Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 07:15

Suppression des jours de congés dans la fonction publique : Exigeons l’abrogation de la loi (PCF)

Alors que les fonctionnaires territoriaux ont été largement mobilisés pendant la pandémie, le dernier acte de la loi de transformation de la fonction publique, qui vise à augmenter de façon injustifiée leur temps de travail, sonne comme une provocation de plus !

De nombreux élus locaux, des syndicats, témoins de cet engagement des agents, s'opposent depuis plusieurs semaines à l'application de cette loi.

L’article 47 impose aux collectivités une harmonisation du temps de travail dans la fonction publique territoriale, en supprimant les régimes dérogatoires (journée du maire, journées acquises en fonction de l’ancienneté...).

Conséquence pour les agents : une perte de jours de congés ou de jours de récupération ! Une perte particulièrement douloureuse pour les agents de catégories B ou C, aux traitements encore souvent modestes. En outre, les autorisations spéciales d'absence, par exemple pour s'occuper d'un enfant malade, sont restreintes.

Tout au long de la pandémie, les fonctionnaires n’ont ni ménagé leurs efforts, ni compté leurs heures pour que les services publics continuent d’assurer leur mission d’intérêt général. Auprès des personnes âgées, de nos enfants, dans l’accueil du public, ils et elles ont été essentiel·le·s ! C’est indécent de rogner maintenant sur les droits des agents !

En s'attaquant plus particulièrement aux droits des agents territoriaux, le gouvernement vise également à diviser les fonctionnaires entre eux. Enfin, sous prétexte d'harmonisation, cette loi constitue une nouvelle attaque contre l'autonomie des collectivités territoriales.

Pour ces raisons, le PCF exige l’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique !

Signons la pétition https://bit.ly/2R2YSQe

Parti communiste français,

Paris, le 27 avril 2021.

Suppression des jours de congés dans la fonction publique : Exigeons l’abrogation de la loi Transformation de la fonction publique(PCF): Signez la pétition!
Partager cet article
Repost0
28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 06:47
2 millions d'euros attribués à Ben Smith le PDG d'Air France à titre de rémunération variable en plein trou d'air pour son groupe et en récompense des milliers d'emplois supprimés

Des nouvelles du patron responsable de la fermeture de Hop! sur Morlaix avec le gouvernement et Macron dans ce tract de la CGT bien nommé...

ça ruisselle pour Smith!

On a toutes et tous en tête la théorie du ruissellement chère au président MACRON qui voudrait que la rémunération des plus riches profite par ruissellement aux plus pauvres et plus modestes.

Cette théorie inepte qui n’existe que dans les arguties du patronat vient de se fracasser sur l’annonce des deux millions € attribués à Benjamin SMITH au titre de l’exercice 2020 pour sa bonne gestion de la crise sanitaire.

Car si SMITH va bien toucher 2 M €, les salarié.e.s eux auront pour tout ruissellement le vol de 3 jours de congés basse activité et la baisse de leur PFA, sans compter les milliers de suppressions d’emploi en cours.

Ce sont les salarié.e.s qui ont géré la crise,pas SMITH!

Cette rémunération outrancière de 2 M€ pour bonne gestion de crise doit être supprimée. Ce sont les salarié.e.s qui ont été en première ligne pour gérer les rapatriements et les envois de fret en vivres et produits sanitaires. Ce sont les salarié.e.s qui ont permis la bonne gestion de la crise. C’est aux salarié.e.s qu’il devrait être attribué une augmentation de salaire pour l’abnégation et le sacrifice dont ils ont fait preuve durant l’année 2020. Au lieu d’être reconnaissant envers ses salariés, la direction les vole. La relativité du temps dans la rémunération!

Les 2 millions € attribués à SMITH au titre de sa rémunération variable long terme pour l’exercice 2020 (voir tableau ci-dessous) correspondent à 92 années de salaires pour les plus bas salaires d’Air France et à 45 années de salaires,si on prend la rémunération moyenne PS toute catégorie.

En un an, SMITH aura gagné plus que toute une vie de travail des salariés d’Air France. La CGT demande le retrait des mesures de suppression des jours de basse activité et de baisse de la PFA

Partager cet article
Repost0
28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 05:34

 

« Danser encore »…. L’Humanité vous propose une sélection non-exhaustive des reprises de la chanson d’HK, qui dévoile la diversité et l’ampleur du phénomène devenu viral en quelques mois sur les réseaux sociaux. À la fois hymne de résistance et de ralliement au monde de la culture, des dizaines et des dizaines de versions en provenance de France et d’ailleurs fleurissent sur Youtube, Facebook et d’autres plateformes.

