Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 05:44

La réalité de la colonisation israélienne a longtemps été mise sous le tapis. Le leader de l’Organisation de libération de la Palestine la met en lumière, en 1974, à New York, en prononçant son discours le plus célèbre. Il y invite les États à œuvrer en faveur d’une solution pacifique.

Le dirigeant palestinien à la tribune des Nations unies, le 13 novembre 1974. © AFP

Ce 13 novembre 1974, lorsqu’il monte à la tribune de l’ONU, Yasser Arafat sait qu’il est au rendez-vous de l’Histoire. Grâce à leur lutte, les Palestiniens sont passés, aux yeux du monde, d’une condition de réfugiés à celle d’un peuple luttant pour ses droits. Lutte politique, diplomatique et armée. Le leader de ­l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), est parvenu à faire reconnaître son organisation comme seule et unique représentante du peuple palestinien. Dans son allocution, il compare la volonté d’indépendance de la Palestine à celles de l’Afrique du Sud et du Vietnam, dénonce le néocolonialisme et l’impérialisme. Il met le sionisme en accusation. « Notre révolution (…) n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante », souligne-t-il. Enfin, il évoque un État de Palestine démocratique dans lequel toutes les communautés et toutes les confessions, y compris juive, vivraient en harmonie avec des droits égaux. La solution à un seul État sera abandonnée en 1988.

À l’issue de ce discours qui ouvre une porte vers la paix, l’Assemblée générale de l’ONU vote à une majorité écrasante la reconnaissance du droit des Palestiniens à l’autodétermination et à l’indépendance nationale. L’OLP devient une observatrice permanente aux Nations unies. Et en 1976, l’ONU accepte le principe d’un État palestinien.


Extrait du discours

(…) À l’instar du colonialisme et de ses démagogues, qui ont essayé d’ennoblir leurs conquêtes, leurs pillages et leurs attaques perpétuelles à l’encontre des peuples africains en prétendant qu’ils accomplissaient une mission “de civilisation et de modernisation”, les dirigeants sionistes ont dissimulé leur objectif pour conquérir la Palestine, comme le colonialisme en tant que système, et les colonialistes en tant qu’instruments ont utilisé la religion, la couleur, la race et la langue pour justifier l’exploitation des Africains et leur assujettissement cruel par la terreur et la discrimination. Les mêmes méthodes ont été employées en Palestine pour usurper notre terre et chasser notre peuple de son foyer national.

L’idéologie sioniste a été employée contre le peuple palestinien. Il ne s’agissait pas seulement d’installer des colonies à la mode occidentale. Mais également de déraciner les juifs de leurs différents pays et de les séparer des autres nations. Le sionisme est une idéologie impérialiste, colonialiste et raciste, elle est profondément réactionnaire et discriminatoire, elle peut être comparée à l’antisémitisme par ses aspects les plus rétrogrades et, partant, elle en constitue l’autre volet. Lorsqu’on propose que les juifs, quels que soient leurs foyers nationaux, ne portent pas allégeance à leur pays et ne vivent pas sur un pied d’égalité avec les citoyens non juifs, cela va dans le sens de l’antisémitisme. Lorsqu’on dit que la seule solution au problème juif serait que les juifs abandonnent des communautés ou des nations auxquelles ils ont appartenu pendant des centaines d’années et lorsqu’on dit que les juifs devraient régler le problème juif en émigrant par la force sur le territoire d’un autre peuple, on adopte, ce faisant, la même position qu’adoptent les antisémites à l’égard des juifs.

Les Palestiniens qui vivent sous l’occupation sioniste luttent contre l’oppression, la tyrannie et le terrorisme.

En 1947, les juifs étaient au nombre de 600 000, ils possédaient environ 6 % de la terre palestinienne arable. Ce chiffre devrait être comparé avec celui de la population de Palestine qui, à cette époque, s’élevait à 1 250 000 habitants. (…) L’Assemblée générale (de l’ONU – NDLR) a divisé ce qu’elle n’avait pas le droit de diviser : un territoire indivisible. Lorsque nous avons rejeté cette décision, notre attitude a été celle de la mère naturelle qui avait refusé au roi Salomon de couper son fils en deux alors que l’autre femme qui le réclamait aussi était disposée à accepter cette solution. En outre, malgré la résolution du partage qui accordait aux colonialistes 54 % de la terre de Palestine, ceux-ci ont été mécontents de cette décision et ont commencé une guerre terroriste contre la population civile arabe. Ils ont occupé 81 % de l’ensemble de la terre de Palestine, déracinant ainsi un million d’Arabes. Les Palestiniens qui vivent sous l’occupation sioniste résistent à l’arrogance et luttent contre l’oppression, la tyrannie et le terrorisme. (…)

Je suis venu ici tenant d’une main le rameau d’olivier et, de l’autre, mon fusil de révolutionnaire. Ne laissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. »

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 05:02

Intervention de Yoann DANIEL

 

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames et messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames, messieurs, les représentants de la gendarmerie et pompiers,

Mesdames et messieurs, amis de la résistance et fidèles du devoir de mémoire,

Lorsque ce petit matin de juillet 1942, à Paris, des policiers français frappent à sa porte, un père de famille juif, d'origine polonaise et installé en France depuis 20 ans, se retourne vers sa femme et ses deux petites filles âgées de 8 et 10 ans. Elles sont terrorisées. Convaincu par l'invraissemblance de la situation, il leur dit : « Ne vous inquiétez pas. Au pays de Zola, d'Hugo, de Voltaire et de Rousseau, cela ne peut se produire ». Et pourtant.

