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18 juillet 2021 7 18 /07 /juillet /2021 19:56

Lors de la dernière allocution d’Emmanuel Macron sur la crise de la covid-19, le président de la République a décidé de remettre en marche la réforme des retraites. En pleine crise sanitaire, après avoir souligné l’importance du système de protection sociale à la française, le gouvernement décide donc de le détruire un peu plus.

Si d’après les mots du président, il ne s’agirait pas d’une réforme complète comme prévu avant la crise du covid, cette réforme rallongerait l’âge de départ à la retraite à 64 ans contre 62 actuellement. Et ce avec la justification de l’allongement de la durée de vie des Françaises et des Français. Allongement de l’espérance de vie certes présent pour les cadres, mais absent pour les ouvriers qui ont une espérance de vie inférieure.

 

Qui ne connaît pas dans son entourage proche ou lointain, une personne décédée peu de temps après on départ à la retraite, atteint d’une maladie qui le conduira à son dernier voyage après une vie de travail ?
Avec la réforme annoncé par E.Macron, les pots de départ aujourd’hui festifs seront-il demain des enterrements de collègues avant d’avoir pu atteindre l’âge de la retraite ?

Nous nous y approchons de plus en plus.

Et c’est d’ailleurs pour cela que l’ensemble des syndicats sont aujourd’hui contre la mise en place de cette réforme.

Fait assez rare pour le souligner, le MEDEF est aujourd’hui lui aussi contre sa mise en œuvre, non pas pour le bien être des salariés mais car il ne s’agit pas selon eux de la meilleure période pour mettre une telle réforme en place.

Le gouvernement va aujourd’hui contre son principal allié, le MEDEF. Je m’interroge donc sur le but de mettre en place cette réforme aujourd’hui.

Le Président veut-il paraître plus réformateur après avoir réformé ou plutôt détruit notre système éducatif pour préparer sa potentielle réélection en 2022? Ou bien préfère t’il faire diversion avec la réforme des retraites pour nous faire passer autres choses entre temps?

 

Une chose est certaine, la rentrée de septembre 2021 sera une rentrée sociale importante, les Françaises et les Français ne laisseront pas le gouvernement détruire un peu plus notre système de retraites et de solidarité si important comme nous le voyons aujourd’hui être détruit par le capitalisme sans limite dans la recherche du profit.

Enzo de Gregorio, 18 juillet 2021

 

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18 juillet 2021 7 18 /07 /juillet /2021 06:53

 

Ceux qui en doutaient encore ont été prévenus : M. Macron est bien parti en campagne pour sa réélection. Lors de son allocution prononcée lundi soir dans un décor de toute puissance manifestée par une tour Eiffel en majesté, il nous aura gratifié de son axe de campagne : à droite toute ! Libéral, autoritaire et réactionnaire, le masque est tombé et bien tombé. M. Macron nous aura resservi les vieux plats du discours selon lequel « le mérite » serait étranger aux privés d’emploi, et le travail résumé à son exploitation par un « marché de l’emploi » aux mains du capital.

Nul doute que celui qui a refusé d’écouter les médecins et les scientifiques en janvier dernier espère ainsi regagner les voix de droite perdues lors des scrutins régionaux et départementaux. Pressé à engager sa campagne, il frôle l’irresponsabilité à un moment charnière pour le pays, entre reprise de l’épidémie et casse sociale pour les classes populaires.

Irresponsabilité de connecter les enjeux décisifs liés à l’indispensable progression de la vaccination à son préprogramme de campagne. Voilà le plus sûr moyen de renforcer la défiance populaire à l’égard du pouvoir, déjà bien entamée. Et si, au fond, telle était la méthode choisie : celle d’une stratégie de la tension assumée avec les classes populaires pour fédérer le bloc élitaire nécessaire à sa réélection ? Tout indique, en tout cas, la volonté de passer en force sur l’ensemble des sujets balayés pendant cette demi-heure de monologue télévisuel.

Irresponsabilité d’user d’un autoritarisme quand les chiffres de la vaccination publiés par la Sécurité sociale indiquent une corrélation quasi-parfaite entre la population vaccinée et le niveau de revenus : plus on vit aisément, plus on est vacciné. A contrario, plus on vit au bas de l’échelle sociale, moins on l’est. Et, que dire de cette fracture vaccinale mondiale au cœur de laquelle les pays les plus pauvres n’ont pas accès aux vaccins ? La vaccination est donc lourdement travaillée par le rapport de classes, pour des raisons variées qui tiennent autant aux enjeux d’accès aux droits qu’à la méfiance à l’égard d’un pouvoir qui se sera distingué par son mépris à l’égard des classes populaires.

Son autosatisfaction proclamée ne pourra cacher le vice originel du combat contre le Covid : il manquait de tout depuis le premier jour et la France, dépouillée de pans entiers de son industrie, est le seul pays membre du Conseil de sécurité des Nations Unies qui n’a pas de vaccin et elle demeure très en retard sur ses voisins pour la vaccination à deux doses, quelle que soit la tranche d’âge. Dans ces conditions, le président devrait garder pour lui ses leçons de morale à l’égard de celles et ceux qui n’y ont pas eu accès. Et, que dire des doutes émis à haute voix jusque dans les allées du pouvoir sur l’efficacité de certains vaccins ?

Le président de la République, en s’arrogeant seul le monopole de la parole sur la vaccination, n’a fait que renforcer la méfiance. Il aurait été bien plus sage et responsable de mobiliser élus locaux et corps intermédiaires, en lien étroit avec les médecins, pour convaincre depuis des mois de l’importance de la vaccination. Mais on sait que ce n’est guère la pratique d’un président qui pousse à bout les logiques césaristes de la Cinquième république. Ajoutons que le temps n’est pas si loin où, dès les classes primaires à l’école, était dispensée une éducation sur le rôle décisif des vaccins.

