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10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 08:52

 

 

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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 09:10
Le 7 février 1962, l'Organisation armée secrète (OAS), organisation d'extrême-droite pro-Algérie française, fait exploser plusieurs bombes dans Paris visant des personnalités publiques (André Malraux, un sénateur communiste, des journalistes...).
Pas de morts mais des blessés graves dont une petite fille de 4 ans. L'émotion est vive. Le PCF, suivi par d'autres organisations de gauche, appelle à une manifestation à Paris le lendemain 8 février 1962 contre l'OAS et pour la fin de la guerre d'Algérie.
La manifestation est interdite par le préfet de police de Paris, un certain Maurice Papon. La police charge violemment les manifestants ; parmi ceux qui essaient de se réfugier dans la bouche de la station de métro. Neuf personnes trouvent la mort, étouffées ou à cause de fractures du crâne)

 

Les 9 victimes, dont le plus jeune avait 16 ans, étaient membres du PCF et de la CGT. Leurs obsèques le 13 février 1962 sont suivies par une foule immense : cordon ininterrompu de République au Père Lachaise.

 

Vidéo Antenne 2

Cérémonie pour les 9 victimes de Charonne (8 février 1962) 

Film Cinéarchives sur la guerre d'Algérie.

Ce film comporte onze séquences - toutes ne sont pas identifiés - notamment sur des manifestations de rue à Paris contre la Guerre d'Algérie et - des scènes de répressions contre algériens et français. Ces documents ont été tournés en France, en Algérie et en Tunisie entre 1958 et 1962.

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8 février 2021 1 08 /02 /février /2021 18:23
Ouest-France, 7 février 2021 - Bel article dans le Ouest-France de dimanche: un siècle de communisme dans les Cotes d'Armor. Et l'histoire continue de d'écrire dans un département ou les communistes ont encore une influence électorale et une implantation réelles.

Ouest-France, 7 février 2021 - Bel article dans le Ouest-France de dimanche: un siècle de communisme dans les Cotes d'Armor. Et l'histoire continue de d'écrire dans un département ou les communistes ont encore une influence électorale et une implantation réelles.

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6 février 2021 6 06 /02 /février /2021 06:00
Margot Caudan, militante communiste, résistante, reçoit la Légion d'honneur à 101 ans (Articles Ouest-France et Télégramme)
Marguerite Caudan, juste après-guerre à Paris, à l'âge de 25 ans (Photo Collection Margot Caudan)

Marguerite Caudan, juste après-guerre à Paris, à l'âge de 25 ans (Photo Collection Margot Caudan)

Margot Caudan parmi ses amies de l'Union des Jeunes Filles de France, qu'elle a contribué à créer, à Paris, dès 1937 (Photo Collection Margot Caudan)

Margot Caudan parmi ses amies de l'Union des Jeunes Filles de France, qu'elle a contribué à créer, à Paris, dès 1937 (Photo Collection Margot Caudan)

Margot Caudan, centenaire et résistante de toujours (Le Télégramme, Sophie Prévost, 12 février 2020)

A lire, ce très beau portrait de Margot Caudan, sous la plume de Sophie Prévost, une journaliste bien connu des Morlaisiens, en dernière page du Télégramme, avec un témoignage de Philippe Jumeau, secrétaire départemental du PCF Morbihan. Une centenaire qui témoigne sur une des pages des plus glorieuses du communisme, la résistance populaire a Paris avec ses camarades de l'ujff (union des jeunes filles de France) dont plusieurs d'origine juive. Communiste et militante, elle l'est restée jusqu'à aujourd'hui, modeste, vivante, soucieuse de transmettre des valeurs de solidarité et d'antifascisme aux jeunes générations. Un exemple! Merci au Télégramme et à Sophie Prévost de lui avoir rendu cet hommage.

 

Margot Caudan, centenaire et résistante de toujours

Elle aura 100 ans ce mercredi 12 février 2020. Communiste de la première heure, résistante de toujours, Marguerite Caudan, dite Margot, n’oublie jamais de témoigner. À Plouhinec (Morbihan), la jeunesse est son amie !

Le Télégramme, Sophie Prévost, 12 février 2020

Jean, baskets et beau sourire : c’est d’un pas léger que Margot Caudan ouvre la porte de sa longère pleine de livres, à Plouhinec (Morbihan). Ce 12 février 2020, elle a 100 ans et 85 ans d’adhésion au Parti communiste. Un record dont n’est pas peu fier le Lanestérien Philippe Jumeau. « Marguerite (tout le monde l’appelle Margot) a six mois de plus que l’ancien maire d’Hennebont Eugène Crépeau. Nous avons la chance inédite d’avoir deux centenaires dans nos rangs, l’année des 100 ans du PC ! ».

Margot a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois !

« Si Eugène a été le militant politique, Margot Caudan est notre militante du quotidien. Une femme d’une modestie incroyable, qui beurrait encore les sandwichs à la dernière fête de l’Huma à Port-Louis. Elle qui a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois ! », témoigne le secrétaire de la fédération PC du Morbihan.

Témoigner, inlassablement

Ses faits de résistance à l’Allemagne nazie et au gouvernement de Vichy, de 1939 à 1944, Margot Caudan en parle beaucoup depuis quelques mois. « On est de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner, alors j’y vais. Je suis un peu dure de la feuille, mais quand les jeunes viennent me trouver, je ne peux rien leur refuser ! ».

Devant des lycéens rennais le 21 novembre 2019, avec des collégiens alréens en décembre, ou encore en petit comité, chez elle, ce dimanche 9 février 2020, avec sept élèves du collège Jean-Lurçat de Lanester venus l’interroger dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation : la Plouhinécoise est sur tous les fronts.

Missions dangereuses et clandestinité

Ce week-end encore, elle a raconté sa jeunesse dans le XIe arrondissement de Paris, aux côtés de réfugiés juifs d’Europe centrale, son « engagement naturel » aux Jeunesses communistes, la création de l’Union des Jeunes Filles de France (UJFF), sa rencontre avec son mari, Louis.

Huit jours après leur mariage, en avril 1940, Marguerite Caudan est arrêtée pour son appartenance à l’UJFF, avant d’être libérée, dans la pagaille de l’exode, un mois plus tard. « Je ne suis pas entrée en résistance, car j’y étais déjà ! », plaisante aujourd’hui la presque centenaire. Chargée avec Louis d’une imprimerie clandestine, elle connaîtra les missions dangereuses (transport de faux papiers ou de matériaux pour explosifs) et encore la prison de juin 1943 à août 1944. Une trentaine de ses codétenues finiront en Déportation. D’autres seront fusillées. Un voile passe sur le regard pétillant de la vieille dame : « On n’attache pas d’importance aux petites choses, après ça ».

Engagez-vous !

« Margot est notre meilleure ambassadrice et une bonne amie. Elle aime les gens. Avec elle, toutes les portes s’ouvrent ! », assure à son tour la présidente de l’Association nationale des anciens combattants du pays d’Auray, Maryline Le Sauce. Car Bretonne, Marguerite Caudan l’est devenue il y a dix ans seulement. Si elle a quitté la région parisienne à 90 ans, c’est pour rebondir après le décès, en 2004, de son cher époux Louis. « Il était natif d’Hennebont, on a toujours aimé le coin. Je suis aussi revenue par admiration pour cette communauté de la danse bretonne, glisse-t-elle. La varappe, le ski, le tai-chi, j’ai dû arrêter. Mais la danse bretonne, ça ne me fatigue pas ! ».

