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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 12:05
Les députés communistes refusent la libéralisation des activités ferroviaires (8 février 2018)
Les députés communistes refusent la libéralisation des activités ferroviaires

jeudi 8 février 2018

Attendu à la fin de la semaine, le rapport confié par le gouvernement à l’ancien patron d’Air France Jean-Cyril Spinetta devrait donner le coup d’envoi de la libéralisation des trains de voyageurs à l’horizon 2021-2023. Un scénario catastrophe pour le service public.

- Lire l’analyse de l’Humanité du jour

Hubert Wulfranc, député de Seine-Maritime est intervenu au nom du groupe GDRdans le cadre de l’audition de Guillaume Pépy, Président de la SNCF et de Patrick Jeantet, Président de SNCF réseau, sur le rapport d’information sur la sécurité dans les transports collectifs et voyageurs.

Il a rappelé à cette occasion la nécessité de désendetter l’entreprise publique ferroviaire avec plusieurs propositions de financement développées par le groupe. Par ailleurs, il a exposé la position des élus communistes en matière de structuration de la SNCF, leur refus de la libéralisation des activités ferroviaires ainsi que leurs interrogations sur la politique de filialisation tout azimut du groupe SNCF qui conduit la société à concurrencer son coeur de métier.

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8 février 2018 4 08 /02 /février /2018 06:00

Comment adapter la SNCF à l’arrivée de la concurrence ? Un rapport doit être remis dans quelques jours à Matignon. Statut des cheminots, transformation de l’entreprise en société anonyme... les sujets sur la table risquent de provoquer une déflagration sociale à la SNCF.

Attention, bombes sociales à la SNCF. Si vous avez prévu de voyager en train dans les prochains mois, méfiez-vous : l’agenda social 2018 de la compagnie ferroviaire s’annonce explosif et risque de déclencher des grèves d’ampleur . C’est, en effet, au début de cette année que vont être débattues les conditions d’ouverture à la concurrence du rail français au plus tard le 14 décembre 2020 pour les TGV, et le 25 décembre 2023 pour les lignes trains régionaux et d’équilibre du territoire.

Une première étape doit être franchie dans les prochains jours lorsque Jean-Cyril Spinetta rendra le rapport que le Premier ministre lui a commandé en octobre. L’ancien pdg d’Air France a la délicate mission de proposer une stratégie de refonte du transport ferroviaire à bout de souffle et d’alimenter la réflexion du gouvernement avant le projet de loi Mobilité qui devrait être présenté au Parlement au printemps. Pour préparer la concurrence, le « rapport Spinetta » risque de contenir des propositions sociales jugées inacceptables pour les cheminots et leurs syndicats. Tour d’horizon des trois dossiers qui pourraient mettre le feu aux poudres.

Le statut du cheminot

C’est le dossier le plus sensible. Issu d’un décret de 1950, il complète le code du Travail et définit les règles propres aux cheminots en matière de rémunérations, de congés, de déroulement de carrière ou encore de droit syndical. Un statut avantageux qui garantit l’emploi à vie des cheminots qui ne peuvent être licenciés, sauf faute grave. L’été dernier, Emmanuel Macron avait lancé à un cheminot : «Vous protéger ce n’est pas protéger votre statut ou le job d’hier, c’est vous protéger en tant qu’individu pour aller vers le job de demain ».

Une manière de faire sauter le tabou du sacro-saint statut des cheminots qui alourdit automatiquement la masse salariale de la SNCF 2,4% chaque année contre 2% chez un transporteur sans statut. Pour en finir avec charge supplémentaire, plusieurs scénarios sont possibles. Comme pour Orange ou La Poste, le statut pourrait être supprimé pour les nouveaux embauchés à la SNCF. « C’est sans doute le scénario le plus acceptable socialement et le plus fort politiquement », analyse un connaisseur du ferroviaire.

L’autre hypothèse serait de « dévitaliser le statut » en supprimant certains avantages.

La dernière option, plus radicale, serait de supprimer le statut pour tous, les entrants comme les salariés en poste.

