Le gouvernement vient de dévoiler les contenus du projet de loi d'habilitation des ordonnances qui sera présenté le 28 juin au conseil des ministres .
Monsieur Macron a de la suite dans les idées, il est un dangereux récidiviste : il a imposé hier, en dégainant le 49-3, une loi, portant son nom, qui imposait le travail du dimanche…. Il veut aujourd'hui remettre sur la table toutes les dispositions initialement envisagées par la loi de sa complice El Khomri que les salariés ont pu faire retirer par leur mobilisation lors du précédent quinquennat .
Et bien, que Monsieur Macron se le tienne pour dit : s'il a de la suite dans les idées, nous aussi !
Le combat contre son projet nous l'avons mené dans la rue en 2016 avec les salariés, avec nos députés PCF et Front de Gauche à l'Assemblée Nationale ; nous le menons aujourd'hui aux élections législatives qui doivent contribuer à résister à ces projets de régression sociale; nous le mènerons demain, dans l'Hémicycle avec nos députés et dans tout le pays!
Nous le mènerons de façon spectaculaire, visible et durable, pour gagner un débat aujourd'hui urgent et nécessaire: notre pays , les travailleurs, les salariés n'ont pas besoin de droits qui se réduisent comme peau de chagrin, au gré des désirs de rentabilité des actionnaires et du MEDEF, mais d'un code du travail du XXIeme siècle , qui étende au contraire leurs droits, leur pouvoir d'intervention dans les entreprises , qui leur assure un nouveau droit à la mobilité et à la sécurité professionnelle.
Ce que nous voulons, c'est un débat démocratique , citoyen, à l'échelle de toute la société , avec tous les salariés et leurs représentants, pas un débat assassiné à coups d'ordonnances en période estivale !
C'est cela pour nous la modernité et le renouvellement en politique !
Et nous ne nous laisserons pas abuser par les mots : la simplification ce n'est pas mettre fin aux conventions collectives nationales, pour favoriser une négociation truquée par entreprise, avec des droits adaptables et sans arrêt remis en cause pour que la concurrence libre et non faussée entre entreprises se fasse sans arrêt sur le dos de salariés toujours plus taillables et corvéables à merci !
Ce n'est pas plafonner, donc tirer vers le bas, les indemnités prud’homales pour permettre aux chefs d'entreprises de licencier plus facilement !
La démocratie et le dialogue social, ce n'est pas instaurer, le pistolet sur la tempe, des référendum d'entreprises, où les salariés ne pourront répondre qu'aux questions que les chefs d'entreprises et leurs actionnaires auront décidé de leur poser !
Simplifier , démocratiser c'est au contraire instaurer un service public de l'emploi profondément transformé avec pour missions l'appui aux salariés, leur sécurisation et leur formation.
Simplifier , démocratiser, c'est au contraire donner aux salariés de véritables pouvoirs de contre propositions face aux plans de licenciements , moyens financiers à l'appui, pour baisser le coût du capital , pas du travail.
C'est le sens du projet de loi que les parlementaires communistes ont déposé à l'assemblée nationale pour une « sécurité de l'emploi et de la formation ».
Ce projet porte la nécessité de repenser le travail, le temps de travail, le sécurisation de l'emploi tout au long de la vie : c'est indispensable aujourd'hui pour pouvoir évoluer, s’adapter, élever ses connaissances et qualifications pour le plus grand bien du développement des entreprises et du pays, et dans une totale sécurité.
A travers la question du code du travail, c'est un véritable enjeu de société, pour nous comme pour les générations à venir qui est posé !
Le nouveau président de la République a annoncé son intention de régler le problème en ayant recours aux ordonnances !
Les ordonnances, c'est ce qui autorise à dessaisir le Parlement de l'écriture précise de la loi au profit du seul gouvernement.
Rien de plus anti-démocratique. Et Il veut le faire pendant l'été.
Bonjour le coup de force !
Les élections législatives doivent donc être l'acte premier de la mobilisation pour s'opposer à ce coup de force , et imposer un large débat public, projet contre projet .
Le Président n'a pas en effet le pouvoir à lui seul de déclencher les ordonnances.
Le Parlement doit voter une loi d'habilitation des ordonnances.
Si le Président Macron et son premier ministre issu des républicains font de l'existence d'une majorité absolue, soumise et obéissante, à l'assemblée un enjeu décisif pour eux, nous savons pourquoi maintenant !
D'où l'importance des élections législatives ; car si nous élisons assez de députés qui le refuse, il n'y aura pas de recours aux ordonnances.
C'est pour cette raison que nous menons cette semaine d'action à la veille d'un scrutin qui sur ce sujet, comme sur beaucoup d'autres, sera décisif pour l'avenir du pays et des salariés .
C'est pour cette raison que nous voulons mettre cette question au cœur de notre campagne des élections législatives.
Les candidates et candidats que nous présentons ou soutenons ont été des acteurs et actrices résolus dans les mobilisations contre la loi El Khomri . Ils portent partout dans leur campagne l'exigence de nouveaux droits pour les salariés , et celle de faire reculer la main mise de la finance et des actionnaires sur les choix économiques et des entreprises . Ils seront présents dans chacune de leur circonscription dans les jours qui viennent pour donner de la résonance à cette semaine d'action.
Les salariés peuvent compter sur elles et eux pour refuser demain, à l'assemblée , le recours aux ordonnances.
Voter pour elles et eux ce dimanche 11 juin , c'est dire non à la casse du Code du Travail.
Et vous pouvez compter sur elles et eux, tout au long de la mandature pour défendre et faire progresser vos droits .
Les faits parlent d'eux mêmes :
Entre 2014 et 2016, Les députés communistes FDG ont déposé plus de 2 400 amendements à la loi Macron, puis El Khomri
Nuits et jours, pied-à-pied, ils n'ont rien lâché ! Ils ont travaillé avec les syndicats, avec « Nuit Debout », et tous les parlementaires opposés à cette loi : ils ont été nos porte-voix ….
Ils continueront à l'être au sein de l'Hémicycle !
En appui sur les députés communistes et Front de Gauche , nous poursuivrons ce combat tout au long de l'été, à la rentrée de septembre, à la Fête de l'Humanité qui résonnera de cette mobilisation et de cette exigence, et dans les semaines qui suivront !
Mr Macron veut passer en force pour casser le droit du travail, il nous trouvera face à lui, il trouvera sur sa route des députés qui exigeront l'abrogation de la loi El Khomri ; qui engageront un grand dialogue politique et citoyen pour de nouveaux droits au travail, pour construire une grande loi de démocratisation sociale, qui mettra en son cœur de nouveaux droits sociaux et de droits d'intervention dans la gestion des entreprises !
Voilà ce qui manque tant dans notre République !
Voilà l'enjeu des élections législatives des 11 et 18 juin !
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