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Les Communistes de la section de Morlaix se sont réunis le mercredi 9 septembre dans leur local (dans le respect des gestes barrières).
Une introduction "politique" a été faite par Daniel RAVASIO, Secrétaire de la Section.
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Quels constats pouvons-nous faire à cette rentrée 2020 ?
Nous sommes dans une situation où la crise sanitaire du Covid-19 a balayé le monde entier.
Nous sommes dans une situation où la crise économique, le chômage, les pertes d’emplois, … nous menacent tous.
Nous sommes dans une situation où le monde peut courir à sa perte : la destruction de la planète s’accentue malgré les rodomontades des uns et des autres ; de nombreux conflits peuvent se traduire par un recours à une « vraie guerre ».
Voilà où nous mène le capitalisme.
Il y a urgence dans notre pays au niveau économique et social.
- La pauvreté, la précarité explosent :
- 7 millions de personnes sont sans emploi stable.
- Il y a 30 % à 50 % de demandes d’aides alimentaire en plus.
- 11 à 12 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté !
- La pauvreté augmente et, parallèlement, les 500 plus grosses fortunes de France totalisent un patrimoine de 730 milliards d’euros, en progression encore par rapport à l’année dernière !
- 730 milliards d’euros ! C’est le tiers de notre PIB national ! C’est 10 fois plus qu’il y a dix ans, alors que nous étions en crise !
- Ces nouveaux riches Français qui gagnent des sous avec des Ehpad privés, les golden boys de la dépendance comme Yves Journel, président de DomusVi, dont nous savons aujourd’hui qu’une partie des bénéfices part dans les paradis fiscaux !
120ème au classement des plus grandes fortunes, il détient un patrimoine de 720 millions d’euros, gagné sur le dos de vos parents, de vos grands-parents, sur le dos des salariés qui ont parfois été démunis face à la pandémie.
- Voilà le scandale de cette société :
- Pendant que la pauvreté augmente, pendant que nous organisons, nous, la solidarité, une minorité continue de s’enrichir, utilise des paradis fiscaux pour ne pas payer d’impôts sur les bénéfices et accumuler une richesse indécente en période de crise !
- C’est toute la différence avec nous, avec ce peuple qui fait preuve de solidarité, de courage, d’abnégation, qui a organisé les soins, le transport des marchandises, l’éducation des enfants, la sécurité pendant la pandémie.
- Voilà pourquoi nous parlons encore de Révolution et que nous demandons à reprendre le pouvoir sur l’économie et sur la manière de créer les richesses.
- Car il faudra aller plus loin qu’un simple partage des richesses, comme nous sommes nombreux à le réclamer à gauche.
Appelons-le « Impôt-Covid », ISF ou taxe sur les grandes fortunes, de tout temps, les sociétés ont demandé aux plus riches de participer à l’effort national.
Et il est urgent de le faire !
Ce n’est pas à nous seuls de payer la crise, c’est aussi à eux de le faire : ils en ont les moyens !!
- Mais il faut aller plus loin que ça !
Notre projet de société est fondé sur un changement profond de nos modes production. Les richesses doivent être créées sans exploiter les hommes et les femmes et sans épuiser la planète.
La priorité ne doit plus être les profits à tout prix ou la valeur des actions, mais d’abord de préserver l’être humain et la planète.
Et pour cela, il faut se réapproprier l’outil de production. Il faut redonner du sens au travail, aux salariés, au rôle de chacun dans la société, et agir pour l’égalité professionnelle car les héros qui ont été et sont toujours en première ligne face à la crise sont des héroïnes !
- C’est un projet de société cohérent que nous devons défendre et nous avons plusieurs propositions dans ce sens.
Par exemple, nous proposons de moduler les cotisations et les impôts sur les entreprises en fonction de leurs investissements en faveur de la sécurisation de l’emploi, de la formation et de l’environnement.
C’est différent de ce que propose le gouvernement qui envisage, lui, de poursuivre sa logique en supprimant un nouvel impôt, dit de production : ce sont 10 milliards d’exonérations supplémentaires sans contrepartie.
Et en plus, l’Etat va devoir les compenser auprès des collectivités, car cet argent sert à abonder le budget des Régions.
C’est donc nous qui allons, encore une fois, financer un nouveau cadeau aux entreprises.
Nous proposons au contraire, d’utiliser l’argent public et les richesses que nous créons pour sécuriser les parcours professionnels.
Il y a urgence pour le climat.
