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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 06:26
La mort d'un géant de la littérature moderne et contemporaine: Philip Roth - interview de Philippe Jaworski par Muriel Steinmetz dans l'Humanité (5 octobre 2017)
La mort d'un géant de la littérature moderne et contemporaine: Philip Roth - interview de Philippe Jaworski par Muriel Steinmetz dans l'Humanité (5 octobre 2017)

Combien d'heures de jubilation passées avec Philip Roth, un écrivain provocateur, bouffon et sérieux à la fois qui éclaire les beautés et médiocrités de l'existence, de l'âme humaine, avec un regard intelligent, ironique et burlesque? 

Une affection particulière pour les romans "Ma vie d'homme" (mon préféré!), "Portnoy et son complexe", "J'ai épousé un communiste", mais aussi les livres politiques "La tache" et "Le complot contre l'Amérique".

Cet écrivain qui a pris à bras le corps le mouvement du monde, très novateur, porteur de modernité littéraire, culturelle et politique,sexuelle, aurait mérité d'obtenir le Prix Nobel de Littérature, comme Joyce Carol Oates, deux écrivains à l'oeuvre énorme, populaires, drôles et profonds, qui sondent les tréfonds de la société et de l'âme humaine. Philip Roth, c'était d'abord l'exaltation de la vie, du plaisir du corps et de l'esprit, de la drôlerie et de la distance ironique contre l'esprit de sérieux: ces gens là, comme Milan Kundera, ne meurent jamais et on continuera à les lire avec passion encore longtemps, même si leurs bouquins sont aussi enracinés dans une époque, avec un discours très fort à tenir dessus.

Le roi est mort, vive le royaume de la littérature!

Ismaël Dupont

Philip Roth est-il un personnage de roman devenu romancier ?
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MURIEL STEINMETZ
JEUDI, 5 OCTOBRE, 2017
L'HUMANITÉ
Philip Roth, âgé aujourd’hui de 84 ans, est reconnu comme l’un des plus grands auteurs de sa génération aux États-Unis. Nancy Crampton/Opale/Leemage
 

Le grand écrivain américain entre dans « la Pléiade ». Philippe Jaworski, préfacier de l’ouvrage, nous donne quelques pistes pour mieux saisir celui pour qui écrire est un acte essentiel dangereux.

«La Pléiade » publie cinq romans et nouvelles (1959-1977) de Philip Roth : Goodbye, Columbus, la Plainte de Portnoy, le Sein, Ma vie d’homme et Professeur de désir (1). Philippe Jaworski a préfacé le volume. Il nous parle de Philip Roth.

Philip Roth n’est-il pas un grand écrivain européen qui vit aux États-Unis ?

PHILIPPE JAWORSKI: Il a presque été mieux accueilli en Europe que dans son propre pays. Sollers et Finkielkraut l’ont commenté. Kundera était de ses amis. La préface a été un exercice redoutable. S’agissant d’un écrivain vivant, on manque de perspective. Il n’est pas difficile de lui trouver sa place dans la littérature américaine des XIXe et XXe siècles, aux côtés de Melville, Twain, Faulkner ou Bellow. Roth se réfère à Kafka, à Tchekhov, mais il faut distinguer le romancier de ses personnages, souvent écrivains, critiques, professeurs de littérature. Devant Kepesh transformé en sein géant dans le Sein, on songe à Gogol (le Nez) et à Kafka (la Métamorphose). Il se rattache à toute une tradition américaine. Il y a chez lui deux grands thèmes. Le premier est le chaos. Le roman américain est une chronique du chaos. Le chaos, c’est l’Ouest, l’océan, la jungle urbaine, l’argent, la duplicité, l’exploitation. Face au chaos, deux choix : l’enfermement ou la fuite. Ses personnages entrent dans ce schéma. Le second thème au cœur de son œuvre, c’est le patrimoine. Comment se débarrasser de l’héritage ? Est-ce possible ? Là, on tombe sur le problème de la condition juive. Ses personnages disent : « Non, ce n’est pas possible, j’étouffe. » Il élargit l’héritage aux normes sociales, au conformisme, à la bien-pensance, au milieu culturel. Par ces deux thèmes, il est très américain. L’originalité est dans la manière dont il s’en empare, sur le mode du tragique bouffon, qu’il découvre avec Portnoy et qui vient sans doute de Shakespeare.

Il invente Nathan Zuckerman, qui lui permet d’explorer jusqu’au vertige les rapports entre la vie personnelle de l’écrivain et la fiction, à un point tel qu’on ne fait plus la différence. Jeu dangereux. Avec le risque que l’homme privé perde toute espèce de réalité. Le seul autre exemple de ce type, c’est Proust. Les dix livres de Nathan Zuckerman disent que la vie d’écrivain est un bonheur absolu et un enfer total.

Qu’en est-il, chez lui, du grand roman américain ?

Philippe Jaworski: Cela fait partie de la mythologie littéraire. Le rêve du roman total qui embrasse le pays tout entier. Newark délimite la carte réelle et imaginaire de Roth, comme le comté de Yoknapatawpha pour Faulkner et le Mississippi pour Twain. En 1973, Roth a écrit le Grand Roman américain, mais il peut être candidat à ce championnat par l’ensemble de ses écrits, à peine secs sur le papier.

Comment est-il perçu aux États-Unis ?

Philippe Jaworski: De manière très ambivalente. Passé l’accueil terrible réservé à Port­noy, il a été en butte aux attaques des tenants du politiquement correct, sous le prétexte qu’il ne peignait pas les minorités et les femmes comme il faudrait. On lui a également reproché d’exploiter sa vie privée de façon trop voyante. En même temps, il a reçu un nombre considérable de distinctions et de prix décernés par ses pairs. C’est une gloire dont l’Amérique ne sait trop quoi faire. Il est admiré. On le lit. On l’étudie. Il attend le Nobel depuis longtemps.

J’insiste sur son génie comique, sa verve narrative, son art de raconter. À son sujet, on évoque volontiers la sexualité, les rapports hommes-femmes, la critique des États-Unis, le sarcasme pamphlétaire à l’égard de Nixon, ses passionnants tableaux de l’Amérique des années 1960, 1970, 1980, 1990, sa représentation du juif. Au cœur de mon analyse, je place la fiction, la littérature. Et le danger que suppose l’exposition de soi quand on devient soi-même personnage de fiction. Dans Opération Shylock (1993), il met en scène un personnage qui se nomme Philip Roth, doté d’un double appelé… Philip Roth !

(1) N° 625 de la collection, 1 280 pages. Prix de lancement jusqu’au 30 mars prochain : 64 euros.
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16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 07:49
Morlaix- vers 1912-1914 -  vue sur le Viaduc, la rue d'Aiguillon et la rue Ange de Guernisac depuis la place de Viarmes

Morlaix- vers 1912-1914 -  vue sur le Viaduc, la rue d'Aiguillon et la rue Ange de Guernisac depuis la place de Viarmes

Morlaix- vers 1912-1914 - 
vue sur le Viaduc, la rue d'Aiguillon et la rue Ange de Guernisac depuis la place de Viarmes

Carte postale "correspondance militaire" d'un appelé, Alfred Metton, écrite le 1er septembre 1914 à sa femme.

