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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 05:32
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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 05:23

 

Jean Bernard Levy, PDG d’EDF, a brutalement annoncé à la FNME-CGT l’abandon du projet de conversion «Ecocombust», travaillé par le syndicat avec les salariés de la centrale, dans le cadre des objectifs, fixés par le Chef de l’État lui-même, d’une sortie du charbon pour la production électrique en 2022.

Ecocombust, ce sont 400.000 tonnes de CO2 économisés annuellement, grâce au savoir-faire des salariés de l’énergie et à l’utilisation de la biomasse à la place du charbon, pour une très grande partie.

 

 

Visiblement gêné d’assumer cette décision totalement absurde et révoltante, le Président de la République prend la responsabilité de renoncer à un projet de conversion industrielle pourtant essentiel à la transition énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique, dans lequel se sont impliqués les salariés et que soutiennent très largement les collectivités locales.

Comment peut-on croire une seconde que pour quelques dizaines de millions d’euros, l’entreprise publique EDF, par ailleurs largement bénéficiaire cette année, renonce à un projet d’avenir, pour l’emploi comme pour la transition écologique ? C'est bien l'avenir du site et de ses emplois qui est en fait la cible du Chef de l'Etat.

Décidément, Emmanuel Macron n’a que mépris pour l’industrie de notre pays, pour les compétences de ses salariés et leur capacité d’innovation. Même sur les projets les plus innovants, il n’a de cesse que d’accompagner sinon d’organiser le démantèlement de l’industrie française, nourri par sa culture des milieux d'affaires et des banques.

Depuis de nombreux mois aux côtés des énergéticiens en lutte contre les divers projets de démantèlement de la filière énergie et de sa totale libéralisation, le PCF s’insurge contre ce nouveau coup porté à un territoire tout entier, mais aussi à l’ensemble d’une filière stratégique pour notre souveraineté.

Il continuera, aux côtés des salariés, de la FNME-CGT, des élus locaux, d’agir pour que les salariés disposent de réels pouvoirs d’intervention dans les choix de leur entreprise et pour que l’argent, qui ne manque pas, soit enfin mis au service d’une reconquête industrielle capable de lutter réellement contre le réchauffement climatique.

 

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,

 

 

 

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10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 07:14
Inégalités. Ces 500 familles françaises qui valent 1 000 milliards - L'Humanité, 9 juillet 2021
Inégalités. Ces familles qui valent 1 000 milliards
Vendredi 9 Juillet 2021 - L'Humanité

La mouture 2021 du classement des plus grandes fortunes de France a été publiée jeudi par Challenges. Leur enrichissement, en temps de crise sanitaire et économique, dépasse le stade de l’indécence.

 

C’est la première fois que le magazine Challenges semble embarrassé par son propre classement des 500 plus grandes fortunes de France. Les ultrariches ont tellement profité de la crise que ça en devient flagrant. Leur patrimoine cumulé a ainsi augmenté de 30 % en un an, pour frôler les 1 000 milliards d’euros.

Sur dix ans, la fortune des milliardaires français a gonflé de 439 %.

Il y a désormais 109 milliardaires, contre 95 l’an dernier. Rappelons qu’il y a dix ans, en 2011, ils étaient 51 à dépasser le milliard d’euros. « Ce sont les plus fortes progressions annuelles jamais enregistrées par notre palmarès, mis en place en 1996 », a indiqué Challenges. Sur dix ans, la fortune des milliardaires français a gonflé de 439 %.

Tout en haut de la pyramide

Comme chaque année depuis 2017, Bernard Arnault et sa famille sont en tête, avec une fortune estimée à plus de 157 milliards d’euros. Une progression de 57 % par rapport à juin 2020. « Les crises nous rendent plus forts », avait déclaré fin avril le PDG de LVMH en commentant les résultats financiers de son groupe. Suivent la famille Hermès (81,5 milliards d’euros), celle des Bettencourt (71,4 milliards) et en quatrième et cinquième positions celles d’Alain et Gérard Wertheimer, héritiers de Chanel, et de François Pinault, fondateur de Kering.

Icon Quote La fortune des 10 Français les plus riches est désormais supérieure de presque 100 milliards à celle des 490 autres grandes fortunes françaises.  Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam

« L’enrichissement est particulièrement fort en haut de la pyramide. La fortune des 10 Français les plus riches est désormais supérieure de presque 100 milliards à celle des 490 autres grandes fortunes françaises, explique Quentin Parrinello, le porte-parole d’Oxfam. Un constat similaire à celui que nous dressions un an après la pandémie : entre mars 2020 et mars 2021, les milliardaires français ont gagné 170 milliards d’euros – soit deux fois le budget de l’hôpital public ! »

Profiteurs de crise

Ces grandes fortunes ont profité des plans de secours à l’économie : des milliers de milliards d’euros ont été injectés par les banques centrales et une bonne partie a fini sur les marchés financiers pour venir gonfler la capitalisation des groupes du luxe, des technologies et de l’industrie pharmaceutique. Le patrimoine des principaux actionnaires a grossi d’autant. En outre, malgré la crise, ils ne se sont pas privés de dividendes. La famille Arnault a touché la moitié de ceux versés par LVMH, soit près de 1,5 milliard d’euros ; 750 millions pour les Bettencourt ; 415 millions pour Pinault.

Des cascades d'argent public

Les croissances de patrimoine financier les plus importantes se retrouvent dans les entreprises technologiques, les licornes françaises, qui ont opéré des levées de fonds énormes, soutenues par une cascade d’argent public en soutien. Les dirigeants de Snowflake, société d’hébergement de données, ont vu leur fortune exploser de 400 % en un an. Le fondateur de Snapchat, jeune trentenaire naturalisé français par Emmanuel Macron, dépasse désormais les 10 milliards d’euros (+ 115 %). Côté Big Pharma, le PDG français de Moderna a vu son patrimoine tripler, les fondateurs du laboratoire Ethyfarm se contenteront d’une hausse de 114 % de leur fortune.

