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21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 05:37

 

L’Humanité, avec sa plateforme numérique l’Humanite.fr, prend l’initiative d’ouvrir ses colonnes pour repenser le monde, avec l’ambition d’être utile à chacune et chacun d’entre nous. Cette initiative aura des prolongements avec la publication d’un hors-série à la fin de l’été et l’organisation de grands débats publics permettant de poursuivre ces écrits.

Aujourd’hui : « L’État : vrai recours, grand retour », par Ian Brossat, porte-parole du PCF.

 

 

« Quoi qu’il en coûte ! » D’une phrase prononcée par Emmanuel Macron le 12 mars 2020, l’État faisait son grand retour. Les déficits ? Oubliés. L’État prendra à sa charge une grande partie des graves conséquences économiques du confinement. Les services publics exsangues ? Derrière nous. L’État providence, mis à mal méthodiquement depuis l’élection de Macron, est désormais un « bien précieux ». Ses serviteurs, les fonctionnaires, dont les conditions de travail se dégradent inlassablement, et qui étaient hier encore soit méprisés, soit matraqués ? Des héros de la nation.

Comme l’explique l’historien Thomas Branthôme, ce recours à l’État en temps de grave crise sanitaire s’apparente à un « appel à l’aide » de la part de citoyens sidérés par une épidémie soudaine et aux conséquences imprévisibles. Les mêmes qui, hier encore, ne juraient que par la réduction de la place de l’État, trop présent, trop lourd, trop gourmand, s’en sont fait les défenseurs : de l’État viendrait le salut sanitaire, économique et social. Mais qu’en est-il précisément, quelques semaines plus tard ?

Une fois de plus, le décalage entre le discours présidentiel et les faits est cruel. Nous pourrions nous en étonner si cette distorsion ne constituait pas un mode de gouvernement systématique de l’ère Macron. Nous pourrions nous en amuser si les conséquences n’étaient pas dramatiques.

« Nous attendions un État stratège, à même de construire une réponse économique et industrielle, en se saisissant des prérogatives qui sont pourtant les siennes et des outils existants. »

Car si les Français ont appelé au secours l’État, un autre sentiment a rapidement prédominé : la honte. La honte de constater que, dans la sixième puissance mondiale, la réponse gouvernementale n’a pas été à la hauteur. Nous attendions un État fort, capable d’organiser la riposte sanitaire et de mettre à disposition de chacun l’équipement nécessaire, et avant tout des personnels soignants. Nous attendions un État stratège, à même de construire une réponse économique et industrielle, en se saisissant des prérogatives qui sont pourtant les siennes et des outils existants, tels que les réquisitions d’usines ou les nationalisations d’entreprises. Il n’en a rien été. La pénurie de masques a frappé partout les soignants et les travailleurs clés, n’en déplaise au chef de l’État. La réponse industrielle de la France a été minimaliste, faute de volonté politique. Enfin, aux engagements se sont substitués des promesses et des renoncements. Face aux défaillances successives, les Françaises et les Français ont opté, contraints, pour la débrouille généralisée, pour le meilleur – les élans d’entraide et de solidarité – et souvent pour le pire.

Mais de quel État parle-t-on ? Ses fonctionnaires ? Évidemment non : en ordre de bataille dès les premiers jours, ils se sont mobilisés nuit et jour, dans des conditions parfois indignes, pour éviter l’effondrement complet de services pourtant indispensables à la population. Rendons-leur hommage.

 « Ce dont on parle ici, c’est la défaillance d’un gouvernement et d’une idéologie qui consiste à appliquer une méthodologie bien éprouvée. »

Ce dont on parle ici, c’est la défaillance d’un gouvernement et d’une idéologie qui consiste à appliquer une méthodologie bien éprouvée. Cette dernière est une valse libérale en trois temps : d’abord, couper les budgets et sabrer les effectifs des services publics, au nom de l’efficacité et de la compétitivité ; puis constater, faussement surpris, la dégradation du service rendu aux habitants, et s’en émouvoir publiquement ; enfin, pour y remédier, proposer la privatisation de pans entiers de notre société.

À cette attaque en règle de notre pacte social s’ajoute une grande transformation qui s’est opérée ces dernières années au sein de l’administration. D’un État productif, nous sommes passés à un État normatif. Renonçant de lui-même à son pouvoir, dans le champ industriel et économique notamment, l’État a fréquemment laissé faire, et plus souvent encore contribué activement à son affaissement. Le sens de l’action publique s’éloigne du terrain, et ce sont celles et ceux qui ont l’honneur de la déployer qui en sont les premières victimes. La décision se perd dans les strates administratives complexes, incompréhensibles des citoyens. Toute responsabilité se dissout. Le fiasco des masques en constitue une bonne illustration : personne n’assume l’effondrement des stocks, avant que le président n’en vienne même à nier la réalité de la pénurie elle-même.

« La relance économique ne doit pas perpétuer le monde d’avant, mais servir de levier pour imposer partout une ambition sociale et écologique, créer de l’emploi et revaloriser les travailleurs clés. »

Oui, nous avons besoin d’un grand retour de l’État. Pas seulement d’un État pompier, mais un État qui assume sur la durée une ambition pour les services publics, aussi bien la santé, l’éducation, les transports, le logement, la sécurité ou encore la justice. Alors que les budgets ont été drastiquement réduits, année après année, que les hôpitaux, les maternités et les tribunaux disparaissent les uns après les autres, que des dessertes ferroviaires sont abandonnées, que les enseignants exercent leur métier dans des conditions indignes, que la transition écologique est sous-financée et instrumentalisée, nous sommes à la croisée des chemins. La récession frappe durement notre pays. L’État mobilise des dizaines de milliards d’euros pour venir en aide aux secteurs les plus touchés par la crise : c’est indispensable, mais cela ne suffit pas. La relance économique ne doit pas perpétuer le monde d’avant, mais servir de levier pour imposer partout une ambition sociale et écologique, créer de l’emploi et revaloriser les travailleurs clés.