Après la guerre, Margot Caudan a fait carrière comme responsable du comité d’entreprise de Renault à Boulogne-Billancourt. Elle s’y est occupée des enfants des autres. « Moi, je n’ai pas réussi à en avoir… », élude-t-elle dans un soupir. Sa vie de militante l’a amenée « à combattre l’Indochine, le Vietnam, l’Algérie ». Dans le communisme, « tout ne m’a pas toujours plu », avoue-t-elle. « Mais pour l’instant, je n’ai pas trouvé mieux ! ». A l’heure de ses 100 ans, Margot Caudan s’entretient des gilets jaunes, de la réforme des retraites comme de la montée des extrémismes. Elle cite Bertolt Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Et aux jeunes, elle dit et redit, comme Stéphane Hessel avant elle : " Engagez-vous ! "

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31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 10:20
Michel Le Bris a chaussé ses semelles de vent (Ouest-France, 30 janvier 2021)

Ouest-France

Fondateur du Festival Étonnants Voyageurs, Michel Le Bris a chaussé ses semelles de vent

L’écrivain breton, journaliste, romancier, essayiste et fondateur du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, est décédé hier, à l’aube de ses 77 ans.

 Nous naissons, nous grandissons dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. […] Quand sera venu le temps de mon dernier livre, je m’éclipserai de ce monde pour les rejoindre. Et tout sera bien ​, écrit Michel Le Bris, dans Pour l’amour des livres.

Publié en 2019, il restera le dernier ouvrage de l’œuvre monumentale (plus d’une cinquantaine d’essais, romans et biographies) de l’écrivain breton, décédé hier à l’aube de son 77e anniversaire.

Composé après l’apparition de la maladie qui vient de l’emporter, Pour l’amour des livres disait son enfance  pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère ​. Comment le gamin de Plougasnou qu’il était a pu, grâce à  la puissance de libération des livres et au soutien d’enseignants avisés, accéder à des études supérieures. Avant un incroyable parcours.

Le soutien de Sartre

Diplômé d’HEC en 1967, Michel Le Bris a fait son entrée dans l’univers des lettres par le journalisme. D’abord comme rédacteur en chef de la revue Jazz Hot, puis comme directeur de La Cause du peuple, le journal de la Gauche prolétarienne, en 1970.

Le pouvoir cherche à faire tomber le mouvement d’extrême gauche en multipliant les procès contre ses dirigeants, Michel Le Bris compris. Condamné à 8 mois de prison – purgés à la Santé en 1971 – il a le soutien de Jean-Paul Sartre. Le philosophe l’associera au lancement de Libération, en 1973, et à la création de la collection La France Sauvage​, chez Gallimard.

Il navigue entre journalisme et édition : conseiller littéraire chez Grasset, critique au Magazine littéraire, chroniqueur au Nouvel Observateur, il a également été directeur des programmes de FR3 Ouest au début des années 1980.

Michel Le Bris se laisse  guider par une conviction têtue que lui inspire l’époque : la littérature française, autocentrée, s’est étiolée en tournant le dos à la fiction, au roman, au romantisme. À la recherche  de nouvelles manières de penser le monde ​, il veut lui  ouvrir des espaces où respirer plus large ​.

L’Homme aux semelles de vent, essai publié en 1977, est le premier jalon de ce long  combat ​, mené sur plusieurs fronts. Par ses propres écrits. En publiant des dizaines d’écrivains-voyageurs dans les multiples collections qu’il a créées ou dirigées (chez Phébus, Payot, Hoëbeke, Flammarion, La Table Ronde…). Au travers du festival Étonnants Voyageurs, qui va les fédérer et les faire connaître.

Tout s’accélère en 1990, l’année de la création, avec Olivier Cohen et Alain Dugrand, de la revue Gulliver.  Faite exclusivement de textes d’écrivains se reconnaissant dans notre projet ​.

Et du festival Étonnants Voyageurs,  qui allait grandir à toute vitesse, porté par le public et les écrivains ​. Les premières éditions convoquent une kyrielle de grandes plumes de la littérature de voyage, méconnues – voire inconnues – avant leur passage à Saint-Malo. Patrick Leigh Fermor. Peter Matthiessen. Nicolas Bouvier. Ella Maillart. Anita Conti. Álvaro Mutis. Gilles Lapouge. Jacques Lacarrière. Jacques Meunier…

Étonnants Voyageurs les met dans la lumière – comme il continue à le faire depuis 30 ans, pour des générations d’écrivains du monde entier – tout en s’imposant rapidement comme un lieu de création à part entière, grâce aux prises de position de ses participants. Dès 1992, le manifeste Pour une littérature voyageuse affirme que  la littérature se trouve toujours en danger de s’affadir […] si le monde ne vient pas continûment l’interpeller, la réveiller, l’électriser ​. Ce que permet Étonnants Voyageurs chaque année.

À la rencontre du monde

Depuis le début des années 2000, le festival va même à la rencontre du monde, par l’organisation de répliques dans différentes villes : Missoula (Montana), Dublin, Sarajevo, Bamako, Port-au-Prince, Haïfa, Rabat… En 2017, le mouvement avait inspiré un autre manifeste majeur, Pour une littérature-monde, signé par 45 écrivains de langue française, dont le Prix Nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio.

C’est ce formidable legs que nous laisse Michel Le Bris. Commandeur des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, il avait reçu le Grand Prix de Littérature Henri Gal en 2019, pour l’ensemble de son œuvre.

Une œuvre appelée à se poursuivre.  Fidèle à sa volonté et fort de son éternel enthousiasme, le festival Étonnants Voyageurs vivra, car, comme Michel l’insufflait à chacun, nous sommes plus grands que nous ! annonçaient Éliane et Mélani Le Bris, son épouse et sa fille, hier.

La 30e édition du festival doit se tenir en mai. Michel Le Bris y sera, au cœur du bruissement des livres qui nous disent le monde. Et tout sera bien.

https://www.ouest-france.fr/culture/festivals/etonnants-voyageurs/michel-le-bris-a-chausse-ses-semelles-de-vent-7137227

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30 janvier 2021 6 30 /01 /janvier /2021 18:17
Le livre de Mémoire de Jean Le Jeune: "Itinéraire d'un ouvrier breton par l'ancien responsable des F.T.P des Côtes d'Armor", un livre passionnant publié par l'imprimerie Jacq en 2002 avec une préface de Félix Leyzour - livre encore disponible à la fédération PCF des Côtes d'Armor

Le livre de Mémoire de Jean Le Jeune: "Itinéraire d'un ouvrier breton par l'ancien responsable des F.T.P des Côtes d'Armor", un livre passionnant publié par l'imprimerie Jacq en 2002 avec une préface de Félix Leyzour - livre encore disponible à la fédération PCF des Côtes d'Armor

Hommage à notre camarade communiste des Côtes d'Armor, Jean Le Jeune, ancien responsable départemental FTP dans les Côtes-du-Nord

Nous venons d'apprendre le décès du militant communiste des Côtes d'Armor, ancien grand résistant, Jean Le Jeune, né il y a 100 ans, en 1921, la première année d'existence du Parti communiste. 

Nous adressons toute notre sympathie à sa famille, ses enfants et petits-enfants, et nos camarades des Côtes d'Armor.

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère

L' ANACR-29 s'associe à l'hommage qui sera rendu au Commandant Emile.

A sa famille, à la grand famille des Résistants et Amis de la Résistance des Côtes d'Armor, nous adressons nos fraternelles condoléances.

