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18 juin 2023 7 18 /06 /juin /2023 05:15

 

 

Le gouvernement vient d’annoncer que 300 millions supplémentaires seront consacrés au financement de la rénovation des bâtiments. A l’échelle des besoins ce montant est ridicule.

Le dispositif MaPrimeRenov est critiqué à juste titre car il ne finance que très peu de rénovations globales, vraiment efficaces. C’est le résultat du manque de moyens, les montants d’aides pour les rénovations globales étant beaucoup trop faibles. Il faudrait jusqu’à 10 milliards d'euros supplémentaires par an pour garantir un rythme de rénovation au bon niveau.

La situation est également très mauvaise pour la rénovation des bâtiments publics. Le Fonds Vert de l’Etat de 2 milliards par an ne consacre que 400 millions aux bâtiments publics. Il faudrait au moins 10 fois plus, soit 5 milliards d'euros par an.

Et c’est encore pire du côté du logement social où les financements de l’Etat sont pratiquement absents, alors qu’il faudrait plusieurs milliards par an.

Il manque près de 20 milliards par an de financements publics pour la rénovation des bâtiments en France si nous voulons atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone.

Au-delà de ce problème de financement, il y a un déficit criant en compétence et main d’œuvre. La filière n’arrive déjà pas à suivre le rythme de rénovations pourtant largement insuffisant, faute de compétences et de salariés formés : le volet formation est ainsi le grand impensé des politiques publiques ! Du lycée jusqu’aux écoles d’ingénieurs en passant par les IUT, les besoins en financements sont immenses à l’inverse des politiques actuelles austéritaires de l’Education nationale.

Pour le PCF, il y en a assez des demi-mesures. La rénovation des bâtiments est le grand chantier à mener d’ici 2050, qui doit mobiliser plusieurs centaines de milliards d’euros de financement public sur 25 ans. Il faut que ce chantier de long terme soit financé par des recettes pérennes, sur lesquelles soit assis un emprunt de long terme. Il y a urgence à prendre des décisions sérieuses, et à arrêter le saupoudrage.

La rénovation des bâtiments est essentielle pour économiser l’énergie et pour l’atteinte de nos objectifs climatiques, pour le confort d’hiver. Elle est aussi indispensable pour adapter les bâtiments aux grandes chaleurs, grâce à des isolations avec des matériaux biosourcés qui doivent devenir la norme. C’est une politique indispensable pour le climat, pour le pouvoir d’achat et pour la santé publique.


Parti communiste français,
Paris, le 16 juin 2023.

 

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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 05:36
Fabien Roussel dans les Alpes de Haute Provence cette semaine en réunion publique de son tour de France

Fabien Roussel dans les Alpes de Haute Provence cette semaine en réunion publique de son tour de France

 (baromètre Paris-Match/Sud-Radio juin 2023)

(baromètre Paris-Match/Sud-Radio juin 2023)

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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 05:33
Parlement - Le groupe GDR Communiste, le groupe qui s'oppose le plus au Macronisme

Face à quelques militants de gauche qui taxent le PCF - Parti Communiste Français de dérive droitière, cet histogramme démontre que c'est bien le PCF qui est le plus grand opposant au macronisme à l'Assemblée nationale via son groupe de parlementaires GDR-Nupes.

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 13:07

Nous voulons rendre effectif pour chaque membre de la société, à tout moment, le droit à un emploi ou à une formation débouchant sur un emploi plus qualifié, dans une sécurité de revenu. C’est une réponse à de profondes aspirations dans la société, et aux défis de notre époque – défis sociaux, écologiques, défis de paix et de co-développement.

 

 

Concrètement, chacun·e sera affilié·e, dès la sortie du système scolaire, à un service public de l’emploi et de la formation ayant pour mission de procurer à toutes et tous les moyens d’alterner périodes d’exercice d’un emploi et périodes de formation dans des domaines librement choisis, sans jamais passer par la case « chômage ». Les salarié·e·s en formation percevront une allocation prenant en compte les qualifications acquises au cours de leur parcours antérieur, financée par une cotisation acquittée de façon mutualisée par les employeurs. Chacun·e aura la possibilité de conclure avec son employeur et avec le nouveau service public de l’emploi et de la formation une convention tripartite définissant en particulier la nature et le calendrier des formations choisies. Le rôle du service public de l’emploi sera de sécuriser ces conventions en veillant au respect de leurs dispositions par les employeurs – bref, tout le contraire du « France Travail » d’Emmanuel Macron.

