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1 juillet 2020 3 01 /07 /juillet /2020 05:34
Plan de licenciement massif chez Air France, volonté de détruire sa filière Hop et le site de Morlaix: un désastre économique et social à empêcher!
⭕️ Plan de licenciement massif chez Air France ⭕️
➡️ Air France pourrait supprimer plus de 7500 postes d'ici fin 2022 dont 1.000 sur sa filière Hop.
Pour rappel, 7 milliards ont été prêté et le PDG, Ben Smith, a reçu un bonus de 800.000 €.
Dans le monde d’après, on continue à licencier avec l’argent public !
C’est inacceptable et il est urgent de légiférer pour conditionner les aides publiques à des critères d’emplois et environnementaux.
Fabien Gay, sénateur communiste
 
***
Après la douche froide de l’annonce de la fermeture de Hop ! Morlaix, les réactions indignées des élus locaux ne se sont pas fait attendre. Ils font front commun pour sauver les emplois sur le territoire.
Hop! Morlaix : Un discours et des actes
« Il faut maintenir des usines partout sur le territoire, ne pas concentrer celles-ci dans les métropoles les mieux desservies ». Les mots d’Emmanuel Macron prononcés lundi 29 juin, à l’Élysée, lors de la Convention citoyenne, sonnent faux à Morlaix, ce mardi. La direction d’Air France a, en effet, décidé de rayer purement et simplement de la carte son site nord-finistérien de Hop ! et de transférer une grande partie de ses activités vers le siège de la compagnie, à… Nantes, l’une des villes les plus attractives de France.
Air France sacrifie au passage 273 emplois dans un bassin morlaisien déjà sinistré, alors que le groupe vient de bénéficier du soutien de l’État à hauteur de sept milliards d’euros pour se relancer.
Après Nokia à Lannion, qui va réduire la moitié de ses effectifs, et en attendant la décision sur l’avenir d’Hutchinson à Saint-Brieuc, les villes moyennes bretonnes paient déjà un lourd tribut face aux grandes métropoles.
Enfin, le choix d’Air France, dont l’État est actionnaire, va creuser encore un peu plus le fossé entre l’est et l’ouest de la Bretagne. Où est la logique d’aménagement du territoire prônée par le président de la République ?

 

***

 
Il faut maintenir des usines partout sur le territoire, ne pas concentrer celles-ci dans les métropoles les mieux desservies ». Les mots d’Emmanuel Macron prononcés lundi 29 juin, à l’Élysée, lors de la Convention citoyenne, sonnent faux à Morlaix, ce mardi. La direction d’Air France a, en effet, décidé de rayer purement et simplement de la carte son site nord-finistérien de Hop ! et de transférer une grande partie de ses activités vers le siège de la compagnie, à… Nantes, l’une des villes les plus attractives de France.
Air France sacrifie au passage 273 emplois dans un bassin morlaisien déjà sinistré, alors que le groupe vient de bénéficier du soutien de l’État à hauteur de sept milliards d’euros pour se relancer.
Après Nokia à Lannion, qui va réduire la moitié de ses effectifs, et en attendant la décision sur l’avenir d’Hutchinson à Saint-Brieuc, les villes moyennes bretonnes paient déjà un lourd tribut face aux grandes métropoles.
Enfin, le choix d’Air France, dont l’État est actionnaire, va creuser encore un peu plus le fossé entre l’est et l’ouest de la Bretagne. Où est la logique d’aménagement du territoire prônée par le président de la République ?
 
 
Le Figaro, avec AFP- 30 juin 2020 
Air France pourrait supprimer plus de 7500 postes d'ici fin 2022

Le groupe compte supprimer 6560 postes au sein de la compagnie tricolore et plus de 1000 au sein de la compagnie régionale Hop!, selon des sources syndicales.

La réduction des effectifs d'Air France semblait inéluctable. Face à la crise sanitaire et à l'arrêt prolongé de ses activités, la compagnie compte effectivement supprimer plus de 7500 postes d'ici à la fin 2022. Dans le détail, il s'agit de 6560 postes (sur environ 41.000) au sein de la compagnie tricolore et plus de 1000 au sein de la compagnie régionale Hop!.

«Les besoins sont en forte baisse sur l'ensemble de la période en lien avec la chute d'activité et la nécessité d'accélérer la transformation de l'entreprise», explique la direction dans un document consulté par l'AFP en amont d'un comité économique et social central (CSEC) prévu vendredi chez Air France. Concernant les suppressions de postes chez Air France, ces informations ont été confirmées au Figaro, de source syndicale.

Les suppressions de postes, exprimées en CDI ETP (équivalents temps plein), passeront par des départs naturels non remplacés (environ 3500 sur 41.000 chez Air France) et par des départs volontaires pour l'essentiel, même si, de mêmes sources, des départs contraints ne sont pas exclus pour le personnel du réseau court-courrier. Hop!, qui compte actuellement quelque 2400 ETP de source syndicale, est particulièrement touchée.

Fermeture du site de Morlaix

Selon plusieurs sources, les sites de maintenance de Hop! à Morlaix et Lille sont menacés de fermeture, tout comme une base de personnel navigant Air France à Toulouse. «Concrètement, il ne restera plus aucune activité Hop ! à Morlaix d'ici trois ans», écrit Le Télégramme .

Chez Air France, les départs doivent passer par des ruptures conventionnelles collectives pour le personnel navigant, tandis qu'un plan de départs volontaires (PDV) est privilégié pour le personnel au sol. La direction souhaite ouvrir des négociations avec les syndicats du personnel au sol début juillet pour de premiers départs en début d'année 2021, le temps de réorganiser ces activités. Côté PNC (personnel navigant commercial) et pilotes en revanche, les premiers départs interviendront plus tôt. Pour cause, la suppression de certains équipages ne nécessite pas de réorganisation particulière, étant donné que la flotte de la compagnie diminue également.

«La baisse durable d'activité et le contexte économique liés à la crise du Covid-19 imposent d'accélérer la transformation d'Air France», affirme la direction d'Air France, en disant étudier «l'ensemble des outils permettant d'ajuster ses effectifs à la baisse d'activité, en privilégiant le volontariat et les mobilités».

 

Un choc sans précédent

Le choc lié à l'épidémie de Covid-19 a été sans précédent pour la compagnie française comme pour ses rivaux internationaux, qui ont enchaîné ces dernières semaines les annonces de coupes claires dans leurs effectifs: 22.000 chez le groupe allemand Lufthansa, 12.000 chez British Airways ou encore 10.000 pour l'américain Delta Air Lines.

L'État français, actionnaire d'Air France-KLM, a apporté un soutien financier de 7 milliards d'euros au groupe franco-néerlandais, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis et 3 milliards de prêt direct, en lui demandant d'améliorer sa rentabilité et son impact environnemental. En réponse, le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, a annoncé fin mai la réduction du réseau français de 40% d'ici à la fin 2021.

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26 juin 2020 5 26 /06 /juin /2020 11:56

PCF - Commission Economie Sociale et Solidaire

 

Ce texte est paru sur le site de Libération et sur médiapart (blog alicecoop. Cette tribune est co-signée par 22 personnes ( voir en fin de texte) dont Sylvie Mayer , Janine Guespin et Benoît Borrits qui participent aux travaux de la commission ESS du PCF, n’hésitez pas à faire part de vos réflexions, d’autres actions (confinées) vont suivre.

François Bernard

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La pandémie de Covid-19 a mis à l’arrêt de nombreuses entreprises ce qui laisse anticiper une récession significative. Gouvernements et institutions financières internationales n’ont plus qu’un mot d’ordre : sauver l’économie ! Mais de quelle économie parle-t-on ?

La politique d’Emmanuel Macron et des institutions financières internationales vise à sauver le capitalisme

Le gouvernement souhaite-t-il réellement aider les entreprises, qui vont rencontrer de grandes difficultés économiques au cours des mois prochains, ou veut-il simplement sauver le patrimoine des actionnaires ? Pour ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé, il ne s’agit pas de sauver les entreprises ou d’accompagner les entrepreneurs mais de protéger les logiques financières qui ont conduit ces dernières années à dévaloriser le travail en le traitant comme un coût qu’il faut sans cesse réduire. Contrairement à une idée reçue, la référence n’est plus « l’entreprise » dans laquelle les collectifs de travail produisent les biens et/ou les services, mais la « société de capitaux », entité juridique derrière laquelle opèrent les actionnaires et les propriétaires des actions.

Ainsi, c’est le collectif de travail qui constitue l’entreprise. Sa finalité n’est pas de faire du profit mais de produire et vendre des biens et des services, de réaliser une valeur ajoutée. La société de capitaux est l’expression juridique la plus répandue de l’entreprise dans laquelle les actionnaires captent, sous forme de profit, une partie de la valeur ajoutée, ce qui n’est pas le cas chez les artisans et dans les Scop. Salaires et cotisations sociales sont un dû, et lorsque les actionnaires ne peuvent les honorer, le pouvoir doit revenir aux salarié.es pour la sauvegarde de l’entreprise.

