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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 16:23
Le Parti Communiste va lancer une pétition nationale pour une candidature unique de la gauche alternative (L'Humanité, 9 octobre)

Le parti communiste va lancer "au début de la semaine prochaine" une grande pétition nationale" en ligne pour appeler à une "candidature commune de gauche alternative", a annoncé samedi son secrétaire national Pierre Laurent.

"Nous n'abandonnerons pas ce combat, il est essentiel", a prévenu M. Laurent, tout en reconnaissant que le parti communiste finirait par prendre une décision sur le choix d'un candidat à soutenir à la présidentielle. Pierre Laurent s'exprimait à l'issue de la restitution des résultats de la consultation "Que demande le peuple", quelque 65.000 questionnaires collectés par les militants communistes auprès de Français pendant l'été et traités par l'institut Viavoice.

"Je n'emmènerai pas le peuple de France avec le Parti communiste à la présidentielle comme on va à l'abattoir, avec la droite et l'extrême-droite", a poursuivi le responsable politique, qui a également annoncé qu'il réunira le 3 novembre "les personnalités favorables à cette démarche", notamment de la société civile. Interrogé en marge de l'événement, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles a précisé que "le choix que nous ferons concernant la candidature pour la présidentielle n'altérera en rien notre détermination à saisir toutes les occasions qui pourront se présenter pour une candidature commune jusqu'au bout".

La conférence nationale du PCF prévue le 5 novembre donnera aux militants le choix entre plusieurs options de soutien pour la présidentielle et fixera le délai dans lequel ceux-ci devront de prononcer. Dans l'immédiat, son conseil national a défini trois possibilités: pas de soutien, une candidature communiste ou un soutien à Jean-Luc Mélenchon, parti pour l'instant seul dans la bataille électorale. Mais pour Pierre Laurent, la dispersion des candidatures à gauche, "ça peut bouger".

65.000 personnes ont pris 20 minutes pour remplir ce questionnaire entièrement, pour un total de 400.000 personnes rencontrées, sur un objectif de 500.000.

Que souhaitent les Français comme changement immédiat? L'augmentation de leurs salaires (38%), une action plus forte pour l'environnement (31%) et la lutte contre les discriminations (28%), selon l'enquête initiée par le PCF. Mais ils placent aussi très haut la défense de l'égalité hommes-femmes (48% dans leurs priorités pour 2017) et ne voient pas les immigrés comme cause de la crise sociale (76%). Quelque 59% attendent également du politique qu'il empêche "la loi du plus fort".

Tirant sept grands axes (reprendre le pouvoir sur la finance, une autre République, investir sur l'avenir, égalité hommes-femmes, une France protectrice et solidaire, produire autrement, changer l'Europe) de ces résultats, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent s'est félicité d'entrer "en campagne justement pas comme les autres, comme ça, par la démocratie, en donnant la parole au peuple et en imposant le débat sur un projet avant celui d'un candidat".

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 16:03
Sécurité sociale, casse de l'hôpital public: Patrick Le Hyaric alerte et répond à la ministre de la santé

De quel « JOB » parlez-vous Madame la Ministre de la Santé ?

L’hémorragie industrielle et agricole qui se poursuit mine les bases de notre protection sociale et aggrave toutes les insécurités de vie. Moins de personnes au travail, ce seront moins de recettes pour les caisses de la sécurité sociale. C’est dans ce contexte qu’a jailli, à grand renfort de propagande, cette fausse bonne nouvelle de la fin prochaine du fameux « trou de la sécurité sociale ».

Au moment même où nos hôpitaux perdent leur sang, qu’un nombre croissant de nos concitoyens ne peuvent plus se soigner correctement, la ministre de la Santé a déclaré : « En 2017, le trou de la Sécu aura disparu », rajoutant « la gauche fait le job ». Mais de quel « job » parlez-vous au juste Madame la Ministre ?

Si d’un point de vue purement comptable, l’annonce peut satisfaire ceux qui ne voient le monde qu’à travers les chiffres, on aurait souhaité un peu de retenue et de franchise.

Car, pour tout « job », ce résultat procède d’un véritable travail de sape d’un des ferments de la République sociale, inscrit dans nos institutions grâce aux combats syndicaux, portés de tout temps par la gauche.

Heureusement que les médecins et personnels hospitaliers ont un tout autre sens des responsabilités. Ils alertent, avec leur cœur et la passion de leurs nobles missions, sur la situation extrêmement dégradée de la santé publique, dénoncent la surchauffe des hôpitaux et la pression terrible qui s’y exerce sur les salariés.

Car pour parvenir à son objectif l’année prochaine, le gouvernement ne compte pas faire cotiser les revenus du capital mais au contraire tenir la barre d’une diminution drastique des crédits accordés à la santé publique. Ainsi, pour le budget des hôpitaux jusqu’en 2017, trois milliards d’euros d’économies sont prévues, dont 860 millions issus de la « maîtrise » de la masse salariale, ce qui va se traduire par la suppression de 22 000 postes, soit 2% des effectifs. A cette mesure s’ajoute une chasse aux lits dans les hôpitaux, ce qu’on appelle dans le jargon libéral « une évolution maîtrisée du développement de la chirurgie ambulatoire ».

Avec les suppressions d’emplois qui s’accélèrent à un rythme soutenu dans les hôpitaux publics et les avantages croissants accordés aux cliniques privées, le service public hospitalier est au bord de la rupture. Désormais, le secteur privé lucratif représente 34 % de l’activité hospitalière en France. Un record !

S’agissant des autres branches de la sécurité sociale, la situation est identique. La droite revendique d’ailleurs la paternité des réformes engagées, notamment concernant les retraites, et promet d’aller encore plus loin, plus vite et plus fort !

Une politique progressiste devrait prendre le contre-pied de ces orientations et s’engager dans la création d’un pôle public du médicament qui permette, de la recherche à la distribution, une maîtrise publique de ce secteur très lucratif. Les profits colossaux des multinationales du médicament sont réalisés grâce à des stratégies commerciales qui ont tout à voir avec l’argent-roi et rien avec des objectifs de santé publique. Pourquoi ne pas considérer que si un produit est efficace, il doit être remboursé à 100% alors que se multiplient les remboursements partiels de médicaments, dont une bonne part a des vertus curatives loin d’être évidentes.

Ces attaques ont leur cohérence, à savoir une opposition au principe même d’une socialisation des richesses produites. Chaque année, on en trouve la trace dans les ponctions opérées lors du vote de la loi de financement de la sécurité sociale. La conception même de cette loi annuelle s’inscrit dans les thèses libérales et les objectifs du capital financiarisé, qui tournent les dos à l’ambition des concepteurs de la protection sociale, dans un pays pourtant exsangue au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Il est d’ailleurs étrange que l’on s’attaque aux fondements de la sécurité sociale, à ses missions et à son financement au moment où, aux Etats-Unis, monte l’exigence d’un véritable système de santé publique. Rappelons que dans ce pays où la santé est libéralisée, les dépenses qui lui sont liées représentent 17% des richesses produites, avec des résultats médiocres alors qu’en France, elles ne représentent que 11% de nos richesses nationales !

Or, amener les caisses de protection sociale à l’équilibre voire excédentaires est possible. Le plein-emploi réel y contribuerait grandement, tant les cotisations sont dépendantes du niveau de chômage et de précarité. La fraude aux cotisations patronales, quant à elle, représente aujourd’hui plus de 20 milliards d’euros. Et imaginons ce qu’apporterait une politique contributive visant à créer de nouvelles recettes grâce à une participation des entreprises, modulée selon qu’elles créent de l’emploi, aident à la formation ou s’engagent pour le bien commun. Parallèlement, les exonérations de cotisations seraient supprimées et les revenus du capital financier mis à contribution. Sans parler de la manne que dégagerait une chasse conséquente à l’évasion fiscale comme le montre abondamment ce numéro de notre magazine.

