Landerneau. François Pengam, résistant sous l'Occupation
Ouest-France 18/06/2018 Romain LE BRIS
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« Franche » Pengam est mort sans donner ses camarades. Quelques années après la Libération, Landerneau a donné son nom à une de ses rues.© DR
Durant la Seconde Guerre mondiale, Landerneau a connu ses héros. François Pengam était l’un d’eux. Résistant, il avait été dénoncé, puis exécuté par les Allemands.
Il y a 78 ans jour pour jour, le 18 juin 1940, Charles de Gaulle lançait l’appel à la Résistance depuis la radio anglaise BBC. Nombreux sont les Français à avoir répondu présent pour lutter contre l’Occupation de l’Allemagne nazie. À Landerneau, l’un d’eux s’appelait François Pengam.
Cet employé de bureau, célibataire, né en 1925, a rejoint les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) en novembre 1942. Il n’avait que 17 ans. Il a été vraisemblablement recruté par Jean Sizorn, décédé en 2001, du patronage Les Gars d’Arvor, aussi appelé « Groupe Lambert ». Ce groupe de combattants résistants, formés dans la rue des Boucheries à Landerneau, est responsable de neuf déraillements de trains, d’une douzaine de pylônes électriques démolis et d’une multitude d’autres sabotages.
Dénoncé à la Gestapo
François Pengam a participé à ces opérations. D’après son dossier militaire, rédigé le 12 juillet 1945, c’est un « jeune patriote animé d’un courage exceptionnel qui a révélé immédiatement de rares qualités d’initiative et de bravoure qui le faisaient citer comme modèle à ses camarades de combat ».
Mais le 21 mai 1944, une vingtaine des « Gars d’Arvor » sont arrêtés par le Kommando de la Gestapo de Landerneau, sous les ordres du sergent Herbert Schaad. Ils ont été dénoncés. Le père de François Pengam est également arrêté. « Il n’était pas concevable pour lui de laisser son père condamné à sa place », expliquent leurs descendants sur un site internet. C’est pourquoi le jeune résistant ne prend pas la fuite et se laisse arrêter.
« Toujours sans sépulture »
François Pengam est torturé par la Gestapo. Il finit par avouer et « prend tout sur lui », pour sauver ses compagnons, qu’il ne donnera jamais. Il est le seul à être fusillé le 27 mai, à l’âge de 19 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé. D’après Fernand Tribisch, son compagnon de cellule, il est mort en criant « Vive la France ».
En sa mémoire, un groupe de résistant prendra son nom : la Section spéciale Franche Pengam. Après la Libération, une rue de Landerneau prend le nom de François Pengam.
La rue François Pengam, inaugurée après la Libération, fait la jonction entre les rues de La Fontaine Blanche et du Gaz. | Aude Kerdraon
Ses descendants, neveux et petits-neveux sont encore à la recherche de renseignements sur cet homme « toujours sans sépulture à ce jour », explique Thierry Lucas, son beau-neveu.
« Sa famille a toujours fait beaucoup de démarches auprès des autorités françaises et allemandes, en vain, continue-t-il. Entendre son nom, ça faisait toujours pleurer dans la famille. Il n’était pas vraiment glorifié, jusqu’à il y a dix ans. »
Plus d’info sur le site internet francois.pengam.1944.free.fr.
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article167127
Né le 1er février 1925 à Landerneau (Finistère), fusillé le 27 mai 1944 à Brest (Finistère) ; employé de bureau ; membre des FTPF.
Célibataire, employé de bureau, François Pengam était domicilié à Landerneau.
Résistant au sein des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) depuis janvier 1944, il semble avoir participé à plusieurs sabotages des voies et moyens de communications. Il fut arrêté à Landerneau le 25 mai 1944 par les autorités allemandes.
Interné à la prison de Landerneau, il fut ensuite transféré à la prison de Brest. Il ne semble pas avoir été jugé par un tribunal militaire du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF) comme le montre le courrier traduit envoyé à ses parents.
Il fut condamné à mort pour « actes de franc-tireur » le 27 mai 1944 par le tribunal militaire de division Feldpost 06.460. Le préfet et la DGTO (Direction générale pour les territoires occupés) ne furent prévenus de cette affaire que le jour où l’exécution leur fut notifiée.
François Pengam a été fusillé à Brest le 27 mai 1944 par les autorités allemandes à 20 h 30.
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty) B VII 1177. – J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit.
Alain Prigent, Serge Tilly
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