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10 août 2023 4 10 /08 /août /2023 05:27

 

En 2013, dans une interview au journal Libération, Gérard Fournier, alors administrateur du bâtiment, rappelle que le siège du PCF « ...est un lieu de création au service de l’émancipation humaine et ouvert sur l’avenir ». Ajoutant : « On est très attentif dans notre sélection..., veillant à ce qu’il y ait toujours une dimension créative dans les projets ». Précisant son idée par le refus depuis « Prada », qu’il considéra comme une erreur, « de louer... pour des événements purement festifs et de le transformer en « dancing d’un soir pour la jet-set ».

 

 

La presse veut que le premier grand événement ait été « le défilé Prada ». Or, le premier défilé fut celui du styliste André Walker, américain installé à Paris, en mars 1998. Pour l’occasion, Le Monde titrait : « La mode Spoutnik au Parti communiste ».

Dès lors vont s’enchaîner les acteurs de la mode, du luxe et du prêt-à-porter.

Christian Lacroix / Dior par deux fois, avec Marion Cotillard / Prada / Dries Van Noten / Thom Bronwe / Jean-Paul Gauthier / Maison Martin Margiela / Galerie Lafayette / Namacheko deux fois / Koché / Courrèges / Chanel par deux fois, avec Pharrell Williams / L’Oréal avec Leïla Bekhti et Louise Bourgoin / Gabriel Nouchi / Rombaut Dysmorphia / Dynamo Cycling / Ann Demeulemeester / Magasine Rouge fashion book avec Isabelle Huppert / Kany West Enfants riches déprimés / Sysley Pub Sisley / The Kooples / Audemars Piguet / Giambattista Valli / Atlein / Stella McCartney / Christian Louboutin / Maison Cléo / Miaou /      (aparté, se rappeler de la lutte de ses ouvrières de 1980 à 1994 ) / Jérôme Dreyfus.

De nombreux clips...

Elles dansent, de Nuttea / Et si en plus y a personne, Alain Souchon / Bugatti, de Tiga / Jalousie, d’Angèle / Vargas, de Franglish et Alonzo / Pas là-bas, de Nadjee / 230, de Lefa et Plk / Maintenant ou jamais, du groupe Catastrophe / Dingue, de Soprano / Das Kapital, des Vulves assassines / Stromae, Spots TV et RS pour son album « Multitude » / Orchestre symphonique, virtuellement dirigé par des entraîneurs de foot de la Ligue1.

...et films y ont été réalisés

Mon petit doigt m’a dit, de Pascal Thomas.

Un ticket pour l’espace, de Éric Lartigau.

Gainsbourg vie héroïque, de Joann Sfar.

Libre comme l’aire, de Frank Lebon et Vincent Burgevin.

De l’autre côté du périph, de David Charhon.

La Marque des anges, Miserere de Sylvain White.

L’Écume des jours, de Michel Gondry.

Cherchez Hortense, de Pascal Bonitzer.

Zygomatiques, court métrage de Stéphen Cafiero.

20 ans d’écart, de David Moreau 11.

Tu sais c’qui s’passe, de Georgio avec Vald.

Au poste, de Quentin Dupieux.

Trépalium, série télévisée pour Arte, créée par Antarès Bassis et Sophie Hiet.

La conserve ça déboite, web série de UPPIA (Union interprofessionnelle pour la promotion des industries de la conserve appertisée).

La science de l’amour, de Timothée Hochet et Cyprien Iov.

Zérostérone, web série de Nadja Anane.

Anna, de Luc Besson.

Osmosis, série de Audrey Fouché.

Dérapages, série de Ziad Doueiri.

True Story, saisons 1 et 2.

Matière grise, série pour Arte.

Oxygène, de Alexandre Aja.

Gérard Pellois

 

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8 août 2023 2 08 /08 /août /2023 05:26

 

En mars 1966 s’est tenu un Comité central marquant dans les relations de notre parti avec les intellectuels et la création artistique ; la carte blanche donnée à Niemeyer pour la construction de ce bâtiment en est une des manifestations ; véritable écrin pour les expositions les plus diverses, c’est le lieu d’une culture sans entrave, porte ouverte à l’émancipation humaine.

 

 

« L’image de Jésus-Christ deux mille ans après ». Une trentaine d’artistes exposent tableaux et sculptures. « Nous voulons contribuer à faire du bimillénaire du christianisme une halte de réflexion pour les croyants et les humanistes sans religion, qui cherchent aujourd’hui les voies de la libération humaine », Antoine Casanova, chargé des relations avec les Églises et les mouvements religieux au PCF.

Le photographe Andreas Gursky travaille dans le bâtiment, réalise un chef-œuvre qu’il offre au Centre Pompidou avec le soutien du PCF.

« Le cri du peuple ». Exposition de planches originales de l’album de Tardi et Vautrin.

« Sky painting » de Mathias Kiss. Installation éphémère pour Wallpaper 18.

« Palenque ». Trois artistes cubains exposent les sculptures d’Augustin Cardenas, les dessins de Jesus Gonzales de Armas et les œuvres de Lorenzo Padilla qui mettent en exergue la relation entre leurs travaux et les cultures africaines.