Bref, un nouvel âge de la protection sociale est possible. Elle est indispensable notamment pour répondre au grand enjeu de l’autonomie des personnes âgées. C’est à un nouveau progrès de civilisation, à inscrire dans la mémoire collective d’une Nation, auquel il faut s’atteler et non à un cri, triomphal et comptable, mais de bien peu de poids humain! C’est toute la différence avec ce qui pourrait être un acte fondateur d’une sortie de l’enfer néolibéral dans lequel sont plongées nos sociétés avec une gauche de plain-pied dans les potentialités qu’offre notre époque, respectueuse de ses combats historiques et de l’héritage de ses ainés, parmi lesquels le Ministre communiste Ambroise Croizat. Tel est le débat, Madame la Ministre !

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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 06:33

Le chômage est un problème économique, social et politique. Mais aussi « un problème majeur de santé publique « , tient à alerter le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans un projet d’avis présenté par Jacqueline Farache du
groupe CGT, et adopté à l’unanimité.
Derrière les statistiques, il ne faut pas oublier qu’il y a des personnes. Aujourd’hui, en France, « 10.000 à 14.000 décès par an sont imputables au chômage », dénonce le Cese, citant une étude de l’Inserm (2015). La perte d’un emploi va bien au-
delà d’un salaire : anxiété, stress, hypertension, mal être, dépressions, addictions au tabac et à l’alcool, rechute de cancer, maladies chroniques…

Pour détruire le chômage organisé par le pouvoir et faire réellement vivre le droit au travail, la CGT a des propositions : d’abord s’organiser dans ses Comités chômeurs et précaires ! Et par la lutte avec tous les travailleurs, créer vraiment des emplois par des reconquêtes industrielles et des services publics au moyen de nationalisations démocratiques !

14 000 décès par an imputables au chômage! (Cese / Inserm)
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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 18:04
La candidature de Nicolas Sarkozy inquiète... les services de renseignement

7 OCTOBRE 2016 | PAR MATTHIEU SUC ET ELLEN SALVI

Que ce soit à la DGSI, ce « FBI à la française » qu’il a créé, ou dans les autres services de renseignement, les espions craignent de voir Nicolas Sarkozy redevenir président de la République. Ils lui reprochent son action passée, comme la suppression des Renseignements généraux. Surtout, son programme et son comportement les inquiètent dans la perspective de la lutte contre le terrorisme.

Le scénario s’est répété. À l'identique. À la rentrée, nous rencontrions des officiers des différents services de renseignement pour faire le point sur divers dossiers en cours, pour parler des attentats déjoués, ceux qui n’ont pas été évités. Et puis, rendus sur le pas de la porte, sur le point de se séparer, la conversation file. La présidentielle de 2017 est évoquée. Un nom revient. Toujours le même. Celui dont on ne veut pas. Une fois, deux fois, trois fois.

Alors nous avons fini par nous dire que nous tenions là un sujet. Nous sommes retournés voir nos interlocuteurs. Nous en avons interrogé d’autres. Sans leur annoncer le but de l’entretien, pour mieux vérifier la tendance. Quel que soit le service, quelles que soient les opinions politiques, toujours le même résultat : les officiers de renseignement craignent le retour de Nicolas Sarkozy.

C’est à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, l’ex-DCRI), ce fameux « FBI à la française » créé par l’ex-chef de l’État, que l’opposition est la plus forte. « Je n’ai pas entendu un seul commentaire favorable à Sarko dans ma boutique, confie un gradé. À l’heure actuelle règne même le “tout sauf Sarkozy”. On s’en fiche un peu de qui sera élu du moment que ce n’est pas lui. » Sans préciser ce que lui-même fera, un second officier – a priori, ne connaissant pas le premier – confirme : « Beaucoup d’entre nous sont prêts à payer deux euros [le prix de la participation à la primaire novembre – ndlr] pour être sûrs de le sortir. Ce sera un vote par dépit mais l’essentiel, c’est tout sauf lui. »

Pourquoi ? « Tout nous fait peur chez lui... », résume, lapidaire, le premier agent. « On a été échaudés, complète une collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). On l’a eu comme ministre, comme président, il nous a fait beaucoup de promesses. Et au final, il nous a tellement fait de mal... »

Tous adressent le même reproche : sa réforme du renseignement réalisée en 2008. Le péché originel – à les entendre – des ratés actuels dans la lutte contre le terrorisme. Cette année-là, Nicolas Sarkozy, qui les vouait aux gémonies, tua les Renseignements généraux (RG) pour dissoudre l’essentiel de leurs effectifs dans sa DCRI naissante, pas encore devenue DGSI. Le reliquat fut reversé dans une entité créée pour l’occasion et sans réels moyens, la Sous-Direction de l’information générale (SDIG). Durant quatre ans, les dinosaures des RG ont eu l’impression d’être méprisés par le pouvoir alors en place.

La SDIG était le parent très pauvre de la communauté du renseignement, au rang de laquelle elle ne figurait d’ailleurs même pas officiellement. « Nous travaillons avec des bouts de ficelle, du sang et des larmes », confiait l’un de ses représentants aux députés Jean-Jacques Urvoas et Patrice Verchère, dans le rapport qu’ils consacrèrent en 2013 à l’évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignement.

À la décharge de l’ancien président, en 2008, seul le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) s’était opposé à sa réforme. Sinon, tout le monde applaudissait des deux mains ce qui devait conduire à la fin de la guerre des polices entre la DST et les RG. Mais cette réforme a été faite à toute allure – annoncée en septembre 2007, elle se concrétisait dix mois plus tard – et sans concertation. Des implantations locales furent fermées à la va-vite et le maillage territorial, assuré par les RG, balayé d’un revers de la main.

« 2008 a été une année noire dont on ne s’est pas encore relevé, se souvient l’officier de la DRPP. On a cru qu’on allait fermer [les renseignements généraux de Paris étaient distincts des RG au plan national, ils ont été transformés in extremis en DRPP – ndlr], on commençait à faire nos cartons. On a dû vider nos casiers, détruire nos archives… À cette occasion, on a perdu des masses de renseignements, de savoir-faire. Depuis on rame… » « Il nous a broyés », se souvient, amer, un ancien RG, travaillant lui dans la grande couronne, qui ne décolère pas depuis huit ans et regrette le lustre de son service d’antan.