C’est ce que l’État veut à tout prix éviter. Or ce n’est pas à l’État, c’est-à-dire aux citoyen.nes et contribuables, de se substituer aux sociétés dans le paiement des salaires et des cotisations sociales. En faisant cela, l’État épargne les sociétés qui, comme Amazon, profitent de la crise du moment. En période de baisse de la production, les salaires et cotisations sociales doivent être assurés collectivement par l’ensemble des entreprises et si elles ne le peuvent pas, les salarié.es doivent prendre le contrôle de celles-ci. L’intervention de l’État n’a pour objectif que de sauver le capitalisme et nullement l’économie réelle.

 

Ce sauvetage est contradictoire avec les aspirations sociales et écologiques des populations

Cette pandémie est aussi l’occasion de découvrir l’évidence. La chute de la production en Chine a provoqué une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 25 % sur les deux premiers mois de l’année. Les Vénitiens sont stupéfaits de revoir des poissons dans des eaux devenues subitement claires. L’air est désormais moins asphyxiant dans nos villes.

Beaucoup se mettent à espérer que la sortie de la pandémie soit l’occasion de repenser nos modes de production et de vie, de conjurer le péril écologique qui menace notre humanité. D’autant que moins de production signifie plus de temps libre, plus de temps pour soi. Et si nous éliminions les productions inutiles ? Et si nous arrêtions les stratégies d’obsolescence programmée des entreprises ? Et si, plutôt que de recycler les emballages, source de nouvelles pollutions, nous nous engagions dans une démarche de zéro-déchets ? Et si, en ayant considérablement baissé le transport des marchandises, nous changions nos modes de transport individuels pour privilégier le rail au détriment de l’avion et de la voiture ? Ceci suppose de revenir sur les plans de privatisation du rail. Et si nous arrêtions de considérer le non-marchand comme une « charge » qui pèse sur la compétitivité des sociétés de capitaux, afin de disposer d’une santé publique à la hauteur d’une société humaine et digne ?

Tout ceci est possible et nécessite des débats citoyens ainsi que des plans massifs de reconversion professionnelle dans une logique qui ne laisse plus personne en situation d’exclusion économique. Ceci implique de reconnaître enfin les qualifications des individus. Mais cette nouvelle manière de voir est contradictoire avec le plan de relance qui est annoncé dont l’unique objectif est de redonner de la valeur aux sociétés de capitaux.

 

Le principe de démocratie doit prévaloir dans toute la société, y compris dans la sphère de l’économie

La sauvegarde de l’économie productive de biens et de services passe par la reprise en mains des entreprises par les salarié.es et le pouvoir donné aux usagers de déterminer ce qu’il faut produire. Nous ne pouvons plus laisser les forces du marché déterminer les investissements et les citoyen.nes doivent pouvoir déterminer les grandes orientations de l’économie par un système financier socialisé géré par elles et eux, comme l’a été le régime général de sécurité sociale de 1947 à 1967. L’exercice commun d’une telle démocratie économique suppose que nos vies soient libérées de l’aléa de marchés sur lesquels nous n’avons guère de prise.

Alors que notre humanité est aujourd’hui à un tournant qui lui permet de sauver son existence, une partie de la gauche et de l’écologie politique reste silencieuse sur cette opportunité qui porte en elle ses aspirations : la sauvegarde de l’environnement et la disparition de l’exploitation du travail et de l’aliénation marchande.

Demander à l’État de payer pour « sauver l’économie », c’est tomber dans un piège. Comme en 2008, l’État va soutenir les sociétés de capitaux engagées dans une course effrénée à la valorisation. Une fois celles-ci renflouées par l’argent public, les affaires reprendront de plus belle selon la logique capitaliste d’austérité pour les travailleur.ses, de casse des services publics et de fuite en avant dans une croissance indifférente aux besoins sociaux et écologiques.

Les mesures décidées par Emmanuel Macron sont destinées à sauver les sociétés de capitaux. Il faut s’y opposer. Nous avons aujourd’hui une occasion unique de changer notre façon de vivre et de réorienter toute l’économie en fonction des impératifs de la transition écologique. Il faut sauver l’économie de la faillite du capitalisme, et non sauver l’économie capitaliste de la faillite.

 

Signataires : 

Tony Andréani philosophe ;  Daniel Bachet sociologue ;  Ludivine Bantigny historienne ; Benoît Borrits essayiste ; Clément Caudron ingénieur ; Thomas Coutrot économiste ; Alexis Cukier philosophe ; Pierre Dardot philosophe ; Nicolas Dessaux archéologue ; Emmanuel Dockès juriste ; Bernard Friot  sociologue et économiste ; Janine Guespin professeure honoraire ; Sylvie Larue enseignante ; Christian Laval sociologue ; Mathilde Larrère historienne ; Gaëlle Maillard syndicaliste ; Sylvie Mayer parlementaire européenne (1979-1994) ; François Morin économiste ; Christine Poupin syndicaliste ; Jacques Richard expert-comptable ; Jean Sève historien, Jean-Michel Toulouse ancien directeur d’hôpital ; Pierre Zarka ancien directeur de l’Humanité.

 

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26 juin 2020 5 26 /06 /juin /2020 06:50

 

Le lanceur d’alerte Maxime Renahy vient de publier, ce mercredi, une enquête pour le Média Tv qui met en lumière de nouvelles pratiques d’évasion fiscale. Dans la ligne de mire, des groupes français ayant pignon sur rue, qui s’appuient sur le Luxembourg, Jersey et d’autres paradis fiscaux pour optimiser leurs profits en échappant à l’impôt.

 

 

Sont ici mis en avant le secteur des EHPAD et celui des assurances vie, si douloureusement exposés depuis la crise du Covid-19. Les faits révélés sont édifiants : on apprend ainsi que Domus Vi, troisième groupe d’EHPAD privé en France, a envoyé au moins 105 millions d’euros au Luxembourg entre mars 2017 et mars 2019 tandis qu’une partie des 1800 milliards de l’assurance vie en France est investie, par Axa notamment, via des sociétés offshore dans des placements Incontrôlables. Où va l’argent des Français ?

Au regard de ces nouvelles révélations, et en attendant celles qui vont suivre, je demande solennellement au gouvernement la mise en place d’une commission d’enquête sur les activités de ces entreprises françaises dans des paradis fiscaux notoires.

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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 05:40
Aérien. Air France taille dans l’emploi avec l’aval du gouvernement (L'Humanité, Cypien Boganda, 19 juin 2020)
Vendredi, 19 Juin, 2020
Aérien. Air France taille dans l’emploi avec l’aval du gouvernement

La compagnie tricolore annoncera le 3 juillet les détails de son plan d’économies, qui pourrait supprimer jusqu’à 10 000 emplois. Les 7 milliards d’euros d’aides de l’État à la compagnie sont subordonnés à des « réformes structurelles ».

 

La direction d’Air France annoncera début juillet aux organisations syndicales son plan de réduction des coûts. Selon les sources, entre 8 000 et 10 000 postes pourraient être supprimés, au sein d’Air France et de sa filiale régionale, Hop !. Ces coupes claires passeraient par des ruptures conventionnelles collectives (RCC) pour les personnels navigants et par un plan de départs volontaires pour les personnels au sol. Le gouvernement a d’ores et déjà donné son aval au plan de suppressions de postes, à condition que les apparences soient sauves. « Il y aura des ajustements nécessaires, mais je demande à Air France qu’il n’y ait pas de départs forcés », déclare le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

En réalité, cette restructuration était en quelque sorte la condition sine qua non à l’aide accordée en pleine pandémie par l’État, qui est aussi actionnaire de la compagnie. Pour mémoire, le gouvernement avait accepté de mettre 7 milliards d’euros sur la table, dont 4 milliards en prêts bancaires garantis par l’État, et 3 milliards en prêts directs. Dans son plan de soutien au secteur aéronautique, le gouvernement le rappelle en toutes lettres. En échange de l’enveloppe allouée à Air France, la compagnie devra « prévoir des réformes structurelles sur la maîtrise des coûts et des efforts de productivité (…), notamment à travers la négociation de nouveaux accords avec les organisations représentatives du personnel ». Nous y sommes…

Les syndicats craignent que le volontariat ne soit qu’un vœu pieux. « Je ne vois pas comment ils vont éviter les licenciements secs, alerte Karine Monsegu, de la CGT. Nous estimons à 10 000 le nombre de suppressions de postes : ils ne vont jamais trouver un tel nombre de volontaires au départ. Je rappelle que la moyenne d’âge pour les personnels au sol dans le court-courrier, c’est 51 ans. Cela fait au moins onze ans avant de percevoir sa retraite ! Si ces gens partent avec deux ans de salaire en guise de chèque, que feront-ils une fois dehors ? »

Au sein de la compagnie, beaucoup estiment que la crise du Covid ne fait qu’accélérer le plan de vol de Ben Smith, le nouveau PDG, qui avait annoncé la couleur dès la fin de l’année dernière : le groupe visait un résultat opérationnel de 2,5 milliards d’euros d’ici à 2024 (contre 1,15 à l’époque), avec un doublement de sa marge opérationnelle (7 % contre 4 %). Ce plan impliquait un développement accéléré de Transavia, la filiale low cost de KLM, pour tout ce qui est moyen-courrier ; et une hypothétique montée en gamme d’Air France pour les vols longue distance.