Le 2 novembre, sans nouvelle d'elle, il écrira à sa Mimi de la caserne de Pontanezen, avec des commentaires amusants de Parisien sur les Bretons: "Il y a là un bataillon du 88 ème, des lourdauds bretons qui vivent dans un décor d'admirable beauté, de nature grandiose, et qui, au lieu d'aller s'asseoir devant cette mer superbe pendant leurs heures de liberté, hurlent dans les cafés, ou regardent passer les trains à la gare. Pendant ce temps, nous autres Parisiens, avides de grand air et de bel espace, nous sommes claquemurés à Pontanezen, où il n'y a rien, mais rien d'intéressant. Décidément, les choses sont mal partagées! ".

Verso de la carte postale de Morlaix 1912 Vue sur le Viaduc depuis la place de Viarmes

Verso de la carte postale de Morlaix 1912 Vue sur le Viaduc depuis la place de Viarmes

Morlaix -Vue générale prise du Créou - carte postale non postée - Neurien Frères, imprimerie Crété - Paris Corbeil,  Vers année 1912 Une précieuse trouvaille acquise dans un vide-grenier en Aveyron!

Morlaix -Vue générale prise du Créou - carte postale non postée - Neurien Frères, imprimerie Crété - Paris Corbeil, Vers année 1912 Une précieuse trouvaille acquise dans un vide-grenier en Aveyron!

L'église Saint-Mélaine au début du XXe siècle sur la place Thiers, aujourd'hui place des Otages (carte postale Gaby)

L'église Saint-Mélaine au début du XXe siècle sur la place Thiers, aujourd'hui place des Otages (carte postale Gaby)

Verso de la carte de l'église Saint-Mélaine à Morlaix: Andrée écrit à sa Maréchal des logis, manifestement passionnée par le patrimoine religieux: "Moche, pas un uniforme; Baisers..."

Verso de la carte de l'église Saint-Mélaine à Morlaix: Andrée écrit à sa Maréchal des logis, manifestement passionnée par le patrimoine religieux: "Moche, pas un uniforme; Baisers..."

carte postale de Carantec envoyée en septembre 1912: l'île Louet et le Château du Taureau à marée basse

carte postale de Carantec envoyée en septembre 1912: l'île Louet et le Château du Taureau à marée basse

carte postale de Carantec envoyée en septembre 1912: la Grève blanche prise de la Chaise du Curé.

carte postale de Carantec envoyée en septembre 1912: la Grève blanche prise de la Chaise du Curé.

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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 19:10
Jean-Claude Caro, 1er mai 2018 place Allende à Morlaix: présentation de l'excellent livre auquel il a collaboré "Citroën par ceux qui l'ont fait: un siècle de travail et de luttes" (édition de l'atelier, Alain Malherbe, Roger Gauvrit, Jean-Yves Masson, avec le concours d'Alexandre Courban, docteur en histoire, 28€, 2013)

Jean-Claude Caro, 1er mai 2018 place Allende à Morlaix: présentation de l'excellent livre auquel il a collaboré "Citroën par ceux qui l'ont fait: un siècle de travail et de luttes" (édition de l'atelier, Alain Malherbe, Roger Gauvrit, Jean-Yves Masson, avec le concours d'Alexandre Courban, docteur en histoire, 28€, 2013)

Témoignage de  Jean-Claude CARO : MAI-JUIN 1968 CITROEN PARIS 15e

Embauché à 17 ans en septembre 1966 à BALARD comme  ajusteur à l'outillage carrosserie 550. 

Je me syndique à la CGT en MARS 1967 et adhère au PCF en MAI 1968 où je deviens membre du bureau de la cellule de l'atelier du 550.

Le vendredi 17 MAI 1968, la CGT et la CFDT  distribuent des tracts pour appeler à la grève le lundi 20 MAI, devant les usines CITROEN PARIS 15e et PARIS 13e (Ex PANHARD), NANTERRE – LEVALLOIS – ASNIERES – GENNEVILLERS -SAINT-OUEN - SAINT-DENIS pour notamment :  

-L'augmentation des salaires de 10% avec un  seuil  minimum pour tous de 1000 francs par mois,

- Réduction du temps de travail sans perte de salaire.

- Le respect des libertés syndicales et individuelles.                                         

-La reconnaissance de la section syndicale d'atelier et de bureau.

A RENNES une tentative d'occupation échoue. La direction ferme l'usine de la JANAIS, à la  BARRE-THOMAS : des ouvriers et militants bloquent l'entrée de l'usine mais sont délogés par des commandos CFT venus de la JANAIS.

A PARIS,  c'est au 82 rue BALARD,  la plus grande entreprise du groupe où siège la direction quai André CITROEN  que s'est joué de 5h du matin à 9h, le devenir de l'occupation de l'usine principale (20 000 salariés dans le 15e ) où étaient assemblés la DS et le véhicule utilitaire H .                                                                                         

À la porte d'entrée de l'usine ouverte, la direction avec la CFT, appellent les salariés à entrer pour se rendre à leurs postes de travail. Devant les hésitations des ouvriers à l'extérieur et pour débloquer  ce face à face, grévistes-direction, les dirigeants de la CGT décident d'organiser une manifestation du quai ANDRE CITROEN  pour rejoindre la rue BALARD avec comme mots d'ordre « Nos 100 000 francs ! La retraite à 60 ans ! »  

Nous sommes entrés en force, en tête Henri DERRIEN, secrétaire de la section PCF de CITROEN 15e, Lionel PLANCHON animateur culture du Comité d’Entreprise et  moi-même repoussant les gardiens surpris. Nous nous trouvèrent face à 2 à 300 cadres, chefs d’équipes, et quelques salariés non-grévistes. Après un moment d'hésitation, ils se replièrent vers leur bureau : ce fut un moment déterminant de l'occupation de l'usine-mère composé à 60% d'immigrés où l'on parlait 25 langues, notamment Espagnol, Portugais, Grec,  période où sévissaient les dictatures avec le général FRANCO en Espagne, SALAZAR au Portugal et «les colonels» en Grèce.

La conscience de classe  Français-Immigrés a  permis 5 semaines durant, de mener dans l'unité  un combat de haut niveau, de former sur le tas des milliers de militants notamment de jeunes. Ce fut des jours heureux où les travailleurs Français Immigrés retrouvèrent leur dignité, relevèrent la tête pour ne plus subir le mépris, le flicage, méthode de management de CITROEN.                                                                                                                                                                            5 Semaines durant où chaque matin, réunis en assemblée, les grévistes votent la poursuite de la grève et manifestent dans les rues  du 15e arrondissement de PARIS. L'après-midi, la culture rentrait dans l’usine avec Théâtre, concerts  avec un groupe de musiciens du conservatoire de PARIS jouant BACH, MOZART… devant les ouvriers dans leur usine. C’est ainsi que notamment Ivry GITLIZ violoniste, Catherine SAUVAGE, Georges MOUSTAKI et de nombreux artistes eux aussi apportent leur solidarité en donnant des concerts gratuitement.                                                                                  ,  

Le 27 MAI syndicats, Patronat, Gouvernement signent le constat de GRENELLE qui reconnait l'essentiel de la plate-forme revendicative des salarié-es, notamment le SMIC qui augmente de 35%.