Bien avant qu'il ne soit assassiné et que soit déclenchée la Première guerre mondiale, dans la société sereine et prospère de la Belle Epoque, Jean Jaurès s'adressait par ces mots aux députés : « Toujours votre société violente et cahotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l'état de l'apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l'orage ». En ce début de 20e siècle qui ressemble à bien des égards au monde dans lequel nous vivons, c'est en autre l'insouciance, les certitudes, le nationalisme et la xénophobie qui conduisirent les peuples européens au pire, tandis qu'en France était diffusé à des centaines de milliers d'exemplaires un journal intitulé « L'anti-juif ». Jean Jaurès était un lanceur d'alerte, il avait raison, on le fit taire brutalement. A l'instant même où le vent d'Est porte des odeurs de souffre, au moment même où nos concitoyens semblent s'éloigner de la démocratie en délaissant les urnes, et se laisser convaincre par l'idéologie d'extrême-droite, il y a aujourd'hui dans chaque passeur de mémoire, un peu de Jean Jaurès. C'est notre combat. C'est notre plus bel hommage.

« La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas » exhortait le Général De Gaulle. Depuis plus de 80 ans, nous sommes des milliers à approvisionner ce feu, mais nos forces diminuent, les souvenirs s'effacent, la reconnaissance se mue en méconnaissance. L'inéluctable usure du temps diront certains, l'insouciance et les certitudes diront d'autres, l'implacable fatalité du destin des Hommes concluront les derniers.

Or le monde dans lequel nous vivons n'est pas un dû, il est fruit de nombreuses luttes sociales bien sûr, mais nous le devons en grande partie au prix du sang, à celui qu'ont versé par les 18 jeunes hommes de Kernabat et de tant d'autres de leurs camarades résistants. La transmission de la mémoire est une longue course de relais entre les générations. Lorsque le bâton tombe à terre, il faut alors pouvoir le ramasser et le transmettre à nouveau pour que la course de l'Histoire ne s'arrête pas brutalement, pour que notre histoire ne tombe pas dans l'oubli. C'est tout l'enjeu de notre présence ici : Se rappeler et ne rien céder à ceux qui voudrait nous conter une histoire « différente ». L'ANACR tient à saluer pour l'occasion la mémoire de Cécile Rol-Tanguy, née le Bihan, à Bannalec, combattante incontournable de la résistance, figure de proue de la place des femmes après-guerre dans une France libre imaginée par le Conseil National de la Résistance.

Nous rappelons à chacun de nos rassemblements, non loin de ce talus où furent entassés les corps victimes de la barbarie nazie, à quelques jours des combats de la libération qui feront, eux aussi des dizaines de victimes, le drame qui s'est déroulé ici il y a 78 ans. Il faisait très chaud, un peu comme aujourd'hui.

Tout avait bien commencé. Un premier parachutage réussi, dans la nuit du 9 au 10 juillet, dans le cadre de l'opération Jedburg, permit de récupérer un commando, une radio, et 16 tonnes de matériels. Il s'agit d'harceler partout où c'est possible les Allemands, de leur infliger des pertes matérielles et humaines, de couper leurs approvisionnements, d'affaiblir leur moral alors que le sort de la guerre ne fait plus aucun doute. La réception se passe bien… Mais des échanges de coups de feu ont lieu avec une troupe de la Wermacht, probablement en route vers une permission. Le maquis est repéré !

« Ici Radio Londres ! Les Français parlent aux Français ! Message personnel : Le vent souffle dans les blés ». Le message est capté le 14 juillet, vers 11 heures, au PC installé à Guerveur. Il annonce un second parachutage de vivres et de matériels le soir même sur le terrain « pêche » à Miné Kervir. Le vent souffle dans les blés pour les maquisards de Scaër, Tourc'h, Rosporden, et communes alentours. Il porte en lui les premières effluves des combats de la libération !

Démasqués par l'occupant allemand, ils sont plus de 200 combattants de l'ombre mobilisés pour l'opération. Le balisage du terrain est en place, et au début de la nuit du 15 juillet vers minuit 30, plus de 16 tonnes sont larguées à l'endroit indiqué, puis acheminées vers le lieu de stockage à Kernabat. La mission est accomplie mais dès l'aurore, un millier de soldats allemands, ratissent les environs de Coadry. La bataille de Kernabat-Quillien est engagée avec un rapport de force que même le courage le plus absolu ne peut inverser. 18 jeunes hommes, âgés de 19 à 32 ans, sont tués. Ils laissent, désemparés, femmes, enfants, parents, frères et sœurs, camarades de combats. Tous sauront que leur sacrifice ne fut pas vain.

Lorsqu'elle s'échappa miraculeusement de l'enfer du Vel d'Hiv, la plus jeune des filles de la famille juive, que nous évoquions au début de notre intervention, erra un moment dans les rues de Paris, avant d'être recueillie par une famille. Elle cherchait. Elle ne fuyait pas, non elle cherchait. Elle cherchait désespérément où trouver Zola, Hugo, Voltaire et Rousseau, les copains de son père. Elle les cherchait parce qu'il lui avait dit qu' en France et avec eux ça ne pouvait pas se produire. Elle les cherchait, du haut de ses 8 ans, pour qu'ils aillent libérer sa famille.

Elle témoigne encore aujourd'hui, comme les 400 résistants encore vivant de l'ANACR, et n'eut jamais l'opportunité de dire à son papa qu'elle comprit qu'en chaque combattant de la résistance, qu'en chaque homme et femme tombés, qu'en chacun des 18 de Kernabat, il y avait un peu de Zola, Hugo, Voltaire et Rousseau.