La transformation de la SNCF en société de droit privé

« Son statut d’Epic (NDLR : établissement public à caractère industriel et commercial) actuel risque d’être remis en cause par l’Europe qui estime qu’il fausse la concurrence, analyse Gilles Savary, spécialiste des transports et ancien député socialiste. Cela apporte une garantie universelle à la SNCF qui la protège de la faillite. En la transformant en société anonyme, avec par exemple l’entrée au capital de la Caisse des dépôts ou des Collectivités locales, elle conserverait son statut public tout en répondant aux critères européens ». Inenvisageable par les syndicats, qui y voient la première étape d’une privatisation.

La reprise de la dette ferroviaire

Evaluée à 53 Mds €, l’Etat envisage de conditionner sa reprise partielle à un effort de productivité des cheminots. Exactement, cette idée et le projet de réforme des retraites des cheminots, qui avait déclenché le grand conflit de 1995 - 3 semaines de grève ! -. A cela, il faut ajouter d’autres sources de tension avec les syndicats comme une possible filialisation de la branche Fret, de Gares & Connexions, ou encore les conditions de reprises des cheminots dans le cas d’une reprise d’une ligne par un concurrent. «Visiblement, le Président de la République a estimé qu’il y avait assez de dynamite pour faire exploser les cheminots, note un syndicaliste. Il a reporté le sujet de la réforme des retraites à 2019 ».

Le PCF soutient le mouvement des Cheminots du 8 février

Depuis maintenant plus de 20 ans, les décisions prises conjointement par les différents gouvernements et la direction de la SNCF mènent l’entreprise dans le mur.

À l’aube de la présentation de la loi mobilité qui transforme le droit au transport en droit à la mobilité, les dangers de mise à mort du service public ferroviaire sont réels. Le choix de confier une lettre de mission à Jean-Cyril Spinetta, ex PDG d’Air France, dont il organisa la privatisation partielle en 1994, n’est pas anodin.

En droite ligne du 4e paquet ferroviaire européen, dont seuls les députés PCF ont voté contre, les fossoyeurs du rail entendent présenter la libéralisation comme seule perspective à même de résoudre les dysfonctionnements actuels. Quel mensonge ! Avec la libéralisation du rail, usagers et cheminots seront ceux qui paieront la note.

D’un côté, les usagers assisteront à une hausse des tarifs et à une dégradation du service: fermeture de lignes, de guichets, baisse de la sécurité; avec comme conséquence directe la création de véritable déserts ferroviaires.

De l’autre, les cheminots et cheminotes, qui viennent de subir une troisième année consécutive sans hausse de salaire, verront leur condition de travail se dégrader encore plus. Pour rappel, l’année 2017 aura été terrible pour les salariés de la SNCF, avec plus de 50 suicides.

Il faut mettre fin à ces choix mortifères, guidés uniquement par des logiques de rentabilité, qui priorisent l’argent sur la sécurité et l’égalité, et qui sont incompatibles avec le développement et d’autres choix sont possibles l’amélioration d’un grand service public ferroviaire de voyageurs et de marchandises.

À l’heure où la question des transports est au cœur d’enjeux essentiels – climat et environnement, santé publique, aménagement du territoire, enjeux sociaux et économiques – le Parti communiste français défend l’idée d’un grand service public ferroviaire du XXI e siècle, au sein d’une entreprise unique et intégrée, permettant à chacune et chacun de se déplacer quel que soit son lieu de résidence sur le territoire, sa situation économique, tout en assurant des conditions de travail décentes pour les cheminotes et les cheminots.

Le PCF demande également à l’État de reprendre l’intégralité de la dette de la SNCF sans aucune contrepartie. Cette dette, consé- cutive à la création des lignes à grande vitesse imposées par l’État en 1997, est une dette d’État. Face à celles et ceux qui entendent livrer le rail aux appétits des vautours financiers, il faut opposer une large résistance. Usagers, citoyens, cheminots, élus, doivent ensemble lutter pour préserver le service public ferroviaire, ce bien commun qui appartient au patrimoine de la nation. À l’heure où les inégalités se creusent de façon inquiétante, les services publics représentent un rempart contre ces ruptures d’égalités. C’est le patrimoine de ceux qui n’en n’ont pas.

Préservons-les !