Même pour un média comme Challenges que la richesse fascine, ces résultats paraissent indécents alors que la crise a fait un million de nouveaux pauvres en France et 150 millions dans le monde. « Pourquoi le capitalisme accroît les inégalités », titre en page intérieure l’hebdomadaire. Un éditorial demande même à taxer les plus riches. Un sondage vient enfoncer le clou : les deux tiers des Français demandent au gouvernement de taxer les grandes fortunes.

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 08:42
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker
A coeur ouvert, le journal santé PCF Bretagne de l'été 2021 avec des contributions d'Irène Frachon, Benjamin Amar, Serge Klopp, Marion Villez, Daniel Junker

Sommaire de ce numéro 7 de A cœur ouvert - 2e trimestre 2021

Le journal santé de la commission santé du PCF Bretagne:

- "Le covid 19 et la crise de la civilisation capitaliste" - par Benjamin Amar, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, membre de la direction nationale de la CGT

- "Au procès du Mediator, Servier est déclaré coupable mais reste impuni..."  - par Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest

- "Quand le gouvernement déshumanise la psychiatrie, c'est l'humanité de chacun-e qui est attaquée! " - par Serge Klopp, référent psychiatrie du PCF

- "Alzheimer: des représentations plus nuancées mais encore fortement stigmatisantes" - par Marion Villez, enseignant-chercheur à l'université paris-Est Creteil

- "Une société pour tous les âges" - par Daniel Junker, Agent retraité SNCF, animateur collectif retraite du PCF

 

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 07:17
Disparition. Axel Kahn, le courage, l’humanité et le combat jusqu’au bout - Hommage du journal l'Humanité
Disparition. Axel Kahn, le courage, l’humanité et le combat jusqu’au bout
Mercredi 7 Juillet 2021

Le généticien, médecin humaniste et brillant essayiste est mort à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer incurable, qui s’était récemment aggravé. Retour sur son chemin de vie exemplaire, jusqu’à la fin.

 

Ce matin, le loup a desserré ses mâchoires. Axel Kahn, « Axel le loup », comme il signait ses derniers messages sur les réseaux sociaux, en référence au bouleversant poème d’Alfred de Vigny, s’en est allé à l’âge de 76 ans. Se sachant atteint d’un cancer incurable qui s’était récemment aggravé, le scientifique de renom, humaniste et engagé, avait choisi la compagnie de cet animal totem pour arpenter «  cette dernière phase de (son) itinéraire ». «  Tant que mes mâchoires pourront mordre le cancer, lui faire mal, protéger les personnes, elles ne se desserreront pas. Après ma mort, d’autres mordront avec plus de rage encore », postait-il le 11 mai, au moment où il annonçait le retrait prochain de ses fonctions de président de la Ligue contre le cancer.

Icon Quote Touché par ses mots, son humilité, sa sincérité, je veux saluer l’humanisme d’Axel Kahn. Merci infiniment.  Fabien Roussel, secrétaire national du PCF

Un homme exemplaire jusqu’au bout

Quinze jours plus tard, il publiait une bouleversante lettre d’adieu qui forçait l’admiration : « Je vais mourir, bientôt. Tout traitement à visée curative est désormais sans objet. Reste à raisonnablement atténuer les douleurs. Or, je suis comme j’espérais être : d’une totale sérénité. (…) Il a fallu pour cela que je réussisse à “faire mon devoir”, à assurer le coup, à dédramatiser ma disparition. (…) Alors, souriant et apaisé, je vous dis au revoir, amis. » Exemplaire jusqu’au bout, médiatisant son combat contre le cancer, le médecin aura même fait de sa fin de vie une lutte au service des autres malades.

 

Dès l’annonce de sa mort, une pluie d’hommages lui a été rendue, tant par les centaines de témoignages chaleureux des Français sur les réseaux sociaux que par de grands scientifiques et des responsables politiques. « Axel Kahn nous a accompagnés, challengés, critiqués, fait bouger et il était toujours disponible pour travailler avec les équipes de la Ligue contre le cancer pour préserver la prise en charge et le dépistage des cancers tout au long de la crise », a salué par exemple le directeur de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, Aurélien Rousseau. De son côté, Ian Brossat, porte-parole du PCF et maire adjoint de Paris en charge du logement, a rappelé : « Il y a six semaines, dans une lettre pleine de dignité, Axel Kahn expliquait son combat et nous disait au revoir. Il nous quitte pour de bon aujourd’hui, et c’est à notre tour de lui rendre hommage, à lui et à son intelligence lumineuse. »

Vulgarisateur lumineux, homme d’éthique et de devoir

Randonneur infatigable, travailleur acharné, l’homme de devoir et de transmission a rempli toutes ses missions, guidé par une profonde bienveillance et par l’amour d’autrui. Sans relâche, il a œuvré jusqu’au bout, en tant que président de la Ligue contre le cancer, une responsabilité qu’il assume de façon bénévole depuis sa nomination en juin 2019. Il a lutté inlassablement contre la pandémie du Covid, appelant à la solidarité internationale et à la coordination de la production de vaccins menée sous l’égide de l’OMS, pour les rendre accessibles à tous. Le médecin n’a pas économisé son énergie pour peser de tout son poids sur les choix politiques, dont ceux d’Emmanuel Macron de ne pas reconfiner le pays en début d’année. Il avait d’ailleurs accordé à un grand entretien, le 4 décembre dernier, dans lequel il critiquait certaines décisions gouvernementales et appelait à des mesures constructives de prévention et de vaccination pour tous.