C’est un nouveau fonctionnement de l’économie, conservant la souplesse et la mobilité permises par le marché du travail capitaliste, mais émancipant les individus et la société de ses fléaux : chômage, précarité, subordination des salariés à l’employeur.

La construction progressive de csystème révolutionnaire suppose de faire évoluer profondément la gestion des entreprises en faisant prévaloir, contre la logique capitaliste visant le maximum de taux de profit pour les apporteurs de capitaux, une nouvelle logique fondée sur des critères d’efficacité sociale, économique et écologique.

Il faut pour cela de nouveaux pouvoirs des salariés dans l’entreprise, jusqu’à l’obtention de crédits bancaires pour la réalisation de projets d’embauches, de recherches, de productions et d’investissements, alternatifs aux stratégies patronales. Il faut aussi de nouveaux pouvoirs démocratiques de l’ensemble de la société sur les entreprises et les banques. Des conférences locales, régionales et nationales pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique jetteront les bases d’une forme de planification inédite, incitative, profondément démocratique et décentralisée, assise sur une maîtrise démocratique de l’utilisation de l’argent. Elle peut être engagée à partir de la situation actuelle mais nécessitera, pour être pleinement réalisée, des nationalisations et appropriations sociales nouvelles des grandes entreprises, des banques et de leur gestion. C’est une sorte de « feuille de route » pour des transformations révolutionnaires, radicales, à mener pas à pas.

Les modalités de sa construction peuvent être inscrites dès aujourd’hui dans l’ordre juridique, comme le fait la proposition de loi déposée en avril 2017 par André Chassaigne et ses collègues à l’Assemblée nationale

Denis Durand

(https://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/propositions/pion4413.pdf

 

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 06:25
Communiqué du PCF Finistère : De la liquidation du Fret SNCF aux 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff, mobilisons-nous pour la défense du rail!

A Brest, le 08 / 06 / 2023

Communiqué du PCF Finistère : De la liquidation du Fret SNCF aux 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff, mobilisons-nous pour la défense du rail!

En application des traités de Maastricht et Lisbonne, suivant avec zèle les injonctions des directives européennes libérales de laisser faire les marchés capitalistes, nos gouvernements successifs ont progressivement libéralisé nos services publics.

Ainsi, le fret ferroviaire a été ouvert à la concurrence en 2006 en France sous la mandature de Nicolas Sarkozy.

De 2002 à 2018, les volumes transportés par le train sont passés de 50 milliards de tonnes.km (GTK) à seulement 33 GTK. L’essentiel du tonnage abandonné ou perdu par la SNCF est allé directement à la route.

Depuis 20 ans. la part modale du transport ferroviaire sur l’ensemble des marchandises transportées en France est passée de 14,6 % en 2002 à 10,7 % en 2021 et, la part modale du transport routier de marchandises est aujourd’hui de 94% en Bretagne. Fondés sur une politique libérale (dérégulation, baisse des coûts), Fret SNCF a perdu plus de 10 000 emplois sur la même période et il ne reste plus aujourd’hui que 15 agents pour toute la Bretagne !!!

Les plans de relance (2003, 2007, 2009, 2011, 2016, 2021) se sont révélés totalement stériles du fait des spécificités ferroviaires et de la distorsion de concurrence persistant avec le mode routier qui fait supporter ses coûts à la collectivité (infrastructures, pollution...) et qui conduit les marchés à choisir le moins-disant social et environnemental.

Après les deux réformes du ferroviaire en 2014 et 2018 portant prétendument déclinaison des différents paquets ferroviaires, la Commission européenne a ouvert, le 18 janvier dernier, une procédure contre l’État français relative au prétexte de soutien financier dont Fret SNCF aurait bénéficié sur la période 2007–2019.

