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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:30
Europe: et maintenant? - Par Francis Wurtz, ancien président du groupe communiste au Parlement Européen - L'Humanité Dimanche, 30 mai 2019

EUROPE: ET MAINTENANT ?
Par Francis Wurtz
https://franciswurtz.net/2019/05/31/europe-et-maintenant/

Inutile de se le cacher : les résultats de ces élections européennes sont les plus préoccupants enregistrés depuis 40 ans que le Parlement de Strasbourg et de Bruxelles est élu au suffrage universel. Le premier problème est naturellement le poids sans précédent des partis d'extrême-droite qui se traduira par un escalade dans la démagogie nationaliste, sécuritaire et anti-migrants. Une deuxième source d'inquiétude est liée à l'affaiblissement et à la division des forces qui se réclamaient jusqu'ici de la gauche. Quelle sera la proportion de membres du groupe de "l'Alliance des socialistes et démocrates" (ex-groupe socialiste et social-démocrate) prête à s'engager sur de vraies options progressistes ? Comment évoluera le groupe des "Verts" désormais dominé par un parti allemand n'hésitant pas à s'allier à la droite dans certains "Länder" et comprenant des élus, notamment français, qui se disent "ni de droite ni de gauche" ? Et puis, il y a le crève-cœur de l'absence de tout parlementaire communiste ou apparenté français dans le groupe que le PCF a contribué à fonder et qu'il a présidé pendant dix ans ! Dans le contexte actuel, cette absence est dramatique. Il faudra réfléchir sereinement et sans apriori aux raisons multiples qui ont conduit à cette situation, mais cette chronique n'est pas le lieu pour cela.
Une chose apparaît sûre, cependant : les enjeux européens actuels et prévisibles exigent qu'une formation politique comme le PCF -qu'aucune autre force ne remplacera à gauche- se donne les moyens d'une triple reconquête. Celle de ses positions dans le Parlement européen -une institution bien plus importante que beaucoup ne le pensent. Celle d'une popularisation approfondie de sa vision actualisée du combat pour changer l'Europe. Celle, enfin, d’une capacité à contribuer au rassemblement des forces de gauche pour arracher des succès concrets sur les enjeux européens.
Pour ce faire, nous ne partirons pas de zéro, loin s'en faut ! Par sa clarté, sa modernité et sa dignité, l'excellente campagne de Ian Brossat a grandement favorisé l’écoute de nos idées sur l’Europe . Le bilan et l'expérience de nos anciens députés et députées au Parlement européen, la constance de leur positionnement « pour une Europe des gens, pas de l’argent » sont également de précieux atouts à valoriser. L’apport de nos candidates et candidats, reconnus pour être au diapason du monde du travail dans toutes ses composantes et des luttes sociales et sociétales de notre époque , a creusé un sillon à même de porter au-delà de l'élection elle-même. Les soutiens remarquables recueillis par la liste présentée par le PCF constituent un autre atout potentiellement durable. La campagne dynamique et au plus près des gens menée par les communistes a bien plus semé que ce que leur liste a récolté dans l’immédiat. Notre coopération permanente avec nos partenaires progressistes européens au sein de notre groupe GUE-NGL, du Parti de la Gauche Européenne (PGE) et au-delà, est un bien précieux, à préserver coûte que coûte . Sans oublier les acquis d’une expérience exemplaire de démocratie citoyenne appliquée aux questions européennes dont les communistes furent les initiateurs et le fer de lance, et qui reste, à mes yeux -au prix, naturellement, des mises à jours nécessaires- une référence toujours actuelle en la matière : la campagne pour le "NON de gauche" au projet de traité constitutionnel européen de 2005. L'après-26 mai commence maintenant !

Lire aussi:

Après les Européennes, le combat continue! - éditorial de L'Humanité Dimanche par Patrick Le Hyaric, 30 mai 2019

Élections européennes : Déclaration du PCF

Europe: et maintenant? - Par Francis Wurtz, ancien président du groupe communiste au Parlement Européen - L'Humanité Dimanche, 30 mai 2019

Le groupe de la Gauche unitaire européenne comptera moins de 40 députés, ce qui devrait en faire le plus petit groupe au Parlement européen. Il devrait se composer comme suit (selon les estimations du Parlement européen du mardi 28 mai à 14 heures): Allemagne: 6 députés, Die Linke. Belgique: 1 député, PTB. Chypre: 2 députés, AKEL. Danemark: 1 député, ARV. Espagne: 5 députés répartis entre Podemos et Izquierda Unida. Finlande: 1 député, Parti de gauche. France: 6 députés, LFI. Grèce: 6 députés, Syriza. Irlande: 3 députés Sinn Fein (auxquels il faut ajouter 1 élu dans les 6 comtés du Nord durant la période transitoire du Brexit) et 1 Independant for change. Pays-Bas: 1 député, Parti des animaux. Portugal: 4 députés répartis entre le Bloco (2) et le PCP (2). Suède: 1 député, Parti de gauche. République Tchèque: 1 député, KSCM.

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:22
Bravo aux dockers de la CGT à Marseille! - Nouvelle victoire: le Bahri Tabuk repart sans armements pour l'Arabie Saoudite ! (communiqué ACAT France, 30 mai 2019)

BRAVO AUX DOCKERS DE LA CGT !
"En effet, les dockers jouent ici un rôle important. De Gènes à Fos-sur-Mer, leur mobilisation a permis de faire pression, contribuant ainsi à empêcher tout chargement d’équipements militaires à destination de l’Arabie saoudite. Et si les dockers du port de Fos-sur-Mer ont confirmé qu’il n’y avait pas d’armes à charger sur le Bahri Tabuk, c’est que le chargement de munitions prévu a été redirigé vers une destination inconnue, indique Disclose. L’armateur Shipping Agency Service, représentant la compagnie Bahri en France, a beau jeu de parler de « fake news » pour les transferts d’armes prévues au Havre et à Fos-sur-mer, alors que la ministre des armées avait elle-même reconnu le chargement d’armes françaises au Havre, chose dont elle s’est bien gardé cette fois lorsque la question lui a été posée mardi, au cours de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale."

 

Nouvelle victoire: le Bahri Tabuk repart sans armements !
Arrivé mardi dernier au port de Fos-Sur-Mer près de Marseille où il devait effectuer un chargement d'armes françaises à destination de l’Arabie saoudite, le cargo Bahri Tabuk a finalement repris le large hier soir, les cales vides. Informée de l’arrivée du cargo, l’ACAT a immédiatement déposé un référé devant le tribunal administratif de Paris, visant à bloquer cet acheminement d’armes. Elle se réjouit que son action ainsi que la mobilisation citoyenne aient à nouveau contraint un cargo saoudien à quitter un port français sans sa cargaison d’armes à bord.