Dans les valeurs que nous défendons ardemment, nous ne sommes pas seuls. Si lorsqu'il s'isole, l'Homme est capable du pire, lorsqu'il fait « poings serrés » comme les combattants de l'armée de l'ombre, il est capable du meilleur. C'est ce que disait Nelson Mandela en substance: « La guerre n'est pas un accident. Comme l'esclavage et apartheid, comme la pauvreté, elle a été faite par l'Homme, et peut être supprimée par des actions communes de l'Humanité ».

Que l'esprit et les valeurs de la résistance nous accompagne tous !

Merci pour votre attention et votre présence ici à Kernabat.

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 20:08
Mairie de Morlaix, 17 juillet 2022 - Emouvante cérémonie en mémoire des victimes des persécutions antisémites de l'état français sous l'occupation et d'hommage aux Justes de France (photos Jean-Luc Le Calvez)
Discours de Marie-Noëlle Postic qui a travaillé sur les persécutions dont ont été victimes les Juifs du Finistère pendant l'occupation et qui a reconstruit leur histoire dans deux livres formidables - Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Discours de Marie-Noëlle Postic qui a travaillé sur les persécutions dont ont été victimes les Juifs du Finistère pendant l'occupation et qui a reconstruit leur histoire dans deux livres formidables - Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 16 juin 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 16 juin 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 16 juin 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 16 juin 2022, photo JL Le Calvez

Discours d'Yvon Laurans - Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Discours d'Yvon Laurans - Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez -- réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez - réception en mairie

Cérémonie à la mémoire des crimes racistes et antisémites de l'Etat français, Morlaix, 17 juillet 2022, photo JL Le Calvez - réception en mairie

Photos de Jean-Luc Le Calvez, merci à lui!
 
Ce dimanche 17 juillet au matin nous commémorions à Morlaix la journée d'hommage et de mémoire pour les Justes et les juifs, tsiganes, homosexuels victimes des crimes contre l'Humanité dont s'est rendu complice l'état français pendant l'occupation nazie.
 
C'était le jour du 80e anniversaire de la terrible rafle du Vel d'hiver des 16 et 17 juillet 1942.
 
13 152 personnes dont 4 115 enfants ont été arrêtés ce jour-là, par la police française, sur ordre du gouvernement de Pétain et Laval, dans le cadre de la collaboration avec l'occupant nazi et sa politique de déportation et d'extermination des juifs.
 
La plupart ont péri dans des conditions épouvantables.
 
Marie-Noëlle Postic, sociologue et historienne qui a restitué l'histoire des juifs du Finistère pendant la seconde guerre mondiale, Yvon Laurans, adjoint au sport, aux relations internationales et aux cérémonies patriotiques, Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, ont rendu des hommages aux victimes juives de la barbarie antisémite nazie et du régime de Vichy, et aux Justes qui ont tenté de les sauver.
 
Plusieurs élu.e.s, des invités des comités et associations de mémoire de la seconde guerre mondiale, des gendarmes, anciens combattants, familles des victimes des rafles et persécutions antisémites. Notre camarade Lucienne Nayet aussi, enfant cachée à la naissance dont le père est mort à Auschwitz.
 
Nous avons rendu un hommage particulier très émouvant, devant la plaque d'hommage à Esther Levy et David Sellinger inaugurée en 2018, aux deux morlaisiens de confession juive déportés et assassinés en déportation en présence de la famille d'Esther Levy: Esther Levy, arrêtée à son domicile rue Gambetta, en octobre 1943, déportée en janvier 1944, et David Sellinger.
 
Leur histoire a été relatée dans deux livres passionnants (Sur les traces d'une famille juive morlaisienne, Les juifs du Finistère sous l'occupation) par la sociologue et historienne Marie-Noëlle Postic. La famille Le Quéré, des protestants de Tremel, juifs parmi les Nations, a permis de sauver les autres membres de la famille Levy. 
 
Alors que l'actualité politique française et internationale nous montre que "le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde", comme l'écrivait le dramaturge antifasciste allemand, Bertold Brecht, il est important de combattre résolument le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie sous toutes leurs formes, et de se souvenir qu'ils conduisent au pire.
 
En mairie de Morlaix, Jean-Paul Vermot a rendu un hommage appuyé à Marie-Noëlle Postic et à son travail de recherche historique avant de lui offrir le dernier livre de Christian Bougeard sur Tanguy Prigent chez Skol Vreizh au nom de la ville de Morlaix.
 
lire aussi:
Partager cet article
Repost0
17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 05:54

 

Effet sans doute du surmenage lié à la révision du bac, deux éminents historiens, Olivier Dard et Fabrice Grenard, respectivement professeur à la Sorbonne et directeur à la Fondation de la Résistance, ont été pris la main sur une antisèche suspecte en répondant à Jean-Pierre Gratien, au cours de l’émission de LCP DébatDoc du 21 juin. Ils ont ainsi affirmé le fait que les députés communistes n’avaient pas voté contre les accords de Munich, en octobre 1938. « Tout le monde a été quasiment munichois, en dehors de trois ou quatre députés qui votaient contre », a expliqué Fabrice Grenard. « Non, ils ne votaient pas contre, bien sûr ! » s’est exclamé pour sa part Olivier Dard. Pas de chance, les 73 députés communistes, le 4 octobre 1938, ont bel et bien voté contre lesdits accords. L’information de l’antisèche avait sans doute été mal recopiée. Verdict de l’oral : recalés.

