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15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 06:26

Une majorité de Français (54%) se dit favorable au vote des étrangers extra-communautaires pour les élections locales, selon un sondage Harris Interactive pour La Lettre de la Citoyenneté. Un chiffre en hausse de quatre points par rapport à 2015.

Aux non-membres de l'UE. "Une fois informés que les étrangers des pays de l'Union Européenne résidant en France ont le droit de vote aux élections municipales et européennes, une courte majorité de Français se déclare favorable à l'extension de ce droit aux étrangers non-membres de l'Union européenne", indique la Lettre de la Citoyenneté. Ainsi, 54% des personnes sondées se déclarent favorables au vote des étrangers aux élections locales et européennes, quatre points de plus que dans l'étude menée en 2015, mais cinq points en dessous du soutien maximum atteint en 2011 (59%).

A l'inverse, 42% se montrent défavorables au vote des étrangers, soit cinq points de moins qu'en 2015. Clivant, le droit de vote des étrangers aux élections locales était une des promesses du candidat François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012. Pour pouvoir être mis en place, une réforme constitutionnelle est nécessaire et cette dernière nécessite le soutien d'une majorité de parlementaires (3/5), dont ne disposait pas le gouvernement.

Sondage réalisé par téléphone du 1er au 3 septembre 2016 sur un échantillon de 1.011 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 19:28

PLAÇONS LA SOLIDARITÉ AVEC ET ENVERS LES RÉFUGIÉS, AU CŒUR DES MARCHES POUR LA PAIX !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Combien de réfugiés noyés sont-ils nécessaires pour révolter notre conscience ?

Communiqué de Presse du 6 septembre 2016 (pdf)

Combien d’êtres humains campés dans des conditions inhumaines parce qu’ils ont seulement voulu se sauver d’un pays dévasté par la guerre ou par la misère, sont-ils nécessaires pour amener nos gouvernements à assumer leurs responsabilités ?

Combien de violations du droit à l’asile par des États pourtant signataires de conventions officielles, sont-elles nécessaires pour mobiliser la communauté internationale ?

Victimes de conflits pour la redistribution des sphères d’influence à l’échelle étatique ou interétatique, de régimes liberticides et antidémocratiques, d’injustice sociale et d’inégalités économiques flagrantes à l’échelle nationale et dans le domaine des relations internationales, de dégradation de l’équilibre environnemental suite à une surexploitation des ressources naturelles, le nombre de personnes en déplacement forcé ne cesse d’augmenter chaque jour. Surtout après les interventions extérieures et les guerres dévastatrices en Afghanistan, en Iraq, en Syrie, en Libye ou en Afrique sub-saharienne, les rescapés originaires de ces pays, souhaitant demander refuge au sein de l’UE, se sont multipliés.

Obligé(e)s de fuir pour survivre, ils doivent faire face de plus en plus souvent, à des frontières fermées, barbelées, barricadées, les privant de leur droit au libre déplacement. Leur vulnérabilité et leur impuissance exploitées par des trafiquants sans scrupules, ils et elles sont poussé(e)s à risquer leur vie afin de contourner ces obstacles. Arrivé(e)s à leur destination souhaitée ou imposée, ils affrontent très souvent des politiques d’enfermement, de cantonnement dans des centres de détention ou des camps improvisés, des restrictions de leurs libertés individuelles, des violations des droits fondamentaux de l’être humain, des conditions humiliantes pour leur dignité, des exploitations dans le marché du travail.

A côté de ces phénomènes d’exclusion ou de discrimination, des initiatives de soutien et de solidarité à leur égard se sont également manifestées au niveau personnel ou collectif.

Nous toutes, nous tous, citoyennes et citoyens en marche aujourd’hui pour témoigner de notre adhésion aux principes de la culture de la paix, nous devons relayer autour de nous, par nos actes et nos discours, cet élan de solidarité ! Nous sommes tous concernés par la tragédie des réfugiés ! A la fois en tant qu’êtres humains et en tant que membres de sociétés coresponsables de leurs malheurs. N’oublions pas que les conflits à l’origine du déplacement des réfugiés de nos jours, sont en partie le résultat d’ingérences extérieures, présentées tantôt comme humanitaires, tantôt comme pacificatrices, par des pays divers et variés, dont certains membres de l’UE, agissant tous seuls ou sous l’égide de l’OTAN.

» En avant pour le succès des Marches pour la Paix du 24 septembre 2016″

N’oublions pas que la solidarité à l’échelle de l’État ne relève pas seulement d’un acte d’humanisme mais aussi d’un devoir qui découle des engagements pris lors de la rédaction des textes fondamentaux de l’UE et de la signature de conventions internationales concernant le droit à l’asile.

Condamnons les politiques inhumaines et criminelles de la fermeture des frontières et des marchandages cyniques avec des pays frontaliers de l’UE, visant à empêcher l’acheminement des réfugiés vers d’autres régions de cette union. Exigeons au contraire, de la part du gouvernement français et des autres gouvernements de l’UE de sécuriser les parcours, d’établir des voies légales d’immigration pour ceux qui fuient des situations conflictuelles, d’instaurer des « visa-asile », d’accueillir les migrants sur l’ensemble de ses territoires conformément au principe d’une réparation équitable et proportionnelle entre les pays-membres, de développer de structures d’intégration dans les sociétés locales.

Ne cédons pas aux discours haineux, nationalistes et racistes de groupes ou partis politiques, s’opposant à l’accueil des réfugiés et déclinant tout brassage culturel ou tout modèle de société multiculturelle. Combattons les amalgames qu’ils diffusent entre réfugiés et terroristes et dévoilons la récupération qu’ils tentent, des valeurs de la laïcité, afin de diviser la société française et mieux cacher leur intolérance à l’égard de la religion musulmane.

Exhortons nos gouvernements à favoriser un règlement pacifique des conflits en cours, et la négociation d’un ordre démocratique et pacifique sur les régions tourmentées. Pour ce faire, redonnons à l’ONU les moyens pour qu’elle puisse exercer sa mission d’arbitre pacificateur !

Dénonçons un commerce d’armes florissant (1800 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde en 2014 contre 8,4 milliards de dollars pour les opérations de Paix de l’ONU), dont l’étendue contribue, ne serait-ce de manière indirecte, à la poursuite et à l’escalade des conflits en cours, et dont les principaux ‘bénéficiaires’ en termes économiques, sont les principaux pays exportateurs.