Le retard français sur la vaccination est donc bien de la responsabilité du pouvoir. Son empressement à entraver la vie de celles et ceux qui n’ont pas encore été vaccinés dès le 1er aout – et qui ne pourront l’être totalement à cette date – ne fera qu’amplifier la fracture sociale. Et les premiers de corvée, notamment dans le secteur de la santé, n’ont plus guère l’heur de plaire au monarque qui nous commandait de les applaudir : les voilà menacés de licenciements s’ils n’obtempèrent pas manu militari. Quand la conviction fait défaut, l’autoritarisme s’installe…

Irresponsabilité, quand, malgré les belles paroles, la France s’est constamment opposée à la levée des droits de propriété sur les vaccins alors que leur découverte n’a été rendue possible que par l’injection à forte dose de deniers publics. Voilà qui a permis à l’industrie pharmaceutique basée à l’étranger et à ses propriétaires de réaliser des records de profits et de dividendes. Il n’y aura pas de solution à la pandémie en un seul pays. C’est l’indispensable solidarité mondiale qui est à l’ordre du jour !  

Irresponsabilité encore d’un pouvoir qui conditionne la mise en place d’une nouvelle contre-réforme régressive des retraites visant à allonger l’âge de départ à la réussite de la vaccination. Autrement dit, le pouvoir exige des classes populaires rétives qu’elles se fassent vacciner pour les faire travailler plus longtemps… On a trouvé argument plus mobilisateur ! Ce monarque n’éprouve aucune gêne à vanter les bienfaits de notre « modèle » social qui a permis d’affronter les effets de la pandémie pour aussitôt réaffirmer sa volonté de le détruire. Un front social va devoir s’ouvrir qui nécessitera une mobilisation rassembleuse contre cet énième coup de canif contre le système de retraites ; une mobilisation toute aussi rassembleuse pour soutenir les agents des services publics, si précieux pendant les confinements, et que le président a osé accuser de bénéficier d’une situation de rente, tout en faisant de la remise en cause des statuts une priorité de son action, alors que, lui, encourage sans fléchir la seule rente qui vaille, celle des actionnaires.  

Irresponsabilité toujours d’user de mensonges éhontés, puisés dans l’arsenal traditionnel de la droite, pour faire passer au forceps son projet de destruction de l’assurance chômage. Non, « on ne gagne pas mieux sa vie en restant chez soi qu’en travaillant », comme l’a dit effrontément M. Macron. La moitié des privés d’emploi ne touchent aucune indemnité et 50% de celle et ceux qui sont indemnisés perçoivent moins de 1040€/mois ! Seuls 5% des chômeurs touchent plus de 2000€/mois au titre de leur dernier salaire.

Nous voilà donc prévenus de la politique antisociale et autoritaire que le pouvoir entend conduire ces prochains mois alors que rien n’est fait pour rebâtir un système de santé adapté, rien n’est entrepris de sérieux pour refonder l’hôpital public et mieux rémunérer le travail de celles et ceux qui s’échinent avec courage à prendre soins de notre santé et de nos corps. Et, que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas d’argent pour y parvenir ! Les 500 familles les plus riches détiennent 1000 milliards d’euros. Si on augmentait de 500€ les 26 millions de salariés, on n’utiliserait que 13 milliards de ce pactole. Autrement dit on n’utiliserait que 1,3% du magot de ces pachas fortunés. Evidemment le président n’en a pas parlé. Et, pour cause, ce sont ces gens-là qu’il sert. Dès maintenant, il convient de construire la riposte.  La Fête de L’Humanité les 10-11-12 septembre prochains, y contribuera.

Patrick Le Hyaric

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 08:02
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
Les premiers noms de la fête de l'Huma 2021: Souchon, Louis Chedid, IAM, TRYO...
LES PREMIERS NOMS DE LA FÊTE DE L'HUMANITÉ 2021 ! 🔥
IAM, Alain Souchon, Tryo, Soso Maness, Boulevard des Airs BDA & Louis Chedid seront avec nous les 10, 11 & 12 septembre prochains pour le grand retour de la Fête de l'Humanité ! 🎉
Prochaine annonce de programmation mercredi 21 juillet ! 😏
👉 Plus d'informations sur bit.ly/3r4FRuV
👉 Rejoindre l'évènement Facebook : bit.ly/3AX1vpp
 
Préparons une belle fête de l'Humanité 2021! - Par Patrick Le Hyaric

Les 10, 11, 12 septembre prochains, la Fête de l’Humanité vous ouvrira ses bras et ses portes au parc de La Courneuve-Le Bourget. Évidemment, nous tenons compte des incertitudes dues à la pandémie, à son évolution et aux variants du Covid-19. Les espaces et les jauges de participants seront réduits. Nous travaillons en lien étroit avec les autorités sanitaires et préfectorales afin de sécuriser les participants par la mise en place d’un important et strict dispositif sanitaire comme pour tous les événements qui se tiennent actuellement.

Nous avons d’autant plus l’ambition de tenir la Fête de l’Humanité que l’année écoulée a été marquée par des épreuves, des restrictions et par la solitude que certains ont éprouvée douloureusement. Le besoin de se retrouver, de partager des moments de joie, de rire, de danser, mais aussi de débattre, de discuter sans écrans interposés, celui d’envisager les luttes à venir, tout commande de maîtriser ensemble les conditions exceptionnelles de son organisation pour que l’esprit de la Fête l’emporte : la convivialité, le sens du partage, la franchise des échanges fraternels. Il réside dans le bonheur des découvertes artistiques et musicales, les émotions et vibrations des corps vivants et mêlés.

Tenir la Fête relève encore de la nécessité quand le pouvoir tente par tous les moyens de faire oublier le sacrifice des « premiers de corvée » qui ont maintenu le pays à bout de bras pendant les confinements, travailleuses et travailleurs essentiels, indispensables même, autant que méprisés et sous-payés. Au moment où les puissances d’argent profitent de la tétanie provoquée par la crise sanitaire pour affermir leur pouvoir, cette Fête se veut celle du réveil citoyen, du combat social et démocratique et de l’action pour construire l’alternative au système de prédation et d’exploitation des êtres humains et de la nature. La préparation de l’élection présidentielle trouvera dans les allées de la Fête des prolongements pour aider à dégager une issue de transformation sociale et écologique.

