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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 05:36
Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018

Mardi de l'éducation populaire hier soir, 11 décembre, au local du PCF à Morlaix.
Une petite trentaine de personnes présentes qui ont été très intéressées par une heure et demi de conférence sur le thème "Guerre d'Algérie, blessures intimes", suivis d'une demi-heure d'échanges et d'un apéro convivial.
Anne Guillou revient sur la mort de son fiancé, jeune officier, pendant la guerre d'Algérie en août 1960, sur son éducation léonarde et conservatrice qui ne prédisposait pas à comprendre les enjeux des "évènements d'Algérie", sur les racines de cette guerre d'indépendance, de libération nationale, impitoyable, sur les mémoires meurtries et la possibilité néanmoins de la réconciliation. Sur la colonisation brutale de l'Algérie à partir de 1830. Une conférence passionnante, profondément humaine, avec une écrivaine et sociologue qui parvient bien à expliquer les choses avec finesse, simplicité et profondeur. Des anciens appelés d'Algérie étaient présents et ont pu témoigner eux aussi.

Anne Guillou a dédicacé de nombreux exemplaires de son livre de témoignage, d'enquête, sorti chez Skol Vreizh début 2018: "Une embuscade dans les Aurès" (15€). 

Anne Guillou: Guerre d'indépendance de l'Algérie, blessures intimes - photos du Mardi de l'éducation populaire du PCF pays de Morlaix, 11 décembre 2018
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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 05:54
En novembre 2018, parution de Irlande en révolutions, un essai historique de Olivier Coquelin aux éditions Syllepses

Un livre à conseiller de notre ami universitaire Olivier Coquelin que nous avions eu déjà eu le bonheur de publier dans le Chiffon Rouge:

Soviets irlandais : expériences autogestionnaires dans l’Irlande révolutionnaire (1918-1923) (1/2) par Olivier Coquelin

https://autogestion.asso.fr/soviets-irlandais-experiences-autogestionnaires-dans-lirlande-revolutionnaire-1918-1923-12/

 

Pour comprendre les particularités de l’Irlande contemporaine, l’auteur nous invite à un voyage dans une histoire des revendications émancipatrices du peuple irlandais.
La partition de l’île d’Irlande, qui perdure à ce jour, fut l’une des conséquences de la Révolution de 1916-1923. Inachevée, la rupture avec l’ordre ancien contribua surtout à renforcer le pouvoir des forces conservatrices, à l’œuvre des deux côtés de la frontière.
Pareil phénomène oblige à s’interroger sur la nature même des mouvements politiques (révolutionnaires comme constitutionnels) et sociaux (agraires comme ouvriers) irlandais qui se réclamèrent du nationalisme, à partir du siècle des Lumières.

Dans quelle mesure se faisaient-ils les partisans de desseins progressistes dans la perspective d’une Irlande indépendante, autonome ou maintenue dans le giron britannique ?

Entre nationalismes et conservatismes: une histoire politique et sociale (18e-20e siècles)

Collection : « Histoire : enjeux et débats »

Auteur-e : Olivier Coquelin

Parution : Novembre 2018
Pages : 544
Format : 150 x 210
ISBN : 978-2-84950-693-6

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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 21:16
Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

 
 
Patricia et André, nos camarades de La Feuillée, nous avaient recommandé l'exposition éphémère in situ de Street Art de Guy Denning, un grand artiste vivant à La Feuillée, dans les Monts d'Arrée, près de Morlaix.
Dans la veine des Ernest Pignon Ernest.
Notre ami photographe Jean-Marc Nayet, qui a lui-même beaucoup travaillé sur le souvenir de la première Guerre Mondiale, a été voir et nous a ramené une magnifique collection de photographies.
Une exposition de plein air à découvrir avant que le temps ne l'efface.
 