 

Le 30 / 05 / 2019

Le cargo Bahri Tabuk a finalement pris la route du port d’Alexandrie en Égypte hier soir sans son chargement d’armes françaises, comme le Bahri Yanbu au Havre deux semaines plus tôt. Selon Disclose, il s’agissait de munitions pour les Canons Caesar, dont une note de la Direction du renseignement militaire (DRM) a déjà attesté de leur utilisation par l’Arabie saoudite dans le conflit yéménite. Face à l’illégalité de ces livraisons au regard du TCA (Traité sur le commerce des armes, signé et ratifié par la France), en raison de la forte probabilité que ces armes soient utilisées au Yémen contre des populations civiles, l’ACAT a mandaté le cabinet Ancile Avocats pour déposer un référé afin de bloquer leur livraison et par voie de conséquence, leur acheminement vers l’Arabie Saoudite.

« Une nouvelle fois, face à la mobilisation citoyenne et notre action en justice, un cargo saoudien a dû renoncer à charger des armes françaises, cette fois-ci à Fos-sur-Mer, alors qu’il est clair que cette livraison contrevenait au Traité sur le commerce des armes » indique Nathalie Seff, déléguée générale de l’Acat-France. « Nous nous réjouissons de voir que la société civile française a encore répondu présent, et félicitons tout particulièrement les dockers de Fos-sur-Mer pour leur engagement humaniste dans cette lutte contre ces transferts d’armes illégaux.» ajoute Bernadette Forhan, présidente de l’ACAT-France.

En effet, les dockers jouent ici un rôle important. De Gènes à Fos-sur-Mer, leur mobilisation a permis de faire pression, contribuant ainsi à empêcher tout chargement d’équipements militaires à destination de l’Arabie saoudite. Et si les dockers du port de Fos-sur-Mer ont confirmé qu’il n’y avait pas d’armes à charger sur le Bahri Tabuk, c’est que le chargement de munitions prévu a été redirigé vers une destination inconnue, indique Disclose. L’armateur Shipping Agency Service, représentant la compagnie Bahri en France, a beau jeu de parler de « fake news » pour les transferts d’armes prévues au Havre et à Fos-sur-mer, alors que la ministre des armées avait elle-même reconnu le chargement d’armes françaises au Havre, chose dont elle s’est bien gardé cette fois lorsque la question lui a été posée mardi, au cours de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Actuellement en route pour Alexandrie en Egypte, le Bahri Tabuk avait initialement pour destination Cagliari en Sardaigne, comme l’indique encore le site de la capitainerie du port de Marseille-Fos. Cagliari est en effet une destination régulière pour les cargos de la compagnie Bahri, qui y chargent régulièrement des armes, pour certaines produites par RWM Italia, une filiale de l’allemand Rheinmetall. Ce changement de destination interroge une nouvelle fois et pourrait être le résultat de la pression croissante de la société civile dans les différents pays européens concernés.

Une décision de justice cynique

Une nouvelle fois, le tribunal administratif de Paris a rejeté hier après-midi le référé déposé par l’ACAT, en considérant que « l’autorisation de sortie douanière de ces armements ne crée pas un danger caractérisé et imminent pour la vie des personnes. »» L’ACAT s’indigne devant cette décision cynique, qui se révèlera lourde de conséquences, lorsque ces armes se trouveront entre les mains d’un pays de la coalition dont on sait qu’elle commet des crimes de guerre à l’encontre des populations civiles yéménites.

 « Le tribunal administratif n’a même pas pris la peine d’étudier notre demande puisqu’il s’est contenté de faire un copier-coller de la précédente décision sur le Bahri Yanbu et le port du Havre » dénonce Me Laurence Craig du cabinet Ancile Avocats. En effet, alors qu’il n’est fait mention que de munitions pour des canons Caesar dans le référé déposé mardi dernier, l’ordonnance de rejet mentionne de manière erronée le chargement de canons Caesar, ce qui était le cas avec le Bahri Yanbu au Havre uniquement.

Il faut rappeler le caractère illégal du transfert d’armes dès lors que la France « a connaissance, au moment où l'autorisation est demandée, que ces armes ou ces biens pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l'humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou d'autres crimes de guerre » (Traité sur le commerce des armes, article 6 alinéa 3).  Le 2ème critère de la position commune 2008/944/PESC indique également que « les états membres refusent l’autorisation d’exportation s’il existe un risque manifeste que la technologie ou les équipements militaires dont l’exportation est envisagée, servent à commettre des violations graves du droit humanitaire international ».

L’absence de transparence et de contrôle parlementaire

Cette nouvelle affaire de chargement d’armes françaises à destination de l’Arabie saoudite est un rappel lancinant de l’opacité et du secret qui continuent de planer sur les transferts d’armements. Depuis mars 2018l’ACAT est engagée sur cette question, et demande plus de transparence de la part du gouvernement et un véritable contrôle parlementaire sur le commerce des armes. Un engagement que le gouvernement semble encore avoir du mal à prendre.

En témoigne les convocations par la Direction générale de la sécurité intérieur  (DGSI) de plusieurs journalistes ayant enquêté sur la question de ventes d’armes, dont ceux de Disclose qui avaient révélé à cette occasion cette fameuse note de la Direction du renseignement militaire (DRM). L’ACAT et ses partenaires ont dénoncé ces atteintes à la liberté de la presse et au droit à l’information dans un domaine qui est pourtant d’intérêt public et sur lequel règne une opacité totale.

« Il est temps pour le gouvernement français de changer de mentalité et d’évoluer vers plus de transparence et de redevabilité. On ne peut être une démocratie digne de ce nom et continuer à contourner le débat public et les représentants du peuple sur des questions aussi fondamentales d’un point de vue éthique et moral » explique Elias Geoffroy, responsable programme et plaidoyer Afrique du Nord et Moyen-Orient à l’ACAT.

Tant que le gouvernement continuera de jouer au chat et à la souris en matière de livraisons d’armes illégales, l’ACAT continuera à répliquer et à saisir la justice autant de fois qu’il le faudra. « Il est regrettable que le gouvernement français ne cherche pas à engager un dialogue constructif avec la société civile et les représentants du peuple, sur ce sujet des ventes d’armes » ajoute Luisa Fenu, Directrice du Pôle Programmes et Plaidoyer à l’ACAT.

L’ACAT reste et restera vigilante sur le parcours du cargo saoudien, ainsi que sur les prochaines livraisons de canons Caesar prévues dans les mois à venir.