Anne
 

Chers amis

 Jean le Jeune commandant les 12000 FTPF des Côtes du Nord  dans la Résistance (Commandant Emile), est décédé ce jour au début de l'après midi. Jean était chevalier de la Légion d'Honneur et fut toute sa vie un militant de la Paix, défenseur du droit des peuples à disposer d'eux même, luttant contre les injustices sociales et autres, fidèles à ses idéaux de la Résistance. Il était président honoraire de l'ANACR notre association.

Nous n'avons encore aucun détail sur le déroulement de ses obsèques

Pierre Martin
Sur notre site "Pôle Jean MOULIN - MRN"

Éléments biographiques que nous avions publiés dans le Chiffon Rouge il y a quelques mois et glané dans les mémoires de Jean Le Jeune en présentant la vie et les luttes d'une grande résistante communiste bretonne, Hélène Le Chevalier, mariée à Jean Le Jeune à la libération:

Portrait de résistante communiste - 6. Hélène Le Chevalier, résistante costarmoricaine et militante du secours populaire clandestin (100 ans d'engagements communistes)

Jean Le Jeune, né à Plévin en 1921, dans une commune du Sud-Ouest des Côtes d'Armor, au pied du Mont Noir, issu d'un milieu relativement modeste (sa mère tient un petit commerce, épicerie, mercerie, et confectionne et repasse des coiffes bretonnes, son père est journalier agricole, son grand-père boucher de campagne), s'est engagé dans la Résistance en 1942 après avoir fait l'aéronavale comme ouvrier qualifié dans le sud de la France:

"L'année 1942 aura été l'année où je pris une grande décision, écrit-il dans Itinéraire d'un ouvrier breton par l'ancien responsable des F.T.P des Côtes-du-Nord (2002, Saint-Brieuc). En octobre ou en novembre, je ne me souviens plus très bien, on avait écouté ensemble chez Jean Le Cloarec, mon voisin, la adio de Moscou qu'on parvenait à capter assez facilement sur les ondes. Le premier anniversaire de la fusillade de Châteaubriant était évoqué. J'avais été particulièrement touché par le courage et l'attitude du jeune Guy Môquet. Il avait écrit su les murs de sa baraque: "Vous qui restez, soyez dignes de nous les 27 qui allons mourir". Ce message était à mon avis adressé à tous les jeunes, en tout cas, il m'est allé droit au cœur. Dès lors, une seule chose comptait pour moi: rejoindre le Parti communiste et la Résistance". Au début du printemps 1943, Jean Le Jeune et son camarade Cloarec reçoivent la visite de Louis Picard, le responsable régional du Parti, dit Yves dans la résistance, dans l'atelier du camarade menuisier. Ils sont chargés de se mettre en contact avec les F.T.P de Maël-Carhaix, et de distribuer tracts et numéros de l'Humanité clandestine. Jean Le Jeune va alors participer à la création d'un détachement F.T.P dans sa commune, baptisé Guy Môquet et composé de trois groupes de huit. "Le travail de recrutement était relativement facile, bien que nous exigiions d'abord l'adhésion au Parti, ce qui nous obligeait à agir avec prudence. On laissait de côté les personnes de Droite et de l’Église, en tout cas dans l'immédiat, ce qui était un tort car tous les jeunes du pays avaient leur place dans les rangs des Francs-Tireurs, comme ils l'ont montré par la suite. En attendant, le fils du sacristain ayant eu vent de notre organisation, vint me voir en me suppliant de l'introduire dans le groupe. Il accepta d'emblée d'adhérer au Parti et à notre code d'honneur. On lui donna un nom et un matricule. Il prouva par la suite qu'on avait eu raison de lui faire confiance. En effet, un jour on lui demanda d'aider à transporter le corps d'un adjudant allemand à plusieurs kilomètres de l'endroit où l'Allemand avait été tué.

Très vite, nous avons créé d'autres groupes dans les communes environnantes, à Paule, Le Moustoir, Tréogan: cela coïncidait avec notre travail de propagande contre le travail obligatoire en Allemagne... Ainsi, pas un seul jeune du pays ni des communes environnantes n'est allé en Allemagne, par contre ils rejoignaient les rangs des Francs-Tireurs".  Après la vague d'arrestations par la SPAC en août 43 chez les F.T.P et dans la résistance communiste, l'état-major de la résistance communiste et Jean Le Jeune va prendre du galon, devenant permanent du Parti, sous les ordres du commissaire aux Effectifs des FTP dans les Côtes-du-Nord, Marcel Perrot, dit Andrieux, chargé à 22 ans du commandement du secteur sud-ouest des Côtes d'Armor: Maël-Carhaix, Rostronen, Gouarec, Saint-Nicolas-du-Pélem, Corlay, Bourbriac, Callac.  

 Le mariage d'Hélène Le Chevalier avec Jean Le Jeune a lieu en août 45. Jean Le Jeune raconte: "Hélène et moi vivions ensemble depuis plusieurs mois depuis ce retour du front du 11 novembre 1944, avec des hauts et des bas, bien entendu, comme chez tous les jeunes.  Mais pour pouvoir créer un foyer, il fallait quitter l'hôtel, trouver un appartement et se procurer un trousseau (draps, vaisselle...). Or, tout se vendait avec des bons d'achat et sans mariage, on ne pouvait obtenir de bons. Aussi décida t-on naturellement de se marier. Moi j'étais pleinement d'accord mais Hélène par contre était réticente. En effet, elle tenait beaucoup à son indépendance. Je la rassurais sur le fait que la mariage ne devait pas être une entrave à la liberté individuelle".  Mariée en , Hélène Le Chevalier prit le nom de son époux, Jean Le Jeune, et devint Hélène Le Jeune.

En automne 1940, Hélène se voit confier la responsabilité de mettre sur pied, bien que frappé d'interdiction depuis 1939, un comité du Secours populaire. Des groupes se sont ainsi constitués à Callac, Rostronen, Guingamp, avec pour mission de collecter de l'argent afin d'envoyer des colis aux prisonniers de guerre et de venir en aide aux familles de résistants et militants communistes emprisonnés. Le travail de solidarité est complété par un travail de propagande, distribution de tracts appelant à la lutte contre les restrictions et la vie chère.

Devant la recrudescence de l'activité des femmes, la police surveille particulièrement Hélène Le Chevalier considérée comme étant une meneuse. En mars 1943, elle est arrêtée par des agents de la section de protection anti-communiste (SPAC), ce qui provoque une manifestation spontanée d'une centaine de femmes cherchant à empêcher le véhicule des sbires d'emmener Hélène en prison. Rosa Hénaff est arrêtée à son tour en août. La répression fut particulièrement brutale en ce mois d'août 1943. Plus de cinquante femmes du département sont arrêtées, victimes de la félonie d'un responsable communiste passé au service du SPAC. Parmi ces femmes figurait Simone Bastien, responsable de la JC et des FTP pour le département des Côtes-du-Nord. Elle fut arrêtée par la SPAC à Guingamp le 7 août 1943.

Inculpée de "menées politiques et terroristes", Hélène est incarcérée à la prison de Guingamp pendant cinq mois avant d'être transférée au camp de La Lande en Indre-et-Loire. 

