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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 05:50

 

Les Communistes de la section de Morlaix se sont réunis le mercredi 9 septembre dans leur local (dans le respect des gestes barrières).

Une introduction "politique" a été faite par Daniel RAVASIO, Secrétaire de la Section.

 

________________________________________________

 

Quels constats pouvons-nous faire à cette rentrée 2020 ?

Nous sommes dans une situation où la crise sanitaire du Covid-19 a balayé le monde entier.

Nous sommes dans une situation où la crise économique, le chômage, les pertes d’emplois, … nous menacent tous.

Nous sommes dans une situation où le monde peut courir à sa perte : la destruction de la planète s’accentue malgré les rodomontades des uns et des autres ; de nombreux conflits peuvent se traduire par un recours à une « vraie guerre ».

Voilà où nous mène le capitalisme.

 

Il y a urgence dans notre pays au niveau économique et social.

 

  • La pauvreté, la précarité explosent :
  • 7 millions de personnes sont sans emploi stable.
  • Il y a 30 % à 50 % de demandes d’aides alimentaire en plus.
  • 11 à 12 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté !

 

  • La pauvreté augmente et, parallèlement, les 500 plus grosses fortunes de France totalisent un patrimoine de 730 milliards d’euros, en progression encore par rapport à l’année dernière !
  • 730 milliards d’euros ! C’est le tiers de notre PIB national ! C’est 10 fois plus qu’il y a dix ans, alors que nous étions en crise !
  • Ces nouveaux riches Français qui gagnent des sous avec des Ehpad privés, les golden boys de la dépendance comme Yves Journel, président de DomusVi, dont nous savons aujourd’hui qu’une partie des bénéfices part dans les paradis fiscaux !

120ème au classement des plus grandes fortunes, il détient un patrimoine de 720 millions d’euros, gagné sur le dos de vos parents, de vos grands-parents, sur le dos des salariés qui ont parfois été démunis face à la pandémie.

 

  • Voilà le scandale de cette société :
  • Pendant que la pauvreté augmente, pendant que nous organisons, nous, la solidarité, une minorité continue de s’enrichir, utilise des paradis fiscaux pour ne pas payer d’impôts sur les bénéfices et accumuler une richesse indécente en période de crise !
  • C’est toute la différence avec nous, avec ce peuple qui fait preuve de solidarité, de courage, d’abnégation, qui a organisé les soins, le transport des marchandises, l’éducation des enfants, la sécurité pendant la pandémie.

 

  • Voilà pourquoi nous parlons encore de Révolution et que nous demandons à reprendre le pouvoir sur l’économie et sur la manière de créer les richesses.

 

  • Car il faudra aller plus loin qu’un simple partage des richesses, comme nous sommes nombreux à le réclamer à gauche.

Appelons-le « Impôt-Covid », ISF ou taxe sur les grandes fortunes, de tout temps, les sociétés ont demandé aux plus riches de participer à l’effort national.

Et il est urgent de le faire !

Ce n’est pas à nous seuls de payer la crise, c’est aussi à eux de le faire : ils en ont les moyens !!

 

  • Mais il faut aller plus loin que ça !

Notre projet de société est fondé sur un changement profond de nos modes production. Les richesses doivent être créées sans exploiter les hommes et les femmes et sans épuiser la planète.

La priorité ne doit plus être les profits à tout prix ou la valeur des actions, mais d’abord de préserver l’être humain et la planète.

Et pour cela, il faut se réapproprier l’outil de production. Il faut redonner du sens au travail, aux salariés, au rôle de chacun dans la société, et agir pour l’égalité professionnelle car les héros qui ont été et sont toujours en première ligne face à la crise sont des héroïnes !

 

  • C’est un projet de société cohérent que nous devons défendre et nous avons plusieurs propositions dans ce sens.

Par exemple, nous proposons de moduler les cotisations et les impôts sur les entreprises en fonction de leurs investissements en faveur de la sécurisation de l’emploi, de la formation et de l’environnement.

C’est différent de ce que propose le gouvernement qui envisage, lui, de poursuivre sa logique en supprimant un nouvel impôt, dit de production : ce sont 10 milliards d’exonérations supplémentaires sans contrepartie.

Et en plus, l’Etat va devoir les compenser auprès des collectivités, car cet argent sert à abonder le budget des Régions.

C’est donc nous qui allons, encore une fois, financer un nouveau cadeau aux entreprises.
Nous proposons au contraire, d’utiliser l’argent public et les richesses que nous créons pour sécuriser les parcours professionnels.

 

Il y a urgence pour le climat.

 

  • Car si nous ne répondrons pas à l’urgence pour le climat, pour la biodiversité, pour préserver nos ressources naturelles, si nous ne faisons pas cette révolution écologique, dans les 10 ans, il sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut agir.

Et au lieu de jouer avec nos peurs, là aussi, il faut montrer qu’il y a un chemin, des propositions, l’espoir d’inverser la donne.

Nombreux sont celles et ceux qui se prétendent écologistes. Mais tout le monde ne voit pas l’urgence et la profondeur des changements à mettre en œuvre.

Là aussi, cela doit s’inscrire dans un vrai projet de société qui marie les deux nécessités : la dignité humaine et la protection de la planète.

 

  • Et nous ne répondrons pas à cette urgence avec un système économique qui ne pense qu’à la compétitivité et à la valeur de ses actions.

Si c’est pour nous vendre un capitalisme vert, avec des paradis fiscaux qui siphonnent nos finances publiques et protègent les pollueurs, c’est niet !