« Putain de guerre ». Exposition de planches originales de l’album de Tardi et Verney, en commémoration du début de la guerre 14-18.

« Fête du graphisme ». Claude Baillargeon, un poète graphiste.

« Horse Vision ». Exposition de Véronique Durruty et Jacques Benoit en hommage à Patti Smith

« Grandir après la Shoah ». Dessins d’enfants entre 1945 et 1951, dans les foyers, patronages et colonies de vacances de l’UJRE.

« À l’appel de la Liberté, ». Exposition dans le cadre de la Journée nationale de la Résistance. Le même jour est inaugurée par la Mairie du 19e, au bas des Buttes-Chaumont, une fresque de Artof Popof évoquant l’attaque d’un train allemand sur la Petite ceinture le 23 août 1944 par un groupe de FTP-FFI dirigé par la lieutenante Madeleine Riffaud.

« Soutien à l'Humanité ». Soirée de partage culturel à l’initiative de la pianiste Sophie Partouche, avec le concours du metteur en scène Jean-Daniel Senesi.

« Vers de nouvelles conquêtes ». Exposition de graphistes de 2018.

Rétrospective inédite des affiches de Mai 68 en collaboration avec le Centre international de recherche de l’imagerie politique, le Phare Boréal, la Société des Auteurs des arts visuels (SAIF) et des images fixes et le PCF.

« Souffle ». Exposition de la Fondation Francès.

« Ex-East. Histoires passées et récentes des avant-gardes roumaines ». Exposition d’artistes roumains dans le cadre de la saison culturelle France-Roumanie.

« Roaming ». Exposition Jeune Création.

« Autoportrait, la SAIF fête ses 20 ans ». Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe. 900 artistes ont contribué à créer une œuvre commune emblématique.

« On va s’arranger ». Exposition de la BD de Wilfrid Lupano et Pozla.

« Hommage aux résistants ». Exposition de C215, Christian Guémy. Treize portraits de résistantes et de résistants communistes pour le centenaire du PCF.

« Concrete spring ». Exposition

« Ce qui ne tourne pas rond tombe ». Exposition Jeune Création.

« Welcome to earth ». Exposition du photographe Jérémy de Backer.

« Digital moirés ». Exposition de Miguel Chevalier. Une œuvre de réalité virtuelle générative et immersive projetée sous la coupole de l’Espace Niemeyer.

« I Scream Ice Cream ». Exposition Jeune Création.

« Monumentum ». Exposition des photographies de Jean-Marie Donat et Thomas Sauvin à l’occasion des Rencontres photographiques du 10e

« Présentation d’une sélection d’œuvres » du catalogue Post War et Art contemporain de la Maison de ventes aux enchères Millon X.

« Cosmogonie ». Exposition de Maurice    et Carracedo.

« La langue des oiseaux ». Exposition Jeune Création.

« Center for the crtitical appreciation of antiquity ». Exposition de Andreas Angelidakis commise par Audemars Piguet.

« Alfred Courmes ». Exposition rétrospective de 70 tableaux. Certains d’entre eux n’ont jamais ou très rarement été exposés.

Gérard Pellois

 

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6 août 2023 7 06 /08 /août /2023 08:24

 

« Fabien » est certes avant tout le siège du PCF, avec les réunions de ses instances, de ses collectifs de travail, ses activités, et c’est aussi le lieu souhaité par Oscar Niemeyer pour « ...que d’autres artistes puissent également s’exprimer dans le nouveau siège » ; et Georges Gosnat précisant : « ...et nous partageons son souhait ».

 

 

Ainsi s’y sont tenus nombres d’événements qu’il ne nous sera pas possible, devant la quantité, de citer de manière exhaustive ces épisodes et ceux qui vont suivre et, parmi eux, ceux à l’initiative du PCF.

1982. Osbsèques de Louis Aragon le 28 décembre. Mitterrand refuse d’organier des obsèques nationales. Le PCF organise la cérémonie, livre d’or, garde d’honneur ; les gerbes s’ammoncellent au pied de la coupole. Des gradins, une estrade, une tribune sont installés sur le parvis pour recevoir les nombreux invité·e·s et les orateurs, au nombre desquels Georges Marchais, Pierre Mauroy et le comédien François Chaumette qui lira le poème de Louis Aragon Épilogue. La foule est immense qui veut rendre hommage à Aragon. Massée derrière les grilles du siège elle envahit la Place du Colonel-Fabien.

1990. La réception de Nelson Mandela, le 7 juin, à l’occasion de son voyage officiel en France.

1998. Première participation aux Journées européennes du patrimoine. Le bâtiment sera classé au patrimoine national le 26 mars 2007.

- Journée de débats et exposition d’affiches et de documents pour l’ouverture effective des archives du PCF, qui depuis 2003 sont consultables aux archives départementales de la Seine-Saint-Denis à Bobigny.

2012 Hommage à Oscar Niemeyer décédé le 5 décembre de la même année.

2012. Cycle « Aragon aujourd’hui », un mois d’initiatives à l’occasion du 30e anniversaire de la disparition de l’écrivain.