Ni grand discours ni promesse, ce sont des décisions qui sont attendues : simples, claires, efficaces, redonnant du sens à l’action publique, offrant aux citoyens des services publics de qualité, et aux fonctionnaires des conditions de travail dignes. Un État transformé qui retrouve sa capacité productive, un État fort qui ne laisse pas le marché dicter sa loi, un État ambitieux qui lutte contre toutes les inégalités et toutes les discriminations.

 

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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 05:14
PCF: Construisons la France en commun - Propositions d'urgence et d'après crise
CONSTRUISONS LA FRANCE EN COMMUN – Propositions d’urgence et d’après crise (PCF)
 
 
Vous trouverez ci-joint le texte de propositions « Construisons la France en commun » voté par le Conseil national du 12 juin et voué à être enrichie, par les militants, par le biais de la plate-forme « la France
en commun
 
 
La crise que traverse le monde, l'Europe et notre pays sans précédent est d'une extrême gravité. En France, nous avons enregistré plus d'1 million de chômeurs en plus en l'espace de deux mois. A la crise sanitaire s'ajoute une crise économique qui était déjà présente avant.
Avant la pandémie, l'urgence sociale et l'urgence écologique s'exprimaient avec force. Pouvoir d'achat, santé, emploi, respect de leur dignité… autant d’exigences déjà au cœur des préoccupations populaires.
Aujourd'hui, la pandémie va accentuer encore plus les difficultés de nos concitoyens si nous laissons faire le gouvernement et les actionnaires.
Nous réclamons donc l'inverse: protéger l'humain d'abord et mettre le capital à contribution pour sortir de cette crise par le haut, sans casse sociale et en engageant la transition écologique. Pour les communistes, c'est possible.
C'est dans cet esprit que les communistes, réunis en Conseil national, appellent d'abord à de larges mobilisations pour résister aux plans sociaux, défendre les services publics dont celui de la santé, de
l'école et protéger le pouvoir d'achat, les salaires et les acquis sociaux de tous nos concitoyens. La priorité est à l'action car nous ne pouvons pas accepter la casse de notre industrie, la vie chère, l’affaiblissement , voire la disparition de nos services publics.
 
Une plate forme « La France en commun »
 
Le PCF appelle à construire un nouveau modèle de société, plus juste, plus respectueux des êtres humains comme de la planète. Il met en débat des propositions de plus long terme, dessinant les contours d'un projet
de société, garantissant les même droits et une vie digne pour tous les citoyens et permettant de recouvrer notre souveraineté économique et démocratique. Il fait le choix de privilégier l'humain plutôt que la
finance.
Ces propositions seront élargies, renforcées, enrichies via la plate forme « La France en commun ».
 
 
I - Parmi les mesures d'urgence exceptionnelles santé publique
• Vote dès l'été d’un premier plan massif d'investissement, de créations d'emplois et de revalorisation des salaires et des carrières dans l'hôpital public et les Ehpad : 100.000 embauches dans l'hôpital public
et 300.000 dans les Ehpad
• Mettre en place un dispositif national « masques gratuits », pris en charge par la Sécurité sociale.
• Élaboration un plan de reconquête industrielle dans le domaine du matériel médical et du médicament et reconstruction d'un pôle public industriel et de recherche comprenant Sanofi, et assurant un service
public du médicament.
 
Éducation nationale et université
• au début de l’été, un budget rectificatif pour l'Éducation nationale et l’université et plan de recrutement massif de personnels enseignants et non enseignants, afin de pérenniser les dédoublements : ouverture des
places au concours, titularisation des personnels précaires et des stagiaires.
• Annuler les suppressions de postes et les fermetures de classes. À partir de 2021, la carte scolaire doit devenir pluriannuelle pour favoriser la stabilisation des équipes.
 
Pouvoir d'achat, lutte contre la pauvreté, accès de tous à une alimentation de qualité et aux biens de première nécessité
• maintien du salaire à 100 % lorsque les salarié·e·s sont au chômage partiel et mise en place d’un fonds de sécurisation salarial assurant un revenu décent jusqu'au retour à l’emploi;
• blocage des prix alimentaires, de l'eau, de l'énergie, des télécoms ;
• suppression de la TVA sur les produits de première nécessité ; gel des loyers et des prêts immobiliers
• prime de 300 euros à toute personne vivant au-dessous du seuil de pauvreté ;
    • prolongation des droits des chômeurs jusqu'à la fin de 2020 et abrogation de la réforme de l'assurance chômage.
    • ouverture du RSA aux moins de 25 ans ;
 
Sécurisation immédiate de l'emploi contre le chômage et les licenciements
• Protéger et renforcer les droits des représentants du personnel, ainsi que la pleine capacité d'intervention des inspecteurs du travail.
• Prolonger le chômage partiel et le fonds d'aide aux entreprises en difficulté, avec des critères de maintien de l'emploi, notamment pour les moyennes et les grandes entreprises.
• Conférences, régionales et nationale, de sécurisation de l'emploi, de la formation et de la transformation productive écologique et sociale, qui fixeront les objectifs chiffrés d'emplois, de formation, de
recherche et d'investissements.
 
 
II - Des choix pour changer durablement de mode de développement
 
Une société sans chômage, un nouvel âge de la Sécurité sociale
    • Augmenter le smic de 20% immédiatement et impulser une augmentation générale des salaires et des pensions.
    • Engager la construction d'un système de sécurité de l'emploi et de la formation, permettant d’alterner périodes d'emploi et périodes de formation, sans perte de revenu
    • Rembourser à 100% des soins prescrits par la Sécurité sociale
    • Tourner définitivement la page de la réforme Macron de casse de notre système de retraites.
    • Travailler moins, pour travailler tous, en travaillant mieux.
 
