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25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 19:02

Avril 1915 – avril 2018 : n’oublions pas le génocide arménien

Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, capitale de l'empire ottoman, 2345 Arméniens appartenant à l'élite intellectuelle sont arrêtés et exécutés sur ordre du gouvernement. Le ministre de l'intérieur Talaat Pacha envoie un télégramme à la direction du parti des Jeunes Turcs à Alep : «  Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici » .

C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire entre 1,2 et 1,5 millions de victimes - massacres, déportations, famines - soit les 2/3 de la population arménienne de l'empire turc. Il va aussi conduire les survivants sur le chemin de l'exil. En même temps que les Arméniens, ce sont toutes les autres communautés chrétiennes qui ont été également exterminées dans la région frontalière qui se trouve aujourd'hui à cheval sur la Turquie et l' Iran : 500.000 à 750.000  Assyriens - soit 70  % de la population de l'époque - environ 350  000 Grecs pontiques .

Comme le feront les nazis, le gouvernement ottoman s'emploie systématiquement à éliminer toute preuve du génocide : les photographies des convois de déportés sont interdites; les missionnaires sont empêchés d'apporter nourriture, eau, vêtements aux rescapés; la censure officielle interdit aux médias de faire mention des massacres.

Ce génocide avait eu des précédents: entre 1894 et 1896, comme les Arméniens réclament des réformes et une modernisation des institutions, le sultan en fait massacrer 200.000 à 250.000. Un million d'Arméniens sont dépouillés de leurs biens et quelques milliers convertis de force. Des centaines d'églises sont incendiées ou transformées en mosquées... L'espace d'un seul mois - juin 1896 - dans la région de Van, au cœur de l'Arménie historique, pas moins de 350 villages sont rayés de la carte.

Après le crime, vient le temps de sa négation : la République turque refuse de reconnaître l'existence du génocide arménien et qualifie les événements de 1915-1916 de « Sözde Ermeni Soykırımı » (« prétendu génocide arménien »). Parler du génocide est passible de peines de prison.

Aujourd'hui, le génocide arménien n'est reconnu que par 21 pays,  dont la France depuis 2012.

Pour le MRAP, l’apologie ou la négation du crime est intolérable en ce qu’elle prolonge et perpétue le crime lui-même. Il est nécessaire de mettre fin au négationnisme, quel qu’il soit, car il laisse ouvert le champ à d’autres crimes contre l’Humanité. Il est d’autant plus nécessaire de rappeler ce crime qu’aujourd’hui, Erdogan menace le Rojava (Kurdistan de Syrie) de purification ethnique et se rend coupable de crimes de guerre, voir de crimes contre l’humanité à l’encontre la population kurde de Turquie.

Paris, le 25 avril 2018

-- 
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
43 Boulevard Magenta - 75010 Paris
01.53.38.99.82
 
Lire aussi: 
Avril 2015 - Avril 2018: n'oublions pas le génocide arménien (MRAP, 25 avril 2018)
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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 19:23

Julien Attal, secrétaire de section PCF de Saint-Denis, 24 avril: 

Ce matin sur Inter...

Grand moment de radio quand Alexis Corbière réussi en 2mn chrono à être, ignorant, lâche, politicard vicieux, beauf et ridicule... oui en même temps et en quelques dizaines de secondes à peine. Bravo génie !

Corbière répond à un auditeur de Saint-Ouen, qui en veut à la Gauche, "communistes, Front de Gauche, parti de gauche, parfois socialistes" d'importer le "conflit Israélo-palestinien" en France et de dediaboliser Israël le tout à des fins electoralistes.

Corbières met dos à dos "ses amis qui parfois soutiennent Israël à tout prix" et les soutiens du peuple Palestinien. Au journaliste qui le relance il dit que "ce que dit l'auditeur" c'est que "Le parti communiste" utilise ce conflit pour des motivations politiciennes, "je ne suis pas dans ce parti, c'est possible effectivement" avant de rassurer, il a été élu en parlant égalité et service public il n'a jamais rien dit de ce conflit.

Pas un mot sur cette guerre menée contre un peuple, pas un mot pour les morts de Gaza, pas un mot du droit international violé quotidiennement...

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23 avril 2018 1 23 /04 /avril /2018 10:55

Face à Macron, nous sommes de toutes les mobilisations

Les mobilisations et les colères sociales s'étendent dans le pays contre les politiques d'austérité et d'injustice du gouvernement Macron, contre son arrogance et son autoritarisme. Les communistes sont de toutes ces mobilisations, dans le droit fil des votes de nos parlementaires à l'Assemblée nationale et au Sénat contre les lois et les budgets qui provoquent aujourd'hui tant de rejet. La journée d'action interprofessionnelle du 19 avril a marqué une nouvelle étape de l'extension de ces luttes. Des centaines de milliers de femmes et d'hommes participent désormais aux grèves et à de multiples actions pour leurs revendications, pour l'avenir des service publics, pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, pour défendre leurs emplois, leur pouvoir d'achat, le droit aux études, pour  stopper les logiques libérales et conquérir de nouveaux droits.