Icon Quote “J’ai besoin de l’autre pour être moi-même, et il a besoin de moi pour être lui”, Axel Kahn. Un grand médecin, un grand chercheur, un grand humaniste vient de nous quitter. Courageux et engagé, jusqu’à la fin. Olivier Véran, ministre de la Santé

« Arrivé au bout du chemin », le généticien, l’essayiste, le vulgarisateur lumineux, l’amoureux de la nature, l’homme d’éthique et de devoir n’a jamais courbé l’échine. Jusqu’au bout, il a mené ses combats. Même « rattrapé par la patrouille » comme il l’écrivait avec humour… les Français l’ont suivi avec émotion, quand il bataillait sans relâche dans les médias, pour que les malades du cancer ne soient pas les grands oubliés de la pandémie . Qu’il soit hospitalisé ou lors de son ultime retour au foyer familial, il a continué à œuvrer pour la Ligue et pour les milliers d’inconnu·es confronté·es à une mort programmée par une maladie incurable.

Généticien et hématologue de renommée internationale

Benjamin d’une fratrie composée de Jean-François, l’aîné devenu journaliste, et d’Olivier le cadet chimiste, décédé en 1999, Axel Kahn est né le 5 septembre 1944 dans un petit village du sud de la Touraine, Le Petit-Pressigny. Il est élevé durant cinq ans par une nourrice avant de rejoindre ses parents à Paris. Entouré de brillants esprits, un père philosophe, un frère étudiant en histoire et un autre en chimie, Axel, le petit dernier, décide ne pas se mettre en concurrence avec ses aînés et choisit par élimination la médecine, « une science semi-molle ». Il démarre sa carrière de médecin comme interne des hôpitaux de Paris, avant d’obtenir, en 1974, un doctorat en médecine, avec une spécialité en hématologie, puis un doctorat ès sciences en 1976. Très vite, il délaisse la pratique de la médecine pour s’intéresser à la recherche scientifique.

Icon Quote Je voudrais exprimer comme beaucoup ma profonde tristesse et ma reconnaissance pour l’exemple de compétence et d’humanité qu’il nous a donné. Sa fin de vie a été comme sa vie, digne, lucide et responsable. Merci.  Jean Leonetti, maire LR et médecin

Généticien et hématologue de renommée internationale, ses recherches portent notamment sur le cancer (hémopathies, hépatocarcinomes, cancers coliques), le contrôle des gènes, les maladies génétiques, la thérapie génique et la nutrition. Il publie près de 500 articles originaux dans des revues scientifiques internationales, ainsi qu’une trentaine d’ouvrages de vulgarisation scientifique et de réflexions éthiques et philosophiques, parmi lesquels Être humain, pleinement (Stock, 2016), Jean, un homme hors du temps (Stock, 2017), Chemins (Stock, 2018), l’Éthique dans tous ses états, en collaboration avec Denis Lafay (l’Aube, 2019), ou Et le bien dans tout ça ? (Stock, 2021) .

De prestigieuses responsabilités dans le monde scientifique et académique

Et ce n’est pas tout. Axel Kahn a exercé de nombreuses et prestigieuses responsabilités dans le monde scientifique et académique : directeur de recherche à l’Inserm, directeur de l’Institut Cochin, membre du Comité consultatif national d’éthique, président de l’université Paris-Descartes, président de la Ligue contre le cancer. Excellent vulgarisateur et pédagogue, il est connu du grand public pour ses engagements et ses prises de position sur des questions éthiques et philosophiques ayant trait à la médecine et aux biotechnologies, notamment contre le clonage thérapeutique et les OGM.

Un homme engagé à gauche

Homme de gauche, ancien intellectuel communiste, vice-président d’honneur de la Société des amis de l’Humanité depuis 2003. Il alerte à plusieurs reprises, en 2013, sur les difficultés financières de l’Humanité et publie dans nos colonnes son soutien : l’Humanité

En effet, c’est à l’âge de 16 ans, en 1962, en pleine guerre d’Algérie, que le lycéen parisien rejoint le Parti communiste. Alors qu’il était très croyant, il perd la foi. Un tournant dans sa vie. Pour un monde plus juste, il se tourne alors vers la politique et milite pendant six ou sept ans chez les étudiants, jusqu’à être élu au bureau national de l’Union des étudiants communistes. Jusqu’en 1977, il sera actif dans les rangs du Parti communiste français, avant de se rapprocher du Parti socialiste et de s’impliquer dans l’élection présidentielle aux côtés de Martine Aubry en 2012.

À partir de 2013, Axel Kahn se met à parcourir seul la France à pied. Des milliers de kilomètres, de montées et de descentes, des genoux douloureux, une épaule déboîtée. Un voyage vers les autres et soi-même. Marcher n’était pas une activité pour Axel Kahn, c’était une manière d’être. Il se définissait d’ailleurs comme un homme qui marche, un chemineau de la vie.

Dans son dernier ouvrage, Et le bien dans tout ça ?, Axel Kahn prend à nouveau position sur les grands sujets d’actualité et évoque ses derniers instants avec son père Jean qui, avant de se donner la mort, lui avait laissé ces quelques mots : « Sois raisonnable et humain ! » C’était en 1970. Dans son dernier essai, Axel le loup se demandait s’il avait bien suivi cette injonction. Exemplaire jusqu’au bout, il l’a suivie à la lettre. grand chercheur, un grand humaniste vient de nous quitter. Courageux et engagé, jusqu’à la fin. »

Hommage. Disparition d'Axel Kahn, l'homme serein
Mardi 6 Juillet 2021

Le généticien et écrivain Axel Kahn est mort à l'âge de 76 ans le 6 juillet 2021. L'homme de sciences et de lettres emporté par un cancer foudroyant était également connu pour sa formidable capacité de vulgarisation scientifique.  Il avait lui-même annoncé l’issue fatale de sa maladie, le 11 mai dernier. Serein face à la mort il écrivait  « La joie de tout instant de beauté est décuplée par l’hypothèse que l’on pourrait n’en plus connaître de pareille. Sensation inouïe, bonheur immense ».

Nous publions l'entretien qu'il nous avait accordé en décembre 2020 sur la pandémie de Covid19.

 

Grand entretien avec Axel Kahn : « Contre le Covid-19, une couverture vaccinale de 60 % ferait la différence »

Le médecin généticien, président de la Ligue contre le cancer, livre une analyse critique de la gestion de la crise sanitaire en France et propose des mesures constructives pour en sortir. Cela dit, alerte-t-il, la pandémie de coronavirus n’est que la première du XXIe siècle et ne sera pas la dernière. Entretien.