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1 juin 2019 6 01 /06 /juin /2019 06:15
Moyen-Orient. Les Etats-Unis freinés par l'échec de Netanyahou (Pierre Barbancey, L'Humanité, 31 mai 2019)
Moyen-orient. Les États-Unis freinés par l’échec de Netanyahou
Vendredi, 31 Mai, 2019

Le premier ministre sortant n’est pas parvenu à former un gouvernement alors que Trump s’apprêtait à lancer le volet économique de son « plan de paix ». Analyse.

Donald Trump, son gendre Jared Kushner et le va-t-en-guerre John Bolton ne s’attendaient certainement pas à ce nouvel obstacle. Depuis des mois, ils annoncent la publication d’un « plan de paix » pour le Proche-Orient, tout en multipliant des décisions favorables à Tel-Aviv. C’est le cas de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et de l’annexion du plateau du Golan occupé, ainsi que de l’arrêt de toute aide à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, pour en finir avec la question du droit au retour. La présentation de ce plan avait été retardée en raison des élections israéliennes du 9 avril, mais aussi à cause des difficultés à obtenir un consensus parmi les pays arabes. Ces derniers n’y sont pas opposés, déjà engagés dans un rapprochement régional stratégique avec Israël et contre l’Iran, mais doivent tenir compte de leurs opinions publiques échaudées. C’est sans doute pourquoi, dans une première étape, la Maison-Blanche a annoncé qu’elle coorganiserait avec Bahreïn une conférence, les 25 et 26 juin, sur les aspects économiques du plan de paix américain. Il s’agirait, selon la présidence américaine, d’une « opportunité charnière » pour « partager des idées, évoquer des stratégies et encourager le soutien à des investissements et initiatives économiques potentiels qui pourraient être rendus possibles par un accord de paix ».

Les dindons de la farce sont les Palestiniens

Mais les nouveaux développements de politique intérieure en Israël risquent de repousser aux calendes grecques l’annonce de ce plan. Pivot du plan, Benyamin Netanyahou n’est pas parvenu à former un gouvernement. De nouvelles élections sont convoquées pour le mois de septembre (lire ci-contre). Ces derniers jours, pourtant, l’administration américaine n’a pas ménagé ses efforts pour baliser le chemin et lever toutes les (faibles) réticences des pays arabes, alors que la Russie et la Chine ont annoncé qu’elles ne participeraient pas à la conférence. Jared Kushner s’est ainsi rendu au Maroc. Avec le roi Mohammed VI, les discussions ont porté sur « les évolutions et les développements que connaît la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », ainsi que sur le partenariat stratégique entre les États-Unis et le Maroc. Autant dire que, dans le panier, figuraient la question du Sahara occidental comme monnaie d’échange, de même que le rapprochement du royaume chérifien avec Israël. Destination ensuite la Jordanie, pour une rencontre avec le roi Abdallah II, dont le régime est affaibli et pourrait être le prochain sur la liste des révoltes arabes. Au-delà des déclarations d’intention du souverain sur « la nécessité de multiplier les efforts pour aboutir à une paix globale et durable fondée sur la solution à deux États », sa marge de manœuvre face aux États-Unis est en réalité nulle.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étant déjà tout acquis à la stratégie américaine, à John Bolton, le conseiller sécurité de Trump, la mission purement guerrière. En visite mercredi à Abu Dhabi, il a accusé l’Iran d’être derrière les actes de sabotage du 12 mai contre quatre navires à l’entrée du golfe. En réalité, les tensions régionales se sont exacerbées depuis que l’administration Trump a inscrit, en avril, les Gardiens de la Révolution iraniens sur sa liste noire d’« organisations terroristes » et a renforcé en mai les sanctions économiques contre Téhéran après avoir quitté, il y a un an, l’accord international sur le nucléaire iranien. Cette visite de Bolton intervient d’ailleurs à la veille de trois sommets (OCI, Ligue arabe et Conseil de coopération du golfe) organisés à La Mecque, en Arabie saoudite, à la demande de Riyad, qui veut isoler davantage son grand rival iranien au Moyen-Orient.

À ce jeu dangereux, les dindons de la farce sont bien les Palestiniens. Ils ont fait savoir, par la voix de Saëb Erekat, secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qu’ils rejetaient toute tentative visant à promouvoir « une normalisation économique de l’occupation israélienne de la Palestine. (Leur) objectif n’est pas d’améliorer les conditions de vie sous l’occupation, mais d’atteindre le plein potentiel de la Palestine en mettant fin à l’occupation israélienne ».

Pierre Barbancey
Moyen-Orient. Les Etats-Unis freinés par l'échec de Netanyahou (Pierre Barbancey, L'Humanité, 31 mai 2019)
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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:45
Les observateurs internationaux du procès de Madrid contre les indépendantistes catalans, avec Dominique Noguères, venue à Morlaix en février pour nos mardis de l'éducation populaire et une conférence avec la LDH, 2e en partant de la droite

Les observateurs internationaux du procès de Madrid contre les indépendantistes catalans, avec Dominique Noguères, venue à Morlaix en février pour nos mardis de l'éducation populaire et une conférence avec la LDH, 2e en partant de la droite

Toujours toutes et tous,
 
Je ne vous ennuierai pas aujourd'hui par le grincement de dents d'un lendemain d'élection qui va accentuer le poids des misères dans notre pays. je ne m'y résous pas. Il faut regarder l'avenir et ne pas en vouloir toujours à ceux qui ne savent pas ce qu'ils font. Il faut continuer à essayer de les sortir de l'aveuglement...C'est un moment pesant de notre vie européenne (j'y crois, mais en tant que citoyen du monde de culture française et non en apôtre d'une grande puissance toute aussi prédatrice que les autres...)
 
Dominique Noguères suit depuis le début le procès de Madrid avec une belle brochette d'avocats et juristes internationaux, belges, italiens, américains et bien sûr espagnols (castillans et catalans, pour préciser), dont le but n'est pas de faire l'apologie de l'indépendance mais de défendre l'État de droit dans une Europe qui se dit "civilisée"... 
 
Je vous transmets son dernier post et une photo. La démocratie et le respect des cultures, c'est un combat de toute l'Europe, qu'on se le dise. Nous savons à quoi jouent les juges nostalgiques du franquisme qui mettent de l'huile sur le feu en maintenant malgré les preuves leur demande de sentence, appuyés par le parti d'extrême droite Vox qui fait le paon sur les bancs de l'accusation. Il n'y a pas d'État d'urgence permanent en Espagne et c'est heureux. On n'arrête pas n'importe qui pour n'importe quoi comme en France. Mais il y a les traces de ces 40 ans de dictature qui sont bien difficiles à éradiquer. Dominique Noguères, en humaniste convaincue, se mobilise toujours là où ça fait mal. Grâce à elle et à tant d'autres aussi méritants, notre Europe n'est pas encore complètement laide et c'est heureux.
 
Yvon Huet
 
ON NE LÂCHE RIEN !
 