Voici les paroles de la chanson :

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords Oh, non non non non non non

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords

 

Nous sommes des oiseaux de passage

Jamais dociles ni vraiment sages

Nous ne faisons pas allégeance

À l'aube en toutes circonstances

Nous venons briser le silence

 

 

Et quand le soir à la télé

Monsieur le bon roi a parlé

Venu annoncer la sentence

Nous faisons preuve d'irrévérence

Mais toujours avec élégance

 

 

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords Oh, non non non non non non

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

 Passer nos vies sur une grille d'accords

 

Auto-métro-boulot-conso

Auto attestation qu'on signe

Absurdité sur ordonnance

Et malheur à celui qui pense

Et malheur à celui qui danse

 

Chaque mesure autoritaire

Chaque relent sécuritaire

Voit s'envoler notre confiance

Ils font preuve de tant d'insistance

Pour confiner notre conscience

 

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords Oh, non non non non non non

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords

 

Ne soyons pas impressionnables

Par tous ces gens déraisonnables

Vendeurs de peur en abondance

Angoissants, jusqu'à l'indécence

Sachons les tenir à distance

 

 

Pour notre santé mentale Sociale et environnementale

Nos sourires, notre intelligence

Ne soyons pas sans résistance

Les instruments de leur démence

 

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords Oh, non non non non non non

Nous on veut continuer à danser encore

Voir nos pensées enlacer nos corps

Passer nos vies sur une grille d'accords

L’Humanité était en direct avec le chanteur HK, place de la République à Paris, pour une interview et quelques chansons en live, dont le titre devenu viral sur les réseaux sociaux « Danser Encore ». Pour l'accompagner, Fabien, guitariste, et le groupe Les Petites Mains, qui ont interprété toutes les chansons en "chansigne". Solidaire avec les travailleurs du secteur culturel et tous les précaires, le chanteur s’y exprime sur la reforme de l’assurance chômage. Il rejoindra vendredi 23 avril le cortège au départ de la place d’Italie, 14 heures.

Partager cet article
Repost0
27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 07:06
Le député PCF André Chassaigne a obtenu une première hausse des pensions pour les agriculteurs et déposera de nouveaux textes de loi. Entretien dans l'Humanité entre André Chassaigne et Aurélien Soucheyre, 26 avril 2021
Ruralité. Retraites agricoles, « le premier étage de la fusée »
Lundi 26 Avril 2021

Le député PCF André Chassaigne a obtenu une première hausse des pensions pour les agriculteurs et déposera de nouveaux textes de loi. Entretien.

 

Le premier ministre, Jean Castex, celui de l’Agriculture, Julien Denormandie, et le secrétaire d’État aux Retraites, Laurent Pietraszewski, se sont rendus, vendredi, dans la circonscription d’André Chassaigne. Depuis le Puy-de-Dôme, ils ont annoncé que la hausse des retraites agricoles défendue de longue date par le député PCF sera effective au 1er novembre de cette année. Un premier pas qui en appelle d’autres.

Que symbolise cette visite ministérielle ?

André Chassaigne C’est la reconnaissance du long combat des députés communistes et de l’ensemble du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. La revalorisation des retraites agricoles est portée à notre crédit, à tel point que le gouvernement et les organisations syndicales parlent aujourd’hui de « loi Chassaigne ». Mais je ne suis pas un perdreau de l’année : je n’oublie pas que cette loi avait été votée en première lecture à l’Assemblée nationale en mars 2017, puis bloquée par la nouvelle majorité. Je n’oublie pas non plus qu’un écrêtement a été mis en place, visant à limiter la hausse des retraites agricoles en cas de cumul avec d’autres pensions, ce qui est contraire à l’universalité de la mesure et a exclu près de 100 000 bénéficiaires du champ d’application de cette loi.

Concrètement, que va-t-elle permettre ?

André Chassaigne Elle fait passer le niveau des retraites agricoles de 75 % à 85 % du Smic, en cas de carrière complète pour toute personne ayant été chef d’exploitation durant 17 ans et demi. Cela concerne aujourd’hui 227 000 personnes, qui vont avoir en moyenne une hausse de 100 euros de leur pension par mois, ce qui leur permettra d’atteindre le minimum vieillesse. Cette loi concerne aussi bien ceux qui sont déjà à la retraite que ceux qui vont la prendre. Mais ce n’est que le premier étage de la fusée : nous allons déposer une nouvelle proposition de loi que notre groupe défendra le 17 juin. Notre objectif est que les conjointes et les aides familiaux soient également concernés par cette hausse des pensions. Car aujourd’hui les femmes ou les frères qui ont travaillé tout autant que les chefs d’exploitation ont en moyenne une retraite de 550 euros par mois.

Comment est financée cette hausse des pensions ?

André Chassaigne Le coût est estimé à 280 millions d’euros par an et est financé par la solidarité nationale. Ce qui pose la question de la rémunération des agriculteurs en activité. Des prix à la production incluant la rémunération du travail et les charges d’exploitation permettraient d’augmenter leurs revenus, et donc leurs cotisations et leur niveau de retraites. C’est une bataille fondamentale. Ce que demandent les exploitants, c’est de pouvoir gagner leur vie dignement par le travail.

Les récoltes ont été frappées par le gel cette année. Vous aviez déposé un texte en avril 2020 sur la prévention des risques agricoles. Que proposez-vous ?