Partager cet article
Repost0
16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 08:42
Elisabeth Hauptmann

Elisabeth Hauptmann

Bertholt Brecht

Bertholt Brecht

Charlotte Lenya, interprète célèbre d'Alabama Song en 1930.

Charlotte Lenya, interprète célèbre d'Alabama Song en 1930.

Jim Morrison chantant Alabama Song avec The Doors

Jim Morrison chantant Alabama Song avec The Doors

L'étonnante histoire d'une chanson "mythique" du rock...
"Alabama song", une chanson à boire d'un des États les plus conservateurs et racistes des États-Unis? Malgré les apparences, vous n'y êtes pas du tout... Cette poésie est berlinoise!
Et provient du génie d'artistes que les Nazis considéreront comme décadents, des communistes.
Cette superbe chanson que beaucoup ont découverte dans l'interprétation de Jim Morrison et des Doors, qui ont adapté les paroles et la musique, mais qui a aussi fait l'objet d'une belle interprétation de David Bowie dans sa version originale, a été écrite au départ en anglais par Elisabeth Hauptmann en collaboration avec Bertholt Brecht, le grand écrivain et dramaturge communiste allemand. Elisabeth et Bertholt reviendront à Berlin-Est après leur exil pendant la période nazie et y finiront leur vie, Elisabeth en 1973, Bertholt Brecht en 1956.
 
Cette chanson a été mise en musique par Kurt Weill pour le jeu musical de l'opéra de Brecht et Kurt Weill "Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny" et c'est l'autrichienne Lotte Lenya (Charlotte Lenya), compagne de Kurt Weill, qui en fera le succès que l'on sait en l'interprétant en 1930, dans une version plus féministe que celle de Jim Morrison: "Whisky Bar, Moon over Alabama".
 
Les paroles de la chanson dans l'interprétation de Jim Morrison:
 
"Well, show me the way
To the next whisky bar
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why
Show me the way
To the next whisky bar
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why
For if we don't find
The next whisky bar
I tell you we must die
I tell you we must die
I tell you, I tell you
I tell you we must die
Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why
Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why
Well, show me the way
To the next little girl
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why
Show me the way
To the next little girl
Oh, don't ask why
Oh, don't ask why
For if we don't find
The next little girl
I tell you we must die
I tell you we must die
I tell you, I tell you
I tell you we must die
Oh, moon of Alabama
We now must say goodbye
We've lost our good old mama
And must have whisky, oh, you know why"
Partager cet article
Repost0
13 juillet 2022 3 13 /07 /juillet /2022 07:17
Le Puzzle Kanapa, un essai passionnant sur une des figures les plus fascinantes et influentes du PCF au XXe siècle, par Gérard Streiff

Gérard Streiff a publié l'an passé aux éditions "La déviation" un essai passionnant et passionné, admirablement écrit, sur une des personnalités les plus importantes et fascinantes du Parti communiste français de l'après-guerre: Jean Kanapa. Né en 1921, mort en 1978, cet intellectuel et dirigeant politique est un personnage emblématique de l'histoire du communisme français, alors à son apogée.

Gérard Streiff, le rédacteur en chef du journal Communiste.S, auteur de polars à toiles de fond historiques, de livres jeunesse, de L'Abécédaire amoureux du Communisme, est l'auteur d'une thèse d'histoire soutenue à Sciences Po Paris sur Kanapa, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney (publiée en 2001 aux éditions L'Harmattan sous le titre Jean Kanapa 1921-1978 - Une singulière Histoire du PCF)  l'homme qui l'a fait rentrer à la Polex, le secteur international du Parti communiste (la section de politique extérieure), en 1973, pour y suivre les affaires de la commission européenne, alors que Streiff, militant à Strasbourg, où il sortait de Sciences-Po et de l'Institut des Hautes Études Européennes, rêvait d'engagement tiers-mondiste pour la Guinée Bissau.

"Le Puzzle Kanapa" est une plongée en profondeur dans les coulisses du Parti communiste français et de l'Internationale communiste, des relations du PCF avec le PCUS, des crispations, mutations, revirements, ruptures idéologiques et stratégiques du PCF, sur fond de contradictions entre les générations et les héritages au sein du mouvement communiste français. Bien mieux qu'une synthèse sur l'histoire du PCF dans la seconde partie du 20e siècle, cet essai permet de comprendre ce que furent les ressorts des choix des dirigeants, et leurs contradictions, ainsi que les débats et luttes d'influence au sein du PCF, liées au rapport à l'URSS, à la gauche, à la volonté d'exercer le pouvoir. 

Comment un jeune révolutionnaire bourgeois, fils de banquier juif de Neuilly scolarisé avec Jean-Paul Sartre en classe de philo, ami de Sartre puis anti-Sartre, brillant étudiant de philosophie à la Sorbonne, prof de philo agrégé en zone sud pendant la guerre, romancier en devenir (son premier roman "Comme si la lutte entière" paraît en 1946 - son dernier livre "Les choucas" où il évoque pour la première fois la question des camps staliniens, est publié en 1967) est devenu, après son adhésion au PCF en août 1944, le bras droit de Laurent Casanova, un proche d'Aragon, rédacteur des Lettres françaises, le symbole de l'apparatchik stalinien sans scrupule dans ses anathèmes gauchistes et sectaires contre les "intellectuels", les dissidents, les "humanistes"? "L'engagement communiste de Kanapa n'est pas exclusivement de nature politique, il est aussi d'ordre culturel, éthique, esthétique. Il partage en cela l'opinion d'un certain nombre de jeunes intellectuels communistes qui, sur les marges du parti, pensent que les espoirs nés à la Libération ne sont pas tenus, qu'il ne suffit pas de bousculer l'ordre politique ni même la société, c'est l'homme qu'il faut changer". (Gérard Streiff, Le Puzzle Kanapa, p.60)