Son dernier post :
 

Madrid toujours 

Étrange journée.
Outre le fait d'avoir ingurgité pendant près de 6 heures près de 150 vidéos montrant toutes plus ou moins la même chose c'est à dire les interventions violentes de la garde civile sur les lieux de vote face à des gens paisibles, un flot de nouvelles contradictoires nous est tombé dessus. 

Le procès se termine dans quelques jours, arrive l'heure des conclusions définitives de chacune des parties avant les plaidoiries. Coté accusation maintien total des peines envisagées lors de l'ouverture de ce procès. Comme si les 1- semaines de débat n'avaient en rien pu influencer les demandes. Les peines demandées sont extrêmement lourdes, plusieurs dizaines d'années de prison ( je ne fais pas le détail ici) pour chacun des protagonistes.
en même temps nous avons appris cet après midi que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU demandait la libération immédiate des prisonniers considérant après une analyse juridique extrêmement pointue que les délits reprochés ne sont pas constitués.
Le Président en a pris acte et nous attendons sa décision. 

Tout ceci devient surréaliste et pourrait faire sourire si la liberté des personnes n'était en jeu.
Quelle expérience !!
Pour le reste toujours aussi dingue d'entrer au Tribunal on se fait surveiller rabrouer sans cesse , nous ne sommes pas les bienvenus, mais tant pis on est là et on observe et on témoigne. A bientôt.... bonne nuit Je vais rédiger mon rapport

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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 06:28
Sur terre et sur mer, Paris favorise le business de la mort
Vendredi, 31 Mai, 2019

Industrie militaire. S’il n’a pas chargé d’armes françaises, le cargo saoudien arrivé mardi à Marseille serait rempli de blindés canadiens. En l’accueillant, la France viole le traité sur le commerce des armes.

Le message est plus clair encore que les mers sur lesquelles voguent des cargos saoudiens remplis d’armes : l’Élysée ne veut pas que les Français se mêlent de sujets qui ne les concernent pas. Après avoir bâillonné le Parlement où toute discussion sur l’industrie de l’armement est systématiquement renvoyée, Emmanuel Macron et ses sbires ont décidé de s’en prendre aux journalistes qui mettent le nez dans leurs affaires. Récemment, Mathias Destal, Geoffrey Livolsi et Michel Despratx, du média-ONG Disclose, ont été convoqués par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au sujet de leur enquête sur l’usage au Yémen d’armes françaises vendues à l’Arabie saoudite.

Le mois dernier (lire l’Humanité du 16 avril), le site Web – en partenariat avec France Info, Mediapart, The Intercept, Konbini et Arte – avait publié une note de la direction des renseignements militaires (DRM) mentionnant que des armes made in France étaient bien utilisées sur le territoire yéménite par Riyad et Abu Dhabi, en guerre contre les rebelles houthistes soutenus par l’Iran. Parmi ces armes : des canons Caesar, dont la portée de tir peut potentiellement atteindre des civils yéménites.

En début de semaine, à Marseille, ce seraient ces mêmes canons ainsi que des munitions qui pouvaient, d’après Disclose, embarquer sur le Bahri Tabuk. Ce que dément fermement l’armateur saoudien Bahri. « Le navire va charger (mercredi), pour le compte de (l’entreprise allemande) Siemens, des stations mobiles d’électricité à usage civil, et cela représente 100 % de sa marchandise. Les informations sur un chargement d’armes ou d’explosifs sont complètement bidon », a ainsi affirmé à l’AFP un porte-parole de l’entreprise saoudienne. Ce à quoi Disclose répond sans détour : « Selon nos informations, les charges modulaires parties en containers depuis l’usine d’Eurenco de Bergerac ont été redirigées vers une destination inconnue », évoquant « un changement de stratégie au sommet de l’État ».

La CGT des dockers du golfe de Fos ne confirme ni n’infirme cette version. « À notre connaissance, aucune cargaison d’armes ou de munitions n’était prévue à Fos ce mercredi. Et s’il y avait le moindre doute sur le sujet, croyez-moi que nous l’aurions bloquée ! » explique l’un des responsables du syndicat à l’Humanité.

Mais alors pourquoi autant d’énergie déployée ces derniers jours par le gouvernement pour noyer le poisson ? Jean-Yves Le Drian, super-VRP de l’armement français, ressort inlassablement la même antienne : « Oui c’est une sale guerre, oui il faut l’arrêter, oui il faut être extrêmement vigilant sur les ventes d’armes à l’égard de ces pays. C’est ce que nous faisons », a déclaré mardi sur France Inter le ministre des Affaires étrangères, oubliant de rappeler qu’un bombardement avait encore tué sept civils, dont trois enfants, la semaine précédente. « Nous respectons scrupuleusement le traité sur le commerce des armes », s’est-il en revanche empressé de rajouter, ne sachant manifestement pas de quoi le texte retourne.

La France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier

« Dans cette affaire marseillaise, la France sait pertinemment qu’elle viole encore et toujours le traité sur le commerce des armes (TCA) », explique Benoît Muracciole, président de l’ONG Action sécurité éthique républicaines (Aser). « S’il n’y a peut-être pas eu de livraisons françaises, nous sommes quasiment sûrs en revanche que le bateau est rempli de blindés fabriqués au Canada et destinés aux soldats de la coalition située à la frontière du Yémen. » Si l’on se réfère aux paragraphes 2 et 3 de l’article 6 du TCA, la France est par conséquent hors des clous. Le texte s’applique en effet aux transferts d’armes classiques. D’après la définition du registre des Nations unies, cela inclut les imports, les exports, les prêts, les dons et… les transits. La présence du Bahri Tabuk au port de Marseille entre dans cette dernière catégorie.

Mais la France n’en est pas à une inconséquence près dans ce dossier. Interpellée mardi après-midi à l’Assemblée nationale sur la possible livraison, la ministre de la Défense, Florence Parly, s’est une fois encore emmêlé les pinceaux. « Et quand bien même ce serait le cas, cela serait-il étonnant ? Non, car nous avons un partenariat avec l’Arabie saoudite », avait-elle osé lancer avant d’être interrompue par un lapidaire « vous mentez ! » de François Ruffin, député de la France insoumise. Le 8 mai dernier, le député communiste de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq avait tenté lui aussi de questionner le premier ministre en dénonçant la complicité de la France, qui – bien que hors la loi – continuait à vendre des armes à l’Arabie saoudite et ses amis. Le député avait alors demandé au gouvernement les moyens de donner au Parlement le pouvoir de contrôler la vente d’armes. Pour toute réponse, il a reçu une fin de non-recevoir. Depuis, les journalistes qui tentent de prendre le relais sont désormais menacés.