Hélène Le Chevalier est finalement libérée le 20 décembre 1943 grâce à l'intervention du grand écrivain breton Louis Guilloux auprès du commissaire de Saint-Brieuc. Après une semaine passée chez ses parents à Kergrist-Moëlu, elle reçoit la visite de Jean Le Jeune, responsable des F.T.P.F, son futur mari. Elle passe dans la clandestinité, se cachant près de Plestin-les-Grèves. Au bout de quelques semaines, elle fut affectée à l’état-major du PC clandestin dans une petite ferme à Saint-Nicolas-du-Pélem. Elle fut la secrétaire de Poirot, Maurin, et de Louis Picart, Yves, futur membre du comité central du PCF à la Libération, jusqu’à la libération du département au début août 1944. Elle est affectée tout d'abord au secrétariat de la direction départementale des F.T.P puis à la direction régionale et interrégionale du PCF en juin 1944.

Hélène Le Chevalier va vivre avec Jean Le Jeune à partir de novembre 1944. 

Le 2 août, elle rédige l'appel du PCF régional à l'insurrection. Le 5 août, Saint-Brieuc est libéré par la Résistance. Le 6 août, les troupes américaines qui foncent vers Brest traversent la ville pavoisée aux couleurs de tous les pays de l'alliance anti-hitlérienne.

A la Libération, le PCF compte 12 000 adhérents dans les Côtes-du-Nord, selon Jean Le Jeune, le mari d'Hélène Le Chevalier: beaucoup de jeunes des F.T.P, du Front National de Libération (30 000 adhérents dans le département), de l'Union des Femmes Françaises.    

Hélène Le Chevalier, en tant que secrétaire de l'Union des Femmes Françaises dans les Côtes d'Armor,  et son mari Jean Le Jeune, chef des F.T.P, avec Jean Le Paranthoën, secrétaire fédéral du PCF dans les Côtes-du-Nord, visitent un des hôpitaux de région parisienne où sont entassés les déportés survivants au retour d'Allemagne, devenus de vrais squelettes. Ils retrouvent là plusieurs camarades et proches amis résistants des Côtes-du-Nord, dont certains mourront quelques semaines après comme Victor Provost, le beau-père de Jean Le Paranthoën. 

Quelques mois plus tard, au début de 1945, se tient le premier congrès de l'Union des femmes françaises, riche de 6 500 adhérentes issues des rangs de la Résistance. Hélène Le Chevalier est élue secrétaire départementale avec Hélène Bello, membre du Comité départemental de Libération. 

Entrée au comité départemental du PCF en 1945, Hélène Le Chevalier est candidate en 1945 aux élections législatives, puis de nouveau en 1946, sans être élue.

Jean Le Jeune raconte que pour les élections législatives du 2 juin 1946, Hélène Le Jeune qui fait partie des 2 femmes présentées par le Parti communiste des Côtes-du-Nord avec Georgette Manesse fait toute sa campagne en étant enceinte de son futur fils, Pierre. Le 29 mai 46 elle apporte la contradiction à René Pleven, candidat UDSR. Son fils Pierre naît le surlendemain, la veille des élections.

C’est en tant que " ménagère ", sans profession, qu’elle se présenta à tous les scrutins. Lors des élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante, elle figurait en quatrième position sur la liste communiste conduite dans les Côtes-du-Nord par les députés sortants Marcel Hamon et Guillaume Daniel. La liste recueillit 78 976 voix sur 280 275 suffrages exprimés (28,17 %), et le PCF emporta deux des sept sièges à pourvoir ; le MRP obtenant trois sièges dont celui de Marie-Madeleine Dienesch, et la SFIO deux sièges. Placée en troisième position, Hélène Le Jeune se présenta aux élections législatives du 10 novembre 1946 en troisième position. La liste communiste continua sa progression avec 86 717 voix sur 275 377 suffrages exprimés (31,45 %), mais ne parvint pas à enlever un troisième siège. Suite à la démission, en janvier 1947, d’Auguste Le Coent élu au Conseil de la République, Hélène Le Jeune fit son entrée à l’Assemblée nationale, le 31 janvier 1947, à l'âge de 29 ans.

Une situation difficile pour elle puisque son fils est tout jeune, quelques mois à peine, et qu'elle ne souhaite pas le laisser à la maison. Hélène vient d'avoir la deuxième partie de son bac (elle a passé la première partie en prison en 1943) alors qu'elle était enceinte de Pierre et souhaite plutôt devenir institutrice que députée. Il faut toute la pression du Parti pour l'amener à accepter la fonction, et elle reprochera amèrement à Jean Le Jeune, son mari, secrétaire départemental du PCF des Côtes-du-Nord, à l'époque, de n'être pas intervenu "en sa faveur". Le couple habite à l'époque dans une seule pièce de trois mètres sur quatre environ, au rez-de-chaussée, rue Maréchal Foch. 

"Tout cela n'aida pas à la bonne marche de notre ménage,  raconte Jean Le Jeune, qui malheureusement se disloquait peu à peu. Durant cinq années de son mandat, on ne se voyait que très rarement. Elle arrivait à la maison généralement le samedi matin après avoir voyagé toute la nuit au moment même où je m'apprêtais à me rendre à la fédération pour préparer les réunions du soir. Le samedi après-midi, j'allais au bureau fédéral. Le dimanche, j'avais également à animer des réunions un peu partout dans le département même à la sortie des messes car il y avait là toujours du monde. Hélène avait ses compte-rendus de mandat à faire ce qui n'était pas non plus évident". Jean Le Jeune sera élu au Comité Central à Strasbourg en juin 1947. Hélène, de nouveau enceinte, menace de divorcer. 

"Nommée membre de la Commission des affaires économiques, Hélène Le Jeune siégea en outre au sein de la Commission du ravitaillement, dont elle fut élue vice-présidente, et au sein de la Commission de la défense nationale. La plupart des textes qu’elle déposa concernent la question du ravitaillement ; elle se pencha en outre sur l’adaptation de la législation sur la famille, en poussant notamment à la création de nouvelles crèches. Hélène Le Jeune intervint en outre à plusieurs reprises à la tribune de l’Assemblée. La vigueur des propos qu’elle tint le 4 décembre 1950, au cours de la discussion du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration, suscita de vifs remous dans l’hémicycle : « je veux me faire l’écho de l’indignation qui s’empare de la population de notre région, la région bretonne, depuis que le projet d’amnistie est en discussion devant l’Assemblée nationale. » Au cours de la législature, Hélène Le Jeune vota la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946), mais la refusa à Paul Ramadier (4 mai 1947). Elle vota, entre autres, contre la loi électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951)" - Article du Maitron sur Hélène Le Chevalier, Alain Prigent.

Alain Prigent poursuit: "Placée en troisième position sur la liste communiste aux élections législatives du 17 juin 1951, Hélène Le Jeune ne fut pas réélue, pas plus qu’aucun candidat communiste. La liste, toujours conduite par Marcel Hamon, recueillit 69 340 voix sur 260 610 suffrages exprimés (26,6 %), mais les listes apparentées, conduites pour la SFIO par Antoine Mazier, pour les radicaux par René Pleven et pour le MRP par Henri Bouret, obtenant plus de la majorité des suffrages, elles emportèrent la totalité des sept sièges à pourvoir. Pendant son mandat de députée, elle prit une part très active au sein du mouvement des Combattants de la paix. Le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort, dix autres responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord, furent emprisonnés pendant sept mois à Fresnes, et à la prison des femmes de La Roquette pour les trois femmes Madeleine Bardelli, Armande Daniel et Yvette Mallet. Deux autres militants entrèrent dans la clandestinité, Roger Ruelleux, secrétaire de l’UD-CGT et son époux Jean Le Jeune, membre du comité central. À partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 » de Saint-Brieuc, les prévenus furent acquittés à l’issu d’un procès ayant eu une résonance nationale.