André Chassaigne Il faut créer un régime public d’assurance et de gestion des risques. Cette question s’est de nouveau révélée avec la catastrophe des gels tardifs. Mais, qu’il s’agisse du gel, de la grêle ou de la sécheresse, les catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique vont se multiplier dans les années à venir. Cela appelle une réponse et une couverture publiques plutôt que de pousser les agriculteurs vers les assurances privées. Au regard des coûts, seules 30 % des surfaces éligibles sont assurées aujourd’hui. Les agriculteurs ont certes créé eux-mêmes un fonds mutualisé face aux risques sanitaires, mais il faut aussi couvrir les risques climatiques et les soutenir pour qu’ils adaptent leurs cultures et leurs pratiques.

Partager cet article
Repost0
27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 06:38
Les députés communistes

Les députés communistes

Contrairement à la promesse d’Emmanuel Macron, sur les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, seules 10 ont été présentées « sans filtre » au Parlement. Sourd aux propositions des citoyens, sourd aux propositions des représentants du peuple, le Gouvernement a fait largement obstacle à nos propositions d’amélioration, pourtant conformes aux propositions de la Convention et aux enjeux. C’est dans le même état d’esprit que le Gouvernement a prétendument consulté le Parlement sur la mise en place d’un d’un troisième confinement de notre pays alors même qu’il en avait annoncé l’entrée en vigueur la veille...

Vous retrouverez dans cette lettre l’essentiel de nos interventions durant ce mois d’avril.

Bonne lecture !

Partager cet article
Repost0
27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 06:31
N'oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorales pour les élections régionales et départementales des 20 et 27 juin si ce n'est pas déjà fait.

N'oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorales pour les élections régionales et départementales des 20 et 27 juin si ce n'est pas déjà fait.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 07:39
Brest - 23 avril 2021 - mobilisation contre la réforme de l'assurance chômage avec les acteurs de la culture - Photo Eug

Brest - 23 avril 2021 - mobilisation contre la réforme de l'assurance chômage avec les acteurs de la culture - Photo Eug

Réforme de l'assurance-chômage : Macron s'acharne, la mobilisation s'intensifie
Vendredi 23 Avril 2021

Alors que l’exécutif reste campé sur son texte malgré les effets délétères relevés au fil des mois, syndicats et associations de privés d’emploi appellent à une nouvelle journée d’actions ce vendredi.

Une mobilisation contre une régression sans nom. Ce vendredi, les associations de privés d’emploi (CGT chômeurs, Mouvement national des chômeurs et précaires - MNCP -, Apeis…) mais aussi les syndicats CGT et Solidaires appellaient à une nouvelle journée d’actions contre la réforme de l’assurance-­chômage. Face au recul inédit des allocations qui se profile en pleine crise économique, le gouvernement a bien du mal à faire passer la pilule.

En ce début de semaine, Élisabeth Borne confirmait la prolongation de l’indemnisation pour les chômeurs en fin de droits jusqu’au 31 mai. Qu’importe si le décret du 31 mars relatif à la réforme a déjà acté l’allongement jusqu’à fin juin, le pouvoir fait tout pour reprendre la main sur ce sujet hautement inflammable. Dernier couac de taille, avec le changement du mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR) à venir au 1er juillet, les privés d’emploi ayant connu un congé maternité, un arrêt maladie ou du chômage partiel seraient lésés.

Baisse mécanique des allocations

Si la ministre du Travail a promis de rectifier le tir, le cœur du décret est maintenu contre vents et marées. Selon la dernière étude de l’Unédic, les modifications portant sur le calcul du fameux SJR, qui inclura désormais les périodes chômées, contre les seules périodes travaillées précédemment, feront baisser mécaniquement de 17 % en moyenne les allocations de 1,15 million de nouveaux inscrits à Pôle emploi sur l’année (soit 41 % des entrants).

Icon QuoteC’est hyper stressant. Si je n’avais pas pris certains de ces petits boulots, j’aurais pu recharger mes droits avant ces nouvelles règles. Virginie Journaliste

Virginie, journaliste, qui a connu quelques périodes d’emploi en deux ans de chômage, a fait ses calculs. Elle estime que sans ces changements, au moment de son rechargement de droits au 15 juillet, elle aurait dû percevoir 1 131 euros d’indemnités. Finalement, elle devrait se contenter de 644 euros. « C’est le prix de mon loyer, déplore-t-elle. J’ai presque eu une année blanche avec le Covid. J’ai fait des piges, des CDD, mais aussi un remplacement d’institutrice en maternelle et du baby-sitting, ce qui prouve bien que je peux prendre d’autres emplois. Si ma simulation est exacte, je ne pourrai pas rester à Paris. Mais à presque 30 ans, je ne me vois pas non plus retourner chez mes parents. C’est hyper stressant. Si je n’avais pas pris certains de ces petits boulots, j’aurais pu recharger mes droits avant ces nouvelles règles. »

Censée inciter les précaires à reprendre au plus vite n’importe quel job, la réforme risque de créer, parfois, l’effet inverse. Camille, 50 ans, guide conférencière, en arrive à la même conclusion : « J’ai dit oui à une visioconférence le 25 mars et un travail en interprétariat au mois de janvier. Toutes les périodes non travaillées vont être comptées pour calculer mon allocation. Je n’aurais pas dû les accepter. » Les personnes alternant périodes de chômage et d’emploi dans la restauration, le secteur de l’événementiel, l’aide à domicile, l’intérim, entre autres, risquent donc de basculer dans l’utraprécarité.