Dans ces mobilisations multiples, un climat nouveau est en train de grandir. Dans les AG, les manifestations, dans les entreprises et sur les marchés, les débats s’aiguisent et la recherche de convergences, de solutions plus justes pour le plus grand nombre et d'idées alternatives aux logiques  de la finance capitaliste est mise en débat. Le mouvement peut et doit encore beaucoup grandir pour faire reculer le pouvoir Macron. Celui-ci ne s’y trompe pas en utilisant la force. Procédé connu, que nous condamnons fermement pour faire casser les mouvements en cours. C'est donc le moment d'intensifier nos actions, de populariser arguments et solutions nouvelles, d'unifier ces luttes car toutes se heurtent aux mêmes logiques d'austérité et de déréglementation sociale.

Emmanuel Macron et ses ministres trustent les médias, qui relaient quotidiennement les arguments du pouvoir. La bataille d'idées fait rage. Nous invitons les communistes, aux côtés des syndicalistes, à riposter pied à pied en portant des propositions alternatives pour financer les services publics, l'emploi, le pouvoir d'achat, les universités et l'éducation, et pour en finir avec les privilèges accordés à la finance, aux actionnaires, aux grandes fortunes. Dans cette bataille d'idées, les communistes  peuvent largement diffuser l'Humanité, l'Humanité Dimanche, la presse régionale progressiste, comme La Marseillaise, l’Echo. Ils peuvent également relayer, via les réseaux sociaux, toutes les luttes en cours, toutes les propositions et les argumentaires alternatifs développés par celles et ceux qui sont en lutte, et notamment les  vidéos argumentaires, les cahiers d'acteurs émanant du PCF, de ses parlementaires et élus·e·s. Nous pouvons inonder la toile si chacune et chacun les partage. Au-delà des réseaux sociaux, nous appelons à multiplier les réunions publiques et points de rencontre pour mettre en débat les propositions alternatives à la politique de Macron, afin que le pays s'empare de cette idée : "oui, d'autres choix sont possibles". 

Nous appelons l'ensemble des communistes à initier et à investir partout où ils vivent, où ils travaillent, les mobilisations, et à participer à tous les rassemblements, débats, manifestations, du local au national.

Dans tout le pays, préparons désormais un très grand 1er mai 2018 de mobilisations et de convergences qui aura une couleur particulière cette année. La vente militante du muguet par les communistes doit être ce jour là l'occasion d'un débat à grande échelle dans tout le pays.

Nous appelons les communistes à être présents et actifs, avec leurs propositions, dans tous les rendez-vous d'ores et déjà annoncés et dans ceux qui le seront dans les jours à venir, pour faire d'avril, mai et juin trois mois de luttes généralisées dans le pays : aux côtés des cheminot.e.s et des électriciens et gaziers, dans chacune de leurs journées de grève ; le 25 avril aux manifestations des chômeuses et chômeurs ; au meeting unitaire de la gauche et des écologistes du lundi 30 avril, Place de la République à Paris, et dans les initiatives unitaires de la gauche dans le pays ; le 3 mai avec les enseignant.e.s et les lycéen.ne.s contre la sélection ; le 5 mai à la manifestation « pot-au-feu : la fête à Macron » ; le 22 mai avec les fonctionnaires et les hospitaliers; le 9 juin pour la  « Marche sur l’Élysée » des « oublié.e.s de la République » ; le 14 juin avec les retraité.e.s ; le 23 juin à l' initiative nationale à l'appel de la Convergence des services publics et à toutes les autres initiatives qui continuent de se construire.

Le Parti communiste fera tout, au cœur de ces mois de luttes, pour que la convergence professionnelle, syndicale et des forces de gauche se renforce. Il agira pour qu'une date nationale de mobilisation réunissant l'ensemble de ces forces permette au pays de montrer son unité et sa force face au mépris du pouvoir. Il travaillera à la construction d'une plate-forme de convergence commune au maximum de ces forces.

Au service de cette dynamique, nous mettons sur la table la proposition d'une votation citoyenne nationale sur l'avenir du service public ferroviaire et de tous les services publics dont l'organisation serait à co-construire avec toutes les organisations, les citoyen.ne.s, les élu·e·s locaux qui le souhaitent.

Nous appelons à organiser la solidarité concrète avec les grévistes, mais aussi avec toutes celles et ceux qui souffrent et ont besoin de protection.

Nous proposons également d'organiser dans tout le pays des chaînes humaines pour protéger nos biens communs que sont les services publics et les emplois menacés dans les entreprises en lutte.

 

Le Comité exécutif national du Parti communiste français


Paris, le 22 avril 2018

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23 avril 2018 1 23 /04 /avril /2018 10:51
Des enfants seront détenus dans des centres de rétention pendant 90 jours
Des enfants seront détenus dans des centres de rétention pendant 90 jours

lundi 23 avril 2018

L’Assemblée a adopté le projet de loi pour une"immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie". 228 députés ont voté pour, 139 députés ont voté contre et 24 se sont abstenus. (Voir l’analyse du scrutin)

Pour Elsa Faucillon, députée communiste

Elle affaiblit le droit d’asile.
Elle affaiblit les droits et garanties des étrangers.