Plus étonnant même : ceux présentés comme les gagnants de la réforme de 2008, les anciens de la DST, à la tête aujourd’hui de la DGSI, regrettent la disparition des rivaux des RG. « On reproche à Sarkozy la perte de 60 % de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux – ndlr], condense un de ces vétérans de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd’hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là ! »

Et n’allez pas rappeler aux agents du renseignement intérieur que leur service, c’est à Nicolas Sarkozy qu’ils le doivent. « Son bébé, la DGSI ? Le bébé est mal en point, s’époumone l’un des officiers précités. La baisse des effectifs dans le renseignement, c’est lui. Il a bousillé notre outil. Depuis Charlie Hebdo, certes le ministère de l’intérieur réembauche, complète les effectifs, mais cela prend du temps pour former les gens. Un jeune qui arrive ne remplace jamais un ancien. »

À propos de cette réforme de 2008, même Alliance, syndicat des gardiens de la paix, ancré à droite et réputé proche des sarkozystes, avait dressé dans un rapport datant du printemps 2015 le constat que « la volonté d’une plus grande lisibilité du renseignement sur le territoire français est à l’évidence un flop ». Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir Alliance critiquer implicitement une réforme portée par leur champion.« La réforme était utile, avait tenté de pondérer Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance alors interrogé par un des auteurs. Mais la réalité, c’est que les dysfonctionnements demeurent. Rien n’a été fait depuis. »

Toujours est-il qu’au sein de la DGSI, le constat est implacable. « Pour nous, Sarko, c’est du passé », assure l’un. « Ce serait un bond en arrière », considère un autre qui craint qu’une victoire du candidat Sarkozy à la présidentielle « ne ramène les mêmes patrons de la police que ceux qui nous ont conduits à la situation actuelle ». En disant cela, il ne vise pas Bernard Squarcini, le premier directeur du renseignement intérieur. S’il a quelques ennemis au sein du service qu’il a dirigé, celui qu’un livre avait présenté comme L'Espion du président (Christophe Labbé, Didier Hassoux et Olivia Recasens, Éd. Robert Laffont, 2012) jouit encore d’une réputation d’excellent professionnel (les entretiens ont été réalisés avant sa mise en examen pour « trafic d’influence », « violation du secret de l’enquête », « compromission » ou encore « entrave aux investigations »).

« Sarkozy méprise les règles de droit »

Hormis Squarcini, la perspective de voir revenir les autres « grands flics » de la Sarkozie qui occupaient les premiers rôles lors de son mandat et se sont reconvertis dans le privé en attendant le retour de leur poulain n’enchante guère ceux qui traquent les islamistes radicaux sur le terrain. Sans compter les hommes politiques qui se poussent du col dans l’entourage de l’ancien président, en lorgnant sur la place Beauvau. « Parfois, à la machine à café, pour se faire peur on se dit qu’on aura Christian Estrosi ou Éric Ciotti comme ministre de l’intérieur », plaisante à moitié un analyste de la DGSI.

Surtout les propositions, comme les commentaires du candidat Sarkozy et de son entourage, sur les sujets touchant de près ou de loin à la lutte contre le terrorisme sont loin de les rassurer. Tout comme le procureur de la République François Molins qui, dans un entretien au Monde début septembre, avait brocardé le placement en rétention des personnes fichées S préconisé par l’ancien président – « C’est absolument impossible. Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d’une procédure pénale. […] On ne peut pas détenir quelqu’un avant qu’il ait commis une infraction », avait rappelé le magistrat –, les hommes et les femmes qui travaillent dans les services ne veulent pas entendre parler de détention pour les 10 000 fichés S en raison de leurs liens présumés avec la mouvance islamiste.

« En disant cela, Sarkozy méprise les règles de droit », s’énerve l’enquêtrice de la DRPP.« C’est contre-productif, estime un agent de la DGSI. Proposer d’interner les fichés S, c’est méconnaître profondément la nature de ces fiches : un signal d’alerte qui nous permet d’obtenir des renseignements en amont. Enfermer les fichés S ne nous aidera pas à empêcher des attentats, bien au contraire. » Cet été, la polémique sur le burkini, alimentée par des soutiens sarkozystes, les a également fait bouillir. « On perd notre temps avec ça, continue le dernier agent cité. Entre nous, on se dit que ça va encore donner du grain à moudre à la propagande djihadiste, ils vont s’en servir pour dire que c’est bien la preuve que notre société rejette les musulmans. C’est d’autant plus bête que les islamistes sont eux-mêmes contre le burkini… »

Des positions contre-productives, ou inutilement polémiques, qui rappellent de mauvais souvenirs à certains gradés. À l’image de ces réunions à la DCRI durant lesquelles les meilleurs analystes exposaient le problème rencontré et la solution qui leur semblait la plus appropriée, tandis que Bernard Squarcini les écoutait en dodelinant de la tête. À la fin de l’exposé, le patron du renseignement intérieur prenait la parole. « Oui, d’accord, mais IL m’a appelé, expliquait-il à ses hommes en pointant son index vers le ciel. IL ne veut pas que l’on procède comme ça. Donc, on va faire comme IL le souhaite. » Les solutions alors adoptées étaient loin de faire l’unanimité au sein de l’équipe.

Le scénario s’est répété. À l'identique. À la rentrée, nous rencontrions des officiers des différents services de renseignement pour faire le point sur divers dossiers en cours, pour parler des attentats déjoués, ceux qui n’ont pas été évités. Et puis, rendus sur le pas de la porte, sur le point de se séparer, la conversation file. La présidentielle de 2017 est évoquée. Un nom revient. Toujours le même. Celui dont on ne veut pas. Une fois, deux fois, trois fois.

Alors nous avons fini par nous dire que nous tenions là un sujet. Nous sommes retournés voir nos interlocuteurs. Nous en avons interrogé d’autres. Sans leur annoncer le but de l’entretien, pour mieux vérifier la tendance. Quel que soit le service, quelles que soient les opinions politiques, toujours le même résultat : les officiers de renseignement craignent le retour de Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, le 6 septembre 2016. © Reuters

C’est à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI, l’ex-DCRI), ce fameux « FBI à la française » créé par l’ex-chef de l’État, que l’opposition est la plus forte. « Je n’ai pas entendu un seul commentaire favorable à Sarko dans ma boutique, confie un gradé. À l’heure actuelle règne même le “tout sauf Sarkozy”. On s’en fiche un peu de qui sera élu du moment que ce n’est pas lui. » Sans préciser ce que lui-même fera, un second officier – a priori, ne connaissant pas le premier – confirme : « Beaucoup d’entre nous sont prêts à payer deux euros [le prix de la participation à la primaire novembre – ndlr] pour être sûrs de le sortir. Ce sera un vote par dépit mais l’essentiel, c’est tout sauf lui. »

Pourquoi ? « Tout nous fait peur chez lui... », résume, lapidaire, le premier agent. « On a été échaudés, complète une collègue de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). On l’a eu comme ministre, comme président, il nous a fait beaucoup de promesses. Et au final, il nous a tellement fait de mal... »

Tous adressent le même reproche : sa réforme du renseignement réalisée en 2008. Le péché originel – à les entendre – des ratés actuels dans la lutte contre le terrorisme. Cette année-là, Nicolas Sarkozy, qui les vouait aux gémonies, tua les Renseignements généraux (RG) pour dissoudre l’essentiel de leurs effectifs dans sa DCRI naissante, pas encore devenue DGSI. Le reliquat fut reversé dans une entité créée pour l’occasion et sans réels moyens, la Sous-Direction de l’information générale (SDIG). Durant quatre ans, les dinosaures des RG ont eu l’impression d’être méprisés par le pouvoir alors en place.

La SDIG était le parent très pauvre de la communauté du renseignement, au rang de laquelle elle ne figurait d’ailleurs même pas officiellement. « Nous travaillons avec des bouts de ficelle, du sang et des larmes », confiait l’un de ses représentants aux députés Jean-Jacques Urvoas et Patrice Verchère, dans le rapport qu’ils consacrèrent en 2013 à l’évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignement.

Siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). © Reuters

À la décharge de l’ancien président, en 2008, seul le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) s’était opposé à sa réforme. Sinon, tout le monde applaudissait des deux mains ce qui devait conduire à la fin de la guerre des polices entre la DST et les RG. Mais cette réforme a été faite à toute allure – annoncée en septembre 2007, elle se concrétisait dix mois plus tard – et sans concertation. Des implantations locales furent fermées à la va-vite et le maillage territorial, assuré par les RG, balayé d’un revers de la main.