2013. En hommage à Oscar Niemeyer, accueil de l’exposition « Brasilia, un demi-siècle de la capitale du Brésil ».

- Soirée La Revue du Projet. Débat Pierre Laurent et les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon.

- Centenaire de la Première guerre mondiale. Soirée Henri Barbusse.

- Soirée projection et débat autour du documentaire Crise(s) de Frédéric Touchard.

2014. Les rencontres Niemeyer, organisées par le pôle « Égalité des territoires » : « Paris-Banlieue, la métropole c’est vous. Une commune, un territoire, une campagne ».

- « Rien de plus actuel que Jaurès le clairvoyant ! » Débat avec Charles Silvestre, Autour de Jean Jaurès, animé par Frédérick Genevée, alors responsable des archives du PCF.

- Soirée de solidarité avec Kobané.

2015. Hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo dans le cadre des vœux annuels de Pierre Laurent.

- Les rencontres Niemeyer, organisées par le pôle « Égalité des territoires » : « Libre ou subie, la mobilité est politique ».

- Soirée d’hommage à l’occasion de la Journée nationale de la Résistance intitulée « Résister aujourd’hui et hier », avec la projection du film de Mourad Laffitte et Laurence Karsznia Les FTP-MOI dans la Résistance.

- Exposition « Trois regards scientifiques sur le climat », en partenariat avec la revue Progressistes.

- Soirée exceptionnelle pour les cinq ans de La Revue du Projet.

2016. 80e anniversaire des Brigades internationales en Espagne républicaine, avec l’inauguration d’une plaque en hommage aux Brigades internationales.

2017. Exposition « Sur les murs du fil rouge d’octobre », à l’occasion du centenaire de la Révolution d’octobre 1917, une exposition de 110 affiches pour la plupart inédites.

- Exposition « Georges Marchais, l’expo », pour les vingt ans de sa mort. Entre séquences télévisées, affiches et album de famille, la vie de Georges Marchais.

2018. Soirée Aragon consacrée à « Mai 1940 » et à son roman Les Communistes.

- Ouverture de l’Université permanente. Session chaque mardi, salle de conférences, un lieu d’éducation populaire.

2020. Exposition «  », organisée par la Fondation Gabriel-Péri. Rétrospective de 100 ans d’affiches du Parti communiste, à l’occasion du centenaire du Congrès de Tours.

2021. Exposition « Demain La Révolution ». 100 images apposées sur les grilles du siège du PCF réalisées par 100 artistes.

2021-2022. Exposition « Libres comme l’Art ». Regroupement inédit d’œuvres puisées dans les collections du PCF et de la Fédération de Paris, à l’initiative de Pierre Laurent et des commissaires Yolande Rasle et Renaud Faroux, 15 000 visiteurs.

2022. Hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo.

- Exposition « Aragon, les adieux », conçue par la Maison Elsa Triolet-Aragon. Un hommage à Aragon 40 ans après sa mort le 24 décembre 1982.

2023. Hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo

Parmi les événements marquants et constants de la vie de ce bâtiment, il y a les traditionnels vœux de la direction du PCF en présence de la presse, d’élu·e·s, d’ambassades ; les hommages rendus aux camarades ou «compagnons de route» décédé·e·s. Chaque fois un portrait, des fleurs, un livre de condoléances ouvert au public, voire une garde d’honneur dans le hall d’accueil. Il y a la célébration d'événements marquants de l’histoire du PCF et de la nation…

Gérard Pellois

 

 

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4 août 2023 5 04 /08 /août /2023 08:20

 

Depuis le sixième étage, après avoir emprunté un grand escalier en colimaçon, la porte franchie, sur notre gauche, apparaît une vue sur Paris qui n’offre qu’un champ visuel restreint. Poursuivons, et devant nous le Sacré-Cœur, cette « verrue versaillaise qui insulte la mémoire de la Commune de Paris », comme l’a dit la communarde Nathalie Le Mel qui fut déportée en Calédonie avec Louise Michel. À droite, trois ruches installées depuis 2016, qui peuvent compter jusqu’à 60 000 abeilles. Elles surplombent l’un des patios du restaurant.

 

 

La terrasse est occupée par deux blocs de béton conçus en gradins inclinés qui abritent les tours d’air conditionné, reliées par une marquise à l’intérieur de laquelle passent les gaines ; de cette façon les tours ne sont pas visibles de la rue.

Sur l’arrière du bâtiment nous pouvons voir les deux tours de circulation verticale, ascenseur et escalier de secours, de même que le jardin intérieur circulaire avec, derrière lui, « la cité rouge », cité HBM (Habitation à loyer bon marché) construite entre 1924 et 1929 et baptisée ainsi pour la couleur de ses briques.

Nous découvrons aussi le mur de cette cité qui jouxte le bâtiment du PCF avec ses ouvertures appelées « jours de souffrance » qui lui donnent l’air d’un mur de prison. La réglementation imposait qu’elles soient bouchées, mais Oscar Niemeyer y a placé des panneaux translucides qui laissent passer la lumière tout en conservant la discrétion.

En nous dirigeant vers la gauche nous prenons pleine tête un panorama exceptionnel sur Paris et au loin les collines qui l’entourent, dont le Mont-Valérien. Tous les monuments de la capitale sont là, ou presque.