Arrêtons les soutiens directs ou indirects à des régimes autoritaires et totalitaires à des fins purement géoéconomiques et géostratégiques.

Créons les conditions d’un monde économiquement juste et solidaire et oeuvrons pour une redistribution des richesses accumulées de manière inégalitaire et illégale à l’échelle planétaire, à travers les pratiques de néo-colonialisme et de concurrence déloyale.

Assumons nos responsabilités devant les générations futures censées de juger notre civilité et humanité à l’aune de nos attitudes présentes face aux populations persécutées et vulnérables.

Souvenons-nous des expériences des réfugiés de passés récents, ayant participé à la construction de la société française et d’autres sociétés de l’UE, et respectons la mémoire de toutes celles et ceux qui se sont battus pour qu’une crise d’accueil ou de solidarité, ne puisse plus se produire et coûter la vie à des êtres humains cherchant désespérément à se mettre à l’abri de pogroms et de pratiques d’extermination.

Le Mouvement de la Paix Saint-Ouen, le 6 septembre 2016

Plaçons la solidarité avec et envers les réfugiés au coeur des marches pour la paix du 24 septembre! Communiqué du mouvement pour la Paix
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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 13:46
La droite sioniste française (le CRIF) s'en prend au PCF, taxé d'antisémitisme: jusqu'où iront-ils dans leurs délires pro-coloniaux et pro-Netanyahou?

​Franchement, quand on lit ce genre d'insultes infâmantes du lobby pro-colonialiste israélien à propos du Parti Communiste Français, qui a toujours compté et qui compte encore beaucoup de juifs progressistes parmi ses militants et ses dirigeants, qui a toujours combattu l'antisémitisme sous toutes ses formes, notamment pendant l'occupation et dans les années 30, et qui base sa critique du gouvernement israélien et de la colonisation sur des principes universalistes de respect du droit à l'auto-détermination des peuples, du refus de l'apartheid et de la colonisation, on se dit que la raison et la mesure a bel et bien quitté les dirigeants du CRIF. Jusqu'à quand les dirigeants politiques français mangeront-ils dans la main de ces radicaux?

Cela montre en tout cas que la campagne pour Marwan Barghouti et pour BDS gêne prodigieusement les tenants du colonialisme de l'Etat israélien et de l'occupation militaire du peuple palestinien. C'est donc qu'il faut continuer, au nom de l'Humanité, de toute l'Humanité, juifs, arabes, et autres nationalités comprises.

Cela a commencé comme ça quand on a remis en cause l'Apartheid en Afrique du SUD!

Mandela aussi était qualifié de terroriste!

Voici l'odieux communiqué du CRIF. Honte à eux! En tout cas, cela montre bien que leur stratégie de propagande est bien "Toute critique d'Israël ou soutien aux Palestiniens opprimés et occupés = antisémitisme". L'antisémitisme existe en France et dans le monde, loin de nous l'idée de le nier, ou de ne pas le dénoncer, mais ce n'est pas avec de tels amalgames absurdes qu'on va le faire reculer.

Le Crif condamne l’irresponsabilité des organisateurs et l’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien par le Parti communiste français.

EN APPORTANT UN SOUTIEN ACTIF AU MOUVEMENT BDS, LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS CONTRIBUE À SOUTENIR UN ANTISIONISME OBSESSIONNEL QUI EST BIEN LA FORME DU NOUVEL ANTISÉMITISME

En mettant à l’honneur le terroriste Marwan Barghouti et le mouvement BDS, le Parti communiste français poursuit la politique de dé-légitimation d’Israël au seul profit d’une stratégie électoraliste.

Marwan Barghouti arrêté en Israël a dirigé deux organisations terroristes. Il a été reconnu coupable et condamné à la prison à vie. En le mettant à l’honneur, le Parti communiste se livre à une véritable apologie du terrorisme.

A l’heure de l’engagement national contre le terrorisme, ces incitations à la haine sont particulièrement choquantes et dangereuses.

En apportant un soutien actif au mouvement BDS, le Parti communiste français contribue à soutenir un antisionisme obsessionnel qui est bien la forme du nouvel antisémitisme.

Francis Kalifat, Président du Crif, condamne l’irresponsabilité des organisateurs et l’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien par le Parti communiste français.

La droite sioniste française (le CRIF) s'en prend au PCF, taxé d'antisémitisme: jusqu'où iront-ils dans leurs délires pro-coloniaux et pro-Netanyahou?
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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 13:42
Trois jours, 450 000 participants...Et il n'ont rien vu !

Lu sur le blog du PCF pays Bigouden, en lien, sous la plume de Roger Dupas et de Jean-Emmanuel Ducoin.

Dans l'impossibilité de me rendre à la fête de l'Huma, j'ai tenté de retrouver quelques bribes de cette manifestation à + de 450 000 voix, les quelques 50 concerts divers, les grands noms Polnareff,Voulzy, Souchon et bien d'autres, les TV ont été avare de commentaires.. La palme revenant sans aucun doute à FR3 et Catherine Matausch, qui n'ont rien vu ! Ne serait-ce pas un peu de censure ? Allons soyons beau joueur les centaines de milliers de participant à la fête seront les propagandistes de l'événement.


Dans son éditorial que je reprends ci dessous, Jean-Emmanuel Ducoin, revient sur la mémoire vivante de la Fête de l’Humanité...Sur le Peuple de la Fête, embryon conséquent d’une révolution citoyenne, je vous laisse découvrir.

R.D.

Trois jours se seront bientôt écoulés, déjà, et la mémoire vivante de la Fête de l’Humanité, tel un mode d’emploi, ne se dissipe pas.