« Une incitation au travail au noir »

Pour Claires Vivès, sociologue au Centre d’études de l’emploi et du travail, cette mesure est un non-sens : « C’est une réforme d’économies qui ne va pas toucher que les personnes qui cumulent des contrats courts, mais bien tous ceux qui passent par la case chômage. Le mythe du chômeur qui voudrait optimiser ses droits est déconnecté de la réalité. C’est hyper compliqué de se livrer à ce genre de calculs. Il faut rappeler que toutes les personnes en petits contrats ne sont pas forcément indemnisées. D’autres ne consomment pas leurs droits. On se focalise sur les contrats courts alors que cela représente très peu de monde. Pendant ce temps-là, on ne parle pas des inscriptions pour rupture conventionnelle, qui représentent 20 % des dépenses de l’Unédic. »

Les employeurs des secteurs pourvoyeurs de petits contrats peuvent, eux, dormir sur leurs deux oreilles. Le système de « bonus-malus », censé sanctionner les entreprises ayant recours à un trop grand nombre de CDD, ne sera appliqué qu’en septembre 2022. Comme le note la sociologue, « il y a une incohérence. On sait que le recours aux contrats courts est structurel par endroits. Avec la réforme, certains précaires vont être encore plus poussés à accepter n’importe quel contrat car tout temps mort va se retourner contre eux ».

Icon QuoteL’assurance-chômage devient de plus en plus le reflet de l’activité. Si la personne a un emploi précaire, son indemnisation le sera. Pierre Garnodier CGT chômeurs

Partout, la colère monte contre cet acharnement à réaliser 2,26 milliards d’euros d’économies par an dès 2023 sur le dos des privés d’emploi. « Cette mobilisation permet de relever la tête, estime Pierre Garnodier, secrétaire général de la CGT chômeurs. Le gouvernement est mal avec sa réforme faite à la va-vite. L’assurance-chômage devient de plus en plus le reflet de l’activité. Si la personne a un emploi précaire, son indemnisation le sera. » Pour Pierre-Édouard Magnan, président du MNCP : « Cela va inciter les chômeurs à travailler au noir. C’est aussi un moyen de tout niveler par le bas en instaurant un RSA bis et en plongeant les gens dans la misère. »

Un recours devant le Conseil d’État

Les syndicats CGT, FO, Solidaires ainsi que la CFDT ont prévu de déposer un recours en référé d’ici à mi-mai devant le Conseil d’État pour suspendre le décret. Deux points de la précédente mouture avaient déjà été annulés par cette instance en novembre dernier. Pour Michel Beaugas, en charge du dossier pour FO, « cette réforme tape trop fort. Nous sommes toujours dans ce rapport d’iniquité entre les chômeurs. Les assistantes maternelles perdront par exemple tout le bénéfice de ce cumul emploi-chômage ». Comme le rappelle Denis Gravouil, en charge des questions d’emploi à la CGT : « Cet été va être très compliqué. Les intérimaires ou les extras qui travaillent sur les festivals risquent de se retrouver sans rien. »

De leur côté, les syndicats CGT, SNU-FSU et SUD de Pôle emploi appellent également à la mobilisation. En interne, les formations des agents à ces nouvelles règles complexes démarreront d’ici à juin, et l’inquiétude domine. « Ça va être une catastrophe pour les chômeurs, tranche Sofyen Ben Mahmoud, élu SNU au CSE central . On estime qu’ils vont perdre 20 à 30 % d’allocations. On va se retrouver devant eux pour leur annoncer ça ! J’ai commencé à dire aux personnes que je suis d’arrêter de prendre des contrats d’un mois ou deux. Mais de privilégier des contrats de douze ou de dix-huit mois. Sauf qu’il n’y en a pas beaucoup… » Face à ce cataclysme à venir, tous se donnent rendez-vous ce vendredi à 14 heures pour manifester place d’Italie, à Paris.

 

Voir aussi: Brest: une incroyable manif pour la réforme de l'assurance chômage!

Partager cet article
Repost0
26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 07:34
Big pharma. Les actionnaires touchent le jackpot (Thomas Lemahieu, L'Humanité, vendredi 23 avril 2021)
Big pharma. Les actionnaires touchent le jackpot
Vendredi 23 Avril 2021 - L'Humanité

Selon la coalition People’s Vaccine, l’argent versé au titre des dividendes permettrait de protéger du Covid-19 l’ensemble de la population africaine.