Elle finira pas affaiblir les droits des autres.

C’est une loi pour ceux qui font de la peur de l’autre un curseur politique, et de l’étranger un bouc émissaire d’une colère légitime contre les politiques d’austérité.

Elle fait la concurrence des misères.

Ces 7 jours ont offert une tribune incroyable aux idées de la haine, pendant que certains, dans les Alpes, faisaient une honte totale à notre pays en milice d’extrême-droite.

On nous a parlé d’appel d’air, de dissuasion au départ pour ceux qui fuient. Qui peut encore croire à ces mythes. On nous a parlé aussi de "submersion", terme favori de l’extrême-droite, pour doubler l’enfermement d’hommes, de femmes et d’enfants
Ce texte ne fortifie pas la justice, il justifie la force. Il affaiblit le pays des Droits de l’Homme.

Je pense à toutes celles et tous ceux qui se sont battus contre cette loi, et à ceux qui la subiront. La suite sera compliquée pour eux. Nous nous y sommes opposés. Nous regardons cette loi avec une rage froide, mais assurément déterminée pour la suite.

Difficile de ne pas être émus quand on connaît les conséquences insupportables d’une loi votée sous nos yeux : l’article 16 du projet de loi Asile et immigration qui a été voté, permettra que l’on enferme hommes, femmes et enfants jusqu’à 90 jours dans des centres de rétention. Un traumatisme, indigne de nos valeurs, des Droits humains, et condamné par l’ensemble des associations qui au quotidien font vivre la solidarité et l’humanité concrète.

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 12:21
Lucienne Nayet (photo Le Télégramme)

Lucienne Nayet (photo Le Télégramme)

Section du Pays de Morlaix

 

Communiqué de Presse

du jeudi 12 avril 2018

 

Solidarité avec Lucienne Nayet

           

La section du Pays de Morlaix, par la voie de ses co-présidents, adresse ce jour un courrier au Procureur de la République de Brest reprenant les termes du communiqué national de la Ligue des Droits de l’Homme :

 

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a pris connaissance des propos odieux dont Lucienne Nayet, présidente du Réseau des musées de la Résistance nationale, fille de déportée et enfant cachée, est victime sur le site de propagande « Démocratieparticipative.biz », basé aux États-Unis, et se revendiquant de la protection de l’article 1 de la Constitution américaine sur la liberté d’expression.

C’est à la suite d’une intervention auprès de collégiens concernant l’histoire de son « enfance cachée », pendant la Seconde Guerre mondiale, et la persécution menée par les nazis et le régime de Vichy en France, dont elle et sa famille ont été victimes que ce site a détourné un article relatant cette rencontre. L’étoile jaune placardée sur sa photo et les termes utilisés, « salle youpine », entre autres, s’inscrivent dans une stratégie visant à donner le plus large écho possible à des discours de haine et de violence.

La LDH suivra avec attention les suites des plaintes déposées par Lucienne Nayet. Elle demande la fermeture de ce site raciste et à ce que ses rédacteurs, hébergeurs et financeurs soient poursuivis. 

La Ligue des droits de l’Homme assure à Lucienne Nayet sa totale solidarité

 

            La section LDH du Pays de Morlaix demande au Procureur de la République de donner rapidement une suite judiciaire à la plainte déposée par Lucienne Nayet et rappelle, que dans une précédente affaire du même ordre dans laquelle deux de ses adhérents étaient victimes, il avait fallu attendre trois ans pour que l’auteur des diffamations soit jugé et condamné par le Tribunal de Grande instance de Quimper en 2017.

Les signataires réclament que l’aboutissement de la procédure intervienne cette fois dans des délais plus courts respectueux de sa dignité de citoyenne engagée dans la lutte contre toutes les discriminations et mette fin au plus vite aux agissements du site d’extrême-droite « démocratieparticipative.biz ».

Ils assurent Lucienne Nayet, infatigable militante contre toutes les discriminations, de la solidarité de la Ligue des Droits de l’Homme et de leur vigilance attentive à ses côtés pour la défense de sa dignité.

 

Jacques Normand,

Philippe Conan,

Marie Anne Poder,

Co-Présidents

de la section de la Ligue des Droits de l’Homme

du Pays de Morlaix

Attaques antisémites du site neo-naziDémocratieparticipative.biz: Communiqué de presse de la Ligue des Droits de l'Homme du pays de Morlaix: solidarité avec Lucienne Nayet
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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 07:29
Loi Asile et Immigration: FN et En marche main dans la main à l'Assemblée Nationale (Regards, 20 avril 2018)

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Front national et la République En Marche ont voté ensemble pour l’article 5 de la loi Asile et Immigrationqui prévoit de réduire à 90 jours le délai dont dispose un étranger pour déposer une demande d’asile devant l’OFPRA - contre 120 jours auparavant. Analyse en profondeur d’une convergence loin d’être anodine.

 

Il y a maintenant un an, à l’issue du premier tour des élections présidentielles, les électeurs français étaient amenés à choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. On s’en souvient : au soir de ce premier tour, Jean-Luc Mélenchon appela à faire barrage à Marine Le Pen mais se refusa, pour autant, à donner une consigne de vote et par conséquent à se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron.