Loin des discours de façade et des bonnes intentions affichées, le gouvernement et la direction de Fret SNCF, anticipant une décision défavorable, se préparent à renoncer à une partie conséquente de l’activité de Fret SNCF et à créer une nouvelle structure juridique pour que la Commission conclue à une transformation majeure de l’entreprise et donc à la discontinuité.

Cette procédure pourrait conduire à une faillite du transport ferroviaire de marchandises en France, en portant un coup fatal à l’opérateur public avec de nouvelles suppressions massives d’emplois et un nouveau report des trafics ferroviaires sur la route.

Après 15 ans de libéralisation du Fret ferroviaire, le verdict est sans appel : les marchés ont choisi le transport routier !

Pour le PCF cette situation est inacceptable et les attaques contre l’opérateur public Fret SNCF doivent prendre fin immédiatement !

L’État ne peut définitivement abandonner Fret SNCF et laisser le secteur entre les mains du marché. Dans notre pays le secteur du transport représente le 1er émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec 30 % d’ émissions de CO2. De fait, l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050, telle que reprise dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), est inatteignable sans diminuer l’impact des transports.

Fret SNCF est d’utilité publique et doit se développer pour répondre à l’intérêt général ! Nous réclamons une politique et des subventions dédiées pour répondre à l’urgence climatique et sanctuarisées dans un budget de programmation ferroviaire jusqu’en 2050. Le fret ferroviaire nécessite une action publique forte pour sortir de la rentabilité immédiate.

L’entreprise publique ne doit pas être démantelée mais protégée des aléas et du court-termisme du marché et des mesures sérieuses et incitatives urgentes pour la relance du transport ferroviaire doivent être prises le plus rapidement possible.

Les modes de transports (rail, routes, voies fluviales, aérien) doivent être, organisés, régulés sans distorsion de concurrence, complémentaires selon les tonnages, les distances, les délais, et un engagement sérieux en liaison avec les Régions doit être pris pour relier les infrastructures stratégiques entre elles (MIN, ports, grands sites logistiques...) et réorienter les flux de marchandises vers des solutions ferroviaires.

Concernant notre département, les ports en eau profonde de Brest et de Roscoff doivent être inscrits et raccordés au réseau européen RTE-T.

La ligne Morlaix – Roscoff, dont nous célébrons les 140 ans ce samedi 10 juin à Saint-Pol-de-Léon, doit être rénovée entièrement, inscrite au prochain contrat Etat-Région avec une participation financière de l’Europe compte tenu de la liaison maritime la plus proche avec l’Irlande.

L’histoire des 140 ans de la ligne Morlaix – Roscoff l’a démontré, la zone légumière du Léon, très importante ou principale région productive de légumes d’hiver d’Europe, doit pouvoir être raccordée à nouveau par le ferroviaire au MIN de Rungis et pourquoi pas bénéficier en hiver du train des primeurs Perpignan-Rungis qui lui circule principalement au printemps et en été. D’autres liaisons ferroviaires étant possibles selon les besoins, comme la ligne Landerneau-Quimper via Nantes , afin de desservir le sud de la France, l’Espagne , l’Italie…

Par la mobilisation des citoyens et la volonté politique, avec l’aide de l’État le Perpignan-Rungis a été relancé. Un train Roscoff-Rungis est également possible très rapidement.

 

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 06:24
Manif des retraité.e.s du 15 juin 2023 à Quimper - Communiqué du PCF Finistère

Les retraité.e.s ont le droit aux jours heureux STOP aux politiques qui maltraitent les retraité∙e∙s.

Aujourd’hui, les retraité.es subissent de plein fouet les effets délétères de l’inflation. Face à une inflation à 2 chiffres, notamment sur l’énergie et les produits alimentaires, la réponse de ce gouvernement c’est la politique des petits chèques. De mars 2022 à mars 2023, l’Indice des prix à la consommation a augmenté de 7,3 %, et  les prix des produits alimentaires ont grimpé de 15,8 %. Cela contraint les retraités à se nourrir de moins en moins bien avec un impact réel sur leur santé!
Pour le droit à l’autonomie.
La mobilisation des salarié∙e∙s et des retraité∙e∙s est indispensable pour imposer l’intégration du droit à l’autonomie dans la branche maladie de la Sécurité sociale, financé par les cotisations sociales, au sein d’une Sécurité sociale intégrale.
Dans le cadre d’une nécessaire loi sur le grand âge et l’autonomie, gagnons la mise en place d’un grand service public de l’autonomie, en établissements ou à domicile avec 200.000 embauches dans les EHPAD et 100.000 dans le secteur de l’aide à domicile.