Réduction du temps de travail, pour arriver aux 32 heures.
    • Droit de veto pour les travailleur·euse·s
    • Loi d'interdiction des licenciements boursiers et loi pour le droit de péremption des salariés pour transformer leur entreprise en coopérative
 
Des services publics, outils du changement, au service de l'égalité et de l'émancipation
    • Rétablissement et renforcement des statuts des fonctionnaires
    • Doublement du transport des marchandises par le rail d'ici 10 ans avec la rénovation et l'ouverture de nouvelles gares de fret.
    • Création d’un pôle public de l'énergie et de la rénovation énergétique (France Energies) dont notre pays a besoin pour assurer les objectifs de décarbonation des productions et des usages.
    • Création d’un fonds européen pour les services publics, géré démocratiquement et contrôlé par les parlements nationaux, alimenté par la BCE au service de chaque état de la zone euro dans le but précis de
développer et faire coopérer les services publics.
 
Produire, consommer, vivre autrement : réussir la transition écologique et sociale
    • Relocalisation des productions et arrêt des restructurations destructrices de postes et les fermetures de sites.
    • Définir les grandes filières stratégiques dont la nation a besoin.
    • Mettre fin à l'obsolescence programmée, développer l'éco-conception,
    • favoriser les filières de réparation et de recyclage, encourager l'économie circulaire.
    • Consacrer 10 milliards d'€ par an à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics (700 000 logements par an)
    • Faire des transports un instrument du changement, en privilégiant transports publics et déplacements doux pour les individus, transports ferrés et transports maritimes ou fluviaux pour les marchandises.
    • Construire notre souveraineté numérique pour s'émanciper des firmes digitales des États-Unis
 
Pour une autre utilisation de l’argent
    • Création d'un pôle public bancaire et financier, avec nationalisations d'établissements bancaires.
    • Conditionnalité et contrôle des aides publiques aux entreprises.
    • Instauration d’un nouvel impôt sur les sociétés,
    • un impôt local rénové sur le capital,
    • Suppression progressive de la CSG pour mettre à contribution les revenus financiers des entreprises.
    • Impôt sur le revenu avec 15 tranches au lieu de 5 actuellement;
    • Taxer la spéculation boursière en augmentant la taxe sur les transactions financières (TTF)
 
Donner à la France une voix forte, indépendante et internationaliste, lutter pour une autre mondialisation
    • Démarchandisation des secteurs du médicament, de la santé et de la protection sociale;
    • Réduction massive des budgets militaires.
    • convocation, sous l'égide de l'ONU, d'une COP pour la justice sociale et fiscale.
    • Une Union européenne à géométrie choisie : Chaque peuple fait des choix souverains et doit rester libre d'en changer à tout moment. Aucun peuple ne peut être entrainé dans des orientations qu'il récuse.
    • Porter à 0,7 % l'aide publique au développement.
 
Pour une République nouvelle : la démocratie jusqu'au bout
    • Nouveaux pouvoirs pour les salarié·e·s et les habitant·e·s sur les entreprises et les services publics.
    • Revaloriser le suffrage universel avec la représentation proportionnelle et le droit de vote des étrangers aux élections locales
    • Restaurer la primauté du Parlement, avec la désignation d'un Premier ministre et de son gouvernement devant le Parlement..
    • Fin de l’élection du Président de la République au suffrage universel
 
 
Mobilisation immédiate des financements
 
• Création d’un fonds d'urgence sanitaire et de sécurisation doté de 205 milliards en 2020, alimenté par des recettes fiscales nouvelles (20 milliards), par l'annulation du remboursement des exonérations sociales
du CICE (20 milliards) et la création monétaire de la BCE (160 milliards, qui correspondent à la part que recevra la France des 1 000 milliards d'achat de dette publique annoncé par celle-ci). Il devra fonctionner sur une période de cinq ans et être alimenté annuellement.
Ce qui devra prendre en compte la reprise d'une activité économique plus étendue et plus saine, ainsi que la réforme en profondeur indispensable de la fiscalité.
• Ce fonds servira :
◦ à financer le plan d'urgence pour la santé publique (15 milliards) ;
◦ à financer un plan de développement des services publics (45
milliards) ;
◦ à prendre en charge une partie des dépenses que les collectivités
territoriales ont consacrées au soutien des populations ces derniers
mois (10 milliards) ;
◦ à agir en direction des grandes entreprises, sous forme de participations ou de nationalisations, afin que soit préservé l'emploi, que soit assurée la formation des salarié·e·s, que soient développées les productions stratégiques (20 milliards) ;
◦ à peser sur les banques, afin qu'elles apportent aux PME et TPE les crédits nécessaires de trésorerie et d'investissement ; celles qui s'engageront à maintenir l'emploi et à développer la formation de leurs
salarié·e·s, tout en maintenant les salaires, bénéficieront de taux de crédit fortement négatifs (20 milliards) ;
◦ à financer à taux négatif le déficit, dû au chômage partiel, des organismes de Sécurité sociale et de l'Unedic (40 à 50 milliards) ;
◦ à financer à taux négatif le déficit budgétaire supplémentaire produit par les mesures déjà prises (40 milliards ).
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, député du Nord - photo L'Humanité

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, député du Nord - photo L'Humanité

Lundi, 15 Juin, 2020- L'Humanité
Le PCF oppose une « France en commun » au cap présidentiel

Mesures d’urgence et de long terme constituent la charpente du projet adopté vendredi par les communistes pour répondre à la crise sociale et ouvrir une autre voie que la poursuite de la casse macroniste.