Comment analysez-vous la gestion de la crise sanitaire depuis le début de l’année et notamment les deux confinements ?

Axel Kahn Le Covid-19 ne se transmet que par proximité avec une personne infectée. En l’absence de traitement, la seule arme disponible est la distanciation physique. Elle peut être sélective ou non sélective.

La première solution est accessible lorsque la circulation virale n’est pas trop importante et que l’on dispose de grandes capacités de tests et d’organisation du repérage des cas contacts. Elle consiste en le diagnostic, initialement grâce à la détection du génome viral dans le nasopharynx des sujets infectés, des tests systématiques aux frontières et dans les foyers naissants (clusters), une enquête épidémiologique pour remonter aux cas contacts et un isolement (quatorzaine au début de l’épidémie, septaine aujourd’hui) des personnes contaminées. Cette stratégie a été très opérante en Corée du Sud, Japon, Taïwan. En France, elle a permis de circonscrire les foyers de Haute-Savoie, du Morbihan et de Montpellier au début de l’épidémie.

La seconde approche est celle du confinement non sélectif de toute la population. Elle est la seule possible lorsque la circulation du virus est intense, ou bien quand on ne dispose pas d’une capacité suffisante de tests et de traçage : en Chine, à Wuhan et autres villes, Inde, Europe de l’Ouest, pays d’Amérique du Sud, etc. En fait, la moitié de l’humanité a été confinée.

 

En France, l’explosion de l’épidémie après le rassemblement religieux de Mulhouse du 17 au 24 février a dépassé toutes les capacités de limitation des foyers et a conduit au confinement inéluctable de mars. La seconde vague épidémique de l’automne a frappé toute l’Europe, y compris l’Europe de l’Est, relativement préservée au printemps. Elle a été facilitée en France par une certaine insouciance à la suite du confinement du 17 mars au 11 mai. Et aussi par l’action de scientifiques très invités dans les médias pour diffuser leur message rassurant selon lequel rien ne se passait et qu’il n’était pas nécessaire de prendre des précautions. De ce fait, la circulation virale très basse le 11 mai a progressivement augmenté, d’abord chez les jeunes, puis, lentement, chez les sujets âgés et fragiles, plus sensibles à développer des formes graves. La rentrée universitaire a contribué à la remontée des infections. Fin octobre, le virus circulait dans toute la France, globalement plus qu’en mars. La seule possibilité pour éviter un confinement total au mois de décembre avec ses conséquences économiques et psychologiques redoutables était de faire baisser la circulation virale suffisamment en amont. Par conséquent de décider le second confinement, plus modéré que le premier mais d’une indiscutable efficacité quand même.

Icon QuoteLa démocratie en santé a été maltraitée dans l’urgence de la situation épidémique.

Quels ont été les manquements au niveau des pouvoirs publics ?

Axel Kahn Le devoir de réserve du président de la Ligue contre le cancer que je suis lui interdit de prendre des positions de nature politique, idéologique, religieuse. Et aussi de se mêler au chœur des critiques des autorités aussi bien que d’en défendre l’action. Mes remarques seront par conséquent limitées à quelques items. En mars, en dehors de la Chine et des pays d’Asie qui ont la culture du port du masque, personne au monde n’en disposait en quantité nécessaire et suffisante. Pour autant, il était inutile de prétendre qu’ils ne servaient à rien. Les Chinois avaient averti les autres pays du monde de l’extrême vulnérabilité des personnes âgées au Covid. Les autorités françaises ont très tôt recommandé d’interdire les visites de la famille aux pensionnaires des Ehpad. Cependant, les personnels y travaillant n’ont pas été pourvus de protections supplémentaires, masques, surblouses, charlottes, etc. La mortalité a été considérable dans ces établissements.

Retrouvez tous nos articles sur la situation dans les Ehpad.

Après la première vague, j’espérais que des dispositifs seraient mis en place qui permettraient lors de la seconde vague mieux qu’au printemps de certes soigner les formes graves de Covid mais aussi d’assurer la continuité des soins pour des personnes souffrant d’affections plus graves et plus fréquentes que le Covid, tels les cancers. Ces personnes malades ont été à nouveau des victimes collatérales du Covid. La démocratie en santé a été maltraitée dans l’urgence de la situation épidémique. Aux côtés du conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions de l’exécutif, il est peu compréhensible qu’on n’ait pas installé un conseil de citoyens puisque les décisions prises avaient un impact fort sur la vie des gens.

Icon QuoteSouvent, le politique a la tentation de se défausser de ses responsabilités sur les experts.

Les scientifiques ont-ils été écoutés par les pouvoirs publics ? L’Académie des sciences, dont c’est la mission, a-t-elle été suffisamment sollicitée ?

Axel Kahn En démocratie, il revient aux experts d’éclairer le processus décisionnel et non de dicter les décisions de l’État. Sinon, on risque de tomber dans une sorte de « dictature sanitaire », d’ailleurs dénoncée par des opposants. Souvent, le politique a la tentation de se défausser de ses responsabilités sur les experts. L’illustration absurde de cette dérive est l’affirmation par l’État que le maintien du premier tour des élections municipales en mars était la conséquence d’un avis du conseil scientifique. C’était une décision politique sous la pression des circonstances. À l’inverse, lorsque le président du conseil scientifique a annoncé que 18 millions de personnes fragiles ne seraient pas déconfinées le 11 mai, il empiétait sur une décision de l’État. Oui, en tout cas, l’exécutif a été correctement éclairé sur le plan scientifique durant cette période, le conseil scientifique est un comité d’experts reconnus de grande valeur. Je ne sais si l’Académie des sciences aurait constitué une meilleure solution. Son fonctionnement est plus lourd et beaucoup de ses membres ont quitté la vie professionnelle active.

 

Icon QuoteL’engouement pour une parole déviante porteuse d’espoir s’est vite confondu avec une large communauté adepte des théories complotistes.