Si c’est pour gagner de l’argent en bourse en vendant des éoliennes, des barrages hydrauliques, ou en faisant financer nos projets par les marchés financiers, pour nous c’est double niet !! Car ce sont les salariés qui vont souffrir !

Pour répondre aux urgences sociales et environnementales, il faut rompre avec les logiques de rentabilité imposées par la finance.

Mais il faut aussi rompre avec des traités européens qui placent notre économie sous le joug des marchés financiers.

Si l’on était capable de sauver le climat avec le traité de Maastricht ou celui de Lisbonne, ça se saurait !

 

Il y a urgence pour les services publics qui doivent être soutenus et intégrés dans le plan de relance

 

Dans les services publics qui doivent bénéficier du plan de relance s’il en est un, c’est celui de la santé !

  • Les blouses blanches ont assez donné et réclament des moyens pour soigner ! Le Ségur et les premières mesures annoncées sont le fruit d’une longue lutte des personnels. C’est un premier pas. Mais nous ne sommes pas encore au niveau pour faire face à une pandémie.

La dette, les ARS, les faibles salaires, le manque d’hôpitaux de proximité, de services d’urgences sont autant de boulets qui pèsent encore sur notre système de santé publique.

  • Nous voulons de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital !

 

Un autre service public qui doit bénéficier du plan de relance c’est la SNCF et le transport !

  • Il faut investir dans le fret ferroviaire, un des leviers pour agir pour le climat.

La décennie 2000 devait être celle du renouveau : elle a été celle du grand plongeon.
En 2000, la SNCF ne transportait déjà plus que 17 % des marchandises, tous modes confondus, contre 45 % en 1975. Aujourd'hui, cette part s'est réduit à peau de chagrin : 9,5 %.

Le bilan est d'autant plus désastreux que ce déclin a fait un grand gagnant : la route ! Avec toutes les conséquences pour le climat que cela implique : par rapport à la route, un train de fret équivaut en moyenne : à 35 poids lourds. Le rail émet 14 fois moins de CO2 ; entraîne huit fois moins de pollution de l’air ; et consomme six fois moins d'énergie.

Il est donc grand temps de revenir à la raison et d'initier une reconquête du fret ferroviaire. C'est peu dire, hélas, qu'on est loin du compte.

 

  • Il faut favoriser le train et les transports collectifs plutôt que la voiture.

Il rénover faut 10 milliards d’euros sur 10 ans pour rénover le réseau des petites lignes.

Il faut rénover et entretenir le réseau pour les transports quotidiens de nos concitoyens.

L’Etat doit financer les transports gratuits dans les agglos.

 

Il nous faut un véritable service public de l'énergie, avec la maîtrise de la production des énergies renouvelables.

 

  • En laissant les champs d’éolienne au privé, ils vont nous polluer le paysage.
    Et en vendant nos barrages hydrauliques, ils bradent nos biens communs.

Rappelons-nous la privatisation des autoroutes, mise en œuvre par de Villepin en 2006.

L’Etat a vendu nos autoroutes pour 14 milliards d’euros.

C’est pourquoi nous disons, quand on vend tout au privé, on est privé de tout !

 

  • On pourrait aussi développer sur les moyens à mettre dans la rénovation thermique des maisons, des bâtiments et des emplois à créer dans ce domaine.

 

Dans les services publics qui seront au cœur de l’actualité, il y a bien sûr celui de l’Education nationale.

 

  • Cette rentrée scolaire aurait dû être celle d’un grand plan national pour l’éducation, mettant tous les moyens nécessaires à l’accueil de tous nos enfants dans les meilleures conditions, après une année où nombre d’enfants sortent en plus grande difficulté scolaire.
  • Comme nous l’avions proposé dès le mois d’avril, avec notre plan d’urgence pour l’école, des moyens considérables auraient dû être mobilisés par l’Etat pour redonner sens à l’égalité d’accès à l’éducation, à la formation, pour que l’école revienne enfin sur les rails de la réussite de toutes et tous.

Dès le mois d’avril, il aurait fallu aider nos communes, former et recruter des dizaines de milliers de jeunes diplômés, susceptibles d’accompagner nos enseignants dans leurs missions éducatives dans un premier temps.

D’autant que le gouvernement et son ministre de l’Education nationale se fourvoient dans une ultime provocation : refuser de fournir à nos jeunes collégiens, lycéens, étudiants les masques obligatoires dès la semaine prochaine !

 

Et les élections dans tout ça !

 

Pour nous, l’actualité c’est, bien sûr, la crise et la nécessaire relance, c’est agir, mobiliser, faire prendre conscience.

D’ailleurs, les élections c’est loin pour celles et ceux qui risquent de perdre leur emploi maintenant.

Mais déjà, tout le monde parle des élections et de candidatures. Surtout pour 2022.

Mais les prochaines élections, ce sont les sénatoriales et les législatives partielles dans 3 semaines, puis les régionales et les départementales dans 7 mois.

Ce ne sont pas des élections intermédiaires, comme si ne comptait que la présidentielle !!

Oui, nous voulons peser dans ces élections avec la volonté de faire élire un maximum d’élus communistes.

Pour les sénatoriales dans le Finistère, les communistes figureront sur une liste d’union de la gauche sans le PS qui présente une liste.

Des tractations ont eu lieu avec le PS.

Mais la proposition du PS s’est révélée inacceptable :  

  • Une 4ème place (sur 5) qui ne pouvait permettre l’élection de notre candidat ;
  • Une 4ème place après celle de Jean jacques Urvoas ancien ministre de la justice de Hollande ;
  • Un chantage : si vous n’acceptez pas, on ne pourra pas faire accord pour les départementales !