Voici la présentation de l'artiste anglais, et breton d'adoption, Guy Denning, sur son blog:
 
“112” – Le projet du centenaire de l’armistice pour La Feuillée

L’idée de ce projet m’est venue de l’intérêt des médias pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. Mais, plutôt que de me concentrer sur le début de ce lamentable épisode de notre histoire, j’ai jugé plus opportun de porter mon attention sur l’armistice.
La Première Guerre mondiale est devenue obsédante pour moi lorsque mes parents m’ont emmené à Verdun découvrir les lieux des champs de batailles et visiter les cimetières militaires alors que je n’avais que 12 ans. Avant cela, ma réflexion sur la guerre se réduisait aux petits soldats en plastique, aux chars d’assaut et aux films de guerre diffusés généralement à la télévision le dimanche après-midi. Je ne pense pas que ma vision de la guerre était très différente de celle de la plupart des enfants anglais de l’époque. C’était juste un moment de divertissement dans nos vies, un peu comme les westerns américains ou les mauvaises séries télévisées de science-fiction.
J’ai le souvenir que cette visite à Verdun, a tout changé pour moi. En 1916, en à peine dix mois, près d’un quart de million de soldats sont morts sur un champ de bataille de moins de vingt kilomètres carrés. Le résultat de ces meurtrières batailles s’inscrit dans le paysage, ligne par ligne de pierres tombales. Mon besoin d’essayer de comprendre ce que pouvait représenter dans la réalité ces cimetières, m’a permis de me forger les convictions sociales et politiques qui m’animent aujourd’hui.
Je vis dans un petit village breton du Finistère, et les jours de commémoration de l’armistice, je me rends, accompagné de mon chien, jusqu’au monument aux morts sur la place du village. Au pied de la statue d’un soldat silencieux, je prends quelques minutes pour lire et réfléchir devant les 112 noms gravés de jeunes gens morts pour la patrie.
En cette année de centenaire de l’Armistice de la «der des der» (la dernière des dernières guerres), j’ai souhaité apporter en témoignage de mon respect pour ceux qui ont perdu la vie mais aussi pour leurs familles qui se souviennent, une œuvre d’art créée dans mon atelier, dans ce village qui m’est cher.
Il y a 112 noms inscrits sur ce mémorial, ce qui représente près d’un dixième de la population du village, disparus pendant la première guerre mondiale. J’ai donc pensé que cela pourrait rendre la réalité un peu plus concrète que l’abstraction des nombres ou une liste de noms, si je collais 112 dessins grandeur nature figurant ces soldats autour de cette place.
Ce ne serait que temporaire; le vent, la pluie et le temps repoussent lentement ce geste moderne de mémorial. Mais à mon avis, cela me semble tout à fait approprié de prendre à nouveau conscience de leurs existences et de regarder lentement ces présences nous quitter.
Au tout début de cette année, j’ai prudemment présenté mon projet à Monsieur le Maire et celui-ci m’a immédiatement apporté son soutien et son enthousiasme. Je lui ai alors fournis quelques esquisses préliminaires afin qu’il ait des éléments visuels à soumettre au Conseil Municipal, à l’Association Locale des Anciens Combattants, puis aux résidents des propriétés proches de la place. Tous ont unanimement approuvé ce projet.

 
Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

Oeuvre de Guy Denning - photo à La Feuillée de Jean-Marc Nayet

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 09:57
18 novembre 1952, mort de Paul Eluard

On lui refusa les obsèques nationales. ...
Il mourut le 18 novembre 1952....
C'est le poète de l'engagement et de l'amour. ....
" nous ne faisons que commencer à comprendre ce qui nous est enlevé " Louis Aragon au Père Lachaise pour rendre hommage au poète communiste

Le 22 novembre 1952.

Au cimetière du Père-Lachaise, le gouvernement n’accordera pas d’obsèques nationales au poète communiste, figure du surréalisme et de la Résistance littéraire, Paul Éluard.

Aragon eut ces mots :« Nous ne faisons que commencer à comprendre ce qui nous est enlevé. »

Avec cette biographie, rédigée à la première personne comme l’exige la collection de l’éditeur lyonnais Jacques André, la philosophe Odile Nguyen-Schœndorff s’est glissée avec délicatesse dans la peau d’Éluard pour corriger « ce risque d’oubli », selon la belle formule de l’ancien ministre Jack Ralite, qui signe la préface.

Une forme d’écriture originale qui a le mérite d’offrir un récit vivant, intime et accessible. Documentée et nourrie d’échanges avec la fille du poète, Cécile, et l’Association des amis de Paul Éluard, l’auteure met en scène, sans la trahir, la vie privée, publique, artistique et politique du poète.