Seuls aujourd’hui les membres de la société civile trouvent encore le moyen de faire entendre la voix des Français sur le sujet. Mercredi soir, sur le port de Marseille, outre les syndicats de dockers et Aser, des membres de l’association Marseille en commun et le Mouvement de la paix étaient montés au créneau pour dénoncer les mauvais « faits d’armes » de la France macronienne. Mais pour combien de temps encore…

Stéphane Aubouard
Sur terre et sur mer, Paris favorise le business de la mort (Stephane Aubouard, L'Humanité, 31 mai 2019)
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28 mai 2019 2 28 /05 /mai /2019 16:31

L’agence de secours de l’ONU avertit d’une crise le mois prochain sauf si les pays donateurs apportent 60 millions de  dollars (53,6 millions €)

Jennifer Rankin pour le Guardian à Bruxelles – 15 mai 2019

Plus d’un million de personnes risquent de souffrir de la faim à Gaza le mois prochain sauf si les donateurs internationaux  comblent avec 60 millions de dollars (53,6 millions €) un trou noir largement créé par des coupures de l’aide aux réfugiés palestiniens par l’administration Trump, a dit une agence de l’ONU.

L’office de Secours et de Travaux pour les Réfugiés Palestiniens, de l’ONU, (UNWRA) qui fournit de la nourriture à plus d’un million de personnes dans la bande de Gaza, fait appel à l’UE, aux États du Golfe, et à de grandes économies émergentes comme la Russie et la Chine pour qu’ils « s’engagent fermement » sur 60 millions de dollars d’ici le milieu de juin pour empêcher la famine.

« Nous sommes dans une situation critique en termes de livraison de nourriture » dit Matthias Schmale, le directeur des opérations de l’UNWRA à Gaza. « Nous avons plus d’un million de personnes qui reçoivent des livraisons alimentaires trimestrielles et nombre de ces personnes ne survivraient pas vraiment sans cet apport, chaque trimestre.

S’exprimant à Bruxelles avant une réunion de représentants européens, Schmale a dit que « la raison la plus immédiate » de ce trou dans le financement a été la perte du soutien des États Unis.

Les USA ont annoncé en 2018 qu’ils coupaient tout financement à l’UNWRA, une perte brutale de la part de celui qui était le premier donateur de l’agence jusque là, ayant apporté 360 millions de dollars en 2017 (321,6 millions €).

Schmale a dit que cela aurait été « une autre histoire » si les USA avaient réduit progressivement leur financement, même si cela eût été « malheureux et triste ». Mais la disparition des fonds du jour au lendemain a causé des ravages, forçant l’UNWRA à pratiquer des coupes sévères sur les programmes de santé et d’emploi dans la bande de Gaza.

L’agence a coupé son budget d’aide à la santé mentale de 50% dans la seconde moitié de 2018, ce qui a réduit la disponibilité du soutien aux enfants dans cette région déchirée par la guerre. Elle a aussi fait des coupes dans un programme qui crée du travail à court terme pour la population de Gaza, une bouée de sauvetage dans une économie où le taux de chômage est de 53%. En 2018, 10 139 personnes ont bénéficié de contrats de travail de courte durée, soit 48% de moins que l’année précédente.

L’UE est passée au rang de premier donateur à l’UNWRA, avec un supplément de ressources venant de la plupart des pays membres – l’Allemagne, le Royaume Uni et la Suède ont fait les contributions les plus importantes en 2018. Mais Schmale n’a pas observé un rôle significatif joué par ce bloc pour construire la paix dans cette région, bien qu’il ait félicité la cheffe de la politique étrangère de l’UE, Federica Mogherini.

 Il a dit : « Ce que j’entends beaucoup à Gaza est que les USA, à cause de leur comportement visiblement erratique, ne sont plus considérés comme un intermédiaire crédible. L’UE a perçu un capital politique (mais) les États membres sont trop préoccupés d’eux-mêmes pour qu’on attende de l’UE qu’elle joue un rôle ».

L’UNWRA, créée en 1949 pour apporter un secours de court terme aux réfugiés palestiniens après le conflit arabo-israélien de 1948, gère les écoles, les hôpitaux et les services sociaux dans cinq zones dont la Cisjordanie, la Jordanie, le Liban et la Syrie.

C’est un renfort important pour Gaza soumise à un blocus total aérien, terrestre et maritime depuis 2007. L’impasse politique, le conflit avec Israël et les divisions au sein des faction palestiniennes ont laissé le territoire en ruines au plan économique, sans services de santé et sociaux, avec presque aucun accès à de l’eau potable et seulement quatre ou cinq heures d’électricité par jour.

 Aucune paix n’étant en vue, une génération grandit à Gaza qui n’a connu qu’un territoire fermé et n’a jamais rencontré un Israélien.

« C’est une course contre la montre » a dit Schmale, suggérant que des enfants sans espoir se tournent vers l’extrémisme. « Malgré leur expérience, les enfants – par internet pour la plupart – sont connectés au reste du monde (et) ils rêvent de l’avenir mais… cela ne va pas de soi. Si le blocus continue, cela changera, c’est pourquoi je comprends les parents palestiniens : ils sont soucieux pour leurs enfants ».

Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

fresque murale à Béthleem (mission AFPS Morlaix 2015)

fresque murale à Béthleem (mission AFPS Morlaix 2015)

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28 mai 2019 2 28 /05 /mai /2019 15:00
Après les élections législatives en Israël. L’extrême droite israélienne pousse- t-elle à la politique de la terre brûlée ?
Lundi, 27 Mai, 2019

rappel des faits La victoire du Likoud de Netanyahou et de ses alliés aux élections législatives israéliennes d’avril laisse présager une nouvelle fuite en avant du régime dans sa politique d’écrasement de la Palestine.
Taoufiq TAHANI
Efraim Davidi

Netanyahou se moque des états d’âme de la communauté internationale

Taoufiq TAHANI

Président d’honneur de l’AFPS

« Tant que je serai premier ministre, il n’y aura pas d’État palestinien. » Ces paroles ont été constantes chez Netanyahou et plus particulièrement à la veille des élections car elles lui ont toujours porté chance. Mais cela n’a rien d’étonnant, c’est tout simplement conforme à la charte de son parti, le Likoud.

La communauté internationale, qui s’inquiétait « officiellement » de l’absence de toute volonté de paix de la part des dirigeants israéliens, n’a pris aucune mesure pour les contraindre à respecter le droit international et les différentes résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité. Pourtant, la résolution 2334, adoptée en décembre 2016 à l’unanimité de 14 voix moins une ­abstention, celle des États-Unis présidés encore pour quelques jours par Barack Obama, exigeait de nouveau d’Israël qu’il « arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est ».