C’est pourquoi deux candidates PCF (sur 5) figureront sur une liste d’union de la gauche, liste emmenée par notre camarade isabelle Mazelin, adjointe au Maire du Relecq Kerhuon.

Pour les élections départementales et régionales, le PCF aura pour objectif de faire élire le plus grand nombre de candidats. Cela se fera en rassemblant, en bâtissant des listes citoyennes, ouvertes, dans la plus large union des forces de gauche et écologiste et sur des programmes qui changent la vie de nos concitoyennes et concitoyens


Et 2022 alors ?


D’abord, cela semble avoir échappé à certains, mais il y a deux élections en 2022 : la présidentielle et les législatives. Elles seront décisives toutes les deux pour transformer la France.
Les communistes seront au rendez-vous de ces échéances avec un objectif : rassembler autour d’un projet pour la France, avec un projet, à la hauteur des défis de civilisation posés par la crise sanitaire et économique.

« Le jour d’après », pour les communistes, ce doit être « le système d’après », en rupture avec le capitalisme, en rupture avec les traités européens actuels.

Et tous ensemble, nous déciderons en responsabilité le moment venu, la place qui sera la nôtre.

 

Pour les communistes l'urgence c'est la sécurité de l'emploi.

 

Le Conseil National des 5 et 6 septembre dernier a décidé le lancement d’une campagne nationale des communistes sur la question de l’emploi (Voir Résolution du CN).

 

Les communistes sont appelés à se mobiliser dans chaque département pour faire émerger les besoins en matière d’emplois et en solidarité avec les salarié.e.s menacés par des plans de licenciements.

  • Une pétition nationale va être lancée : il nous faudra la prendre en main et en faire un succès sur le Pays de Morlaix.

 

Partout en France, proposons à nos concitoyen·ne·s - salarié·e·s, habitant·e·s, élu·e·s - de créer des comités de défense des emplois, des compétences, de capacités de production pour les accompagner dans leur lutte, demander des comptes sur l’utilisation de l’argent et faire des propositions pour l’emploi et la transition écologique.

  • Concrétisation à voir sur le Pays de Morlaix.

 

En lien avec les luttes locales des entreprises et services publics, nous appelons à des rassemblements partout en France les 9 et 10 octobre prochains pour faire progresser une alternative au plan de relance Macron – Castex portant ces exigences.

  • Notre Fête du Viaduc devrait s’intégrer parfaitement à cet appel.

 

 

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12 septembre 2020 6 12 /09 /septembre /2020 05:38
Rassemblement au Menez Hom face à la presqu'île de Crozon pour le désarmement nucléaire

Rassemblement au Menez Hom face à la presqu'île de Crozon pour le désarmement nucléaire

PÉTITION: La France doit ratifier le traité d'interdiction des armes nucléaires – Non au doublement des crédits pour les armes nucléaires

Pétition en direction des parlementaires, du Président de la République et du gouvernement français.
La France doit ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires adopté à l'ONU le 7 juillet 2017! [LIRE LA SUITE...]

Cette pétition a été lancée par le Collectif "En Marche pour la Paix" dont le Parti communiste français est membre.

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11 septembre 2020 5 11 /09 /septembre /2020 04:45
Samedi 12 septembre 2020 à 12 h 30 sur LCP - Histoires communistes: André Chassaigne et Marie-George Buffet par Marion Becker et François Chevry
Samedi 12 septembre 2020 à 12 h 30 LE MAG
HISTOIRES COMMUNISTES
MAGAZINE 26 MINUTES
Au sein du groupe communiste à l'Assemblée, deux figures en constituent l'âme et la mémoire : André Chassaigne et Marie-George Buffet ; deux députés qui ont traversé l'Histoire, celle de mai 68 et de l'engagement contre le Vietnam, celle du stalinisme et de la chute du mur de Berlin. Chacun, à sa façon, a tracé son sillon : Marie-George Buffet a choisi les combats de l'intérieur au sein du parti, place du colonel Fabien, de ses combats féministes à l'échec cuisant de l'élection présidentielle ; pendant qu' André Chassaigne optait pour un communisme « des champs », dans son village du Puy de Dôme.
Les deux députés ont ouvert leurs archives, pour nous raconter, à travers la grande Histoire, leurs histoires communistes.
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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 13:25

 

En cette année 2020, la pandémie du coronavirus a perturbé les marchés agricoles, réduit les ventes et fait chuter les cours. Parallèlement, la sécheresse qui dure en France depuis le printemps a réduit les rendements céréaliers et fourragers, ce qui augmente le prix de revient de chaque litre de lait comme de chaque kilo de viande. Mais, comme l’offre mondiale de produits alimentaires dépasse en volume la demande solvable, les prix demeurent anormalement bas au départ de la ferme pour les céréales, le lait et la viande. Voilà ce qu’il conviendrait de corriger dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) à venir si on veut tirer les leçons de la pandémie en cours et agir aussi pour réduire le bilan carbone de l’agriculture dans l’Union européenne.

Nous évoquions hier, le contenu du communiqué publié par le ministre de l’Agriculture, suite à la rencontre de Coblence le 1 er septembre avec ses collègues des autres pays membres de l’Union européenne. Julien Denormandie exprimait notamment le souci de voir se développer en Europe la culture des protéines végétales comme le soja, ce qui suppose un soutien plus prononcé en faveur de ces cultures au niveau communautaire. Cela permettrait aussi de réduire le bilan carbone de l’agriculture en réduisant, au fil des ans les importations de graines et de tourteaux de soja dont l’Europe importe chaque année 34 millions de tonnes pour nourrir le bétail, tandis que le blé français est de plus en plus difficile à exporter vers les pays tiers en raison d’un taux de protéines inférieur à ceux des blés de Russie et d’Ukraine. Au-delà des aliments du bétail, l’Europe agricole peut et doit aussi produire plus de protéines végétales pour la consommation humaine en augmentant les superficies consacrées aux légumes secs de la lentille, le pois chiche et les haricots secs.