L’essentiel de l’existence et de l’œuvre de l’auteur de Capitale de la douleur ou des Poèmes pour la paix, Liberté, pour ne citer qu’eux, y est ainsi raconté avec beaucoup d’affection par la philosophe elle-même engagée et auteure de poèmes. Ponctué de citations et illustré de photos, l’ouvrage permet d’assister à l’éclosion littéraire et de suivre le cheminement politique, inextricablement liés, du petit Eugène Émile Paul Grindel, qui adoptera le pseudonyme Éluard, du nom de sa grand-mère maternelle : « Je garderai ainsi la sonorité “el”, ou “aile”, que j’aime bien », développe Paul sous la plume d’Odile…

Ainsi de sa naissance, le 14 décembre 1895 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à sa mort, à 57 ans, le lecteur, précipité dans la peau de celui dont « la poésie est l’étoffe de sa vie », traverse son enfance heureuse et son adolescence maladive, goûte à son coup de foudre avec Gala, en 1913, sa muse initiatrice, éprouve ses chagrins amoureux, (re)découvre ses premiers poèmes, expérimente sa mobilisation durant les deux guerres…

Bouleversé, gazé, Éluard témoignera de l’horreur de la guerre dans plusieurs recueils, dont le Devoir et l’Inquiétude.

Chacun(e) revit son combat contre le nazisme, le fascisme et le colonialisme, son engagement au Parti communiste en 1927, l’aventure surréaliste aux côtés de Breton, Soupault, Aragon, ses amitiés fécondes et complexes avec Ernst, Picasso, Desnos…

Un récit haletant, empli d’amour et d’engagements, qui se lit d’un souffle.

Anne Musso

 

18 novembre 1952, mort de Paul Eluard
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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 06:53
Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Immense tristesse d’apprendre la mort d’Alfred Gerson, notre « Fredo », ancien dirigeant du journal l'Humanité, militant anticolonialiste, torturé par l'armée française pendant la guerre d’Algérie. Il était responsable du journal clandestin la Voix du soldat, diffusé parmi les appelés.

Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité

" Frédo, dont le rôle est alors sous-estimé par l’armée française, arrive à échapper aux griffes des paras jusqu’au printemps 1957. Mais, le 27 mars, à 5 heures du matin, il est arrêté et conduit à la tristement célèbre villa Sésini. Il y passera trois semaines, « à subir la gégène et la baignoire », avant d’être emprisonné à Barberousse, puis dans le camp de Lodi, où fut aussi détenu Henri Alleg. Méconnaissant son rôle exact, le tribunal militaire condamna Alfred Sepselevicius à dix-huit mois de prison. « Au total, j’ai été privé de liberté pendant trente-deux mois, racontait-il. Mon avocat, Jules Borker, m’avait demandé si j’étais d’accord pour qu’une campagne soit organisée pour moi en France. Mais comme ils n’ont jamais pu établir que j’étais l’envoyé du PCF – mon nom d’état civil n’est pas le même que celui sous lequel je militais –, j’ai jugé préférable d’en rester à ma version d’un engagement individuel. » Il est finalement expulsé vers Paris. Mais l’Algérie ne l’a jamais quitté". 

L'ACTION CLANDESTINE DANS LE CONTINGENT
Mardi, 1 Novembre, 1994 - L'Humanité

Durant toute la guerre d'Algérie, des journaux clandestins ont appelé les soldats à la lutte. Des centaines de militants communistes ont participé au sein même de l'armée à l'action pour mettre fin à l'aventure coloniale.

SOUVENT méconnue, l'activité politique menée auprès des soldats du contingent français n'en a pas moins été un aspect important du combat des communistes contre la guerre d'Algérie. En partie clandestine, pour des raisons imputables au contexte répressif et idéologique de l'époque, cette action a toujours été intégrée, durant près des huit années du conflit, à la lutte globale du Parti communiste dans la société française. Il est peu de dire encore aujourd'hui combien les communistes ont combattu à «contre-courant» cette guerre, que le pouvoir masquait sous l'appellation de «pacification». Tant était fort pour nos concitoyens ce «principe» affirmé depuis cent trente ans que l'Algérie était la France. Le mouvement en faveur de la paix a connu ses périodes d'essor mais aussi de crise, et même de reflux.