 

Les communistes ont devancé le discours ­d’Emmanuel Macron de dimanche soir et présenté, dès vendredi, leurs propositions pour faire face à la crise, à l’occasion de leur conseil national. À l’avant-veille de l’intervention présidentielle, le secrétaire national du PCF a mis en garde : « Le coronavirus devient le partenaire officiel du Medef et du gouvernement p our accélérer la casse de notre modèle social, finir de dépecer le s services publics et notre industrie, pour la soumettre totalement au marché financier. » Fabien Roussel, évoquant les cas de Renault, PSA ou encore Camaïeu, a alerté dans la foulée sur l’utilisation de la « pandémie pour installer un climat de peur, pour tétaniser le monde du travail » face à l’explosion des chiffres du chômage, brandis afin de « mettre la pression sur les salariés, sur les Français, et leur faire avaler des couleuvres ».

« La résistance commence tout doucement à se mettre en marche », observe également le député du Nord, alors que les mobilisations des hospitaliers, des salariés de différents secteurs mais aussi des jeunes retrouvent le chemin de la rue. Avec de multiples propositions réunies sous l’intitulé Construisons la France en commun, le PCF entend apporter sa pierre, « montrer que d’autres choix sont possibles », « proposer une rupture politique » et « être dans l’action dès maintenant » face à « une crise sociale extrêmement grave » qui « va inévitablement se traduire par une crise politique de grande ampleur », explique-t-on du côté de la place du Colonel-Fabien.

« Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat

À cette fin, le document adopté vendredi par la direction du PCF comprend des « mesures d’urgence exceptionnelles » pour en finir avec les impasses libérales que la pandémie a mises en lumière. Un « plan massif d’investissement » pour la santé avec « 100 000 embauches dans l’hôpital public et 300 000 dans les Ehpad », un budget rectificatif pour l’éducation nationale et l’université, le maintien du salaire à 100 % en cas de chômage partiel, une prime de 300 euros pour ceux vivant en dessous du seuil de pauvreté, l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans, des conférences régionales et nationale de « sécurisation de l’emploi, de la formation et de la transformation productive, écologique et sociale »… Autant de propositions qui figurent en bonne place. Côté financement, le PCF propose la « création d’un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation » à hauteur de « 205 milliards en 2020 » provenant pour 20 milliards de « recettes fiscales nouvelles », pour 20 autres milliards de « l’annulation du remboursement des exonérations sociales du Cice », ou encore, pour 160 milliards, de la création monétaire de la Banque centrale européenne.

La lutte contre le racisme et les discriminations, moteur de la mobilisation de ce samedi initiée par le collectif La vérité pour Adama, et à laquelle le PCF a participé, n’est pas oubliée. Le racisme « revêt aujourd’hui une dimension structurelle qui mine la vie des habitant-e-s des quartiers populaires, en particulier celle des jeunes », écrivent les communistes. À la veille de cette manifestation contre les violences policières, Fabien Roussel a plaidé pour « une police de proximité qui ne fasse plus peur mais qui soit respectée, juste, humaine, avec des moyens humains plus importants ».

Au-delà des mesures d’urgence, ce sont « des choix pour changer durablement de mode de développement » et « remettre en cause la domination du capital, son système de pouvoirs, sa cohérence devenue folle », que détaille le projet communiste. Le tout avec une série de propositions structurelles comme la réduction du temps de travail « pour arriver aux 32 heures », l’interdiction des licenciements boursiers, la relocalisation des productions, la création d’un pôle public bancaire et financier, accompagné de nationalisations, la conditionnalité et le contrôle des aides publiques aux entreprises, le développement et la démocratisation des services publics et de la Sécurité sociale, ou encore une réforme fiscale d’ampleur.

Si le texte reprend le nom du programme mis en avant par le PCF en 2017, La France en commun, il n’est pour l’heure ni « une plateforme électorale » ni « un projet de gouvernement », explique Christian Picque, qui en a coordonné la rédaction. Il s’agit de « dire que le communisme reste une idée neuve, généreuse, originale, et ce document vise à (la) mettre en débat », affirme Fabien Roussel. Un site contributif doit être lancé dans les prochains jours pour ce faire. « Il y en a qui font partir des trains et qui se disent déjà dedans. Nous, on doit faire décoller une fusée et ceci est notre premier étage. Ce qui nous importe, c’est le contenu et qu’elle aille au bout », assure le député du Nord, en référence aux ­récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon à propos de la présidentielle. « Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat et prêts également à proposer notre projet de société au suffrage de nos concitoyens », assure-t-il. Permettre le rassemblement tout en faisant valoir son projet, telle semble être l’équation que cherche à résoudre le PCF en invitant à « l’union dans l’action ».

Julia Hamlaoui
Samedi, 13 Juin, 2020 - L'Humanité
Face à la crise, le PCF appelle à bâtir une « France en commun »

Mesures d’urgence et de long terme constituent la charpente du projet adopté vendredi par le conseil national du PCF pour répondre à la crise sociale et ouvrir une autre voie que la poursuite de la casse engagée par le Medef et le gouvernement.

 

Les communistes ont devancé le discours d’Emmanuel Macron attendu dimanche et présenté dès vendredi leurs propositions pour faire face à la crise, à l’occasion de leur conseil national. À l’avant-veille de l’intervention présidentielle, le secrétaire national du PCF met en garde : « Le coronavirus devient le partenaire officiel du Medef et du gouvernement pour accélérer la casse de notre modèle social, finir de dépecer nos services publics et notre industrie pour la soumettre totalement aux marchés financiers ». Fabien Roussel, évoquant les cas de Renault, PSA ou encore Camaïeu, alerte dans la foulée sur l’utilisation de la « pandémie pour installer un climat de peur, pour tétaniser le monde du travail » face à l’explosion des chiffres du chômage brandis pour « mettre la pression sur les salariés, sur les Français et leur faire avaler des couleuvres ». « Le message est clair : prolétaires de tous les pays, soyez sages, ne manifestez pas, sinon ce sera pire », résume le député du Nord.