Au contraire, prend-elle un sens plus évolutif, à mesure que se déclinent sous nos yeux les fracas d’une actualité comme autant de matières emblématiques qui nécessitent un grand renversement de la conscience collective. Cette année plus encore que d’ordinaire, tant la nécessité d’une refondation de la gauche alternative – et de la gauche tout court – s’avère urgente. Dans un contexte de désarroi profond du peuple de gauche, longtemps figé dans la sidération, nous pourrions résumer d’une seule formule le « message » du Peuple de la Fête : de quelle société voulons-nous ? La question paraît banale pour ceux qui connaissent l’âme politique de la majorité des participants, néanmoins, elle cristallise l’ampleur des attentes à l’heure d’échéances électorales primordiales pour notre avenir. Lisez l’Humanité d’aujourd’hui et vous comprendrez ce que signifie répondre à cette interrogation, au fil des articles, quel que soit le sujet. Pour sauver et développer Alstom. Pour réinventer un avenir énergétique à la française. Pour en finir avec la destruction froide et mécanique des individus au travail, comme à La Poste. Pour poursuivre le mouvement de contestation contre la loi travail. Pour éradiquer les logiques de précarisation, de concurrence folle, d’individualisation croissante, de désaffiliation, de sauvagerie du chacun-pour-soi, de rentabilité à tous les échelons (au profit des actionnaires), de restructurations, sans parler de la détérioration des rapports entre salariés visant à briser tout esprit de corps, etc.

En tous ces domaines et plus encore, ce même Peuple de la Fête, embryon conséquent d’une révolution citoyenne, aspire à un projet et à un pacte communs, sans lesquels aucune dynamique populaire ne verra vraiment le jour et tous les espoirs seront ruinés dans la dispersion et la division. Le « quoi », puis le « qui », voilà ce que veulent les Français authentiquement de gauche, pour que le « quoi » d’une société nouvelle soit incarné par un « qui » rassembleur. Vigilant, le « message » de La Courneuve nous inspire. Et ce n’est pas fini.

Rédacteur en chef

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 12:11

La frustration gagne les infirmiers, appelés à se mobiliser
http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/09/13/la-frustration-gagne-les-infirmiers-appeles-a-se-mobiliser_4997141_1651302.html

« On reçoit dans nos locaux de plus en plus d’agents complètement désorientés, qui ont le sentiment de ne plus faire correctement leur travail, et qui viennent décompresser », raconte Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI).

C’est pour alerter les autorités et le public de la dégradation continue des conditions de travail des personnels que ce syndicat représente – c’est l’un des principaux du secteur –, qu’il a appelé à un rassemblement, mercredi 14 septembre, à Martigues (Bouches-du-Rhône), dans le cadre d’un mot d’ordre national.

Depuis des années, la CNl dénonce une détérioration de la situation à l’hôpital, sous la pression conjuguée de l’austérité budgétaire et des cadences effrénées. Mais la décision d’appeler à une mobilisation nationale a été provoquée par les suicides de plusieurs infirmiers au cours des derniers mois. Depuis juin, cinq d’entre eux se sont donné la mort à Toulouse, au Havre (Seine-Maritime), à Saint-Calais(Sarthe) et à Reims (Marne). Jusqu’à présent, seul le suicide à Toulouse a été reconnu comme un accident du travail, les autres faisant l’objet d’enquêtes.

Une « émotion très forte »

A Toulouse, le 13 juin, c’est dans son bureau de l’hôpital de Rangueil qu’un infirmier de 55 ans a mis fin à ses jours. Il avait été recruté en 1985. Selon une représentante syndicale citée par La Dépêche du Midi, « il ne supportait plus les conditions dans lesquelles il travaillait, conditions qui s’étaient dégradées à la suite d’une restructuration professionnelle ».

Une dizaine de jours plus tard, une infirmière de 44 ans, en poste depuis une vingtaine d’années au Groupe hospitalier du Havre, a mis fin à ses jours. Dans la lettre laissée à son mari, elle explique son geste par des conditions de travail « en dégradation constante », et ce alors qu’une réorganisation des services de l’hôpital est engagée depuis des mois. Le courrier adressé par un cadre de santé qui s’est suicidé, le 5 juillet, à Saint-Calais établit, là encore, un lien direct avec l’environnement professionnel.

Enfin, à Reims, deux infirmières du même service se sont suicidées à moins de trois semaines d’intervalle au cours de l’été. Au service médical interprofessionnel de la région de Reims (Smirr), comme dans les autres structures concernées par ces morts, des cellules d’accompagnement psychologique ont été mises en place pour les équipes.

« Le rassemblement à Martigues, où se tient cette semaine notre réunion nationale, est prévu pour permettre aux uns et aux autres d’exprimer leur douleur et leur solidarité envers les familles », explique Nathalie Depoire, qui fait état d’une « émotion très forte » dans le milieu hospitalier. « Et nous appelons au niveau national tous les soignants à porter un brassard noir sur leur lieu de travail pour demander que la lumière soit faite sur ces suicides et que des mesures soient prises », ajoute-t-elle.

Des mesures « à l’automne »

A la CNI, les témoignages d’infirmiers ayant le sentiment de ne plus faire correctement leur métier ne cessent d’augmenter d’année en année. Jean-Louis de Bail est syndiqué à la CNI et responsable du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’hôpital Nord Franche-Comté, ce qui l’amène à se rendre dans plusieurs services. Il constate de plus en plus l’émergence d’« une frustration qui peut entraîner de vrais troubles psychologiques chez les soignants ». « J’entends des collègues qui craignent de devenir maltraitants faute de temps », relève-t-il.

« Les équipes fonctionnent à flux tendu dans un contexte de hausse des restrictions budgétaires. Cela signifie plus de tâches, moins de temps, moins d’échanges », liste Nathalie Depoire. Parmi les requêtes concrètes adressées au ministère de la santé figure notamment la définition de ratios de soignants au lit du patient, par spécialité.

Mme Depoire plaide aussi pour « la mise en place d’un véritable accompagnement des personnels sur les risques psychosociaux » et l’arrêt de la baisse des effectifs. Sur ce point, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a toujours réfuté toute diminution, expliquant que le nombre des personnels augmente moins vite pour limiter les dépenses, dans un contexte où 3 milliards d’euros d’économies sont demandés à l’hôpital sur trois ans jusqu’en 2017.

Critiquée pour son absence de réaction après la vague de suicides de l’été, la ministre a assuré dans un entretien début septembre au site professionnel Espaceinfirmier.fr qu’elle annoncerait à l’automne « une série de nouvelles mesures, qui s’appuieront notamment sur les travaux actuellement menés par l’Inspection générale des affaires sociales ».