Par ce vote, les pays européens et autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU voulaient sauver Israël de la folie de ses dirigeants. Dans les chancelleries occidentales, on entendait souvent dire que l’abandon de la solution à deux États ouvrirait la voie à deux autres solutions qui mettraient en péril l’État d’Israël.

Soit un seul État démocratique sur l’ensemble de la Palestine historique avec l’égalité des droits pour tous ses citoyens, soit un statu quo qui conduirait nécessairement à une situation d’apartheid. Or, l’écrasante majorité de la classe politique israélienne est farouchement opposée à la solution d’un seul État démocratique car elle estime que les Palestiniens seraient rapidement majoritaires. Netanyahou, qui se moque des états d’âme de la communauté internationale, surtout depuis l’élection de Donald Trump, a décidé de pousser son avantage au maximum pour, d’une part, rendre la solution à deux États impraticable (en accélérant la colonisation et la judaïsation de Jérusalem), d’autre part, officialiser et institutionnaliser l’apartheid israélien avec la loi « État-nation du peuple juif ».

Le calcul de Netanyahou est très simple. Comme le plan de paix de Trump n’a aucune chance de passer et comme il ne sait pas ce qui va se passer aux élections américaines de 2020, il a décidé d’annexer le maximum de territoires et de cantonner la population palestinienne dans des bantoustans sans aucune perspective viable et à la merci des aides de la communauté internationale. Aides souvent accompagnées de pressions et d’humiliations.

Netanyahou sait également qu’il peut compter sur des « amis » de plus en plus nombreux à accéder au pouvoir dans leur pays et qui rêvent d’avoir des relations privilégiées avec l’État d’Israël. La victoire de Bolsonaro a été pour lui la meilleure nouvelle après celle de Trump. Mais il y a aussi ses amis de l’extrême droite européenne qui empêchent maintenant l’adoption par l’Europe de toute mesure contre la politique israélienne, aussi symbolique soit-elle. Dans un récent tweet, Netanyahou a souhaité la victoire aux européennes du Néerlandais Geert Wilders, de l’Italien Matteo Salvini, du Hongrois Viktor Orban et du Britannique Nigel Farage… mais il n’a pas cité Marine Le Pen ! Serait-il satisfait de la politique actuelle de la France ?

Netanyahou mène une politique dévastatrice depuis dix ans, celle de la terre brûlée. Il multiplie les déclarations racistes vis-à-vis des Arabes d’Israël, il incite à la violence contre les Palestiniens, il participe activement à la déstabilisation de toute la région… Mais le plus inquiétant, c’est que l’Europe et la France semblent s’adapter à cette politique.

Le seul signal politique qui pourrait donner à réfléchir à Netanyahou pour qu’il reconsidère sa politique diabolique, c’est la reconnaissance de l’État de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale… Mais ça ne semble pas inscrit dans l’agenda de Macron. À nous d’agir pour faire que cela le soit.

Vers un gouvernement sous le signe de l’annexion

Efraim Davidi

Dirigeant du Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité – Parti communiste d’Israël)

L’élection législative israélienne anticipée du mardi 9 avril désigna le vainqueur : l’ancien et nouveau ­premier ministre, Benyamin Netanyahou, tout-puissant leader du parti d’extrême droite Likoud.

Ce parti devrait garder la main pour la formation d’un gouvernement, tant est vive sa coalition avec divers partis de droite et religieux, plus extrémistes encore. Tous (Likoud inclus), partisans de l’accélération de la colonisation et la plupart du temps d’une annexion au plus tôt de 60 à 100 % des territoires palestiniens occupés de Cisjordanie, écrasent de loin ce qui reste des partisans d’une reconnaissance des droits politiques des Palestiniens et d’un partage des territoires contrôlé par Israël en deux États souverains. Cette coalition des droites nationalistes, religieuses et coloniales a recueilli 65 sièges (sur 120) à la Knesset, le Parlement israélien.

Avec les résultats des élections, il paraît que le projet colonial israélien dans les territoires occupés palestiniens connaît un tournant historique. Jusqu’ici les autorités israéliennes, y compris Netanyahou depuis son fameux discours de 2009, faisaient mine d’accepter la perspective dite des deux États pour deux peuples. Certes, elle accélérait la colonisation – le quotidien israélien Haaretz a donné, l’an dernier, le chiffre de 700 000 colons juifs, 470 000 en Cisjordanie et 230 000 à Jérusalem-Est –, mais elle maintenait formellement un flou juridique autour du statut des territoires occupés. La Paix maintenant a recensé 2 100 nouveaux logements en cours de construction en 2018, soit près de 200 de plus que la moyenne des dix dernières années. En 2017, l’accélération avait été encore plus forte : elle était alors de 20 %, dit Brian Reeves, directeur du développement et des relations extérieures de la Paix maintenant. « Ce à quoi on assiste, c’est ce qu’on appelle l’effet Trump. Depuis que Donald Trump a été élu, Israël a – à raison – considéré que les États-Unis ne joueront plus un rôle dissuasif pour contenir la politique de colonisation », explique-t-il.

Si la colonisation s’est accélérée depuis l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche, elle se faisait déjà à un rythme soutenu depuis 2009. La Paix maintenant relève que le nombre de colons israéliens en Cisjordanie a augmenté de près de 30 % depuis le retour de Benyamin Netanyahou à la tête du gouvernement : ils sont 120 000 de plus qu’il y a dix ans. « On se demande déjà aujourd’hui si la solution à deux États est morte, s’interroge encore Reeves. La question est la volonté politique. À quel moment même le dirigeant le plus courageux ne sera plus en mesure de se retirer des colonies, tout en conservant sa coalition. » Pour le directeur du développement et des relations extérieures de la Paix maintenant, à ce rythme de développement, il ne faut plus que quelques années pour enterrer pour de bon la solution à deux États. Netanyahou et ses amis bâtisseurs du « Eretz Israel » (Grand Israël) ont décidé, violant ouvertement cinquante années de résolutions des Nations unies, d’enterrer la solution dite des deux États  au profit d’un seul : un État d’apartheid, où les Palestiniens annexés ne jouiraient pas des droits politiques, à commencer par le droit de vote. Mais ces extrémistes le savent : leur fuite en avant pourrait susciter, à terme, des réactions négatives de l’opinion publique.

Si l’absence d’alternative à gauche a poussé les Israéliens toujours plus vers la droite, cette évolution a des limites : selon une enquête d’opinion, la moitié des sondés n’estiment pas « normal » de poursuivre la colonisation de la Cisjordanie et 53 % s’opposent à son annexion ; plus de la moitié se prononcent pour la création d’un État palestinien dans les territoires occupés.