Edgar Morin, faisant référence à sa période "stalinienne décomplexée" qui amènera Kanapa, directeur de la nouvelle revue La Nouvelle Critique, organe de guerre froide, à partir de 48, à défendre l'ouvriérisme sectaire, "le réalisme socialiste" en art comme "le procès des blouses blanches", participer au "procès" contre ses camarades Marguerite Duras, Dyonis Mascolo, Robert Antelme, brossa de lui ce terrible portrait: "Délégué à l'injure aveugle, Kanapa fut du même coup enfermé dans le plus mesquin de lui-même et promu aux grandes responsabilités politiques".

Kanapa est un personnage de roman: "Voilà un beau paradoxe de ce personnage: homme froid, ascète glacial, doctrinaire intimidant, Kanapa était la passion faite homme. Il ne peut croiser une femme sans tenter de la séduire. Il fréquenta des femmes fameuses, les Simone de Beauvoir ou Signoret; il connut l'amour-passion, pour Claudine qu'il enleva à sa famille et pour laquelle il se fâcha avec son père; il nourrira une sorte d'amour entravé pour la compagne de cet ami baroque, de Jouvenel; il fut amoureux fou d'une belle Bulgare, puis de Valia, jeune Soviétique, puis de Danièle, sans dernière compagne. Ses passions épousent souvent ses grandes séquences politiques (ou peut-être l'inverse?), habitent ses romans, le premier singulièrement. Trois fois marié, des dizaines de fois "fiancé". Ce caractère entreprenant lui vault moult dénonciations auprès des autorités communistes" (Gérard Streiff, Le Puzzle Kanapa, p. 19-20).

Le Monument d'Elsa Triolet en 1957 l'éloigne du stalinisme plus encore que le rapport Khroutchev. Dès 54, Kanapa avait épousé la nouvelle ligne - refus de l'ouvriérisme, culture nationale - avec entrain.

Kanapa a eu dans les années 60 et 70 une influence majeure sur le tournant du PCF vers le socialisme démocratique, la promotion des libertés, le renoncement à la dictature du prolétariat, la distanciation avec l'URSS, et la reconnaissance des vices du système et de son caractère autoritaire et liberticide.

Il sera le bras droit de Waldeck Rochet et de Georges Marchais, leur confident très proche, incarnant une rupture avec l'héritage thorézien, un des promoteurs de la ligne d'autonomie culturelle, artistique et intellectuelle d'Argenteil en 1966, de la stratégie d'union de la gauche et de programme commun avec Mitterrand et le PS, mais aussi de la stratégie eurocommuniste, de rapprochement avec le PCI de Berlinguer et le Parti communiste espagnol de Carillo pour une voie communiste européenne et démocratique vers le socialisme. En 1968, il sympathise avec les artisans du "Printemps de Prague" et dénonce le coup de force soviétique.

Homme de pouvoir et d'influence, Kanapa n'était pas un grand démocrate, et les mutations nécessaires du PCF ont souvent été imposées brutalement par lui et les dirigeants qu'il conseillait, quitte à provoquer de nombreux cas de conscience et crises d'identité chez les militants. Dans les années 70, par ses prises de distance répétées, il sera la bête noire des soviétiques, qui réagiront par un communiqué glacial à sa mort en 1978, des conséquences d'un cancer du poumon. C'était un très grand connaisseur du mouvement communiste international, de l'Europe de l'Est (il avait vécu à Prague à partir de 1958), de la Chine, de Cuba où il séjourne en 1961, de l'Union soviétique et du PCUS, ayant séjourné également de nombreux mois à Moscou, été marié à une russe, parlant couramment russe aussi bien qu'anglais, espagnol, allemand.

Kanapa aura aussi de l'influence sur Marchais et la ligne du PCF sur la nouvelle tolérance vis-à-vis de la force de frappe atomique assurant l'indépendance de la France, dans le cadre d'une volonté de s'émanciper de l'OTAN qui sera une des pierres d'achoppement de la tentative d'actualisation du programme commun.

Dans cet essai qui se lit comme un roman, un roman vrai palpitant résonnant des luttes et contradictions communistes du XXe siècle, Gérard Streiff nous brosse le portrait des différentes facettes de ce personnage paradoxal qu'était Jean Kanapa, un intellectuel de parti méprisant les "intellectuels" médiatiques et oppositionnels, un homme de pouvoir restant dans l'ombre des "chefs médiatiques", une sorte de Richelieu ou de Mazarin du parti communiste, subtil, travailleur, brillant, mais sans pitié pour ses opposants.  

Ce livre, assorti de nombreuses photographies d'archive, est loin d'être une hagiographie, malgré l'affection et l'admiration de l'auteur pour Kanapa, mais il nous parle d'un temps où la dimension intellectuelle était très présente et forte au PCF, et où le Parti communiste français pesait véritablement dans les possibilités d'évolution du communisme mondial, sans parler de la scène politique française.

Une lecture que je ne saurais que trop recommander aux lecteurs du "Chiffon Rouge", et à toutes les personnes intéressées par l'histoire du Parti communiste et du mouvement communiste international.