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 12:05
Pas plus de 25 élèves par classe: Jean-Jacques Candelier, député Front de Gauche, va déposer une proposition de loi

Pas plus de 25 élèves par classe : Jean Jacques Candelier va déposer une proposition de loi

mercredi 14 septembre 2016 (site du CIDEFE: ELUNET)

Jean-Jacques Candelier, député Front de Gauche va déposer une proposition de loi pour que les enfants soient accueillis dans des classes ne comptant pas plus de 25 élèves inscrits. Il en va de la qualité de l’enseignement et du respect du droit à l’éducation qui doit être « garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, d’exercer sa citoyenneté ».

« Malgré les créations de postes dans l’Education nationale entamées depuis 2012, les effectifs par classe restent très chargés dans beaucoup d’établissements scolaires », ce qui « nuit à la qualité de l’enseignement », note le député dans l’exposé des motifs de sa proposition.

« Pour la rentrée 2016, selon le ministère de l’Education nationale, le nombre moyen d’élèves par classe est de 25,5 en maternelle, de 23 en primaire, de 24,8 au collège de 19,3 en lycée professionnel et de 30 en lycée général », précise Jean Jacques Candelier, pour qui « ces chiffres cachent des réalités très contrastées : des zones rurales se retrouvant avec des classes à 18 élèves et des grandes villes avec des classes à 35 ».

Sa proposition de loi, qui compte trois articles, stipule que « tout enfant est accueilli à l’école, au collège et au lycée dans des classes qui ne comptent pas plus de 25 élèves inscrits », un nombre « porté à 20 dans les établissements classés en réseau d’enseignement prioritaire ».

Elle propose aussi que la continuité du service public soit « garantie sans remettre en cause le droit de grève » et que tout enseignant absent soit « remplacé dans un délai maximum de 24 heures ».

Le troisième article prévoit que « les charges qui résultent pour l’État de l’application de la présente loi sont compensées à due concurrence par l’augmentation du taux d’impôt sur le revenu applicable aux revenus du capital ».

La proposition de loi

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 06:24
André Chassaigne: des petits ruisseaux d'Humanité à la grande rivière de l'alternative à gauche

« Les petits ruisseaux font les grandes rivières ». C’est l’exacte vision que donnent chaque année les allées de la Fête de l’Humanité, submergées par le flot citoyen. Mais c’est aussi l’image forte que donne la richesse des échanges au cœur des multiples rencontres de ces trois jours de « notre » fête.

J’ai quitté La Courneuve avec la conviction que le peuple de gauche a encore soif de partage et de convergence. Des mille sources de débat de ce week-end devraient jaillir les conditions du plus large rassemblement sur un projet politique alternatif au libéralisme. Seule cette démarche exigeante est capable de refonder l’espoir et de remettre à l’endroit le débat politique de 2017, en contrepoint de ceux parmi nous qui ont depuis si longtemps jeté l’éponge au profit d’un candidat aujourd’hui coupé de tout processus collectif.

Bien entendu, comme tant de communistes, de militants et sympathisants de gauche, j’avais une inquiétude en abordant ce moment d’humanité qui nous est si cher : que se prolonge dans les allées de La Courneuve la folle course à la personnalisation politique qui gangrène déjà tout l’espace médiatique. Mais la fête a cela d’essentiel qu’elle ne permet pas d’artifice. Elle balaye toute tentative de récupération par le contact direct, si indispensable quand on entend mener le combat contre les dérives libérales et réactionnaires, d’où qu’elles viennent. Dans ce contexte, les jeux des uns et des autres apparaissent vite décalés et à contre-courant de ce que j’appellerai l’éthique militante.

C’est en ce sens que Pierre Laurent a eu pleinement raison de poser ses jalons, « nos » jalons, dès l’ouverture de notre grande fête populaire. En affichant sa totale détermination à œuvrer jusqu’au bout en faveur d’un rassemblement de toutes les forces d’alternative à gauche, il a permis de placer tout le monde devant l’enjeu politique déterminant. Et j’ai, en ce qui me concerne, relayé vivement cette urgence au fil des échanges. J’ai en effet la conviction qu’il faut faire émerger ce commun pour aboutir à un pacte d’engagements qui réponde aux attentes des Françaises et des Français, un pacte qui doit être porté par une candidature de rassemblement en mai prochain et sur les circonscriptions aux législatives de juin. En faisant grandir cette exigence absolue d’un front uni, et à plusieurs voix, de la gauche anticapitaliste, nous grandissons aussi la parole communiste.

Quand tout le monde veut aller vite, dans un monde qui va déjà beaucoup trop vite, dans un champ politique miné par les réponses rapides sans perspectives de long terme, où chacun essaie d’imposer sa voie individuelle pour occuper un espace au détriment de la force de propulsion collective, le risque de faire fausse route est évident. Et nous connaissons d’avance l’impasse au fond de laquelle nous trouverons le peuple de gauche au soir du premier tour de la Présidentielle si toutes les forces progressistes restent incapables de surmonter le piège qui leur est tendu. Ce piège n’est pas nouveau. C’est celui d’une Vème République monarchique, avec ses dérives autoritaires et antidémocratiques, amplifiées aujourd’hui par l’obsession sécuritaire et le repli identitaire de candidats au cœur d’un dispositif institutionnel au bout de son histoire. Ces dérives, nous les avons assez douloureusement vécues et subies ces derniers mois pour partager le besoin de ne plus les permettre.

La Fête de l’Humanité permet de lever la tête, au moins ne serait-ce qu’un instant, au-dessus de cette bouillie sécuritaire et guerrière dans laquelle entendent nous enfermer toutes les forces réactionnaires. De l’extrême-droite à la social-démocratie qui a renoncé à changer la vie, en passant par la droite extrême, tout le monde fait le pari de sa capacité à capitaliser sur ce fond d’air nauséabond… jusqu’à influencer malheureusement aussi le discours d’une « gauche républicaine » désemparée ! Ce climat de peur et de haine, qui entretient tous les discours simplistes et populistes, est le meilleur allié des forces qui attendent surtout ne rien changer à la terrible régression de la vitalité démocratique de notre pays. C’est un puissant moyen de lutte politique pour maintenir les consciences sans perspective de réflexion sur les causes profondes de la crise internationale, sociale, et économique. Terrible catalyseur aussi de la fuite en avant devant le pouvoir de la finance.