 

L’agriculture des Pays Bas leader mondial en émissions de CO2

Quand on regarde comment évoluent les exportations de produits agricoles en Europe, on découvre que les Pays Bas ont dégagé en 2019 un excédent agricole de 13,7 milliards d’euros contre seulement 4,2 milliards pour la France, laquelle n’arrive qu’au cinquième rang. Sur une superficie 11 fois plus faible que la France, les Pays Bas produisent beaucoup de lait de viandes bovines, porcines et de volailles, de légumes de serre. Pour nourrir les élevages, cela passe par des importations massives de céréales et de tourteaux. À ce titre les Pays Bas sont la nation européenne qui, indirectement, participe le plus à la déforestation de l’Amazonie. Dès lors, c’est aussi le pays européen dont le bilan carbone est le plus élevé pour chaque litre de lait et chaque kilo de viande produits sur son sol.

Tous pays confondus, l’Union européenne aurait dégagé un excédent agricole de 33,7 milliards d’euros en 2019, contre 28 milliards en 2018. Mais cet excédent provient surtout des exportations de produits laitiers et de viande porcine, ce qui renvoie aux importations d’aliments du bétail, à commencer par les tourteaux de soja. La Chine est la principale destination des viandes porcines européennes et elles se sont beaucoup accrues depuis deux ans car la peste porcine africaine a fait reculer considérablement la production chinoise.

 

Un prix du lait en forte baisse depuis la fin des quotas

Nous voyons aussi qu’il ne suffit pas d’exporter beaucoup de produits agricoles vers des pays lointains pour permettre aux producteurs de dégager un revenu décent de leur travail. Quand ils vendent du lait de vache, les éleveurs doivent se contenter du prix que leur propose l’entreprise de collecte. Selon l’analyse de Benoît Rouyer, de l’Interprofession laitière, publiée dans « La France Agricole » de cette semaine, « au mois de juin, le prix de base du lait de vache conventionnel s’élève à 322 € les 1 000 litres, soit 10 € de moins sur un an ». Mais c’est surtout 50 € de moins qu’en 2013, avant dernière année de la régulation de la production européenne que permettaient les quotas par pays. Ils avaient été mis en place en 1984 et ont été supprimés en 2015 par les pays membres de l’Union sur proposition de la Commission dans le but déclaré d’accroître les exportations vers les pays tiers.

Dans le secteur des bovins allaitants, la France détient le plus gros troupeau d’Europe avec quelque 3,8 millions de mères dans des races prestigieuses comme la charolaise, la limousine, la blonde d’Aquitaine, la salers et l’Aubrac. Mais les éleveurs souffrent comme jamais. Le prix du kilo vif des broutards vendus au moment du sevrage aux alentours de 8 à 9 mois pour être engraissé en Italie ou ailleurs était de 3,20 € le 31 août à Cholet contre 3,42 € un an plus tôt. En production laitière comme en production de viande bovine, la sécheresse qui dure depuis la fin de printemps dans les zones d’élevage dans la majeure partie du pays, et plus encore dans le grand Massif Central, augmente sensiblement et durablement les coûts de production.

Dans ce domaine, la situation ne devrait pas s’améliorer. Si la filière laitière européenne, tous produits et tous pays confondus ont dégagé et excédent de 22 milliards d’euros, suivi par la filière porcine avec 10 milliards, il apparaît que ce n’est pas le cas pour la filière bovine et celle de la volaille. En volailles justement la chute des ventes de foie gras et des magrets de canard suite à la fermeture prolongée suivie d’une reprise incertaine dans les restaurants s’est traduite par un recul de 20,8 % des mises en place de canards gras dans les élevages français pour les quatre premiers mois de l’année.

 

Le pire peut arriver avec la réforme de la PAC

Avec la mondialisation des échanges, les prix agricoles peuvent doubler en quelques semaines en cas de risque de pénurie au regard de la demande solvable en volume. Mais il suffit que l’offre mondiale dépasse la demande de quelques points en blé, le maïs, le soja, viande bovine ou porcine pour que les prix de vente ne couvrent pas les coûts de production. C’est ce qui se passe en ce moment pour le blé tandis que les perspectives de récolte pour le maïs donnent actuellement la même indication. Voilà aussi pourquoi la prochaine réforme d la Politique agricole commune (PAC) devrait être fondée sur la recherche d’une production européenne plus autonome. Ce qui, dans un pays comme la France, doit se traduire par moins de blé en superficie et davantage de protéines végétales. Ce qui suppose aussi des aides européennes mieux ciblées pour atteindre cet objectif.

Mais quand on voit les contradictions entre « Le pacte de vert pour l’Europe » et « la stratégie « De la ferme à a table » les deux textes publiés par la Commission, on peut craindre le pire dans ce domaine. D’autant plus que le premier texte est porté par le néerlandais Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission !

Gérard Le Puill

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7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 13:21

 

Le premier ministre a eu beau assurer que le plan de relance est « d’abord destiné au climat et à la biodiversité », son volet dédié à la transition écologique déçoit, voire inquiète.