Une fois fait ce tour d’horizon, jetons un œil en direction de la place du Colonel-Fabien et partons pour un voyage dans le temps.

Le boulevard de La Villette marquait la limite de Paris jusqu’en 1860 et là, au bas de ce qui est aujourd’hui l’avenue Mathurin, se dressait une arène dans laquelle, de 1781 à 1850, combattaient des animaux, en particulier des taureaux. Ce lieu pris donc le nom de Place du Combat du Taureau, qui donna le nom de Combat à la barrière d’octroi, au 76e quartier de Paris en 1860 et à la place en 1904.

Le 7 juillet 1945 la place prend le nom de Place du Colonel Fabien, jeune communiste du quartier Combat, héros de la Résistance. Il s’appelait Pierre Georges, preux de France, comme le titra l’Humanité du 30 décembre 1944.

À dix-sept ans il veut s’engager dans les brigades internationales pour aller combattre en Espagne. Trop jeune il falsifie sa carte d’identité. En Espagne, il suit une formation militaire ; il est lieutenant en 1938 quand, gravement blessé, il doit rentrer en France. Il milite à nouveau et, en 1939, il est interné pour activité communiste. En 1940 il s’évade lors d’un transfert. En 1941 il devient commissaire militaire de l’Organisation spéciale (OS) chargé de monter le premier groupe armé de la Résistance. Le 21 août, sur le quai du métro Barbès, sous le pseudonyme de « Frédo », il tue un officier de la marine allemande. En mars 1942, l’OS devient les FTP. Sous le pseudonyme de « Capitaine Henri », il met sur pied les premiers maquis FTP dans le Doubs. En juillet, blessé à la tête, il échappe à ses attaquants. De nouveau arrêté en novembre, il est torturé, condamné à mort et transféré au Fort de Romainville pour être déporté.

En 1943 il réussit une nouvelle fois à s’évader et circule sous le pseudonyme d’« Albert ». Puis, en soutane, sous le nom de « Paul Grandjean » comme prêtre.

En 1944, sous le nom de Colonel Fabien, il participe à la libération de Paris comme responsable des FTP de la région sud de l’Île-de-France. Constitue une brigade, « la brigade Fabien », et avec des FFI rejoint la 1re armée de De Lattre de Tassigny connue sous le nom de « Rhin et Danube ».

Le 27 décembre 1944, à l’âge de vingt-cinq ans, il est tué par l’explosion d’une mine. Les circonstances de sa mort restent une question. Un livre a été écrit intitulé Qui a tué Fabien ?µ

Gérard    Pellois

 

 

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2 août 2023 3 02 /08 /août /2023 05:48

Au cinquième étage

Lorsque l’on arrive au cinquième étage, nous retrouvons les fauteuils « Lounge Alta en acier » dessinés par Oscar Niemeyer et sa fille Anna-Maria, réalisés en collaboration avec les frères Schulmann - Théodore et Michel - fabricants (éditeurs), distributeurs français de mobilier.

Au mur, le poème de Paul Éluard « Liberté, j’écris ton nom ». Écrit en 1941, il paraît clandestinement en 1942 dans un recueil intitulé Poésie et vérité 1942 et à Alger dans la revue poétique Fontaine de Max-Pol Fouchet. Il sera édité par Les Éditions de Minuit en 1945.

 

 

Après la mort de Paul Éluard en 1952, les Éditions Seghers approchent Fernand Léger qui enlumine ce poème dans un livre accordéon, de quatre pages. C’est à partir de cet ouvrage qu’a été réalisée la tapisserie exposée à l’étage. Elle fut tissée en avril 1963, dans les Ateliers Tabard Frères et sœurs à Aubusson.

Sur la gauche, à l’extrémité du bâtiment, la salle de l’Exécutif national, anciennement appelé Secrétariat général. Elle ouvre sur chacune des façades de l’immeuble, les plafonniers suspendus suivent rigoureusement la forme de la table qui fait penser à une barque.

C’est dans cette salle que le 27 juin 1972, fut signé le Programme commun de gouvernement PCF/PS en présence de Georges Marchais, secrétaire général du PCF et de François Mitterrand, premier secrétaire du Parti socialiste. Le ralliement des Radicaux de gauche finalisera le rassemblement de la gauche sur un programme commun de gouvernement, le 12 juillet 1972. C’est de nouveau dans cette salle que se tiendront les discussions en vue de son actualisation.

Ce cinquième étage est occupé par les bureaux des membres de la direction du PCF, au nombre desquels, toujours dans ces années 70 : Georges Marchais secrétaire général, Gaston Plissonnier à la coordination du travail du Bureau politique et du secrétariat, Jacques Duclos président du groupe communiste au Sénat, Charles Fiterman secrétaire de Georges Marchais, André Vieuguet responsable de l’Organisation, Paul Laurent coordination des problèmes communs des fédérations de la région parisienne, Gustave Ansart de la Commission centrale de contrôle politique.