Sans doute le discours de Jean-Luc Mélenchon et des représentants de la France Insoumise ne fut pas, ce soir là, toujours heureux. Précisément, il avait parfois le goût de l’amertume là où il aurait pu, et sans doute du, être l’occasion de célébrer un score historique ; de faire valoir une reconquête historique de l’électorat populaire et de la jeunesse, là où le FN pouvait croire s’être durablement enraciné ; enfin, d’en appeler à d’autres victoires.

Alexis Corbière l’a d’ailleurs reconnu depuis.

 Reste que le mot d’ordre de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise (« pas une voix pour le Front National ») allait, durant les quinze jours qui ont séparé le premier tour du second, focaliser et rallier toutes les attaques. Et notamment celles, répétées, d’Emmanuel Macron, au point que l’on était amené à se demander si ce dernier faisait, dans cet entre-deux tours, campagne contre Marine Le Pen ou contre Jean-Luc Mélenchon.

On s’interrogeait alors : savait-il, cet homme qui n’était encore que candidat, qu’il y avait encore un second tour ? Et qu’il devait, par conséquent, travailler à rassembler plutôt qu’à diviser — puisqu’enfin c’est, selon la logique de l’élection, la responsabilité politique qui incombe au candidat arrivé en tête au premier tour ? Emmanuel Macron n’offrit pourtant ni gages sur sa réforme du droit du travail ni — en dépit de l’hapax d’un soutien à la politique migratoire d’Angela Merkel — de véritables garanties sur la politique migratoire. 


Présidentielles 2017 : la farce d’un entre-deux-tours anti-raciste

Restaient deux choix possibles. S’abstenir pour ne pas ratifier une politique qui, depuis des décennies, avait, notamment au sein des classes populaires, favorisé sinon produit l’ascension du Front National. Ou, pour ceux qui hésitaient encore à voter Emmanuel Macron, constater, en raison des déclarations irresponsables de ce dernier, qu’il allait falloir être responsable et rassembleur pour deux — et donc voter Macron contre lui-même, et bien malgré soi.

On sait, depuis, que seule une infime fraction de l’électorat de la France Insoumise a fait un choix contraire : seuls 7 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont apportés leurs suffrages à la candidate du Front national et, tant sur les questions de l’immigration, de l’autorité, que sur celles du travail, ces électorats divergeaient spectaculairement. 

Pourtant, durant les quinze jours qui séparèrent le 23 avril du 7 mai 2017, on vit fleurir, sur les réseaux sociaux comme dans les grands médias, des déclarations anti-racistes péremptoires.

Des anti-racistes du dimanche soir, qu’on n’avait jamais vu, sous le mandat de François Hollande ou de Nicolas Sarkozy, participer à une manifestation contre les violences ou les vexations policières dont est quotidiennement victime la jeunesse racisée de ce pays, se joindre à une action contre les expulsions des réfugiés, ou simplement protester contre la politique migratoire, injuriaient les électeurs de la France Insoumise et ses représentants, quand ils ne le soupçonnaient pas d’antisémitisme. France Insoumise/Front National, même combat !



Quelques semaines plus tard, toutefois, les incidents se multipliaient déjà, alors que Gérard Collomb était en poste au ministère de l’Intérieur, et que la gauche socialiste, ralliée à la République En Marche, retrouvait ses vieux démons. Dès le 15 juin, 300 organisations condamnaient le nouveau gouvernement, et appelaient à un changement radical de sa politique migratoire. Moins d’un mois après le deuxième tour de l’élection présidentielle qui demandait à tous de faire barrage aux fascistes de tous bords, le festival afroféministe européen Nyansapo Festrisquait d’être annulé par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Enfin,Emmanuel Macron plaisantait allègrement, à Mayotte, sur les « kwassas kwassas », et s’inquiétait, au mépris de la mort de migrants, de ce qu’on puisse y « amener du Comorien ».

En Marche et le Front National main dans la main à l’Assemblée nationale

Que n’aurait-ton dit, pourtant, si Nicolas Sarkozy s’était abandonné à ce genre de détestable petite blague, digne de Le Pen-père ? On eût dit, bien sûr, qu’il chassait sur les terres du Front National. Mais non, la gauche morale qui, quelques semaines plus tôt, faisait profession d’anti-racisme, faisait silence sur la politique et les discours d’un président qui ne devait néanmoins son élection, au second tour, qu’à toutes celles et ceux qui avaient décidé, en responsabilité politique, de ne pas voter, en dépit de leur dégoût pour tout ce qu’incarnait Emmanuel Macron, en faveur de Marine Le Pen.



La République En Marche vient pourtant, cette nuit, avec l’ensemble des députés du Front National, de voter, à l’Assemblée Nationale, le cinquième article du « projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », proposé, au nom du gouvernement, par Gérard Collomb. Ce dernier « rassemble les dispositions relatives à la procédure d’examen des demandes d’asile », qui « participent de l’objectif de maîtrise des délais d’instruction et de dissuasion des demandes pouvant apparaître comme étrangères à un besoin de protection ». Il réduit notamment « de cent-vingt à quatre-vingt-dix jours le délai courant à compter de l’entrée sur le territoire » au-delà duquel le dépôt d’une demande d’asile peut entraîner, à la demande de l’autorité administrative, l’examen de celle-ci« selon une procédure accélérée ».