La démarche renouvelée par les communistes « de remettre tout le monde en tas », selon l’expression consacrée par nos militants les plus anciens, est pour moi la preuve d’un grand sens des responsabilités. D’une responsabilité historique, dirais-je, quand tous les ingrédients du néolibéralisme poussent le pays dans une crise plus grave encore. Certes, à 9 mois de l’élection présidentielle, je mesure combien nous avons des difficultés à être audibles en ne nous plaçant pas sous la bannière d’un candidat autoproclamé et tout en n’avançant pas une candidature communiste, alors même que nous avons à la fois les moyens d’en présenter une et des personnalités à même de la porter. Mais c’est le choix de la raison que nous faisons : construire un pacte d’engagements politiques communs, fondé sur les attentes de nos concitoyens, plutôt que de butter inlassablement sur la question de l’incarnation présidentielle sans mise en commun ou sur un repli identitaire et réducteur.

Je ressors donc de cette fête avec la conviction que nous ferons tout pour construire ce cadre commun, et éviter les conséquences d’un échec qui serait tragique pour le pays, mais surtout pour la vie quotidienne des Françaises et des Français. La construction de ce rassemblement passe bien évidemment par un débat de fond. Sans non-dit, sans pesanteur, sans exclusive sur tous les grands angles politiques qui concernent le pays, l’Europe et le monde. Je pense bien entendu à l’objet qui me paraît aujourd’hui le plus central dans toute politique d’une gauche antilibérale : la lutte contre la finance et la reconquête des moyens et des leviers de nos politiques publiques. Cette « mère des batailles » doit faire l’objet d’une grande ambition politique au niveau international, européen comme national si nous voulons recouvrer les moyens de toute action politique à gauche. Je crois que nous avons les moyens de partager très largement cet objectif.

Alors que la pression sera forte pour connaître le choix des communistes, présentons dès maintenant au plus grand nombre les attentes recueillies avec la grande consultation citoyenne, mettons à disposition de ce pacte d’engagements nos propositions novatrices en matière de lutte contre l’évasion fiscale, pour le contrôle des banques et du crédit, pour une transition écologique indissociable du progrès social et de la maîtrise publique de l’énergie, pour une relance et une relocalisation de notre industrie, pour des services publics renforcés, démocratisés et répondant aux besoins sociaux du XXIème siècle.

Une majorité de changement existe dans notre société. Notre responsabilité est immense pour qu’elle se concrétise par une majorité politique. Est-ce exagéré de dire qu’une fois de plus nous avons rendez-vous avec l’Histoire ?

André Chassaigne sur son Blog, le 13 septembre.

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 06:13

Il "n'a pas d'a priori contre lui", mais émet quelques réserves. Interrogé, samedi 10 septembre, sur france info, le président du groupe communiste à l'Assemblée, André Chassaigne, a déclaré ne pas vouloir "aller manger le quinoa dans la main de Mélenchon".

Interrogé sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017 comme candidat de la gauche anti-libérale, André Chassaigne a précisé ne pas avoir d'a priori contre l'eurodéputé, "dans la mesure où très fermement, il porte une politique de refus de la finance, d'anti-libéralisme."Mais il prévient : "quand on dit 'candidat de rassemblement' (...) il ne s'agit pas d'être là comme des petits soldats, le petit doigt sur la couture du pantalon ! Il s'agit de prendre en compte un socle politique partagé, de faire une campagne qui serait une campagne commune dans le respect mutuel."

Quinoa et campagne électorale

Un clin d'oeil aux confidences données le 2 septembre par le tenant de "La France insoumise" face aux caméras de Gala, qui évoquait une de ses recettes fétiches : le taboulé de quinoa.

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 18:57
Macron rattrapé par son bilan à Bercy

13 SEPTEMBRE 2016 | PAR MATHIEU MAGNAUDEIX

Alstom à Belfort, mais aussi Ecopla en Isère… L’ancien ministre de l’économie, qui a lancé son mouvement en vue de la présidentielle et aimerait parler d’autre chose que d’économie, est pour l’instant contraint de rendre des comptes sur son action à Bercy.

« Emmanuel Macron nous a laissés crever. » Lundi 12 septembre, leur valise à la main, le délégué CGT Christophe Chevalier et quelques-uns de ses 77 collègues, soutenus par le journaliste et activiste François Ruffin, sont venus demander des comptes à Emmanuel Macron devant la tour Montparnasse, là où l’ancien ministre de l’économie, qui a quitté le gouvernement le 30 août en vue de la présidentielle, a installé les locaux de son nouveau mouvement, En Marche !

À court de trésorerie, abandonnée par son principal actionnaire, le multi-millionnaire australien Jerry Ren, leur société, Ecopla, seul fabricant français de barquettes en aluminium pour l’industrie agroalimentaire, installée à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère), a été cédée cet été par le tribunal de commerce de Grenoble.

L’acheteur, un groupe italien, ne s’intéresse qu’aux machines et ne reprendra aucun salarié. « Un gâchis industriel, humain et financier », déplore l’expert-comptable du comité d’entreprise, Michel Lemoine, qui dénonce la « stratégie de pillage de fonds »menée ces dernières années par les différents actionnaires. « Le passif de la société est constitué essentiellement de dettes de l’État, abonde Meryem Ylmaz, de l’Union régionale des Scop et Scic d'Auvergne Rhône-Alpes. En face, il y a un tour de table de 2,3 millions d’euros pour un projet industriel de coopérative viable qui permettrait de reprendre d’abord 20, puis 50 personnes. »

