation le 18 juin. Contre le passage forcé aux COMUE -  Avant qu’il ne soit trop tard ! 
Groupe du 4 avril
RESAU
Sauvons l’Université !

16 juin 2014

L’obligation faite à marche forcée aux universités et aux écoles de se regrouper arrive à échéance en  juillet. Mais c’est dans les tous prochains jours que les CA des établissements d’enseignement supérieur doivent voter pour se prononcer pour ou contre les COMUE.

La loi qu’il s’agit de mettre en application a été modifiée de manière subreptice lors de la séance du 14 janvier dernier dans le cadre du débat sur la loi agricole, permettant le suffrage indirect des représentants. Aucune consultation des personnels, encore moins de démocratie dans ces futurs mastodontes pour lesquels nos responsables nous promettent la lune, après avoir tenu le même discours sur les PRES.

C’est maintenant qu’il faut se mobiliser pour soutenir nos élus dans les conseils.Après, il sera trop tard.

Clamons haut et fort que nous refusons que l’enseignement supérieur et la recherche soient traités de manière aussi désinvolte. 

Exigeons un moratoire sur ces regroupements, le temps qu’on nous donne les premiers bilans des réformes déjà engagées.

Exigeons que soit retiré le cavalier législatif inscrit dans le texte de la loi agricole en examen à l’Assemblée Nationale, et visant, entre vaches et cochons, à détruire un peu plus la démocratie et la collégialité universitaires.

Nous appelons les enseignants chercheurs, chercheurs, BIATSS, enseignants,  étudiants, tous ceux qui font et qui sont l’Enseignement supérieur et la Recherche,  à faire de la journée du 18 juin une première étape décisive dans un mouvement de réappropriation de nos libertés académiques, de nos établissements, de notre avenir.

Retrouvons nous le mercredi 18 juin à 14 h à Paris (métro Sèvres-Babylone) 

Groupe du 4 avril /Tribune Le changement à l’Université et dans la recherche, c’est maintenant?
RESAU
Sauvons l’Université !

 http://groupedu4avril.wordpress.com/ http://www.resau.fr/ http://www.sauvonsluniversite.com/ 
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