La retraite un choix de société.
Chacune et chacun doit pouvoir faire valoir ses droits à une retraite à taux plein à 60 ans, avec un revenu de remplacement net équivalent à 75 % du revenu net d’activité (primes incluses), calculé sur la base des dix meilleures années primes comprises, et indexé sur les salaires.
Une autre réforme des retraites est possible en agissant pour la création d’emplois et l’augmentation des salaires et en faisant contribuer le capital.

La fédération du Finistère du PCF appelle les retraité.e.s à participer nombreux au rassemblement le 15 juin à 11 h Place de la Résistance à Quimper et au dépôt de motion à 11 h 30 à la préfecture. ( Pique nique revendicatif sur le plateau de la déesse)

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 08:37

 

 

La baisse du chômage tant vantée par le gouvernement masque trois réalités :

  • la création d’une nouvelle main d’œuvre quasi-gratuite par l’apprentissage et les contrats emplois-jeunes,
  • le développement du « halo du chômage », des radiations, qui laissent des centaines de milliers de personnes hors des statistiques
  • et les graves pénuries d’emplois dans des secteurs stratégiques pour le pays.

La réforme du lycée professionnel vise à amplifier cette politique tandis que la réforme des retraites bloque l’accès de centaines de milliers de jeunes à des emplois de qualité !

Avec son projet de loi « plein-emploi », Emmanuel Macron poursuit cette politique de précarisation de l’emploi tout en stigmatisant les précaires et les plus fragiles.

L’objectif lui-même n’est pas à la hauteur du gâchis que représente le chômage : le « plein-emploi » ne signifie pas l’emploi de tous et toutes : des millions de femmes et d’hommes resteront au chômage. Seule l’éradication du chômage peut être un objectif à la hauteur des immenses défis que sont la réduction des inégalités et la lutte contre le réchauffement climatique.

La création de France Travail ne conduira pas un nouveau service public de l’emploi. Elle laissera davantage de place aux opérateurs privés de placement et aux agences d’intérim, imposera aux bénéficiaires du RSA une activité de 15h à 20h sous peine de sanctions injustes et décourageantes et à l’ensemble des privés d’emplois des contrats précaires et sous-payés, et aggravera les inégalités territoriales dans l’accès à l’emploi. Ce projet rate, en outre, l'occasion de donner les moyens aux missions locales pour un accompagnement global et différencié des jeunes de moins de 25 ans. Concernant les personnes en situation de handicap, les freins à l’accès à l’emploi en milieu ordinaire sont loin d’être levés et il est tout aussi urgent de prendre en compte la situation réelle des personnes s’occupant d’un proche en situation de handicap. Enfin, la nouvelle gouvernance réduira dans les faits la place des représentants des salarié·es.

Aucun accompagnement à la hauteur des besoins des privé·es d’emplois n’est réellement envisagé, le projet ne prévoyant aucun recrutement massif d’agents publics alors que notre pays est lanterne rouge dans ce domaine : dans les pays cités en exemple comme l'Allemagne ou le Danemark, il y a près de 4 fois plus d’agents que de privé·es d’emploi.

Ce projet de loi plein-emploi sert le capital et pas le travail !

Le PCF appelle au rejet de ce projet et à un débat national sur les moyens de révolutionner le travail, l’emploi et la formation pour que la France soit à la hauteur de la réponse aux enjeux du siècle. Pour les communistes, c’est une toute autre logique dont notre pays à besoin, convergente avec les propositions syndicales sur la sécurisation des parcours professionnels : former, créer des emplois de qualité, sécuriser l’emploi et la formation et baisser les prélèvements du capital pour financer des investissements efficaces. Il faut planifier, responsabiliser les banques et les entreprises avec une nouvelle conditionnalité sociale et environnementale des aides, créer des instances démocratiques locales et nationales pour planifier la priorité à l’emploi au lieu des profits ! Nous appelons également à un changement de politique de la banque centrale européenne en rupture avec son modèle de flexi-sécurité du travail.