 

Avec Pfizer et Johnson & Johnson, jeudi, Moderna, la ­semaine prochaine, et AstraZeneca, début mai, la saison des assemblées générales s’ouvre dans le secteur pharmaceutique. Et, avec la pandémie de Covid-19, elle promet d’être encore plus ­radieuse pour les actionnaires. L’occasion pour la coalition internationale People’s Vaccine (« vaccin du peuple »), fédérant les ONG et tous les mouvements qui militent depuis un an, à l’échelle de la planète, pour faire des vaccins un « bien public mondial », de se pencher sur l’utilisation des profits dégagés par des multinationales. Selon ses calculs, Pfizer, Johnson & Johnson et AstraZeneca ont offert l’année dernière 21,4 milliards d’euros à leurs actionnaires par le biais de dividendes et d’opérations de rachat d’actions : dans le détail, Astra­Zeneca a distribué 3 milliards d’euros, Pfizer, 7 milliards d’euros, et Johnson & Johnson, 11,4 milliards d’euros. On peut y ajouter que, début mai, Pfizer compte verser, au titre de ses dividendes trimestriels, un montant global de 3 milliards d’euros.

La transparence sur les investissements publics

Selon la plateforme citoyenne, qui défend un accès universel aux vaccins, avec la somme de 21,4 milliards d’euros et en se basant sur un prix moyen de 15,80 euros la dose – le tarif moyen fixé de manière arbitraire et, rappelons-le, malgré les montagnes d’aides publiques reçues par Big Pharma –, il aurait été possible de fournir un vaccin à 1,35 milliard de personnes dans le monde, soit l’équivalent de la population de l’Afrique entière. En réalité, avec cet argent dilapidé sur les marchés financiers, il serait possible de faire beaucoup plus encore, en rapprochant les tarifs des doses de leurs coûts de fabrication : d’après la coalition People’s Vaccine, une étude de l’Imperial College de Londres établit que les vaccins à ARN messager, vendus dans l’Union européenne entre 19 et 25 euros – avant même les hausses spectaculaires annoncées ces derniers jours, comme chez Pfizer (lire notre édition du 21 avril) –, ne coûtent qu’entre 50 centimes et 1,70 euro à produire.

Sur cet aspect, la révolte gronde également à l’intérieur même des grands groupes aux États-Unis. L’Interfaith Center on Corporate Responsability, un mouvement d’actionnaires activistes fédérant des ONG comme Oxfam et des ­associations confessionnelles, ­demande des comptes à Pfizer et à Johnson & Johnson. À travers ­plusieurs motions soumises aux actionnaires, il réclame la transparence sur les investissements publics afin de mettre en lumière le décalage scandaleux avec les prix et les profits exorbitants des multinationales.

Livraisons de vaccins, les pays du sud en danger

À l’occasion d’une nouvelle réunion, jeudi, les grandes puissances capitalistes, États-Unis et Union européenne, ont continué d’empêcher toute avancée sur la proposition d’une dérogation temporaire au régime des brevets pharmaceutiques à l’Organisation mondiale du commerce. L’urgence est pourtant plus forte que jamais : avec l’explosion pandémique en Inde, le pays qui est vraiment l’usine du monde pour les vaccins, c’est le programme, largement insuffisant, de livraison aux pays du Sud qui risque de s’arrêter complètement. D’ores et déjà, le programme de mutualisation Covax, censé fournir des vaccins aux États les moins riches, constate les effets du dérapage : la plateforme ne pourra pas distribuer plus de 145 millions de doses d’ici à la fin juin (contre 240 millions qui étaient prévues) à une centaine de pays.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 07:21
Présidentielle 2022. L’extrême droite aiguise ses couteaux (Benjamin König, L'Humanité, 24 avril 2021)
Présidentielle 2022. L’extrême droite aiguise ses couteaux
Samedi 24 Avril 2021 - l'Humanité

Porté par un climat social et politique délétère, dédiabolisé et promu par la machine médiatique, l’ex-FN, devenu Rassemblement national, poursuit son ascension. La fille Le Pen, qui se voit déjà élue en 2022, a lancé une stratégie de ratissage tous azimuts, fluctuant sur une « ligne de crête » entre radicalité et normalisation, outrance et respectabilité. Que fait la gauche face à une extrême droite plus que jamais dangereuse ?

Dans les périodes de grande confusion, il arrive que les loups tentent de se faire passer pour des agneaux. Convaincue de pouvoir remporter l’élection présidentielle de 2022, cinq ans après avoir hissé le FN au deuxième tour pour la seconde fois dans l’histoire de la Ve République, Marine Le Pen sent des vents porteurs. Et la possibilité d’une accession à la présidence « n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui », claironnait-elle, début avril, dans un entretien au mensuel d’extrême droite « l’Incorrect ».

Terreau favorable

Le parti extrême droite est plus que jamais banalisé, dix ans après que Marine Le Pen en a pris la présidence, puis changé le nom en Rassemblement National. Pire, ses thématiques sont au centre des débats, comme l’analyse Bruno Cautrès, politologue au CNRS et au Cevipof : « La thématique de l’islamo-gauchisme, les thèmes identitaires et sur la laïcité, cette obsession française, créent un climat d’opinion qui lui est favorable », un point de vue corroboré par Florent Gougou, maître de conférences à Sciences-Po Grenoble : « Tant qu’il y aura des questions d’immigration, d’identité nationale, des terreaux pour le vote RN vont se créer, en particulier au sein des milieux ouvriers. »

À un peu plus d’un an de l’élection, plusieurs sondages montrent un niveau particulièrement inquiétant d’intentions de vote : le dernier en date, réalisé par l’Ifop et paru dans « le JDD » du 11 avril, donne Marine Le Pen en tête au 1er tour avec 25 à 27 % des voix selon les candidats en présence, et 24 % au chef de l’État. Surtout, son score augmenterait sensiblement au second tour, avec 46 % face à Emmanuel Macron ; en 2017, elle avait été battue plus largement, ne recueillant que 33,9 % des suffrages.