Le PCF soutient et participera à la manifestation organisée par la CGT/Cheminots le 8 février prochain à Paris.  

le PCF, 2 février 2018

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 14:59
Pierre Darhéville, co porte-parole du groupe communiste à l'Assemblée Nationale

Pierre Darhéville, co porte-parole du groupe communiste à l'Assemblée Nationale

Opposé à la baisse du nombre de fonctionnaires, Pierre Dharréville, député communiste des Bouches-du-Rhône, a accusé l’exécutif de vouloir plonger la France "dans la nuit libérale". "Après s’être attaqué aux salariés du privé avec les ordonnances et aux retraités avec la hausse de la CSG, le gouvernement s’attaque maintenant aux agents de la fonction publique", a-t-il dénoncé lors d’un point presse. Si les communistes sont contre un recours plus important à la contractualisation, comme l’envisage le gouvernement, ils estiment que : "l’Etat se comporte comme les actionnaires de Carrefour"...

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 07:04
À QUAND UNE STRATÉGIE GLOBALE À CE DÉFI MIGRATOIRE IRRÉVERSIBLE ? (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – FRANCIS VALLAS PRESIDENT DE SOS MEDITERRANEE)

Nous sommes la solution, pas le problème

Cinquante mille morts en Méditerranée depuis le début de la crise des migrants... Dans sa mission de sauvetage, SOS Méditerranée bénéficie d'un soutien émouvant pour le financement de son navire, l'Aquarius. D'ailleurs, la générosité de nos dix-huit mille donateurs, de tous ces Français qui refusent de regarder ailleurs, de céder à des peurs (pourtant légitimes parfois), en sont le témoignage. Comme les regards des rescapés sont l'irremplaçable récompense de nos sauveteurs et la meilleure réponse aux reproches hallucinants qui nous sont faits trop souvent.

D'abord, celui que nous créerions un appel d'air et accroîtrions les flux de migrants, comme si nous étions le problème et non la solution. Alors que l'histoire a prouvé l'inanité du reproche, avec l'interruption, en 2014, sous la pression européenne et pour tarir les flux de migrants, de l'opération « Mare nostrum » par laquelle l'État italien sauvait un maximum de réfugiés.

Le seul résultat fut en effet que le nombre de morts explosa, sans que ne soit observé le moindre ralentissement des flux. Du coup, l'Union européenne, n'osant pas afficher un cynisme inhumain, dut plus ou moins honteusement mettre en place d'autres initiatives, sous la forme de quelques forces navales européennes en plus des navires d'État et des gardes-côtes italiens (admirables!) et des navires de commerce détournés parfois par le centre de sécurité de Rome. Le tout constituant une réponse institutionnelle si scandaleusement insuffisante que les ONG (montrées du doigt alors qu'elles ne font qu'essayer de compléter ce dispositif aux ordres des autorités légitimes) assurent aujourd'hui 30 % du sauvetage de ces migrants désespérés qui fuient l'enfer libyen. Un enfer où règne le crime contre l'humanité, poussant les victimes à tout tenter pour survivre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle 80 % des enfants sauvés sont sans leurs parents, qui ont financé leur passage au prix de leur propre sacrifice.

À cette réponse institutionnelle indigne s'ajoute une absence coupable de vision et de volonté des pouvoirs publics européens, qui ne travaillent pas assez à l'élaboration d'une stratégie globale de recherche de solutions, ignorant de facto ce défi migratoire irréversible qui concerne autant les réfugiés eux-mêmes que nos enfants et petits- enfants.

En feignant d'oublier qu'il y a deux façons de perdre notre identité européenne, l'une étant précisément de ne pas apporter de réponse appropriée, que ce soit en cherchant vainement à cadenasser notre continent ou, à l'inverse, en acceptant le laisser-aller. L'autre, rapide et certaine, étant de renoncer à ces valeurs (européennes, républicaines, démocratiques, chrétiennes, ou humanistes...) dont nous proclamons qu'elles constituent notre identité, en ignorant la tragédie qui se déroule à notre porte. Laisser plus longtemps couler les migrants tuerait notre âme et détruirait notre crédibilité aux yeux du monde. La question des migrations est incroyablement complexe, mais celle du sauvetage est simple et indiscutable... Il serait temps que les États fassent leur devoir.