Les communistes proposent des mesures d’urgence exceptionnelles

« La résistance commence, tout doucement, à se mettre en marche », observe-t-il également alors que les mobilisations des hospitaliers, des salariés de différents secteurs mais aussi des jeunes retrouvent le chemin de la rue. Avec de multiples propositions réunies sous l’intitulé « Construisons la France en commun », le PCF entend apporter sa pierre, « montrer que d’autres choix sont possibles », « proposer une rupture politique » et « être dans l’action dès maintenant » face à « une crise sociale extrêmement grave » qui « va inévitablement se traduire par une crise politique de grande ampleur », explique-t-on du côté de la place du Colonel-Fabien.

À cette fin, le document, adopté vendredi par la direction du PCF, comprend des « mesures d’urgence exceptionnelles » pour en finir avec les impasses libérales que la pandémie a mises en lumière. Un « plan massif d’investissement » pour la santé avec « 100 000 embauches dans l’hôpital public et 300 000 dans les Ehpad », un budget rectificatif pour l’Éducation nationale et l’université, le maintien du salaire à 100 % en cas de chômage partiel, une prime de 300 euros pour ceux vivant sous le seuil de pauvreté, l’ouverture du RSA au moins de 25 ans, des conférences régionales et nationale de « sécurisation de l’emploi, de la formation et de la transformation productive écologique et sociale »… autant de propositions qui y figurent en bonne place. Côté financement, le PCF propose la « création d’un fond d’urgence sanitaire et de sécurisation » à hauteur de « 205 milliards en 2020 » provenant pour 20 milliards de « recettes fiscales nouvelles », pour 20 autres milliards de « l’annulation du remboursement des exonérations sociales du CICE », ou encore, pour 160 milliards, de la création monétaire de la Banque centrale européenne.

Lutter contre le racisme et les dérives fascistes

La lutte contre le racisme et les discriminations, moteur de la mobilisation de ce samedi initiée par le collectif « La vérité pour Adama » et à laquelle le PCF appelle à participer, n’est pas oubliée. Le racisme « revêt aujourd’hui une dimension structurelle, qui mine la vie des habitant·e·s des quartiers populaires, en particulier celles des jeunes », écrivent les communistes. À la veille de cette manifestation, Fabien Roussel a de nouveau condamné « les dérives racistes, voire fascistes, qui toujours perdurent dans notre police ». Des dérives qui « ne sont pas le fait de la majorité des policiers mais (qui) existent et doivent être sanctionnées par une instance indépendante », ajoute-t-il plaidant pour « une police de proximité, qui ne fasse plus peur mais qui soit respectée, juste, humaine, avec des moyens humains plus importants ».

Au-delà des mesures d’urgence, ce sont « des choix pour changer durablement de mode de développement » et « remettre en cause la domination du capital, son système de pouvoirs, sa cohérence devenue folle » que détaille le projet communiste. Le tout avec une série de propositions structurelles comme la réduction du temps de travail « pour arriver aux 32 heures », l’interdiction des licenciements boursiers, la relocalisation des productions, la création d’un pôle public bancaire et financier accompagné de nationalisations, la conditionnalité et le contrôle des aides publiques aux entreprises, le développement et la démocratisation des services publics et de la sécurité sociale, ou encore une réforme fiscale d’ampleur.

Le PCF invite à « l’union dans l’action »

Si le texte reprend le nom du programme mis en avant par le PCF en 2017, « La France en commun », il n’est pour l’heure ni « une plateforme électorale » ni « un projet de gouvernement », explique Christian Picquet qui en a coordonné la rédaction. Il s’agit de « dire que le communisme reste une idée neuve, généreuse, originale et ce document vise à mettre en débat notre originalité, nos propositions pour un nouveau projet de société », affirme Fabien Roussel. Un site contributif doit être lancé dans les prochains jours pour ce faire. « Il y en a qui font partir des trains et qui se disent déjà dedans. Nous, on doit faire décoller une fusée et ceci est notre premier étage. Ce qui nous importe, c’est le contenu et qu’elle aille au bout », assure le député du Nord en référence aux récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon à propos de la présidentielle. « Cette étape nous permet d’être prêts à aller au débat et prêts également à proposer notre projet de société au suffrage de nos concitoyens », assure-t-il. Permettre le rassemblement tout en faisant valoir son projet, telle semble être l’équation que cherche à résoudre le PCF en invitant à « l’union dans l’action ».

Julia Hamlaoui
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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 05:41
PCF - Plus que jamais à l'ordre du jour ! Un plan d'urgence pour les hôpitaux publics et les Ehpad
PCF - Plus que jamais à l'ordre du jour ! Un plan d'urgence pour les hôpitaux publics et les Ehpad
PCF - Plus que jamais à l'ordre du jour ! Un plan d'urgence pour les hôpitaux publics et les Ehpad

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 05:25

 

Bénéfices records pour les mastodontes du luxe -

 

Chaque année les ami.e.s, nous avons dans cette petite chronique certains rendez-vous récurrents. Il en est un qui se tient en général début juillet avec le numéro spécial de Challenges établissant le classement annuel des 500 premières fortunes de France. Peut-être est-ce là un effet insoupçonné du Covid19, en 2020 l’agenda sera bousculé.