Autrement dit, il s’agit rien moins que de réduire, une fois de plus, les droits, pourtant sacrés depuis la Révolution Française, des réfugiés. Et de contourner le devoir d’hospitalité — quand celui-ci n’est pas tout simplement, si l’on ose dire, constitué en délit d’hospitalité et solidarité, comme Emmanuel Macron l’a « assumé », c’est son mot, dimanche soir devant les caméras de BFMTV et de Médiapart.



Le philosophe Jacques Derrida, en 1996, déclarait, alors que le vote de dispositions analogues venait d’avoir lieu sous une autre majorité : « en ce monument sacré de la représentation nationale que devrait être un Parlement, une majorité de représentants, des députés en l’occurrence, viennent de donner (hier, avant-hier) le spectacle à la fois consternant et inquiétant d’une démagogie xénophobe, répressive, électoraliste, s’inventant des boucs émissaires pour s’exonérer d’une politique catastrophique et d’une impuissance flagrante, pressée de voler des voix imaginaires à Le Pen ». Il parlait de « tournant », de retour, en vérité, à des dispositions qui préparaient, comme en 1938, « une aggravation du dispositif législatif dans une atmosphère de veille de guerre ».

Cacher une politique d’extrême droite derrière des déclarations humanistes



Si l’on doit, aujourd’hui, constater une aggravation, c’est que le gouvernement, sous la présidence d’Emmanuel Macron, ne multiplie pas seulement les exactions et les dispositions répressives à l’égard des réfugiés. Il ne cherche pas même à récupérer les voix du Front National. Celles-ci lui sont désormais acquises et volent au secours de sa politique. Et désormais, les députés d’extrême-droite votent de concert avec la majorité à l’Assemblée Nationale.

Dans ces conditions, comment croire encore aux déclarations d’humanisme, de bienveillance d’Emmanuel Macron et de ses soutiens ? Comment ne pas voir que cette posture, toute morale, est parfaitement homogène, dans les faits, à la politique du Front National ? On s’en doutait déjà. Mais désormais, nous n’avons donc que faire des intimidations et des leçons en anti-racisme moral qui, durant l’entre-deux-tours, ont déferlé sur les militants politiques de l’anti-racisme. On se demande, d’ailleurs, où sont passées toutes ces voix de "gauche", "progressistes", "humanistes", qui parlaient si haut et si fort.

 D’autant, on le sait depuis, que les politiques répressives favorisent, en France et en Europe, un business des expulsions. Comme elles tendent à encourager, de fait, la corruption des Etats européens par les pires des organisations mafieuses (en l’espèce la Ndrangheta, la mafia calabraise, qui, en Italie, organise avec la complicité des autorités le passage des migrants : contrairement à ce qu’affirmait Emmanuel Macron dans le discours de Ouagoudougou, des européens tirent donc bien profit de ce commerce sordide).

La politique migratoire d’Emmanuel Macron n’est donc pas seulement indigne ; elle n’attente pas seulement à la dignité politique d’hommes et de femmes ; elle est, du point de vue de l’état de droit, de son intégrité et de son indépendance vis-à-vis des forces de l’argent, que celles-ci soient licites ou illicites, irresponsable et inefficace. Et l’on est donc tenté de pasticher la lapidaire formule de Marx Horkheimer : au sujet de l’antiracisme, que ceux qui ne veulent pas parler de capitalisme se taisent.

Lire aussi: 

Immigration et droits d’asile : les députés communistes sont vigoureusement opposés à ce texte (19 avril 2018)

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 07:20
Communistes et cégétistes: des terroristes, des preneurs d'otage, des privilégiés: C'est Clerc comme de l'eau de roche. Quand le Télégramme marche dans les pas du Figaro et de Valeurs actuelles

La bêtise de Christine Clerc n'est pas insondable, elle est limpide, elle saute aux yeux. 

Clerc comme de l'eau de roche...  

Dans son petit monde permanenté, de mamies à toutou, un spectre hante les beaux quartiers: le rouge, le syndicaliste furibard, le communiste au couteau entre les dents. 

Tous les samedi, Madame Clerc, ancienne de "L'express", du "Point", de "Elle"', de "Valeurs actuelles", qui a fait sa scolarité chez les Dominicaines du Havre avant de faire Sciences Po, nous fait la messe. 

Non, ma fille, tu n'épouseras pas un communiste: ils puent, ils sont dangereux, malpolis, et ils troublent le sommeil des bourgeois. 

Oh, rassurez-vous, elle n'est pas seule au "Télégramme de Brest", qui retrouve dans ses pages nationales les belles couleurs pétainistes qu'il avait aux temps de l'occupation, à qualifier les rouges de terroristes, de preneurs d'otage, d'empêcheurs de "Travail, famille, patrie" en rond: Hubert Coudurier et Henry Lauret, Anna Cabana font le job, avec avec peut-être moins de délicieuse bonne conscience de bourgeoise versaillaise envoyant les pétroleuses au bagne ou au poteau que mamie Clerc, qui a 76 ans pourrait raccrocher avec l'analyse politique, ce ne serait pas une perte irréparable pour le journalisme. 