           Le 1er JUIN, RENAULT, PEUGEOT, BERLIET concluent eux aussi des accords satisfaisant la plus grande partie des revendications  des grévistes.

Le 3 JUIN, de retour du  week-end de Pentecôte, la direction organise une opération  pour reprendre  l'usine occupée. Devant l'organisation et la détermination des grévistes. Cette tentative échoua malgré l' appel aux forces de l'ordre basées à 2km, à l'héliport de la porte  de Versailles. Après  les morts à RENAULT-FLINS  et à PEUGEOT SOCHAUX suite à l'intervention de la police, le gouvernement prend la mesure de l'enjeu qu'une telle opération menée à PARIS produirait.

Le 21 JUIN, CITROEN après 35 jours de grève, signe  un accord pour :

  • L'augmentation des salaires  de 13% pour les OS à 10% pour les mensuels
  • Le temps de travail réduit sans perte de salaires,
  • Le paiement des jours de grève.
  • La reconnaissance de la section syndicale au sein de l'entreprise, 
  • Un constat de fin d'occupation, La reprise normale de la production dont l'entretien des machines avaient été assuré par les grévistes                             
  •  de  mémoire   50 ans après les grèves de 1936, jamais un tel succès n'avait été obtenu :
  • 1936 : 25/% de grévistes de la population active
  • 1968 : 59% de grévistes de la population active soit 10 millions de grévistes 

Le 23 JUIN, avant le vote de la reprise, Henri KRASUKI conclut dans son intervention :

"Vous avez su rester unis tout au long sans faiblir durant cinq semaines dans cette usine ou l'on parle          25 langues  ou la direction a toujours cherché à dresser les travailleurs les uns contre les autres selon          leurs nationalité, vous avez montré ce qu'est la solidarité internationale des travailleurs, nous saluons les travailleurs immigrés qui ont tenu comme un seul homme : c'était plus dur pour eux, ils l'ont fait ! Vous pouvez être fiers de cette fraternité entre ouvriers Français et Immigrés qui a été sans doute votre plus grande force...!  Salut, la victoire des ouvriers de chez CITROEN !                          vive l'unité de la classe ouvrière!"

 Le 23 JUIN, malgré l'appel de la CFDT à poursuivre le mouvement, la reprise est votée par 75% des grévistes.

LA CGT enregistre 4000 adhésions, la section syndicale d'atelier est reconnue il n' y a plus qu'à mettre en pratique  les nouveaux droits !

Nous sommes rentrés unis, en défilant dans l'usine avant de reprendre le travail et remettre au chef d'atelier de l'outillage-carrosserie, le cahier de revendications discuté par les syndiqués et qui élisent leur bureau. Je deviens à 19 ans, membre du bureau et secrétaire-adjoint de la section d’atelier. (L’âge pour élire un délégué étant 21 ans.)

1968 a permis à des milliers de salariés, notamment de jeunes, de s'engager syndicalement et    politiquement.50 ans après, tirons l'expérience du passé en poursuivant le combat engagé pour un monde de justice, de liberté et de paix.

 SAINT-BRIEUC,  le 20 Avril 2018

Jean-Claude CARO                                          

Jean-Claude Caro témoigne La Vie Ouvrière, mai 1969

Jean-Claude Caro témoigne La Vie Ouvrière, mai 1969

Mai 1968 à Citröen, la Vie Ouvrière

Mai 1968 à Citröen, la Vie Ouvrière

Mai 1968 à Citröen, la Vie Ouvrière

Mai 1968 à Citröen, la Vie Ouvrière

Mai-Juin 1968 à Citroën, Paris 15e: témoignage d'un acteur du mouvement, Jean-Claude Caro, militant communiste et cégétiste
La Vie Ouvrière - le conflit social chez Citröen en mai-juin 1968

La Vie Ouvrière - le conflit social chez Citröen en mai-juin 1968

La vie Ouvrière - la caisse de solidarité avec les grévistes de Citroën

La vie Ouvrière - la caisse de solidarité avec les grévistes de Citroën

Mai-Juin 1968 à Citroën, Paris 15e: témoignage d'un acteur du mouvement, Jean-Claude Caro, militant communiste et cégétiste
Mai-Juin 1968 à Citroën, Paris 15e: témoignage d'un acteur du mouvement, Jean-Claude Caro, militant communiste et cégétiste
Conflit social à Citroën - mai-juin 1968: Henri Krasucki et la direction de la CGT au côté des grévistes (La Vie Ouvrière)

Conflit social à Citroën - mai-juin 1968: Henri Krasucki et la direction de la CGT au côté des grévistes (La Vie Ouvrière)

25 juin 1968. Reprise du travail à Citröen. Après 35 jours de grève, les travailleurs, fiers de leur lutte, font le tour des ateliers avant de rejoindre leur poste. Désormais, le syndicat a droit de cité dans l'entreprise. Jean-Claude Caro, futur dirigeant du PCF des Côtes d'Armor, nouveau militant du PCF, se tient au milieu, avec derrière lui Maurice Nevet, ainsi que Roger Fromage, secrétaire du CE (Citröen par ceux qui l'ont fait. Un siècle de travail et de luttes. Les éditions de l'atelier, 2013)

25 juin 1968. Reprise du travail à Citröen. Après 35 jours de grève, les travailleurs, fiers de leur lutte, font le tour des ateliers avant de rejoindre leur poste. Désormais, le syndicat a droit de cité dans l'entreprise. Jean-Claude Caro, futur dirigeant du PCF des Côtes d'Armor, nouveau militant du PCF, se tient au milieu, avec derrière lui Maurice Nevet, ainsi que Roger Fromage, secrétaire du CE (Citröen par ceux qui l'ont fait. Un siècle de travail et de luttes. Les éditions de l'atelier, 2013)

Archives Jean-Claude Caro

Archives Jean-Claude Caro

Archives Jean-Claude Caro - le stand des salariés de Citröen à la fête de l'Huma 1968

Archives Jean-Claude Caro - le stand des salariés de Citröen à la fête de l'Huma 1968

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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 06:08

Une table ronde avec Pierre Laurent (PCF), Maryse Dumas (CGT), Charles Fiterman (ancien ministre communiste) et Alain Krivine (NPA).

A retrouver dans MAI 68, UN RÊVE QUI COURT, un hors série de l'Humanité, chez votre marchand de journaux ou sur notre boutique en ligne.