 

À QUAND UNE STRATÉGIE GLOBALE À CE DÉFI MIGRATOIRE IRRÉVERSIBLE ? (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – FRANCIS VALLAS PRESIDENT DE SOS MEDITERRANEE)
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 07:00
Calais: en finir avec la stratégie de la tension (PCF, 5 février 2018)

Calais : en finir avec la stratégie de la tension


Deux affrontements majeurs en huit jours de temps : le premier opposant policiers et migrants s’est traduit par de graves blessures sur un jeune Érythréen de 16 ans - il a perdu un œil, et sa boite crânienne est défoncée -, le second entre migrants afghans et érythréens a fait six blessés par balle, dont quatre sont entre la vie et la mort. Il faut tirer d’urgence les enseignements des événements tragiques de Calais.

La stratégie de la tension, pour décourager les migrants de s’installer, produit déjà ses funestes effets.

La visite à Calais du président Macron et le sommet de Londres ont servi d’accélérateur à la dégradation de la situation.

D’un côté, un immense espoir chez les jeunes réfugiés, souvent mineurs, que leur passage en Grande Bretagne était imminent. De l’autre, une déception et une grande colère : pas de passage légal au Royaume Uni, et une pression policière accrue, sur une population migrante dont les effectifs se sont rapidement accrus.

La solution passe par une vraie renégociation des accords du Touquet mais aussi par une organisation des voies de passage légales, pour les migrants qui ont droit à l’asile ou au rapprochement familial en Grande Bretagne. A l’occasion de la fermeture du camp de Sangatte, 1 200 migrants avaient été admis en Grande Bretagne ; lors de la fermeture de la « jungle », il y a un peu plus d’un an, 700 exilés avaient pu passer de l’autre côté de la Manche ; à l’occasion du dernier sommet de Londres, zéro.

Poser de nouveaux grillages, poser des caméras supplémentaires, payer des maîtres chiens, renforcer les effectifs de police…cette logique ne sert à rien, sauf à faire de Calais une enclave qui serait totalement isolée, comme celles, espagnoles de Melilla ou de Ceuta au nord du Maroc, ou pire, un hot spot. Et donc à rendre le passage de la Manche encore plus dangereux et plus coûteux, au grand profit des réseaux de passeurs.

Il faut prendre le contre-pied de cette politique, avant que des drames plus terribles ne se produisent.

Calais: en finir avec la stratégie de la tension (PCF, 5 février 2018)
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 06:36
Pour Ian Brossat, responsable de la commission logement du PCF, ces élus LREM "incarnent une élite déconnectée qui s'intéresse plus à l'ISF qu'aux SDF. Après le droit à la déconnexion, il faudrait leur imposer le devoir de connexion au réel". 

Pour Ian Brossat, responsable de la commission logement du PCF, ces élus LREM "incarnent une élite déconnectée qui s'intéresse plus à l'ISF qu'aux SDF. Après le droit à la déconnexion, il faudrait leur imposer le devoir de connexion au réel". 

Le mensonge comme ligne politique? 

Une idée révolutionnaire qui plaît beaucoup parmi les pontes de la République en Marche (LREM). Alors que le grand froid vient d'être déclenché en région parisienne, et que la Fondation Abbé-Pierre vient de rendre un rapport comptabilisant 143 000 sans-abri dans toute la France, pour le secrétaire d'Etat Julien Denormandie, seule "une cinquantaine d'hommes isolés" dorment "dans la rue en Ile-de-France". 

Ben voyons... 

Dans le seul 10e arrondissement de Paris, quelques 450 SDF ont été recensés lors d'un décompte organisé par la ville en préparation de la Nuit de la solidarité du 15 février. 

Dans la même veine, le préfet du Rhône a, lui, comptabilisé pas plus de "200 sans-abri" dans l'ensemble de la métropole lyonnaise en décembre... 

Un chiffre en réalité dix fois plus élevé, selon les associations. 

"Il n'y a jamais eu une telle différence entre nos chiffres et ceux de la préfecture", indique un membre du collectif des professionnels de l'urgence sociale du département. "Jamais 2 000 personnes n'ont disparu comme ça. On cherche à mentir aux citoyens". 