C'est vrai qu'il y a sans doute pire que "Le Télégramme de Brest" dans la presse régionale.

Il y a plus indigent, plus décalqué des dépêches AFP, plus propre à alimenter le vote FN.  

Ce journal a encore un traitement sérieux de l'actualité locale, l'actualité régionale étant malheureusement sous la coupe des lobbies du patronat et de la FNSEA, de l'institut de Locarn et des petits amis d'Hubert Coudurier: un journal où l'on laisse à un des banquiers les mieux payés de France, Jean-Pierre Denis, le patron du Crédit Mutuel Arkéa (1,6 millions d'euros par an), le soin, non seulement de rédiger les pages économiques sur la crise au Crédit Mutuel, en empêchant que s'exprime toute voix divergente, mais aussi celui de commenter en mode hagiographique le discours de Macron sur le lien abîmé entre l'Eglise et l'Etat.

Nous avons envoyé deux rappels pour un droit de réponse au brûlot de Thierry Wolton et Christine Clerc associant dans un lien de filiation les deux figures du mal absolu de l'éditorialiste et de l'essayiste révisionniste* de droite, Thierry Wolton: le communisme et l'islamisme.  

Voir le Chiffon Rouge, car vous n'aurez pas pu lire cette tribune en forme de droit de réponse dans le "Télégramme".

Ils calomnient, ils insultent, ils falsifient la vérité, mais il est hors de question de donner la parole à l'adversaire.   

Le communisme a fait le lit de l'islamisme - quand le Télégramme relaie l'hystérie anti-communiste de Monsieur Thierry Wolton (12 avril 2018)

Deux jours après, Christine Clerc récidive avec un édito au titre charmant "Dany, réveille-toi!". Christine Clerc crédite Daniel Cohn-Bendit, l'ancien gauchiste, d'une certaine continuité dans sa mutation libérale qui le pousse à soutenir aujourd'hui Emmanuel Macron, la haine des "crapules staliniennes". 

Je veux donner la parole à Christine, c'est savoureux, et le militant communiste apprend qu'il a décidément beaucoup d'amis, tous ceux qui résistent aux politiques capitalistes, de dérégulation:

"Seulement, on l'a oublié: tout autant qu'au pouvoir gaulliste, Dany s'attaquait à ce qu'il appelait les "crapules staliniennes". Celles-ci auraient-elles disparu? A la SNCF, où la CGT joue sa dernière carte (Ben voyons, le premier syndicat de France, le seul qui permet de tenir la dragée haute aux politiques de droite des gouvernements UMP, socialistes, macronistes, serait aux bords de l'agonie...), comme à Tolbiac où des militants veulent, par la violence, "se réapproprier la fac et les moyen,s de production de l'éducation", on dirait qu'elles cherchent à nouveau à imposer leur loi. On attend un nouveau Dany pour leur répliquer d'une voix forte".       

Un Dany du côté des patrons et des CRS, mais qui aurait 18 ans plutôt que l'âge de Christine Clerc. Une pop star étudiante de droite, en somme... Et bien, cherche bien Christine...

Aujourd'hui, 21 avril 2018, Christine aurait pu écrire sur le triste anniversaire des 16 ans de la première accession du FN au second tour des Présidentielles, 57 ans après la chute du régime de Vichy, qui coïncide avec une manifestation néo-nazie autorisée par l'Etat à Scrignac, un haut lieu de la Résistance (1943-1944). 

Mais notre grande prêcheuse des beaux quartiers a d'autres priorités. L'ennemi, cela reste la CGT et les communistes, auteurs de "dénis de démocratie", contrairement à Macron qui gouverne par ordonnances, muselle le Parlement, et élu par 17% des français au premier tour, impose une politique ultra-libérale rejetée par une majorité de la population. 

Où l'on apprend, c'est savoureux, que les cocos ont eu aussi leurs milliardaires, décidés à bloquer le pays contrairement à ceux, bien plus philanthropes, que fréquente Christine Clerc. 

"Avec 10% d'encartés à la SNCF et EDF" se vantait le "milliardaire communiste" Jean-Baptiste Doumeng, "je bloque le pays"! C'était dans les années Mitterrand, quand le président socialiste semblait pourtant avoir réussi son pari: "Plumer la volaille communiste". Un tel cynisme semble se perpétuer au terme de la première année de Macron". 

Le cynisme de Mitterrand, le cynisme de Macron? Pensez-vous, non ! Le cynisme des grévistes, des gens qui font exprès de perdre leurs journées de salaire ou d'études pour troubler les nuits de notre bon président des riches. 

"... des minorités prétendent, à la SNCF et dans les universités, comme à la Zad de Nantes, imposer leur loi. Engagée dans un ultime et féroce combat pour conserver son pouvoir (et son financement) dans ses bastions traditionnels, la CGT n'hésite pas à prendre en otage les usagers, dont beaucoup, travailleurs indépendants ou salariés des petites entreprises, sont loin de bénéficier des salaires et avantages sociaux des employés de la SNCF ou d'Air France".  