Nous présenterons dans les semaines qui viennent notre projet pour aller vers cette sécurité d’emploi et de formation. D’ores et déjà la proposition de loi déposée en avril 2017 par André Chassaigne et ses collègues communistes à l’Assemblée nationale (accessible ici) constitue un projet d’une grande ambition.

Nous le mettons à la disposition de toute la gauche, de tou·tes les citoyen·nes et travailleur·euses du pays. C’est une boussole pour construire de nouveaux jours heureux.

Parti communiste français 
Le 7 juin 2023.

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 08:28

Quels impôts les milliardaires paient-ils ? Très peu, à en croire une étude de l’Institut des politiques publiques. Le taux d’imposition, progressif jusqu’au 0,1 % des foyers fiscaux les plus riches, régresse ensuite... pour ne représenter qu’une toute petite part des revenus des ultrariches.

Les ultrariches paient-ils autant d’impôts qu’ils le devraient ? La réponse est non, selon une étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), publiée le 6 juin.

Alors que les questions de justice fiscale reviennent régulièrement dans les débats, cette étude démontre que, au lieu de progresser, le taux d’imposition est dégressif à mesure que l’on monte dans l’échelle des plus hauts revenus.

Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés

Ces résultats sont le fruit d’un travail de recherche mené dans le cadre de l’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital enclenchée en 2017. Pour la première fois, les données de l’impôt sur les revenus sont combinées à celles de l’impôt sur les sociétés, pour mesurer un « taux d’imposition global » (1) pour ces ménages.

© Infographie L'Humanité

Jusqu’au 0,1 % des plus grandes fortunes françaises (autour de 600 000 euros de revenu économique annuel), le taux d’imposition est progressif puis régresse fortement, « jusqu’à ne représenter plus que 2 % du revenu économique parmi les 378 ménages les plus aisés ». 

Cette dégressivité s’explique par une substitution du type de revenu : les foyers fiscaux les plus aisés contrôlent plus souvent des sociétés et ont une fortune issue non plus des revenus assujettis à l’impôt sur les revenus, mais des bénéfices des sociétés qu’ils détiennent.

L’impôt sur les sociétés, quasiment le seul impôt acquitté pour ces ménages

L’impôt sur les sociétés devient donc quasiment le seul impôt acquitté pour ces ménages. Or, il n’a pas de principe de progressivité, contrairement à celui sur les revenus. Le taux global d’imposition chute ainsi de 45 % pour les 0,1 % les plus riches à 26 % pour les milliardaires.

Pire, ces données sont celles de l’année 2016, seule année pour laquelle elles sont disponibles pour le moment. Elles ne prennent pas en compte la baisse de l’impôt sur les sociétés passée de 33,3 % à 25 % à partir de 2022. Ces taux actualisés pourraient donc s’avérer encore plus bas depuis les réformes fiscales engagées par Emmanuel Macron depuis 2017.

Or, les dispositifs législatifs centrés sur les bénéfices des sociétés sont devenus « de plus en plus faibles », souligne Laurent Bach, l’un des auteurs de l’étude.

De forts abattements fiscaux sur les plus-values peuvent être mobilisés au moment de la vente des parts des sociétés. Quant à l’« exit tax », qui permet de soumettre à l’impôt sur le revenu les bénéfices non distribués accumulés en cas de départ à l’étranger, elle n’a concerné que très peu de personnes.

« Le taux d’imposition sur les sociétés était, comme l’impôt sur les revenus, autour de 50 %, avant une baisse généralisée observée à l’échelle européenne »

Enfin, l’impôt sur la donation de parts a aussi très fortement diminué ces trente dernières années. « Cela n’a pas toujours été le cas, le taux d’imposition sur les sociétés était, comme l’impôt sur les revenus, autour de 50 %, avant une baisse généralisée observée à l’échelle européenne il y a une quarantaine d’années pour éviter des effets de concurrence entre pays voisins », souligne Laurent Bach.

C’est du côté des États-Unis qu’un contre-modèle est avancé : le pays parvient à mieux intégrer les résultats des sociétés dans les feuilles d’impôt des grandes fortunes.