Tous ces chiffres sont, bien entendu et selon l’expression consacrée, à prendre avec des pincettes. Cependant, pour Bruno Cautrès, « même s’il manque beaucoup de paramètres, il faut prendre les sondages pour ce qu’ils sont : un climat de l’opinion ». Pour le chercheur au CNRS, deux points sont marquants : sa position en tête du 1er tour, « parfois nettement, ce qui est inédit », et son score présumé au second tour, « très haut, avec des scénarios autour de 50 % : cela traduit quelque chose ».

La candidate entend rassurer. Sa base électorale élargie, il s’agit d’aller chercher les voix qui manquent... à droite. 35 % des électeurs de la droite « classique » ont une bonne opinion à son sujet.

Radiographie d’un vote

Ce quelque chose, c’est sans aucun doute la capacité de Marine Le Pen à s’être imposée comme première opposante et à avoir su élargir sa base électorale. Pour Florent Gougou, « de fait, en arrivant à 25 %, le RN a séduit au sein de nouveaux groupes sociaux, dans des catégories jusque-là rétives à sa politique. On voit désormais des cadres de la fonction publique, des bourgeois, des enseignants, qui votent pour le RN ». Selon l’étude de l’Ifop, 35 % des sondés déclarent avoir voté au moins une fois pour le RN, et 23 % plusieurs fois. Et si 21 % d’entre eux déclarent ne pas savoir pourquoi, les raisons d’un tel vote sont toujours marquées par la volonté d’exprimer le rejet des autres partis (65 %, contre 35 % de votes par adhésion) et le sentiment d’un déclin du pays, pour 91 % des électeurs du RN. Ce qui fait dire à Frédéric Dabi, le directeur de l’institut de sondage, que cet électorat a le « sentiment de vivre dans une citadelle assiégée ».

Ce n’est pas un hasard si cinq des treize têtes de liste pour les prochaines régionales sont des anciens de LR et de la droite.

Si Marine Le Pen a élargi la base électorale sociologique de son parti, il demeure soutenu d’abord par un vote ouvrier et employé, deux catégories en première ligne face aux politiques libérales menées par Macron et ses prédécesseurs. Autre évolution majeure, en termes de classes d’âge : le vote RN s’est répandu au sein de la jeunesse. Même si elle demeure largement abstentionniste, la part du vote RN des 25-34 ans est passée de 23 % en 2017 à 29 % d’intentions pour 2022.

Marine Le Pen joue d’ailleurs fortement la carte de la jeunesse, notamment avec Jordan Bardella, bombardé n° 2 du parti, et promettant des aides aux jeunes agriculteurs et une hausse de 25 % des aides au logement pour les moins de 27 ans. Quant aux 18-24 ans, dont les intentions de vote sont comparables à celles de l’ensemble de la population (21 %), la nouveauté réside dans « un vote d’adhésion qui atteint désormais 60 % », pointe Frédéric Dabi.

Rejet de l’immigration, des musulmans et discours sécuritaire

Pourtant, si la stratégie de Marine Le Pen, depuis dix ans, est de « normaliser » le vote RN et de séduire de nouveaux pans de l’électorat, le parti d’extrême droite reste perçu comme tel pour 74 % des Français, et raciste pour 62 %. « Oui, nous sommes toujours antisystème », répondait récemment David Rachline, le maire de Fréjus (Var). Les points cardinaux du RN demeurent le rejet de l’immigration, des musulmans et les discours sécuritaires. Le programme du RN prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public, quitte à interdire aussi d’autres signes comme la kippa… « D’autres religions doivent faire des sacrifices pour renforcer la laïcité menacée », a osé le trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just. Et les identitaires sont toujours aussi nombreux, y compris au sein de l’appareil : ainsi Damien Rieu, cofondateur de Génération identitaire et militant fasciste historique, a été investi pour les prochaines départementales dans la Somme. Pourtant, le discours médiatique de façade se veut rassurant, Marine Le Pen affirmant que « l’islam est compatible avec la République ».

Allégeance aux marchés

Rassurer, c’est d’ailleurs désormais le credo de la candidate de l’extrême droite. Sa base électorale établie, il s’agit d’aller chercher les voix qui manquent… à droite. Pour le RN, la défaite de 2017 est due à la réticence de la bourgeoisie sur son programme économique et anti-européen. Selon une étude ViaVoice, 35 % des électeurs de la droite « classique » ont aujourd’hui une bonne opinion de Marine Le Pen : « C’est là que réside l’essentiel de nos réserves d’électeurs », précise Thierry Mariani, lui-même venu de LR. Pour Bruno Cautrès, il est clair que « Marine Le Pen a changé de communication, elle veut faire passer le message qu’elle veut gagner et s’en donne les moyens, sur l’Europe, l’économie, l’euro. Que conservera-t-elle de la période Philippot et du discours social mêlant État providence et chauvinisme ? Je demande à voir ».