Trente milliards d’euros sur deux ans, soit près du double des investissements usuellement consacrés par la France à l’écologie : le volet verdissement du plan présenté ce jeudi avait tout pour séduire. Il échoue cependant à convaincre et encore plus à satisfaire, tant par le flou de son contenu et le creux de ses garanties que par le contexte général dans lequel il s’inscrit. Décryptage en trois points.

 

Un chèque en blanc aux industriels

Conditionner les soutiens accordés aux entreprises à des contraintes environnementales concrètes : c’était le point phare sur lequel le gouvernement était attendu. Ciblée singulièrement, la baisse des impôts de production accordée par le plan de relance à l’industrie, pour un montant total de 20 milliards d’euros sur deux ans. Beaucoup revendiquaient qu’en contrepartie soient établies des obligations fermes, par exemple en matière de réduction de gaz à effet de serre à court terme, compatibles avec la réduction de 40 % des émissions de CO2 d’ici dix ans. Ni Jean Castex, ni Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, n’ont effleuré le sujet. Le hiatus n’est pas neuf. Voté fin juillet et prévoyant de mobiliser 43,5 milliards d’euros en faveur des secteurs sinistrés, « le troisième projet de loi de finances rectificative(PLF3) ne conditionne ces aides qu’à de très faibles engagements écologiques », rappelle Nicolas Berghmans, chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales). « Ils se résument à des mesures de reporting », poursuit le chercheur, soit l’obligation faite aux plus grosses entreprises de publier leur stratégie climatique sans aucune contrainte de mise en œuvre.

 

Une transition en faux-semblant

Les 30 milliards d’euros dédiés au verdissement ne font pas tout : il reste les autres 70 milliards prévus par le plan de relance, dont le ciblage reste flou. « Pas un euro de plus ne devrait aller à des secteurs nocifs pour l’environnement », insiste Samuel Leré, de la Fondation Nicolas-Hulot, qu’il s’agisse d’infrastructures routières ou autres. Or, sur ce point non plus, le plan gouvernemental ne dit ni ne garantit rien. Cette omission inquiète d’autant plus que l’actualité ne va pas en démontrant la bonne volonté de l’État en matière de désinvestissement des secteurs polluant. Ce 2 septembre encore, le Monde révélait que la banque BPI France s’apprête à soutenir Total pour un projet gazier dans l’Arctique russe, alors même que le plan de relance abonde celle-ci de 2,5 milliards d’euros pour en faire celle « du climat ».

Les investissements prévus dans le cadre du volet vert eux-mêmes ne récoltent pas tous d’éloges. Hydrogène vert ou agriculture de précision : beaucoup ciblent des technologies contestées. « Investir dans de fausses solutions au nom du “verdissement”, comme le nucléaire, l’avion vert ou les SUV électriques, relève de l’anachronisme », résume Clément Sénéchal, de Greenpeace.

 

Une enveloppe gonflée mais encore bien légère

Quinze milliards d’euros par an : le chiffre a beau être le plus gros que la France ait jamais aligné pour la transition, il laisse sur leur faim beaucoup d’environnementalistes. « Certes, il correspond aux besoins estimés pour engager l’économie sur la voie de la neutralité carbone, reprend Samuel Leré, encore faut-il qu’il soit reconduit au-delà des deux prochaines années, comme le préconisent ceux qui l’ont calculé. » Ramenée secteur par secteur, l’enveloppe sonne creux. Si le développement de l’hydrogène vert devrait bénéficier à lui seul de 9 milliards d’euros, la rénovation thermique des bâtiments, pourtant admise comme cruciale, n’en récoltera que 7 milliards, le ferroviaire à peine 6 milliards (lire précédemment), l’économie circulaire 2 milliards. L’agriculture, elle, ne bénéficiera, aide alimentaire comprise, que de 1,2 milliard d’euros.

 

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6 septembre 2020 7 06 /09 /septembre /2020 05:41

 

Nommé quatrième ministre de l’Agriculture en trois ans au début de cet été après les passages successifs de Jacques Mézard, Stéphane Travert et Didier Guillaume à ce poste, Julien Denormandie  était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV ce lundi matin  à 8H30. Mais les questions du journaliste, habitué à polémiquer sur des sujets souvent secondaires, ont fait de sorte que les questions essentielles qui préoccupent le monde paysan n’ont pas pu être abordées lors de cet entretien.

Jean-Jacques Bourdin avait ses priorités ce lundi matin au moment d’interroger le ministre de l’Agriculture. Il voulait d’abord savoir si on allait bientôt pouvoir arrêter le ou les coupables des mutilations, voire de mise à mort, des chevaux, des poneys   et des ânes dans les prés. Le ministre a fait état de l’enquête en cours, laquelle avance, sans pouvoir en dire plus à ce stade. Bourdin l’a ensuite questionné sur l’interdiction de la chasse à la glu, voire à la tourterelle. Julien Denormandie a surtout évoqué les dégâts causés sur les cultures par les sangliers, trop peu chassés en France, ces dernières années.

Sans citer leurs noms, le troisième sujet mis en exergue par Jean-Jacques Bourdin avait trait à la pétition lancée le 2 juillet par le milliardaire Xavier Niel, avec Marc Simoncini et Jacques Antoine Granjon, afin de pouvoir consulter les Français par référendum pour interdire dans notre seul pays « l’élevage en cage, stalle ou boxe» des volailles des truies et des veaux. Le ministre a tenu à dire que c’était plus compliqué à faire qu’à dire, dans la mesure où les autres pays qui commercent avec la France ne prendraient pas une décision identique, ce qui lesterait les éleveurs français d’un handicap de compétitivité. Il a fait la même réponse à propos des dérogations qui vont être rétablies prochainement par une loi concernant l’usage des néonicotinoïdes sur les graines de betterave à sucre. A propos des abeilles sensibles à ce pesticide, il a précisé au passage que la betterave ne fleurit pas entre le semis au printemps et la récolte en automne. Ce n’est donc pas sur les feuilles de betteraves que les abeilles vont butiner à la belle saison, ce que trop peu de gens semblent savoir aujourd’hui.