« Tout est cousu de fil blanc, confirme un commandant de bord qui connaît la boîte par cœur. La pandémie actuelle sert de prétexte à la direction pour pousser les feux. La seule ambition du nouveau PDG, c’est de couper les branches les moins productives pour gagner en rentabilité. Ce qui signifie, en l’occurrence, se débarrasser du court et du moyen-courrier. »

De fait, les salariés de Hop !, filiale court et moyen-courrier d’Air France, craignent le pire. « En théorie, nous ne conserverions que 30 avions sur 51, indique Joël Rondel, secrétaire du CSE (CGT). Largement en dessous de notre seuil de rentabilité… Je suis sûr qu’ils sont en train de siffler la fin de la partie : dans quelques années, nous n’existerons plus. Pour l’instant, Air France a encore besoin de nous pour alimenter le hub de Charles-de-Gaulle. Mais demain ? » Le syndicaliste redoute que la direction déroule le tapis rouge à Transavia, au détriment de la filiale historique d’Air France : « Ils vont nous liquider et refiler à Transavia tous les slots (créneaux de décollage/atterrissage – NDLR) que nous possédons à Orly. L’aéroport étant saturé, ces slots valent de l’or… »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette stratégie ne fait pas l’unanimité au sein du groupe. « Les mesures proposées aujourd’hui, c’est la première vague, assène Grégoire Aplincourt, pilote et membre du syndicat Spaf. Dans deux, trois ans, quand on se rendra compte que notre clientèle affaires a fui la compagnie parce qu’elle ne voulait pas voler sur Transavia, on nous présentera une nouvelle addition ! » 

Cyprien Boganda
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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 05:23

 

Ces derniers jours, les médias dominants se sont lancés dans une véritable campagne de dénigrement des enseignants, présentés comme des « tire-au-flanc » faisant « l’école buissonnière », le parangon de ce blâme de toute une profession étant bien sûr le reportage de « l’œil du 20 heures » sur France 2, présenté comme une « enquête », mais d’une injustice et d’une partialité absolument déroutantes. 

Mais pourquoi donc s’est-on soudain attaqué aux enseignants ? Pourquoi cette profession plutôt qu’une autre ? Et pourquoi cette offensive contre le métier était-elle si bien organisée, si bien coordonnée ? 

Tout d’abord parce que c’est facile, c’est simple : les enseignants ne fichent rien, les cerveaux sont déjà configurés à le penser. Ce qui renforce les préjugés pénètre facilement les esprits. Et cela dispense de toute pensée critique plus approfondie. Ainsi, on ne se demande pas : « comment l’Education Nationale a-t-elle géré la crise ? Qu’est-ce qui a été mis en place pour soutenir les enseignants ? Qu’a-t-on fait pour celui qui avait une mauvaise connexion, un mauvais matériel informatique ? Qu’a-t-on fait pour celui qui avait des enfants à garder, qui lui demandaient toute son énergie ? Qu’a-t-on fait pour celui qui craque tout simplement en cette circonstance difficile, parce qu’il a perdu un proche, ou parce que la situation, exceptionnelle, a renforcé les angoisses et les craintes ? 

La réponse est : rien. L’Education Nationale n’a rien fait. Elle s’est contentée de renvoyer les enseignants à ce qu’ils sont « censés faire », c’est-à-dire se débrouiller. Disons-le clairement : l’Education Nationale, le ministre, n’ont pas fait leur travail. Voilà ce qu’il aurait fallu faire : mener une véritable réflexion avec les enseignants, dès le début du confinement, pour déterminer quels enseignants peuvent télétravailler et lesquels ne le peuvent pas ; trouver des solutions pour les personnels en difficulté : garde d’enfants, comme pour les personnels soignants et de police, don ou prêt en urgence de matériel informatique à ceux qui en ont besoin – vous me direz, c’est peut-être beaucoup demandé à un Etat même pas en mesure de donner des masques à ses soignants… Soutien humain et moral aux enseignants en difficulté personnelle : trop d’entre eux n’ont pas consulté leur médecin, parce qu’ils étaient chez eux, pour ne pas surcharger le personnel médical, et n’ont pas tenu le coup. Il aurait fallu également, dans les établissements, organiser le travail autrement : répartir les niveaux entre enseignants, favoriser le travail en équipe, se fixer des objectifs simples et clairs, faire régulièrement le point sans jugement de valeur, offrant ainsi à un enseignant en difficulté la possibilité d’être relayé par d’autres. 

En somme, il aurait fallu opposer l’organisation à la débrouille, le travail en équipe à la solitude, l’empathie au jugement de valeur et au « censé faire ». 

Cela aurait-il été si difficile à mettre en œuvre ? La réponse est non. L’Education Nationale est-elle donc incompétente ? Sûrement, mais qu’importe ? Puisque c’est sur les enseignants que reposera l’accusation d’incompétence et de paresse ! D’où l’intérêt de les attaquer aussi frontalement dans les médias, de salir aussi injustement leur image… 

Mais l’Education Nationale et son ministre en chef ne sont pas les seuls profiteurs du crime : l’État a besoin de ce genre d’attaques pour légitimer les bas salaires des enseignants. On ne va tout de même pas augmenter ces tire-au-flanc ! Ou alors… pourquoi pas, un petit peu, mais à la condition qu’ils travaillent plus ! Beaucoup plus ! Qu’ils montrent qu’ils le méritent vraiment ! L’État n’attend que cela : faire des économies en maintenant les salaires bas, ou mieux, faire des économies, en augmentant un peu les salaires contre beaucoup plus de travail, plus d’heures de cours, plus d’obligations, moins de vacances, etc. Le dénigrement des enseignants sert l’État : pendant qu’on les dénigre, on ne pense plus à l’ISF, on ne pense plus au CICE, on ne pense plus à tous ces cadeaux que l’État fait aux entreprises et particuliers les plus fortunés, au détriment de tous. 

Cependant, et en somme ce qu’il y a de plus triste et inquiétant dans cet épisode, c’est que ces médias dominants complices de l’État macroniste ont bien peu de considération pour le citoyen : plutôt que de l’aider à construire son opinion en posant les vraies questions, qui touchent à l’organisation commune, ou mieux, plutôt que de l’inciter à participer, par sa réflexion, à l’organisation commune, ces médias considèrent le citoyen comme de la chair à bulletin de vote, un cerveau ramolli qu’il faut remplir d’opinions toutes faites et conforter dans ses préjugés. Et comment jeter la pierre à des parents débordés pendant tout le confinement, qui goûtent avec réconfort cette soupe de dénigrement des enseignants, qui les déresponsabilisent du manque de travail de leurs enfants ? Mieux vaut être infantilisés, déresponsabilisés, et bien dans sa peau, que de faire face aux réalités avec responsabilité : car oui, l’éducation est un travail partagé, entre enseignants et parents, qui sont co-acteurs, partenaires, et devraient chercher à se parler, à se comprendre, plutôt qu’à se juger sur le « censé faire » de chacun, surtout lorsqu’on vient de traverser une période absolument inédite dans notre histoire contemporaine. 

En conclusion, cet épisode en dit long sur notre Education Nationale, et plus généralement sur l’état de décrépitude de notre démocratie : chaque individu, chaque travailleur, chaque parent, chaque enseignant, au lieu d’être membre, partie prenante, pièce utile à la machine France, n’est plus qu’un rouage « censé » tourné bêtement sur lui-même, et se faisant vilipender dès lors qu’il grince et qu’il manque d’huile. Il est toujours plus commode d’accuser le rouage, que d’accuser le responsable du fonctionnement de la machine, ou même son fabricant. Alors, faut-il simplement changer le responsable ? Allons plus loin. La solution, c’est de se faire tous fabricants, et fabriquer ensemble une nouvelle machine, dont nous serions tous responsables. Démocratiquement. Ne serait-ce pas une belle manière de commencer à créer le monde d’après ?