Tenir en même temps un vote de colère, antisystème, et séduire un électorat bourgeois plus frileux, c’est désormais le « en même temps » du RN. Un objectif énoncé crûment par Nicolas Bay, député européen et vice-président du RN : « Il y a une ligne de crête à tenir. Il faut à la fois rassurer sur un certain nombre de thèmes (…) et être capable de catalyser une colère profonde en étant suffisamment transgressif. » Fini le Frexit ou la sortie de l’euro, abandonnés entre 2017 et les européennes de 2019, et retour aux fondamentaux économiques de la droite classique : dans une tribune au journal « l’Opinion » datée du 21 février – un choix loin d’être anodin –, Marine Le Pen défend une certaine orthodoxie budgétaire : « Une dette doit être remboursée, il y a là un aspect moral essentiel », écrit-elle.

Dans sa volonté de ratisser chez les chefs d’entreprise, les artisans et les milieux d’affaires, Marine Le Pen montre patte blanche. « Il y a des signes évidents d’évolution sur la question européenne et économique, qui était un obstacle infranchissable pour un électorat de droite bourgeoise plus classique », corrobore Bruno Cautrès. Alimentée en notes par un groupe de hauts fonctionnaires anonymes, les Horaces, la cheffe du RN « a compris que c’était sur ce sujet qu’elle était le plus attendue. Cette fois, ce n’est pas une campagne pour arriver au second tour », détaille Thierry Mariani. Mais, pour l’heure, le RN n’a toujours pas de programme économique, en dépit de la communication tous azimuts pour séduire la droite. Et ce n’est pas un hasard si cinq des treize têtes de liste pour les prochaines régionales sont des anciens de LR et de la droite.

« Gouvernement d’union nationale »

Cette volonté de ratisser large s’incarne également dans un autre thème : l’écologie. Le RN a présenté un ensemble de mesures qui seraient soumises à référendum, avec des questions telles que : « Souhaitez-vous développer les espaces verts en milieu urbain ? » Sous l’influence d’Hervé Juvin, devenu proche conseiller, Marine Le Pen a développé plusieurs petits mouvements satellites, comme « les Localistes », fondé par Juvin et le transfuge de la FI, Andréa Kotarac, chargé de mettre en avant la conception identitaire de l’écologie à la sauce RN. Kotarac avait également été missionné fin 2019 pour débaucher des cadres de la gauche, notamment radicale et souverainiste. Peine perdue, faute de candidats…

Marine Le Pen veut toutefois donner l’image d’un rassemblement du « meilleur de la droite et de la gauche » au sein d’un « gouvernement d’union nationale » qui irait « d’Arnaud Montebourg à Marion Maréchal ». Et, depuis deux ans, la présidente du RN voudrait se donner une image de « présidentiable » – un mot que répète à tout bout de champ son équipe de communication. Elle a annoncé son intention de quitter la présidence du RN, « sans doute après l’été », le temps d’être réélue à sa présidence lors du congrès de Perpignan en juillet.

Une façon, selon Bruno Cautrès, de « donner le sentiment qu’elle s’adresse aux Français directement ». Dans ce duel mortifère avec Emmanuel Macron que les deux veulent imposer de force au pays, la cheffe du RN, malgré de solides relais médiatiques, peine à convaincre : 26 % des Français seulement en ont une image positive, 16 % lui trouvent une stature présidentielle, et les électeurs la jugent moins compétente et sincère qu’il y a quatre ans. Un des nombreux paradoxes d’une campagne présidentielle de tous les dangers face à une extrême droite plus que jamais aux portes du pouvoir.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 06:54
" DES PROPOS DIGNES DE L'OAS... D'UNE EPOQUE QUE L'ON CROYAIT NE PLUS REVIVRE.
Je demande solennellement que le journal "Valeurs actuelles" et les 20 généraux signataires soient poursuivis et condamnés par la justice.
Extraits de cet appel de la honte :
"Nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.
si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.
On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers."
Le macronisme et sa façon d'attiser sans relâche tous les conflits au sein de la société ouvre la porte à une période grave et sombre.
Pierre Laurent, sénateur de Paris, président du Conseil National du PCF
Extrême droite. Quand des généraux menacent la France (Diego Chauvet, L'Humanité, 26 avril 2021)
Extrême droite. Quand des généraux menacent la France
Lundi 26 Avril 2021

Des militaires parlent de « guerre civile » dans un brûlot publié par Valeurs actuelles, soixante ans après le putsch d’Alger. Le Pen les appelle à la soutenir. Silence de l’exécutif.