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29 avril 2018 7 29 /04 /avril /2018 10:01
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix
Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix

Journée de la déportation ce dimanche 29 avril à Morlaix. Elle a commencé par un hommage très émouvant à nos compatriotes juifs persécutés à Morlaix, et aux deux qui sont morts en déportation (Esther Levy, arrêtée à son domicile rue Gambetta, en octobre 1943, déportée en janvier 1944) et David Sellinger, un autre juif morlaisien envoyé aux camps de la mort, dont l'histoire a été relatée dans deux livres passionnants (Sur les traces d'une famille juive morlaisienne, Les juifs du Finistère sous l'occupation) par la sociologue et historienne Marie-Noëlle Postic, que le PCF Morlaix invitera prochainement avec Lucienne Nayet à faire une conférence-débat dans le cadre des Mardi de l'éducation populaire sur l'histoire des juifs et de l'antisémitisme en France. Les trois personnes qui ont prononcé des discours à l'occasion de l'inauguration de la plaque mémorielle d'hommage à Esther Levy et David Sellinger, le responsable du consistoire de Brest, un rabbin, Sarah Levy, petite-fille d'un survivant de l'holocauste, qui fut aussi le frère d'Esther Levy, et Agnès Le Brun, maire de Morlaix, ont rendu hommage au travail remarquable de Marie-Noëlle Postic, et ont su trouvé des mots très forts pour restituer le sens de cet hommage dans le contexte troublé d'aujourd'hui, où racisme et antisémitisme trouvent encore à s'exprimer malheureusement, où les leçons de l'histoire n'ont pas été retenus par tous. La famille Le Quéré, des protestants de Tremel, juifs parmi les Nations, qui ont protégé la famille Levy, n'ont pas été oubliés dans cet hommage. Agnès Le Brun a aussi apporté avec émotion son soutien à notre amie et camarade Lucienne Nayet, présidente du réseau des musées de la résistance nationale, ancienne enfant cachée, fille de déportée, victime d'une campagne de dégradation antisémite sur internet sur un site neo-nazi toujours ouvert et accessible. Puis nous avons rendu hommage à tous les morts de la seconde guerre mondiale à Morlaix et plus précisément l'ensemble des déportés, résistants ou otages, au square de la résistance, et à Ploujean, sur la stèle des otages morlaisiens, dont plus de la moitié ne sont pas revenus. Nous n'oublierons jamais. Nous ne laisserons jamais la haine raciste et l'extrême-droite reprendre le dessus dans notre pays.

La commune de Plounéour-Menez, dont le maire, Jean-Michel Parcheminal, était présent, avait ouvert la voie à la reconnaissance des persécutions contre les familles d'origine juive bretonnes pendant l'occupation avec une plaque pour la famille du docteur Perper, médecin à Brasparts, puis à Plounéour-Menez, arrêté avec sa femme et ses enfants, et tous tués à Solibor, un camp de concentration de l'occupant allemand et nazi en Pologne.    

Ismaël Dupont

 

A lire ou relire:

Persécutions et déportations des juifs du Finistère:"Sur les traces perdues d'une famille juive en Bretagne" par Marie-Noëlle Postic Coop Breizh, 2007)

Les déportés morlaisiens dans les camps nazis pendant la seconde guerre mondiale

La résistance FTP à Morlaix: le témoignage d'Eugène Le Luc recueilli par le Télégramme et Jeannine Guichoux (mémoire universitaire)

Charlotte Delbo, rescapée des camps de la mort, immense écrivain, militante communiste anti-colonialiste : l'écriture comme ultime moyen de résistance (L'Humanité, Violaine Gelly - décembre 2013)

Hommage à Danièle Casanova par Robert Clément

Hommage à Jorge Semprun, disparu le 7 juin 2011

Morlaix - 29 avril 2018, journée du souvenir et d'hommage aux déportés, et présentation de la plaque en hommage à Esther Levy et David Sellinger, sur la mairie de Morlaix

Le Télégramme Morlaix, 28 avril: 

 

Elle s’appelle Esther Lévy. Il se nomme David Selinger. Elle avait 32 ans et lui 49 ans lorsque, en pleine Seconde Guerre mondiale, ils furent arrêtés à un an d’intervalle à leur domicile morlaisien et conduits par les Allemands en direction des camps de de la mort. À la retraite à Plounéour-Ménez, Marie-Noëlle Postic a exhumé l’histoire de ces deux Juifs raflés et déportés vers Auschwitz. Récit.

Morlaix, octobre 1943. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage depuis maintenant quatre ans, l’automne balaye Morlaix. Neuf mois plus tôt, le viaduc n’a pas résisté à l’aviation britannique. En larguant 43 bombes sur la ville, la Royal air force anglaise a, certes, détruit le rail et une voie stratégique empruntée par les convois allemands. Mais elle a aussi fait plus de 80 morts, dont 39 écoliers. Et provoqué pas mal de dégâts dans le voisinage.

C’est ainsi que les Lévy, juifs d’origine turque, se voient contraints de quitter leur appartement du 7, Grande venelle, situé au pied du viaduc, qu’ils occupent depuis leur arrivée à Morlaix en 1936. Pour emménager à quelques centaines de mètres de là, au 95, rue Gambetta, entre le centre-ville et la gare.

 

Jacques joue au ping-pong et Mazalto s’enfuit par la fenêtre

 

Nous sommes en octobre 1943, donc. Le 11, très exactement. « Ce matin-là, la sûreté allemande de Brest se présente au domicile de la famille Lévy où vivent Jacob et sa femme Mazalto, leur fille Esther, leur fils Bohor et sa femme Prossiadi, ainsi que leurs enfants, prénommés Jacques et Mazalto comme sa grand-mère », raconte Marie-Noëlle Postic, 72 ans. Ingénieure en sociologie au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), la septuagénaire aux origines morlaisiennes s’est installée à Plounéour-Ménez une fois à la retraite au milieu des années 2000. Et elle s’est passionnée pour l’histoire des Juifs dans le Finistère.

« Les Lévy étaient des vendeurs de tissus ambulants », explique celle qui a passé des heures aux archives départementales à retracer leur parcours. La suite, c’est elle qui la raconte. « Lorsque les Allemands frappent à la porte, Bohor et sa femme sont en ville. Leur fils, Jacques (15 ans), joue au ping-pong dans un patronage voisin. Le grand-père est alité. Et la jeune Mazalto (18 ans) parvient à fuir par une fenêtre. Elle se précipite à la gare et prend un train pour Paris où elle rejoint sa tante Léa ».

 

 

« Je ne voulais pas fuir comme une voleuse »

 

« En dépit de ses difficultés à marcher, une vieille dame, Melle Cueff, locataire de l’immeuble, va avertir Jacques de la descente de police et l’enjoindre à prévenir ses parents. Par l’intermédiaire du docteur Quiniou, le couple et son fils seront conduits par un boulanger de Plourin-lès-Morlaix, François Le Lay, dans une maison protestante de Trémel (22) où ils resteront cachés par le pasteur Guillaume Le Quéré jusqu’à la libération », poursuit Marie-Noëlle Postic.

Esther Lévy, âgée de 32 ans, aura moins de chance. Arrêtée, elle est conduite au commissariat. Où Joseph Le Lourec, secrétaire de police et longtemps voisin de la famille, va chercher à l’aider. « Il avait laissé une porte ouverte le soir pour qu’elle puisse s’enfuir. Mais le lendemain matin, elle était toujours là. Elle dira au policier qu’elle n’avait pas voulu fuir comme une voleuse ».

