Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 07:38

Après le projet de loi constitutionnel sur l'état d'urgence et la déchéance de nationalité, Hollande et Valls réussisse avec la loi de nouvelle réforme libérale du Code du Travail à imposer une cohabitation à leur majorité parlementaire PS avec un gouvernement de droite, et tout cela sans dissolution! Inédit!

La future loi El Khomri achève définitivement les 35 heures "L'avant-projet de loi de la ministre sur la réforme du code du travail remet largement en cause les 35 heures et instaure un droit du travail à la carte. Mediapart publie la version du texte présentée au Conseil d'Etat, qui diffère seulement sur la semaine de 60 heures, mesure recalée. "

Partager cet article
Repost0
19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 07:00
Crise agricole: les raisons de la colère (tract du PCF)

Lire aussi le "Terre et Mer" de février 2016, le magazine du Pôle agriculture-pêche du PCF animé par Xavier Compain

Partager cet article
Repost0
18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 06:43

Un article d'Ariane Chemin et de Clarisse Fabre dans Le Monde du 16 février nous donne bien la mesure du fonctionnement de la monarchie présidentielle et de la bourgeoisie de pouvoir en France.

Remplacer Fleur Pellerin, enfant d'un bidonville coréen adoptée quand elle était toute jeune par une famille française. Incapable de citer un livre de Patrick Modiano, le nouveau prix Nobel de littérature. Désespérément technocrate. Mise à mal surtout par l'absence d'ambition culturelle de Hollande et le manque de moyens du ministère de la culture, alors même que les collectivités locales, représentant 75% du financement public de la culture, sont elles-mêmes étranglées.

Qu'avons-nous sous la main?

Anne Sinclair est pressentie. Une idée de Manuel Valls: comment mettre du beurre dans les épinards du couple DSK et s'attirer des mois de couverture people avec la fille d'un richissime collectionneur d'arts et la femme du Rastignac lubrique DSK. Mais Anne Sinclair refuse.

Là, une idée s'impose, Audrey Azoulay, embauchée comme conseillère culture par Hollande, tombée sous son charme, qui présente de plus l'avantage d'être l'amie de Julie Gayet, la maîtresse du monarque. Son pedigree est tout ce qu'il y a de plus recommandable pour le milieu grande bourgeoisie que cherchent à séduire et à infiltrer les cadors du PS.

Audrey Azoulay est la fille d'André Azoulay, banquier qui après avoir régné sur Paribas est devenu le conseiller économique et gestionnaire de fortunes du grand tyran et du grand voleur Hassan II, roi du Maroc. André Azoulay est nommé juste après la parution de Notre ami le roi, une "bombe" où Gilles Perrault s'indigne avec une partie de la gauche des exactions absolutistes (tortures, disparitions, corruption à grande échelle) du royaume chérifien. André Azoulay sert de conseiller diplomatique d'Hassan II dans le conflit israélo-arabe et introduit les dirigeants politiques et économiques, les journalistes en vue de l'Hexagone lors de leurs "séjours dorés" au Maroc. DSK bénéficiera sans doute lui aussi des faveurs d'Azoulay et d'Hassan II. Parmi les hôtes d'André Azoulay et Katia Brami à Essaouira, Bernard-Henri Levy, Martine Aubry, Pierre Bergé, Jean Daniel.

Audrey Azoulay, elle, reste en France: école publique, études à Paris-Dauphine, Science Po, ENA, promotion Averroès, celle de Fleur Pellerin justement.

Quand Hollande l'embauche comme conseillère culture, après que Dominique de Villepin et Fréderic Mitterrand aient tenté de faire la même chose, Audrey Azoulay est numéro 2 du Centre national du cinéma (CNC).

Sa famille est elle aussi bien "rangée". Son mari, François-Xavier Labarraque, rencontré à Science-Po, est aujourd'hui consultant. La soeur cadette, ex directrice des programmes de Paris Première a créé depuis avec un ancien dirigeant de l'UMP, Jean-François Boyer - la société Tangaro, qui produit des émissions TV. L'aînée, Judith Azoulay, travaille à l'association française d'action artistique dépendante du Quai d'Orsay et du ministère de la culture. Sa cousine, Elisabeth Azoulay, anthropologue, est devenue coach (elle a aidé François-Henri Pinault) et est l'auteur d'une vaste encyclopédie financée par la fondation L'Oréal.