Les scientifiques ont-ils bien fait d’être très présents sur les plateaux de télévision et d’y étaler souvent leurs divergences alors que « la science » était en train de se faire ?

Axel Kahn Durant des mois, les Français ne se sont pas intéressés à autre chose qu’au Covid. Il fallait pour les satisfaire que les stations de radio et les chaînes de télévision, surtout celles d’information continue, répondent à cette demande. Qui pouvait mieux le faire que des scientifiques du domaine et des médecins ? Ils se sont succédé, la maladie était émergente, le virus nouveau, un large spectre de sensibilités, hypothèses et analyses s’est manifesté : cela a dérouté les citoyens mais était en fait inéluctable et est habituel. De même, le poids d’une voix divergente, celle du professeur Didier Raoult, est un grand classique dans l’histoire des sciences et de la médecine, elle renoue avec la grande et riche tradition des « savants maudits » opposés à la science officielle. Le domaine du cancer est riche d’épisodes de ce type. Ce qui est plus original est que l’engouement pour cette parole déviante porteuse d’espoir s’est vite confondu avec une large communauté française et internationale au centre de gravité très à droite et à l’extrême droite, adepte des vérités alternatives et des théories complotistes, foncièrement rétive à toute « parole officielle ». Les présidents Trump aux États-Unis et Bolsonaro au Brésil s’y sont ralliés. Des publications YouTube de Didier Raoult ont été vues par des millions de personnes. Ce phénomène a profondément marqué et perturbé tout le processus des essais cliniques à travers le monde.

Comment continuer d’assurer les soins pour tous les malades, notamment les malades atteints d’un cancer ?

Axel Kahn Durant la première vague, toutes les structures de soins ont été prises par surprise. Les dépistages systématiques ont été arrêtés, les consultations se sont effondrées. Dans les hôpitaux généraux, les examens endoscopiques ont chuté de 90 %, presque 100 % des opérations chirurgicales ont été annulées. En effet, anesthésistes et salles de réveil étaient réquisitionnés pour faire face au tsunami des personnes atteintes des formes graves de Covid. Ce schéma s’est reproduit lors de la seconde vague dans les régions les plus touchées : Auvergne-Rhône-Alpes, Paca, Hauts-de-France… La situation a été moins tendue dans les centres de lutte contre le cancer et dans les établissements privés, indiquant la solution : prévoir des sites hospitaliers ne recevant pas de personnes infectées et dédiés à la poursuite des soins indispensables pour les maladies graves autres que le Covid.

Les annonces récentes de vaccins contre le Covid-19 vont-elles vraiment permettre de sortir de cette crise et si oui, à quel horizon ?

Axel Kahn L’expérience de la pandémie depuis neuf mois a permis de faire deux observations : d’abord, nulle part ne s’est établie une immunité collective suffisante. Ensuite, le Covid est un peu le sparadrap du capitaine Haddock, on ne s’en débarrasse pas vraiment. Seul le confinement absolu et prolongé tel qu’un pays dictatorial comme la Chine peut imposer y parvient, mais les retours menacent en permanence. Seule la vaccination permettra d’obtenir, pour un temps, une immunité collective freinant vraiment la circulation virale sans distanciation physique trop stricte. Cela pourrait commencer d’être le cas vers la fin de l’année 2021 si les vaccinations débutent au premier trimestre.

 

Justement, comment devrait-on organiser la campagne de vaccination et convaincre les Français de se faire vacciner ?

Axel Kahn Les premières personnes vaccinées seront celles au contact du public et à risque : personnel soignant, enseignants, agents des services d’accueil et de contrôle, personnes âgées et fragiles, etc. Cela représente déjà vingt millions de personnes qui pourraient au départ être vaccinées dans des centres dédiés de vaccination. Le reste de la population qui le désire serait vacciné « en ville » par les médecins, d’autres soignants, les pharmaciens. La réticence au progrès est devenue forte en France, je l’ai analysé ailleurs. Notre pays est celui au monde le plus rétif aux vaccinations et autres mesures sanitaires. C’est ainsi, on ne changera pas cela d’un coup de baguette magique. L’explication et la persuasion sont les seules armes disponibles. Cela dit, une couverture vaccinale de 60 % devrait être atteinte, elle ferait la différence.

Comment devrait être conduit le second « déconfinement » et quelles mesures faut-il prendre pour éviter une troisième vague au début de l’année 2021 ?

Axel Kahn Pour éviter le yoyo confinement, allègement, reconfinement, re-allègement, etc., la solution est triple : maintenir un haut niveau de distanciation physique et de gestes barrières. Tester-tracer-isoler-protéger. L’isolement ne doit pas être un enfermement administratif « en cellule », il doit être accompagné, dédommagé MAIS EFFECTIF, au moins sept jours, jusqu’à négativation des tests antigéniques. Et enfin vacciner.

Une fois que nous serons sortis de cette pandémie, quelles mesures de long terme faudrait-il envisager pour éviter de subir une nouvelle crise sanitaire de ce type, voire pire ?

Axel Kahn Aucune mesure au monde n’est susceptible d’éviter le retour de pandémies, notamment virales, le cas échéant sévères. Il y en a toujours eu depuis l’établissement de l’humanité, quatre au XX e siècle : grippe espagnole, 20 à 40 millions de morts (1917-1920) ; grippe asiatique, 2 millions de morts (1957) ; grippe de Hong Kong, 1,5 million de morts (1968-1970) ; sida, depuis 1980, 40 millions de morts.

 

La pandémie de Covid-19 n’est que la première du XXI e siècle, ce ne sera pas la dernière. La question est de disposer des services de santé publique et des dispositifs de soins susceptibles d’être rapidement mobilisés pour y faire face dans les moins mauvaises conditions.

Entretien réalisé par Anna Musso

TEMOIGNAGES

" Axel, tu ne mourras pas. Il n’y a que ce qui est insignifiant qui meurt. Tu lègues à nos contemporains et aux générations futures l’amour de se mobiliser au service des autres, de se battre pour les valeurs essentielles à l’émancipation humaine.