Nous y retrouverons le Village du monde, qui fera vivre la solidarité internationaliste avec les peuples en lutte pour leur dignité, malgré les restrictions qui empêcheront le déplacement de certaines délégations. L’Agora de l’Humanité, carrefour des débats sur les enjeux brûlants de l’actualité, prendra ses quartiers au cœur de la Fête, les stands militants et associatifs provoqueront la rencontre, susciteront la discussion fraternelle et mettront en partage leurs tablées. Le Forum social livrera les expériences et actions du monde syndical mobilisé contre la casse des retraites et celle de l’assurance-chômage, pour le renouveau industriel, la défense des services publics et la création d’emplois. Le Village du livre initiera quant à lui de riches débats et des rencontres fécondes avec les auteurs et éditeurs. L’espace du conseil national du Parti communiste permettra de porter des propositions nouvelles dans le cadre des échéances à venir.

Une fois encore, nous voulons vous offrir ce mélange unique de fête et de débats. De grands noms de la scène musicale française dont IAM, Alain Souchon, Boulevard des airs, Louis Chédid, Tryo, Soso Manès et d’autres dont nous dévoilerons les noms dans quelques jours viendront animer les trois scènes que nous mettrons à disposition du public. Les bons de soutien seront à votre disposition dans une dizaine de jours et pourront être défiscalisés à hauteur de 66 %, dès lors que le versement sera labellisé au fonds de dotation « l’Humanité en partage ». Fidèle à sa vocation solidaire, la Fête de l’Humanité reversera 1 euro sur chaque bon au Secours populaire français pour l’aider à financer ses actions.

Sans attendre, popularisons autour de nous, en famille, au travail, entre amis, cette nouvelle édition de la Fête de l’Humanité pour en faire le tremplin des idées nouvelles et le grand moment de fraternité dont nous avons toutes et tous tellement besoin.

Patrick Le Hyaric

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 07:54
Allocution de Macron : Un président-candidat au service du capital (PCF, 13 juillet 2021)
Allocution de Macron : Un président-candidat au service du capital

Communiqué du PCF suite au discours du président Macron du 12 juillet

L’allocution du président de la République, ce 12 juillet, n’a pas été à la hauteur de la crise politique, sanitaire et économique que vit la France.

Pour le Parti communiste français, la vaccination doit devenir une grande cause nationale et mondiale car elle est la meilleure protection contre l’épidémie. Elle doit être accompagnée d'une politique ambitieuse de prévention et d'un investissement massif dans la recherche publique pour développer, en plus des vaccins, des traitements efficaces contre le Covid-19.

On ne peut combattre un tel virus à l’échelle d’un seul pays. Alors qu’une faible proportion de la population mondiale a jusqu’alors bénéficié de la barrière des vaccins et que les promesses du G7 en direction des pays les plus pauvres n’ont pas été suivies d’effets, il y a plus que jamais urgence à lever les brevets et à investir massivement dans la production de vaccins pour l’ensemble des peuples. Le chef de l’État l’a confirmé hier soir. Le gouvernement français se refuse toujours à imposer cette solution aux grands laboratoires pharmaceutiques. Il est également décisif d'apporter une aide immédiate aux pays les plus touchés, notamment ceux du Sud, par des moyens financiers, en matériel médical, médicaments et protections, et d'agir pour développer les capacités de production partout dans le monde.

Dans notre pays, les constats formulés par le chef de l’État résonnent comme l’impitoyable aveu de l’échec des politiques sanitaires mises en œuvre par le gouvernement.

Si trop peu de nos concitoyennes et concitoyens sont aujourd’hui protégés, c’est d’abord du fait d’une gestion libérale de la pandémie et du choix de déléguer une partie de cette gestion à des cabinets privés qui n'agissent en rien pour l’intérêt général, ainsi qu’à des opérateurs privés pour les prises de rendez-vous. La suspicion d’une partie du pays envers la parole publique a en outre été aggravée par les incohérences de l’action gouvernementale et son absence de transparence, comme par les défaillances de l’État pour répondre aux besoins de l’hôpital ou des soignants qui réclament une juste reconnaissance et des moyens supplémentaires leur permettant de mener au mieux leurs missions. Le Ségur de la santé n'est pas à la hauteur de leurs besoins et de leurs attentes.

 

Le pays a besoin d’une politique nationale de santé publique d’un tout autre niveau pour combattre efficacement l'épidémie et convaincre largement nos compatriotes. Elle implique de développer la Sécurité sociale, de renforcer l'hôpital public et les Ehpad, de créer des centaines de milliers d'emplois et de développer la formation, de mettre en place un pôle public du médicament et de développer des centres de santé. Si les personnels soignants, ainsi que les agents du service public en contact avec les usagers, doivent être incités à se faire vacciner, une stratégie publique offensive, élaborée démocratiquement à tous les niveaux et placée sous le contrôle du Parlement, doit permettre d’aller à la rencontre de toutes celles et ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de recevoir un vaccin. Si l’on veut réellement améliorer la couverture vaccinale du pays, aucun territoire, aucune catégorie sociale, à commencer par les plus fragiles, ne doit être abandonné. Et si un pass sanitaire peut se révéler nécessaire pour endiguer la nouvelle vague épidémique qui s’annonce, une telle mesure ne peut être que transitoire, sous peine d’accroître les fractures dont souffre déjà notre société.

L’essentiel de son allocution, Emmanuel Macron l’a consacrée à son autopromotion et aux axes de sa future campagne présidentielle.

Alors que la profondeur des difficultés économiques que connaissent nos concitoyennes et concitoyens, comme l’aggravation constante des inégalités, appellent une politique d’urgence sociale, il choisit de remettre à l’ordre du jour les contre-réformes néolibérales qu’il n’a pu encore faire aboutir du fait du contexte sanitaire et du rejet massif qu'elles suscitent.

Avec l’annonce de l’entrée en vigueur prochaine des nouvelles conditions d’indemnisation des sans-emploi, la volonté réaffirmée de faire travailler plus longtemps les salarié.e.s par le recul de l’âge du départ à la retraite, la relance du démantèlement de la protection sociale et de l'ensemble des missions protectrices de l’État, c’est une politique de casse sociale aggravée qu’il entend imposer au pays.

