Pascal Torre et Bérivan Firat avec une représentante de France-Kurdistan au Stand du PCF Finistère de la fête de l'Huma 2018
Hazal Karakus
Sengul Karaka
Christine Prunaud
Hulliya Turan (photo France 3 Régions)
Débat de la fête de l'Huma Bretagne 2018 Samedi 1er décembre à 18h au Parc des Expositions de Lorient En Turquie et en Syrie - Solidarité avec le peuple kurde, le combat des femmes kurdes pour l'égalité, la liberté, l'émancipation
Avec:
Hazal Karakus du Mouvement International des femmes kurdes
Sengul Karaka du Mouvement International des femmes kurdes
Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor, très engagée dans la solidarité internationale, arrêtée par les autorités turques d'Erdogan alors qu'elle observait les violences et illégalités lors des dernières élections dans les régions kurdes de Turquie
Hülliya Turan, secrétaire départementale PCF du Bas-Rhin, d'origine kurde de Turquie, arrêtée avec Christine Prunaud et Pascal Torre en Turquie Pascal Torre, animateur secteur international du PCF, spécialisé sur le Proche et le Moyen-Orient
Manuela d'Avila - La députée du Rio Grande do Sul, à peine 37 ans, est candidate à la vice-présidence du Brésil aux côtés de Fernando Haddad
#WilmaJung BRÉSIL : FRONT DÉMOCRATIQUE APPELLE À VOTER CONTRE LE FASCISME
Brasilia, 16 octobre 2018 (RHC)- Des représentants de 6 partis politiques du Brésil regroupés au sein d'un front démocratique de soutien au candidat du Parti des Travailleurs au second tour des présidentielles, Fernando Haddad, ont indiqué que voter pour lui serait la réponse à l'ombre du fascisme qui menace de s'étendre sur le pays.
Ils signalent à ce propos que les graines de la haine et de la violence semées ces dernières années par les forces réactionnaires ont donné naissance à la candidature du candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro qui est diamétralement opposé aux valeurs de la démocratie, de la liberté, de la souveraineté nationale et des droits du peuple.
Dans un document rendu public hier à l'occasion du lancement de ce front démocratique, les partis politiques qui en font partie ont appelé les citoyens à voter, au second tour des présidentielles, pour la démocratie et pour l'avenir du pays.
Le texte, signé par le Parti des Travailleurs, par le Parti Communiste, par le Parti Républicain de l'Ordre Social, par le Parti Socialiste Brésilien et par le parti Socialisme et Liberté met l'accent sur le fait que le Brésil vit des moments historiques qui exigent une réponse ferme de la part de tous les démocrates.
Le casse du siècle. Deux mécanismes, dont un frauduleux appelé le « Cum ex », ont permis d’escroquer à onze pays européens, dont la France, 55,2 milliards d’euros, révèle une enquête conjointe de 19 médias.
Après les scandales de LukLeaks, Panama Papers, voici « Cum Cum » et « Cum ex », le nouveau scandale d’évasion fiscale. Un hold-up à 55,2 milliards d’euros, estiment les 19 médias, dont le Monde, qui ont mené l’enquête. Ici, il n’est question d’aucun paradis fiscal, mais d’éviter de payer une taxe sur les dividendes versés aux actionnaires en profitant des petits arrangements entre pays européens et de la folie financière.
Le schéma inventé repose cette fois sur deux mécanismes, l’un légal permettant l’évitement de l’impôt appelé « Cum Cum », reposant sur les conventions fiscales passées entre plusieurs États, et l’autre, le « Cum ex », un vaste système permettant le remboursement illégal de l’impôt. Le premier joue sur la fiscalité différenciée entre investisseurs nationaux et étrangers. Via ce simple tour de passe-passe, la perte aurait ainsi été, entre 2001 et 2017, de 24,6 milliards d’euros pour l’Allemagne, 17 milliards pour la France et 4,5 milliards pour l’Italie, selon les calculs du consortium de médias établis sur la foi d’informations des autorités fiscales et judiciaires et d’analyses des données de marché.