Tous les poncifs de la propagande patronale y sont: les grévistes de la CGT, des privilégiés, des fainéants qui empêchent les vrais travailleurs de bosser, des enragés qui prennent le pays en otage. 

C'est rigolo, en même temps que des plumitifs comme Christine Clerc prétendent effacer la lutte des classes, ils ont tellement de zèle pour chercher à déconsidérer les défenseurs de la classe ouvrière qu'ils ressuscitent malgré eux cette lutte des classes et en révèlent de manière éclatante la vigueur, et la haine profonde que les possédants ont des communistes, des syndicalistes, et de tous ceux qui résistent à la dictature du capital. 

"Comme en mai 1968, et bien que le rapport de force se soit inversé depuis au sein de la gauche, on assiste, en outre, à une surenchère entre les héritiers de l'ancienne puissance communiste-cégétiste et les gauchistes de Sud Rail ou les étudiants de Tolbiac, baptisés non plus "Les enragés" comme au temps de "Dany le rouge" (Daniel Cohn-Bendit) à Nanterre, mais "Les Bloqueurs". 

"La majorité silencieuse (tiens, les concepts du FN...) va t-elle comme un certain 30 mai 68 de manifestation gaulliste sur les Champs-Elysée protester que les élections présidentielle et législatives de 2017 ont fait d'elle une majorité incontestable? Ou bien, inquiète des conséquences de la mondialisation et de l'ouverture à la concurrence, va t-elle freiner Macron dans son élan réformateur?"

"Freiner Macron dans son élan réformateur?"...

Où l'on voit que les plus furieux partisans du pouvoir absolu de la bourgeoisie ont trouvé leur maître et serviteur. 

Ismaël Dupont 

 

* Dans "Le Grand recrutement" (1993), Thierry Wolton, dont le grand combat est la lutte contre le communisme, a fait de Jean Moulin un agent de l'URSS: Pierre Vidal-Naquet et François Bédarida ont démontré l'imposture révisionniste et idéologique de ce pseudo-historien.  

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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 07:18
étreint(s) - Mac Macron le liquidateur: Jean-Emmanuel Ducoin, journaliste et écrivain (L'Humanité, 19 avril 2018)

JEUDI 19 AVRIL 2018

 
Étreint(s)
 
Face à la terre brûlée de Mac Macron, façon table rase, un vertige nous étreint, à moins que ce ne soit une maudite intuition: si l’Antisocial gagne, sera-t-il trop tard?

Marécage. Tout homme, avant bilan, est homme du passé et déjà homme du passif. L’avantage de l’âge n’exonère pas l’état récapitulatif des pertes et profits, côté salut public et nobles causes ; nous avons même le droit d’anticiper la catastrophe à-venir. Continuant de miser – pour ce qui nous concerne – sur le renouveau d’une République sociale à la française, nous voyons prendre ses aises, à marche forcée et sans complexe, une démocratie à l’anglo-saxonne, la relation client remplaçant un à un les services publics. L’ancienne «embêteuse du monde» qu’était la France (formule de Régis Debray dans un livre à paraître début mai, à suivre…), cette fille aînée de la Révolution, rétive à l’alignement, s’enlise désormais dans le marécage de l’Euroland, capitales Berlin, Strasbourg ou Bruxelles, et devient fer de lance des Gafa en leur déroulant le tapis rouge à Versailles, plus bel avatar ensoleillé de la monarchie républicaine. Le bloc-noteur s’égare-t-il? Pas tant que cela. Le monde de Mac Macron, qu’il pourrait nommer «le train du monde» à défaut de «nouveau monde», est là, sous nos yeux, en projets et en application effective. Il tourne le dos au Conseil national de la Résistance et renvoie nos humanités comme en dépôt, dans les tiroirs de bouquinistes avec d’inutiles cautions de papier. Qu’il est difficile de ne pas s’étonner d’en être là, d’assister sans y avoir prise – ou presque – au tapage nocturne des nouveaux managers, arraisonnés que nous sommes par le langage de la gestion comptable et financière, quand « l’entreprise France » se substitue progressivement à la France des Lumières, celle qui, par sa trace au moins, continue de nous pousser dans le dos en nous efforçant de ne pas renoncer. Allez, croyez-le, ces mots n’ont rien de romantique. Ils ne visent qu’à soupeser les risques, réveiller les consciences (les nôtres aussi d’ailleurs) et favoriser les initiatives, d’où qu’elles viennent en quelque sorte. Soyons honnêtes. Face à la terre brûlée de Mac Macron, façon table rase, un vertige nous étreint, à moins que ce ne soit une maudite intuition que nous ne pouvons taire: si l’Antisocial gagne, bref, s’il liquide tout du sol au plafond en moins de temps qu’il ne le faut pour en anticiper toutes les conséquences, sera-t-il trop tard? Mais vraiment trop tard cette fois? Qui peut répondre à cette question, sans peur et sans crainte de se tromper? 