C’est aux hommes et aux femmes qui ne vivent que de leur travail que ce Président des ultra-riches veut faire payer la crise. Tanpis si le chômage, la pauvreté et la précarité progressent pour l'immense majorité des Françaises et des Français pendant que la fortune des plus riches familles de France atteint 1000 milliards d’euros. Tanpis si les délocalisations se sont poursuivies à un rythme soutenu, déchirant sans cesse davantage le tissu industriel de la France.

Il faut mettre en échec ce projet. Notre pays a un besoin impératif d’une politique de gauche qui s’attaque à la domination et aux privilèges insolents du capital, afin de répondre à l’immensité des besoins populaires.

L'heure est à une politique qui permette à tous les secteurs de s'organiser, à des embauches massives dans les services publics, à commencer par la santé et l'éducation, au soutien à la culture. L'heure est à une autre utilisation de l'argent, à une sécurisation de l'emploi et de la formation de chaque salarié.e, à une aide à la hauteur des besoins des TPE-PME au lieu de déverser des centaines de milliards d'euros à des groupes supprimant des activités et des emplois, à un nouveau mode de développement social et écologique, à une nouvelle industrialisation, à des mesures d'ampleur contre la pauvreté et la précarité.

C’est ce à quoi le Parti communiste français, avec son candidat à l'élection présidentielle Fabien Roussel, entend s’attacher.

 

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 07:50
Financement de la dépendance - l'Etat a détourné 20 milliards affirme  Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (L'Humanité, 13 juillet)
Financement de la dépendance. Pascal Champvert : « L’État a détourné 20 milliards »
Mardi 13 Juillet 2021

Coup de colère lundi de l’Association des directeurs au service des personnes âgées contre les ponctions des gouvernements successifs dans la dépendance. Entretien

 

D’habitude tout en retenue, l’AD-PA est très remontée. L’association qui fédère les dirigeants d’Ehpad et d’associations d’aide à domicile a fait ses comptes. L’État a pris 20 milliards d’euros dans les financements à la ­dépendance depuis 2006. Entretien avec Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées.

N’allez-vous pas un peu fort en parlant de détournements ?

Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées

Pascal Champvert Le mot est fort. Il est assumé. L’État a détourné 20 milliards ! La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a été créée en 2004. Dès son deuxième budget, en 2005, l’État a commencé à piocher dedans. Il a ensuite organisé de façon méthodique et au fur et à mesure des gouvernements et des majorités une reprise des crédits. Et ce au vu et au su de tout le monde. Cyniquement, les députés Éric Woerth, ancien ministre du Budget sous Sarkozy, et Christian Eckert, secrétaire d’État au Budget sous Hollande, l’ont reconnu devant le Parlement. Et quand Christian Eckert a été sollicité pour créer la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (Casa), en 2013, le gouvernement auquel il appartenait a manœuvré pour reprendre massivement l’argent.

Comment arrivez-vous à ce total de 20 milliards d’euros ?

Pascal Champvert Ce total correspond à plus de 1 milliard pris chaque année dans les différentes lignes budgétaires dédiées à l’autonomie. L’État organise la sous-consommation de crédits affectés aux personnes âgées et leur reprise, construit des budgets à partir de dépenses non effectuées, oblige à mettre en réserve ce qu’il reprend ensuite, réalise des économies sur les dépenses d’investissement. Pour la Casa, le gouvernement de l’époque a pris prétexte du retard du vote de la loi d’adaptation de la société au vieillissement pour détourner, de mi-2013 à fin 2015, 1,5 milliard d’euros. Tout cet argent qui aurait dû aller à la restructuration des établissements, au recrutement de personnels, à l’amélioration de l’équipement au domicile, a été repris pour financer des collèges, des routes… Mais ce n’est pas tout. L’État annonce un déficit de 1,2 milliard de la CNSA. On sait très bien que l’étape suivante sera de demander des économies. C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire. Géné­ralisons les prestations autonomie pour améliorer l’accompagnement des établissements et des personnes à leurs domiciles. Le secteur peut créer des milliers d’emplois.

La crise sanitaire n’a-t-elle donc rien changé ?

Pascal Champvert Le quoi qu’il en coûte a été extrêmement positif, mais calculé étroitement. Si bien que l’État ne compense pas les dépenses supplémentaires. Nous avons salué les annonces de recrutements, les augmentations non négligeables dans le cadre du Ségur de la santé comme de la convention collective de l’aide à domicile. Mais le Ségur a ses oubliés et les augmentations dans l’aide à domicile ne concernent que les associations. Le secteur devra se ­débrouiller pour assurer une partie de toutes ces dépenses. Nous travaillons à les chiffrer.

Qu’est devenu le « cinquième pilier » de la Sécu­rité sociale dévolu à l’autonomie ?

Pascal Champvert Il n’y a rien de nouveau. La ministre déléguée à l’autonomie se bat pour obtenir des choses. Notre crainte est que tout cela débouche sur quelques bricoles, mais aucun changement sur le fond. Depuis dix ans, les rapports se succèdent et affirment tous qu’il faut nous préparer à l’augmentation du nombre de personnes âgées, en recrutant des personnels et en les formant mieux. Malheureusement, rien n’a bougé. Des nouvelles pistes de financement ont été évoquées. Bien expliquées, je suis convaincu que les Français y seraient favorables. Le problème est que l’État crée des taxes pour la dépendance qui financent toujours autre chose.

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 07:42
Intervention d'Emmanuel Macron : un tour de vis sanitaire et social - L'Humanité, 13 juillet 2021
Intervention d'Emmanuel Macron : un tour de vis sanitaire et social
Mardi 13 Juillet 2021

À neuf mois de sa fin de mandat, le chef de l’État renforce la lutte contre le Covid-19, avec la vaccination obligatoire des soignants et l’extension du passe sanitaire. Des décisions prises pour « bloquer le virus », avec pour ligne de mire la poursuite de la reprise économique.