Jérusalem, 2015

Jérusalem, 2015

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23 mai 2019 4 23 /05 /mai /2019 19:10
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19 mai 2019 7 19 /05 /mai /2019 21:29
Ada Colau (photo de sa page Facebook)

Ada Colau (photo de sa page Facebook)

Ada Colau va affronter Manuel Valls, soutenu par la droite anti-indépendantiste ou autonomiste et la grande bourgeoisie, aux municipales de Barcelone. Nous lui souhaitons de triompher du petit coq opportuniste et brutal et de regagner un mandat de maire à Barcelone car l'Europe a besoin de grands élus comme elle. 

Ada Colau, maire de Barcelone, apporte son soutien à Ian Brossat
Samedi, 18 Mai, 2019

Figure de la gauche indignée et écologiste en Europe, la Maire de Barcelone Ada Colau apporte ce soir son soutien à Ian Brossat à l'occasion des élections européennes du 26 mai prochain.

« Tout mon soutien à Ian Brossat, adjoint au logement de Paris et candidat aux européennes. Grâce à lui, cela fait 4 ans que Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers. J'espère le voir à Bruxelles ».

« Ce soutien augure de belles convergences en Europe », a pour sa part réagi Ian Brossat, qui souligne qu'Ada Colau est une militante de longue  date contre le mal-logement, Airbnb et l'ubérisation de nos villes.

L'Humanité, 18 mai 2019

 

COMMUNIQUE DE PRESSE du PCF

Ada Colau, maire de Barcelone, apporte son soutien à Ian Brossat

Figure de la gauche indignée et écologiste en Europe, la Maire de Barcelone Ada Colau apporte ce soir son soutien à Ian Brossat à l'occasion des élections européennes du 26 mai prochain.

« Tout mon soutien à Ian Brossat, adjoint au logement de Paris et candidat aux européennes. Grâce à lui, cela fait 4 ans que Barcelone et Paris partagent une stratégie pour lutter contre la spéculation immobilière et encadrer les loyers. J'espère le voir à Bruxelles ».

« Ce soutien augure de belles convergences en Europe », a pour sa part réagi Ian Brossat, qui souligne qu'Ada Colau est une militante de longue date contre le mal-logement, Airbnb et l'ubérisation de nos villes.

Bureau de presse du PCF,

Paris, le 17 mai 2019.

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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 18:35
Dessin Agence Média Palestine

Dessin Agence Média Palestine

Agence Média Palestine: 

"Pour France Télévisions, l’Eurovision est « un divertissement d’une ampleur internationale unique et ouvert à une très grande diversité artistique » qui revendique de célébrer la diversité et l'inclusion. Selon la chaine publique « la musique, qui n’a pas de frontière, en est son essence, avec pour ambition universelle le dialogue entre les peuples, l’ouverture et le vivre-ensemble ».

Mais ce message sonne creux lorsque qu’il  cherche à nous divertir des violations des droits humains à l’égard des Palestinien·ne·s. Discrimination et exclusion sont profondément ancrées en Israël, où notamment la loi « Israël, État-nation du peuple juif » a été adoptée le 19 juillet 2018, proclamant que seuls les Juifs ont le « droit à l'autodétermination nationale », entérinant ainsi officiellement l'apartheid.

"Le sens de l’histoire, de l’inclusivité et de la solidarité est plutôt du côté des nombreuses manifestations en Palestine et dans toute l'Europe, appelant artistes et diffuseurs à ne pas se rendre à Tel-Aviv. Par cette tribune, nous tenons également à participer à ce mouvement, pour manifester notre soutien aux artistes palestinien.ne.s, dans la guerre que leur mène Israël."Lire la suite de cette belle et puissante tribune de solidarité publiée le 10 mai dernier sur le site de Médiapart.

 

Partout en Europe, les manifestations contre l'Eurovision en Israël ont eu lieu ces derniers mois, comme en témoigne cet article du journaliste Ali Abunimah:

Les manifestations contre l’Eurovision progressent en solidarité avec la Palestine

Nous, artistes français, dénonçons l'Eurovision 2019 en Israël
Plus de 100 artistes français, dont les dessinateurs Willem et Tardi, Imhotep du groupe IAM, le cinéaste Alain Guiraudie, l'artiste lyrique Marie Soubestre ou encore l'artiste plasticien Ernest Pignon Ernest, annoncent qu'ils «n’iront pas à Tel Aviv blanchir le système de discriminations légales et d’exclusion qui y sévit contre les Palestiniens, et (appellent) France Télévisions et la délégation française à ne pas servir de caution au régime» israélien.

Du 14 au 18 mai prochain, France Télévision a l'intention de diffuser le Concours Eurovision 2019 qui se tiendra en Israël, à Tel Aviv, dans le quartier de Ramat Aviv, sur les ruines du village de Sheikh Muwannis qui, comme le rappelle l'ONG israélienne « Zochrot » (« elles se souviennent » en hébreu), est l'un des centaines de villages palestiniens  vidés de leurs habitants et détruits en 1948, lors de la création de l'Etat d'Israël.

Pour France Télévisions, l’Eurovision est « un divertissement d’une ampleur internationale unique et ouvert à une très grande diversité artistique » qui revendique de célébrer la diversité et l'inclusion. Selon la chaine publique « la musique, qui n’a pas de frontière, en est son essence, avec pour ambition universelle le dialogue entre les peuples, l’ouverture et le vivre-ensemble ».

Mais ce message sonne creux lorsque qu’il  cherche à nous divertir des violations des droits humains à l’égard des Palestinien·ne·s. Discrimination et exclusion sont profondément ancrées en Israël, où notamment la loi « Israël, État-nation du peuple juif » a été adoptée le 19 juillet 2018, proclamant que seuls les Juifs ont le « droit à l'autodétermination nationale », entérinant ainsi officiellement l'apartheid.  

Le sens de l’histoire, de l’inclusivité et de la solidarité est plutôt du côté des nombreuses manifestations en Palestine et dans toute l'Europe, appelant artistes et diffuseurs à ne pas se rendre à Tel-Aviv. Par cette tribune, nous tenons également à participer à ce mouvement, pour manifester notre soutien aux artistes palestinien.ne.s, dans la guerre que leur mène Israël.

En mars et avril 2018, des tireurs israéliens ont ciblé et tué des journalistes qui filmaient les manifestations pacifiques à Gaza. En août, un F16 israélien a détruit le centre Said al-Mishal à Gaza, lieu de musique, de théâtre et de danse. Des artistes palestinien·ne·s, actrices, acteurs et musicien·ne·s se voient régulièrement empêchés de voyager par les autorités israéliennes d'occupation, ou comme dans le cas de la poétesse engagée Dareen Tatour, emprisonné·e·s pour « incitation au terrorisme ».