"Tout le monde dans la famille baigne dans la culture et l'audiovisuel" concluent Ariane Chemin et Clarisse Fabre, et le monde de l'argent pourrions-nous ajouter... un tout petit monde.

Partager cet article
Repost0
17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 10:14
Mardi 16 février: numéro spécial de L'Humanité: "opération vérité sur la casse du code du travail" (avec dossier en PDF)

Lisez le dossier spécial de l'Humanité: Opération vérité sur la casse du code du travail (dossier PDF)

Partager cet article
Repost0
17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 07:34

Esclavagistes!

Les Echos | 17/02/2016

Réforme des retraites : l'efficacité doit primer, selon l'Institut Montaigne

Solveig Godeluck

Le think tank libéral suggère de porter l'âge légal de départ à 63 ans et d'arriver plus vite à 43 années de cotisation.

Pas de répit sur les retraites. Alors que la dernière réforme date de janvier 2014, à l'Institut Montaigne, on prépare déjà le prochain round, qui se tiendra vraisemblablement après la présidentielle de 2017. A l'horizon 2040, la dette cumulée des régimes de retraite par répartition représentera 18 % du PIB si rien n'est fait, alerte le think tank libéral. « Nous y consacrons une part de nos ressources plus importante que nos partenaires européens, ce qui revient à privilégier les personnes âgées par rapport aux jeunes », déplore Laurent Bigorgne, le directeur de l'Institut, qui présente ce mercredi ses propositions pour redresser les régimes. Il faut viser l'équilibre, exhorte-t-il, « sans hausse nouvelle des prélèvements ni des ressources publiques consacrées à ces régimes ».

Mais attention à ne pas ouvrir de faux chantiers, prévient-il : « La retraite par points, les fonds de pension, c'est bien, mais il n'y a que trois leviers qui permettront de redresser le système : l'âge, la durée de cotisation, le montant des pensions. » Pour l'Institut Montaigne, la priorité, c'est de repousser l'âge légal du départ en retraite d'un an, à 63 ans, en 2025, car cette mesure « a aujourd'hui des effets plus importants qu'une augmentation de même niveau de la durée de cotisation ». C'est une proposition plutôt modérée, alors que les candidats à la primaire de la droite visent 64 ou 65 ans à la même date. De plus, l'accord sur les régimes complémentaires des salariés (Agirc-Arrco), signé en octobre, devrait inciter les assurés à partir à la retraite à 63 ans pour conserver leur niveau de pension.

Espérance de vie en hausse

Selon l'Institut, il faudra aussi jouer sur la durée de cotisation pour ne pas trop favoriser ceux qui ont fait des études longues. L'Institut propose de passer à 43 annuités dès 2025 plutôt que d'attendre 2035. D'accord pour épargner les générations proches de la retraite, convient-il, mais il faut « appliquer intégralement et sans transition les nouvelles règles aux assurés plus éloignés de la retraite d'au moins sept ans ». Ensuite, il faudra continuer de jouer sur l'âge et la durée pour s'adapter à l'augmentation de l'espérance de vie, par exemple en ajoutant « un an tous les cinq à six ans ». Une étude de 2013 a chiffré les économies à 15 milliards à l'horizon 2021 si l'on actionne ces deux leviers.

Même si les pensions des retraités subissent une érosion par rapport aux salaires du fait de leur indexation sur l'inflation, leur niveau pourrait être ajusté mécaniquement « pour tenir compte du rythme effectif de rééquilibrage des régimes », à l'allemande. Par ailleurs, le think tank redit son attachement à la convergence des régimes publics et privés, que Nicolas Sarkozy n'a pas menée assez loin à son goût. Et il relance la charge contre la pénibilité : « Il faudrait avoir le courage d'y renoncer purement et simplement », écrit-il.