 

Le plan devait se dérouler sans accroc avec une intervention présidentielle « avant le 14 juillet », annoncée de longue date, pour dérouler la feuille de route de la fin du quinquennat. Mais le variant Delta est venu perturber le scénario bien orchestré. L’allocution présidentielle prend donc un air de déjà-vu et se recentre sur la gestion sanitaire. Après un énième Conseil de défense, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles restrictions qui feront l’objet d’un projet de loi examiné par le Parlement à partir du 21 juillet. Le président n’a toutefois pas totalement abandonné ses ambitions initiales. « Je vous l’avais dit l’année dernière, nous allons devoir vivre avec le virus. Les semaines à venir seront donc celles de la mobilisation contre l’épidémie et pour la relance », a lancé le chef de l’État depuis l’Élysée. Sur l’un des sujets les plus attendus, la réforme des retraites (lire ci-contre), le chef de l’État a tout de même temporisé : « Je ne lancerai pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la relance bien assurée », a-t-il déclaré tout en assurant qu’il faudrait mettre fin aux régimes spéciaux et « travailler plus longtemps ».

Vaccin : « Une course contre la montre »

C’était attendu : le président de la République a annoncé d’emblée dès le début de son allocution que la vaccination sera obligatoire pour « les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes fragiles, y compris à domicile. ». Une décision motivée, a-t-il justifié, par la « reprise forte de l’épidémie sur tout le territoire » du fait de la progression du variant Delta, exigeant « un été de mobilisation pour la vaccination » afin d’éviter une forte augmentation « dès le mois d’août » des contaminations et des hospitalisations. Toutes les personnes concernées devront être vaccinées avant le 15 septembre. À partir de cette date, « des contrôles et des sanctions » seront mis en œuvre. Ces décisions (et celles concernant le passe sanitaire) seront portées par un projet de loi présenté dès ce mardi en Conseil d’État, en Conseil des ministres le 19 juillet puis débattu à l’Assemblée nationale le 21. Le chef de l’État a enfin annoncé des campagnes de vaccination dès cet été, « au plus près du terrain » et à la rentrée dans les établissements scolaires et universitaires. « 9 millions de doses vous attendent », a-t-il lancé, laissant finalement entendre qu’au cas où ces mesures ne suffiraient pas à obtenir une couverture vaccinale suffisante, la vaccination obligatoire pour tous n’était plus un tabou.

Le passe sanitaire, un sésame bientôt incontournable

Le chef de l’État a annoncé lundi soir d’autres mesures destinées à freiner le redémarrage de l’épidémie, dopée par le variant Delta. Parmi celles-ci, la plus importante est sans doute l’extension du passe sanitaire, dont l’objectif est de « faire peser les restrictions sur les non vaccinés ». Jusqu’ici exigé pour les événements rassemblant plus de 1 000 personnes (dans les stades par exemple) ou à l’entrée des discothèques accueillant plus de 50 personnes, ce passe va devenir obligatoire pour accéder à de nombreux autres lieux accueillant du public : dès le 21 juillet, ce sera le cas, pour les personnes de plus de 12 ans, « des lieux de culture et de loisirs » (parcs d’attractions, théâtres, cinémas…). Le temps de faire voter une loi en ce sens, cette extension concernera aussi, début août, les bars et restaurants, mais aussi les centres commerciaux, les hôpitaux, les maisons de retraite, les avions, les trains et les cars effectuant de longues distances, « pour les clients, les usagers, comme les salariés », a précisé Emmanuel Macron. Objectif : inciter les derniers récalcitrants à se faire enfin vacciner. Dans le même ordre d’idées, les tests PCR seront aussi rendus payants cet automne, sauf prescription médicale. Par ailleurs, deux territoires vont subir des mesures de freinage plus drastiques encore, avec le retour ce mardi de l’état d’urgence sanitaire et du couvre-feu : la Martinique et La Réunion.

Économie : la relance du satisfecit

Sur le bilan économique et social de la crise, Emmanuel Macron a joué du satisfecit : « le quoi qu’il en coûte a protégé nos entreprises et nos emplois ». Avec « une croissance de 6 % attendue en 2021, la France est en tête des grandes économies européennes », a ainsi fait valoir le président de la République. Selon lui, « l’emploi a résisté » à la crise, malgré la « destruction de près de 300 000 emplois » en 2020. La preuve que « les plans de soutien ont permis d’envisager une reprise sereine ». Mais il entend « aller plus loin », sans jamais donner plus de détails. « Nous resterons pleinement mobilisés pour aider les jeunes, les indépendants et ceux dont l’entreprise n’a pas résisté à la crise », a-t-il tout juste évoqué.

Quant au plan de relance de 100 milliards d’euros, là aussi, l’autosatisfaction est de rigueur, « mais nous devons faire plus », affirme Emmanuel Macron via, pêle-mêle, la « levée des contraintes » pour les entreprises qui souffrent de la pénurie de matières premières ou de main-d’œuvre. « Notre priorité est de nous réinscrire dans une trajectoire de plein-emploi », a-t-il martelé, évoquant un futur « plan d’investissements pour bâtir la France de 2030 ».

Enfin, en matière de production industrielle, Emmanuel Macron a insisté sur « la nécessité de recouvrer le chemin de l’indépendance française et européenne ». La présidence tournante de l’Union européenne qui incombe à la France devant être, selon lui, l’occasion d’acter un « agenda commun d’indépendance industrielle et technologique », là encore, sans plus de détails.

Passage en force sur l’assurance chômage

Quoi de mieux, pour vanter le modèle social français, ce « joyau à préserver », que de maintenir coûte que coûte la réforme de l’assurance-chômage dont l’objectif est de sabrer 2,5 milliards d’euros dans les indemnités des privés d’emploi ? Le en même temps macronien permet de s’accommoder de toutes les incohérences. Son auteur n’a pas hésité à en user pour affirmer que cette réforme « sera mise en œuvre au 1er  octobre ». Avec toujours le même argument : « On doit gagner sa vie en travaillant plutôt qu’en restant chez soi ». Profiteurs de chômeurs !