- Car si nous ne répondrons pas à l’urgence pour le climat, pour la biodiversité, pour préserver nos ressources naturelles, si nous ne faisons pas cette révolution écologique, dans les 10 ans, il sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut agir.
Et au lieu de jouer avec nos peurs, là aussi, il faut montrer qu’il y a un chemin, des propositions, l’espoir d’inverser la donne.
Nombreux sont celles et ceux qui se prétendent écologistes. Mais tout le monde ne voit pas l’urgence et la profondeur des changements à mettre en œuvre.
Là aussi, cela doit s’inscrire dans un vrai projet de société qui marie les deux nécessités : la dignité humaine et la protection de la planète.
- Et nous ne répondrons pas à cette urgence avec un système économique qui ne pense qu’à la compétitivité et à la valeur de ses actions.
Si c’est pour nous vendre un capitalisme vert, avec des paradis fiscaux qui siphonnent nos finances publiques et protègent les pollueurs, c’est niet !
Si c’est pour gagner de l’argent en bourse en vendant des éoliennes, des barrages hydrauliques, ou en faisant financer nos projets par les marchés financiers, pour nous c’est double niet !! Car ce sont les salariés qui vont souffrir !
Pour répondre aux urgences sociales et environnementales, il faut rompre avec les logiques de rentabilité imposées par la finance.
Mais il faut aussi rompre avec des traités européens qui placent notre économie sous le joug des marchés financiers.
Si l’on était capable de sauver le climat avec le traité de Maastricht ou celui de Lisbonne, ça se saurait !
Il y a urgence pour les services publics qui doivent être soutenus et intégrés dans le plan de relance
Dans les services publics qui doivent bénéficier du plan de relance s’il en est un, c’est celui de la santé !
- Les blouses blanches ont assez donné et réclament des moyens pour soigner ! Le Ségur et les premières mesures annoncées sont le fruit d’une longue lutte des personnels. C’est un premier pas. Mais nous ne sommes pas encore au niveau pour faire face à une pandémie.
La dette, les ARS, les faibles salaires, le manque d’hôpitaux de proximité, de services d’urgences sont autant de boulets qui pèsent encore sur notre système de santé publique.
- Nous voulons de l’argent pour l’hôpital, pas pour le capital !
Un autre service public qui doit bénéficier du plan de relance c’est la SNCF et le transport !
- Il faut investir dans le fret ferroviaire, un des leviers pour agir pour le climat.
La décennie 2000 devait être celle du renouveau : elle a été celle du grand plongeon.
En 2000, la SNCF ne transportait déjà plus que 17 % des marchandises, tous modes confondus, contre 45 % en 1975. Aujourd'hui, cette part s'est réduit à peau de chagrin : 9,5 %.
Le bilan est d'autant plus désastreux que ce déclin a fait un grand gagnant : la route ! Avec toutes les conséquences pour le climat que cela implique : par rapport à la route, un train de fret équivaut en moyenne : à 35 poids lourds. Le rail émet 14 fois moins de CO2 ; entraîne huit fois moins de pollution de l’air ; et consomme six fois moins d'énergie.
Il est donc grand temps de revenir à la raison et d'initier une reconquête du fret ferroviaire. C'est peu dire, hélas, qu'on est loin du compte.
- Il faut favoriser le train et les transports collectifs plutôt que la voiture.
Il rénover faut 10 milliards d’euros sur 10 ans pour rénover le réseau des petites lignes.
Il faut rénover et entretenir le réseau pour les transports quotidiens de nos concitoyens.
L’Etat doit financer les transports gratuits dans les agglos.
Il nous faut un véritable service public de l'énergie, avec la maîtrise de la production des énergies renouvelables.
- En laissant les champs d’éolienne au privé, ils vont nous polluer le paysage.
Et en vendant nos barrages hydrauliques, ils bradent nos biens communs.
Rappelons-nous la privatisation des autoroutes, mise en œuvre par de Villepin en 2006.
L’Etat a vendu nos autoroutes pour 14 milliards d’euros.
C’est pourquoi nous disons, quand on vend tout au privé, on est privé de tout !
- On pourrait aussi développer sur les moyens à mettre dans la rénovation thermique des maisons, des bâtiments et des emplois à créer dans ce domaine.
Dans les services publics qui seront au cœur de l’actualité, il y a bien sûr celui de l’Education nationale.