Alexandre Cercey, Professeur de français dans l'enseignement privé, délégué syndical SNEIP-CGT, secrétaire de section du PCF Maisons-Alfort 

 

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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 05:22
Aéronautique - Imposer une autre logique pour une filière industrielle et de services stratégique pour la France (PCF)
Aéronautique - Imposer une autre logique pour une filière industrielle et de services stratégique pour la France

Sous couvert d'un engagement politique en faveur d'une relance de l'activité de la filière aéronautique, le gouvernement a annoncé les grands axes d'un financement à hauteur de 15 milliards d’euros de la filière aéronautique.

Outre qu’il inclue l'aide financière de 7 milliards d’euros déjà accordée    à    Air France – KLM, ce plan, en apparence substantiel, peut s’avérer redoutable s’il n’inverse pas radicalement les logiques qui président depuis plus de 20 ans au sein de cette filière industrielle et de services. 

Or, à l’instar de ce qui se passe dans la filière automobile, les engagements gouvernementaux quant à cette mobilisation financière ne déterminent aucunement des conditions de maintien et de développement de l’emploi et l’activité dans le pays.

Déjà, de nombreuses entreprises de la filière envisagent, à l’instar de Safran, des licenciements massifs sur le sol national où 8.000 emplois à l'international ont été supprimés dans ce groupe.

D’autres entreprises de la sous-traitance notamment, à l’image de Derichebourg, organisent la pression sur les salariés pour renoncer à leurs salaires et à leurs acquis avec la menace de 700 licenciements…

C’est ainsi un plan massif de licenciements et de restructurations qui se dessine dans l’ensemble de la filière, en France et en Europe, rendant urgente l’intervention des salariés et des citoyens dans les entreprises concernées et dans les territoires.

Le PCF et ses commissions de travail (aéro, entreprises, économie, déplacement, écologie, défense, notamment) sont donc mobilisées pour l’élaboration d’un vrai plan de reconquête pour l’ensemble de la filière, qui doit évidemment nourrir l’intervention immédiate contre la casse sociale mais aussi dessiner l’action plus durable pour que la France et l’Europe disposent d’une filière aéronautique et aérospatiale en capacité de répondre aux grands défis de la période.

Développement de l’emploi, relocalisations de productions, formation, recherche, coopérations européennes et internationales, transition écologique, énergies, besoins de déplacements, spatial… autant d’approches pour conforter l’ensemble de cette filière à vocation stratégique pour la France.

Ces exigences s’appuient sur une ambition : valoriser le potentiel humain et industriel bâti sur des décennies et proscrire, pour y parvenir, toute logique de « casse » sociale ou industrielle, en intégrant les exigences nouvelles de démocratie et en s’affranchissant des diktats des marchés financiers.

De ce point de vue, la question de faire monter le capital public dans l’ensemble de la filière devient une question cruciale, si elle s’appuie sur une mission claire : celle de structurer démocratiquement une économie dynamique créatrice d’emplois, une économie de transition écologique, en lien avec l’aménagement de nos territoires ainsi qu’une politique d’amélioration des transports.

Cela nécessite notamment de sortir la filière des logiques de concurrence entre les modes de transports, de guerre économique et de rentabilité immédiate.

Et donc de la mettre à l’abri des marchés financiers et de la rentabilité boursière.

Quelques grands axes d’intervention ont d’ores et déjà élaborés en ce sens, qui peuvent, sans attendre, favoriser l’intervention communiste dans les luttes en cours dans la filière, parmi lesquels :

Interdiction de tout licenciement ou suppression d’emploi dans les groupes bénéficiant de l’argent public mobilisé par l’Etat;

réhabilitation des logiques de service public dans le transport aérien ;

Obligation pour les grands donneurs d’ordres de soutenir leur réseau d’entreprises de sous-traitance en relocalisant des productions et mise en place de stratégies de coopérations mutuellement avantageuses et de co-développement ;

Droits d’intervention pour les salariés dans la gestion des entreprises de la filière;

Réorientation de la participation de l’état dans les grands groupes, afin de les protéger contre toutes attaques boursière, et faire prévaloir l’intérêt public dans les choix stratégiques, en intégrant, dans les instances de gouvernance, des représentants de l’Etat et d’autres acteurs des instances publiques (Collectivités Locales des bassins d’emplois)

Soutien aux stratégies visant à une véritable transition écologique avec des efforts massifs pour la recherche et le développement de nouveaux modes de propulsion (hydrogène, électrique ou hybride, …) permettant de réduire les émissions de CO2 et d’une nouvelle filière de recyclage des avions ;

Réorientation de la filière industrielle de défense et de sécurité au service de la paix et de l’entente entre les peuples plutôt qu’au service du commerce mondial de l’armement ;

Bien d’autres propositions sont sur la table pour l’élaboration de ce plan de reconquête de la filière aéronautique dans notre pays. C’est une condition pour promouvoir une filière essentielle à de nouvelles coopérations dans le monde, au droit de se déplacer, à de nouvelles découvertes dans le le spatial, ou à une mondialisation respectueuse des droits humains et de l’environnement.

La France dispose d'un tissu industriel qui la place à un niveau de responsabilité de premier plan. Il s’agit pour les communistes de conforter le rôle qu'elle a su jouer historiquement, qu'elle continue toujours de jouer, et qui lui donne une légitimité pour dégager la filière, à l’échelle de l’Europe notamment, de la tutelle des marchés financiers.

Christophe Grassulo, secrétariat commission entreprises du PCF

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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 07:43
le groupe des 11 vaillants députés communistes à l'Assemblée Nationale, complété par des élus de gauche des DOM-TOM pour former le groupe GDR: Gauche démocrate et républicaine

le groupe des 11 vaillants députés communistes à l'Assemblée Nationale, complété par des élus de gauche des DOM-TOM pour former le groupe GDR: Gauche démocrate et républicaine

Samedi, 20 Juin, 2020 - L'Humanité
Hubert Wulfranc martèle l’exigence d’ISF avec sa chaussure

Les députés PCF ont défendu plusieurs propositions de loi, jeudi, à l’Assemblée nationale. Face à une Macronie sourde à l’exigence d’un rétablissement de l’ISF, l’élu Hubert Wulfranc a tapé le pupitre de sa « godasse », dans l’espoir de réveiller les membres de la majorité.

 

À la tribune, Hubert Wulfranc enlève sa chaussure d’une main pour taper son pupitre en rythme. C’est « le bruit de fond », lance-t-il à la majorité macroniste. Le son de ceux qui exigent une fiscalité juste et un retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). C’est « le clignotant du réel » de tous ces citoyens qui disent que « l’ISF n’a rien de radical et que l’on peut envisager son rétablissement », insiste-t-il. Le député PCF est à peine rappelé à l’ordre par le président de séance qu’il range déjà sa chaussure. Mais il prévient : « suivez ce bruit de fond, sinon votre politique sera toujours aussi usée que la semelle de mes godasses. »

La démonstration n’a pas marqué les esprits macronistes. Les députés LaREM ont repoussé la proposition de rétablir l’ISF portée par le communiste Jean-Paul Dufrègne. « Une juste contribution doit être demandée aux personnes les plus fortunées : ce n’est pas une logique revancharde ou punitive, mais un indispensable effort de solidarité », avait développé l’élu avant qu’Hubert Wulfranc ne vienne en renfort chaussure en main. Mais rien n’y a fait. La majorité a ressorti ses habituels arguments hasardeux. « Les anciennes recettes ne fonctionnent plus. Ces outils n’ont pas été efficaces et seraient contre-productifs », assène la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher. L’ISF est un « impôt anti-business et anti-entrepreneur », jure ensuite l’élu Modem Mohamed Laqhila. Vouloir son rétablissement, c’est même de la « pure démagogie », s’exclame enfin le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, estimant que ce que rapporte l’ISF n’est pas grand-chose au regard des enjeux actuels.

On peut donc se passer de 5 milliards d’euros de « recettes » fiscales dans la période, défend l’hôte de Bercy, alors qu’il y a tant à soutenir et tant à rebâtir. On peut même se passer de beaucoup plus que 5 milliards d’euros, puisque l’ISF n’est pas seulement à restaurer mais surtout à renforcer, et la fiscalité à réformer de fond en comble, afin que tous les plus fortunés qui y échappaient déjà avant sa suppression contribuent réellement au budget de la nation selon leurs moyens. Mais l’urgence n’est surtout pas de ce côté d’après le gouvernement, même en pleine crise économique, et ce alors que la dernière étude du Sénat montre que les assujettis à l’ISF n’ont pas réinvesti comme prévu la somme des cadeaux fiscaux qui leur ont été faits par Macron : ils ont davantage épargné.