Retraites: travailler jusqu'à 63 ans en 2025
http://www.ouest-france.fr/economie/retraites/retraites-travailler-jusqua-63-ans-en-2025-4041214

Partager cet article
Repost0
16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 13:00
Le PS du Finistère dénonce les propos de Gérard Filoche contre le rapport Badinter visant la réécriture du Code du Travail: "Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt" (Déclaration du PCF du Finistère)

Après la dénonciation par la Fédération PS du Finistère des propos de Gérard Filoche sur le rapport Badinter :

Fédération du Parti Communiste/ 5 rue Henri Moreau 29 200 Brest / 02 98 43 47 78/ 06 20 90 10 52

A Brest, le 16 février 2016

Communiqué de la Fédération du Finistère du PCF :

« Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt »

Le Parti Socialiste du Finistère, dans le sillage du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, estime que Gérard Filoche "a franchi la ligne jaune" en accusant dans des propos véhéments lors d'un entretien à Ouest-France lundi dernier Robert Badinter de ne rien connaître au Code du travail qu'il entend « simplifier » et élaguer au préjudice des salariés et au bénéfice du patronat.

Indignation bien sélective... En réalité Gérard Filoche est un des seuls au Parti Socialiste à dénoncer avec constance depuis quatre ans la dérive néo-libérale du gouvernement et de la présidence socialiste et à proposer des alternatives pour indiquer ce que seraient des réformes de gauche du droit du travail et en faveur des travailleurs

Quand le rapport Badinter voudrait décapiter en un tour de main des acquis sociaux essentiels que les luttes sociales et ouvrières ont mis des décennies à conquérir, l'inspecteur du travail Gérard Filoche, qui est confronté quotidiennement à la détresse des salariés face à un patronat de plus en plus décomplexé, a le droit d'être en colère. C'est même son devoir de dénoncer ces projets de remise en cause du droit du travail que la droite même n'a jamais osé entreprendre jusqu'ici.

Le rapport Badinter ne prévoit rien pour réduire la précarité du travail, empêcher les licenciements boursiers, réguler la sous-traitance, redévelopper la démocratie syndicale et sociale, renforcer le pouvoir des instances représentatives du personnel dans l'entreprise, développer une vraie sécurité sociale professionnelle et les moyens de l'inspection du travail.

Au contraire, Badinter, sous l'inspiration du trio Hollande-Valls-Macron et du MEDEF, entend supprimer la durée légale du travail fixée à 35 heures au profit d'une « durée normale » ouvrant droit à toutes les exceptions. Il voudrait affirmer la priorité des accords d'entreprise sur la loi dans la hiérarchie des normes, ouvrant de nouvelles perspectives au chantage à l'emploi des patrons et actionnaires pour faire accepter des régressions sociales.

En définissant le droit du travail comme «la volonté d'assurer le respect des droits fondamentaux de la personne humaine au travail » et en passant sous silence le lien de subordination du salarié à l'employeur, Robert Badinter efface le rapport de domination et d'exploitation, dont la reconnaissance est un des fondements du droit du travail actuel.

L'article 57 du projet de Code du travail simplifié écrit par Badinter prévoit que « les clauses d'une convention ou d'un accord collectif s'appliquent aux contrats de travail » sans que le salarié n'ait son mot à dire, Myriam El Khomri proposant même que des référendums d'entreprise puissent être instaurés pour contourner l'opposition de syndicats majoritaires. Avec le chantage à l'emploi et au chômage, et la carotte d'une légère augmentation de rémunération en cas d'acceptation d'un temps de travail plus important et d'une flexibilité plus grande, on imagine ce que cela peut donner.

Les communistes du Finistère sont solidaires du fond de l'interpellation de Gérard Filoche qui ne se résigne pas à ce qu'un gouvernement prétendument de gauche face le jeu des patrons et réduise les droits des salariés, quand il n'envoie pas carrément des syndicalistes en prison pour les punir de défendre leurs emplois.

Avec tous les hommes de gauche sincères qui veulent étendre les droits des salariés et non les dynamiter, nous nous battrons pour que le rapport Badinter ne serve pas de prétexte à une nouvelle casse du droit du travail, après l'ANI et la loi Macron, à partir de sa transformation en projet de loi au Conseil des Ministres du 9 mars prochain.