 

Au sixième étage

Le restaurant

« Les cuisines sont traitées comme des bureaux, c’est-à-dire un lieu de travail normal, avec, des fenêtres, une vue sur l’extérieur, et ça idéologiquement c’est tout à fait important. » C’est en ces termes que Jean Deroche évoque le restaurant dans une émission de France-Culture en juillet 2020, consacrée à « Oscar Niemeyer, architecte populaire » dans le cadre d’une série « Bâtisseurs » autour de 40 portraits d’artistes majeurs.

C’est dans « ce bureau » que travaillaient cinq camarades pour préparer les repas, servir et veiller aux locaux.

À la sortie de l’ascenseur, des murs recouverts de carreaux de faïence bleus et blancs, les azulejos typiques du Portugal. Ils sont l’œuvre d’Athos Bulcão, céramiste, qui a suivi Oscar Niemeyer depuis son implication dans les constructions de Brasilia.

Les portes en verre du restaurant arborent deux autocollants, « Le fumet oui. La fumée non », qui avec humour précisent qu’ici, contrairement aux autres lieux du bâtiment, à cette époque, on ne fume pas.

Les portes d’entrée poussées nous avons à gauche les cuisines où étaient préparés les repas, devant nous le comptoir où ils étaient servis et sur la droite la grande salle de restaurant aux grandes vitres laissant entrer la lumière et la vie du quartier. À chaque extrémité, un patio, celui de gauche dispose d’un petit escalier en colimaçon qui mène à la terrasse.

Gérard Pellois

 

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31 juillet 2023 1 31 /07 /juillet /2023 05:45

Chaque étage répond à l’un des critères de l’architecture moderne, à savoir le plan libre, aucun mur porteur, les bureaux se configurant à loisir par des cloisons amovibles.

La forme du plan libre en aile d’avion inversée offre une plus grande entrée de jour dans les bureaux et le plafond de chacun d’eux est donc incliné vers l’intérieur, pas de faux-plafond juste le béton brut de décoffrage au-dessus de votre tête.

Un seul couloir par étage qui suit strictement la forme en double.

 

 

Particularité, les armoires des bureaux, situées de part et d’autre de la cloison les séparant du couloir, animent ce couloir, d’autant qu’au-dessus et en-dessous de ce mobilier des ouvertures laissent entrer le jour.

Au second étage

Côté gauche

La « Polex » ou section de politique extérieure occupait, ces années 70, toute l’aile gauche (si on vient de l’ascenseur) de l’étage, une douzaine de bureaux. Elle était dirigée par Jean Kanapa, assisté de Jacques Denis. Le « gestionnaire » de ce secteur était Théo Ronco, ouvrier d’origine stéphanoise et ex-correspondant de l’Humanité au Vietnam. Ils étaient épaulés par une dizaine de permanents, responsables de secteurs géographiques, en partie des cadres chevronnés comme Elie Mignot (Afrique), Georges Fournial (Amérique Latine), Roger Trugnan et Louis Le Floch (Europe occidentale), en partie de jeunes militants : Martin Verlet (Tiers Monde), Patrick Le Mahec (pays socialistes), Gérard Streiff (CEE). Chaque vendredi matin se tenait le bureau de la section, ouvert à desélus, des journalistes, des experts. Et autour de ce noyau gravitait une pléthore de collectifs de travail, sur un pays ou un thème.

Côté droit

La revue La nouvelle Critique, créée en 1948, revue tournée vers les milieux intellectuels, cesse de paraître en 1980. Directeur Francis Cohen.

Le secteur Vétérans, amicale fondée en 1959, présidée par Lucien Midol puis Fernand Grenier, toujours en activité, porteuse de l’histoire et de la mémoire du PCF et ouverte aux adhérent·e·s qui comptaient plus de 35 années d’adhésion au PCF.

Le secteur Ingénieurs, cadres, techniciens, (ITC) avec sa revue éphémère de 1970 à 1972 ITC actualités, dirigé par Joë Metzger, programmateur à EDF-GDF.

Le Centre d’études et de recherches marxistes (CERM), responsable Guy Besse.

Les Cahiers d’Histoire de L’Institut Maurice Thorez, anciens Cahiers de l’Institut Maurice Thorez fondés en 1966. Directeur Jean Burles.

Les Cahiers du communisme, revue politique et théorique du Comité central, 1944-1999. Responsable : Léo Figuères.

La Pensée, revue créée en 1939. Directeur : Georges Cogniot. Revue toujours existante.

La revue l’École et la nation, fondée en 1951, cesse de paraître en 1999. Directeur Maurice Perche. Sera remplacée par Les carnets rouges.

France Nouvelle : directeur François Billoux.

Rapport aux chrétiens, responsable André Moine.

Au troisième étage

La propagande et la communication : responsable René Piquet.

La section cadres du Parti : responsable Marcel Zaidner.

La section éducation : responsable Henri Martin.

Activité des Fédérations : responsable Claude Poperen.

Collectif Régions : responsable Félix Damette.

Travail des élus municipaux et cantonaux : responsable Marcel Rosette.

Au quatrième étage

Le bureau de presse : responsable Georges Gosnat.

La Trésorerie : responsable Georges Gosnat.

Commission de travail parmi les intellectuels : responsable Roland Leroy.

La jeunesse : responsable Jean Colpin.