Non contents d'en minimiser le nombre, les représentants de la majorité pensent également que les SDF, dont le nombre a progressé de 50% en dix ans, ne sont pas victimes de la précarité galopante. 

"Pour l'immense majorité des SDF qui dorment dans la rue, c'est leur choix" a lâché hier le député LREM du 8e arrondissement de Paris, Sylvain Maillard. 

Et pourquoi pas leur faute? 

Pour Ian Brossat, responsable de la commission logement du PCF, ces élus LREM "incarnent une élite déconnectée qui s'intéresse plus à l'ISF qu'aux SDF. Après le droit à la déconnexion, il faudrait leur imposer le devoir de connexion au réel". 

Pour rappel: en 2017, selon le collectif les morts de la rue, 443 personnes sont mortes sur le trottoir. 

Emilien Urbach  - dernière page de L'Humanité, 6 février 2018

Ils n'ont pas honte! En Marche piétine les sans-abri: ou le mensonge comme ligne politique (L'Humanité, 6 février 2018)
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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 06:25
Eliane Assassi présidente du groupe communiste républicain citoyen au Sénat

Eliane Assassi présidente du groupe communiste républicain citoyen au Sénat

Le recours en référé-suspension devant le Conseil d’Etat est déposé
Parcoursup -
 Par / 5 février 2018

Le groupe CRCE, avec un certain nombre d’organisations professionnelle, étudiante et lycéenne a déposé aujourd’hui le recours en référé-suspension auprès du Conseil d’Etat à l’encontre de l’arrêté mettant en œuvre Parcoursup.

Leur action devant la justice administrative accompagne leur participation au mouvement qui s’organise en France contre la sélection à l’Université et la réforme élitiste du baccalauréat.

Le texte du recours est joint au présent communiqué.

Parcours Sup - Le recours en référé-suspension devant le Conseil d’Etat est déposé par le groupe communiste, républicain, citoyen
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6 février 2018 2 06 /02 /février /2018 17:39
LE CAPITAL, «VAMPIRE» CAUSEUR DE CRISES ET DE «DEVALORISATION» (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 - PIERRE CHAILLAN)

À l'heure du bicentenaire de la naissance de Karl Marx, l'Humanité édite un hors-série et organise un forum le samedi 17 février, à la Bellevilloise, à Paris 20e.

 

Dans le Capital, Karl Marx écrivait : « Le capital est semblable au vampire, ne s'anime qu'en suçant le travail vivant et sa vie est d'autant plu s allèg re qu'il e n pompe davantage.» Sa théorie économique, dont sa puissante critique de la suraccumulation capitaliste, source de crises, rejaillit à la face du monde alors que nous célébrons le bicentenaire de sa naissance.

 

DES CLÉS DE COMPRÉHENSION HISTORIQUE ET SCIENTIFIQUE

Déjà prise en référence lors de la crise financière de 2008, cette analyse des crises du capitalisme est, chaque jour, confirmée. C'est le cas de la toute récente note de Natixis (voir ci-contre). De quoi s'agit-il? Sur quelles réalités cette dangereuse fuite en avant économique du système libéral s'appuiet-elle? On trouvera toutes les clés de compréhension historique et scientifique dans le hors-série Marx, le coup de jeune, que va éditer l'Humanité. Cette publication sera proposée dès le samedi 17 février prochain à la Bellevilloise, à Paris, lors du Forum Marx qui ouvrira l'année en coorganisation avec le comité «Marx 2018» et tous les partenaires associés. Un hors-série de 84 pages où les contributions des spécialistes de Marx, en particulier celles et ceux de la nouvelle génération, permettront d'éclairer la pertinence des travaux de Marx et des penseurs qui s'inscrivent dans sa «trace féconde».