- Cette rentrée scolaire aurait dû être celle d’un grand plan national pour l’éducation, mettant tous les moyens nécessaires à l’accueil de tous nos enfants dans les meilleures conditions, après une année où nombre d’enfants sortent en plus grande difficulté scolaire.
- Comme nous l’avions proposé dès le mois d’avril, avec notre plan d’urgence pour l’école, des moyens considérables auraient dû être mobilisés par l’Etat pour redonner sens à l’égalité d’accès à l’éducation, à la formation, pour que l’école revienne enfin sur les rails de la réussite de toutes et tous.
Dès le mois d’avril, il aurait fallu aider nos communes, former et recruter des dizaines de milliers de jeunes diplômés, susceptibles d’accompagner nos enseignants dans leurs missions éducatives dans un premier temps.
D’autant que le gouvernement et son ministre de l’Education nationale se fourvoient dans une ultime provocation : refuser de fournir à nos jeunes collégiens, lycéens, étudiants les masques obligatoires dès la semaine prochaine !
Et les élections dans tout ça !
Pour nous, l’actualité c’est, bien sûr, la crise et la nécessaire relance, c’est agir, mobiliser, faire prendre conscience.
D’ailleurs, les élections c’est loin pour celles et ceux qui risquent de perdre leur emploi maintenant.
Mais déjà, tout le monde parle des élections et de candidatures. Surtout pour 2022.
Mais les prochaines élections, ce sont les sénatoriales et les législatives partielles dans 3 semaines, puis les régionales et les départementales dans 7 mois.
Ce ne sont pas des élections intermédiaires, comme si ne comptait que la présidentielle !!
Oui, nous voulons peser dans ces élections avec la volonté de faire élire un maximum d’élus communistes.
Pour les sénatoriales dans le Finistère, les communistes figureront sur une liste d’union de la gauche sans le PS qui présente une liste.
Des tractations ont eu lieu avec le PS.
Mais la proposition du PS s’est révélée inacceptable :
- Une 4ème place (sur 5) qui ne pouvait permettre l’élection de notre candidat ;
- Une 4ème place après celle de Jean jacques Urvoas ancien ministre de la justice de Hollande ;
- Un chantage : si vous n’acceptez pas, on ne pourra pas faire accord pour les départementales !
C’est pourquoi deux candidates PCF (sur 5) figureront sur une liste d’union de la gauche, liste emmenée par notre camarade isabelle Mazelin, adjointe au Maire du Relecq Kerhuon.
Pour les élections départementales et régionales, le PCF aura pour objectif de faire élire le plus grand nombre de candidats. Cela se fera en rassemblant, en bâtissant des listes citoyennes, ouvertes, dans la plus large union des forces de gauche et écologiste et sur des programmes qui changent la vie de nos concitoyennes et concitoyens
Et 2022 alors ?
D’abord, cela semble avoir échappé à certains, mais il y a deux élections en 2022 : la présidentielle et les législatives. Elles seront décisives toutes les deux pour transformer la France.
Les communistes seront au rendez-vous de ces échéances avec un objectif : rassembler autour d’un projet pour la France, avec un projet, à la hauteur des défis de civilisation posés par la crise sanitaire et économique.
« Le jour d’après », pour les communistes, ce doit être « le système d’après », en rupture avec le capitalisme, en rupture avec les traités européens actuels.
Et tous ensemble, nous déciderons en responsabilité le moment venu, la place qui sera la nôtre.
Pour les communistes l'urgence c'est la sécurité de l'emploi.
Les communistes sont appelés à se mobiliser dans chaque département pour faire émerger les besoins en matière d’emplois et en solidarité avec les salarié.e.s menacés par des plans de licenciements.
- Une pétition nationale va être lancée : il nous faudra la prendre en main et en faire un succès sur le Pays de Morlaix.
Partout en France, proposons à nos concitoyen·ne·s - salarié·e·s, habitant·e·s, élu·e·s - de créer des comités de défense des emplois, des compétences, de capacités de production pour les accompagner dans leur lutte, demander des comptes sur l’utilisation de l’argent et faire des propositions pour l’emploi et la transition écologique.
- Concrétisation à voir sur le Pays de Morlaix.
En lien avec les luttes locales des entreprises et services publics, nous appelons à des rassemblements partout en France les 9 et 10 octobre prochains pour faire progresser une alternative au plan de relance Macron – Castex portant ces exigences.
- Notre Fête du Viaduc devrait s’intégrer parfaitement à cet appel.
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