Travail parmi les femmes : responsable Madeleine Vincent.

Travail parmi les femmes en entreprises : responsable Mireille Bertrand.

 

Gérard Pellois

En collaboration avec Gérard Streiff, Gérard Fournier, Serge Leblond, Alain Vermeersch

 

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29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 05:43

 

Nous avons quitté le « 44 Le Pelletier » pour regrouper l’ensemble de nos secteurs de travail et nous sommes en 1971 quand commence l’installation dans ce bâtiment.

L’Internet n’existe pas. C’est dans les journaux français et étrangers, les hebdomadaires et les revues spécialisées que les différents secteurs de travail puisent l’information nécessaire à la compréhension du monde, des intérêts qui s’y affrontent et des voies de sa transformation.

 

 

Sous l’impulsion de Georges Gosnat va se mettre en place un service qui n’existait pas réellement au « 44 Le Pelletier », le Service central de documentation (SCD). La responsabilité en est confiée à Guy Pélachaud, ingénieur des Arts et Métiers.

Le SCD s’installe sur une partie du 1er étage

Son objectif, assurer une veille pour constituer des dossiers analytiques.

Le SCD était organisé en trois départements de veilles et d’une bibliothèque :

  • Veille politique principalement sur les écrits et positionnements politiques du pouvoir et des autres partis et tout ce qui avait un rapport avec la lutte idéologique, et une revue de presse quotidienne.
  • Veille à l’international sur les positions de partis en Europe et dans le monde, sur les pays socialistes et sur la communauté européenne.
  • Veille sur les entreprises, informations économiques, bilans d’entreprises, études par régions et départements.

La bibliothèque gérait les abonnements des hebdomadaires et des revues, achetait les livres incontournables dans tous les domaines et repérait des « idéologues » pour alimenter la réflexion et enrichir nos connaissances. Les articles étaient photocopiés, découpés et collés pour réaliser des fiches analytiques.

La photocopieuse/trieuse était tenue par Marc Poulton, ancien directeur de France-URSS, retraité bénévole qui éditait également chaque matin, à 7h30, la revue de presse faite très tôt par un étudiant pour qu’à 9 h tous les dirigeants du Parti puissent en prendre connaissance.

Certains documents étaient édités à l’imprimerie du 1er sous-sol sur machine Offset tenue par Alain Vermeersch, dit « Gutemberg » ou « Gugu »

C’est encore au SCD qu’a été faite, très tôt, l’expérimentation du minitel, dirigé par René Le Guen, Michel Dauba et par Guy Pélachaud ; une équipe s’est constituée autour de Yann Le Pollotec et de jeunes camarades comme Serge Leblond, Lubin Chantrelle, Martine Louaire, Pascal Carreau… Le « 3615 PCFDOC », un nouveau moyen de s’informer pour les organisations du Parti et de communiquer, entre elles et envers l’extérieur, vers le grand public et les organisations de masse ou professionnelles.

Elle s’appuie sur la documentation du Comité central enrichie    de milliers de dossiers quotidiennement tenus à jour à l’aide, en moyenne, de 900 coupures de presse choisies parmi 50 quotidiens, 250 hebdomadaires, 600 revues, 300 publications étrangères.

Le nec plus ultra sera le traitement des résultats électoraux : remonté des résultats par les fédérations, puis saisie le soir même. Et le lendemain matin très tôt, des camarades, au nombre desquels Gérard Fournier qui deviendra l’administrateur du siège, se rendaient dans les gares récupérer les journaux régionaux pour compléter les résultats. Ce dispositif fut tellement efficace que nous mettions les résultats en ligne avant le ministère de l’Intérieur.

L’autre partie du 1er étage était occupée par plusieurs secteurs et revues.

Le SCD côtoyait sur le même étage la Section économique sous la responsabilité de Philippe Herzog et à laquelle participaient Jean Fabre, Anicet Le Pors, Jean-Claude Poulain, Paul Bocarra, Henri Claude, Jean Chatain... Il y avait aussi la revue Économie et politique qui existe toujours.

Il y avait également la Section agraire dirigée par André Lajoinie, avec Fernand Clavaud, Jean Flavien... et aussi une camarade, Marie-Louise Petit, qui épluchait la presse internationale, et cette camarade avait même connu Lénine. 

Gérard Pellois

En collaboration avec Gérard Streiff,

Gérard Fournier, Serge Leblond, Alain Vermeersch

 

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 05:40

Pour Oscar Niemeyer, chaque projet débute par un dessin et une phrase. En nous rendant vers les escaliers pour descendre au 1er sous-sol, nous pouvons voir le dessin de son projet pour le siège du PCF, accompagné de ces mots : « Ne pas trop occuper le terrain. Respecter les volumes et les espaces verts, faire la ville respirer un peu et l’architecture libre et créative comme le béton demande. »

 

 

Au 1er sous-sol, nous arrivons à la cafétéria. Trois tableaux agrémentent le lieu : deux montages photos sur le 29e congrès du PCF en 1996 et une grande affiche du film « La Marseillaise » de Jean Renoir, film de 1938 financé par une souscription nationale, sous la forme d’un préachat de sa place de cinéma, souscription soutenue par le PCF et la CGT.