Ainsi, en 1955, le rappel des disponibles et l'envoi de renforts en Algérie, à majorité composée d'hommes du contingent, provoquent les premiers grands mouvements d'opposition. Ces derniers, cependant, ne parviennent pas à mobiliser en profondeur population et soldats. Pourtant, un peu partout en France, à l'initiative des communistes, des manifestations ont lieu devant les casernes ou dans les gares, où les trains sont bloqués.

Un journal. clandestin

La moitié des 60.000 rappelés d'alors participent à la contestation. Mais, dans l'armée, la chasse aux sorcières est systématique. Les réfractaires sont isolés, voire déportés. Tout communiste repéré est éliminé des écoles d'officiers de réserve. L'action des civils en direction de l'armée est elle-même durement réprimée. En 1955 et 1956, 270 personnes sont inculpées pour avoir participé aux manifestations des rappelés. 120 d'entre elles sont condamnées à des peines de prison. Dans ce climat répressif, nier «l'Algérie française» et parler d'indépendance entraînent la saisie des journaux. Distribuer des tracts «factieux» vaut aux militants communistes d'être arrêtés et inculpés au chef «d'atteinte à la sécurité du territoire.» «L'Humanité» du 24 août 1955 est saisie pour avoir dénoncé «la sale guerre», et son correspondant Robert Lambotte est expulsé d'Algérie. Bien d'autres numéros seront saisis dans les sept années suivantes...

Dans l'armée, toute expression légale des communistes est impossible. Depuis 1949 des mesures discriminatoires y interdisent les diffusions de la presse du PCF. Le travail politique auprès des soldats du contingent prend corps, notamment avec la diffusion de journaux clandestins. Le premier en date est «Soldat de France», créé en 1950 en pleine guerre d'Indochine. Grâce aux informations fournies par les appelés, le journal se fait l'écho des contestations qui éclatent dans les casernes. Il publie de précieux indices sur le «climat» dans l'armée, les difficultés que rencontre la «pacification», et surtout il révèle les tortures infligées aux prisonniers, les pillages des villages, les exactions de toutes sortes... En mars 1957 «Soldat de France» dénonce l'exhumation, tenue secrète, de 1.400 soldats au cimetière d'El-Alia, à Alger, et de 2.900 autres dans toute l'Algérie avant que les corps soient peu à peu remis aux familles. Dans le même temps, le chiffre officiel ne faisait état que de 1.892 tués entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1956.

De décembre 1954 à mars 1962, 44 numéros de «Soldat de France» seront édités. Certains tirages atteindront 180.000 exemplaires lors des événements de 1960 et de 1961. Au cours de l'été 1958, après le retour de de Gaulle au pouvoir, trois autres titres clandestins verront le jour: «Secteur postal... Algérie», «le Parachutiste» et «Marin de France». Au total 5 millions d'exemplaires de ces journaux ont été imprimés et distribués par les voies les plus diverses. Grâce aux jeunes soldats communistes, à leurs familles, à leurs proches et aussi avec l'aide des militants cheminots, dockers, marins qui, lors des transferts, étaient en contact avec les conscrits.

La voix du soldat

Au cours des années 1955 et 1956, une expérience semblable a été conduite en Algérie avec la publication clandestine de «la Voix du soldat». En juillet 1955, le secrétaire de la section communiste du 18e arrondissement de Paris, Alfred Gerson, se rend à Alger avec pour mission, auprès du Parti communiste algérien, quelques mois avant que celui-ci ne soit interdit, de poursuivre un travail politique auprès des soldats français sur le sol algérien. En septembre 1955 est publié le premier numéro de «la Voix du soldat». Le réseau de fabrication et de diffusion est mis en place dans des conditions extrêmement dangereuses. Il s'étend cependant à toutes les régions de l'Algérie et son activité durera 14 mois, pendant lesquels 17 numéros ont été publiés, représentant environ 15.000 exemplaires. Les responsables du réseau sont activement recherchés. Alfred Gerson, Lucien Hanoun et André Moine (ces deux derniers membres du PCA) sont arrêtés à l'automne 1956 et condamnés respectivement à 19 mois, 4 ans et 5 ans de prison. André Moine devait plus tard témoigner que des contacts avec les combattants algériens de l'Armée de libération nationale avaient rendu possible, notamment en Kabylie, la diffusion des exemplaires de «la Voix du soldat» auprès des appelés. Soit en les lançant sur les pistes, soit en les accrochant aux arbres ou bien même aux cornes du bétail.