Les salariés, qui alertent les pouvoirs publics depuis un an et demi sur la gestion erratique de leur dernier actionnaire – finalement, il est parti sans laisser d’adresse –, en veulent particulièrement à Emmanuel Macron, nommé à Bercy en août 2014. Ils lui reprochent de ne pas avoir agi assez tôt pour éviter la disparition d’une entreprise au savoir-faire unique, alors même qu’ils portent depuis longtemps un projet alternatif. « Macron aurait pu nous sauver mais il ne s’est pas intéressé au dossier. Il n’a pas fait son boulot. Tout ça est de sa faute », déplore Christophe Chevalier, qui s’étonne que l’ancien ministre n’ait jamais reçu les salariés, malgré une « trentaine de courriers »envoyés par les élus locaux, départementaux et régionaux, tous bords politiques confondus. Le député PS de l’Isère Pierre Ribeaud, qui dit « avoir accumulé une correspondance assez impressionnante sur le sujet », assure que « des choses ont été faites » par Bercy, mais affirme que « le cabinet de Macron n’a pas pris le temps de rassurer les salariés et les élus ». Diplomatique, il déplore « une absence de prise de conscience ». « Macron nous a juste écrit un jour avant sa démission », remarque le syndicaliste Christophe Chevalier, qui y voit surtout un signe de désinvolture. Dans cette lettre, que nous avons consultée, l'encore ministre se dit « parfaitement informé de la situation » de l’entreprise, mais s’en tient à des propos très généraux. Lundi, l’ancien ministre a accepté de recevoir une délégation d’Ecopla dans ses locaux de la tour Montparnasse. « Emmanuel Macron a fait une sorte de mea culpa, explique son ancien directeur de cabinet à Bercy, Alexis Kohler, qui l’a rejoint au sein du mouvement “En Marche !”. Il y a bien eu un travail pour faire pression sur l’actionnaire, pour retarder l’entrée en liquidation de l’entreprise et pour encourager le projet de Scop, mais il n’y a pas eu assez d’information envers les salariés. » Lundi, les salariés ont aussi été reçus à Bercy par la secrétaire d'État en charge du commerce, Martine Pinville, et plusieurs conseillers. La fin de l’aventure industrielle Ecopla, ancienne usine du groupe Pechiney, pourrait être confirmée en appel le 5 octobre. Candidat possible à la présidentielle, Emmanuel Macron entendait profiter de cette rentrée pour densifier son propos et s’exprimer sur d’autres sujets que l’économie, comme par exemple la réponse au terrorisme ou la sélection à l’université, comme il l’a fait récemment devant les présidents d’université. Le voilà dans l’immédiat contraint de rendre des comptes sur son bilan à Bercy.

Il est particulièrement attendu au tournant dans le dossier de l’usine ferroviaire Alstom de Belfort. Le groupe a annoncé que cette usine, poumon économique de Belfort depuis le XIXe siècle, qui a notamment vu naître le TGV, va cesser son activité en 2018 (elle compte 450 salariés et presque autant de sous-traitants).

Emmanuel Macron a dénoncé dans L’Est Républicain une décision « soudaine, brutale et condamnable », contraire aux engagements pris. Depuis plusieurs jours, l’ancien ministre de l’économie est pourtant au centre de toutes les critiques. En visite à Belfort le 28 mai 2015, Macron avait promis aux ouvriers de « défend[re] » leur activité,« stratégique pour la France. […] Nous nous battons pour qu’il n’y ait pas de plan social ni de licenciements, mais au contraire des perspectives de redémarrage ». L’Élysée, qui a convoqué lundi une réunion de crise et entend maintenir l'activité, pointe l’inaction supposée de l’ancien secrétaire général de l’Élysée, accusé d’avoir trahi François Hollande pour jouer sa propre partition. « La vérité, c’est qu’il avait levé le pied depuis un an », l’éreinte dans Le Monde son successeur, Michel Sapin, un intime de François Hollande.

« Laisser-faire » ou « volontarisme lucide » ?

Ce week-end, lors des journées d’été des frondeurs à La Rochelle, son prédécesseur, Arnaud Montebourg, a lui aussi mené la charge. « Je me souviens que, dans le salon vert du palais de l'Élysée, le secrétaire général adjoint du même palais avait déclaré lorsque j'avais demandé 20 % du capital d'Alstom pour l'État : nous ne sommes quand même pas au Venezuela ! » a lancé Montebourg.

« Me succédant dans les fonctions de ministre de l'économie, il avait la charge d'utiliser ces 20 %, et ces deux hauts fonctionnaires qui siègent au conseil d'administration d'Alstom, pour dire et faire en sorte que l'équipe de France du ferroviaire – la SNCF, Alstom, la RATP – se serre les coudes. » Sous-entendu : Emmanuel Macron n’a pas usé du pouvoir d’influence dont l’État actionnaire disposait. Une « faute très grave », selon Montebourg, pour qui Macron a « incarné à Bercy » « l’excès de laisser-faire ». À droite, Nicolas Sarkozy y est lui aussi allé de son couplet : « Il est parti. Il n'a rien fait, c'est désolant. »

« Sur ce dossier, il est resté mobilisé en continu. Il a refusé un plan social proposé par la direction et a travaillé à lancer des projets pour apporter de la charge, notamment via la commande publique », explique son ancien directeur de cabinet, Alexis Kohler. Emmanuel Macron assure avoir tout fait pour « éviter un plan social et des licenciements », en mettant « la pression sur Alstom » ou en « soutenant les projets à l’exportation ». « J’ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d’Alstom. J’ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n’était absolument pas question de fermer Belfort. Ce n’était pas un sujet de discussion », s’est-il défendu, plaidant la surprise.