Ismaël Dupont - 13 juillet 2022

Le Puzzle Kanapa, Gérard Streiff, La Déviation, juillet 2021 - 20€

Le Puzzle Kanapa, un essai passionnant sur une des figures les plus fascinantes et influentes du PCF au XXe siècle, par Gérard Streiff
Partager cet article
Repost0
12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 06:43
Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942 - Au pays de Voltaire et Rousseau, une ignominie collective
Au pays de Voltaire et Rousseau, une ignominie collective

Télévision À l’approche des commémorations du 80e anniversaire de la rafle du Vél’d’Hiv, David Korn-Brzoza et Laurent Joly signent un documentaire glaçant.

Publié le Lundi 11 Juillet 2022 - L'Humanité

Ce 16 juillet 1942, Arlette Testyler est blottie contre sa mère quand une ombre semble tomber du ciel derrière elles. « Qu’est-ce que c’est ? C’est rien, quelqu’un qui a perdu du linge. » Quelques secondes plus tard, un corps s’écrase au sol du Vélodrome d’hiver, presque inaudible au milieu des cris d’enfants, des malades et des femmes qui accouchent. Cette image est restée gravée dans sa mémoire, ce jour où les gendarmes français missionnés par le régime de Vichy sont venus frapper aux portes des juifs de Paris. Personne ne pouvait alors imaginer l’horreur qui les attendait : pendant cinq jours, sur les 13 000 juifs arrêtés, plus de 8 000 d’entre eux sont entassés au Vélodrome d’hiver à Paris, dans des conditions inhumaines, avant d’être déportés.

La voix des survivants 

David Korn-Brzoza et Laurent Joly réalisent un documentaire empli d’humanité, bouleversant par ses images restaurées et ses reconstitutions en 3D. Mais ce qui marque, surtout, c’est la voix des survivants : Léon Fellman, Rachel Jedinak, Annette Krajcer-Janin, Jenny Plocki, Joseph Schwartz, Arlette Testyler et Esther Senot partagent des souvenirs terribles mais indispensables à l’heure où l’extrême droite estime que le régime de Vichy a « sauvé des juifs »… La voix de Vincent Lindon vient accompagner celle des rescapés, témoignage après témoignage, révélant une vérité que la France a mis du temps à regarder en face : cette rafle fut commandée et exécutée par des Français. Ce n’est qu’en 1995 que Jacques Chirac a reconnu­ la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs.

À l’instant où les juifs sont ciblés, toute la population devient responsable : les proches, voisins de palier et concierges choisissent de dénoncer ou de mentir, de faire périr ou de sauver. Rachel Jedinak imite le policier, ironique, venu les chercher elle et sa sœur : « Vous pouvez remercier votre concierge, c’est elle qui nous a dit que vous étiez là. » Plus tard, dans le vélodrome, deux policiers feront mine de ne pas les voir s’enfuir.

C’est autant d’espoir que de confiance qu’avaient les juifs en l’État français, « le pays de Voltaire, de Zola, de Rousseau », raconte Arlette Testyler. À partir de recherches menées dans des archives inédites, le film retrace le déroulement de ce drame, depuis sa planifi­cation dans les bureaux de Vichy, heure par heure dans les rues parisiennes, jusqu’à l’enfer vécu par les familles au sein du Vélodrome. Sur les 8 000 personnes, moins de 200 sont revenues des camps.

Partager cet article
Repost0
5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 06:37
Bon de commande de la biographie de Madeleine Marzin d'Alain Prigent aux éditions Manifeste! - 23€+3€ de frais de port

Bon de commande de la biographie de Madeleine Marzin d'Alain Prigent aux éditions Manifeste! - 23€+3€ de frais de port

Et voici la sortie à venir de la biographie de Madeleine Marzin (1908-1998) par Alain Prigent, historien, auteur et co-auteur de plusieurs livres sur les parcours de militants du parti communiste, la résistance ). Bretonne, Madeleine Marzin fut résistante et élue communiste de Paris. Son frère Francis a également été un résistant et militant communiste de la région de Carhaix, dans le Finistère. 
 
Militante syndicaliste et communiste, Madeleine Marzin organise pendant l'Occupation la mobilisation des femmes contre la vie chère. Sa participation, dans ce cadre, à une action rue de Buci en 1942, se termine tragiquement et lui vaut d'être arrêtée puis condamnée à mort. Après la guerre, elle est élue au Conseil de Paris puis à l’Assemblée Nationale dans le 20e arrondissement (1951-1956).
 
Lire aussi:
https://maitron.fr/spip.php?article120797
N'hésitez pas à commander le livre de notre camarade des Côtes d'Armor, collaborateur régulier du dictionnaire du mouvement ouvrier, Le Maitron. Avec l'avant-propos d'Amédée Perrot.
Partager cet article
Repost0
4 juin 2022 6 04 /06 /juin /2022 06:35
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Une plaque dévoilée rue du Conseil à Brest en mémoire du résistant communiste Paul Monot - 1er juin 2022
Photos CGT 29 - Groupe des élus communistes de Brest
 
#Mémoire | Une plaque commémorative en l'honneur du jeune résistant brestois Paul Monot a été inaugurée le 1er Juin dans le quartier de Saint-Martin, notamment par Eric Guellec, adjoint au maire de Brest (PCF) chargé de la mémoire, des anciens combattants et cérémonies patriotiques.
Une plaque en hommage à notre camarade Paul Monot militant CGT et communiste.
Cette plaque a été dévoilée ce mercredi 1er juin à 11 h rue Conseil (près des Fauvettes) à Brest. Dans le cadre du 75è anniversaire de l’attribution de la médaille de la Résistance française à la ville de Brest, le résistant brestois Paul Monot, fusillé au Mont Valérien en 1943 est désormais honoré. Une plaque en son nom est apposée au n° 27 de la rue Conseil, dans le quartier Saint Martin.
 