Traders, avocats fiscalistes en bande organisée
S’ajoute ensuite l’escroquerie, appelée « Cum Ex », qui de son côté aurait coûté 7,2 milliards d’euros à l’Allemagne, 1,7 milliard au Danemark et 201 millions d’euros à la Belgique. Une fraude est née grâce à l’expérience d’un ancien contrôleur fiscal allemand devenu un avocat de renom, Hanno Berger. Son schéma qui, outre son montant spectaculaire donne à l’affaire une dimension supplémentaire, consiste à acheter et revendre des actions autour du jour de versement du dividende, si vite que l’administration fiscale n’identifie plus le véritable propriétaire. Ce qui permet de revendiquer plusieurs fois le remboursement du même impôt sur le dividende, alors que ce dernier n’a été payé qu’une seule fois. Un stratagème dans lequel fonds d’investissement, traders, avocats fiscalistes opèrent en bande organisée. La liste des pays concernés, ici, se restreint, certains pays ne disposant plus, comme la France depuis 2005, de ce dispositif de remboursement d’impôt.
L’enquête des CumEx Files affirme ainsi que cinquante institutions financières parmi les plus grandes de la planète y auraient participé, à des degrés divers. À commencer par les banques qui, une fois de plus, se retrouvent au cœur du système. Celles-ci auraient, par exemple, fourni les pièces justificatives nécessaires au remboursement fiscal. Seraient impliqués, selon le Monde, quelques grands noms de banques françaises : BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole. Le journal précise d’ailleurs que si la BNP n’a pas souhaité commenter « en raison de l’instruction judiciaire en cours », les deux autres ont démenti avoir participé à « des opérations illicites ».
31,8 millions d’euros soutirés au fisc allemand
L’enquête part d’outre-Rhin, lorsqu’un agent des impôts trouve suspecte une demande de remboursement. En 2012, six enquêtes pénales visant Hanno Berger et plusieurs négociants en Bourse sont alors ouvertes. À l’époque, l’ensemble des estimations des sommes extorquées au fisc allemand vont d’environ 30 milliards d’euros selon la presse à 5,3 milliards selon le ministère allemand des Finances. Une fourchette aujourd’hui réévaluée à la suite des investigations conduites par les médias à 31,8 millions d’euros, d’après les calculs déjà connus de Christoph Spengel, spécialiste de fiscalité à l’université de Mannheim.
Veuillez trouver ci-dessous, et en fichier joint, le texte de l'appel Pour l'égalité de tous les citoyens en Israël avec la liste de signataires, en réaction à la nouvelle loi fondamentale votée par la Knesset cet été.
Il a été publié mardi soir sur le site du journal Libération et aujourd'hui, mercredi, dans le quotidien l’Humanité.
Le 19 juillet 2018, le Parlement israélien adoptait la loi définissant Israël comme Etat-nation du peuple juif.
Cette loi est le concentré, l’aboutissement, de la politique de la droite et de l’extrême-droite israélienne. En une douzaine de points :
elle affirme la prédominance ethnique juive en Israël ;
elle encourage la colonisation juive, présentée comme valeur nationale, et confirme l’annexion de Jérusalem déclarée unilatéralement capitale d’Israël ;
elle précise explicitement que le peuple juif est le seul à exercer le droit à l’autodétermination en Israël sans préciser les frontières de celui-ci ;
elle retire même à la langue arabe le statut de langue officielle désormais réservé exclusivement à la langue hébraïque.
Ainsi le postulat d’une inégalité fondamentale, inscrite dans le droit et pas seulement dans les faits, est établi entre les citoyens d’un même pays, d’un côté les citoyens juifs ou d’origine juive et de l’autre côté les citoyens arabes et non juifs qui deviendraient juridiquement des citoyens de seconde catégorie.
C’est dire que cette loi renie ouvertement la promesse de la Déclaration d'indépendance du 14 mai 1948 selon laquelle le nouvel Etat « assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ». Contrairement à la loi fondamentale de 1992 « sur la dignité de l’homme et sa liberté », elle ne fait plus aucune référence ni à la démocratie ni à l’égalité.
Autant de violations des fondements d’un Etat démocratique et autant de violations du droit international.
De nombreuses personnalités, juives et non-juives, se sont élevées contre cette loi. Le président du Congrès juif mondial a fermement critiqué la politique poursuivie par le gouvernement israélien, les lois récemment adoptées et spécifiquement cette loi Etat-nation.
En Israël, des manifestations importantes, regroupant des dizaines de milliers d’israéliens, de toutes origines et de toutes confessions, ont eu lieu à plusieurs reprises contre cette loi qui institue une discrimination entre les citoyens.