Alors venons-en au fond de l'affaire: en quoi le capitalisme est-il générateur de crises systémiques? À la lettre C de l'abécédaire de ce numéro exceptionnel, on trouve le mot «Crise» avec cette définition: «C'est l'un des aspects les plus méconnus de la pensée de Marx. Il n'est pas seulement le grand penseur de l'exploitation capitaliste, ou plutôt, parce qu'il l'est, il est aussi le fin analyste des crises du capitalisme. Il les explique par la baisse tendancielle du taux de profit. Les capitalistes, accumulant sans cesse davantage de machines et de moyens de production pour réduire le coût du travail, en viennent à dégager relativement insuffisamment de plus-value. Ils baissent leur taux de profit en voulant sans cesse l'augmenter. Marx n'a connu que les cycles de moyenne période, d'environ dix ans, se concluant par une crise. C'est l'économiste soviétique Kondratiev qui mettra en valeur les cycles de longue période (...), aboutissant à des crises plus profondes et s'accompagnant de transformations du système lui-même (...).»

En avançant le concept de «suraccumulation capitaliste» dans le Livre III du Capital, Marx «désigne une situation où il y a trop de capital accumulé à rémunérer par rapport au profit dégagé ». Cela permet d'expliquer les crises qui secouent régulièrement le capitalisme. Pour sortir de ces crises, les capitalistes «mettent en sommeil», voire détruisent une partie de ce capital accumulé, tout en s'efforçant de relancer la production de « plus-value » résultant de l'exploitation dans le travail. Cette recherche d'une sortie de crise, que l'économiste communiste Paul Boccara appellera la «dévalorisation» du capital, s'accompagne de fermetures d'entreprises, d'une montée du chômage et d'une aggravation des conditions d'exploitation des salariés. À la lettre S comme «Suraccumulation» du hors-série, on lit:«C'est à partir de cette théorie de la suraccumulation et de la dévalorisation que la crise des années 1930 a été surmontée, notamment grâce aux nationalisations et aux grandes mesures sociales prises après la Seconde Guerre mondiale. Dans la crise systémique actuelle, cette théorie est plus que jamais d'actualité.»

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UNE PENSÉE ACTUELLE MISE EN DÉBAT

L'Humanité, en partenariat avec tous les acteurs associés du comité « Marx 2018 », organisera une journée de rencontres et de débats ouverte à tous (attention, préinscription obligatoire !) autour de l'oeuvre de Marx et ses résonances contemporaines, ponctuée de lectures et de moments artistiques et théâtraux (l'Humanité du 16 janvier dernier). Plus d'une trentaine de chercheurs, militants associatifs, politiques et syndicaux, de nombreux auteurs et les éditeurs se retrouveront le samedi 17 février prochain à la Bellevilloise, à Paris, de 9 heures à 22 heures. Sur l'Humanité.fr, inscrivez-vous et retrouvez le programme complet.

 

LE CAPITAL, «VAMPIRE» CAUSEUR DE CRISES ET DE «DEVALORISATION» (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 - PIERRE CHAILLAN)
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6 février 2018 2 06 /02 /février /2018 17:30
IMPASSES DU CAPITALISME : UNE GRANDE BANQUE DONNE RAISON A MARX (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – SEBASTIEN CREPEL)
UNE NOTE DE NATIXIS EXPLIQUE LA SPÉCULATION, LES INÉGALITÉS DE REVENUS, LES CRISES FINANCIÈRES À VENIR...
Si les capitalistes utilisent la spéculation et réduisent les salaires, c'est, explique l'économiste de la banque Natixis Patrick Artus, pour contrer la baisse tendancielle du taux de profit décrite par Marx. Au risque de déstabiliser l'économie tout entière et de la faire basculer dans la crise.

 

Personne ne s’attendait à ce que l’offensive vienne de ce côté-là de la barricade. Encore moins du coeur même du capital fi nancier. « La dynamique du capitalisme est aujourd’hui bien celle qu’avait prévue Marx », donne pour titre à sa dernière note pour la banque Natixis l’économiste Patrick Artus. Graphiques à l’appui, celui-ci entend démontrer la réalité décrite par Marx de l’une des contradictions fondamentales du capitalisme et aussi l’un de ses moteurs, connue sous le nom de « baisse tendancielle du taux de profi t ». Une des « lois » du capitalisme dont l’existence est la plus contestée par les adversaires du marxisme, sans doute parce qu’elle explique pourquoi le capitalisme porte en lui sa propre crise. Si « les “capitalistes” utilisent les activités spéculatives » et réduisent les salaires jusqu’à la limite du possible, c’est, explique Patrick Artus, pour contrer « la baisse de la productivité du capital » qui menace leurs profits. Au risque de déstabiliser l’économie tout entière et de la faire basculer dans la crise.