J’ai eu ces toutes dernières semaines l’honneur d’échanger avec mon ami Axel KAHN. J’étais bouleversé et impressionné. Cette élégance et ce courage apaisé face à sa mort imminente témoigne de la hauteur de ce grand homme, obsédé par le bonheur et l’avenir des autres. Un homme de gauche.

Nous avions décidé avec notre association l’EDEC d’organiser une conférence débat autour de son dernier livre « Et le bien dans tout ça ? » en octobre dans l’Hérault. Cette conférence nous la tiendrons avec un de ses amis François AZOUVI qu’il m’a proposé pour le représenter. A tous les siens nos plus sincères condoléances. A toi Axel tout mon amour fraternel."

Jean-Claude GAYSSOT

Lycée Buffon, 1961,

En mémoire d’Axel Kahn

Au lycée Buffon, lycée de garçons du XVe arrondissement de Paris, élèves, enseignants et administration avaient été fortement engagés dans la Résistance.

En 1961, année agitée par les derniers et douloureux soubresauts de la guerre d’Algèrie, la trace en était, seize ans après la Libération, encore vivace. Plusieurs enseignants encore en activité, le concierge, Monsieur Talhouarn, par ailleurs secrétaire général des personnels de l’Éducation nationale étaient d’anciens résistants.

Le débat politique était vif. La cellule communiste, emmené par un talentueux et respecté professeur d’Histoire, Jacques Chambaz, dirigeant national, souvent en affrontement avec un pion, Philippe Robrieux, secrétaire national de l’UEC, voisinaient avec un fort cercle de la JC animé par Axel Kahn et Luc Mazloum et un comité antifasciste  dynamique, face aux menaces quotidiennes de l’OAS.

Le brillant chercheur et humaniste qu’est devenu Axel s’annonçait: Les féliciations du conseil de discipline obtenus chaque trimestre récompensaient un élève d’exception, dont les qualités intellectuelles accompagnaient un vrai courage physique. Il en fallait car presque chaque distribution de tracts donnait lieu à de sévères bagares avec les fascistes, parfois plastiqueurs déclarés de l’OAS, souvent fils d’officiers de L’École militaire proche.

Nombre de mes camarades de la JC de l’époque, toujours militants ou non, en gardent le souvenir. C’est dans ce climat qu’après le massacre des Algériens de Paris le 17 octobre 1961, je lui ai remis mon adhésion à la porte du lycée, avant de lui succéder lorsqu’il se mit en retrait pour préparer le Bac.

Je lui conserve depuis une admiration qui touche autant au parcours du scientifique qu’à l’homme engagé sous diverses formes, toujours avec passion,  parmi ses frères humains.

Nicolas Devers-Dreyfus

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 06:47
Salah Hamouri à Brest à l'invitation de l'AFPS en 2019 (photo I.Dupont)

Salah Hamouri à Brest à l'invitation de l'AFPS en 2019 (photo I.Dupont)

Jérusalem Le Quai d’Orsay « pleinement mobilisé » pour Salah Hamouri
Vendredi 9 Juillet 2021

Dans son édition du 30 juin, le site du journal israélien Israel Hayom cite les déclarations de la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked. Celle-ci évoque notamment le cas de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri en ces termes : « Les actions de Salah Hamouri constituent une violation grave de l’engagement fondamental d’un citoyen israélien, et en raison de cet abus de confiance, la révocation de sa citoyenneté est légalement justifiée. » En clair, les autorités israéliennes veulent interdire à Salah Hamouri de vivre dans sa ville natale, Jérusalem. Interrogé par l’Humanité sur ces menaces, le Quai d’Orsay a répondu que ses services « à Paris, Jérusalem et Tel-Aviv sont pleinement mobilisés pour que Salah Hamouri puisse faire valoir l’ensemble de ses droits et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il réside. La situation de Salah Hamouri est suivie attentivement et à haut niveau par les autorités françaises ». P. B.

 

Israël. Le gouvernement s’acharne contre Salah Hamouri
Mardi 6 Juillet 2021 - L'Humanité

La ministre de l’Intérieur veut la révocation du statut de résident permanent à Jérusalem de l’avocat franco-palestinien.

Le nouveau gouvernement israélien prolonge la politique menée par Benyamin Netanyahou. Particulièrement s’agissant de l’occupation des territoires palestiniens. Depuis plusieurs jours maintenant, les colons se déchaînent. Un jeune Palestinien a été tué non loin de Naplouse.

Les détentions administratives se multiplient

De son côté, la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, membre de l’extrême droite israélienne, déjà ministre dans l’équipe précédente, poursuit sur sa lancée. Les détentions administratives se multiplient. Ghazanfar Abou Atwan, 28 ans, est en grève de la faim depuis maintenant 62 jours pour protester contre son incarcération arbitraire. Sa santé est en train de se dégrader.

C’est dans une telle situation que Ayelet Shaked vient d’annoncer qu’elle approuvait la révocation du statut de résident permanent de Jérusalem de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, né et vivant à Jérusalem. Une information publiée, ce lundi, sur la version anglaise du site Israel Hayom.

Plus de 14 500 Palestiniens ont perdu le statut de résident depuis cinquante ans.

Depuis l’annexion illégale de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les Palestiniens qui y vivent sont considérés comme des « résidents permanents ». Contrairement aux Israéliens, qui sont citoyens, les Palestiniens de Jérusalem doivent posséder un permis de résidence pour y demeurer.

Or, Israël s’arroge le droit de révoquer ce permis de plusieurs manières. Plus de 14 500 Palestiniens ont perdu ce statut depuis cinquante ans. Selon l’amendement du 7 mars 2018 à la loi sur l’entrée en Israël, contester la politique israélienne représente une « rupture de loyauté envers l’État d’Israël ».