En toute fin d’émission Jean-Jacques Bourdin a vaguement évoqué le revenu paysan, ce qui a conduit le ministre à reconnaître que la loi Egalim, votée en octobre 2018 par la majorité parlementaire, n’apportait jusqu’à présent que « des améliorations insuffisantes dans la plupart des cas » concernant le revenu des paysans. Il a aussi évoqué la situation des abattoirs en France dont beaucoup ne dégagent que de faibles marges, sans toutefois préciser qu’ils subissent en permanence la pression des enseignes de la grande distribution. Il reste que, du fait notamment des questions posées par le journaliste, cet entretien n’a pas permis d’éclairer les auditeurs et les téléspectateurs sur les difficultés que rencontrent aujourd’hui les hommes et les femmes qui travaillent dur pour nourrir leurs concitoyens.    

Des prix en baisse face à des coûts de production en hausse

Quand on observe l’évolution des prix agricoles au départ de la ferme durant ces derniers mois, un constat s’impose : ils sont en baisse d’une façon générale et cette baisse est parfois sensible. La fin de l’été et le début de l’automne sont les moments de l’année où intervient le sevrage et la vente des jeunes bovins des races à viande dont beaucoup sont exportés vivants en Italie, en Espagne et même de l’autre côté de la Méditerranée pour y être engraissés. Le 25 août dernier, à Moulins-Engilbert le broutard charolais ne cotait que 2,43€ le kilo vif contre 2,60€ l’an dernier à la même époque et  2,68€ il y a deux ans. Le prix moyen des 1.000 litres de lait de vache n’a été que de 338€ en moyenne depuis le début de cette année, alors qu’il était de 370€ en 2013 et 2014, juste avant la dérégulation des marchés provoquée par la décision européenne de supprimer à partir de 2015 les quotas de production par pays. Mis en place en 1984 après une crise de surproduction, les quotas avaient régulé la production laitière pendant 31 ans et permis aux producteurs de vivre décemment de leur métier. Le prix actuel de 338€ ne couvre pas toujours les coûts de production en cet été marqué par la sécheresse et le manque d’herbe dans les prairies.

Du côté des grandes cultures les choses ne vont pas mieux. En raison d’une fin d’automne 2019 trop pluvieuse et d’un printemps 2020 trop sec dans la plupart des régions, les rendements de blé tendre ont chuté de 25% en moyenne cette année par rapport à l’an dernier. Mais le prix de la tonne de blé rendue au port de Rouen pour l’exportation n’était que de 181€ le 25 août dernier contre 205€ deux ans plus tôt. A 175€ la tonne, le prix du maïs grain est presque aussi élevé que celui du blé. Mais c’est parce que les rendements vont être faible en raison du manque de pluie en France, mais aussi aux Etats Unis premier producteur mondial de maïs.

Difficultés aussi pour les légumes, les fruits et le vin

La sécheresse a également fait chuter les rendements dans les légumes qui se vendent sur les marchés ou qui sont transformés en conserves. Les petits pois cultivés pour les conserveries qui couvrent un millier d’hectares en France ont vu leur rendement chuter de 30% cette année en début de récolte du fait d’une succession de phénomènes climatiques comme la sécheresse, les vents desséchants, les orages de grêle, les attaques des pucerons. Dans les vergers, les tonnages de pommes produites cette année seront en recul de 9% par rapport à l’an dernier, selon les estimations d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. Dans la variété «golden», la chute des rendements  atteindrait même 19%.

Alors que les vendanges ont déjà commencé avec des difficultés pour les recrutements de saisonniers et des coûts plus élevés imposés par les règles sanitaires, la situation financière des vignerons indépendants comme celle des viticulteurs qui livrent les caves coopératives en raisin s’est sensiblement dégradée cette année en raison de la fermeture prolongée des bars et des restaurants ainsi que des nombreux salons où les vignerons vendent une bonne partie des vins qu’ils produisent. On imagine aussi que la sécheresse et les coups de chaleur auront diminué les rendements cette année dans certaines zones viticoles.

Incertitudes concernant l’agriculture dans le « Plan de relance ».

Un récent communiqué de presse de la FNSEA débutait par le constat suivant : « Avec près de 80 départements impactés par le manque d’eau et subissant des restrictions d’usage, mais surtout des pertes agricoles similaires à 2016 dans la plupart des régions, la sécheresse aura marqué l’été 2020 dans un contexte économique déjà très affecté par la crise de la Covid-19. Facteur aggravant, la canicule de la seconde moitié du mois de juillet a accentué l‘assèchement des sols superficiels et provoqué des dommages irréversibles aux cultures ».

En toute fin d’entretien avec Julien Denormandie fut évoquée par Jean-Jacques Bourdin la part des financements revenant à l’agriculture dans le plan de relance. Le ministre a préféré ne rien dévoiler à ce sujet. Il a toutefois évoqué la nécessité de produire davantage de protéines végétales en France et en Europe afin de moins dépendre du Brésil. On peut aussi penser qu’un plan qui se veut économique et écologique en même temps devrait se pencher sur la gestion de l’eau. Dans un pays où l’alternance des inondations et des sécheresses est de plus en plus fréquente, la gestion de l’eau par la régulation du débit des rivières et des fleuves permettrait aussi de mieux assurer notre souveraineté alimentaire dans les prochaines décennies. C’est sans toute plus important que le référendum réclamé par le milliardaire Xavier Niel et ses acolytes.