« 2008 a été une année noire dont on ne s’est pas encore relevé, se souvient l’officier de la DRPP. On a cru qu’on allait fermer [les renseignements généraux de Paris étaient distincts des RG au plan national, ils ont été transformés in extremis en DRPP – ndlr], on commençait à faire nos cartons. On a dû vider nos casiers, détruire nos archives… À cette occasion, on a perdu des masses de renseignements, de savoir-faire. Depuis on rame… » « Il nous a broyés », se souvient, amer, un ancien RG, travaillant lui dans la grande couronne, qui ne décolère pas depuis huit ans et regrette le lustre de son service d’antan.

Plus étonnant même : ceux présentés comme les gagnants de la réforme de 2008, les anciens de la DST, à la tête aujourd’hui de la DGSI, regrettent la disparition des rivaux des RG. « On reproche à Sarkozy la perte de 60 % de notre capacité de renseignement dans les banlieues [le rôle dévolu auparavant aux Renseignements généraux – ndlr], condense un de ces vétérans de la DST. En gros, tout ce qui nous manque aujourd’hui, toutes ces failles que les médias pointent après chaque attentat, cela vient de là ! »

Et n’allez pas rappeler aux agents du renseignement intérieur que leur service, c’est à Nicolas Sarkozy qu’ils le doivent. « Son bébé, la DGSI ? Le bébé est mal en point, s’époumone l’un des officiers précités. La baisse des effectifs dans le renseignement, c’est lui. Il a bousillé notre outil. Depuis Charlie Hebdo, certes le ministère de l’intérieur réembauche, complète les effectifs, mais cela prend du temps pour former les gens. Un jeune qui arrive ne remplace jamais un ancien. »

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À propos de cette réforme de 2008, même Alliance, syndicat des gardiens de la paix, ancré à droite et réputé proche des sarkozystes, avait dressé dans un rapport datant du printemps 2015 le constat que « la volonté d’une plus grande lisibilité du renseignement sur le territoire français est à l’évidence un flop ». Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir Alliance critiquer implicitement une réforme portée par leur champion.« La réforme était utile, avait tenté de pondérer Jean-Claude Delage, le secrétaire général d’Alliance alors interrogé par un des auteurs. Mais la réalité, c’est que les dysfonctionnements demeurent. Rien n’a été fait depuis. »

Toujours est-il qu’au sein de la DGSI, le constat est implacable. « Pour nous, Sarko, c’est du passé », assure l’un. « Ce serait un bond en arrière », considère un autre qui craint qu’une victoire du candidat Sarkozy à la présidentielle « ne ramène les mêmes patrons de la police que ceux qui nous ont conduits à la situation actuelle ». En disant cela, il ne vise pas Bernard Squarcini, le premier directeur du renseignement intérieur. S’il a quelques ennemis au sein du service qu’il a dirigé, celui qu’un livre avait présenté comme L'Espion du président (Christophe Labbé, Didier Hassoux et Olivia Recasens, Éd. Robert Laffont, 2012) jouit encore d’une réputation d’excellent professionnel (les entretiens ont été réalisés avant sa mise en examen pour « trafic d’influence », « violation du secret de l’enquête », « compromission » ou encore « entrave aux investigations »).

« Sarkozy méprise les règles de droit »

Hormis Squarcini, la perspective de voir revenir les autres « grands flics » de la Sarkozie qui occupaient les premiers rôles lors de son mandat et se sont reconvertis dans le privé en attendant le retour de leur poulain n’enchante guère ceux qui traquent les islamistes radicaux sur le terrain. Sans compter les hommes politiques qui se poussent du col dans l’entourage de l’ancien président, en lorgnant sur la place Beauvau. « Parfois, à la machine à café, pour se faire peur on se dit qu’on aura Christian Estrosi ou Éric Ciotti comme ministre de l’intérieur », plaisante à moitié un analyste de la DGSI.

Éric Ciotti, Christian Estrosi et Nicolas Sarkozy, le 15 juillet, à Nice. © Reuters

Surtout les propositions, comme les commentaires du candidat Sarkozy et de son entourage, sur les sujets touchant de près ou de loin à la lutte contre le terrorisme sont loin de les rassurer. Tout comme le procureur de la République François Molins qui, dans un entretien au Monde début septembre, avait brocardé le placement en rétention des personnes fichées S préconisé par l’ancien président – « C’est absolument impossible. Il ne peut y avoir de détention préventive en dehors d’une procédure pénale. […] On ne peut pas détenir quelqu’un avant qu’il ait commis une infraction », avait rappelé le magistrat –, les hommes et les femmes qui travaillent dans les services ne veulent pas entendre parler de détention pour les 10 000 fichés S en raison de leurs liens présumés avec la mouvance islamiste.

« En disant cela, Sarkozy méprise les règles de droit », s’énerve l’enquêtrice de la DRPP.« C’est contre-productif, estime un agent de la DGSI. Proposer d’interner les fichés S, c’est méconnaître profondément la nature de ces fiches : un signal d’alerte qui nous permet d’obtenir des renseignements en amont. Enfermer les fichés S ne nous aidera pas à empêcher des attentats, bien au contraire. » Cet été, la polémique sur le burkini, alimentée par des soutiens sarkozystes, les a également fait bouillir. « On perd notre temps avec ça, continue le dernier agent cité. Entre nous, on se dit que ça va encore donner du grain à moudre à la propagande djihadiste, ils vont s’en servir pour dire que c’est bien la preuve que notre société rejette les musulmans. C’est d’autant plus bête que les islamistes sont eux-mêmes contre le burkini… »

Des positions contre-productives, ou inutilement polémiques, qui rappellent de mauvais souvenirs à certains gradés. À l’image de ces réunions à la DCRI durant lesquelles les meilleurs analystes exposaient le problème rencontré et la solution qui leur semblait la plus appropriée, tandis que Bernard Squarcini les écoutait en dodelinant de la tête. À la fin de l’exposé, le patron du renseignement intérieur prenait la parole. « Oui, d’accord, mais IL m’a appelé, expliquait-il à ses hommes en pointant son index vers le ciel. IL ne veut pas que l’on procède comme ça. Donc, on va faire comme IL le souhaite. » Les solutions alors adoptées étaient loin de faire l’unanimité au sein de l’équipe.

Bernard Squarcini © Reuters

Interrogé sur le manque de soutien de la communauté du renseignement, le député Éric Ciotti, souvent présenté comme le “Monsieur sécurité” du candidat Sarkozy, élude en usant de détours alambiqués. « Ce qui ressort de nos rares contacts avec les services : personne ne semble se préoccuper vraiment de la primaire, dit-il. Globalement, ils sont agacés de ce qu’ils entendent, mais pas plus que ça. Le monde du renseignement est divers, il évolue comme le débat. Ils sont par exemple conscients que la question des fiches S ne peut pas rester comme avant. »

Les autres candidats à la primaire de la droite et du centre indiffèrent plutôt les officiers de renseignement, sans susciter la même répulsion que le candidat Sarkozy. Certains à la DGSI ont même noté avec satisfaction que François Fillon, qui n’avait jusqu’alors jamais témoigné d’un intérêt particulier pour les questions de sécurité, s’était prononcé à plusieurs reprises ces derniers mois pour le rattachement de leur service à la Direction générale de la police nationale, dont l’avait sorti la réforme du renseignement intérieur de Manuel Valls en 2014.