En 1951, Hélène reprend ses études. Son statut d'ancienne résistante et d'ancienne députée communiste ne vont pas faciliter son recrutement à l'éducation nationale dans un contexte de guerre froide. Ce n'est qu'en 1954 qu'elle obtient un poste en dehors de la Bretagne. Affectée tout d'abord dans le département de la Manche, à Octeville près de Cherbourg: "Hélène n'était que stagiaire et son salaire n'était pas suffisant pour nourrir toute la famille. Elle préparait son CAP le soir après ses cours et le jeudi, chaque semaine, elle allait suivre des stages à Cherbourg. Elle a préparé son CAP et l'a brillamment obtenu... Hélène a enseigné un an à Octeville où on s'est fait de très nombreux amis parmi les camarades. C'étaient pratiquement tous des ouvriers, simples, modestes, très sympathiques: on s'invitait les uns chez les autres tour à tour. De l'autre côté de la place où nous habitions se trouvait un médecin qui lui aussi était membre du parti. J'allais lui apporter l'Huma-Dimanche toutes les semaines, c'était quelqu'un de formidable. Quand les copains allaient le consulter, il ne les faisait pas payer. Il était le premier médecin à pratiquer l'accouchement sans douleur dans la région..." (Jean Le Jeune) 

Elle sera mutée à sept reprises. Au printemps 1955 elle obtint un poste à Boissy-Monvoisin, près de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Elle enseigna ensuite à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne). En 1962, elle obtint un poste de directrice à l’école Vigneux-sur-Seine (Essonne) où elle deviendra directrice de son groupe scolaire.

Le couple Le Jeune se sépara en 1966 et divorça en 1980.

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28 janvier 2021 4 28 /01 /janvier /2021 19:39
Ambroise Croizat, enfant du mouvement ouvrier (Jeudi 28 Janvier 2021 - L'Humanité)
Ambroise Croizat, enfant du mouvement ouvrier
Jeudi 28 Janvier 2021 - L'Humanité

Portrait. Il y a cent vingt ans naissait Ambroise Croizat. Celui qui deviendra ministre doit nourrir la famille dès l’âge de treize ans. Il rejoint alors le combat politique et social, avec le PCF et la CGT.

 

« La France a eu beaucoup de ministres du Travail, mais un seul ministre des travailleurs ! » C’est à quelques pas de ces mots prononcés par Marcel Paul en 1971, lors de l’inauguration de la stèle érigée en hommage au bâtisseur de la Sécurité sociale, qu’Ambroise Croizat naît en Savoie un 28 janvier 1901. Comme peut naître alors un fils d’usine.

Sept jours sur sept, en attendant la « retraite des morts »

En cette aurore de misère du XXe siècle, il verra de sa fenêtre d’enfant s’agiter les ombres ouvrières qui brassent, dans la poussière, les fournaises des coulées. Celle du père, Antoine, manœuvre de peine, qui y marne au ringard douze heures par jour pour 8 sous de l’heure, à peine le prix du pain. La protection sociale comme les congés ne sont encore qu’une lointaine utopie. On y pointe à reculons sept jours sur sept, en attendant la « retraite des morts ». « Brûlés devant, glacés derrière, on meurt là à 40 ans ! » écrit un témoin de l’époque. Les accidents et les colères s’enchaînent. Le 21 mars 1906, Ambroise verra son père sortir de l’usine, drapeau rouge en main, escorté de 10 compagnons. Ils viennent d’être licenciés pour avoir osé créer le premier syndicat CGT de la vallée. Aussitôt une grève de solidarité émaillée d’émeutes s’étend dans toutes les usines alentour.

Paniqué, le patron cède au bout de neuf jours et accepte toutes les revendications : le syndicat, une caisse de secours, deux jours de congés payés, une hausse de salaire, mais… Antoine Croizat est muté. L’errance de la famille commence, Ugine, Grenoble, Lyon. Nuits des cités, révoltes de la dignité. 1914. Antoine est appelé aux boucheries des tranchées. Ambroise doit nourrir la famille. À 13 ans, il est embauché comme aide ajusteur. Trois jours après, dans une manifestation contre l’Union sacrée, il adhère à la CGT. « Bats-toi, ne te laisse pas humilier ! » Au gré des luttes, forcément les mots du père reviennent. À 17 ans, il anime déjà les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. « L’homme était un véritable orateur et surtout un rassembleur, constamment chassé par les patrons des entreprises où il travaillait », écrit Marcel Rivoire, un compagnon de luttes. 1920, il adhère au PCF et à la CGTU et mène aux côtés de François Billoux, Maurice Thorez et Gabriel Péri les batailles anticolonialistes contre la guerre du Rif et de la Syrie.

Le chemin du « militant ambulant »

Il n’a que 27 ans lorsqu’il est nommé secrétaire général de la fédération CGTU des métaux. Commence alors le chemin de celui que l’on appellera « le militant ambulant ». « De 1928 à 1935, mon père fut constamment sur les routes, animant ici une grève, une occupation d’usine ailleurs… », se souvient Liliane, sa fille. C’est sur ce chemin qu’il trace en compagnie de Marcel Paul et Prosper Môquet la bataille de l’unité populaire contre le fascisme, qui portera le Front populaire au pouvoir. Et il n’aura de cesse de le féconder sur le terrain comme à l’Assemblée nationale. Élu député de Paris en 1936, il sera aux accords Matignon pour forger les grands conquis sociaux du siècle : 40 heures, congés payés, loi sur les conventions collectives qui portera son nom. 1939, sa route s’ennuage. Suite au pacte de non-agression germano-soviétique, il est arrêté par ceux qui vont bientôt serrer la main d’Hitler, engeôlé à la prison de la Santé, costume de bagnard et boulets aux pieds. Suivent le calvaire de 17 prisons en France et la déportation vers le bagne d’Alger où il vivra, comme le raconte Florimond Bonte dans le Chemin de l’honneur, « le travail forcé, les humiliations et les simulacres d’exécution ».

Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à l’Assemblée consultative qui entoure le général de Gaulle au sein du premier gouvernement provisoire. De ces bancs, il donnera son premier discours à Radio Alger : « Notre peuple n’aura pas souffert pour rien, nous lui donnerons la dignité et la sécurité sociale ! » C’est à cette tâche harassante qu’il va s’employer dès le 25 novembre 1945, lorsqu’il est nommé ministre du Travail. Appuyé par un peuple mobilisé et le rapport de forces de la Libération (29 % des voix au PCF, 5 millions d’adhérents à la CGT, un patronat souillé par sa collaboration), il laissera au peuple ses plus belles conquêtes : retraites, Sécurité sociale, médecine du travail, comités d’entreprise, prime prénatale, doublement des allocations familiales et du congé maternité, amélioration considérable du Code du travail… Les rêves et les promesses du père pour une identité sociale enviée dans le monde entier. On comprend alors pourquoi ils furent 1 million à l’accompagner au Père-Lachaise.