S'il est toujours difficile de mesurer l'impact qu'a eu la presse clandestine, on sait toutefois qu'elle fut prise sérieusement en compte par les ultras. Dans son livre «la Vraie Bataille d'Alger», le général Massu fait savoir que les militants du réseau «la Voix du soldat» sont «activement recherchés». «Le PCA, écrit-il, édite une espèce de torchon appelé «la Voix du soldat», visant à démoraliser les troupes.»

Dans l'hebdomadaire officiel de l'armée, «le Bled», tiré à 300.000 exemplaires, un certain caporal-chef Holeindre (aujourd'hui dirigeant du Front national de Le Pen) se plaint dans une livraison de mars 1957: «Il serait temps de mettre hors d'état de nuire les propagandistes communistes et autres jean-foutistes. Ces gens-là étant sûrs d'être suivis par la masse inerte d'indécis qui forment la grosse majorité de la jeunesse française, en particulier sous les drapeaux.»

L'intervention des communistes auprès de la jeunesse, dont une bonne partie était destinée à aller combattre en Algérie, s'est appuyée sur un travail patient de dénonciation de la guerre et de l'utilisation du contingent dans la répression. «Nous ne demandons pas aux soldats un refus d'obéissance isolé et qui ne peut conduire à rien, mais d'organiser la fraternisation comme un mouvement conscient», déclarait Maurice Thorez au Congrès constitutif de l'Union de la jeunesse communiste en décembre 1956. Ce fut là le choix politique fondamental du PCF durant la guerre.

Le refus d'Alban Liechti

Cependant, à l'automne 1956, le refus d'un jeune communiste, Alban Liechti, d'être envoyé en Algérie et le mouvement de solidarité qui se crée autour de lui suscitent une réflexion sur les moyens d'amorcer un nouveau courant de résistance. A la suite d'Alban, une quarantaine de jeunes communistes font publiquement savoir au gouvernement, entre 1957 et 1959, leur opposition à aller combattre le peuple algérien. Tous seront emprisonnés sans que leur démarche soit véritablement comprise par l'opinion publique. Fallait-il continuer à soutenir ces refus qui privaient de leur influence dans l'armée des jeunes gens convaincus de l'injustice de cette guerre?

La question se posait ainsi à la fin de l'année 1959. La direction du PCF répondait par la négative et confirmait la nécessité du travail politique d'explication au sein des unités. Cette action délicate en direction du contingent a été poursuivie jusqu'aux émeutes de janvier 1960 à Alger qui ont marqué la rupture entre les ultras et les appelés. Celle-ci se confirmera lors du putsch de 1961 avec un refus massif du contingent de suivre les généraux rebelles.

Durant les derniers mois de la guerre, la fidélité aux institutions républicaines se manifeste avec la création dans les unités, souvent impulsée par les jeunes communistes, de «comités anti-OAS». Ceux-ci se sont chargés de repérer les officiers factieux et ont empêché dans bien des cas le vol d'armes et de munitions destinées à des attentats. La lutte contre les activistes fascistes est devenue dès lors inséparable du combat pour la paix.

DOMINIQUE BARI

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 06:38
La Shoah, l'antisémitisme en Pologne: Valère Staraselki sera l'invité des Amis de l'Humanité pour une conférence à Brest le mercredi 14 novembre à 19h, à la Petite librairie rue Danton