 

 

«Marx avait raison» : l'avertissement d'un économiste libéral

 

 

La bonne santé des profits cacherait la faible efficacité du capital.

Ce n'est pas la première fois que l'économiste de la banque Natixis revendique la reprise des analyses de Marx, en estimant que les événements leur donnent raison. En 2010, Patrick Artus proposait une « lecture marxiste (mais conforme aux faits) » (sic) de la crise économique et financière : « Suraccumulation du capital (...) d'où baisse tendancielle du taux de profit ; réaction des entreprises (...) par la compression des salaires, (...) d'où sous-consommation», laquelle alimente à son tour la suraccumulation du capital. La boucle infernale était bouclée. Deux ans plus tard, l'analyste enfonçait le clou dans une autre note en évoquant une « crise de type marxiste ». Marx explique en effet dans le Livre III du Capital, publié après sa mort par son ami Friedrich Engels en 1894 grâce aux brouillons qu'il lui a laissés, qu'il « est de l'essence de la production capitaliste d'entraîner par son développement progressif une transformation du taux de la plus-value en des taux de profit de plus en plus petits ». Comme « l'importance du travail vivant (c'est-à-dire le travail humain, ou "capital variable", qui est la seule source de plus-value ­ NDLR) diminue continuellement par rapport au travail matérialisé (le "capital constant", c'està-dire les outils, machines etc. ­ NDLR) », il en ressort que le taux de profit, qui mesure « le rapport entre la plus-value et le capital total », doit « diminuer progressivement ». Mais « cette baisse est tendancielle et non absolue », prévient Marx, les capitalistes faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour la contrecarrer.

 

 

C’est ce phénomène que décrit Patrick Artus dans sa dernière note datée de vendredi, en évoquant la « logique implacable » de cet te « dynamique du capitalisme». Selon lui, l’augmentation du rendement du capital entre 2010 et 2017 s'expliquerait non par une meilleure productivité du capital, mais par une « compression des salaires » pour sauvegarder et même maintenir à la hausse des profits qui, « toutes choses égales par ailleurs », auraient dû baisser. La raison à cela : la brutale dégradation constatée, au dire de l'économiste, de la productivité du capital entre 2009-2010 et 2017. Bref, la bonne santé des profits cacherait la faible efficacité du capital, qui se rattraperait « en déformant le partage des revenus au détriment des salariés » grâce à la « baisse du pouvoir de négociation » de ces derniers soumis à la pression du chômage, et à « la flexibilité accrue du marché du travail ». Selon Patrick Artus, les salaires dans l'OCDE auraient ainsi progressé beaucoup moins vite que la productivité des travailleurs, ces quinze dernières années (les salaires auraient perdu 10 % à productivité constante). On entrevoit au passage clairement ­ même si l'économiste de Natixis n'en dit mot ­ le véritable objectif des ordonnances Macron, qui se donnent justement pour mission de « flexibiliser » le travail et de baisser le pouvoir de négociation des salariés en affaiblissant le rôle des branches, où les syndicats pèsent le plus lourd.

Or, note encore l'économiste, cette politique a sa « limite, qui est l'impossibilité de réduire les salaires en dessous d'un certain niveau ». Celui du « salaire de subsistance », matérialisé par les minima salariaux, nouvellement créés comme en Allemagne, ou en augmentation, même si cette dernière est toute relative, à bien regarder les chiffres fournis par Patrick Artus : ainsi, le Smic stagne, voire a régressé légèrement en France si on le rapporte au salaire médian, tout comme en Espagne ou aux États-Unis, tandis que l'écart s'est resserré au Royaume-Uni et au Japon.