 

Après un appel à l’insurrection signé Philippe de Villiers en une du ­magazine, Valeurs actuelles a récidivé le 21 avril. L’hebdomadaire d’extrême droite a publié sur son site Internet un « appel » signé d’un quarteron de généraux et de « haut s gradés », intimant aux dirigeants politiques « un retour de l’honneur et du devoir ».

Des préconisations à peine ambiguës

Les auteurs de ce brûlot adressé au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires n’y vont pas par quatre chemins. La France serait victime d’un « délitement qui, à travers un certain antiracisme » a pour « seul but » de « créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés ». Il serait le fait de « l’islamisme et des hordes de banlieue », entraînant « le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transform er en territoires soumis à des dogmes contraires à notre Constitution ».

Ils adressent leurs préconisations, à peine ambiguës : « Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une ­ explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles. » « Il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain, la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant », préviennent-ils, non sans avoir lancé cette sorte d’avertissement aux destinataires de leur appel : « N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables. »

Une attaque explicite contre la démocratie

Mais ce n’est pas tout. Trois jours plus tard, c’est la candidate du RN à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui prend la plume pour répondre, toujours dans Valeurs actuelles, aux militaires signataires. Dans une autre tribune, elle salue leur initiative, « rare dans l’institution militaire ». « Déjà de nombreux hauts fonctionnaires et des personnalités de la société civile nous ont ralliés. Je vous invite à vous joindre à notre action ! » lance la députée d’extrême droite.

L’allusion à « l’intervention de nos camarades d’active » tout comme la désignation des « hordes de banlieue » ont suscité un certain émoi à gauche. De même, la date choisie pour la publication de cette tribune, le 21 avril, coïncide avec les soixante ans du 21 avril 1961, date du putsch des généraux à Alger… Étant donné la mouvance à l’initiative de la publication, la présence d’un ex-général, Christian Piquemal, renvoyé à « l’état civil » par le gouvernement en 2016 en raison de son affichage à l’extrême droite, cette coïncidence ne peut être liée au hasard. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, a dénoncé un texte qui « en dit long sur les menaces d’extrême droite contre notre démocratie. Et toujours pas de réaction d’Emmanuel Macron et du gouvernement ! » s’est-il indigné sur Twitter.

Le vice-président (PCF) du Sénat, Pierre Laurent, a demandé « solennellement » que Valeurs actuelles et les 20 généraux signataires « soient poursuivis et condamnés par la justice ».

Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise à la présidentielle, les a qualifiés de « militaires en retraite factieux », et a dénoncé l’absence de réaction d’Emmanuel Macron, « chef des armées », en comparant à l’inverse les campagnes contre l’Unef pour ses réunions non mixtes. « J’en appelle à tous : personnalités, partis, associations et syndicats. Il est plus que temps de réagir », a-t-il écrit sur Facebook.

Le vice-président (PCF) du Sénat, Pierre Laurent, a demandé « solennellement » que Valeurs actuelles et les 20 généraux signataires « soient poursuivis et condamnés par la justice ». « Soixante ans après le début du putsch d’Alger, 20 généraux menacent explicitement la République d’un coup d’État militaire. Marine Le Pen les appelle à la rejoindre », a tweeté l’ancien candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.

Le rôle des syndicats de police qui « jouent avec le feu »

Pour le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, cette tribune, « signée par 20 officiers généraux du cadre de réserve dans une proportion négligeable », n’est pas anodine. Le chercheur estime cependant que le gouvernement aurait tort de réagir, car il lui donnerait une importance qu’elle n’a pas…Plus intéressante est, selon lui, la réaction de Marine Le Pen : « Ce qu’elle leur dit, c’est qu’il n’y a pas d’espace politique pour eux », en les appelant à la rejoindre. « Mais, de ce fait, elle s’en empare assez maladroitement. C’est un mauvais pas pour son entreprise de dédiabolisation du RN », avance le politologue.

Journaliste et spécialiste des mouvements d’extrême droite violents, Frédéric Charpier (1) se montre plus alarmant sur la stratégie derrière le martelage à l’œuvre contre les banlieues. « C’est un calcul pour capter l’électorat de droite dans une espèce de confédération, avec Le Pen au cœur du projet », redoute-t-il. Outre ces militaires connus pour leur engagement à l’extrême droite, il pointe le rôle des syndicats de police qui « jouent avec le feu », des « chaînes du groupe Bolloré » et « d’autres groupes de pression » dont la volonté serait de mettre Marine Le Pen au plus haut à l’issue du premier tour de la présidentielle.

« Il faut éviter que tout le monde s’en foute, prévient-il.  Les gens sont très marqués par ces débats sur les questions migratoires et le terrorisme. Cette anxiété générale, ajoutée à l’anxiété sanitaire, crée un bain très favorable à l’extrême droite, d’autant qu’à gauche, rien ne se dessine en face pour l’instant. » C’est peut-être bien à la gauche, en effet, d’intervenir pour éteindre cet incendie, allumé par le gouvernement avec le débat sur les « séparatismes ». Lui-même ne s’en chargera pas…

(1) Auteur des Plastiqueurs. Une histoire secrète de l’extrême droite violente, La Découverte, 2018.
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011