Fédération du Finistère du Parti Communiste Français

Fédération du Finistère du Parti Communiste Français

Ouest-France, 16.02.2016: Le PS Finistère pour l'exclusion de Gérard Filoche qui a franchi la ligne jaune "des briseurs de grève"?

Ouest-France, 16.02.2016: Le PS Finistère pour l'exclusion de Gérard Filoche qui a franchi la ligne jaune "des briseurs de grève"?

Partager cet article
Repost0
16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 12:00
L'Humanité, mardi 17 février 2016

L'Humanité, mardi 17 février 2016

L'Humanité Dimanche, 14 février 2016

L'Humanité Dimanche, 14 février 2016

Partager cet article
Repost0
15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 06:59

Ah Valls ça c'est pas bon! On en a déjà goûté de la sauce hollandaise, mais elle n'avait jamais eu un goût aussi dégueulasse.

Mercredi 10 février, 119 députés socialistes - soit près de la moitié du groupe - ont refusé d'approuver un projet de loi majeur du quinquennat, et 83 députés ont même voté clairement contre le texte qui prévoit d'inscrire l'état d'urgence et la déchéance de nationalité dans la Constitution.

Le texte a tout de même été approuvé par 317 voix contre 199 grâce à l'appui de la majorité des députés de droite (111 pour, 74 contre, 8 abstentions) et des ex-EELV François de Rugy et Barbara Pompili, reconvertis dans l'écolo-pétainisme de carrière.

Le vote, le mardi, de 92 députés socialistes, dont Gwenegan Bui, contre l'article 2 sur la déchéance de nationalité avait été un avertissement, mais il était difficile de savoir combien approuverait l'ensemble du texte le lendemain, en soutien à l'article 1 sur l'état d'urgence. Les 3/4 de ces 92 élus n'ont pas fait de concession et ont voté contre tout le texte quand les autres se sont presque tous abstenus.

La contestation va bien au-delà des habituels fraudeurs, 30 à 40 députés socialistes opposés à la politique économique néo-libérale et de régression sociale du gouvernement.

Partager cet article
Repost0
15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 05:25

Jacqueline Fraysse (députée Ensemble-Front de Gauche), le 8 février: sur la dégressivité des allocations chômage, question au ministre du travail:

Madame la ministre du travail, les règles d’indemnisation du chômage seront renégociées dans les prochains jours par les syndicats de salariés et le patronat. Début 2014, le Président de la République avait affirmé : « Ce n’est pas à un moment où il y a un taux de chômage élevé qu’il faut réduire les droits des chômeurs ». C’était une bonne intention. Mais alors, la courbe du chômage se serait-elle inversée à notre insu pour que vous plaidiez en faveur de la dégressivité des allocations chômage ?

Hélas non ! Au contraire, le chômage a atteint depuis le début de ce quinquennat un niveau record, et ne cesse d’augmenter. L’argument selon lequel la dégressivité des allocations chômage encouragerait les chômeurs à chercher un emploi est faux. Vous l’avez vous-même reconnu, et toutes les études le démontrent.

Si le but recherché par le Gouvernement est uniquement de réduire les déficits sur le dos des demandeurs d’emploi, ne faites pas croire à nos concitoyens qu’il s’agit de faire baisser le chômage !

Et s’il s’agit de réaliser des économies, pourquoi ne pas remettre en cause le CICE, qui a largement démontré son inefficacité et qui coûte chaque année 20 milliards d’euros d’argent public, sans que la promesse patronale de créer un million d’emplois ait jamais été tenue ?

Vous avez beau demander que l’on regarde les choses de manière dépassionnée, il n’en reste pas moins qu’avec cette mesure, vous cultivez l’idée inacceptable qu’une partie de nos concitoyens bénéficieraient d’une assurance chômage trop généreuse quand, je le rappelle, un demandeur d’emploi qui gagnait le SMIC perçoit 890 euros par mois pour vivre.