Cela n’a l’air de rien, une tambouille administrative de plus ; sauf que les agents de la DGSI sont, pour beaucoup, attachés à leur statut de policiers et se montrent réticents à toute idée d’ouverture vers le monde extérieur et notamment les universitaires, alors que dans leur rapport d’analyse sur l’affaire Merah, en date du 19 octobre 2012, l’inspecteur général Jérôme Léonnet et le contrôleur général Guy Desprats préconisaient« la participation d’experts extérieurs [qui] peut permettre une appréciation plus fine »de l’évaluation de la radicalisation des individus.

Dans une réponse au rapport sur les moyens des services de renseignement du sénateur LR Philippe Dominati, rendu le 7 octobre 2015, la DGSI expliquait que les effectifs des analystes issus du monde universitaire et les techniciens ingénieurs avaient été limités au maximum à 15 % des effectifs totaux du service. Et ce afin de « garantir l’identité policière du service ». Dans ce contexte, les propos de François Fillon résonnent agréablement aux oreilles des espions.

« Les politiques posent des questions, mais n’écoutent pas nos réponses »

Parmi tous les candidats à la primaire de la droite et du centre, celui qui recueille le plus de suffrages au sein de la communauté du renseignement est sans conteste le favori des sondages. Alain Juppé les séduit par la stature d’homme d’État qu’ils lui prêtent, mais surtout par le pedigree de son équipe sur ces questions de contre-terrorisme. Malgré les rivalités récurrentes qui les opposent, certains au renseignement intérieur (DGSI) sont rassurés de constater que le candidat Juppé a su s’entourer d’anciens du renseignement extérieur (DGSE). Au premier rang desquels Arnaud Danjean, député européen LR, mais surtout ex-spécialiste des Balkans à la DGSE, où il a officié durant dix ans.

L’élu a rejoint l’équipe de campagne de Juppé en janvier 2015. Il y côtoie notamment Philippe Hayez, qui anime pour sa part un groupe de travail sur les questions de défense. Actuellement conseiller à la Cour des comptes, cet homme discret a occupé le poste de directeur adjoint du Renseignement à la DGSE au début des années 2000. À la DRPP, certains parlent également d’officiers du service, et d’autres de la DGSI, qui alimenteraient en notes l’équipe du maire de Bordeaux. Nous n’avons pu identifier ces agents, ni quantifier leur nombre. Rencontré mi-septembre, Arnaud Danjean se veut modeste, mais constate : « C’est vrai, nous avons des offres de service. Alain Juppé suscite une certaine sympathie. Sa sobriété convient mieux dans l’univers feutré du renseignement. »

L’équipe “AJ pour la France” ne ménage pas ses efforts. À la fois officier de renseignement au service départemental des renseignements territoriaux des Yvelines et secrétaire général de la fédération CGT-Police, Alexandre Langlois constate que « son staff a déjà invité l’ensemble des syndicats de police ». Ce qui se remarque d’autant plus, à l’heure de la défiance généralisée vis-à-vis de la politique dans laquelle baignent les services de renseignement. « Est-ce que les candidats de droite comme de gauche nous font rêver ? Non », considère un agent de la DGSI qui refuse de développer davantage.« Aucun d’entre eux n’est capable de dire au moins la vérité sur la vague d’attentats, déplore un de ses collègues. C’est-à-dire que c’est un échec. En tout cas, pour nous, ça l’est. »

Un troisième dénonce la force d’inertie du monde politique : « Certains d’entre nous sont contents que notre maison, la DGSI, se fasse critiquer dans la presse. Nous venons d’encaisser plusieurs échecs de suite, c’est une réalité. On lit les articles de Mediapart[sic] et personne ne morfle. Rien ne bouge. Les politiques sont incapables de tirer les conséquences de ces drames. » L’enquêtrice de la DRPP recommande aux candidats« qu’ils se posent, qu’ils réfléchissent, ils sont trop déconnectés de notre réalité ».

« Quand nos chefs continuent de leur dire que tout va bien, ils les croient. Aucun homme politique n’a pris la mesure du problème djihadiste. À part apeurer la population et créer des scissions dans la société, aucun ne formule de proposition. Ah si, nous armer de lance-roquettes... », ajoute-t-elle. Allusion aux propos du député LR Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy qui, au lendemain de l’attentat de Nice, avait préconisé de munir chaque policier d’un bazooka afin d’arrêter le prochain terroriste projetant un poids lourd sur une foule…

Dans ce contexte de fortes tensions induites au sein de la société par les attentats, c’est encore une fois l’ex-chef de l’État que les espions redoutent le plus. « Lorsqu’il était au pouvoir, Nicolas Sarkozy a monté la population contre nous. Il est trop clivant, surtout dans la période actuelle. Alors arrêtons le feuilleton, arrêtons cette surenchère », conclut l’officier de la DRPP. Maigre lot de consolation pour l’ancien président : la gauche n’est pas épargnée, elle non plus. Certains critiquent la personnalité du ministre de l’intérieur. « Bernard Cazeneuve donne une image lisse à la télé, martèle qu’il est respectueux du droit. Si les gens le voyaient en réunion avec nous… il pique des colères noires », assure un témoin de ces emportements ministériels.

Beaucoup se disent aussi déçus par Jean-Jacques Urvoas. L’actuel garde des Sceaux est sans doute l’homme politique connaissant le mieux la police et le renseignement intérieur. Même s’il n’aura en définitive jamais été en poste à Beauvau durant le quinquennat de François Hollande, les policiers reprochent les lenteurs du gouvernement Valls à celui qui, longtemps au parti socialiste, a été leur seul interlocuteur. « Aucun candidat ne semble relever le niveau et être en mesure d’appréhender le terrorisme actuel que l'on associe à une pensée unique, avec beaucoup de clichés, d'amalgames et que personne ne comprend vraiment », déplore Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa-Police.

À la fois ancien des services et homme politique, Arnaud Danjean avoue : « La fonction renseignement reste un objet non identifié. Aujourd’hui, les hommes politiques s’y intéressent mais de manière superficielle. Les services vivent mal d’être incompris par la classe politique, ils en ont ras-le-bol d’être instrumentalisés par le gouvernement comme par l’opposition dans des débats à courte vue. » Un officier de la DGSI regrette : « Les hommes politiques posent des questions, mais n’écoutent pas nos réponses... »

En début d’année, on nous avait raconté la visite d’une délégation parlementaire à Levallois-Perret, le siège de la DGSI. Les élus se font ouvrir les portes de la cellule Allât, du nom de la divinité préislamique et qui réunit tous les principaux services de renseignement français dans une même salle afin de traiter en temps réel les alertes liées au djihad. Un exposé est fait sur les récents attentats du 13-Novembre. Est évoqué Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur présumé des commandos qui avait trouvé la mort lors de l’assaut du RAID à Saint-Denis. À l’issue de l’exposé, un député supposé être au fait des questions de renseignement demande : « Et maintenant, est-ce que vous savez où il se trouve cet Abaaoud ? »

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 06:13
Un statut social pour les jeunes: questionnaire des jeunes communistes

Notre génération souffre de l'absence de perspective, du chômage, de la précarité, des divisions et des inégalités. Pourtant nous partageons tous la même aspiration à s'émanciper et à vivre dignement. Il est temps de relever la tête et d'en finir avec les humiliations: nous voulons être reconnus et protégé. Les jeunes communistes revendiquent la création d'un statut social pour les jeunes.