Aujourd’hui ce sont aussi les organisations israéliennes progressistes qui sont entravées par les autorités israéliennes. Le Ministère de la Culture les accuse de subversion, et réduit leurs financements. En 2017 par exemple, le festival de théâtre de Saint Jean d’Acre a dû retirer une pièce consacrée aux prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s pour éviter les coupures budgétaires gouvernementales. Galeries et festivals de cinéma sont aujourd’hui menacés de la même manière.

L’Eurovision, selon l’Union européenne de radio-télévision (UER), prétend être un événement « non politique ». Il est malheureusement impossible de réconcilier ce que dit l’UER avec la réalité. Israël est un État qui considère officiellement la culture comme un instrument de propagande politique: son Premier ministre, Benjamin Netanyahou, a félicité l’israélienne Netta Barzilai, lauréate de l’Eurovision 2018, pour avoir « accompli un travail exceptionnel en matière de relations extérieures ».

Nous, artistes et travailleur·se·s culturels français qui signons cet appel, n’irons pas à Tel Aviv blanchir le système de discriminations légales et d’exclusion qui y sévit contre les Palestiniens, et nous appelons France Télévisions et la délégation française à ne pas servir de caution au régime qui  envoie ses snipers tirer tous les vendredi contre les enfants  désarmés de la marche du retour à Gaza. Un divertissement qui se respecte ne se joue pas en terre d’Apartheid. Nous ne l’aurions pas accepté pour l’Afrique du Sud , nous ne l’accepterons pas pour Israël.

 Signataires : 

 

Samir ABDALLAH, cinéaste ; Pierre ALFERI, auteur ; Nadia AMMOUR, chanteuse ; Henri d’ARTOIS, musicien ; Jean ASSELMEYER, réalisateur ; Alain AUBIN, artiste lyrique ; Nicolas AUDOIN, musicien ;

Allaoua BAKHA, musicien ; Mohamed BAOUZZI, conteur ; Marine BACHELOT Nguyen, autrice et metteuse en scène ; Edmond BAUDOIN, dessinateur ; Safia BENHAIM, réalisatrice ; BEN ART’CORE, photographe ; François BEAUNE, écrivain ; Michaël BIDEAULT, musicien ; Julien BLAINE, poète ; Xavier BOEDA, musicien ; Marion BORDESSOULLES, comédienne ; Bruno BOUSSAGOL, metteur en scène ; Sarah BOY, danseuse ;

Françoise CABANAC, artiste lyrique- Laurent CAUWET, Alain CASTAN, éditeur, auteur ; Youssef CHARIFI, producteur- Jean-Christophe CHAUZY, dessinateur- Franck CHENAL, musicien- Matthieu COLLOGHAN, peintre-  Enzo CORMANN, écrivain- Jean-Luc COUDRAY, dessinateur- Philippe COUDRAY, dessinateur ;

Atmane DAHMANI, chanteur- Gerty DAMBURY, metteure en scène- Bruno DARAQUY, chanteur- Yvan DAUTIN, chanteur- Fanny DEKKARI, conteuse- Gérard DELAHAYE, auteur et compositeur- Marie DEVROUX, comédienne et metteure en scène- Joss DRAY, auteure et photographe ;

ELCHICOTRISTE, dessinateur- Annie ERNAUX, écrivaine ;

Abbas FAHDEL, réalisateur- Nicolas FERNANDES, musicien- Pedro FIDALGO, réalisateur- Nicolas FRIZE, compositeur ;

Pierre-Louis GARCIA, musicien ; Rémo GARY, chanteur ; Marina GILABERT, danseuse ; Liliane GIRAUDON, écrivaine ; Julien GONZALES, musicien ; Dominique GRANGE, chanteuse ; Annette GUILLAUMIN, auteure ; Alain GUIRAUDIE, cinéaste ; Christian GUY, photographe ;

Didier HABOYAN, musicien ; Eric HAZAN, écrivain ; Michael HOARE, réalisateur ;

IMHOTEP, du groupe IAM, musiciens ; L’1NCONSOLABLE, rappeur ;

Lyang KIM, cinéaste ; Nicolas KLOTZ, cinéaste ; Victoria KLOTZ, artiste plasticienne ;

Armelle LABORIE, auteure ; Julio LAKS, musicien ; Anne-Marie LALLEMENT, cinéaste et écrivaine ; Iwan LAMBERT, comédien ; Léopold LAMBERT, auteur et éditeur ; Esther LAURENT-BAROUX, réalisatrice ; Sarah LECARPENTIER, comédienne et metteure en scène ; Marc LENOT, critique d'art ;

Raphaël MAILLET, musicien ; Jonathan MALNOURY, musicien ; Nathanaël MALNOURY, musicien ; Sébastien MARCHAL, graphiste ; Joëlle MARELLI, auteure et traductrice ; Michel MARRE, musicien et cinéaste ; Jacqueline MARTIN, comédienne et directrice de théâtre ; Nicolas MATOS ITXASO, auteur et réalisateur ; Gérard MAYEN, auteur- Elli MEDEIROS, chanteuse ; Ismaël METIS, rappeur ; Hassane MEZINE, photographe et réalisateur ; Muriel MODR,  artiste plasticienne et poète ; MRIC, dessinateur ; José MUÑOZ, dessinateur ;

Annie OHAYON, productrice ;

Bruno PAOLI, musicien ; La PARISIENNE LIBEREE, chanteuse ; Lucile PAYSANT, comédienne ; Elisabeth PERCEVAL, actrice et cinéaste ; Léonie PERNET, musicienne ; Mireille PERRIER, comédienne, metteur en scène ; Ernest PIGNON-ERNEST, artiste plasticien ; Denys PININGRE, cinéaste documentariste ; Jean-Marc POLI, musicien ; Anastasia POLITI, comédienne et metteure en scène ; Aurélien PROST, artiste circassien ;

Serge QUADRUPPANI, écrivain ; Nathalie QUINTANE, écrivaine et poète ; Luc QUINTON, plasticien ;

RAPSA, rappeur ; Anna RICHE, monteuse ; RLM, rappeur ; Renata ROAGNA, chanteuse ; François RUDEL, sculpteur ; 

Abdelwaheb SEFSAF, comédien et musicien ; Jean-Michel SICARD, metteur en scène ; Eyal SIVAN, cinéaste ; Francesca SOLLEVILLE, chanteuse ; Marie SOUBESTRE, artiste lyrique ; SPOIR, rappeur ;

Piotrek TAGART, musicien rock ; TARDI, dessinateur ; Jean-Pierre THORN, cinéaste ;

Robert VALBON, auteur et metteur en scène ; Maril VAN DEN BROEK, comédienne ;

WILLEM, dessinateur ; Willis From Tunis, dessinatrice ;

Djamila ZEGHBAB, comédienne.

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