L’Élysée compte passer en force sur le sujet. Peu importe que le Conseil d’État ait par deux fois bloqué l’application d’une partie du texte du fait de ses incohérences, ou que cette même haute juridiction administrative doive encore se prononcer sur le fond. Il en va de la parole du gouvernement qui a fait de cette réforme un donnant-donnant contre les mesures structurelles demandées par Bruxelles en échange des 40 millions d’euros du plan de relance tricolore.

En revanche, rien de tangible n’a été annoncé pour renforcer le modèle social. Pas de généralisation de la garantie jeunes à un million de moins de 26 ans, comme chuchotée dans les couloirs du ministère du Travail. Il faudra se contenter de l’évocation d’un « revenu d’engagement pour les jeunes sans emploi ni formation, avec des droits et des devoirs ». Mêmes promesse creuse d’un « accompagnement renforcé » pour les aînés et les personnes en situation de handicap.

Retraites : Macron veut reculer l’âge de départ
Mardi 13 Juillet 2021 - L'Humanité

Lors de son allocution, le président a confirmé son intention de reculer l’âge de départ à la retraite et d’en finir avec les régimes spéciaux. Sans plus de détails.

 

Ferme sur ses intentions, volontairement flou sur le calendrier. Lundi soir, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté d’engager une réforme des retraites : si son projet de refonte originel (dynamitage du système actuel au profit d’un régime par points) semble pour le moment enterré, il a en partie confirmé les rumeurs qui bruissaient dans la presse depuis plusieurs semaines. Après avoir vanté les vertus de « notre modèle social », un « joyau qu’il faut préserver », le président a en effet avancé deux pistes : un recul de l’âge de départ et une suppression des régimes spéciaux. « Il nous faudra travailler plus longtemps, affirme Emmanuel Macron. Pas demain, pas brutalement, pas de manière uniforme, mais progressivement, sur plusieurs années. Et donc, l’âge de départ devra être plus tardif. »

« Dès que les conditions sanitaires seront réunies »

À quelle échéance ? La réforme «  sera engagée dès que les conditions sanitaires seront réunies ». « Je ne lancerai pas la réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise bien assurée », a-t-il complété. De quoi laisser libre cours à toutes les interprétations… Puisqu’il se laissera le soin, on s’en doute, de décréter à quel moment la pandémie sera « sous contrôle ».

On n’est guère plus avancé non plus sur le contenu précis de cette nouvelle réforme, sur laquelle les « partenaires sociaux » pourraient plancher dès la rentrée. Pour ce qui est des régimes spéciaux, le président a tout juste déclaré qu’ils devraient « être supprimés pour les nouveaux employés ». Pour ce qui est du recul de l’âge de départ à la retraite, il n’a évoqué aucun chiffre.

Ces dernières semaines, des fuites dans la presse évoquaient l’hypothèse d’un recul à 64 ans de l’âge légal, contre 62 aujourd’hui. Seraient concernées la génération née en 1961 (qui partirait à 62 ans et demi), puis celle de 1962 (63 ans), celle de 1963 (63 ans et demi) et enfin, celle de 1964 (64 ans). Gain financier espéré : 14 milliards d’euros dès 2026.

Mais les motivations d’un tel recul seraient évidemment au moins autant politiques que budgétaires : il s’agit de donner des gages à l’électorat de droite, en prévision de la prochaine élection présidentielle. Selon un récent sondage (Elabe pour les Échos et Radio Classique), seuls les anciens électeurs de François Fillon sont favorables à un relèvement de l’âge de départ, à 62 %. En revanche, 71 % des Français y sont toujours opposés. Tout comme l’ensemble des organisations syndicales.

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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 05:06

 

Depuis plusieurs semaines, suite à un le début de reprise économique, les médias mettent l’accent sur la volonté des Français de dépenser l’épargne cumulée durant les mois de confinement. En occultant le fait que 80% de cette épargne supplémentaire se trouve sur les comptes de 20% des ménages. De leurs côtés, les multinationales de l’industrie automobile lancent une nouvelle forme « destruction » dite « créatrice » au nom de la conversion à la voiture électrique.

La récession économique de 2020 imputable au coronavirus a fragilisé beaucoup de professions, à commencer par toutes celles dont l’activité dépend de l’argent dont disposent les ménages, qu’il s’agisse d’aller au restaurant, de fréquenter une salle de sport ou de s’offrir des vacances pour ne prendre que quelques exemples. Dans une longue note de conjoncture publiée le 1er juillet, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) prévoit une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de +6% sur l’année 2021 après un recul de -8% en 2020. L’inflation serait de +1,8% sur l’année en cours et la « croissance du pouvoir d’achat rapporté au nombre d’unités de consommation en 2021 » serait de +1,4%.

Dans un dossier en quatre parties rendu public le 29 juin dernier, l’INSEE se montrait beaucoup moins optimiste que dans la note du 1er juillet. On apprenait que « fin 2020, 28,2 millions de personnes sont en emploi en France, dont 25,2 millions de salariés. L’emploi salarié a baissé de 296.000 sous l’effet de la crise sanitaire (…) Par ailleurs, les démarches de recherche d’emploi ont été limitées par les restrictions de certaines activités, si bien que le chômage au sens du BIT (Bureau international du travail) a reculé et le halo, la part des personnes de 15 à 64 ans, sans emploi et souhaitant travailler a augmenté de 0,4 point parmi les 15-64 ans pour atteindre 10,3% », précisait l’INSEE dans ce dossier.

L’Institut relevait aussi, qu’en 2020, «la durée effective de travail des salariés à temps complet a fortement reculé par rapport à 2019 : -101 heures.  Les trois quarts de cette baisse sont imputables à la période du premier confinement. Les secteurs dont l’activité a été considérée comme non essentielle où ceux qui sont liés au tourisme ont été les plus touchés ». Certes, l’indemnisation du chômage partiel a compensé une partie importante des pertes de salaires en 2020, mais cela s’est néanmoins traduit par un recul du pouvoir d’achat pour des millions de ménages dont les revenus étaient déjà insuffisants pour vivre correctement avant la crise.