 

Quoi qu'il en soit, «quand cette déformation (du partage des revenus entre capital et travail ­ NDLR) atteint sa limite», le capital abat son autre carte: «L'utilisation d'activités spéculatives pour accroître (sa) rentabilité», écrit Patrick Artus. À l'instar des «rachats d'actions par les entreprises qui font monter les cours boursiers», ou de «la spéculation immobilière», mais plus généralement des «achats de toutes sortes d'actifs spéculatifs » : matières précieuses, bitcoin, actions dans les sociétés des nouvelles technologies, LBO (ces achats à effet de levier, qui consistent à acquérir une entreprise à crédit qu'on rembourse en dépeçant ses actifs). «Cette dynamique aboutit nécessairement d'une part à la hausse des inégalités de revenu, d'autre part à des crises financières», conclut l'économiste.

 

FAIRE RÉFLÉCHIR PATRONAT ET DIRIGEANTS

Bien sûr, l'avertissement n'a pas transformé l'analyste financier de Natixis en révolution na ire, nuance l'économiste marxiste et communiste Denis Durand. « On peut partager ses prémisses, moins souvent ses recommandations», commente le responsable de la revue Économie et politique, qui décrit un expert coutumier de ces «provocations » qui ont en fait vocation à faire réfléchir patronat et dirigeants sur la «pédagogie» de leurs réformes et leur «acceptabilité » par les salariés. « S'il part de phénomènes existants, Patrick Artus n'explique pas réellement les causes du recul de la productivité du capital. S'il était vraiment marxiste, il verrait que cela est lié à un type de croissance financière, poursuit Denis Durand. Ce n'est donc pas seulement l'affaire de répartition des richesses, mais celle d'un type de production qui affaiblit la position des salariés. C'est cela qu'il faut changer, en imposant d'autres critères de gestion dans les entreprises que ceux de la finance.

 

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EN 2015, PATRICK ARTUS PROPOSAIT UN PROGRAMME DE « GRANDE COALITION EN FRANCE », POUR RASSEMBLER « LE CENTRE DROIT » ET LES « SOCIAUX-DÉMOCRATES ».

 

IMPASSES DU CAPITALISME : UNE GRANDE BANQUE DONNE RAISON A MARX (L’HUMANITE – MARDI 6 FEVRIER 2018 – SEBASTIEN CREPEL)
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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 16:11

SDF à Paris : "Propos indignes d'une élite déconnectée" (Ian Brossat - PCF)

 

Le député En Marche du 8e arrondissement de Paris, Sylvain Maillard, vient de déclarer sur RFI que « pour l’immense majorité des SDF qui dorment dans la rue, c’est leur choix ».

Ces propos indignes font suite à la déclaration de Christophe Castaner, numéro un d’En Marche, qui avait affirmé en décembre que des SDF « refusaient d’être logés ».

 

Avec ces propos, le député Sylvain Maillard et Christophe Castaner font honte à la représentation nationale. Ils incarnent une élite déconnectée qui s’intéresse plus à l’ISF qu’aux SDF. Après le droit à la déconnexion, il faudrait leur imposer le devoir de connexion au réel. Loin de constituer un simple dérapage verbal, leurs déclarations confirment une vision idéologique de la société selon laquelle les victimes du système économique sont responsables de leur situation.

 

Une semaine après la publication du rapport de la Fondation Abbé Pierre selon lequel 143 000 personnes sont sans-abri aujourd’hui, et alors même que le plan Grand Froid vient d’être déclenché ce lundi en Île-de-France, ces propos montrent une fois de plus la totale déconnexion des députés En Marche, qui méconnaissent la vie quotidienne des gens et ici des personnes sans-abri.

 

Monsieur Maillard, s’il prenait la peine d’écouter les hommes et les femmes sans-abri et les associations avec empathie plutôt qu’avec arrogance, découvrirait une toute autre réalité. Un divorce, un licenciement, un accident de la vie suffisent aujourd’hui à fragiliser la situation de logement d’une famille, qui peut se retrouver à la rue, et devoir dormir dans une voiture ou solliciter l’aide d’amis.

 

Face à l’explosion du nombre de sans-abris (plus 50% en dix ans), le Parti Communiste Français propose d’inscrire dans la loi l’obligation pour les communes en zone tendues de parvenir à 3 places d’hébergement pour 1000 habitants, contre 1 actuellement.

 

Ian Brossat, Responsable de la commission logement au PCF,

Ian Brossat

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