On pourra se dire que les communistes ne peuvent pas l’emporter sur tous les fronts dans une Assemblée macroniste. Quelques heures plus tôt, ils avaient réussi à faire passer la loi Chassaigne, qui bien qu’affaiblie par la majorité prévoit une hausse des pensions de retraites agricoles de 75 % à 85 % du smic en cas de carrière complète, à partir du 1 erjanvier 2022. Les députés LaREM, qui ont applaudi le chef de file des députés communistes André Chassaigne sur ce sujet, ont ensuite fermé le rideau. Ils ont repoussé toutes les autres propositions inscrites à l’ordre du jour par les députés PCF. Il n’y aura pas de retour de l’ISF donc, ni de « loi en faveur de la contribution des hauts revenus et des hauts patrimoines à l’effort de solidarité nationale ». Il n’y aura pas non plus de « résolution visant à rendre l’accès aux masques gratuit », ni de « loi de programmation pour l’hôpital public et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes », pourtant essentielle aujourd’hui.

Idem pour la résolution « invitant le gouvernement à la mise en place d’un revenu étudiant », et la proposition de loi « visant l’instauration d’une garantie salaire-formation au service de la transition écologique et sociale de l’économie ». La Macronie et l’exécutif ont dit non en bloc. Une autre fois peut-être. Après tout, ils avaient bien tordu le cou à toute hausse des pensions de retraites agricoles à plusieurs reprises avant de se rendre compte que c’est une bonne mesure.

Aurélien Soucheyre

Mercredi, 17 Juin, 2020 - L'Humanité
Les députés GDR font 4 propositions de lois concrètes pour une relance sociale 

Revalorisation des pensions agricoles, garantie salaire-formation, retour de l’ISF, revenu étudiant… face à la « mystification » d’Emmanuel Macron, les députés communistes défendent, ce jeudi 18 juin, quatre propositions de loi et deux résolutions dans l’Hémicycle.

 

Après les (plus ou moins) beaux discours du confinement, les députés du groupe GDR proposent, à la majorité de passer aux actes. À l’occasion de leur niche parlementaire, ils défendront dans l’Hémicycle quatre propositions de loi et deux propositions de résolution pour faire face à la crise et rompre avec « le chemin tracé par le président ». « Notre plus grande crainte, c’est que les leçons (de la pandémie – NDLR) ne soient pas tirées et que le monde d’après soit le monde d’avant en pire », explique le député PCF des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville, estimant que « la réinvention dont (Emmanuel Macron) nous parle n’est qu’une mystification ».

Les parlementaires ont déjà obtenu une première victoire la semaine dernière. Leur proposition de loi pour la revalorisation des retraites agricoles a été adoptée en commission et devrait, à nouveau, l’être dans l’Hémicycle. « Elle consiste à augmenter la retraite agricole des chefs d’exploitation qui ont une carrière complète, à un minimum de 85 % du Smic », détaille le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, à l’origine du texte qui a été déjà adopté à l’unanimité en 2017, avant d’être bloqué au Sénat en 2018 par le gouvernement qui y a introduit « un amendement (le) vidant de tout son contenu ». Si c’est la première mouture qui a été examinée en commission, pour le président du groupe GDR, une bataille reste à mener puisqu’un nouvel amendement de la majorité – auquel « tous les autres groupes se sont opposés », précise-t-il – en limite la portée via un mécanisme d’ « écrêtement » visant à prendre en compte les autres pensions éventuelles pour atteindre les 85 % du Smic. Un tweet du marcheur Olivier Damaisin a d’ailleurs savamment entretenu la confusion sur l’origine de la revalorisation à l’heure où le gouvernement cherche un moyen de remettre sur la table sa réforme des retraites : « Revalorisation des pensions de retraite agricoles à 85 % du Smic. Ce matin, en commission des Affaires sociales, la majorité présidentielle a voté l’amendement que j’ai présenté. C’est une belle victoire !!!! » a-t-il écrit.

Les trois autres propositions de loi n’ont pas eu le même succès auprès de la majorité. La première fait pourtant écho à la mobilisation des soignants, mardi, puisqu’elle vise à l’instauration d’une loi de programmation pour l’hôpital public et les Ehpad. « La compression permanente, année après année, avec l’Ondam, des dépenses de santé a conduit à ce dénuement dans lequel s’est trouvé l’hôpital public » durant la pandémie, justifie Pierre Dharréville. Avec ses collègues, le député propose de fixer à un horizon de cinq ans les objectifs et les moyens sur le nombre de création de lits ou encore de revalorisation des salaires. Sera également débattue l’instauration d’ « une garantie salaire-formation au service de la transition écologique et sociale de l’économie ». Il s’agit d’ « augmenter deux dispositifs existants, le contrat de transition professionnelle et le congé de reclassement », résume Pierre Dharréville. « On n’a pas parlé de président des riches au hasard, il y a des budgets qui ont concrétisé cette politique inégalitaire », poursuit-il, alors que son groupe présente également un texte pour rétablir l’ISF, supprimer la « flat tax » et augmenter la « contribution exceptionnelle sur les hauts revenus ». Deux résolutions complètent ces propositions : l’une pour rendre les masques gratuits, l’autre pour « la mise en place d’un revenu étudiant ». « C’est une urgence. Toute une partie de la jeunesse n’est pas couverte par les dispositifs de solidarité élémentaires puisqu’ils n’ont pas accès au RSA », plaide Dharréville alors que 20 % des étudiants vivent déjà sous le seuil de pauvreté.

Julia Hamlaoui
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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 05:39

 

Macron ne parle d’égalité des chances que pour faire table rase des facteurs sociaux et renvoyer chacun à sa responsabilité individuelle.

Au lendemain des manifestations contre le racisme et les violences policières, Emmanuel Macron a voulu répondre à cette colère qui monte, singulièrement dans la jeunesse. « Chacun, quelles que soient ses origines, sa religion, doit trouver sa place », a-t-il déclaré dans son allocution du 14 juin, déplorant que « le nom, l’adresse, la couleur de peau réduisent trop souvent encore l’égalité des chances que chacun doit avoir ». Il faut, a-t-il précisé, « permettre d’obtenir les diplômes et les emplois qui correspondent aux mérites de chacun ».

Un vrai condensé de macronisme. « L’égalité des chances », chez notre philosophe élyséen, c’est quand « chacun doit trouver sa place », mais une place strictement assortie « aux mérites et talents de chacun ». Aux premiers de cordée, l’air pur des cimes de la pyramide sociale, aux autres… ce qui reste. Bon emploi si bon diplôme et bon diplôme si «  mérite et talent » : le chemin est tracé. L’égalité des chances, c’est demander à chacun de gravir le même escalier, et non que les uns aient à monter plus de marches que d’autres pour parvenir au même résultat. Et peu importe si les uns et les autres ne partent pas à égalité au pied de l’escalier : c’est que les uns ont moins de « mérite et talent » que les autres. C’est leur responsabilité. Et c’est leur faute s’ils n’y parviennent pas. Comme ces élèves qui ont « décroché » pendant le confinement – et peu importe s’ils vivent à 7 dans un F2 avec une seule connexion pour tous. L’égalité des chances à la mode Macron, c’est Parcoursup, avec tous ces élèves qui décrochent le bac avec mention mais où seuls ceux qui sortent des « bons » lycées, dans les « bons » quartiers sont choisis dans les « bonnes » filières. Mais l’égalité, ce n’est pas ça. L’égalité, c’est le contraire de ça : c’est donner à chacun, d’où qu’il parte, les moyens de parvenir en haut de l’escalier.

Olivier Chartrain

 

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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 05:37

 

L’Humanité, avec sa plateforme numérique l’Humanite.fr, prend l’initiative d’ouvrir ses colonnes pour repenser le monde, avec l’ambition d’être utile à chacune et chacun d’entre nous. Cette initiative aura des prolongements avec la publication d’un hors-série à la fin de l’été et l’organisation de grands débats publics permettant de poursuivre ces écrits.

Aujourd’hui : « L’État : vrai recours, grand retour », par Ian Brossat, porte-parole du PCF.

 

 

« Quoi qu’il en coûte ! » D’une phrase prononcée par Emmanuel Macron le 12 mars 2020, l’État faisait son grand retour. Les déficits ? Oubliés. L’État prendra à sa charge une grande partie des graves conséquences économiques du confinement. Les services publics exsangues ? Derrière nous. L’État providence, mis à mal méthodiquement depuis l’élection de Macron, est désormais un « bien précieux ». Ses serviteurs, les fonctionnaires, dont les conditions de travail se dégradent inlassablement, et qui étaient hier encore soit méprisés, soit matraqués ? Des héros de la nation.