Valère Staraselki évoquera la question de l'antisémitisme à partir
de son livre "Le Parlement des cigognes".à la Petite Librairie
le 14 novembre à 19 h
L'écrivain Valère Staraselki sera le 14 novembre à 19 h à la Petite Librairie 4 bis rue Danton à Brest quartier ST Martin à l'invitation de l’Association des Amis du journal l’Humanité pour évoquer la question de l'antisémitisme à partir des recherches accomplies pour l'écriture de son dernier livre: "Le Parlement des cigognes" (2017) sur la Shoah et la complicité de polonais dans l'extermination des juifs (prix Licra), C'est aussi l'auteur de plusieurs autres romans "Sur les toits d'Innsbruck", "Une histoire française" (sur la France prérévolutionnaire, en janvier 1789), "L'Adieu aux rois" (un roman qui se passe pendant la Révolution Française, en 1794), "Le Maître du Jardin. Dans les pas de La Fontaine", "Nuit d'hiver", "Un homme inutile", etc. Mais aussi d'un très beau texte sur la Fête de l'Humanité, Comme un Air de liberté (2005), de 1909-2009:«Un siècle de Vie Ouvrière»avec Denis Cohen (Cherche-Midi), de Voyage à Assise.

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 05:51
 Rosa Moussaoui 10 novembre ·    Dans la grande boucherie de 1914-1918, les colonies ont fourni, souvent au prix de recrutements forcés allumant des révoltes, un demi-million de soldats.

Rosa Moussaoui 10 novembre · Dans la grande boucherie de 1914-1918, les colonies ont fourni, souvent au prix de recrutements forcés allumant des révoltes, un demi-million de soldats.

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 07:34
Bonsoir m'amour: la pièce de théâtre musicale du Théâtre de la Corniche le 11 novembre 2018 à la Salle Gallouedec de St Martin des Champs, 16h

Le nouveau spectacle du Théâtre de la Corniche :

1925, le 11 novembre, dans un bar à Morlaix. A la fin de la commémoration de l'armistice, le bar a programmé une évocation de la grande guerre en chansons. Pour animer la soirée on retrouvera un musicien ambulant et le petit fils du cabaretier. Le premier a été sur le front et a surmonté les horreurs de la guerre grâce à la musique, le jeune, lui, aurait aimé avoir l'âge de combattre surtout depuis la mort de son père en 1917. Ça discute, ça s'apostrophe, ça évoque la mémoire des amis disparus, les faits d'armes du maréchal Foch, le voisin de Ploujean, ou des planqués de l'arrière, plus occupés à faire des affaires qu'à remonter le moral des troupes. Ça chante les refrains de l'époque qui traduisent bien l'évolution des états d'esprits, de la fleur au fusil des premières semaines au découragement ressenti devant l'interminable mitraille.

Le tout devant la philosophie du patron qui, lui, a connu celle de 70 et le siège de Paris par les Prussiens, et qui a donné à son bistrot le nom d'une chanson à succès du début du siècle « Bonsoir m'amour » dont l'air avait été utilisé par les auteurs anonymes de la chanson de Craonne alors encore interdite!

Entrée au chapeau

photo Jean-Marc Nayet

photo Jean-Marc Nayet

Photo Jean-Marc Nayet

Photo Jean-Marc Nayet

INVITATION - REPRÉSENTATION PUBLIQUE

Salle Gallouedec à Saint-Martin des Champs

dimanche 11 novembre à 16h

Organisée par le PCF pays de Morlaix - entrée libre, participation au chapeau

La pièce de théâtre - spectacle chanté et musical - Bonsoir m'amour du Théâtre de la Corniche (Claude Bonnard, Antoine Asnar, Jerôme André) revisite la culture et l'impact de la guerre 14-18. Elle est originale, formidable, drôle, émouvante.

Elle nous confronte aux très belles, et parfois fort amusantes chansons, de cette époque tragique, évoquée 7 ans après depuis un bar-cabaret de Morlaix, la ville du Maréchal Foch, tenu par un homme dont le fils est mort à la guerre et son petit-fils orphelin, François Le Coz, et à la souffrance des soldats et des civils face à la boucherie.

Elle nous fait réfléchir sur la sinistre farce que peut être la guerre et le nationalisme cocardier, au profit des marchands de canons.

"Bonjour m'amour" était une valse chantée écrite et créée en 1911 par Jean Sablon. Sa mélodie a été utilisée par les nombreux auteurs anonymes de "La Chanson de Craonne", recueillie par l'intellectuel communiste Paul Vaillant-Couturier qui aurait peut-être écrit le dernier couplet en 1917. On trouve déjà des traces de ces thèmes en 1914-1916. A chaque fois le titre prend le nom d'un champ de bataille. 