En effet, j’ai fait l’acquisition la semaine dernière du magazine Forbes, photo en une de Michel-Edouard Leclerc pour illustrer l’annonce de la cuvée 2020 du « classement des milliardaires ». Ce magazine analyse les stratégies d’entreprises, interviewe des stars de l’entreprenariat, classe les hommes et les femmes d’affaires. Pas de voyeurisme jaloux de ma part, la simple idée de prendre des nouvelles de toutes ces personnalités éminentes, qui ont tendance, vous l’aurez remarqué, à vivre un peu cachés… sans doute pour vivre heureux comme dit le proverbe.

Et puis, feuilleter ce magazine me permet de conforter mon optimisme naturel en me disant que notre pays a bien les moyens de se sortir de la mauvaise passe actuelle.

Alors, que nous dit cette cuvée 2020 ? Ça pétille ? LVMH, Chanel, Hermès, Kering, l’Oréal… les mastodontes du luxe tricolore ont enregistré des bénéfices records portés notamment par le succès de leurs produits de maroquinerie et par leur croissance toujours plus forte en Asie.

Chaque année, le classement Forbes évalue la fortune professionnelle des individus et la règle est simple. S’il peut être prouvé, à la date d’arrêté (le 18 mars 2020) que le patrimoine d’un individu dépasse le milliard d’euros, net de son endettement.

Il y a cette année 39 milliardaires, dont 5 femmes, pour un montant total de près de 277 milliards (c’est pratiquement le montant total des recettes annuelles du budget de notre pays !). Classement dominé depuis plusieurs années par Bernard Arnault et sa famille. La fortune du patron fondateur de LVMH est estimée à 66.9 milliards, il est aussi le numéro deux mondial derrière Jeff Bezos, le patron d’Amazon.

Le débat monte en ces temps de crise au sujet d’un éventuel rétablissement de l’ISF, ça fuse de partout… et ses contempteurs montent au créneau les uns après les autres pour défendre la citadelle des premiers de cordée où ils vivent cachés !

 

 

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 05:19
LE TELEGRAMME - Paimpol - "L'Ex-Flic témoigne du racisme ambiant" - 11 Juin 2020

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14 juin 2020 7 14 /06 /juin /2020 05:13
CGT Intérieur - Lettre ouverte au Ministre de l'Intérieur qui voulait faire passer le courant entre la police et les citoyens
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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 05:10
André Chassaigne

André Chassaigne

Jeudi, 11 Juin, 2020 - L'Humanité
Assemblée nationale. Des lois pour sécuriser carrières et pensions

Les députés communistes ont défendu en commission plusieurs textes en faveur des retraités et des salariés. La majorité n’écoute que d’une oreille.

 

La revalorisation des retraites agricoles a été votée, mercredi 10 juin, en commission des Affaires sociales, à l’unanimité des députés. Cette mesure, portée par le communiste André Chassaigne depuis des années, a déjà connu un parcours parlementaire à rebondissements…

En février 2017, ce texte, qui vise à garantir des pensions au minimum à 85 % du Smic pour les agriculteurs, avait été adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale en première lecture. Devant le Sénat en mai 2018, le gouvernement avait contré cette adoption par le truchement d’un vote bloqué : il avait présenté un amendement renvoyant à 2020 la mise en œuvre de cette mesure. Elle devait en effet, selon l’exécutif, faire partie de la réforme des retraites. Cette dernière ayant été repoussée avec la crise sanitaire, le projet de loi est revenu en seconde lecture devant l’Assemblée.

La Macronie joue la montre et use d’« entourloupettes »

Mais, en commission, les députés de la majorité se sont rangés derrière cette proposition des communistes tout en y apportant des modifications. Ils ont ainsi fait voter un amendement instaurant un « écrêtement en fonction du montant de retraite tous régimes » au nom d’une « équité entre assurés monopensionnés et polypensionnés ». Une « entourloupette », selon André Chassaigne, qui retire le caractère universel du minimum des pensions proposé par le texte des communistes et réduit « significativement le nombre de bénéficiaires de la garantie à 85 % du Smic ».

Ensuite, la majorité macroniste a de nouveau joué sur le temps : l’entrée en vigueur de la loi serait fixée au 1er janvier 2022. En pleine crise économique historique, avec des conséquences sociales encore incalculables, cette mesure avait pourtant toute sa place dans un arsenal de dispositions urgentes pour amortir le choc de la récession.

Créer un contrat de transition professionnelle et renforcer l’accès à la formation

Dans cet objectif, ce n’était pas la seule proposition des députés PCF examinée le même jour. L’élu Pierre Dharréville et son collègue GDR de Guyane, Gabriel Serville, ont présenté en commission un projet de loi « pour une garantie salaire-formation au service de la transition écologique et sociale de l’économie ». Rappelant les « conséquences gravissimes de la crise et la récession brutale » qui attendent les Français, ils ont plaidé « pour amortir les coups » via ce projet. Il s’agirait dans les entreprises de moins de 500 salariés de créer un contrat de transition professionnelle, se substituant au contrat de sécurisation professionnelle : un salarié qui perdrait son emploi verrait son salaire net maintenu durant deux ans, pendant lesquels il bénéficierait d’accompagnements renforcés, notamment en matière de formation.

Dans les entreprises de plus de 500 salariés, c’est un congé de transition qui remplacerait le congé de reclassement actuel, et qui serait également porté à une durée de vingt-quatre mois, aux frais de l’employeur. Ces deux dispositifs s’inscriraient dans le cadre d’une transition écologique de l’économie. Enfin, les deux députés GDR proposent l’ouverture rapide d’une négociation nationale et interprofessionnelle pour définir à la fois de nouvelles protections pour les salariés impactés par la crise, mais aussi des modalités de financement. « Il y a urgence », ont-ils insisté. « Il serait dommage que la majorité nous réponde qu’il faut attendre », ajoute Pierre Dharréville, en rappelant qu’il s’agit du rôle du Parlement que de « ne pas se réfugier derrière des réflexions engagées dans les couloirs des ministères ».