Chute moyenne de 4,9% du salaire par tête en 2020 

Dans la présentation générale de ses notes du 29 juin, l’INSEE précisait à propos de l’évolution de la situation des salariés en 2020 : « Dans le privé, le salaire moyen par tête (SMPT nominal) a chuté de 4,9% en moyenne en 2020 notamment au deuxième trimestre où il s’est effondré. Cela résulte du recours massif au chômage partiel qui s’est substitué aux salaires (…) La crise a davantage pénalisé les bas salaires mais les dispositifs de soutien ont limité l’accroissement des inégalités ». Ce qui signifie qu’elles ont tout de même augmenté. Du coup, même avec 1,4% de mieux qu’en 2020 on est loin de retrouver la situation moyenne de 2019 concernant le pouvoir d’achat.

La partie de l’étude du 29 juin  consacrée à l’évolution de la situation des salariés nés entre 1940 et 1980 montrait, sans surprise,  que les aînés ont travaillé dans un contexte de croissance économique plus favorable que les plus jeunes  tandis qu’au « fil des générations, le diplôme  apparaît de moins en moins rémunérateur relativement aux autres participants au marché du travail» Mais «en période de chômage élevé, les salariés les moins qualifiés sont davantage évincés de l’emploi que les autres», notait  aussi l’INSEE.

Risques de mauvaises surprises en 2021 et 2022

Revenant sur les conséquences de la  récession économique de 2020 dans  le quatrième volet de son étude, l’INSEE indiquait que, l‘an dernier, «quatre salariés sur cinq étaient employés dans une entreprise dont l’activité a fortement baissé; le télétravail s’est fortement développé et a concerné jusqu’à 28% des salariés; le chômage partiel a concerné jusqu’à  27% des salariés (…) Tous secteurs confondus: 37%  des salariés étaient employés dans une entreprise dont l’activité  s’est dégradée lors des deux confinements de 2020». Dans le secteur de la restauration, 70% des salariés étaient dans une entreprise complètement à l’arrêt au premier confinement, le chiffre étant de 60% dans celui du spectacle. Durant la même période, « l’activité a été interrompue ou s’est fortement dégradée dans plus de 80% des entreprises de la construction, le recours au chômage partiel s’est alors généralisé », précisait l’Institut.

Toujours en 2020, « l’industrie automobile a pâti du manque de débouchés, en particulier lors du premier confinement. Pour plus de 90% des entreprises l’activité s’est arrêtée ou a baissé de plus de moitié. Le dispositif de chômage partiel a été fortement mobilisé au cours des premiers mois de la crise », relève cette étude. Mais, depuis des semaines, du fait des ruptures dans les livraisons de pièces- notamment des composants électroniques dont la production a été délocalisées en Asie et ailleurs pour réduire le coût de la main-d’œuvre- on nous informe que des chaînes de montages sont à l‘arrêt en France et en Europe.

Un bilan carbone sous-estimé pour la voiture électrique

Par ailleurs, la course de vitesse dans laquelle sont lancées les firmes multinationales pour produire des voitures dotées d’un moteur électrique se traduit déjà en France par des réductions de commandes chez les sous-traitants produisant des pièces pour les voitures thermiques. Pourtant, les chaînes de montages auront encore besoin de ces pièces durant plusieurs années en France comme en Europe. Mais commander davantage dans des pays à bas coûts de main d’œuvre semble être la stratégie des grandes marques françaises et européennes désormais.

En réalité les grandes firmes de l’automobile sont en train de mettre en place un processus accéléré de « destruction créatrice », au nom d’une nécessaire réduction des émissions de CO2. En tentant de faire oublier que chaque voiture dotée d’un moteur électrique doit parcourir au moins 40.000 kilomètres avant que son bilan carbone ne passe sous celui d’un moteur thermique. Car il faut extraire et travailler beaucoup de fer, de cuivre et d’autres matériaux pour produire ces voitures et leurs grosses batteries.  De ce fait, il est déjà acquis que cette conversion mondiale fera croître les émissions de CO2 sur toute la planète durant les deux prochaines décennies, voire au-delà. Surtout si les voitures thermiques retirées du marché dans les pays développés continuent d’être exportées en Afrique comme c’est le cas depuis de nombreuses années. Il resta aussi à voir quel sera le prix d’une voiture électrique quand le cuivre et les métaux issus des terres rares se feront de plus en plus rares.

Cela arrivera bien plus tôt que les économistes libéraux et les décideurs politiques ne l’imaginent aujourd’hui.               

 

 

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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 05:38

 

Avec sa campagne estivale lancée la semaine dernière, le PCF souhaite mettre au cœur du débat d’autres réformes que celles envisagées par Emmanuel Macron pour les mois à venir. Entretien avec son porte-parole, Ian Brossat. Entretien

Au nom de la dette et de l’équilibre du système, Emmanuel Macron envisage de porter à 64 ans l’âge de la retraite. Comment un départ à 60 ans, comme vous le proposez, est-il possible ?

IAN BROSSAT Pendant que les ultrariches bénéficient d’une sorte de totem d’im­munité, le gouvernement fait les poches des plus modestes. L’impératif budgétaire ne saurait justifier un nouveau recul social. Malgré le matraquage sur le déséquilibre de notre système, les dernières études du Conseil d’orientation des retraites montrent que le niveau de déficit n’a rien d’alarmant et que la part des pensions dans le PIB va passer de plus de 14 % à 13,7 %.

Lire aussi : Présidentielle 2022. Sous le soleil de Marseille, la « Caravane des jours heureux »

Repousser l’âge de départ revient de fait à expliquer aux salariés en première ou deuxième ligne pendant les différents confinements qu’ils devront travailler plus pour toucher la même pension. C’est d’autant plus scandaleux qu’une retraite digne à 60 ans au bout de 37 annuités et demie, comme le propose Fabien Roussel, est tout à fait possible si on a le courage de s’en prendre aux revenus financiers des entreprises.

Face à cette politique, la gauche dans son ensemble atteint péni­blement les 25 % dans les sondages sur 2022. Comment la candidature PCF, créditée pour l’heure de 3 à 3,5 %, peut-elle aider à inverser ce rapport de forces ?