Madame la ministre, allez-vous abandonner l’hypothèse de la dégressivité des allocations chômage, inefficace en matière de retour à l’emploi et extrêmement pénalisante pour les intéressés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe écologiste.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, madame la députée, comme vous l’avez dit, la négociation sur l’assurance chômage relève des partenaires sociaux. La convention qui a été signée en 2014 arrivera à son terme le 30 juin, et c’est aux partenaires sociaux, qui commenceront les négociations à la fin du mois, qu’il reviendra de fixer les conditions d’affiliation et d’indemnisation des demandeurs d’emploi.

Il est important de rappeler ici qu’il n’y a pas de coupable désigné. Depuis le début de la crise en 2008, les recettes diminuent tandis que les dépenses d’indemnisation augmentent. Cette situation financière est connue de tous, y compris des partenaires sociaux. Je leur fais pleinement confiance pour trouver des modalités permettant d’assurer la pérennité financière du système. Mais la logique budgétaire ou financière ne saurait être la seule à guider la négociation. Je souhaite, et je le répète devant vous, que le dialogue social débouche sur un accord.

Permettez-moi aussi de dire à cette assemblée qu’en 2014, les partenaires sociaux ont réussi à faire des économies en matière d’assurance chômage tout en accomplissant une avancée sociale, avec les droits rechargeables, conjuguée à l’accélération du retour à l’emploi. C’est aussi cela le dialogue social, et il est important de le souligner.

Quelles sont les attentes en ce qui concerne la convention d’assurance chômage ? Le premier objectif est de maintenir la fonction protectrice de l’assurance chômage : les chômeurs doivent conserver un niveau de vie décent. Le deuxième objectif est d’accélérer le retour à l’emploi et d’encourager les comportements favorables à l’emploi des employeurs. Vous l’avez dit, la dégressivité n’a pas apporté satisfaction.

Question au gouvernement de Jacqueline Fraysse, députée Front de Gauche, sur la dégressivité des allocations chômage
Partager cet article
Repost0
14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 07:32
Patrick Rambaud

Patrick Rambaud

Patrick Rambaud avait utilisé la satire entre 2007 et 2012 pour décrire le règne de "Nicolas 1er"."François le petit" est un ouvrage réjouissant sur la forme mais implacable sur le fond, dépeignant une vie politique qui glisse inexorablement vers la médiocrité.

En refermant votre livre, on hésite entre le rire et la consternation.

C'est justement parce que j'étais consterné que j'ai recommencé. Quand Sarkozy a été élu, je me suis dit "C'est pas possible, il faut faire quelque chose!" J'ai fait un livre (Chronique du règne de Nicolas 1er) et puis finalement, j'en ai écrit six. Au-delà de la chronique politique, ces bouquins sont aussi des panoramas de l'époque. Et il faut bien reconnaître que notre époque, en plus des horreurs qu'elle charrie, est passablement ridicule.

Pourquoi avoir choisi cette forme littéraire si particulière?

C'est de la satire, dans la vieille tradition latine qui existe depuis des siècles, depuis Horace en fait. Si vous lisez Horace aujourd'hui, vous allez être étonnés. A 21 siècles de distance, il est capable de vous dresser le portrait d'un emmerdeur comme on en connaît tous. C'est exactement le même! Le type qui vous accroche et dont on ne peut plus se dépêtrer. C'est ce que dira plus tard La Bruyère, en expliquant que les gens sont tous les mêmes, qu'on les retrouve partout, de tout temps.

Vous décrivez François Hollande comme quelqu'un de froid et calculateur, ce que l'on savait déjà. Mais vous évoquez aussi son absence totale de culture littéraire, son désintérêt pour le roman. Qu'est-ce que cela veut dire de lui?

Léon Blum travaillait le matin au ministère. L'après-midi, il lisait. Mitterrand était un homme cultivé. Avant lui, Giscard lisait Maupassant. De Gaulle aussi était un grand lecteur. Certes, c'était une autre époque, mais quand même... Depuis Sarkozy, on a des analphabètes? Hollande, en plus, est un énarque. Or, il y a deux choses qui n'intéressent absolument pas les énarques: l'histoire et la littérature. Alors que ce sont quand même les deux sujets qui font un bonhomme, qui lui donnent du volume, une possibilité de mieux comprendre les choses.