Internée à Rennes durant un mois et demi, Esther Lévy arrivera à Drancy le 25 novembre. « Comme sa fiche le prouve, elle a déposé 3 462 francs (environ 700 €) au bureau des fouilles, détaille la chercheuse. Dans un premier temps, elle fut considérée non déportable car d’origine turque, nationalité alliée de l’Allemagne nazie. Mais sa protection lui fut déniée quelques semaines plus tard et, le 20 janvier 1944, elle fut déportée à Auschwitz par le convoi 66 ». Elle n’en est jamais revenue.

 

Déporté par le convoi 40

 

C’est dans ce même camp de concentration allemand que David Selinger a péri, lui aussi. Ce juif polonais vivait également à Morlaix, où il avait ouvert un magasin-atelier de fourrure, « L’Ours blanc », en 1926. Trois mois après la rafle du vél’d’hiv (le vélodrome d’hiver à Paris) qui a emporté plus de 13 000 juifs vers les camps de la mort en juillet 1942, l’occupant allemand donna l’ordre de procéder à des arrestations complémentaires », indique Marie-Noëlle Postic.

Le commerçant morlaisien fait partie des malheureux. Interpellé par la police française le 9 octobre 1942 à son domicile, il est conduit à Drancy. Et le 4 novembre, il est déporté par le convoi 40 dans lequel sont entassés un millier de juifs. Sans billet retour. Il avait 49 ans.

 

Une plaque dévoilée ce dimanche matin

Afin de saluer la mémoire d’Esther Lévy et de David Selinger, une plaque commémorative sera dévoilée ce dimanche 29 avril, à 10 h, derrière la mairie de la Cité du viaduc, place Émile-Souvestre, à l’occasion de la Journée nationale du souvenir de la Déportation. « C’est une manière de leur rendre hommage. Ce travail de mémoire est très important », souligne le maire de la ville, Agnès Le Brun, en relevant que l’histoire de ces Juifs morlaisiens est peu connue.

La promesse à Jacques Lévy


« Si je ne l’avais pas déterrée, elle serait encore aux oubliettes. J’ai reconstitué le puzzle », confie Marie-Noëlle Postic, qui a écrit deux livres sur le sujet. Le premier, en 2007, raconte l’histoire de la famille Perper, dont le père était médecin. Installée à Brasparts, elle déménagea à Plounéour-Ménez en 1942. Avant que les parents et leurs trois enfants ne soient déportés au camp de concentration polonais de Solibor, où ils sont morts. Sorti en 2013, le deuxième raconte la vie des Juifs dans le Finistère durant l’Occupation. « En 1940, ils étaient 139 à être recensés dans le département. 46 ont été arrêtés et conduits dans les camps. Lors de mes recherches, je me suis liée d’amitié avec Jacques Lévy, que j’ai rencontré quelques fois chez sa nièce à Henvic », raconte l’Énéourienne, en évoquant le neveu de la malheureuse Esther, qui est décédé en octobre dernier. « Je lui avais dit que je ferais en sorte qu’une plaque soit posée à la mémoire de sa tante et de David Selinger, les deux seuls Juifs domiciliés à Morlaix à avoir été déportés ».

« Une grande importance pédagogique »

 

La septuagénaire a envoyé un premier courrier à la mairie en septembre 2016. Sans réponse. Jusqu’à la cérémonie du 2 juillet dernier à Trémel, où les époux Le Quéré, qui ont caché la famille Lévy durant la Seconde Guerre mondiale, ont été reconnus Justes parmi les Nations. « Ce jour-là, après avoir échangé avec Marie-Noëlle Postic, je me suis engagée à ce qu’une plaque soit inaugurée », indique Agnès Le Brun, en saluant « le travail exemplaire » effectué par la retraitée de Plounéour-Ménez.

Sous l’occupation, Marie et Guillaume furent leur bonne étoile « Cette plaque est d’une très grande importance pédagogique. Elles sont rares dans le Finistère. À ma connaissance, il y en a une Douarnenez, une à Brest et une autre à Plounéour-Ménez. Elle rappelle que ces gens-là ont existé et que la France a été capable de participer à de tels actes. Et c’est un moyen de ne pas oublier que, ces dernières semaines encore, il y a eu en France de violents actes antisémites », termine la chercheuse, en précisant qu’elle n’a pas d’origines juives.
 

Esther Levy (1911-1944), morlaisienne d'origine juive déportée, photo d'archive publiée dans le Télégramme

Esther Levy (1911-1944), morlaisienne d'origine juive déportée, photo d'archive publiée dans le Télégramme

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29 avril 2018 7 29 /04 /avril /2018 07:31
Dimanche 29 avril, journée nationale du souvenir de la déportation.
Dimanche 29 avril, journée nationale du souvenir de la déportation.
Dimanche 29 avril, journée nationale du souvenir de la déportation.

Dimanche 29 avril, journée nationale du souvenir de la déportation.

 Juifs français et étrangers, résistants communistes, gaullistes, socialistes, athées, juifs ou chrétiens, tsiganes, homosexuels, furent victimes de la barbarie nazie. L'occasion de rendre hommage aux victimes de la barbarie nazie et de ses complices mais aussi à tous ceux qui ont eu le courage de les combattre et d'avoir des gestes de solidarité contre l'inacceptable. 
Ne les oublions jamais et luttons sans relâche contre l'antisémitisme, le racisme et le négationnisme.

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26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 05:49
25 avril 1974, Révolution des Oeillets au Portugal: j'y étais - Par Michel Tudo Deler (section PCF de Lanmeur)
photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

photo Michel Tudo

25 avril 1974, Révolution des Oeillets au Portugal: j'y étais - Par Michel Tudo Deler (section PCF de Lanmeur)

25 AVRIL 1974 : j'y étais.
J'ai retrouvé quelques photos et fresques dessinées sur les mur.

- Michel Tudo

Il y a 40 ans, "la révolution des Oeillets"

"Le 25 avril 1974 est une date qui a marqué de manière indélébile ma vie et celle de la grande majorité des Portugais. Ce fut une révolution pacifique, au succès incontestable, qui eut une immense répercussion en Europe et dans le monde. La "révolution des œillets" a mis fin à une dictature fascisante de quarante-huit longues et cruelles années qui s'était maintenue grâce à la censure et à une police politique et qui a bloqué notre pays durant près de cinq décennies sur le plan politique, culturel, économique et social." Mário Soarès, ancien président portugais, figure historique de la lutte contre la dictature.
Le 25 avril 1974, les Portugais tournaient la page de 48 ans d’une dictature dirigée par Antonio Oliveira Salazar jusqu’en 1968, puis par Marcelo Caetano jusqu’à la chute du régime.
Trois jours après la révolution des oeillets à Lisbonne, les deux principaux partis de gauche, le Parti Communiste Portugais et le parti Socialiste sont sortis de la clandestinité, pour rendre hommage aux forces armées. Plusieurs syndicats demandent la reconnaissance du droit de grève et l'amnistie générale."