Bas du formulaire

Ceci en raison d’une taxe spécifique sur les holdings, qui obligent les actionnaires soit à se verser directement les dividendes (et à les déclarer parmi leurs revenus imposables), soit, à ne pas les distribuer. En Europe, une directive européenne rend au contraire difficile la taxation des holdings.

Ce que les auteurs de l’étude préconisent, c’est une véritable transparence fiscale des résultats des sociétés. « C’est un système déjà en place pour un certain nombre de sociétés en France : les sociétés dites de “personnes” (SCI, SNC, SARL de famille, etc.) voient leurs revenus remonter aux feuilles d’impôt, indique Laurent Bach. Cette transparence fiscale pourrait être généralisée aux autres types de sociétés. »

Si les revenus agrégés de ces groupes se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards, l’IPP évite tout chiffrage précis sur ce qui pourrait être absorbé par l’État français en cas de changement de mode de calcul des taux d’imposition.

« La baisse de l’impôt sur les sociétés, de 33,3 % à 25 % va faire baisser le taux effectif payé par les grandes fortunes, mais aura aussi probablement des effets d’assiette avec des profils localisés à l’étranger qui peuvent revenir en France, explique Antoine Bozio, directeur de l’IPP. La question est : que se passerait-il si l’on doublait leur taux d’imposition effectif ? On n’a aucune idée de la réponse potentielle de ces groupes à de telles réformes. »

(1) Ce « revenu économique » comprend le revenu fiscal, les cotisations sociales non contributives (maladie, etc.), et les profits non distribués des sociétés, au prorata de leur part de détention.

 

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:46
Retraites. Sophie Binet (CGT) : « Cette réforme ne doit pas s'appliquer » - L'Humanité, 6 juin 2023

Retraites. Sophie Binet (CGT) : « Cette réforme ne doit pas s'appliquer »

  • L’intersyndicale appelle ce mardi à une 14e journée de mobilisation, deux jours avant la proposition d’abrogation à l’Assemblée.
  • Pour Sophie Binet, cette lutte restera au cœur du mouvement social.
  • Que va devenir l'intersyndicale ? Comment continuer le combat contre la réforme des retraites ?
Publié le
Lundi 5 juin 2023
À l’heure où l’exécutif fait tout pour assurer que la réforme des retraites est une page tournée – publication des décrets d’application le week-end dernier, obstruction à la proposition de loi Liot visant à supprimer l’âge de départ à 64 ans –, les syndicats remontent au front. Ils appellent ce mardi 6 juin à une nouvelle journée de mobilisation. Et voient plus loin, comme nous l’explique Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

Le retrait de la réforme est-il encore envisageable ?

Il le sera toujours. D’une façon ou d’une autre, notre objectif est que cette réforme ne s’applique pas. Et si tel était malheureusement le cas, nous chercherons à l’abroger le plus rapidement possible. Cette réforme est violente et économiquement injustifiée. Il existe d’autres sources de financement que d’augmenter la durée du temps de travail.

Auprès des travailleurs, cette réforme ne passe toujours pas. Nous ne pouvons pas tourner la page. Pour le gouvernement, le décalage de deux ans de l’âge de départ est symbolique. Mais, pour nous, c’est du concret : nos vies vont directement être impactées.

Comment comptez-vous agir sur les décrets d’application, alors que deux d’entre eux, dont celui portant sur le décalage progressif de l’âge légal de 62 à 64 ans, ont été publiés ce dimanche au Journal officiel ?

Nous allons user de l’ensemble des leviers juridiques à notre disposition. Deux décrets ont été publiés à la hussarde, à la veille de la journée d’action du 6 pour tenter de démobiliser, mais il en manque encore 29. L’application au 1er septembre se fera dans des conditions désastreuses, c’est irresponsable : les salariés ne peuvent pas préparer leur départ et reconstituer leur carrière de façon sereine ; les agents des caisses de retraite travaillent dans des conditions désastreuses et nous disent qu’il risque d’y avoir de nombreuses erreurs de calcul.