Le choix de la liberté

« La ville de Brest a souhaité marquer de façon soutenue le 75è anniversaire de l’attribution de la médaille de la Résistance. Nous participons ainsi à rendre visibles celles et ceux qui ont fait le choix de la liberté et de la France face au nazisme, unis dans un même élan. Nous devons tous et toutes être fiers de ce qu’ils et elles ont accompli à l’époque », a souligné Eric Guellec, adjoint au maire en charge des associations patriotiques et des anciens combattants, lors des allocutions de cette cérémonie d’hommage."

Mémoire collective locale 

Quelques instants auparavant, c’est avec Annick Belbéoch, la cousine de Paul Monot, que l’élu avait dévoilé la plaque désormais apposée au n° 27 de la rue Conseil (anciennement n° 23), là où vécut le résistant avec sa famille.  
Ouvrier à l’arsenal, militant de la CGT, le jeune Paul agit dans la Résistance dès 1941. Il participera à plusieurs opérations de sabotage des équipements de l’occupant nazi avant d’être arrêté, comme des dizaines d’autres, à la fin de l’année 1942. D’abord détenu au Château de Brest, où sa cousine Annick ira le visiter, il sera ensuite transféré à Fresnes, puis condamné à mort. Avec 18 autres Brestois, il est fusillé au Mont Valérien le 17 septembre 1943, à 22 ans. Nombre de ces résistants ont trouvé un lieu d’hommage en leur nom dans les rues de Brest, et Paul Monot les rejoint donc désormais au creux de cette mémoire locale. 

L’héritage de l’engagement 

 

« Dévoiler aujourd’hui cette plaque à sa mémoire est un geste fort pour la transmission de la mémoire collective. Je fais ici la promesse d’œuvrer, avec la ville de Brest, pour que la médaille de la Résistance française soit décernée à Paul Monot. Il n’est pas trop tard pour compléter l’hommage à ce résistant », a confié Gildas Priol, de l'association nationale des anciens combattants de la Résistance, ce 1er juin.

 

Dans son sillage le petit fils d’Annick Belbéoch a lu, dans un silence baigné d’émotion, la dernière lettre de Paul Monot à ses proches, au matin de son exécution. Des lignes pures, sans concession, des lignes d’espoir aussi, pour la liberté qu’il attendait pour son pays, qui devra encore batailler de longs mois avant la Libération. 

Rue Conseil, la mémoire d’un jeune Brestois a donc refait surface. Comme un message aux générations futures, pour les encourager à combattre. Pour la paix.  

 
Ci dessous l'article qui lui est consacré et sa dernière lettre.

 

Lettre copiée après qu'elle ait été transmise par Jacques Guivarch et Annie sa femme, de Pleyber-Christ. Lettre accompagnant celles beaucoup plus nombreuses, d'Albert Rannou, tué avec Paul Monot.

Paul Monot était  né le 1er juin 1921 à Brest,  il a été fusillé à 22 ans, il était ouvrier à l'arsenal de Brest, membre du Parti communiste français (PCF) et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) dans la région de Brest

(Sur le coin de la page à grand carreau du cahier d'écolier ou est écrit cette dernière lettre de Paul Monot, le marteau et la faucille). 

Fresnes, le 17 septembre 1943

Chers Grand-mère, oncle, tante et cousine !

Je vous envoie un mot pour vous donner une bien triste nouvelle : il est près de 11h et on vient de me prévenir que mon recours en grâce a été rejeté et que je serai fusillé cette après-midi à 16h. Mais je saurai mourir en vrai Français.

Je demande pardon à Grand-mère et à vous tous car je n'ai pas toujours été chic et je ne savais pas ce que je faisais. Mais depuis le temps que je suis ramassé j'ai eu le temps de réfléchir à tout cela et de me mordre les doigts bien des fois.

N'oubliez pas surtout les policiers français et il faut qu'ils payent ce qu'ils ont fait, car je les déteste bien plus que l'occupant et ceux-là oui sont les vrais traîtres à la patrie.

Pour moi, je suis vaincu, je pars et c'est la loi, je trouve cela régulier. Il y en a qui meurent dans leur lit, d'autres au champ d'honneur, moi je meurs au poteau. Qu'est-ce que vous voulez, c'est la destinée, je ne suis pas jaloux de ceux qui restent et comme il y a déjà des monceaux de cadavres avant moi, j'espère que je serai dans les derniers à payer de la vie la joie de voir enfin la victoire qui approche à grand pas.

L'unité communiste réalisée pour un monde sans guerre. Car n'oubliez jamais que vous n'aurez cela qu'avec un régime où tous les prolétaires seront unis.

Allococution de Gildas Priol pour l'Anacr 29 - Hommage à Paul Monot, 1er juin 2022

Dévoilement de la plaque commémorative Paul Monot
27 rue Conseil – 29200 Brest


Il y a 80 ans, l'année 1942 voyait la Résistance brestoise se développer. Œuvrant pour le B.C.R.A de la France libre, le réseau Overcloud vivait ses derniers jours tandis que pour
palier au départ de Jean Philippon à Toulon, le réseau Confrérie Notre-Dame implantait sa troisième branche à Brest grâce aux ouvriers de l'arsenal Garbe et Golhen. Enfin, le
mouvement Libération-Nord prenait pied dans la cité du Ponant. Du côté du Secret Intelligence Service anglais, ils n'étaient pas en reste avec la connexion à Brest entre Félix et
le réseau Alliance. Ceci arrivant à point nommé pour répondre aux démantèlements des réseaux Johnny et F2. Le timide réseau Roy fonctionne encore lui aussi mais c'est vers les
membres de l'Organisation spéciale, que l'on nomme bientôt les Francs-tireurs et partisans (F.T.P), d'obédiences communistes, que nos regards se posent ce matin.