Comme l’explique l’historien Thomas Branthôme, ce recours à l’État en temps de grave crise sanitaire s’apparente à un « appel à l’aide » de la part de citoyens sidérés par une épidémie soudaine et aux conséquences imprévisibles. Les mêmes qui, hier encore, ne juraient que par la réduction de la place de l’État, trop présent, trop lourd, trop gourmand, s’en sont fait les défenseurs : de l’État viendrait le salut sanitaire, économique et social. Mais qu’en est-il précisément, quelques semaines plus tard ?

Une fois de plus, le décalage entre le discours présidentiel et les faits est cruel. Nous pourrions nous en étonner si cette distorsion ne constituait pas un mode de gouvernement systématique de l’ère Macron. Nous pourrions nous en amuser si les conséquences n’étaient pas dramatiques.

« Nous attendions un État stratège, à même de construire une réponse économique et industrielle, en se saisissant des prérogatives qui sont pourtant les siennes et des outils existants. »

Car si les Français ont appelé au secours l’État, un autre sentiment a rapidement prédominé : la honte. La honte de constater que, dans la sixième puissance mondiale, la réponse gouvernementale n’a pas été à la hauteur. Nous attendions un État fort, capable d’organiser la riposte sanitaire et de mettre à disposition de chacun l’équipement nécessaire, et avant tout des personnels soignants. Nous attendions un État stratège, à même de construire une réponse économique et industrielle, en se saisissant des prérogatives qui sont pourtant les siennes et des outils existants, tels que les réquisitions d’usines ou les nationalisations d’entreprises. Il n’en a rien été. La pénurie de masques a frappé partout les soignants et les travailleurs clés, n’en déplaise au chef de l’État. La réponse industrielle de la France a été minimaliste, faute de volonté politique. Enfin, aux engagements se sont substitués des promesses et des renoncements. Face aux défaillances successives, les Françaises et les Français ont opté, contraints, pour la débrouille généralisée, pour le meilleur – les élans d’entraide et de solidarité – et souvent pour le pire.

Mais de quel État parle-t-on ? Ses fonctionnaires ? Évidemment non : en ordre de bataille dès les premiers jours, ils se sont mobilisés nuit et jour, dans des conditions parfois indignes, pour éviter l’effondrement complet de services pourtant indispensables à la population. Rendons-leur hommage.

 « Ce dont on parle ici, c’est la défaillance d’un gouvernement et d’une idéologie qui consiste à appliquer une méthodologie bien éprouvée. »

Ce dont on parle ici, c’est la défaillance d’un gouvernement et d’une idéologie qui consiste à appliquer une méthodologie bien éprouvée. Cette dernière est une valse libérale en trois temps : d’abord, couper les budgets et sabrer les effectifs des services publics, au nom de l’efficacité et de la compétitivité ; puis constater, faussement surpris, la dégradation du service rendu aux habitants, et s’en émouvoir publiquement ; enfin, pour y remédier, proposer la privatisation de pans entiers de notre société.

À cette attaque en règle de notre pacte social s’ajoute une grande transformation qui s’est opérée ces dernières années au sein de l’administration. D’un État productif, nous sommes passés à un État normatif. Renonçant de lui-même à son pouvoir, dans le champ industriel et économique notamment, l’État a fréquemment laissé faire, et plus souvent encore contribué activement à son affaissement. Le sens de l’action publique s’éloigne du terrain, et ce sont celles et ceux qui ont l’honneur de la déployer qui en sont les premières victimes. La décision se perd dans les strates administratives complexes, incompréhensibles des citoyens. Toute responsabilité se dissout. Le fiasco des masques en constitue une bonne illustration : personne n’assume l’effondrement des stocks, avant que le président n’en vienne même à nier la réalité de la pénurie elle-même.

« La relance économique ne doit pas perpétuer le monde d’avant, mais servir de levier pour imposer partout une ambition sociale et écologique, créer de l’emploi et revaloriser les travailleurs clés. »

Oui, nous avons besoin d’un grand retour de l’État. Pas seulement d’un État pompier, mais un État qui assume sur la durée une ambition pour les services publics, aussi bien la santé, l’éducation, les transports, le logement, la sécurité ou encore la justice. Alors que les budgets ont été drastiquement réduits, année après année, que les hôpitaux, les maternités et les tribunaux disparaissent les uns après les autres, que des dessertes ferroviaires sont abandonnées, que les enseignants exercent leur métier dans des conditions indignes, que la transition écologique est sous-financée et instrumentalisée, nous sommes à la croisée des chemins. La récession frappe durement notre pays. L’État mobilise des dizaines de milliards d’euros pour venir en aide aux secteurs les plus touchés par la crise : c’est indispensable, mais cela ne suffit pas. La relance économique ne doit pas perpétuer le monde d’avant, mais servir de levier pour imposer partout une ambition sociale et écologique, créer de l’emploi et revaloriser les travailleurs clés.

Ni grand discours ni promesse, ce sont des décisions qui sont attendues : simples, claires, efficaces, redonnant du sens à l’action publique, offrant aux citoyens des services publics de qualité, et aux fonctionnaires des conditions de travail dignes. Un État transformé qui retrouve sa capacité productive, un État fort qui ne laisse pas le marché dicter sa loi, un État ambitieux qui lutte contre toutes les inégalités et toutes les discriminations.

 

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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 05:14
PCF: Construisons la France en commun - Propositions d'urgence et d'après crise
CONSTRUISONS LA FRANCE EN COMMUN – Propositions d’urgence et d’après crise (PCF)
 
 
Vous trouverez ci-joint le texte de propositions « Construisons la France en commun » voté par le Conseil national du 12 juin et voué à être enrichie, par les militants, par le biais de la plate-forme « la France
en commun
 
 
La crise que traverse le monde, l'Europe et notre pays sans précédent est d'une extrême gravité. En France, nous avons enregistré plus d'1 million de chômeurs en plus en l'espace de deux mois. A la crise sanitaire s'ajoute une crise économique qui était déjà présente avant.
Avant la pandémie, l'urgence sociale et l'urgence écologique s'exprimaient avec force. Pouvoir d'achat, santé, emploi, respect de leur dignité… autant d’exigences déjà au cœur des préoccupations populaires.
Aujourd'hui, la pandémie va accentuer encore plus les difficultés de nos concitoyens si nous laissons faire le gouvernement et les actionnaires.
Nous réclamons donc l'inverse: protéger l'humain d'abord et mettre le capital à contribution pour sortir de cette crise par le haut, sans casse sociale et en engageant la transition écologique. Pour les communistes, c'est possible.
C'est dans cet esprit que les communistes, réunis en Conseil national, appellent d'abord à de larges mobilisations pour résister aux plans sociaux, défendre les services publics dont celui de la santé, de
l'école et protéger le pouvoir d'achat, les salaires et les acquis sociaux de tous nos concitoyens. La priorité est à l'action car nous ne pouvons pas accepter la casse de notre industrie, la vie chère, l’affaiblissement , voire la disparition de nos services publics.
 
Une plate forme « La France en commun »
 
Le PCF appelle à construire un nouveau modèle de société, plus juste, plus respectueux des êtres humains comme de la planète. Il met en débat des propositions de plus long terme, dessinant les contours d'un projet
de société, garantissant les même droits et une vie digne pour tous les citoyens et permettant de recouvrer notre souveraineté économique et démocratique. Il fait le choix de privilégier l'humain plutôt que la
finance.
Ces propositions seront élargies, renforcées, enrichies via la plate forme « La France en commun ».
 
 
I - Parmi les mesures d'urgence exceptionnelles santé publique
• Vote dès l'été d’un premier plan massif d'investissement, de créations d'emplois et de revalorisation des salaires et des carrières dans l'hôpital public et les Ehpad : 100.000 embauches dans l'hôpital public
et 300.000 dans les Ehpad
• Mettre en place un dispositif national « masques gratuits », pris en charge par la Sécurité sociale.
• Élaboration un plan de reconquête industrielle dans le domaine du matériel médical et du médicament et reconstruction d'un pôle public industriel et de recherche comprenant Sanofi, et assurant un service
public du médicament.
 
Éducation nationale et université
• au début de l’été, un budget rectificatif pour l'Éducation nationale et l’université et plan de recrutement massif de personnels enseignants et non enseignants, afin de pérenniser les dédoublements : ouverture des
places au concours, titularisation des personnels précaires et des stagiaires.
• Annuler les suppressions de postes et les fermetures de classes. À partir de 2021, la carte scolaire doit devenir pluriannuelle pour favoriser la stabilisation des équipes.
 