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26 janvier 2021 2 26 /01 /janvier /2021 08:07
Ce 26 janvier 2021, Angela Davis fête ses 77 ans
Ce 26 janvier 2021, Angela Davis fête ses 77 ans
Ce matin, on souhaite un bon anniversaire a notre Camarade Angela Davis qui est née le 26 janvier 1944 (77 ans).
"Cette militante communiste, deux fois candidate à la vice présidence des USA pour le Parti Communiste Américain, féministe et anti-raciste, fut aussi membre du fameux Black Panther Party for self defense, aux côtés des Huey Newton, Boby Seale et Mumia Abu Djamal !
Pour mieux connaitre son histoire, voir l’excellent film documentaire "free Angela" qui raconte comment cette professeur de philosophie à l'université de Californie, militante en vue à l'époque, se retrouva menacée de la peine capitale pour un crime qu'elle n'avait pas commis.
Et surtout comment la mobilisation nationale et internationale a réussi à faire reculer les autorités américaines.
 
26 janvier 1944 :
Naissance d’Angela Davis, militante antiraciste, communiste, féministe et révolutionnaire américaine !
Son engagement débute contre la guerre du Viet Nam. En militant, elle découvre le marxisme qui constituera la base de sa réflexion politique et idéologique. Elle s'engagera dans des mouvements de libération des Noirs et notamment elle militera au Black Panther Party dont elle deviendra une des leadeuses.
Étant très active politiquement et membre du Parti Communiste Américain, le FBI la surveillera de très près.
En 1970, une prise d’otages visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l’âge de dix-huit ans pour un vol de 70 $, tourne mal. Quatre personnes sont abattues et trois autres sont grièvement blessées. Davis étant membre du comité de soutien de George Jackson, le FBI l'accuse d'avoir procuré des armes au groupe qui a essayé de libérer Jackson. Le FBI émet donc un mandat d'arrêt contre Angela Davis. Durant 2 mois, alors qu'elle est la femme la plus recherchée des États-Unis, Angela Davis réussit à échapper à la police. Cependant, le 13 octobre 1970, elle est arrêtée. Accusée de séquestration et de meurtres, elle est condamnée à la peine de mort...
Toutefois, une grande mobilisation internationale se met en place pour la faire libérer. À Paris, à l'appel de la Jeunesse Communiste, plus de 100 000 personnes manifestent avec en tête de cortège de grands écrivains comme Louis Aragon et Jean-Paul Sartre.
Grâce à la pression internationale, elle est acquittée le 4 juin 1972 de toutes les charges qui pèsent contre elle par un jury composé uniquement de blancs, au cours d’un procès hyper médiatisé qui met à jour une machination du FBI.
Elle continue dès lors ses multiples combats contre les inégalités, contre l'impérialisme, pour un monde de paix. Elle devient aussi par ses écrits, une référence féministe pour nombre de militant·e·s.
MJCF
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24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 07:25
La Barbara de Brest et de Prévert s'appelait Annie Noël et était la compagne du dirigeant communiste finistérien et résistant Pierre Hervé- par René Pichavant, auteur des Clandestins de l'Iroise, Ouest-France, 17 décembre 1997

Un article que nous a transmis notre amie et camarade Lucienne Nayet.  

"Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t’ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N’oublie pas

Un homme sous un porche s’abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t’es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m’en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j’aime

Même si je ne les ai vus qu’une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s’aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N’oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l’arsenal

Sur le bateau d’Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu’es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d’acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé

C’est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n’est même plus l’orage

De fer d’acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l’eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien".

Lire aussi:

COMMUNIST'ART - Jacques Prévert, par Hector Calchas

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 54/ Pierre Hervé (1913-1993)

Source Notice du Maitron: Claude Pennetier

Et Musée de la résistance en ligne

Pierre Hervé (1913-1993):

Né le 25 août 1913 à Lanmeur, ferme de Kergolvas (Finistère), mort le 8 mars 1993 à Châtel-Censoir (Yonne) ; professeur ; secrétaire national de l’Union des étudiants communistes (UEC) en 1938 ; résistant, secrétaire général du Mouvement de libération national (MLN) et membre du Conseil national de la Résistance (CNR) ; rédacteur en chef adjoint de l’Humanité (1945-1949) ; rédacteur en chef d’Action (1949-1952), exclu du PCF en 1956, communiste oppositionnel puis gaulliste de gauche ; délégué à l’Assemblée consultative provisoire (1944-1945), député communiste du Finistère (1945-1948).

Pierre Hervé naquit à la ferme de Kergolvas à Lanmeur (Finistère).

Les deux branches de sa famille étaient composées de fermiers et de petits propriétaires. Son père, mutilé de guerre, obtint en 1920 sa nomination aux fonctions de percepteur qu’il exerça dans les Côtes-du-Nord et le Finistère. À la fin de ses études secondaires au collège de Lannion, Pierre Hervé, pupille de la Nation, lisait les publications libertaires comme L’En dehors d’E. Armand, les cahiers Les Humbles et les brochures d’extrême-gauche publiées par la Librairie du Travail. Ce fut seul, par ses lectures, qu’il découvrit le marxisme au travers du Manifeste du Parti communiste de Marx et Engels et de l’ouvrage de Lénine La Maladie infantile du Communisme.

Cette découverte marque sa vie : elle détermine son goût pour la philosophie, en même temps que son engagement communiste. Pierre Hervé s'inscrit pour la première fois aux Jeunesses Communistes en 1932, alors qu'il est encore élève en khâgne au lycée de Rennes. En khâgne au lycée de Rennes, en 1932, il donne ainsi son adhésion aux Jeunesses communistes puis continua à militer l’année suivante au lycée Lakanal de Sceaux (Seine). Il avait pour condisciple Jean Toussaint Desanti — dont il reçut l’adhésion aux Jeunesses communistes — et Pierre Courtade — alors socialiste.

A Rennes, il est le condisciple de Paul Ricoeur et de Pierre-Jakez Helias.

Lors de ses études de philosophie, il côtoie Jean-Pierre Vernant, qui deviendra un autre grand intellectuel communiste.

En 1934, Aragon, qui travaillait comme rédacteur à l’Humanité, lui demanda de collaborer à Commune, l’organe de l’AEAR (Association des écrivains et artistes révolutionnaires).

Son inscription à la Sorbonne au début de l’année scolaire 1934-1935 coïncida avec son entrée à la direction de l’Union fédérale des étudiants (UFE), organisation très proche du Parti communiste. Les Jeunesses communistes le désignèrent à leur Comité central en 1936. Il collaborait alors avec Henri Chrétien, Francis Cohen, Victor Leduc, Gilles Martinet et Jean-Pierre Vernant. En mars 1937 parut le premier numéro du journal mensuel des Étudiants communistes Relève puis, à la rentrée 1937-1938, fut créé le secrétariat national des Étudiants communistes de France, dirigé par Pierre Hervé. Il siégeait au conseil général de l’Alliance internationale des Étudiants pour le Socialisme, fondée le 18 juillet 1937, pour regrouper les étudiants communistes et socialistes de plusieurs pays. Pierre Hervé partit au service militaire pendant l’été 1938, et, conformément aux directives du moment, cessa toute activité. Notons cependant que son nom figure au nombre des membres du bureau national de l’UEC élu le 2 avril 1939 à l’issue de la première conférence nationale constitutive avec Emma Choury, Francis Cohen, Jean Daudin, Yvon Djian, Robert Faure, Maurice Laban, Pierre Lamandé, Yves Moreau, Henri Rack, Olivier Souef et Paul Théanor.

Titulaire d’une licence ès-lettres (Philosophie) et d’un diplôme d’études supérieures de Philosophie, Pierre Hervé se maria le 9 mai 1940 à Paris (Ve arr.) avec une étudiante communiste, Annie, Louise Noël.