Alors donne ton avis et remplis le questionnaire!

https://docs.google.com/forms/d/1zY1I0gQNprXKLeOGW_CsxLuVTvdwuwVkVk97a2LJ-6g/viewform?edit_requested=true

Un statut social pour les jeunes: questionnaire des jeunes communistes
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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 04:47
Fermeture de bureaux de poste: Marie-France Beaufils, sénatrice communiste, interpelle le gouvernement

Fermeture des bureaux de Poste

Marie France Beaufils interpelle le gouvernement

jeudi 6 octobre 2016

"Nous sommes aux côtés des usagers et des personnels"

Restructurations en cascade, fermetures de bureau, réductions d’horaires d’ouverture, suppressions d’emplois, recours massif aux automates, nous assistons à une accélération de la réduction du réseau postal et ce en tout point du territoire. Cette offensive se traduit aussi par la précarisation de l’emploi et des techniques managériales fragilisant les personnels.

Nous n’évoquerons ni le cas de cette employée dont l’AVC fut ignoré par sa direction, ni la mise à pied du collègue qui lui a porté secours.

La Poste a bénéficié en 2015 de plus de 350 millions d’euros de CICE, ce levier pour l’emploi aux dires du gouvernement. Cela n’a pas empêché la suppression de 7200 emplois en 2015.

Qu’il s’agisse du service universel de la distribution du courrier, de l’accessibilité bancaire, de la présence postale sur l’ensemble du territoire, ces missions de La Poste sont fondamentales dans un contexte d’explosion de la pauvreté, de besoins de proximité et de qualité de service pour tous : habitants, comme acteurs économiques.
Pourtant ces missions de service public sont aujourd’hui directement menacées par des logiques de rentabilité financière de court terme.

En effet au nom de « l’adaptation du réseau aux contraintes économiques », la fermeture de très nombreux bureaux de poste s’accélère dans le monde rural et concerne maintenant les villes.

La Poste passerait ainsi d’un réseau où les bureaux de poste étaient largement majoritaires à un réseau largement dominé par les « partenariats » où les bureaux de poste seront en forte régression.

M. le Ministre alors que le contrat de présence postale territoriale pour les 3 ans à venir, est en cours de discussion, que va faire l’Etat actionnaire pour mettre un terme à la fermeture de ces bureaux ?

Lire aussi, ces témoignages de l'implication des communistes, militants et élus, dans la défense du service public de la Poste:

Défense des bureaux de poste: communiqué des élus communistes de Brest Métropole

A Rennes, les militants communistes recueillent 3500 signatures pour le maintien des bureaux de poste de la ville (Ouest-france)

Appel pour préserver l'avenir du service public de la Poste lancé à la fête de l'Humanité par des communistes et syndicalistes

Appel : zéro fermeture de bureau de poste

MERCREDI, 21 SEPTEMBRE, 2016

L'HUMANITE

Nous sommes usagers, syndicalistes, élus locaux, réunis à la Fête de l’humanité, ce jour du 10 septembre 2016, nous lançons un appel à toutes nos concitoyennes et concitoyens pour défendre et développer le service public de la Poste. Pour participer au débat et signer la pétition installer La Cerise sur votre smartphone :http://bit.ly/2cNd0tr

L’objectif principal du contrat de présence postale territoriale pour les 3 ans à venir, en cours de discussion entre la poste, le gouvernement et l’Association des Maires de France, au nom de « l’adaptation du réseau aux contraintes économiques », est la fermeture de très nombreux bureaux de poste, en continuant les fermetures dans le monde rural et en les accélérant dans les villes. Il s’agit de passer d’un réseau où les bureaux de poste étaient largement majoritaires encore en 2014 (54 % aujourd’hui) à un réseau largement dominés par les « partenariats » où les bureaux de poste seront en forte régression. Évidement La poste annonce que le nombre de points de contact (17 000) restera inchangé puisque les bureaux de poste seront transformés en agences postales communales ou en relais commerçants. Pour imposer cette régression, La Poste veut lever l’obstacle de l’opposition des élus, de l’action des usagers et des syndicalistes dans les territoires. Il est donc créé 3 sortes de points de contacts différents : ceux qui relèvent du fonds de péréquation gérés par les CDPPT où il y a encore besoin de l’accord du maire et du conseil municipal, ceux qui ne relèvent pas du fonds de péréquation dans les communes où il y a un seul bureau postal, il y aura toujours un diagnostic partagé et un accord préalable du maire mais pas de la CDPPT ni du conseil municipal, et tous les autres où il n’y aura plus de diagnostic partagé ni d’accord préalable du maire et du conseil municipal pour fermer le bureau de poste.

Or, aucun bureau de poste ne doit évoluer sans l’accord préalable du conseil municipal et des CDPPT.

Cette politique s’accompagnera de la création de maisons de services au public, et des facteurs guichetiers. L’objectif rejoint celui des missions nouvelles confiées aux facteurs pour compenser la régression des services publics sociaux et de santé, missions financées par les habitants concernés.

La poste deviendrait la béquille de cette régression généralisée du service public.

Il est possible de mener un combat offensif pour faire des véritables maisons de services publics , en posant des conditions de créations d’emplois en nombre suffisant, de formation des salariés concernés, de gestion démocratique et participative.

La poste doit orienter sa politique vers ce qui est sa mission : le service public, et non pas empocher le CICE (300 millions par an) pour supprimer des emplois et privilégier la rentabilité financière.

Nous appelons nos concitoyens à :

1. Refuser l’orientation adoptée pour ce nouveau contrat de présence postale pour 2017-2019.

2. Se battre partout, pied à pied, pour empêcher toute fermeture d’un bureau de poste, « Objectif : zéro fermeture de bureau de poste ! »

3. Demander que les CDPPT soient élargies aux associations d’usagers et organisations syndicales représentatives du personnel et qu’elles soient consultées sur l’ensemble des évolutions en cours au sein du réseau postal local ou sur les réorganisations de services qui impactent les conditions de travail et le service rendu aux usagers.

4. Demander la hausse des ressources du fonds de péréquation qui permettent de financer les rénovations et accompagnements du public dans les bureaux de postes et que ce périmètre soit élargi au-delà des quartiers en politique de la ville.

5. Agir pour mettre en place de vraies maisons de services publics, ce qui implique des objectifs en termes de créations d’emplois, de formation, de gestion démocratique …

6. Créer partout des collectifs locaux et départementaux avec le triptyque gagnant usagers-syndicalistes- élus et partis politiques. Une coordination nationale impulsera ce mouvement en lien avec la « convergence des services publics ».