IAN BROSSAT Il y a les sondages, mais aussi les leçons à tirer des dernières élections. Or, quand on compare les résultats de premier tour dans un dépar­tement comme le Pas-de-Calais, on s’aperçoit que, le même jour avec une candidature unique aux régionales, la gauche fait 20 %, et qu’avec des candidatures diverses aux départementales elle rassemble 46 % des voix. Autrement dit, l’idée qu’une ­candidature unique à la présidentielle serait une solution miracle ne se vérifie pas dans les faits.

Notre objectif n’est pas de retrancher des voix à d’autres mais de faire revenir à la gauche ceux qui s’en sont éloignés en se tournant vers l’abstention. Beaucoup des débats qui monopolisent l’attention – burkini, fêtes de mariage, assesseure voilée… – n’ont rien à voir avec les préoccupations quotidiennes des Français. Nous voulons remettre sur la table les vrais sujets qui les taraudent : le social, le travail, l’utilisation de l’argent, l’industrie, les délocalisations… D’ailleurs, depuis quelques semaines, Fabien Roussel commence à faire entendre sa petite musique, et à engranger des points.

La sécurité comme l’immigration ou encore la laïcité sont, elles, des questions omniprésentes dans le débat public et elles suscitent des divisions à gauche. Quelle ligne entend défendre le PCF ?

IAN BROSSAT La sécurité ne peut pas être un sujet tabou : ceux qui souffrent le plus de la délinquance sont les habitants des quartiers populaires. Mais nos réponses sont aux anti­podes de celles de la droite et de l’extrême droite. Elles passent à la fois par la reconstitution d’une police de proximité saccagée par Nicolas Sarkozy, par une justice qui retrouve les moyens de fonctionner alors même qu’elle a été clochardisée, et par un puissant travail de prévention avec les asso­ciations de terrain.

Quant à l’immigration, le Parti communiste est profondément attaché à ce que la France accueille dignement ceux qui cherchent un refuge. Force est de constater que le droit d’asile n’est pas respecté du fait de critères trop restrictifs et de l’aberrant règlement de Dublin. Il convient de revoir totalement notre politique d’accueil pour nous hisser à la hauteur des valeurs de la République aujourd’hui foulées aux pieds.

Lire aussi : Inégalités. Ces familles qui valent 1 000 milliards

La campagne estivale du candidat communiste a été lancée la semaine dernière avec une « Caravane des jours heureux ». Quelles propositions s’agit-il de faire connaître ?

IAN BROSSAT L’augmentation des salaires, le Smic à 1 500 euros net, le partage des richesses… Nous voulons placer au cœur de la campagne la nécessité absolue de nous attaquer à l’accroissement inouï des inégalités qui pourrissent la vie des Français : en un an le chômage a augmenté de 6 %, alors que les entreprises du CAC 40 ont prévu de verser 51 milliards d’euros à leurs actionnaires. Avec les 42 étapes de notre caravane, nous mettrons ces propositions en débat avec les vacanciers et les habitants. Nous poursuivrons ces échanges à l’automne, et Fabien Roussel présentera son projet en fin d’année.

La jeunesse est aussi une des priorités du PCF. Plan « Un jeune, une solution », garantie jeunes… Qu’opposez-vous à ces dispositifs mis en avant par l’exécutif ?

IAN BROSSAT Le gouvernement ne prend pas du tout la mesure du drame. Un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et ce n’est pas avec les trois cacahuètes qu’il consent à leur accorder qu’il résoudra les difficultés, dont il est d’ailleurs responsable. Avec sa dernière réforme, l’APL de 40 % des jeunes allocataires a baissé. Notre ambition est de permettre à la jeunesse de France d’être la mieux formée du monde, ce qui suppose un accroissement considérable des moyens de l’éducation nationale et des universités. Et pour que chacun puisse vivre décemment, nous défendons la création d’un revenu étudiant afin que les jeunes ne soient plus condamnés à vivre dans la précarité.

 

 

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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 05:32
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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 05:23

 

Jean Bernard Levy, PDG d’EDF, a brutalement annoncé à la FNME-CGT l’abandon du projet de conversion «Ecocombust», travaillé par le syndicat avec les salariés de la centrale, dans le cadre des objectifs, fixés par le Chef de l’État lui-même, d’une sortie du charbon pour la production électrique en 2022.

Ecocombust, ce sont 400.000 tonnes de CO2 économisés annuellement, grâce au savoir-faire des salariés de l’énergie et à l’utilisation de la biomasse à la place du charbon, pour une très grande partie.

 

 

Visiblement gêné d’assumer cette décision totalement absurde et révoltante, le Président de la République prend la responsabilité de renoncer à un projet de conversion industrielle pourtant essentiel à la transition énergétique et à la lutte contre le réchauffement climatique, dans lequel se sont impliqués les salariés et que soutiennent très largement les collectivités locales.

Comment peut-on croire une seconde que pour quelques dizaines de millions d’euros, l’entreprise publique EDF, par ailleurs largement bénéficiaire cette année, renonce à un projet d’avenir, pour l’emploi comme pour la transition écologique ? C'est bien l'avenir du site et de ses emplois qui est en fait la cible du Chef de l'Etat.

Décidément, Emmanuel Macron n’a que mépris pour l’industrie de notre pays, pour les compétences de ses salariés et leur capacité d’innovation. Même sur les projets les plus innovants, il n’a de cesse que d’accompagner sinon d’organiser le démantèlement de l’industrie française, nourri par sa culture des milieux d'affaires et des banques.

Depuis de nombreux mois aux côtés des énergéticiens en lutte contre les divers projets de démantèlement de la filière énergie et de sa totale libéralisation, le PCF s’insurge contre ce nouveau coup porté à un territoire tout entier, mais aussi à l’ensemble d’une filière stratégique pour notre souveraineté.

Il continuera, aux côtés des salariés, de la FNME-CGT, des élus locaux, d’agir pour que les salariés disposent de réels pouvoirs d’intervention dans les choix de leur entreprise et pour que l’argent, qui ne manque pas, soit enfin mis au service d’une reconquête industrielle capable de lutter réellement contre le réchauffement climatique.

 

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF,

 

 

 

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