 

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6 septembre 2020 7 06 /09 /septembre /2020 05:36

 

Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

La question du port du masque et de son obligation continue a être le chiffon rouge agité par le gouvernement, accompagné de la menace d’un reconfinement généralisé. La stratégie du pouvoir depuis le début de la crise est erratique. Tout d’abord des mensonges pour cacher la pénurie, puis un débat ubuesque sur les lieux où s’applique l’obligation, utilisé pour échapper au vrai problème qui est la difficulté à se faire tester, pour arriver à une décision autoritaire et infantilisante de la généralisation de l’obligation, y compris dans la rue. Heureusement, nous avons échappé à l’aberration du masque pour les cyclistes et les joggeurs !

Si le nombre de personnes testées positives augmente fortement depuis deux semaines, il n’en va pas de même du nombre de malades. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas rester vigilants car nous en apprenons tous les jours avec cette épidémie et toutes les hypothèses, y compris les plus alarmistes, doivent être envisagées. Mais cela ne veut pas dire qu’il est nécessaire d’affoler la population et surtout de l’infantiliser, avec la menace de sanctions vis-à-vis de mesures qui n’apparaissent pas convaincantes au niveau de leur priorité pour lutter contre l’infection. En effet, aucune étude sérieuse n’a montré la réalité des contagions en milieu ouvert hormis quand la distanciation n’était pas respectée. La mesure essentielle est donc bien de respecter avant tout les distances et de porter le masque quand cela n’est pas possible. D’ailleurs, alors qu’aucune dérogation ne semble possible dans la rue, la ministre du Travail vient elle-même d’annoncer que des aménagements au cas pas cas seraient possibles en entreprise. Quelle logique, alors que nous constatons qu’un bon nombre de foyers, donc de lieux de contamination, sont justement situés en milieu professionnel !

Il serait bien plus utile pour obtenir une adhésion de la population aux mesures proposées en expliquant plutôt que qu’en imposant. Seule la conviction de la justesse des contraintes mises en place permettra d’obtenir une attitude adaptée et d’éviter les oppositions virulentes de groupes de personnes, souvent instrumentalisés par des organisations politiques dangereuses justement pour les libertés qu’elles disent défendre.

Face à une épidémie, il faut bien entendu prendre des mesures pour en limiter son extension, tout en restant humble, car c’est plus souvent son évolution naturelle plus que les mesures barrières qui aboutissent à son extinction. Aujourd’hui la stratégie doit être mutifactorielle : bien entendu le masque mais avec ses limites, surtout les tests et l’isolement le plus rapide des personnes contaminantes et surtout une capacité du système de santé à pouvoir répondre aux besoins, tant en ville qu’à l’hôpital. Or c’est sur cette dernière question que le bât blesse et que les moyens ne sont toujours pas à disposition. Car il s’agit bien d’éviter que le gens tombent malades, mais surtout d’être en capacité de les soigner quand il le sont. Or l’ampleur de la crise dans notre pays a été uniquement liée aux difficultés de nos hôpitaux à accueillir un afflux de patients, assez brutal dans le temps mais somme toute limité en nombre, car ils étaient exsangues du fait des politiques de restrictions budgétaires imposées depuis plus de 20 ans.

 

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5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 05:35

 

On les appelle les « rois de l’or gris ». Ce sont ces multimillionnaires qui, profitant de la défaillance de l’État en matière de maisons de retraite, ont multiplié les Ehpad privés dans les années 80/90. Ils s’appellent Yves Journel (Fabien Roussel en a fait état dans son intervention à Dunkerque), Dominique Pellé ou Jean-François Gobertier. Leur fortune personnelle s’élève respectivement à 750, 600 et 350 millions d’euros. La crise ? Vous avez dit la crise ? Un concept que ces gens semblent ignorer. Le dernier nommé, Gobertier, est connu pour collectionner les Harley, les voitures de luxe, les restaurants, les hôtels. C’est vrai qu’il accumule aussi les enquêtes préliminaires pour corruption, abus de biens sociaux et blanchiment. Remarquez : un roi de l’or gris, qui spécule sur les têtes blanches et soupçonné de blanchiment, on va dire qu’il y a là une certaine logique. 

Gérard Streiff

 

 

 

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5 septembre 2020 6 05 /09 /septembre /2020 05:31

 

Mesure phare du plan de relance, la baisse des impôts aux entreprises devrait atteindre 20 milliards d’euros sur deux ans.

Un plan de relance des profits. Sauf surprises peu probables, c’est ce que le gouvernement présentera ce jeudi. Sous couvert de retrouver le niveau de PIB d’avant le confinement, les mesures chiffrées à 100 milliards d’euros, dont la plupart sont déjà connues, donnent surtout satisfaction aux revendications patronales. Comme il l’a annoncé lors de l’université d’été du Medef le 27 août dernier, le premier ministre, Jean Castex, devrait confirmer une baisse des impôts des entreprises de 20 milliards d’euros sur deux ans qui s’ajoutera à la baisse du taux d’imposition sur les sociétés déjà inscrite dans la loi de finances. Ce nouveau cadeau devrait prendre la forme d’une diminution de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Cet impôt porte sur les richesses créées. Les entreprises ne s’en acquittent donc pas « avant même d’avoir commencé à produire », comme le prétend de manière éhontée le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. La mesure est censée profiter aux PME, mais les donneurs d’ordres auront tôt fait d’en récupérer l’essentiel en imposant une baisse des prix à leurs fournisseurs. À terme, cette baisse fragilisera un peu plus le financement des collectivités locales, à laquelle la CVAE contribue. Le plan de relance comprend également 6,5 milliards d’euros de mesures déjà annoncées d’allégement du « prix du travail » sous forme de prime de 4 000 euros pour l’embauche des jeunes de moins de 25 ans et de suppression des cotisations jusqu’à 2,5 fois le Smic.