Pierre Hervé était soldat de deuxième classe au 46e Régiment d’infanterie quand fut connue la nouvelle du Pacte germano-soviétique. Selon son témoignage : « il se tait, car il n’est ni sollicité ni contraint de prendre publiquement position [...] Pendant la drôle de guerre, il a des contacts avec les communistes qui se trouvent dans son régiment ou dans des régiments voisins (à la frontière) : tout se borne à des conversations au cours de réunions informelles. Certes, il n’approuva pas le Pacte germano-soviétique et surtout l’alignement du Parti communiste, mais il évite de le dire, il insiste surtout sur le fait que d’après un numéro clandestin des Cahiers du Bolchevisme qu’il a lu à Paris pendant une permission, la situation n’est pas celle de 1917 en Russie et n’entraîne pas le « défaitisme révolutionnaire » (témoignage p. 4). Lui-même se proposa sans succès comme volontaire dans les corps francs. Le 21 mai 1940, sur la rive de l’Aisne, Pierre Hervé fut blessé à la face par un éclat d’obus. Il entra le 18 juin à l’hôpital maritime de Brest pour une opération à l’œil, mais les Allemands arrivèrent à Brest et Hervé fut fait prisonnier de guerre.

Il réussit à s’évader le 25 juillet pendant le voyage vers l’Allemagne. Caché un temps dans l’Yonne, il fut surveillant d’externat à l’école Colbert du 21 octobre 1940 au 29 janvier 1941. « Ayant pris contact avec le Parti communiste clandestin, écrit-il, il fut affecté à l’organisation des étudiants communistes à Paris, ce qu’il estima peu raisonnable et dangereux : pendant cette courte période, il participa à la préparation du 11 novembre à l’Arc de Triomphe » (témoignage, p. 5). Le 29 janvier 1941, le rectorat le délégua dans les fonctions de professeur de philosophie au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés (Seine). Jacques Solomon lui confia l’organisation de « l’Université libre » dans la région parisienne et lui demanda de collaborer à la feuille ronéotypée clandestine du même nom. Le 12 juin 1941 deux inspecteurs des renseignements généraux l’arrêtèrent. Une perquisition à son domicile, 3, cours de Rohan (VIe arr.), permit de saisir des tracts et des affiches (Arch. PPo. 84, 13 juin 1941). Les Renseignements généraux pensaient qu’il « dirigeait la propagande communiste dans les milieux universitaires » (rapport de quinzaine). Écroué le 13 juin à la prison de la Santé, jugé quelques jours plus tard, le 17, il fut acquitté. Il resta cependant détenu au dépôt comme interné administratif, avant d’être conduit au camp de Châteaubriant.

Sa femme Annie Noël entreprit alors la préparation de son évasion. Dans la nuit du 7 au 8 juillet, deux amis réussirent à ouvrir une brèche dans les barreaux du dépôt du Palais de justice. Sur quarante-deux internés, vingt et un profitèrent de cette évasion réalisée sans l’autorisation préalable du Parti communiste. L’avis de recherche lancé par la police donnait ce signalement : 1 m 65, châtain roux moyen, rasé.

Ils passèrent clandestinement en zone sud. Un an plus tard, en juillet 1942, par une filière indiquée par un socialiste, il se rendit à Lyon pour entrer en contact avec la Résistance. Lucie Aubrac, qui l’accueillit, l’avait bien connu au Quartier latin. Elle fit aussitôt confiance à Annie et Pierre Hervé qui devint chef régional de Libération à Lyon. Le problème de ses liens avec le Parti communiste se pose : Henri Frenay (La nuit finira), Daniel Mayer (Les Socialistes dans la Résistance en France) pensent que Pierre Hervé était entré à Libération sur ordre du Parti communiste conformément à un plan de conquête de la direction des mouvements gaullistes, et qu’il aurait recruté deux mois plus tard Kriegel-Valrimont et Malleret-Joinville. Nous ne pouvons que renvoyer au témoignage de Pierre Hervé qui affirme avec force avoir rejoint Libération de sa propre initiative : « Il est évident que le Parti communiste ne cherche pas à récupérer Pierre Hervé et même, comme cela va se préciser, il entretient la méfiance à son égard. » Kriegel et Malleret, arrivés fin août ou début septembre 1942, n’auraient pas été reçus par lui. Pierre Hervé partit à Toulouse avant de revenir à Lyon, en avril 1943, comme secrétaire des MUR. Sa femme travaillait au bureau d’information et de presse dans les services de Georges Bidault. Les services du MUR s’installèrent à Paris d’où Hervé écrivit au Comité directeur un rapport connu sous le nom de « Rapport Chardon » (du pseudonyme d’Hervé) : il y prenait position en faveur de l’union de toute la résistance, partis et syndicats compris. « Le rapport Chardon, écrivit-il, contribua à la constitution du groupe, composé d’hommes qui, les uns avaient des convictions communistes et les autres non, après la libération de Paris, formèrent ce qu’on a appelé la minorité du MLN et fondèrent l’hebdomadaire Action ».

De mi-juin 1944 à la libération de Paris, Pierre Hervé siégea au comité directeur du Mouvement de libération nationale et au Conseil national de la Résistance. Directeur adjoint du quotidien Libération et membre du Comité directeur de l’hebdomadaire Action, il entra à l’ Assemblée nationale consultative puis fut élu député du Finistère sur les listes communistes aux deux Assemblées nationales constituantes (commission de la Constitution) puis à la première Assemblée nationale de la Quatrième République (commissions de l’Intérieur, des Affaires étrangères et membre de la commission d’enquête sur les événements de 1933 à 1945 en France).

Pierre Hervé reprit en 1946 sa carte du Parti communiste français qu’il n’avait plus depuis son départ au service militaire en août 1938. En décembre 1946, il quitta Libération et devint rédacteur en chef adjoint de l’Humanité. Dans ses mémoires, son rédacteur en chef Georges Cogniot le qualifia de « charmant collaborateur, dénué de toute arrière-pensée et de tout sentiment mesquin » (Parti pris, p. 78). On lui reprocha cependant d’avoir publié dans Action du 22 novembre 1946, un article intitulé « Il n’y a pas d’esthétique communiste ». Convoqué par Maurice Thorez, Duclos et André Marty, il entendit un réquisitoire d’Aragon et une autocritique de Garaudy qu’il refusa de suivre. En 1947, Pierre Hervé, à la différence de ses amis Kriegel-Valrimont et Malleret-Joinville, n’entra pas au Comité central du PCF. Selon son témoignage : « En juin 1948, excédé par les persécutions dont il était l’objet, principalement de la part d’André Marty et par les intrigues qui se dessinent contre lui dans sa circonscription du Finistère, il demanda à Maurice Thorez l’autorisation de démissionner de l’Assemblée nationale pour se consacrer à la presse ». Il démissionna le 15 juin. Fin mars 1949, il se consacra à Action, nouvelle formule, dirigé par Yves Farge et en fut rédacteur en chef. Mais, en 1952, la direction du PCF décida de supprimer Action.. Pendant deux ans, de 1952 à 1954, il écrivit dans La nouvelle critique. En 1952, (n° 35 et 41) parurent deux articles critiques sur François Mauriac et Albert Camus mais surtout un texte interminable de sept chapitres intitulé De Trotski à Tito dont on a pu dire qu’il en faisait trop ! Il disparut de la revue, comme auteur, après un bref article dans le numéro 60 De l’Iran au Gatémala. Il accepta d’entrer à la section de propagande du Comité central où sa situation devint difficile lorsqu’un député de droite l’accusa, en décembre 1954, à la tribune de l’Assemblée nationale, d’être un indicateur de police rémunéré par Baranès. « Au siège du Comité central, personne ne lui demanda la moindre explication. Il y eut une perquisition de la DST à son domicile : sans résultat. Au procès de Baranès, personne ne le fit citer : ni l’accusation, ni la défense ». Pendant l’été 1955, Pierre Hervé rédigea son ouvrage La Révolution et les Fétiches où il souhaitait que le communisme se délivre « d’une scolastique fétichiste pour revenir à son esprit authentique et s’ouvrir à l’immense aspiration des hommes ». Prudent dans ses commentaires sur la politique du PCF et de l’URSS, le livre ne parut pas moins dangereux à la direction communiste. La même année 1955, dans le numéro 72 de La nouvelle critique parut sous le titre Une apologie du réformisme un article signé Jean Kanapa et Jean Suret-Canale qui critiquait sévèrement l’ouvrage.