Car l'année 1942 marque une montée en puissance de leurs actions avec près d'une trentaine d'attentats et sabotages réalisés ou tentés cette année là. Si des sabotages leurs sont
imputables auparavant, 1942 est un tournant avec le début de l'utilisation d'explosifs. Signes d'une meilleure organisation et d'une capacité à faire venir depuis Pont-de-Buis, ou d'autres
recoins du Finistère, de la matière explosive, il faut également y voir une implication plus massive et plus déterminée à entraver la machine de guerre allemande. Si les multiples
attentats à l'arsenal du 26 mars 1942, démontrent une densification des effectifs, il n'en demeure pas moins que c'est un noyau assez resserré qui est moteur. Avec une hiérarchie
assez bien détaillée, des fonctions compartimentées et avec un fort potentiel d'engagement, le Parti communiste français est le plus grand mouvement de Résistance à Brest en cette
période.


Parmi ces soldats sans uniformes agissant tapis dans l'ombre, les F.T.P de Brest peuvent compter sur un certain Paul Monot. Né il y a exactement 101 ans aujourd'hui à Brest. Avec sa famille, il réside ici, au 23 rue Conseil (devenu depuis le n°27) mais la vie n'est pas tendre et Paul perd sa mère en 1932 et son père en 1940. Après son certificat d'études, il entre à l'arsenal comme électricien et ne tarde pas à militer à la C.G.T. En 1938, il donne son adhésion au P.C.F et quand la guerre éclate, il reste fidèle à son parti tout en restant travailler à l'arsenal car trop jeune pour être mobilisé. En 1941, Paul Monot entre à l'Organisation spéciale qui se met en place sur son lieu de travail et entre deux propagandes,
il réalise des inscriptions murales et des petits sabotages sur les machines-outils. Solidaire, il participe à l'effort du Secours populaire clandestin et prend part aux grèves patriotiques de
la fin de l'année 1941.


Suivant l'évolution de son organisation, Paul Monot s'aguerrit à la lutte au fil des mois. Le 26 mars 1942 à l'arsenal, avec Albert Rolland et Joseph Ropars, ils pulvérisent le transformateur N°13 puis avec Louis Departout, ils sabotent le sous-station de Maistrance.
 

Désormais membre des F.T.P, Paul Monot participe aux actions du 14 juillet 1942, dont aucun détail n'est connu à ce jour. Il semble aider à la confection des colis explosifs, qu'il
dissimule chez lui. En septembre de la même année, il tente de faire sauter le local nommé la maison d'Hitler du 17 rue Jean Jaurès et semble prendre part à l'attentat contre le gasthaus de la même rue. Dans les lignes qu'il lui consacre, Eugène Kerbaul laisse entendre que Paul Monot se serait rendu dans le Morbihan pour la Résistance, ceci reste cependant à creuser.

Malheureusement, cette pétillante activité de la Résistance communiste à Brest est ébranlée par une vague d'arrestations à l'automne 1942. Comme un effet domino, la police
française obtient des informations et procède à un démantèlement de la structure brestoise.
 

Le coup est dur, on parle de plusieurs dizaines d'arrestations rien qu'à Brest. Parmi les victimes, figure Paul Monot qui avec ses collègues, va connaître les murs froids du château
de Brest puis Rennes et enfin Fresnes. Jugé en août 1943, l'électricien est condamné à mort avec 18 autres résistants communistes brestois. Son recours en grâce est rejeté, Paul Monot tombe sous les balles du peloton d’exécution du Mont-Valérien le 17 septembre 1943 à 22 ans.


En 1946, il obtient la mention Mort pour la France et l'année suivante, sa dépouille est rapatriée à Brest. À titre posthume, il est cité à l'ordre de la Division - comportant l'attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 - et nommé au grade de caporal. En cette année symbolique du 75ème anniversaire de l'attribution de la médaille de la Résistance à la ville de Brest, dévoiler cette plaque est un geste important pour la pérennisation de sa mémoire. Elle participera à l'effort de transmission de notre mémoire collective de cette
sombre période qui vit pourtant des myriades de lueurs d'espoir, incarnées par Paul Monot et ses camarades. Je conclus cette allocution en faisant ce matin la promesse d’œuvrer, en concertation avec vous chère famille de Paul Monot, et avec le plein soutien de la ville de Brest, pour que l'on fasse attribuer la médaille de la Résistance française à Paul Monot.


Cette démarche est encore possible et j'ai eu ce matin un message de Paris pour faire avancer ce sujet, qui complétera ainsi, l'hommage rendu à ce héros anonyme de l'ombre, à
cet électricien engagé, à Paul Monot, ce résistant.


Vive la France
Vive la Résistance
 

Texte lu au nom de l'ANACR29 (comité de Brest) par Gildas PRIOL,


le 1er juin 2022

Partager cet article
Repost0
27 mai 2022 5 27 /05 /mai /2022 06:40
Journée de la Résistance, 27 mai 2022 - Lucienne Nayet, fille de déporté, infatigable passeuse de mémoire (Le Télégramme, 27 mai 2022)
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011