Une fois nommé à Bercy, l’ancien ministre s’est toutefois privé de plusieurs moyens d’influencer les décisions stratégiques du groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe américain General Electric de ses activités énergie – il a notamment refusé de se servir d’un décret, adopté en mai 2014, permettant à l’État de s’opposer à une prise de contrôle d’une entreprise française par un groupe étranger. Il a également donné à General Electric un avantage décisif dans les coentreprises détenues par les deux groupes. Porte-parole autoproclamé de ce qu’il appelle la « gauche du réel » (tout en prônant le dépassement du clivage gauche-droite), Emmanuel Macron plaide, selon son entourage, un « volontarisme lucide » en matière d’intervention de l’État dans l’économie. « Les reproches qu’on lui fait sont injustes et faux, commente Benjamin Griveaux, un de ses porte-parole. Il y a une volonté de caricaturer ses propos et ses actions. Rien ne laisse penser dans ce qu’il a fait qu’il prône l’abandon en rase campagne de l’État. Il prône un État régulateur, intelligent, à l’initiative et en soutien. » Ses partisans répètent que Macron n'est pas un Alain Madelin réincarné, surtout lorsque des secteurs stratégiques sont en jeu. Ils disent aussi qu'il n'aime pas les situations de monopoles, trouve inopportun de s'acharner quand des filières industrielles ne sont pas viables, et pense que l'État n'a pas systématiquement toutes les réponses dans le cas de dossiers difficiles. Dimanche dernier, sur France Inter, lors de sa première émission de rentrée, Emmanuel Macron avait déjà été interpellé par Christophe Chevalier, le syndicaliste d’Ecopla. Dans sa réponse, l’ancien ministre a reconnu qu’il y avait parfois « des échecs : en France vous avez aussi une liberté d’entreprendre et un droit de propriété, et vous avez parfois des actionnaires cyniques qui décident de ne pas totalement aider une entreprise. […] Donc oui, il y a des limites à l’action publique, je n’ai jamais menti aux gens en leur promettant monts et merveilles en disant qu’on allait pouvoir tout arrêter, parce qu’il y a des actionnaires qui, parfois, n’ont plus de projet pour l’entreprise, veulent juste sa fin, avec un cynisme qui est réel et qu’on ne peut pas bloquer ». Nicolas Demorand, l’animateur de l’émission « Questions Politiques », lui a reproché de théoriser une forme d’« impuissance ». Un très proche d'Emmanuel Macron, qui réclame l'anonymat, dit ne pas être « surpris qu’Emmanuel Macron [soit] attaqué. C’est la rançon du succès de sa visibilité, une réaction d’un système qui se sent fragilisé par son émergence et lui cherche querelle sur son bilan ». L’ancien ministre « a un vrai bilan à Bercy en matière de politique industrielle et saura le faire valoir », assure l’équipe d'En Marche ! Au cours des prochains mois, elle devra pourtant faire avec son image. À cause de son bilan (la fameuse loi Macron), de son passé de banquier d’affaires chez Rothschild, de sa ligne très favorable aux entreprises, de ses soutiens patronaux ou de certaines sorties malheureuses (par exemple celle sur les salariées « illettrées » de l’abattoir breton Gad), Emmanuel Macron incarne le « laisser-faire » dans un pays où l’action de l’État en matière industrielle est souvent attendue. Attente évidemment décuplée à l’approche d’une campagne présidentielle, où tout sujet industriel peut devenir inflammable.

En 2002, le candidat socialiste Lionel Jospin avait expliqué qu’en matière industrielle,« l’État ne peut pas tout ». « Cette formule avait été dure pour lui », a admis Macron sur France Inter. Tout en laissant comprendre qu’il est au fond assez d’accord. « On infantilise les Français. […] Le rôle des responsables politiques, ce n’est pas de démontrer en toute circonstance des capacités, des protections que parfois ils n’ont plus. On ne leur dit pas la vérité : vous avez parfois des changements profonds qui dépassent la capacité que vous avez à y répondre. Vous avez des transformations environnementales, numériques, industrielles, qui ne correspondent plus à la réponse que vous pouvez y apporter. » Dans les prochaines semaines, l'ancien ministre, désormais émancipé, aura tout loisir de confronter ce credo à la réalité des attentes des électeurs.

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 14:10

Rien de nouveau dans l'Hexagone : les actionnaires toujours à la fête .

http://www.humanite.fr/alstom-letat-complice-de-limpuissance-publique-615568

Alstom : l'Etat complice de l’impuissance publique

SÉBASTIEN CRÉPEL, MARION D’ALLARD, OLIVIER MORIN ET LOLA RUSCIO

MARDI, 13 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITÉ

Après l’annonce du projet de fermeture de l’usine de trains franc-comtoise, l’Élysée ordonne à ses ministres de plancher sur une solution qui ménage les actionnaires privés de l’entreprise, en écartant toute idée de nationalisation.

Regardez où je veux aller, ne vous occupez pas de savoir comment j’y parviendrai… ou pas. En substance, c’est ce que le gouvernement a annoncé, hier, au sortir de la réunion ministérielle de crise convoquée à l’Élysée après le choc provoqué par la décision d’Alstom de fermer son site de fabrication de trains de Belfort (Territoire de Belfort), sacrifiant 400 emplois sur 480. François Hollande a fixé « un objectif », celui de « faire en sorte qu’à Belfort les activités ferroviaires soient maintenues », a déclaré Michel Sapin après l’entrevue.

De stratégie industrielle de long terme et des moyens de garantir l’intérêt national dans la gestion d’Alstom, qui vit en bonne partie de la commande publique et dont l’État détient 20 % du capital, il n’a pas été question à l’Élysée, hier. Encore moins de prendre le contrôle de tout ou partie de l’entreprise, le nouveau secrétaire d’État à l’Industrie, Christophe Sirugue, ayant d’emblée exclu toute montée de l’État au capital.

Le ministre de l’Économie et des Finances a reçu pour mission de « travailler avec les élus, les organisations syndicales, la direction d’Alstom et l’ensemble de ceux qui, en capacité de passer un certain nombre de commandes en France, peuvent permettre d’assurer le plan de charge qui permettra de sauver » le site d’Alstom Belfort. En clair, l’État s’engage à réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs concernés pour assurer les commandes qui font défaut à l’usine. « Il y a des procédures d’appel d’offres. Nous allons simplement expliquer que notre intérêt commun, à la SNCF, à la RATP, aux régions, c’est de maintenir une filière ferroviaire forte », a expliqué le secrétaire d’État à l’Industrie. Une rustine qui débouchera peut-être sur un sursis bienvenu pour les employés de l’usine, mais très insuffisante, et qui résume à elle seule la doctrine du pouvoir en matière d’économie : temporiser plutôt que de prendre des décisions structurelles qui pourraient contrarier les intérêts des actionnaires privés, dont Bouygues, deuxième actionnaire après l’État avec 8 % du capital, suivi d’un ensemble de banques et de fonds d’investissement européens et américains détenant à eux tous la plus grosse part du gâteau.