Participez au débat et signez la pétition en installabr La Cerise sur votre smartphone : http://bit.ly/2cNd0tr

Les premiers signataires :

Les premiers signataires :

Paulette AGNEL, conseillère municipale de Velleron

François AUGUSTE, collectif départemental 38

Marie-Christine BASTIEN, collectif départemental 54

Sylvie BAYLE, secrétaire générale CGT postaux de Paris

Gérard BEAUSSAINT, postier retraité PCF 13

Claude BELLEC, Délégué au logement social de Brest

Nicolas BONNET OULADJ, président du groupe PCF-FDG au Conseil de Paris

Ian BROSSAT, Adjoint à la Maire de Paris

Jean Claude CHAILLEY, Secrétaire général de résistance sociale

Jean-Paul DESSAUX, fédération Sud PTT

Hélène DIAZ, postière retraitée PCF 13

Ismaël DUPONT, élu à Morlaix et communauté

Denis ESTEVE, ancien secrétaire de la CGT poste des Bouches-du-Rhône

Francis FOURNIER, responsable des postiers communistes des Bouches-du-Rhône

Nicolas GALEPIDES, syndicaliste, fédération Sud PTT

Jean-Philippe GILLET, militant CGT, secrétaire de la section PCF poste paris

Eric GUELLEC, Vice-Président de Brest Métropole

Jacqueline HERE, Présidente du groupe des élu-e-s communistes, Maire Adjoint de Brest

François JACQUART, conseiller régional auvergne Rhône alpes

Michel JALLAMION, Conseiller régional Ile-de-France, président convergence des services publics

Michel LANNEZ, postier syndicaliste CGT

Gilles LE PROUST Maire d’Allones, membre du bureau de l’AMF

Didier LE RESTE, Conseil de Paris du 10e

Daniel LINOSSIER, comité vigilance : mettre la poste sous protection citoyenne

Joël MARSEILLE, adjoint au maire de TENCIN 38

Isabelle MATHURIN, membre du conseil national du PCF

Eliette MAUTREFF, postière retraité 13

Isabelle MAZELIN, Adjointe à la culture du Releck Kerhuon

Jean Claude MERY, cadre retraité de la Poste, ancien responsable départemental UFCCGT 13

Marc MINNI, Syndicaliste Portuaire Saint-Malo

Martial PASSY, Maire de Givors vice-président métropole de Lyon

Georges PISSON, postier retraité 13

Claude PONDEMER, militant PCF

Jacquy RIVOALAN, militant PCF Rennes

Alain VINATIER, postier retraité 13 PCF

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 15:40
Privatisations des autoroutes, des aéroports, PPP: face au privé, l'Etat pigeon consentant (L'Humanité, 29 septembre 2016)

Face au privé, l’État pigeon consentant

PIA DE QUATREBARBES

JEUDI, 29 SEPTEMBRE, 2016

HUMANITÉ DIMANCHE

Autoroutes, ligne Charles-de-Gaulle Express, privatisation des aéroports… L’argent public coule à flots au profit d’entreprises du privé. Incompétence de l’État ou, dans l’opacité la plus totale, stratégie de cadeaux aux copains ? L’intérêt général y perd, les usagers en font les frais, mais les sociétés autoroutières,les grosses entreprises du BTP, elles, y gagnent. Démonstration en trois exemples.

Ce n’est pas la peine de négocier avec les sociétés concessionnaires d’autoroutes, ça « prendrait trop de temps » ! C’est ainsi que le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a justifié, le 18 septembre, le lancement de « 30 opérations » sur les autoroutes. Pour ces raccordements ou aménagements d’aires, Vinci et Eiffage, mastodontes du BTP, et l’espagnol Abertis, qui exploitent le réseau, ne mettront pas la main à la poche. La facture de 1 milliard sera à la charge des collectivités et usagers, qui verront encore les péages augmenter (de + 0,3 % à + 0,4 % entre 2018 et 2020).

Sur les autoroutes, les aéroports ou les partenariats public-privé (PPP), les gros du BTP font toujours plus de cash, au détriment des contribuables. Le cas des autoroutes est particulièrement caricatural (lire encadré). Ce système ne « permet pas de garantir que les intérêts des usagers et de l’État sont suffisamment pris en compte », assénait la Cour des comptes. L’ARAFER, la nouvelle autorité de transports, se plaignait en juillet de ne pas avoir accès à tous les documents, et donc de ne pouvoir exercer un réel contrôle.

L’État défend jalousement le secret qui entoure ses relations avec ces entreprises privées. Raymond Avrillier en sait quelque chose. Cet écologiste, ex-adjoint au maire de Grenoble, s’est intéressé au plan de relance autoroutier, signé en avril 2015. Le gouvernement a bien publié les avenants aux contrats, mais pas les annexes dans lesquelles se cachent les détails financiers… « le nerf de la guerre », explique-t-il. Le 13 juillet, le tribunal administratif a donné trois mois au gouvernement pour les publier. Mais Bercy s’est pourvu en cassation.

Idem pour la privatisation de l’aéroport Toulouse-Blagnac, où le gouvernement a conclu un « pacte d’actionnaires secret » avec l’investisseur minoritaire (49,9 %), le chinois Casil (lire encadré). Dans les partenariats public-privé, « à chaque fois, est invoqué le secret industriel ou commercial. Pourtant, il n’y a pas d’innovation technologique pour construire une piscine. Il s’agit seulement d’organiser l’opacité », explique Nicolas de La Casinière, qui a enquêté sur Vinci et les PPP (1).

Pourquoi ces arrangements ? La mission parlementaire, réunie en 2014 sur les autoroutes, parlait d’un « entre-soi d’ingénieurs ». Même formation, même classe sociale, même logiciel libéral. Les allers-retours entre privé et public sont légion. Le conseiller aux transports de Manuel Valls est Loïc Rocard, fils de Michel, mais surtout ex-directeur de Cofiroute, SCA de Vinci. Le PDG de Vinci, Xavier Huillard, a commencé au ministère de l’Équipement. Bref, dans les ministères, les gros du BTP ont de solides relais.

Ils en sont tous convaincus : le privé fera mieux et l’État doit se concentrer sur quelques missions régaliennes. En asséchant les finances publiques, la crise leur a ouvert la voie. À chaque fois, il n’y aura pas d’argent public, promettent-ils… quitte à bricoler (lire ci-dessous l’encadré sur la ligne Charles-de-Gaulle Express). Ou à ce que, au final, ça coûte bien plus cher à la puissance publique comme avec les PPP.

Raymond Avrillier y voit aussi une sorte d « impôts cachés » au profit des gros du BTP. « On maintient des entreprises françaises qui se font du profit en France pour aller remporter des marchés à l’international. L’économie de ces entreprises est portée par des impôts payés par les usagers. » C’est cadeau !

(1) « Les Prédateurs du béton, enquête sur la multinationale Vinci » (2013) et « Services publics à crédit. À qui profitent les partenariats public-privé (PPP) ? » (2015). Éditions Libertalia, 8 euros chacun.

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 15:36
Primaires de la droite: Concours Lépine de la régression: éditorial de Maud Vergniol dans L'Humanité du 6 octobre 2016

Les victoires électorales sont toujours précédées d’une victoire idéologique. Nicolas Sarkozy ne le sait que trop bien, lui qui avait soigneusement préparé les esprits à sa thérapie de choc libérale (la « rupture »), pour mieux cueillir le pouvoir en 2007.L’atlantisme, la pratique oligarchique du pouvoir, la régression sociale, et puis cette vilaine manie d’aller manger dans la gamelle de l’extrême-droite, bref tous les piliers de la révolution néoconservatrice initiée dans les années 2000 continuent de donner le « la » du débat politique. Ses recettes ont beau être éculées, force est de constater que le piège continue de fonctionner. Au point de se demander si la page du sarkozysme a bien été tournée il y a cinq ans… Ajoutez à cela le traumatisme des attentats terroristes et voici le paysage dégagé pour réinjecter un peu de venin « identitaire » et faire diversion, une méthode qui, hélas, a fait ses preuves.

Car, lorsqu’on devise sur l’interdiction du voile dans l’espace public (et donc de l’interdiction tout court (, on ne parle pas de la boucherie sociale que la droite est en train de concocter tranquillement. Retour aux 39 heures pour Alain Juppé, 300.000 postes de fonctionnaires en moins pour Nicolas Sarkozy, 110 milliards « d’économies »sur les dépenses

publiques pour François Fillon…Qui dit mieux ? Bruno Le Maire, qui décroche la palme avec son million de fonctionnaires supprimés. Vous êtes au RSA. Eh bien, le candidat qui ne sait plus quoi inventer pour exister, propose de contrôler votre compte bancaire, quand l’ISF sera supprimé…Voilà le menu des « républicains » usurpateurs, dont les candidats aiguisent leurs couteaux pour mieux trancher la gorge de Marianne, une fois élus.