Quelques 5 milliards d’euros iront à la SNCF

Les aides ciblant les entreprises véritablement en difficulté sont le parent pauvre du dispositif. Seuls 3 milliards d’euros devraient être mobilisés pour renforcer leurs fonds propres. De la même manière, « la priorité » gouvernementale à la relocalisation des productions ne serait dotée que d’un fonds de 1 milliard d’euros.

Côté demande, le plan de relance devrait comprendre une enveloppe de « 4 à 5 milliards d’euros », selon la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, affectée à la rénovation thermique des écoles et des Ehpad mais aussi des logements et sans condition de ressources. 5 milliards d’euros iront à la SNCF. Le plan de relance devait intégrer aussi les 6 milliards d’euros promis au système hospitalier lors du Ségur de la santé. Quant aux plus modestes, une aide de 1 000 euros pour l’achat de produits de première nécessité est évoquée. La lutte contre les licenciements n’est en revanche pas à l’ordre du jour. Aucune mesure n’est prévue pour empêcher les entreprises de réduire les effectifs pour restaurer leurs marges.

 

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4 septembre 2020 5 04 /09 /septembre /2020 05:46

 

Le plan de relance, présenté ce jour par le Premier ministre, confirme le choix du Président et du gouvernement de relancer les profits plutôt que de répondre aux défis des crises sanitaire, économique et écologique.

Les grands gagnants du « jour d’après » sont le capital, les actionnaires des grands groupes, les fonds de pension, les banques qui continueront d’agir contre l’emploi et la transition écologique pour que tout continue comme avant… en pire ! Alors que notre pays compte plus de 6 millions de privé·e·s d’emploi, l’annonce de création de 160 000 emplois en 2021 apparaît d’autant plus faible que la logique du plan gouvernemental ne peut en rien la garantir.

Après les milliards d’argent public versés à de grands groupes qui licencient, la baisse des impôts dits de production coûtera 20 milliards aux Français·es sans aucune garantie sur l’emploi privé, les jeunes ne reçoivent d’autre promesse que celle d’emplois précaires, aucune création de postes ou de mise en formation significative n’est prévue dans les services publics essentiels que sont la santé, l’éducation et la culture est le parent pauvre du plan. Quant aux PME, TPE, artisans, ils sont condamnés à subir les stratégies mortifères des grands groupes.

En matière de transition écologique, le gouvernement avait déjà envoyé le pire signal avec la levée de l’interdiction des néonicotinoïdes qui provoquera des dégâts irréparables. Les annonces du plan de relance en matière de transports, d’énergie, de rénovation thermique sont en contradiction avec le soutien du gouvernement à la baisse du soi-disant « coût du travail » dans les grandes entreprises publiques et privées de ces secteurs : à la SNCF, à General Electric, chez Air France, les suppressions d’emplois se poursuivent.

A l’inverse de ce plan, les communistes proposent aux Français·es de construire « le système d’après » !

L’heure est à une révolution sociale et écologique de la production et au développement des services publics. Pour cela, il faut sécuriser, non les profits, mais sécuriser l'emploi, au lieu de conforter le chômage, développer la formation et les compétences au lieu de favoriser le capital financier, en engageant la marche vers un système donnant le droit et la liberté à chacun et chacune d’alterner entre période d’emploi et période de formation avec des droits et des revenus garantis.

Cette sécurité de l’emploi et de la formation, mettons-la en œuvre toute de suite pour les jeunes de notre pays, à commencer par les plus de 700 000 jeunes arrivant sur le marché du travail. Garantissons à chaque jeune une sécurité professionnelle dès la sortie de ses études, avec un emploi, un salaire ou une formation professionnelle, et cela pour toute la durée de sa vie. C’est la proposition des communistes en cette rentrée : pas un seul jeune au chômage ! Priorité à la jeunesse !

Le PCF lancera lors de son conseil national du 5 septembre une campagne nationale pour l’emploi. Il appelle à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 17 septembre et organisera, le 10 octobre, des rassemblements dans tout le pays pour une alternative au plan de relance gouvernemental. Dans le cadre de cette campagne nationale, le PCF appelle à la création de comités locaux pour l’emploi réunissant salarié·e·s, acteurs économiques et sociaux, syndicats, associations, habitant·e·s et élu·e·s : pour demander des comptes sur l’utilisation de l’argent des banques, des grands groupes, et l'argent public ; et pour porter des objectifs précis, chiffrés, de créations d’emplois, de formation pour les jeunes et pour tous les travailleurs tout au long de la vie, de développement des services publics, de productions utiles sur le plan social et écologique. Ces comités pourraient préfigurer de nouvelles institutions locales, des conférences permanentes pour l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions.

C’est à ces objectifs que la société tout entière doit exiger que soit consacré l’argent qui coule à flot aujourd’hui sur le capital, à commencer par les milliers de milliards d’euros que la BCE déverse en ce moment sur les banques et sur les marchés financiers.

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