Diego Chauvet
A l'Assemblée nationale, les députés communistes-GDR présentent des lois pour sécuriser carrières et pensions (L'Humanité, 11 juin 2020)
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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 15:47
Pendant le Ségur de la santé, le gouvernement publie le décret de la honte! - Fédération santé et action sociale CGT, 10 juin 2020
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10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 19:35
A COEUR OUVERT (Journal PCF Bretagne - Juin 2020)
A COEUR OUVERT (Journal PCF Bretagne - Juin 2020)
A COEUR OUVERT (Journal PCF Bretagne - Juin 2020)
A COEUR OUVERT (Journal PCF Bretagne - Juin 2020)
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10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 19:29
Nous demandons le RSA pour les moins de 25 ans

Le contexte historique dans lequel est plongé le pays depuis le début de l’épidémie a non seulement mis en lumière la précarité dans laquelle vivent des milliers de jeunes mais l’a aussi amplifiée. Face à cette hausse de la paupérisation d’une partie de la jeunesse, les annonces temporaires et tardives prises par l’exécutif apparaissent bien timorées et insuffisantes.

L’urgence doit être à un projet politique ambitieux pour la jeunesse. Ce projet doit s’accompagner aussi bien de mesures immédiates de protection sociale que de mesures à plus long terme favorisant une sécurité de l’emploi et de la formation pour l’ensemble des jeunes. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans est une première mesure d’urgence qui permet d’instaurer un filet de sécurité pour éviter de sombrer dans la grande pauvreté.     

Le RSA est un filet de sécurité nécessaire

Alors que la crise économique risque d’entraîner nombre de jeunes dans la spirale de la précarité, Gabriel Attal, secrétaire d’État en charge de la jeunesse, s’est positionné contre l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Dans une interview accordée au très libéral journal les Échos, le plus jeune membre du gouvernement a déclaré qu’ « aucun jeune ne grandit avec les minima sociaux comme horizon » et que cette ouverture « inscrirait les jeunes dans un esprit de défaite ». Pourtant, pour un certain nombre, l’horizon le plus proche est celui de se retrouver en situation de grande précarité, sans aucune source de revenu.

Derrière ces déclarations, ce n’est pas l’âge d’éligibilité au RSA que remet en cause le secrétaire d’État, mais l’existence même de celui-ci. Ces propos nous ramènent au fameux mythe des minima sociaux qui produisent des générations entières de tire-au-flanc. Opposer une prétendue oisiveté des jeunes à l’octroi d’un minimum pour vivre est particulièrement abject. En plus de ne reposer sur aucune donnée tangible, ces discours sont dangereux. Ce n’est pas par fainéantise qu’un certain nombre de jeunes se retrouvent sans aucun revenu. La faute est à imputer à la multitude de réformes libérales de ces dernières années qui ont eu pour conséquence de fragiliser le peu de sécurité dans l’emploi, et notamment dans celui des plus jeunes.

L’ouverture du RSA aux moins de 25 ans doit permettre d’empêcher celles et ceux qui n’ont aucune source de revenu de tomber dans l’extrême pauvreté. Ce minima social est un filet de sécurité, certes insuffisant, mais nécessaire.

Évidemment, le RSA ne saurait être l’alpha et l’oméga d’une politique jeunesse digne de ce nom. Mais son ouverture serait une première avancée pour nombre de jeunes. Porter cette revendication dans le débat public doit permettre une prise de conscience collective quant à l’importance de mettre en place des dispositifs pour lutter contre la précarité des jeunes.

C’est bien en renonçant à mettre fin aux mesures moins-disantes pour les jeunes que l’exécutif s’inscrit dans un esprit de défaite. Défaite face à la hausse du chômage, défaite face à la hausse de la précarité des jeunes, défaite face à la moindre ambition politique pour la jeunesse.

Treize organisations de jeunesse demandent l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans

De plus en plus de jeunes se retrouvent bien seuls face à un avenir incertain. Les annonces faites par le gouvernement ne permettent pas de lever ces incertitudes. L’urgence de la situation doit être de proposer des revendications concrètes pour sortir les jeunes de la précarité. L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans en fait partie.

À l’initiative du Mouvement jeunes communistes de France, treize organisations de jeunesse se sont réunies pour demander d’une seule et même voix l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Cette tribune a été publiée dans l’Humanité (1). La tribune est une première étape. Nous avons fait le choix de lancer également un site internet (2) afin d’interpeller directement Gabriel Attal à ce sujet.

Aux treize organisations de jeunesse, de nombreuses associations, organisations, personnalités, élus nationaux et locaux ont tenu à apporter leur soutien à cette revendication. Parmi eux une trentaine de parlementaires, de nombreux présidents de conseils départementaux et de mairies, mais aussi des organisations syndicales telles que la CGT ou encore la FSU. En une semaine ce n’est pas moins d’une centaine de soutiens qui se sont ajoutés à la liste. Tout au long de la semaine, les fédérations du MJCF vont interpeller les élus locaux afin d’élargir cette liste de soutiens.

Malgré le refus de Gabriel Attal, nous ne comptons pas nous arrêter là. D’autres actions d’interpellations sont prévues.

Léon Deffontaines, secrétaire général du MJCF.

1. https://www.humanite.fr/nous-demandons-louverture-du-rsa-pour-les-moins-de-25-ans-689831

2. https://www.rsamoinsde25ans.fr/

Mardi, 2 Juin, 2020
Nous demandons l'ouverture du RSA pour les moins de 25 ans

Tribune collective

 

Nombre de jeunes vivent en situation de grande précarité. Pourtant, les moins de 25 ans n’ont pas accès au Revenu de Solidarité Active (RSA). Son obtention est conditionnée au fait d'avoir occupé l'équivalent de deux ans d'un emploi à temps plein durant les trois dernières années ou avoir un enfant à charge. Ces exigences privent des milliers de jeunes, pourtant sans ressource, de ce minima social. Cette condamnation à la misère est inadmissible. Nous demandons la modification de la loi pour que les moins de 25 ans puissent bénéficier de ce droit au même titre que leurs aîné·e·s.