Dans cette cafétéria déjeunent les membres du Conseil national lors de ses réunions, c’est aussi la salle de toutes les convivialités, comme le repas de fin d’année, la galette républicaine, etc.

De là, un large couloir photogénique qui va nous mener vers les salles. Les parois bien qu’en béton ont l’apparence du bois, c’est la technique du « béton brut de décoffrage », que nous retrouvons dans tout le bâtiment, pour les murs comme pour les plafonds dans les étages.

La Salle de Conférence : ici se tiennent les conférences de presse et chaque mardi soir l’Université permanente. Avant la construction de la coupole, s’y tenaient les réunions du Comité central, le premier eut lieu les 30 novembre et 1er décembre 1971.

La Salle de Délégation, à l’esthétique remarquable, regroupe l’ensemble du style d’Oscar Niemeyer, au point qu’un visiteur brésilien nous a dit en entrant dans cette salle qu’il existait la même au Sénat à Brasilia.

Destinée à la réception de délégations syndicales, politiques, associatives, étrangères, etc., elle sert également à la tenue de réunions internes au PCF, comme toutes les salles de ce bâtiment.

Nous poursuivons en empruntant le couloir vers un vaste salon de détente. Sur la gauche un couloir dessert de nombreuses salles de réunion dont une modulable en une ou deux salles, trois autres salles de réunion, un salon de réception, ainsi que le studio photo et vidéo qu’utilise également Ciné-Archives, la cinémathèque du PCF.

Au bout de ce couloir nous arrivons à la salle 25. Cette salle atypique a été construite à la fin des années 90 à la demande du secrétaire national de l’époque, pour tenir les réunions du Comité exécutif du PCF qui traditionnellement avaient lieu au cinquième étage ; depuis 2001, ces réunions se tiennent de nouveau au cinquième étage.

Toutes ces salles, comme le « foyer de la classe ouvrière », la coupole, voire la terrasse se louent pour des événements. Elles ont aussi servi de salles de classe toute une année scolaire pour une école de commerce. Elles ont également accueilli des artistes en résidence.

Ce niveau a aussi connu : le service médical avec son cabinet de consultation, ses deux cabines et sa toise en bois qui est toujours là ; une salle d’archives ; un salon et le magasin pour les réceptions ; une chambre et des douches ; « la salle des cadeaux » où étaient entreposés les cadeaux offerts par les délégations étrangères ou lors de voyages à l’étranger.

Au troisième sous-sol, il y avait une blanchisserie pour laver le linge des femmes de ménage, du personnel de cuisine et de l’atelier. Il y avait également un four dans lequel étaient vidées les corbeilles à papier ; le camarade qui officiait chaque midi était surnommé « Lucifer ».

Gérard Pellois

 

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25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 05:38

 

Dans le monde des années 1920 se développe une architecture de style « moderne ». Oscar Niemeyer sort de l’École nationale des Beaux-Arts de Rio de Janeiro avec son diplôme d’architecture en 1934, il n’y a étudié qu’une architecture d’un classicisme européen. Il dira : « Nous étions contraints de chercher notre voie en autodidactes, en dehors du cadre scolaire. »

 

 

Il entre comme stagiaire chez Lucio Costa qui sera, un court instant, directeur de l’École nationale des Beaux-Arts et, entre autres, le responsable du plan d’urbanisation « Plan pilote » de Brasilia. Le Corbusier, présent au Brésil, sera également d’un grand apport.

En 1927, Le Corbusier, grand théoricien de l’architecture moderne, systématise des procédés architecturaux déjà développés par « l’École de Chicago » fin XIXe début XXe siècle : pilotis, le toit terrasse, la façade libre, le plan libre, la fenêtre-bandeau.

Au siège du PCF, façade libre et fenêtre-bandeau se traduisent par le mur-rideau de Jean Prouvé qui forme une façade indépendante du bâtiment. Elle comporte des ouvrants, mis au point également par Jean Prouvé et à la demande de la direction du PCF, qui craignait des attentats par dispersion de gaz dans les aérations.

Le socle du bâtiment repose sur cinq piliers, appelés antipilotis par Oscar Niemeyer. Ils traversent tout le bâtiment, descendent à quinze mètres sous terre ; une dalle de béton remontant en vague n’en laisse apparaître qu’un mètre cinquante au-dessus du sol. Cette conception, accentuée par les plans inclinés du parvis, permet de donner l’impression que le bâtiment flotte au-dessus du sol et de dégager de grands espaces par une entrée sous le bâtiment, non visible de la rue. Cet espace, Oscar Niemeyer l’appelait « le foyer de la classe ouvrière ».

Cerise sur le gâteau, si l’on peut dire, le dôme blanc émergeant du parvis, symbole de fécondité pour Oscar Niemeyer, abrite la salle du Conseil national. Les regards de verre, à sa base, sont une des nombreuses entrées de lumière naturelle de ce bâtiment.

Quelques marches à descendre et nous entrons dans « le foyer de la classe ouvrière » où un mur d’images retraçant les faits et rencontres importants de l’histoire du PCF, de 1920 à la libération d’Angela Davis en 1972, vous attire dans sa courbe.