Liquidateur. Curieuse ironie de l’histoire. Jetant un œil avancé sur le livre d’ex-Normal Ier, "les Leçons du pouvoir" (Stock), un trait fielleux nous a amusés: «L’ancien monde a un nom, cela s’appelle la démocratie. Avec des partis politiques, des syndicats, un Parlement et des élus, une presse.» Une autre manière de dire à Mac Macron que, en s’entourant de ministres technos ou trop soulagés d’être de l’ancien monde pour cachetonner, le nouveau prince-président a tué un certain type de débat politique. Non sans danger, rappelons-le. Si nous ne croyons pas à une «coagulation» rapide des luttes actuelles, aussi multiples soient-elles, et encore moins à une «convergence» (soyons réalistes), le «cause toujours» et le «manifestez toujours» ont leurs limites. Les cheminots tiennent le haut du pavé, dans une action de longue haleine inédite? Le Parlement poursuit son travail de sape et vote la contre-réforme du rail français, comme si de rien n’était. Avec Mac Macron, c’est simple: offensive globale, méthode autoritaire, projet non négociable. Au moins le procédé a-t-il eu pour effet de cimenter un front syndical que nous savons pourtant fragile comme du cristal. Près de quatre-vingts «réunions» avec les syndicats de la SNCF en deux mois! Résultats? Le gouvernement n’a aucune marge de manœuvre octroyée par l’Élysée: marche ou crève. Tel est la seule «négociation» possible. À ce point de «dialogue social», parlons plutôt de mépris absolu. Même les citoyens passifs l’ont compris. Ils savent même à quoi s’attendre dorénavant. La seule question est de savoir s’ils laisseront le liquidateur agir, sans réagir massivement, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre.

 
[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 20 avril 2018
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21 avril 2018 6 21 /04 /avril /2018 07:13
De José Fort: chiffrage des manifs: la vérité sur "Occurence"

De José Fort 
Chiffrage manifs : la vérité sur « Occurrence »

« Occurrence » travaille pour AG2R La Mondiale, Airbus, Alstom, Areva, AXA, BNP Paribas, Carrefour, CCI Paris-Ile-de-France, la Commission Européenne, Danone, GDF Suez, Gefco, Harmonie mutuelle, Macif, Mazars, Sanef, SFR, Vinci Concessions, … N’en jetez plus. Qui te donne les sous, je dirai qui tu es.

Le patron de cette entreprise, M. Assaël Adary a reconnu après la dernière manifestation parisienne que seuls les manifestants « passant la ligne d’arrivée » sont comptabilisés. Exit les gens sur les trottoirs, exit les gens e qui pour diverses raisons quittent les cortèges avant la fin.

Croyez-vous qu’on puisse faire confiance à une structure qui facture de grosses sommes aux entreprises et institutions citées plus haut connues pour leur détestation des grèves, des grévistes et des syndicats ?

A moins d’être crédule, croyez-vous qu’on peut faire confiance à un chiffrage frauduleux, à une entreprise pas très nette et à des journalistes peu regardants ?

Il plane sur cette opération comme un mauvais parfum de connivence entre médias et patronat

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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 20:12
Immigration et droits d’asile : les députés communistes sont vigoureusement opposés à ce texte

jeudi 19 avril 2018

Le projet de loi Asile et Immigration est discuté toute la semaine dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Vigoureusement opposés à ce texte, Les députés communistes défendront avec force le trait d’identité de la France et de son histoire.

Dans son intervention, Stéphane Peu n’a pas manqué de rappeler que l’exécutif lui-même « flatte les peurs et encourage les attitudes de repli », alors que « partout en Europe ces politiques d’apprentis sorciers ont renforcé l’extrême droite ».

Pour le député communiste, « l’asile est un droit fondamental qui obéit à des obligations liées à des conventions internationales auxquelles nous ne pouvons pas déroger. »

Par contre, « la gestion des flux migratoires est une autre affaire, qui dépend de la législation dont se dote chaque pays. Elle appartient donc à un tout autre registre et la confusion que vous introduisez ici est à nos yeux extrêmement dangereuse : elle incite une partie de nos concitoyens à se détourner d’une tradition d’accueil qui, en plus de constituer un droit fondamental, est un trait d’identité de notre pays et de son histoire et une obligation qui découle des traités que nous avons signés, à commencer par la convention de Genève. »

S. Peu souligne également l’important déséquilibre qui caractérise ce texte :

« réduction des droits et renforcement des dispositifs répressifs. Ce déséquilibre manifeste, brandi au nom de l’efficacité, ne trompe pas les acteurs de terrain et fait d’ailleurs l’unanimité contre lui. Les associations, les magistrats tout comme les avocats sont vent debout contre ce texte, de même que les agents d’administrations comme ceux de la Cour nationale du droit d’asile – la CNDA – ou de l’OFPRA, familiers du sujet, qui rejettent également les choix retenus par le Gouvernement . » Pour lui, on ne fait jamais de bonne loi contre l’avis de ceux chargés de la mettre en œuvre.

 Lire l’intervention de Stéphane Peu

Stephane Peu, député communiste

Stephane Peu, député communiste

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