« Les actions de Salah Hamouri constituent une violation grave de l’engagement fondamental d’un citoyen israélien et, en raison de cet abus de confiance, la révocation de sa citoyenneté est légalement justifiée », a doctement expliqué la ministre de l’Intérieur. Elle doit obtenir l’accord du ministre de la Justice et du procureur général.

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 06:45
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la « Caravane des jours heureux »
Mercredi 7 Juillet 2021 - L'Humanité

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lancé mardi un périple de 50 jours le long du littoral français. Une campagne de terrain qui s’achèvera dans le nord du pays.

 

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

« L es jours heureux, c’est du bonheur, ne l’oublions pas ! » Sous le soleil de la plage de l’Estaque à Marseille, Fabien Roussel lance sa campagne de façon originale. La « Caravane des jours heureux », une camionnette aux couleurs de la campagne du secrétaire national du PCF, a pris son départ le 6 juillet dans la cité phocéenne. Un périple de 50 jours, 4 068 kilomètres et 43 étapes attend ce convoi tout au long des côtes françaises. « C’est un long chemin qui va nous conduire jusqu’au mois d’avril 2022 », insiste le dirigeant communiste.

Tout au long de ce parcours, les militants et le candidat du PCF iront ainsi à la rencontre des vacanciers sur les plages, des habitants des villes qu’ils traverseront, et des travailleurs saisonniers en cet été de déconfinement. « Les gens, qu’ils votent ou qu’ils soient abstentionnistes, ont surtout besoin que ça change et nous voulons leur dire que c’est possible. » Devant la petite foule qui commence à se rassembler, le candidat communiste à la présidentielle de 2022 insiste sur l’abstention qui a marqué les derniers scrutins. « La start-up nation d’Emmanuel Macron nous explique que le vote électronique pourrait résoudre plein de choses. Mais ce n’est pas le vote physique qui dégoûte les gens. C’est par exemple les Français qui n’ont pas été écoutés après leur vote au référendum de 2005 contre le traité constitutionnel européen. Ce sont les salariés qui perdent leur travail parce que leur entreprise délocalise à l’étran ger. »

La jeunesse, l’une des priorités de la campagne

Le message est donc clair pour Fabien Roussel : « Nous voulons parler de tout ça avec les abstentionnistes. Nous voulons leur dire que nous, nous sommes des gens de parole. » Le dirigeant du PCF veut également confronter les propositions de son parti aux aspirations populaires, telles que l’augmentation du Smic de 20 % tout de suite, la retraite à 60 ans à taux plein, ou encore « la création d’un ministère de l’évasion fiscale ».

Olivier Marchais, « l’artisan discret de cette caravane d’été », ainsi que le présente Fabien Roussel, se dit satisfait de ce lancement. « Le 6 juillet est un jour heureux pour moi, reconnaît-il. Il y a du monde, une couverture médiatique, nous avons une petite fenêtre. » Il souligne que les villes et les fédérations du PCF ont eu envie d’accueillir la caravane. « Ce sont les militants locaux qui accueillent et on s’appuie sur cette force. » Elle suscite un engouement de la part de militants désireux d’entrer dans le vif d’une campagne au contact des électeurs. « S’ils peuvent venir ne serait-ce qu’une heure à chaque étape, on sera ravi », confie Olivier Marchais.

La caravane est ainsi un outil dans cette campagne pour dynamiser le PCF et ses militants. Les Jeunes communistes ont été associés étroitement à son organisation. Certains d’entre eux ont même été embauchés pour la durée du périple. C’est le cas de Chimène Siredey, étudiante en théâtre à Poitiers, qui dit vivre cette expérience comme « un moment de formation et de connaissance de son parti ». Mais aussi des préoccupations des Français qu’elle rencontrera sur son chemin, même si elle les partage déjà concrètement. « Mes parents ne sont pas très riches. Donc je travaille comme femme de ménage en même temps que mes études », explique la militante. La jeunesse, c’est justement l’une des priorités de la campagne de Fabien Roussel. « On a répété dans les médias que c’était la sécurité, mais non, c’est bien la jeunesse », insiste-t-il. Elle fait bien partie des cinq priorités du candidat communiste, avec le droit aux vacances, les retraites, le travail et l’environnement, que l’on retrouve sur le matériel de campagne à la disposition des curieux. Avec aussi, des choses plus ludiques : des mugs, un « carnet de jeux des jours heureux », des « goodies », des préservatifs…

À Marseille le candidat à la présidentielle n’est pas seulement resté sur la plage de l’Estaque. Deux autres visites s’imposaient : l’une dans les usines de Ricard, l’autre au Mondial de pétanque la Marseillaise. Et dès ce 7 juillet, le périple démarre pour de bon. Il passera entre autres par Nice, Les Sables-d’Olonne, Toulouse, Bordeaux… 43 villes en tout, jusqu’à Malo-les-Bains, dans le Nord, dans deux mois. Sans oublier bien sûr Le Touquet, en guise de « clin d’œil à Emmanuel Macron », promet le secrétaire national du PCF.

Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
C’est parti pour deux mois de rencontres, de débats, d’échanges, de moments de convivialité, de fraternité. Deux mois pour écouter et proposer.
Marseille, ville départ de la caravane des Jours Heureux !
« Nous allons réparer la France en répondant aux attentes populaires et en nous attaquant réellement au capital ! »
La caravane des jours heureux sera à Morlaix le 13 août 2021
Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la  Caravane des jours heureux de Fabien Roussel (L'Humanité, 7 juillet 2021)
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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 06:17
500 plus grandes fortunes de France :  Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital !  (Fabien Roussel - PCF)

500 plus grandes fortunes de France : « Ils pillent notre argent en pleine pandémie, prenons le pouvoir au capital ! » (Fabien Roussel - PCF)

Les 500 familles les plus riches de France explosent une fois de plus leur record : elles détiennent désormais un patrimoine total de 1000 milliards d'euros et ont vu leur fortune augmenter de 30% par rapport à l’année dernière, en pleine période de pandémie !

Eux ne risquent pas de subir la pauvreté, le chômage, la précarité. Ils sont « covid résistants ».