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25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 19:02

Avril 1915 – avril 2018 : n’oublions pas le génocide arménien

Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, capitale de l'empire ottoman, 2345 Arméniens appartenant à l'élite intellectuelle sont arrêtés et exécutés sur ordre du gouvernement. Le ministre de l'intérieur Talaat Pacha envoie un télégramme à la direction du parti des Jeunes Turcs à Alep : «  Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici » .

C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle. Il va faire entre 1,2 et 1,5 millions de victimes - massacres, déportations, famines - soit les 2/3 de la population arménienne de l'empire turc. Il va aussi conduire les survivants sur le chemin de l'exil. En même temps que les Arméniens, ce sont toutes les autres communautés chrétiennes qui ont été également exterminées dans la région frontalière qui se trouve aujourd'hui à cheval sur la Turquie et l' Iran : 500.000 à 750.000  Assyriens - soit 70  % de la population de l'époque - environ 350  000 Grecs pontiques .

Comme le feront les nazis, le gouvernement ottoman s'emploie systématiquement à éliminer toute preuve du génocide : les photographies des convois de déportés sont interdites; les missionnaires sont empêchés d'apporter nourriture, eau, vêtements aux rescapés; la censure officielle interdit aux médias de faire mention des massacres.

Ce génocide avait eu des précédents: entre 1894 et 1896, comme les Arméniens réclament des réformes et une modernisation des institutions, le sultan en fait massacrer 200.000 à 250.000. Un million d'Arméniens sont dépouillés de leurs biens et quelques milliers convertis de force. Des centaines d'églises sont incendiées ou transformées en mosquées... L'espace d'un seul mois - juin 1896 - dans la région de Van, au cœur de l'Arménie historique, pas moins de 350 villages sont rayés de la carte.

Après le crime, vient le temps de sa négation : la République turque refuse de reconnaître l'existence du génocide arménien et qualifie les événements de 1915-1916 de « Sözde Ermeni Soykırımı » (« prétendu génocide arménien »). Parler du génocide est passible de peines de prison.

Aujourd'hui, le génocide arménien n'est reconnu que par 21 pays,  dont la France depuis 2012.

Pour le MRAP, l’apologie ou la négation du crime est intolérable en ce qu’elle prolonge et perpétue le crime lui-même. Il est nécessaire de mettre fin au négationnisme, quel qu’il soit, car il laisse ouvert le champ à d’autres crimes contre l’Humanité. Il est d’autant plus nécessaire de rappeler ce crime qu’aujourd’hui, Erdogan menace le Rojava (Kurdistan de Syrie) de purification ethnique et se rend coupable de crimes de guerre, voir de crimes contre l’humanité à l’encontre la population kurde de Turquie.

Paris, le 25 avril 2018

-- 
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
43 Boulevard Magenta - 75010 Paris
01.53.38.99.82
 
Lire aussi: 
Avril 2015 - Avril 2018: n'oublions pas le génocide arménien (MRAP, 25 avril 2018)
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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 05:21
René Vautier, le porteur de drapeau à droite, en 1945. Le scout de Quimper a effectué de nombreuses "missions", l'année où il préparait son bac: c'était lui qui représentait le clan des Eclaireurs lors des cérémonies officielles (collection René Vautier - repris par Philippe Chapleau et l'équipe du livre "Des enfants dans la Résistance", Ouest-France)

René Vautier, le porteur de drapeau à droite, en 1945. Le scout de Quimper a effectué de nombreuses "missions", l'année où il préparait son bac: c'était lui qui représentait le clan des Eclaireurs lors des cérémonies officielles (collection René Vautier - repris par Philippe Chapleau et l'équipe du livre "Des enfants dans la Résistance", Ouest-France)

René Vautier en Algérie

René Vautier en Algérie

René Vautier chez lui à Cancale (photo Ouest-France)

René Vautier chez lui à Cancale (photo Ouest-France)

 Né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère), mort le 4 janvier 2015 à Cancale où il vivait depuis des années, René Vautier est un cinéaste engagé, anticolonialiste, antimilitariste. 

Ses films et ses documentaires profondément novateurs sur le rapport au réel les plus connus sont "Afrique 50" (1950), "Un homme est mort" (1950), "Anneau d'or" (1956), "Avoir vingt ans dans les Aurès" (1971), "Frontline" (1976), "Marée Noire, colère rouge" (1978). 

Alors que René Vautier était décoré de la croix de guerre à 16 ans en 1945, pendant la guerre d'Algérie, il eut le courage par conviction anti-colonialiste et par goût du témoignage inédit de suivre des fellagas du FLN pendant plusieurs mois à l'insu évidemment des autorités coloniales avant d'être arrêté par le FLN et de passer plus de deux ans dans ses prisons. 

Ce fut aussi un adhérent communiste jusqu'à sa mort, et un militant du Mouvement de la Paix. 

Dans le livre richement illustré Des enfants dans la Résistance (1939-1945) (édition Ouest-France), Philippe Chapleau nous fait revivre la naissance à l'engagement de René Vautier à Quimper, comme scout résistant, à travers la retranscription d'un interview passionnant. 

 

René Vautier revient sur son adolescence de résistant dans le Sud-Finistère et les blessures intimes que cela a engendré pour lui:  

" Je suis né le 15 janvier 1928 à Camaret. A 9 ans, j'ai quitté Brest pour Quimper, où ma mère était institutrice dans une école de la ville, sur le bord de la route de Pont-l'Abbé. Elle était divorcée. Nous vivions à trois, avec mon frère aîné, Jean, qui avait 16 ans. 

En 1939, mon père, que je n'avais pas vu depuis quelques temps, a été mobilisé. Il a été envoyé dans un casernement de Quimper, à 300 mètres de l'école de ma mère. Je suis allé lui rendre visite plusieurs fois; ça a été mon premier contact avec la guerre. Chez nous, on ne parlait pas beaucoup de la Grande Guerre. En revanche, dès que les Allemands sont arrivés, on a eu une réaction immédiate: il fallait faire quelque chose.

Mon frère et quelques-uns de ses copains des Éclaireurs de France ont échafaudé un plan: ils projetaient de quitter la France en allant prendre l'avion à Pluguffan pour gagner l'Angleterre. Nous, les plus jeunes des Éclaireurs, on était six ou sept: il y avait Bob, Jojo... On a décidé de retarder les Allemands en barrant la route et en faisant des barrages. On a commencé à creuser des trous, des tranchées... Il fallait qu'on donne du temps à nos aînés pour qu'ils puissent s'envoler de l'aérodrome de Pluguffan. C'était complètement dingue, mais ça nous a marqués parce qu'on s'est fait tirer dessus par les premiers soldats allemands qui sont arrivés; c'était en juillet 1940. Ils étaient en side-car, avec de grands cirés, un fusil-mitrailleur à l'avant du side-car. Impressionnant! On a quand même décidé de continuer à balancer des cailloux. Quand ils ont vu qu'ils étaient immobilisés par des rochers sur la route et par des gamins qui leur jetaient des pierres, ils ont tiré en l'air. On a couru très vite à l'abri...   Ce fait d'armes n'a guère impressionné les gens du coin qui nous en voulaient d'avoir creusé des tranchées: ça allait attirer les avions allemands. Certains d'entre nous se sont pris des gifles et on été condamnés à reboucher nos trous! 