Cette commémoration pacifiste du centenaire de la fin de la Grande guerre et du 11 novembre 1918 s'inscrit dans une volonté d'avoir des initiatives départementales du PCF pour revivifier la mémoire de ce grand gâchis humain si lourd de conséquences pour le XXe siècle et dont la révolution bolchevique et le mouvement communiste sont sortis.   

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 06:39
11 novembre 2018: le PCF Finistère s'engage contre la guerre et le sacrifice des hommes sur l'autel du nationalisme et des ambitions

La Libre Pensée organise dimanche prochain, comme tous les 11 novembre à Primelin un hommage marqué aux morts de la guerre de 14 /18.

En cette année du centenaire de l'armistice cette  cérémonie prendra un caractère particulier. L'hommage appuyé du chef de l’État aux Maréchaux qui conduisirent au massacre  1 350 000 soldats dont 130 000 bretons, sa saillie sur les qualités supposées de Pétain méritent de hausser le niveau de riposte contre toute falsification histoire et le choix marqué d'une vision réactionnaire, au sens littéral du mot, du conflit, de ses origines et de ses conséquences.

Cette boucherie de la Grande Guerre a redessiné l'Europe, entraîné les Russes à renversé le Tsar et tenter de construire un monde nouveau, éclairé brutalement la nature profonde des conflits de classe. Les Partis communistes mais aussi le dadaisme, le surréalisme sont nés de cette tourmente dont Alain Badiou disait qu'elle signait "la fin de la quiétude et de la tranquillité de la bourgeoisie".

La section de Morlaix du PCF dimanche 11 novembre à 16 heures à la Salle Gallouedec de Saint-Martin-des-Champs une représentation publique ouverte à tous de "Bonsoir m'amour", pièce  de théâtre chantée et musicale du Théâtre de la Corniche".

"Bonjour m'amour" est une bleuette créée en 1912 par Jean Sablon dont la mélodie a été reprise sur le front comme support aux paroles de "Craonne". Nous convions bien sur tous nos adhérents et les citoyens intéressés à y assister.

Nous appelons aussi à se rassembler ce dimanche à 11h45 devant le monument au mort de Primelin pour participer à l'initiative pacifiste organisée par la Libre pensée, l'ARAC, le mouvement de la Paix. Nous ne voulons pas le faire sans votre accord.

Dominique Gontier -  pour le PCF Finistère

11 novembre 2018: le PCF Finistère s'engage contre la guerre et le sacrifice des hommes sur l'autel du nationalisme et des ambitions
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 06:21
QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN (Jean-Emmanuel Ducoin)

QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN
Emmanuel Macron juge "légitime" de rendre hommage à Pétain, avec les sept autres maréchaux de la Grande guerre, samedi aux Invalides, soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été "pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat", même s'il a "conduit des choix funestes" pendant la Deuxième...
Un peu de mémoire ! Pétain n'est plus "maréchal" et le nommer encore ainsi relève d'une réécriture odieuse de l'Histoire, puisque ce traître à la France a été frappé d'indignité nationale et donc déchu de ses titres militaires lors de son procès en 1945. Plus personne n'a le droit de l'appeler "maréchal".
Macron ajoute à propos de Pétain: "La vie politique comme l’humaine nature sont parfois plus complexes que ce qu’on voudrait croire." Mais que veut-il dire? Parle-t-il de l'humaine nature de Pétain? C'est une honte, une insulte et encore une fois une offense à l'Histoire. Nous pensons à Guy Môquet, au Colonel Fabien, à Jean Moulin, à Pierre Brossolette et à tous les martyrs résistants. Nous pensons aux milliers de Juifs de France, massacrés, gazés, parce que Juifs. Nous pensons à l’abolition de la République, à la collaboration, au statut des Juifs, à la répression des résistants, à l’aide à la déportation, à la rafle du Vél d’Hiv, aux crimes de la milice...
Macron dira-t-il bientôt que Jean-Marie Le Pen a lui aussi été un "grand soldat" durant la guerre d'Algérie? Et si l'Allemagne rendait hommage à Hitler, puisque celui-ci était forcément un bon soldat durant la Première Guerre mondiale? On croît rêver...

Jean-Emmanuel Ducoin

QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN (Jean-Emmanuel Ducoin)
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