Le nombre de milliardaires français passe de 95 à 109. Pendant la même période, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté passerait de 9 à 11 millions avec des APL en baisse, des factures de gaz, d’électricité, de mutuelle, d’essence en hausse, des salaires et des pensions gelés et un SMIC bloqué à 1234 euros net.

La politique du Président des riches produit ses effets. Son bilan est inégalé pour les plus riches, pour la finance et le capital : la fortune des 500 familles plus riches est passée de 570 milliards en 2017, année de son élection, à 1000 milliards aujourd’hui. La fortune des 500 familles les plus riches a donc quasi doublé !

En 4 ans, le Président des riches a rempli sa mission : les premiers de cordée ont atteint les sommets mais les français sont restés en bas car les riches ont coupé la corde ! L’emploi, le pouvoir d’achat et les salaires ont été sacrifiés sur l’autel de la rentabilité. C’est le fruit de toutes les baisses d’impôts sur les grandes fortunes, sur le capital, sur les dividendes, sur les plus-values. C’est aussi le fruit d’un grand laxisme en matière de lutte contre l’évasion fiscale.

Pire, ces familles les plus riches sont propriétaires d’entreprises, de multinationales qui bénéficient de toutes les aides publiques telles que le CICE, la baisse des impôts de productions, le Crédit Impôt Recherche, les exonérations de cotisations sociales... 140 milliards d’euros d’aides publiques versées en 2019 aux entreprises sans aucune condition, sans rien demander en échange, dont les deux tiers bénéficient en priorité aux plus grandes d’entres elles !

En 2022, nous voulons passer un pacte avec les Françaises et les Français, avec le monde du travail, pour prendre le pouvoir à ces 500 familles, au capital. Oui, nous disons qu’il est possible de relever le défi des jours Heureux, d’éradiquer la pauvreté et le chômage, de retrouver des services publics et une industrie au service de l’emploi et du climat. Cela implique de changer l'utilisation de l'argent dans le pays et de créer de nouveaux droits d'intervention des salarié.e.s.

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,

Paris, le 8 juillet 2021.

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8 juillet 2021 4 08 /07 /juillet /2021 06:37
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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 05:23

 

Si nous nous contentions de constater la reconduction des présidents de région sortants, nous nous aveuglerions sur la profondeur des manifestations de défiance qui tourmentent le pays. Sans évidemment contester la légitimité de celles et ceux qui ont gagné les élections, force est de constater qu’ils ne le doivent qu’à une minorité d’inscrits sur les listes électorales.

Songeons que les candidats soutenus par le président de la République n’ont rassemblé sur leur nom que… 3% des inscrits lors du premier tour. Ajoutons qu’une démocratie qui laisse si massivement sa jeunesse se détourner de la vie de la cité se condamne à moyen terme.

Ce terrible désaveu n’est en aucun cas la manifestation d’un désintérêt pour la politique. L’abstention devient pour beaucoup un acte politique pour être écouté et entendu. C’est parce que les pouvoirs restent sourds à la multitude des mouvements syndicaux, sociaux, citoyens, aux luttes pour une réforme juste du système de retraite comme pour la défense de la sécurité sociale, aux mouvements des Gilets jaunes comme aux « nuits debout », aux combats unitaires pour empêcher la privatisation d’EDF ou de la SNCF, aux actions des jeunes pour le climat, des femmes pour l’égalité, ou encore à la diversité des actions des travailleurs pour défendre l’industrie, l’emploi et les services publics, qu’en conscience une majorité de nos concitoyens organise le silence des urnes.

Toutes ces manifestations de la volonté populaire se heurtent aux pouvoirs successifs qui, refusant d’écouter ces exigences, accélèrent la mise aux normes du pays aux canons de la mondialisation capitaliste. Le système représentatif est ainsi englué dans une « alternance » qui perpétue les mêmes politiques au service des puissances d’argent. Mais le fameux duo Macron-le Pen, qui ne sert qu’à verrouiller le paysage politique, est ébranlé. D’évidence, notre peuple cherche une autre voie.

Ce qui tend à devenir une farce démocratique trouve parmi ses causes premières le poids exorbitant des institutions européennes sur les politiques nationales et locales qui fixent le cadre d’un consensus libéral dévastateur pour le modèle républicain, notamment la conception républicaine des services publics, et empêchent son déploiement vers une République sociale démocratique et écologique, réellement protectrice.

Le système institutionnel agonise ainsi dangereusement. Le pouvoir, qui prend appui sur les classes supérieures bien plus mobilisées que la moyenne, subit une déroute d’ampleur qui laisse augurer un redoublement de la crise de légitimité des institutions. Mais si l’extrême droite ne sort pas renforcée du scrutin, gare à en tirer des conclusions trop hâtives car ses idées nauséabondes, derrière lesquelles court une bonne partie des droites et du pouvoir, sont toujours là : aux présidentielles qui concentrent toute l’attention pourrait s’exprimer tout autre chose… Au point de déliquescence où se trouve la démocratie, il faudra plus que des rustines pour la faire revivre. Le présidentialisme grotesque et les politiques libérales menées sous les auspices de l’Union européenne produisent un cocktail amer qui mine l’ensemble de l’architecture démocratique.

L’enjeu réclame d’engager un processus de transformation radicale des institutions portant une souveraineté populaire sur les choix politiques et économiques. Une nouvelle République, la sixième, qui devrait devenir la première République sociale, démocratique et écologique. Partout, de l’usine à l’université jusqu’au Parlement et au plus haut niveau de L’État, l’urgence est d’inventer de nouvelles formes de démocratie et d’interventions conférant de réels pouvoirs aux citoyens. C’est ce que demandent celles et ceux qui souffrent de ne pouvoir correctement se nourrir, se loger, travailler avec des bons salaires ou des revenus corrects pour les paysans et les artisans.

La 5ème République se meurt. Il faut, avec les citoyens, en inventer une nouvelle.

Patrick LE HYARIC

Directeur de l’Humanité

 

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