Le 8 juin, les députés doivent pouvoir se prononcer sur la proposition de loi d’abrogation transpartisane. Il est de la responsabilité de Yaël Braun-Pivet de garantir le respect du droit des parlementaires. Le respect du Parlement, avec le serment du Jeu de paume, est un événement fondateur de la Révolution française. La Macronie est en train de fouler aux pieds les chambres parlementaires.

Les Macronistes ont vidé de sa substance, en commission, la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot. Le vote de l’abrogation dans l’Hémicycle pourrait être empêché par l’article 40. Qu’est-ce que cela révèle de l’état de notre démocratie ?

Les passages en force, depuis janvier, sont d’une violence inédite. Dès qu’une porte de sortie de conflit apparaît, l’exécutif et Emmanuel Macron en particulier nous la claquent à la figure.

Approfondissant un peu plus la crise sociale, démocratique et désormais institutionnelle. Pendant ce temps, l’extrême droite prospère sur ces passages en force. Les manœuvres macronistes viennent nourrir l’antiparlementarisme et l’idée selon laquelle les députés sont inutiles.

Après le 8 juin, la CGT compte-t-elle continuer le combat contre la réforme des retraites ? Sous quelles formes ?

La semaine prochaine, l’intersyndicale échangera sur l’avenir de cette mobilisation. Nous continuerons à rester unis. Une mobilisation sociale connaît nécessairement différentes phases. Il est probable qu’après le 8 juin nous entrions dans une nouvelle phase.

Sur les retraites, nous n’accepterons jamais la réforme, mais les suites dépendent de la mobilisation de ce mardi. C’est une 14e journée interprofessionnelle, après six longs mois de lutte. Une telle longévité est inédite. Certains en sont à 40 journées de grève. La fatigue est présente et le gouvernement s’en sert.

L’intersyndicale a élargi ses revendications, notamment sur l’augmentation des salaires, l’égalité femmes-hommes et la représentativité des élus du personnel. Pensez-vous aboutir à une plateforme revendicative ?

En réalité, ces annonces sont la première étape de cette plateforme. C’est un premier agenda social intersyndical, qui sera complété par la suite. L’intersyndicale a constitué des groupes de travail, notamment sur les ordonnances Macron et l’assurance-chômage. La CGT espère aussi avancer sur le dossier de la démocratie sociale.

Les organisations syndicales vont-elles continuer à parler d’une même voix, quitte à masquer leurs désaccords ?

Nous allons changer de forme. L’intersyndicale ne sera pas permanente. Ce rassemblement s’est construit sur la base du respect de nos différences, en partant du principe que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Cette méthode va perdurer.

Icon QuoteCes six mois de luttes communes, précédés de six mois de travail dans l’ombre, vont laisser des acquis profonds »

Ponctuellement, sur un maximum de sujets, nous échangerons et, si c’est possible, nous pourrons aboutir à des approches communes. Il n’est pas question de masquer nos désaccords. Ces six mois de luttes communes, précédés de six mois de travail dans l’ombre, vont laisser des acquis profonds, nous permettant une meilleure coordination.

Avant cette mobilisation sur les retraites, le dialogue était totalement rompu entre les centrales, et singulièrement entre la CGT et la CFDT. À vous entendre, cette séquence est révolue ?

Oui, et c’est une très bonne chose. La CGT porte dans son ADN l’unité syndicale, car elle est déterminante dans un rapport de force. Nous l’avons vu dans la capacité à mobiliser ces derniers mois. Cette unité nous évite de discuter sur la base d’une feuille de route imposée par le gouvernement ou le patronat.

Cela nous permet de renverser la table et d’imposer que la négociation se fasse sur la base des propositions intersyndicales. D’ailleurs, je note que le gouvernement et le patronat mettent toute leur énergie à casser l’intersyndicale.

Ce rassemblement les empêche de faire leur marché entre les organisations et d’obtenir, à moindres frais, des accords. Notre unité permet d’augmenter le niveau d’exigence. La CGT réclame l’ouverture de négociations tripartites.

Matignon a tenu des rencontres avec les syndicats et le patronat. L’exécutif semble vouloir avancer sur un agenda, avec notamment la conditionnalité du RSA et une lettre de cadrage sur la gouvernance de l’assurance-chômage. La CGT va-t-elle s’inscrire dans ce cadre de discussion ?