Hervé fut exclu le 16 février 1956, le jour même de l’ouverture du XXe congrès du PCUS. Il répliqua aux diverses critiques dont son ouvrage avait fait l’objet dans Lettre à Sartre et à quelques autres par la même occasion puis, lors d’une conférence donnée le 3 décembre 1956, il appela à la constitution de « Cercles marxistes » : un seul, semble-t-il, vit le jour sous le nom de « Justice et Liberté ». Il avait repris sa place dans l’enseignement à la rentrée scolaire d’octobre 1955 : il fut successivement professeur de philosophie au lycée Voltaire (1956), au collège de Louhans (1956-1957), au lycée de Châlons-sur-Marne (1957-1960), au lycée de Rambouillet (1960-1963), au lycée François Villon de Paris (1963-1973).
Antistalinien déterminé, il collabora pendant un certain temps avec Auguste Lecœur à La Nation socialiste et, le 13 janvier 1957, se présenta aux élections législatives, 1er secteur de Paris, comme « candidat du communiste démocratique et national ». Il fut directeur d’une éphémère revue mensuelle La Nouvelle Réforme dont trois numéros parurent en 1957 et 1958. Combattu avec vigueur par le PCF, Hervé se sentit ostraciser par les socialistes critiques, en particulier par l’UGS à l’occasion des élections partielles de mars 1958. Le Monde du 21 octobre 1958 annonça que Pierre Hervé et Auguste Lecœur demandaient leur adhésion au Parti socialiste SFIO en précisant : « les militants soussignés souscrivent aux perspectives d’avenir offertes par le Parti socialiste, d’autant plus qu’ils avaient accueilli avec satisfaction la résolution sur l’Algérie votée par le récent congrès et apprécié le rôle joué par les ministres socialistes au sein de l’actuel gouvernement. » Pierre Hervé, qui n’était pas un soutien de Guy Mollet, resta membre du Parti socialiste SFIO jusqu’en 1963. Enfin, de 1967 à 1969, il collabora à Notre république, organe des gaullistes de gauche.

Retiré dans un village bourguignon en 1973, il cessa toute activité politique.

Pour citer cet article :

https://maitron.fr/spip.php?article75831, notice HERVÉ Pierre, Marie par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 janvier 2010, dernière modification le 11 décembre 2018.

 

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24 janvier 2021 7 24 /01 /janvier /2021 07:18
Bientôt une rue Rosa Luxemburg à Brest

Grâce à la demande de Jean-Paul Cam, secrétaire de la section PCF, relayée par les élus communistes de Brest, et acceptée par l'ensemble de la majorité de gauche, une rue du quartier Saint-Pierre à Brest va recevoir le nom de Rosa Luxemburg, la révolutionnaire marxiste allemande, pacifiste, féministe, assassinée par les corps francs nationalistes sur ordre du chef de gouvernement SPD a Berlin pendant la révolution spartakiste le 15 janvier 1919 avec Karl Liebknecht.

 

 

Lettre de Jean-Paul Cam, secrétaire de section PCF de Brest, au maire de Brest, François Cuillandre

30 novembre 2018

Pour un jardin Rosa Luxemburg

Il y aura bientôt un siècle, le 15 janvier 1919, la fondatrice du Parti Communiste Allemand était assassinée avec le député Karl Liebknecht et les spartakistes.
Féministe, pacifiste, opposée au social chauvinisme dans lequel basculèrent les partis socialistes français et allemand, Rosa Luxemburg paiera de sa vie le prix de son engagement. Rosa Luxemburg participa également à la 2ème conférence internationale des femmes socialistes qui créera la journée internationale des droits des femmes.
Alors qu'on assiste à une montée des extrêmes droites et du populisme en Europe et hélas dans le monde, il nous parait important que la ville de Brest rende hommage à une femme dont l’engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, en faveur de la paix n’est plus à démontrer. Cet hommage pourrait notamment prendre la forme d’une dénomination de l’un des parcs publics de notre ville.
L’existence d’un « Jardin Rosa Luxemburg » à Brest constituerait à ce titre une belle reconnaissance de la municipalité des combats qu’elle a menés, toujours au service de l’émancipation de l’être humain.
Toute la vie de Rosa Luxemburg a été marquée par son engagement pour le socialisme depuis le début de son militantisme à l'âge de 15 ans à Varsovie jusqu'à son assassinat, au milieu de la révolution des Conseils en Allemagne, le 15 janvier 1919.
Lorsque le choc de la révolution russe touche directement l’Allemagne en 1918 avec l’émergence des conseils ouvriers, la chute du Kaiser et la proclamation de la république, Rosa emprisonnée attend avec impatience la possibilité de participer directement à ce grand moment de l’histoire. Hélas, le ministre SPD Gustav Noske est chargé d'organiser la répression, qu'il confie aux corps francs. Les militaires écrasent l'insurrection avec une grande brutalité, tuant les spartakistes qui se présentent porteurs d'un drapeau blanc. Bientôt, tout Berlin est occupé par l'armée. Rosa Luxemburg fait paraître le 14 janvier 1919 son dernier article, amèrement intitulé "L'Ordre règne à Berlin".

Comme l’écrivait Clara Zetkin «son nom sera gravé au fil des siècles comme l’une des plus grandes et des plus éminentes figures du socialisme international. »
Au-delà de la personnalité de Rosa Luxemburg, nous inscrivons cette demande dans notre volonté de faire reculer le processus d’invisibilisation des femmes dans l’histoire et plus particulièrement des femmes progressistes.
En espérant que vous soutiendrez notre démarche,
Je vous prie d’agréer Monsieur le Maire l’assurance de mes sentiments fraternels.

Le secrétaire de section du PCF Jean Paul CAM

A lire aussi sur le Chiffon Rouge:

La lettre de Noël de Rosa Luxemburg (écrite de prison à Mathilde WURM, une ex-camarade du Parti Socialiste Allemand favorable avec son mari à la ligne opportuniste de l'Union Sacrée et du soutien à la guerre à outrance)

15 janvier 1919, assassinat de Karl Liebnecht et Rosa Luxemburg (Yves Moreau- L'Humanité, 1995)

LE COMMUNISME OU LA BARBARIE. ROSA LUXEMBOURG, DEJA, NOUS METTAIT EN GARDE... (JEAN ORTIZ – VENDREDI 2 FEVRIER 2018)

 

 

Bientôt une rue Rosa Luxemburg à Brest
Bientôt une rue Rosa Luxemburg à Brest
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