Pouvoir d'achat, lutte contre la pauvreté, accès de tous à une alimentation de qualité et aux biens de première nécessité
• maintien du salaire à 100 % lorsque les salarié·e·s sont au chômage partiel et mise en place d’un fonds de sécurisation salarial assurant un revenu décent jusqu'au retour à l’emploi;
• blocage des prix alimentaires, de l'eau, de l'énergie, des télécoms ;
• suppression de la TVA sur les produits de première nécessité ; gel des loyers et des prêts immobiliers
• prime de 300 euros à toute personne vivant au-dessous du seuil de pauvreté ;
    • prolongation des droits des chômeurs jusqu'à la fin de 2020 et abrogation de la réforme de l'assurance chômage.
    • ouverture du RSA aux moins de 25 ans ;
 
Sécurisation immédiate de l'emploi contre le chômage et les licenciements
• Protéger et renforcer les droits des représentants du personnel, ainsi que la pleine capacité d'intervention des inspecteurs du travail.
• Prolonger le chômage partiel et le fonds d'aide aux entreprises en difficulté, avec des critères de maintien de l'emploi, notamment pour les moyennes et les grandes entreprises.
• Conférences, régionales et nationale, de sécurisation de l'emploi, de la formation et de la transformation productive écologique et sociale, qui fixeront les objectifs chiffrés d'emplois, de formation, de
recherche et d'investissements.
 
 
II - Des choix pour changer durablement de mode de développement
 
Une société sans chômage, un nouvel âge de la Sécurité sociale
    • Augmenter le smic de 20% immédiatement et impulser une augmentation générale des salaires et des pensions.
    • Engager la construction d'un système de sécurité de l'emploi et de la formation, permettant d’alterner périodes d'emploi et périodes de formation, sans perte de revenu
    • Rembourser à 100% des soins prescrits par la Sécurité sociale
    • Tourner définitivement la page de la réforme Macron de casse de notre système de retraites.
    • Travailler moins, pour travailler tous, en travaillant mieux.
 
Réduction du temps de travail, pour arriver aux 32 heures.
    • Droit de veto pour les travailleur·euse·s
    • Loi d'interdiction des licenciements boursiers et loi pour le droit de péremption des salariés pour transformer leur entreprise en coopérative
 
Des services publics, outils du changement, au service de l'égalité et de l'émancipation
    • Rétablissement et renforcement des statuts des fonctionnaires
    • Doublement du transport des marchandises par le rail d'ici 10 ans avec la rénovation et l'ouverture de nouvelles gares de fret.
    • Création d’un pôle public de l'énergie et de la rénovation énergétique (France Energies) dont notre pays a besoin pour assurer les objectifs de décarbonation des productions et des usages.
    • Création d’un fonds européen pour les services publics, géré démocratiquement et contrôlé par les parlements nationaux, alimenté par la BCE au service de chaque état de la zone euro dans le but précis de
développer et faire coopérer les services publics.
 
Produire, consommer, vivre autrement : réussir la transition écologique et sociale
    • Relocalisation des productions et arrêt des restructurations destructrices de postes et les fermetures de sites.
    • Définir les grandes filières stratégiques dont la nation a besoin.
    • Mettre fin à l'obsolescence programmée, développer l'éco-conception,
    • favoriser les filières de réparation et de recyclage, encourager l'économie circulaire.
    • Consacrer 10 milliards d'€ par an à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics (700 000 logements par an)
    • Faire des transports un instrument du changement, en privilégiant transports publics et déplacements doux pour les individus, transports ferrés et transports maritimes ou fluviaux pour les marchandises.
    • Construire notre souveraineté numérique pour s'émanciper des firmes digitales des États-Unis
 
Pour une autre utilisation de l’argent
    • Création d'un pôle public bancaire et financier, avec nationalisations d'établissements bancaires.
    • Conditionnalité et contrôle des aides publiques aux entreprises.
    • Instauration d’un nouvel impôt sur les sociétés,
    • un impôt local rénové sur le capital,
    • Suppression progressive de la CSG pour mettre à contribution les revenus financiers des entreprises.
    • Impôt sur le revenu avec 15 tranches au lieu de 5 actuellement;
    • Taxer la spéculation boursière en augmentant la taxe sur les transactions financières (TTF)
 
Donner à la France une voix forte, indépendante et internationaliste, lutter pour une autre mondialisation
    • Démarchandisation des secteurs du médicament, de la santé et de la protection sociale;
    • Réduction massive des budgets militaires.
    • convocation, sous l'égide de l'ONU, d'une COP pour la justice sociale et fiscale.
    • Une Union européenne à géométrie choisie : Chaque peuple fait des choix souverains et doit rester libre d'en changer à tout moment. Aucun peuple ne peut être entrainé dans des orientations qu'il récuse.
    • Porter à 0,7 % l'aide publique au développement.
 
Pour une République nouvelle : la démocratie jusqu'au bout
    • Nouveaux pouvoirs pour les salarié·e·s et les habitant·e·s sur les entreprises et les services publics.
    • Revaloriser le suffrage universel avec la représentation proportionnelle et le droit de vote des étrangers aux élections locales
    • Restaurer la primauté du Parlement, avec la désignation d'un Premier ministre et de son gouvernement devant le Parlement..
    • Fin de l’élection du Président de la République au suffrage universel
 
 
Mobilisation immédiate des financements
 
• Création d’un fonds d'urgence sanitaire et de sécurisation doté de 205 milliards en 2020, alimenté par des recettes fiscales nouvelles (20 milliards), par l'annulation du remboursement des exonérations sociales
du CICE (20 milliards) et la création monétaire de la BCE (160 milliards, qui correspondent à la part que recevra la France des 1 000 milliards d'achat de dette publique annoncé par celle-ci). Il devra fonctionner sur une période de cinq ans et être alimenté annuellement.
Ce qui devra prendre en compte la reprise d'une activité économique plus étendue et plus saine, ainsi que la réforme en profondeur indispensable de la fiscalité.
• Ce fonds servira :
◦ à financer le plan d'urgence pour la santé publique (15 milliards) ;
◦ à financer un plan de développement des services publics (45
milliards) ;
◦ à prendre en charge une partie des dépenses que les collectivités
territoriales ont consacrées au soutien des populations ces derniers
mois (10 milliards) ;
◦ à agir en direction des grandes entreprises, sous forme de participations ou de nationalisations, afin que soit préservé l'emploi, que soit assurée la formation des salarié·e·s, que soient développées les productions stratégiques (20 milliards) ;
◦ à peser sur les banques, afin qu'elles apportent aux PME et TPE les crédits nécessaires de trésorerie et d'investissement ; celles qui s'engageront à maintenir l'emploi et à développer la formation de leurs
salarié·e·s, tout en maintenant les salaires, bénéficieront de taux de crédit fortement négatifs (20 milliards) ;
◦ à financer à taux négatif le déficit, dû au chômage partiel, des organismes de Sécurité sociale et de l'Unedic (40 à 50 milliards) ;
◦ à financer à taux négatif le déficit budgétaire supplémentaire produit par les mesures déjà prises (40 milliards ).
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, député du Nord - photo L'Humanité

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, député du Nord - photo L'Humanité

Lundi, 15 Juin, 2020- L'Humanité
Le PCF oppose une « France en commun » au cap présidentiel

Mesures d’urgence et de long terme constituent la charpente du projet adopté vendredi par les communistes pour répondre à la crise sociale et ouvrir une autre voie que la poursuite de la casse macroniste.

 

Les communistes ont devancé le discours ­d’Emmanuel Macron de dimanche soir et présenté, dès vendredi, leurs propositions pour faire face à la crise, à l’occasion de leur conseil national. À l’avant-veille de l’intervention présidentielle, le secrétaire national du PCF a mis en garde : « Le coronavirus devient le partenaire officiel du Medef et du gouvernement p our accélérer la casse de notre modèle social, finir de dépecer le s services publics et notre industrie, pour la soumettre totalement au marché financier. » Fabien Roussel, évoquant les cas de Renault, PSA ou encore Camaïeu, a alerté dans la foulée sur l’utilisation de la « pandémie pour installer un climat de peur, pour tétaniser le monde du travail » face à l’explosion des chiffres du chômage, brandis afin de « mettre la pression sur les salariés, sur les Français, et leur faire avaler des couleuvres ».

« La résistance commence tout doucement à se mettre en marche », observe également le député du Nord, alors que les mobilisations des hospitaliers, des salariés de différents secteurs mais aussi des jeunes retrouvent le chemin de la rue. Avec de multiples propositions réunies sous l’intitulé Construisons la France en commun, le PCF entend apporter sa pierre, « montrer que d’autres choix sont possibles », « proposer une rupture politique » et « être dans l’action dès maintenant » face à « une crise sociale extrêmement grave » qui « va inévitablement se traduire par une crise politique de grande ampleur », explique-t-on du côté de la place du Colonel-Fabien.

« Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat

À cette fin, le document adopté vendredi par la direction du PCF comprend des « mesures d’urgence exceptionnelles » pour en finir avec les impasses libérales que la pandémie a mises en lumière. Un « plan massif d’investissement » pour la santé avec « 100 000 embauches dans l’hôpital public et 300 000 dans les Ehpad », un budget rectificatif pour l’éducation nationale et l’université, le maintien du salaire à 100 % en cas de chômage partiel, une prime de 300 euros pour ceux vivant en dessous du seuil de pauvreté, l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, des conférences régionales et nationale de « sécurisation de l’emploi, de la formation et de la transformation productive, écologique et sociale »… Autant de propositions qui figurent en bonne place. Côté financement, le PCF propose la « création d’un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation » à hauteur de « 205 milliards en 2020 » provenant pour 20 milliards de « recettes fiscales nouvelles », pour 20 autres milliards de « l’annulation du remboursement des exonérations sociales du Cice », ou encore, pour 160 milliards, de la création monétaire de la Banque centrale européenne.

La lutte contre le racisme et les discriminations, moteur de la mobilisation de ce samedi initiée par le collectif La vérité pour Adama, et à laquelle le PCF a participé, n’est pas oubliée. Le racisme « revêt aujourd’hui une dimension structurelle qui mine la vie des habitant-e-s des quartiers populaires, en particulier celle des jeunes », écrivent les communistes. À la veille de cette manifestation contre les violences policières, Fabien Roussel a plaidé pour « une police de proximité qui ne fasse plus peur mais qui soit respectée, juste, humaine, avec des moyens humains plus importants ».

Au-delà des mesures d’urgence, ce sont « des choix pour changer durablement de mode de développement » et « remettre en cause la domination du capital, son système de pouvoirs, sa cohérence devenue folle », que détaille le projet communiste. Le tout avec une série de propositions structurelles comme la réduction du temps de travail « pour arriver aux 32 heures », l’interdiction des licenciements boursiers, la relocalisation des productions, la création d’un pôle public bancaire et financier, accompagné de nationalisations, la conditionnalité et le contrôle des aides publiques aux entreprises, le développement et la démocratisation des services publics et de la Sécurité sociale, ou encore une réforme fiscale d’ampleur.

Si le texte reprend le nom du programme mis en avant par le PCF en 2017, La France en commun, il n’est pour l’heure ni « une plateforme électorale » ni « un projet de gouvernement », explique Christian Picque, qui en a coordonné la rédaction. Il s’agit de « dire que le communisme reste une idée neuve, généreuse, originale, et ce document vise à (la) mettre en débat », affirme Fabien Roussel. Un site contributif doit être lancé dans les prochains jours pour ce faire. « Il y en a qui font partir des trains et qui se disent déjà dedans. Nous, on doit faire décoller une fusée et ceci est notre premier étage. Ce qui nous importe, c’est le contenu et qu’elle aille au bout », assure le député du Nord, en référence aux ­récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon à propos de la présidentielle. « Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat et prêts également à proposer notre projet de société au suffrage de nos concitoyens », assure-t-il. Permettre le rassemblement tout en faisant valoir son projet, telle semble être l’équation que cherche à résoudre le PCF en invitant à « l’union dans l’action ».

Julia Hamlaoui
Samedi, 13 Juin, 2020 - L'Humanité
Face à la crise, le PCF appelle à bâtir une « France en commun »

Mesures d’urgence et de long terme constituent la charpente du projet adopté vendredi par le conseil national du PCF pour répondre à la crise sociale et ouvrir une autre voie que la poursuite de la casse engagée par le Medef et le gouvernement.

 

Les communistes ont devancé le discours d’Emmanuel Macron attendu dimanche et présenté dès vendredi leurs propositions pour faire face à la crise, à l’occasion de leur conseil national. À l’avant-veille de l’intervention présidentielle, le secrétaire national du PCF met en garde : « Le coronavirus devient le partenaire officiel du Medef et du gouvernement pour accélérer la casse de notre modèle social, finir de dépecer nos services publics et notre industrie pour la soumettre totalement aux marchés financiers ». Fabien Roussel, évoquant les cas de Renault, PSA ou encore Camaïeu, alerte dans la foulée sur l’utilisation de la « pandémie pour installer un climat de peur, pour tétaniser le monde du travail » face à l’explosion des chiffres du chômage brandis pour « mettre la pression sur les salariés, sur les Français et leur faire avaler des couleuvres ». « Le message est clair : prolétaires de tous les pays, soyez sages, ne manifestez pas, sinon ce sera pire », résume le député du Nord.

Les communistes proposent des mesures d’urgence exceptionnelles

« La résistance commence, tout doucement, à se mettre en marche », observe-t-il également alors que les mobilisations des hospitaliers, des salariés de différents secteurs mais aussi des jeunes retrouvent le chemin de la rue. Avec de multiples propositions réunies sous l’intitulé « Construisons la France en commun », le PCF entend apporter sa pierre, « montrer que d’autres choix sont possibles », « proposer une rupture politique » et « être dans l’action dès maintenant » face à « une crise sociale extrêmement grave » qui « va inévitablement se traduire par une crise politique de grande ampleur », explique-t-on du côté de la place du Colonel-Fabien.

À cette fin, le document, adopté vendredi par la direction du PCF, comprend des « mesures d’urgence exceptionnelles » pour en finir avec les impasses libérales que la pandémie a mises en lumière. Un « plan massif d’investissement » pour la santé avec « 100 000 embauches dans l’hôpital public et 300 000 dans les Ehpad », un budget rectificatif pour l’Éducation nationale et l’université, le maintien du salaire à 100 % en cas de chômage partiel, une prime de 300 euros pour ceux vivant sous le seuil de pauvreté, l’ouverture du RSA au moins de 25 ans, des conférences régionales et nationale de « sécurisation de l’emploi, de la formation et de la transformation productive écologique et sociale »… autant de propositions qui y figurent en bonne place. Côté financement, le PCF propose la « création d’un fond d’urgence sanitaire et de sécurisation » à hauteur de « 205 milliards en 2020 » provenant pour 20 milliards de « recettes fiscales nouvelles », pour 20 autres milliards de « l’annulation du remboursement des exonérations sociales du CICE », ou encore, pour 160 milliards, de la création monétaire de la Banque centrale européenne.

Lutter contre le racisme et les dérives fascistes

La lutte contre le racisme et les discriminations, moteur de la mobilisation de ce samedi initiée par le collectif « La vérité pour Adama » et à laquelle le PCF appelle à participer, n’est pas oubliée. Le racisme « revêt aujourd’hui une dimension structurelle, qui mine la vie des habitant·e·s des quartiers populaires, en particulier celles des jeunes », écrivent les communistes. À la veille de cette manifestation, Fabien Roussel a de nouveau condamné « les dérives racistes, voire fascistes, qui toujours perdurent dans notre police ». Des dérives qui « ne sont pas le fait de la majorité des policiers mais (qui) existent et doivent être sanctionnées par une instance indépendante », ajoute-t-il plaidant pour « une police de proximité, qui ne fasse plus peur mais qui soit respectée, juste, humaine, avec des moyens humains plus importants ».

Au-delà des mesures d’urgence, ce sont « des choix pour changer durablement de mode de développement » et « remettre en cause la domination du capital, son système de pouvoirs, sa cohérence devenue folle » que détaille le projet communiste. Le tout avec une série de propositions structurelles comme la réduction du temps de travail « pour arriver aux 32 heures », l’interdiction des licenciements boursiers, la relocalisation des productions, la création d’un pôle public bancaire et financier accompagné de nationalisations, la conditionnalité et le contrôle des aides publiques aux entreprises, le développement et la démocratisation des services publics et de la sécurité sociale, ou encore une réforme fiscale d’ampleur.

Le PCF invite à « l’union dans l’action »

Si le texte reprend le nom du programme mis en avant par le PCF en 2017, « La France en commun », il n’est pour l’heure ni « une plateforme électorale » ni « un projet de gouvernement », explique Christian Picquet qui en a coordonné la rédaction. Il s’agit de « dire que le communisme reste une idée neuve, généreuse, originale et ce document vise à mettre en débat notre originalité, nos propositions pour un nouveau projet de société », affirme Fabien Roussel. Un site contributif doit être lancé dans les prochains jours pour ce faire. « Il y en a qui font partir des trains et qui se disent déjà dedans. Nous, on doit faire décoller une fusée et ceci est notre premier étage. Ce qui nous importe, c’est le contenu et qu’elle aille au bout », assure le député du Nord en référence aux récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon à propos de la présidentielle. « Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat et prêts également à proposer notre projet de société au suffrage de nos concitoyens », assure-t-il. Permettre le rassemblement tout en faisant valoir son projet, telle semble être l’équation que cherche à résoudre le PCF en invitant à « l’union dans l’action ».

Julia Hamlaoui
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