C'est vrai que les énarques en prennent pour leur grade dans votre livre...

On parle de gamins de 25 ans qui n'ont jamais bossé et qui décrochent tout de suite de gros postes dans l'administration alors qu'ils n'ont jamais rien vécu. C'est terrible! Pour moi, ce sont des zombies. Et il y en a partout, dans tous les couloirs...

On sent que vous prenez énormément de plaisir à brosser des portraits. Par exemple, celui de Laurent Wauquiez, énarque lui aussi, qui apparaît comme l'archétype du félon...

Ce n'est pas moi qui le dis. Ce sont ses amis! Quand je regarde le dossier que j'ai sur Wauquiez, toutes ces coupures de journaux, tout le monde dit que c'est un traître! Pour faire un portrait, il faut un trait de caractère. Là, je l'avais.

Vous attendiez-vous à ce que François Hollande soit un aussi bon sujet de livre?

Au début, je me suis dit: "On en a fini avec Sarkozy, je vais pouvoir passer à autre chose". Et puis, en voyant le résultat catastrophique des débuts de Hollande, je me suis dit: "C'est pas possible, il est trop con!". En fait, tous ces gens ne pensent qu'à leur réélection.

Vous dites qu'il s'inspire du "Bréviaire des politiciens" du cardinal Mazarin. N'est-ce pas là la marque d'un profond cynisme?

Hollande ressemble à Mazarin d'une façon tragique. Dans son Bréviaire, Mazarin dit notamment que, pour régner, il faut s'entourer de caractères complètement différents. Hollande ne fait que ça. Il prend comme conseillers Aquilino Morelle et Emmanuel Macron, qui n'ont absolument rien à voir, il associe dans son gouvernement Valls et Taubira... On appelle ça la synthèse? Je n'y vois que du calcul.

François Mitterrand aussi était comparé à Mazarin...

Oui, mais Mitterrand avait du charisme, de la hauteur, une épaisseur réelle. On le sentait quand il entrait dans une pièce. Aujourd'hui, ils n'ont plus que la carcasse.

L'omniprésence de la vie privée nourrit aussi votre livre. Comment voyez-vous cette évolution?

Cela a commencé avec Giscard, qui a fait entrer la vie privée à l'Elysée. Avec Sarkozy, c'est Closer qui y est entré... Et Hollande continue. Cela commence avec le premier tweet de Valérie Trierweiler, à peine un mois après son élection. Après ça, on poursuit sur le mode grotesque, avec la Vespa et le casque... C'est complètement tocard!

L'environnement a aussi beaucoup changé...

Bien sûr! La pression populaire est énorme. Il y a internet, les chaînes d'info en continu, les sondages. Vous avez quinze sondages tous les jours. Ces gens nous disent qu'ils ne les regardent pas mais c'est faux: ils passent leur temps à les interpréter pour savoir comment manœuvrer en vue de gagner les prochaines élections. Cela devient un jeu de société mais ce n'est plus une méthode de gouvernement.

Derrière la forme, votre livre contient aussi une fine analyse politique. Comment travaillez-vous?

Je lis les journaux tous les matins, du Monde à Closer. Une documentaliste m'aide également en constituant des dossiers. Une fois qu'on a tout ça, on prend un grand tamis, on secoue au-dessus et on voit ce qu'il reste. Le livre sur Hollande ne s'est pas fait sur le même rythme que les chroniques de la présidence Sarkozy. Sarkozy, c'était à chaque fois sur un an. Là, c'est sur deux ans et demi, il y a donc beaucoup plus de choses à brasser. Et il y en aura encore dans deux ans.

D'autant que ça repart fort, avec, par exemple, le débat sur la déchéance de nationalité...

Alors ça, c'est un fumigène absolument génial. Tu jettes ça et derrière, on ne voit plus rien. Alors que c'est complètement idiot, c'est un sujet complètement con. S'empailler là-dessus, c'est ridicule... Ce ne sont que des calculs, des manœuvres, des manipulations qu'on voit venir à 300 mètres.

Propos de Patrick Rambaud recueillis par Samuel Ribot, ALP.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011