Le contexte historique dans lequel est plongé le pays depuis le début de l'épidémie du Covid-19 rend nécessaire la réparation de cette injustice. La crise économique actuelle est sans précédent depuis plusieurs décennies, la chute du PIB de 5,8 % au premier trimestre 2020 est la plus importante enregistrée depuis la création de l'indicateur en 1949. Les jeunes y sont particulièrement exposé·e·s : en 2017, 20,1 % des 18-29 ans vivaient sous le seuil de pauvreté contre 12,9 % des 30-39 ans et 14,1 % toutes tranches d’âge confondues (INSEE). La pauvreté des moins de 25 ans n'est pas un fait nouveau, le confinement l'a amplifiée. Plus souvent en contrats temporaires, plus souvent en période d'essai et durement exposé·e·s au travail ubérisé, les jeunes sont les premières et les premiers à perdre leur emploi. Disposant d'une épargne plus faible, souvent n’en disposant d’aucune, elles et ils sont plus vulnérables à une perte de revenu. Loin d'être suffisant, le RSA peut être un filet de sécurité salutaire dont elles et ils sont aujourd'hui malheureusement privé·e·s.

La majorité est fixée à 18 ans depuis plusieurs décennies. Les jeunes peuvent voter, se salarier, payer des cotisations, être prélevé·e·s de l'impôt sur le revenu, mais se voient pourtant refuser l'accès à un volet essentiel de la solidarité nationale. Cette exception est injustifiable et doit cesser. Une telle exclusion renvoie le sort de ces jeunes à une hasardeuse solidarité familiale qui les place dans une situation de dépendance. La misère dans laquelle sont plongés ces jeunes n'est pas une période passagère sans conséquence. L'extrême pauvreté met directement leur avenir et leurs possibilités d'émancipation en danger.

Ce gouvernement n'a jusqu'à présent pas fait grand cas des jeunes dans ses politiques publiques, sauf pour leur imposer un service national universel. Il n'existe pas de ministère dédié et il a fallu attendre plus d'un an pour qu'un secrétaire d'État soit nommé. Ce gouvernement n'a pas non plus démontré une grande volonté de s'attaquer à la pauvreté. Nous nous souvenons de ses ordonnances pour casser le droit du travail et abaisser la protection des salarié·e·s. Nous nous souvenons des aides au logement dont il a diminué le montant avant de le geler. Nous nous souvenons de l'expression « pognon de dingue ».

Nous avons vu le mépris du gouvernement auquel il a fallu deux mois pour annoncer le versement d'une aide exceptionnelle de 200 € pour les précaires de moins de 25 ans, ainsi que pour les étudiantes et étudiants ayant perdu leur emploi. Le versement de cette aide démontre l'injustice de l'exclusion d'une partie des jeunes d'un volet essentiel de la protection sociale. Nous demandons l'ouverture immédiate du RSA aux moins de 25 ans et sans condition spécifique.

Signataires :

MJCF - Mouvement Jeunes Communistes de France

MRJC - Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne

JOC - Jeunesse Ouvrière Chrétienne

UNEF - Union Nationale des Etudiants de France

FENEC - Fédération Nationale des Etudiants Chercheurs

MJS - Mouvement Jeunes Socialistes

Jeunes insoumis-es

Jeunes génération.s

Jeunes écologistes

UNL - Union Nationale Lycéenne

FIDL, le syndicat lycéen

UEC - Union des Etudiants Communistes

Elles et ils soutiennent l'ouverture du RSA aux moins de 25 ans :

Députés :

André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe “Gauche démocrate et républicaine”

Alain Bruneel, député du Nord

Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis 

Marie-Georges Buffet, députée de Seine-Saint-Denis

Jean-Paul Dufrègne, député de l'Allier

Jean-Paul Lecoq, député de Seine-Maritime

Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime

Hubert Wulfranc, député de Seine-Maritime

Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône

Keclard-Mondesir Manuèla, députée de la Martinique

Régis Juanico, député de la Loire

Aurélien Taché, membre du groupe Ecologie Démocratie Solidarité, député du Val d’Oise

Sénateurs :

Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais 

Éliane Assassi, sénatrice de Seine-Saint-Denis

Éric Bocquet, sénateur du Nord 

Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis

Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère

Laurence Cohen, sénatrice du Val de Marne

Pierre Laurent, sénateur de Paris

Sophie Taillé Polian, sénatrice de la Loire

Organisations et associations :

- CGT

- FSU

- Union syndicale solidaires

- UNHAJ - Union National de l’habitat jeunes

- CNL - Confédération Nationale du Logement

- CNAJEP

- FFJ - Forum Français de la Jeunesse

Personnalités :

- Fabien Roussel, Secrétaire National du PCF

- Ian Brossat; porte parole du PCF et président de l’ANECR

- Guillaume Balas, coordinateur national de génération.s

- Benjamin Lucas, porte parole de génération.s

- Claire Monod, élue Ile de France

- Chloé Sagaspe, Membre du Bureau Exécutif  d’EELV

- Eva Sas, porte-parole d'EELV

- Alain Coulombel, porte-parole d'EELV

- Lilâ Le Bas, Conseillère au CESE

- Clémence Dolé,  représentante au COJ

- Adrien Hélary, représentant au COJ

- Bertrand Coly, Conseiller CESE

- Héloïse Moreau, représentante au COJ

 
 
 
 
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