En réalité, nous ne connaissons pas concrètement cet agenda. Nous n’avons pas eu de retour à la suite de ce cycle de rencontres bilatérales. Il est lunaire de découvrir dans la presse qu’Olivier Dussopt lance huit chantiers, alors que le gouvernement assurait vouloir reprendre le dialogue avec les organisations syndicales. On se moque de nous.

La CGT ne s’inscrira pas dans un agenda social régressif. Nous n’irons pas discuter de la conditionnalité du RSA. Le dialogue doit se faire sur les besoins des travailleuses et des travailleurs, repris par les propositions de l’intersyndicale : les salaires, la conditionnalité des aides publiques, les conditions de travail, la démocratie sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes, les questions environnementales.

Des discussions entre syndicats et patronat débouchent sur des accords nationaux interprofessionnels. La CGT n’a pas signé celui sur le partage de la valeur, mais vient de signer celui sur la branche de la Sécu accidents du travail-arrêts maladie. Ce genre de négociation sans le gouvernement est-il une stratégie à suivre ?

Depuis que le syndicalisme existe, nous négocions avec le patronat. Nous signons l’accord sur les accidents de travail parce que c’est une question clé. Avec 2 500 accidents par jour, la France détient le record d’Europe.

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6 juin 2023 2 06 /06 /juin /2023 05:44
Vertbaudet : victoire pour les grévistes, la fin d’une lutte sociale exemplaire (L'Humanité, 2 juin 2023)
Vertbaudet : victoire pour les grévistes, la fin d’une lutte sociale exemplaire

Les 72 salariées de Verbaudet soutenues par la CGT, en grève pour leurs salaires, ont signé un protocole avec la direction, avec une augmentation de salaire à la clé.

Publié le
Vendredi 2 juin 2023

« Victoire », clame ce vendredi soir la CGT. Les 72 salariées de l’entrepôt logistique de Vertbaudet, à Marquette-lez-Lille (Nord), annoncent la fin de leur grève débuté le 20 mars dernier. 

« Le conflit est terminé, le travail reprend », a déclaré à l’AFP Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services. Se félicitant d’une « victoire sans précédent », le cégétiste a confirmé les informations donné un peu plus tôt par la direction du groupe de puériculture. L’accord signé avec la CGT de l’entreprise, « comprend la levée du piquet de grève » à minuit « et le retour au travail des 72 grévistes » mardi, explique la direction, après un lundi consacré à « une journée d’apaisement et de discussion lundi », confirme Samuel Meegens, de l’Union locale CGT de Tourcoing.

De 4 à 7% d'augmentation

« Aucune sanction ne sera prise contre les grévistes, alors que certains avaient été convoqués pour des entretiens préliminaires à licenciement, et le versement aux grévistes du treizième mois sans déduction des jours de grève », a spécifié le représentant CGT.

La direction avait ouvert la voie à une fin de conflit en débutant entre le 26 mai et le 1er juin des négociations anticipées sur les salaires pour 2024. Celles-ci se sont conclues sur un projet d’accord prévoyant  « une refonte » de la grille salariale, l’une des grandes revendications des grévistes. L’accord débouchera ainsi sur « une revalorisation à hauteur d’au moins 1.860 euros brut par mois sur 13 mois (soit +7%) pour tous les employés ayant 12 ans d’ancienneté » et une « revalorisation du salaire minimum à hauteur de 1.810 euros brut par mois sur 13 mois (soit +4%) pour tous les salariés dès le 1er juillet 2023 », explique la CGT. Les représentants du personnels FO et CFTC, majoritaires au sein de Vertbaudet, qui n’ont pas soutenu la grève, s’engagent à signer cet accord.

Ce conflit social mené par des salariées sûres de la légitimité de leur revendication de 150 euros nets supplémentaires par mois, a pris une dimension nationale lorsque la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est venue les soutenir mi-avril, appelant au boycott de la marque si la direction ne mettait pas fin à ses méthodes pour briser la grève (recours à des intérimaires, appel aux forces de police pour mettre fin au piquet de grève). La manifestation organisée devant le siège parisien de l’actionnaire principal de Vertbaudet, a fini de faire connaître ce mouvement social exemplaire.

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