Le lieu peut accueillir 1 000m2 d’expositions ; il occupe une place importante dans la vie de ce bâtiment et de la politique du PCF pour qui la culture est source d’émancipation humaine.

En descendant vers la coupole, le sol avec ses plans inclinés, les murs courbes à l’apparence du bois, les puits de lumière autour de la coupole qui, les après-midi de soleil, dessinent des taches de lumière sur la moquette verte, donnant l’image d’une clairière, sont une invitation au voyage, à la découverte de la sensualité de l’œuvre, de l’artiste et de son rapport à la nature.

L’ouverture pneumatique des portes de la coupole, fait penser au film Star Trek (1966), qui dépeint un futur où l’humanité aura éradiqué la maladie, l’injustice, le racisme, la pauvreté, l’intolérance et la guerre. Entrons dans ce monde dont l’idée ne nous est pas étrangère. Oscar Niemeyer disait de cette salle qu’elle avait « quelque chose de spatial ». Il est vrai que l’ouverture des portes, la forme de la salle et la voûte de 16 000 lamelles comme un firmament, le confirment. Au-delà du sentiment d’être dans un autre monde, ces lamelles permettent de répartir le son et la lumière de façon uniforme.

Retour sur la Terre : C’est dans cette salle de 300 places que se réunit le Conseil national du PCF. Pouvant se configurer à loisir, elle peut recevoir des tournages de films, concerts, défilés de mode ou encore expositions d’art, des conférences et séminaires et quatre alvéoles donnant sur la salle peuvent abriter les interprètes.

Gérard Pellois

 

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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 05:36

La construction du siège suscite alors d’abondants commentaires. La Maison de la radio, « la maison ronde » de l’architecte Henry Bernard (construite entre 1952 et 1963) et le siège du PCF, œuvre d’Oscar Niemeyer, par leur conception, qui rompt avec la ligne droite et la pierre, viennent bouleverser respectivement les constructions bourgeoises du 16e et les blocs de HLM du 19e arrondissement et ouvrent à Paris de nouvelles conceptions architecturales.

 

 

Elles ont un autre point en commun, chacune épouse la forme du logotype du maître d’ouvrage, « la poêle » pour Radio France et, comme l’écrit la revue AMC (Le Moniteur Architecture Mouvement Continuité) pour le siège du PCF, « ...la valeur symbolique du bâtiment est mise en avant avec la présence de symboles communistes comme la faucille et le marteau. »

L’immeuble du PCF, dans cet arrondissement populaire en pleine reconstruction, n’est pas forcément du goût de tous. Le Courrier du XIXe, mensuel de l’UDR (1968), sous le titre « La maison de la honte » écrit : « La population du XIXe appréciera comme il convient... ce défi aux besoins des mal-logés… sans aucune utilité publique ou sociale. »

Pour le New-York Herald Tribune (1966), « Le dôme surplombant une salle souterraine a l’air de la porte d’une trappe... Le bâtiment a également son propre rideau de fer. Cela n’est pas aussi étrange que ça... car c’est une ville où même les boulangeries ont souvent leur rideau de fer... ».

Étranges propos aussi de Charlie-Hebdo (1971) : « C’est un architecte de Brasilia qui a conçu le bâtiment, les architectes français étant trop cons pour faire quelque chose de moche. »

Dans Combat (1973), l’architecte Ionel Schein tient un discours abscons : « Pauvre France, ton architecture et tes architectes foutent le camp. (...) Il est stupéfiant de voir cette architecture d’occupants colonialistes se mettre en place dans des pays qui ont acquis au prix du sang leur indépendance. (…) Le prolétariat n’a pas besoin de murs de verre. »

Mais plus généralement la presse apprécie. Dans le journal Combat (1968), on lit : « Le PCF voudrait montrer, à travers la construction d’un monument, la force grandissante de son parti qui possède actuellement un quart de l’électorat français... Il voudrait aussi montrer qu’il travaille à visage découvert... »

Le Monde (1971) souligne que « la «ligne» du P.C.F. en matière d’art, définie par le comité central d’Argenteuil en 1966, admet une plus grande ouverture et une plus grande liberté en matière de création artistique. Aussi le nouveau siège du P.C.F. n’a-t-il aucun caractère symbolique : il est l’expression d’un artiste et non pas d’une institution... » ; le même journal parle (1980) de « sublime forteresse ».

Pour Vanessa Grossman, dans un article du Moniteur (2013) : « La création du nouveau siège du PCF demeure une entreprise exceptionnelle dans l’histoire de la culture politique française du XXe siècle, et même plus généralement dans l’histoire des partis politiques opérant sous un régime démocratique. »

Si Le Figaro évoque « un bunker de luxe », il ajoute cependant : « L’idée est d’affirmer la puissance du parti, mais aussi d’en incarner sa ‘modernité.»

On garde pour la fin cette sortie de Georges Pompidou, président de la République, lors d’un déjeuner avec le jury du concours pour la réalisation du centre culturel qui portera son nom ; il dit à un des convives qui évoquait le siège du PCF : « C’est la seule bonne chose que les communistes aient faite. » 

Gérard Pellois

 

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