Les adultes n'étant pas d'accord avec nous, nous avons décidé que nous mènerions notre résistance nous-mêmes. Comme le lycée avait été réquisitionné par les Allemands, les élèves de 6e, 5e et 4e, suivaient les cours de l'autre côté de la ville, route de Brest. Tous les matins, il fallait donc que je traverse toute la ville. C'est alors qu'on a eu une idée. Au début, c'était comme une plaisanterie: on déplaçait les poteaux indicateurs mis en place par les Allemands. Mais, quand les Allemands ont placé des sentinelles près des fameux poteaux de signalisation, on s'est pris au jeu et on leur a compliqué la vie autant qu'on pouvait. C'est à cette époque que j'ai trouvé des poèmes de Victor Hugo; je me suis mis à les lire aux copains. C'était des poèmes de résistance, de lutte contre les Prussiens. Je trouvais ça bien. 

Quand on partait camper avec le groupe des Éclaireurs de France qui continuait à fonctionner, je lisais aussi ces poèmes. Mon professeur de français m'a appelé un jour; il s'appelait Xavier Trélu. Il m'a demandé pourquoi je lisais ces textes. Je lui ai répondu qu'il fallait qu'on appelle les gens à la résistance contre l'occupant. Il s'est alors arrangé pour que je reçoive les premières éditions de littérature clandestine, des textes des Lettres françaises *. 

*Le journal du Front National pour la Libération de la France, à visée de rassemblement mais à base communiste, dont le responsable était Louis Aragon  

 

 

Les lettres françaises, avril 1944 ( Gallica, BNF)

Les lettres françaises, avril 1944 ( Gallica, BNF)

Je lisais ça dans la cour. Le groupe des Éclaireurs a ainsi été un petit peu éduqué dans cet esprit. Un jour Xavier Trélu a disparu. On a appris qu'il était parti en Angleterre. C'était en 1942. 

On a alors appris que les Allemands avaient tué des parachutistes qui avaient été largués le long de la côte. On n'a jamais su exactement ce qui s'était passé. Toujours est-il qu'on a pensé que ces paras étaient venus pour faire des relevés, dresser des plans de défense côtières, étudier les zones de tir... Pourquoi pas nous?   

En tant qu’Éclaireurs, on avait le droit de marcher le long de la côte: on pouvait aussi faire du renseignement. On a commencé à faire des relevés des angles de tir de casemates. Jusqu'au jour où le responsable du groupe nous a convoqués. Il s'appelait Albert Philippot. Il était professeur à l'école Jules-Ferry, c'est-à-dire le cours complémentaire qui était juste en face du lycée. Philippot nous a fait la leçon: "Vous faites des bêtises qui risquent de se retourner contre vous et contre beaucoup de monde". 

On a eu beau expliquer nos activités, ça ne l'a pas convaincu. Il nous a demandé de lui remettre nos relevés. On a tout donné. Mais quinze jours plus tard, il est revenu nous voir: "Bon, vous pouvez continuer; soyez quand même plus discrets". C'était en 1943. Philippot nous a même fourni du matériel, des compas par exemple. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'il allait devenir le chef des FFI du Sud-Finistère. 

Un jour de mai 1944, tout le lycée a été fouillé par les Allemands. J'avais sur moi des relevés que je devais remettre à Philippot. Notre professeur de français, dont on apprendra qu'il était lieutenant dans les FFI, a protesté quand les soldats ont fait irruption dans la classe. Il a entraîné les officiers allemands chez le proviseur. Il est seulement resté un garde dans notre salle de classe, un vieux soldat. Les élèves ont commencé à chahuter. Moi, j'étais au premier rang. Je voulais me débarrasser des trois feuilles de relevés. J'ai plié deux feuilles pour en faire des bateaux et une pour en faire un avion. J'ai engagé la conversation avec le soldat en lui parlant des cuirassés allemands et de la Luftwaffe et en m'expliquant avec mes bateaux de papier. A la fin, j'en ai fait des boulettes que j'ai jetées par terre. Heureusement, car les officiers sont revenus et ont fouillé mon sac et celui d'André, un copain. Ils sont repartis les mains vides. 

Nous, à partir de ce jour-là, on n'a plus remis les pieds au lycée. On s'est cachés prs d'Audierne, chez un certain Trividic. Comme on n'avait pas d'armes, on a projeté de piquer les revolvers des gendarmes locaux. A défaut, on a volé celui d'un Feldgendarm dans une salle de bal réservée aux Allemands. Un revolver et six balles qu'on n'a pas gardés longtemps puisque le frère de Jojo nous les a confisqués! 

Près des casemates, on avait aussi repéré des dépôts de munitions. On s'est dit alors qu'il devait y en avoir d'autres en ville, que ça pouvait être utile d'avoir des munitions parce qu'on parlait de maquis... Nos aînés, dont Jean, mon frère, apprenaient déjà à se servir de mitraillettes, toujours grâce au fameux Philippot! On a donc commencé à piller des dépôts allemands en 1944. Au début, on piquait cinq ou six grenades; à la fin, on y allait carrément avec des sacs! On a ainsi pu fournir des grenades à Jean et ses copains Éclaireurs et Routiers.  On est devenus des pourvoyeurs pour d'autres groupes de résistants. 

Fin 1944, on a failli se faire prendre, mon copain Bob et moi. Des Allemands nous ont pris en chasse, place de la Tour-d'Auvergne. Deux side-cars nous sont tombés dessus et nous ont coursés dans les rues. On a dû se séparer. J'ai réussi à me mettre à l'abri mais je n'avais pas de nouvelles de Bob. C'est alors qu'on m'a dit qu'un jeune homme avait été tué par des Allemands en side-car du côté de la gare. J'ai décidé de le venger. 

Il y avait, à Quimper, des convois en transit. Des camions quittaient Concarneau pour se rendre vers Brest ou vers la presqu'île de Crozon. J'ai pris mes grenades et j'ai "marché au canon", vers la sortie de la ville où les résistants tentaient de bloquer ces convois. J'ai attaqué un camion allemand en stationnement. J'ai balancé une grenade dans la cabine par le toit ouvert. Au même moment, un soldat allemand s'est redressé; la grenade l'a touché à la poitrine avant d'exploser. J'ai vu ce que cela donnait... Du coup, je suis reparti. 

Après, j'ai appris que Bob n'était pas mort du tout, qu'il me cherchait de son côté. J'avais conscience d'avoir tué. J'en ai parlé à Philippot. Lui et mon prof de français, André Monteil, qui commandait les FFI de Quimper et qui deviendra député MRP (Mouvement républicain populaire) du Finistère, ont décidé que nous, les plus jeunes, nous devions être épargnés, que nous devions éviter de tuer à 16 ans. Ils ont décidé de nous rattacher au commandement. Nous, c'était un groupe de de vingt et un gars des Éclaireurs de France. On a continué comme approvisionneurs. moi, de toute façon, je ne voulais plus du tout me servir d'une arme. Au total, sur les vingt et un jeunes du groupe, sept seront tués.