Face à cette lame de fond qui pourrait achever de déraciner le socle républicain, la gauche (« ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ») porte une responsabilité historique. Celle de ne jamais céder à l’idée que nous n’aurions plus de choix qu’entre le mauvais et le pire.

Maud Vergniol, éditorial de L'Humanité, 6 octobre 2016

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 12:19
A Hayange, le secours populaire entre en résistance (L'Humanité, 3 octobre 2016)

À Hayange, le SPF entre en résistance

LAURENT MOULOUD

LUNDI, 3 OCTOBRE, 2016

L'HUMANITÉ

Accusé de « propagande pro-migrants » par le maire FN, le Secours populaire a refusé de quitter ses locaux. Un bras de fer judiciaire s’annonce. Les témoignages de soutien à l’association se multiplient.

Ils ont dit non. Un refus têtu, le visage fermé et, pour certains, les yeux en larmes. Vendredi matin, à Hayange (Moselle), des dizaines de bénévoles, d’élus régionaux et de bénéficiaires se sont massés devant l’entrée des locaux du Secours populaire français (SPF), rue Jean-Jaurès, pour accueillir l’huissier de justice diligenté par la municipalité FN. « Vous ne voulez pas me rendre les clés ? » a demandé l’officier public, flanqué d’un policier municipal et de la directrice générale des services de la ville. « Eh bien, non ! » lui ont lâché en retour Anne Duflot-Allievi, la présidente locale de l’association, et Marie-Françoise Thull, la responsable départementale. L’échange s’est arrêté là. Comme un premier acte de résistance face à la décision inédite du maire, Fabien Engelmann, de chasser le SPF hors de ses murs.

À la suite de ce refus, l’édile frontiste a averti qu’une procédure d’expulsion allait être lancée. Il argue d’une occupation de local « sans titre ni droit ». De fait, à Hayange, comme dans de nombreuses villes, les équipes municipales successives ont mis à disposition du SPF, qui s’occupe de près de 800 personnes, les locaux à titre gracieux, conscientes du rôle social que joue l’association auprès des populations les plus fragiles. « Ici, on œuvre depuis 1978 et nous sommes dans notre bâtiment actuel depuis 2005. Nous n’avons jamais eu ni convention ni bail », confirme Anne Duflot-Allievi. Mais, évidemment, ce ne sont pas ces arguties juridiques qui ont motivé Fabien Engelmann. Sa véritable cible, ce sont les valeurs de solidarité universelle défendues par le SPF.

« Une progression dans la haine »

Pour un prêcheur de « l’identité blanche et chrétienne », la démarche humaniste de l’association se résume à de la « propagande “pro-migrants” ». Quant à l’antenne du SPF, il y voit une « succursale du Parti communiste » qui manigancerait contre lui. En coulisses, Engelmann reprocherait notamment à Anne Duflot-Allievi de s’être exprimée dans Libération, en 2015, à propos d’un goûter de Noël dont les enfants de migrants étaient exclus, de fait, par la municipalité. La présidente locale du SPF aurait aussi osé aider le collectif d’opposition Hayange en résistance à organiser un repas pour des réfugiés… De simples prétextes, en vérité. Dès son élection, en 2014, le maire FN a placé l’association dans son collimateur. L’une de ses premières décisions a été de réduire sa subvention annuelle. De 2 700 euros sous l’ancienne municipalité, elle est passée à 500 euros – sous forme de bons d’achat dans un magasin ! – pour finalement être ramenée à… zéro cette année. Au passage, un chariot élévateur leur a été supprimé. Avant que n’advienne l’expulsion des locaux. « Une progression continue dans la haine, constate Anne Duflot-Allievi. Le maire nous reproche d’aider les migrants, mais nous, on pratique la solidarité auprès de tout le monde, on ne trie pas. Quant aux bénévoles de mon comité, je ne leur demande pas leurs opinions politiques. Le seul combat qu’on mène, c’est contre la misère. »

Engelmann, lui, a d’autres préoccupations. Il rêverait de placer ses copains dans les locaux : la micro-association Fraternité française, présidée par l’eurodéputée (FN) Mireille d’Ornano et dont la présidente d’honneur est Jany Le Pen, la femme de Jean-Marie ! Mais c’est loin d’être fait. Le SPF, qui a pris un avocat, ne compte pas quitter les lieux. L’affaire se réglera devant le tribunal administratif. En attendant, l’urgence, soulignent les bénévoles de l’association, c’est surtout de continuer de travailler auprès des bénéficiaires. « Ce sont eux qui risquent de n’avoir plus rien si l’on disparaît », s’inquiète Anne Duflot-Allievi.

« Le vrai visage du FN »

Le président du Secours populaire, Julien Lauprêtre, voit dans la décision du maire d’Hayange un acte « odieux » et une « initiative à caractère fasciste ». Pour le PC F,

l’élu montre « le vrai visage du FN, celui de la haine et de l’exclusion ». Pour le PS et Manuel Valls, cette mesure est l’illustration de la politique « pauvrophobe » du FN.

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 12:40

II faut un autre financement pour une politique de santé ambitieuse

mercredi 5 octobre 2016

La satisfaction de la ministre Marisol Touraine annonçant avec euphorie la fin du déficit de la sécurité sociale va, en fait, accentuer les inégalités sociales et de santé et conduire à un renoncement aux soins et à une nouvelle détérioration des conditions de travail des salariés du secteur de la santé et du social.

Pour la CGT, d’autres choix s’imposent et sont possibles :

Sortir le système de santé de l’emprise des financiers : groupes de cliniques privées, de maison de retraite, laboratoires…

Une politique publique de la recherche et du médicament s’imposant aux grands groupes pharmaceutiques s’enrichissant sur le dos de la sécurité sociale.

Stopper immédiatement la constitution des GHT (Groupements Hospitaliers de Territoires) qui organisent le regroupement des hôpitaux, faisant disparaître les projets médicaux répondant aux besoins de proximité de la population.

Articuler l’offre de soins autour de l’hôpital public avec des coopérations médicales permettant le maintien des hôpitaux de proximité avec l’ensemble de leurs services (médecine, chirurgie, obstétrique, pédiatrie, SSR,…).

Une véritable politique de santé publique avec des centres de santé publics de proximité.

Redéfinir le rôle et la place de la médecine libérale, travailler à la constitution de réseau de santé et mettre fin aux dépassements d’honoraires.

En finir avec le numerus clausus qui organise depuis des années la pénurie de médecins, mettre fin à la liberté d’installation et supprimer le secteur 2.

Le virage ambulatoire ne doit pas s’inscrire dans une logique de réduction des coûts mais doit être une réponse aux besoins, avec une véritable prise en charge des patients à leur retour à domicile.

Supprimer la taxe sur les salaires dans les établissements publics de santé (35 milliards), l’exonération de la TVA sur les investissements hospitaliers publics …

Revoir le mode de tarification des hôpitaux, avec la suppression de la tarification à l’activité qui met les établissements en concurrence et les oblige à s’orienter vers des activités lucratives.

Financer la perte d’autonomie par la sécurité sociale en préservant l’universalité.

Développer une politique de prévention solide et durable en commençant par la lutte contre le mal travail

Il faut un autre financement pour une politique de santé ambitieuse (CGT)
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