Les salariés, eux, ne seront guère rassurés, échaudés par les précédents dans ce dossier. « Ce n’est qu’un objectif, on en prend acte, mais ce n’est pas suffisant, réagit Eddy Cardot, délégué CGT du personnel d’Alstom Belfort. On veut des choses concrètes de la part du gouvernement, comme des garanties qui assurent le maintien de l’activité à Belfort et de ses emplois. Pour le moment, il s’agit uniquement de paroles. »

La responsabilité d’Emmanuel Macron mise en cause

Et des belles paroles, les ouvriers de Belfort en ont déjà entendu. N’est-ce pas Emmanuel Macron, sévèrement mis en cause depuis hier et qui se dédouane aujourd’hui de toute responsabilité, qui avait déjà fixé le 28 mai 2015 comme ministre de l’Économie, avec les mêmes mots que François Hollande aujourd’hui, l’« objectif » (sic) de « zéro licenciement et des perspectives de redémarrage pour Alstom Transport » ? Celui qui a démissionné depuis du gouvernement était alors venu assurer les salariés de l’usine du soutien de l’État à l’occasion du découpage de la branche énergie du groupe pour la revendre au géant américain General Electric, privant Alstom de 70 % de son activité. Déjà menacés d’un plan social, les ouvriers avaient entendu le ministre leur vanter les « perspectives à court terme du marché » du TGV du futur de la SNCF, avec la commande de 400 rames, « 200 à l’international, 200 en France », et promettre 150 millions d’euros d’investissement…

Depuis l’annonce de la fermeture du site, la gêne du gouvernement est palpable dans ce dossier. La déclaration de Manuel Valls, dimanche, critiquant la « méthode inacceptable » d’Alstom, qui n’aurait pas informé préalablement l’État actionnaire de sa décision – ou plutôt : de sa volonté de rendre publique la décision, connue de longue date et attendue de tous, selon de nombreux connaisseurs du dossier –, résonne comme un aveu. Celui du choix délibéré de laisser sacrifier un fleuron de la construction ferroviaire, à rebours de toutes ses déclarations antérieures.

Le premier ministre a beau faire mine d’être tombé de sa chaise en apprenant le projet de fermeture de l’usine, l’État était au courant depuis longtemps : « Le plan a même été évoqué avec Bercy il y a plus d’un an mais il fallait laisser passer les élections régionales » de fin 2015, rapporte une source chez Alstom citée par le Journal du dimanche. « Cela fait trois ans qu’Alstom pose le cas de Belfort sur la table », confirme-t-on à demi-mot à Bercy, en évoquant un carnet de commandes n’allant pas au-delà de 2018. La précipitation de l’annonce et l’ampleur des réactions politiques ont finalement contraint François Hollande à réagir. Surtout après que l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qui a laissé fermer ArcelorMittal à Gandrange contre toutes ses promesses, pose de nouveau en candidat qui ne « laisse pas tomber » les ouvriers… Mais aussi après les demandes qui montent à gauche d’aller jusqu’à la nationalisation, venant du PCF, du Parti de gauche ou de Jean-Pierre Chevènement.

Nonobstant les singularités du dossier Alstom, l’affaire a pourtant un goût de déjà-vu. Plus qu’une absence de volonté d’agir, c’est un déni idéologique que porte le gouvernement, et qui remonte au début du quinquennat, avec le refus de Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre de François Hollande en 2012, de nationaliser, même temporairement, l’usine sidérurgique d’ArcelorMittal de Florange. Un refus qui se justifiait d’autant moins sur le plan industriel qu’un rapport des affaires juridiques de Bercy affirmait que « la nationalisation sembl(ait) l’outil le plus adapté pour éviter la fermeture des hauts-fourneaux et permettre la sauvegarde de l’emploi ». La raison, Jean-Marc Ayrault l’a avouée sous cette interrogation : « Comment fera-t-on pour refuser aux salariés des chantiers de Saint-Nazaire ou à ceux de Petroplus une nationalisation que l’on aura acceptée pour Florange ? » Et tant pis pour l’enterrement des promesses de campagne de sauver le site…

Alstom fait le choix de délocaliser sa production

Le raisonnement vaut aujourd’hui pour Alstom, qui mène sa barque au gré des intérêts de ses actionnaires et de la croissance de ses bénéfices, avec la complicité active de l’État. « Nous ne savons pas où la direction d’Alstom amène le groupe. Nous n’avons aucun document, aucune information quant à la stratégie industrielle », dénonce Daniel Dreger, secrétaire adjoint CGT du bureau du comité de groupe européen. Mais pour le syndicaliste, derrière ce manque de transparence se cache surtout la volonté de la direction de « dégraisser », de tailler dans ses effectifs en France pour les gonfler ailleurs, là où Alstom, depuis plusieurs années, a fait le choix de délocaliser ses chaînes de production, sans que l’État n’y trouve rien à redire. Pologne, Afrique du Sud, Inde, Maroc… « La stratégie du groupe, c’est fabriquer de plus en plus dans les pays émergents et à moindre coût », résume le délégué CGT du personnel Eddy Cardot. Et de détailler : « Alstom a construit une usine ultramoderne au Kazakhstan, pour la fabrication des locomotives à traction lourde (transport de marchandises – NDLR). C’est autant de matériel que nous ne construirons plus sur le site de Belfort. »

Cette politique de délocalisation s’applique tout autant pour le marché domestique français que pour les commandes à l’export. Dans ces conditions, invoquer la baisse de commandes dans l’Hexagone a bon dos, même si elle est une réalité, fruit conjugué de l’austérité imposée au plan national et de celle décidée localement par certains exécutifs de collectivités enclins à serrer la vis de l’investissement public. Mais la raréfaction des commandes s’ajoute alors à une politique maison qui privilégie la construction hors de France. Par exemple, pour un train Régiolis (TER fabriqué par Alstom sur son site alsacien de Reichshoffen), 80 % des matériaux sont achetés à des sous-traitants dont seulement 40 % sont installés en France. « Une partie de cette fabrication pourrait tout à fait être relocalisée et prise en charge par Alstom », estime Daniel Dreger. À condition de faire le choix de maintenir l’emploi au détriment du profit de court terme. Car, comme le confirme le syndicaliste, « l’usine Alstom en Pologne tourne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 avec des salariés beaucoup moins payés que nous ».

mobilisation citoyenne pour sauver alstom

Une pétition a été mise en ligne sur la plateforme change.org, vendredi dernier, pour soutenir les 480 salariés menacés par la fermeture du site de l’usine Alstom d’ici à 2018, à Belfort. Plus de 6 000 personnes l’ont déjà signée, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Lancée par le député maire de Belfort Damien Meslot (LR), le sénateur maire de Beaucourt Cédric Perrin et le président du conseil départemental du Territoire de Belfort Florian Bouquet, elle est adressée au PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, et au président de la République. «La fermeture du site de Belfort n’est donc pas qu’une mauvaise nouvelle pour notre région mais aussi un coup dur porté à l’industrie française», peut-on lire sur le site de la pétition. En parallèle, une manifestation est organisée dans les rues de la cité du Lion, ce jeudi.

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