Je me suis fait coincer pour de bon pendant les combats pour la libération de Quimper. Au retour d'une expédition dans un dépôt, je m'étais réfugié avec un autre garçon dans un bâtiment de la préfecture auquel les Allemands ont mis le feu. On a été capturés. Je me suis retrouvé attaché à un tuyau dans la cave de la Kommandantur, passé à tabac (ils m'ont cassé deux dents) pour me faire taire! J'ai réussi à m'évader pendant mon transfert vers la gare: j'ai sauté du camion et j'ai rejoint les copains qui ont eu du mal à me reconnaître tant mon visage était tuméfié.

Quand Quimper a été libéré, on été rattaché à la 6e compagnie du bataillon FFI de Quimper, comme gardes de l'état-major. Philippot pouvait ainsi nous avoir à l’œil. C'était à l'époque où les combats se poursuivaient entre le Menez Hom et Brest. Les accrochages étaient fréquents entre FFI et Allemands. Un jour, le PC (poste de commandement) a été encerclé et investi. L'état-major a dû se replier. Nous, ce jour-là, on servait de vigies du haut d'un clocher. On est restés là-haut pendant toute une journée. Les copains nous avaient oubliés! 

C'est pendant cette période de combat, en août, qu'a eu lieu le bombardement de Telgruc, près de Crozon. Les canons allemands qui tiraient vers l'intérieur des terres devaient être détruits. La mission a été confiée aux FFI, appuyés sur les chars américains. Le 3 septembre, ils ont progressé mais l'aviation américaine ne le savait pas. Il y a donc eu un bombardement de Telgruc. Nous, on était restés bloqués à 5 ou 6 kilomètres, à cause d'une panne de camion. Ce qui nous a sauvé la vie. 

Les bombes des B-17 ont tué 52 civils, 25 FFI et 11 soldats américains. Trois éclaireurs, dont Roger Le Braz, le chef du clan, ont été tués ce jour-là au cours du bombardement, qui a fait beaucoup de victimes civiles. A partir de là, le clan des Éclaireurs a changé de nom. Il s'appelait le "clan René-Madec" et il est devenu le clan "Roger-Le Braz". C'est sous ce nom qu'il a été cité à l'ordre de la Nation. 

Pour moi, ce bombardement marque la fin de la guerre. On est rentrés pour enterrer les gars à Quimper. Le chien de Roger Le Braz a suivi le cercueil de son maître. 

J'ai alors été démobilisé, cinq jours avant de passer les épreuves du premier bac. J'avais déjà passé deux épreuves, français et latin, le 6 juin 1944; j'ai été reçu avec la mention "bien". Mon année de philo a été détestable. Je n'aimais pas les cours de philo. Je séchais souvent mais j'avais une bonne raison: j'étais en "mission". En fait, j'étais le porte-drapeau du clan. On m'appelait dès qu'il y avait une inauguration d'une rue qui portait le nom d'un résistant. 

Je suis ensuite entré à l'Institut des hautes études cinématographiques. J'avais passé le concours d'entrée en 1946. Je suis alors parti pour Paris. Sans jamais perdre de vue les copains du clan, j'ai commencé une carrière de cinéaste"      

Propos recueillis par Philippe Chapleau, Des enfants dans la Résistance (1939-1945), Ouest-France.    

Retranscrits par Ismaël Dupont qui remercie vivement notre ami France Chapa de St Malo, qui a bien connu René Vautier au sein de la fédé PCF d'Ille-et-Vilaine et lors des fêtes de section, pour nous avoir fait découvrir ce texte.  

Collection René Vautier - livre "Des enfants dans la résistance (1939-1945) Philippe Chapleau, Ouest-France - quatre photos du clan scout résistant en action: sur l'une des photos, on aperçoit bien les grenades allemandes passées à la ceinture de René Vautier (au centre) et de ses camarades

Collection René Vautier - livre "Des enfants dans la résistance (1939-1945) Philippe Chapleau, Ouest-France - quatre photos du clan scout résistant en action: sur l'une des photos, on aperçoit bien les grenades allemandes passées à la ceinture de René Vautier (au centre) et de ses camarades

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14 avril 2018 6 14 /04 /avril /2018 05:00
Lucienne Fabre-Sébart, grande dame de la Résistance (l'Humanité)

Lucienne Fabre-Sébart, grande dame de la Résistance (l'Humanité)

Disparition. Lucienne Fabre-Sébart, grande dame de la Résistance
PIERRE CHAILLAN
VENDREDI, 13 AVRIL, 2018
L'HUMANITÉ
Une vie pour la liberté, la justice et la paix. DR

Combattante antinazie de la première heure dans l’Oise, membre de l’état-major de la FFI à la libération de Paris, la militante du Secours populaire est décédée à l’âge de 97 ans.

Lucienne Fabre-Sébart, « grande dame de la Résistance », est décédée. « Vétérante du Parti communiste français, Lucienne avait conservé une flamme intacte de résistance à toutes les injustices, tous les fascismes, les racismes, les guerres et fut jusqu’aux limites de ses forces une combattante pour un monde meilleur de liberté, de justice et de paix, porteuse de cette “invincible espérance” dont parlait Jaurès. » C’est par ces mots que le secrétaire départemental du PCF de l’Oise, Thierry Aury, lui a rendu hommage.

Née le 1er décembre 1920 à Nogent-sur-Oise, ouvrière dès l’âge de 13 ans, Lucienne Sébart s’engage très jeune dans les grandes grèves de 1936 et dans la solidarité avec les républicains espagnols. Elle entre dans la Résistance dès octobre 1940. Sa vie bascule alors dans la clandestinité pour quatre longues années où elle va risquer sa vie et voir assassiner nombre de ses camarades. Agente de liaison, responsable de la résistance des femmes successivement dans l’Oise, le Calvados, l’Eure-et-Loir et la Somme, Lucienne joue un rôle auprès du Colonel Fabien ou de Rol-Tanguy. Après avoir rejoint l’état-major FFI à Paris, elle participe à la libération de Paris. Militante communiste, Lucienne sera de la première école centrale organisée par le PCF en novembre 1944. C’est là qu’elle rencontre Raymond Fabre. Ils se marient à Montpellier (Hérault) en 1946.

Dans ces années de guerre froide, le combat politique est âpre et les exclusions et mises à l’écart se multiplient dans les rangs communistes. Il faudra surmonter cette période. Elle militera à l’Union des femmes françaises (UFF) et au sein du Secours populaire ­français. En 2017, elle est élevée au rang de chevalier de la Légion d’honneur. Très engagée dans l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (Anacr), elle consacre beaucoup de temps à témoigner dans les collèges et lycées pour y rencontrer la jeunesse. Ses obsèques auront lieu lundi 16 avril, à 10 h 30, au cimetière de Nogent-sur-Oise. Ni fleurs, ni couronnes, ni plaques, mais dons au Secours populaire français. L’Humanité présente ses condoléances à sa famille ainsi qu’à tous ses proches.

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  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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