Nous appelons à se tenir aux côtés des progressistes israéliens – sans distinction d’origine ethnique – pour exiger :
l’abolition de cette loi inique ;
l’égalité de droit de tous les citoyens israéliens ;
que cessent les atteintes de plus en plus graves aux libertés démocratiques et aux droits humains.
A l’initiative de :
Robert Kissous, économiste ; Gilles Manceron, historien ; Bernard Ravenel, historien ; Michel Tubiana, avocat ; Dominique Vidal, journaliste et historien
Premiers signataires :
Wadih Al-Asmar, président du réseau Euromed droits ; Gadi Algazi, historien, Tel Aviv ; Arié Alimi, avocat ; Tauba Alman, membre du Bureau de l'UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) ; Jean-Christophe Attias, universitaire ; Bertrand Badie, professeur émérite ; Esther Benbassa, directrice de recherches ; Pierre Barbancey, grand reporter ; Françoise Basch, professeur émérite ; Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH ; Sophie Bessis, historienne ; Bernard Bloch, écrivain, metteur en scène et comédien ;Rony Brauman, ex-président de MSF, enseignant, essayiste ; Barbara Cassin, philosophe ; Monique Cerisier ben Guiga, sénatrice honoraire ; Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités ; Denis Charbit, universitaire (Israël) ; Monique Chemillier-Gendreau, professeur émérite de droit public et science politique ; Alice Cherki, psychiatre et essayiste ; Dimitris Christopoulos, président de la FIDH ; Martine Cohen, sociologue émérite au CNRS ; Sylvain Cypel, journaliste ; Michel Dreyfus, historien ; Jean-Pierre Dubois, professeur d’université ; Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH ; Dominique Eddé, écrivaine ; Bernard Frederick, journaliste, rédacteur en chef de la Presse nouvelle magazine (PNM) ; Jean Giard, ancien député ; Mohammed Harbi, historien ; Christiane Hessel ; Marcel Hipszman, retraité ; Eva Illouz, directrice d'études EHESS ; Kamel Jendoubi, ancien ministre, ancien président d’Euromed droits ; Daniel Kupferstein, réalisateur ; Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité ; Henri Leclerc, avocat ; Pascal Lederer, co-animateur d'Une Autre Voix Juive ; Catherine Lévy, sociologue du travail ; Jacques Lewkowicz, président de l’UJRE ; Danièle Lochak, universitaire ; Michael Löwy, directeur de recherches émérite ; Gérad Maarek, urbaniste retraité ; Gustave Massiah, ingénieur et économiste ; Fabienne Messica, sociologue ; Jean-Luc Nancy, professeur émérite ; Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue ; Gilles Perrault, écrivain ; Catherine Sackur, écrivaine ; Jean Louis Sackur, metteur en scène ; Marc Sackur, retraité de l'Éducation nationale ; Malik Salemkour, président de la LDH ; Abraham Ségal, cinéaste documentariste ; Denis Sieffert, journaliste ; Bernard Stiegler, philosophe ; Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH ; Jacques Testart, biologiste et essayiste ; Enzo Traverso, historien ; Robert Zimmerman, éditeur
Turquie, la dictature s'amplifie, amplifions la solidarité
La dictature du président R.T. Erdogan vient de procéder à une nouvelle vague d'arrestations au sein du Parti démocratique des peuples (HDP) et du Congrès pour une Société Démocratique (DTK). Plus de 200 dirigeants de ces formations, essentiellement des Kurdes mais aussi des journalistes, sont désormais derrière les barreaux parce qu'ils s'opposent démocratiquement à la politique répressive de l'AKP qui a placé le pays sous le joug de la terreur et au bord du gouffre économique. Dans la perspective des élections municipales de mars 2019 le pouvoir veut étouffer la contestation qui grandit et éliminer le HDP. Cette violence est vouée à l'échec car les démocrates de Turquie poursuivent avec détermination leur combat courageux pour la liberté. R.T. Erdogan n'est pas parvenu à briser leur résistance.
Le PCF exprime sa solidarité avec les 6000 dirigeants kurdes incarcérés et appelle à leur libération. Il condamne cette violence répressive et appelle la France et l'Union européenne à cesser leur complicité coupable avec ce régime qui piétine les droits humains.
Percée du PTB aux élections communales et provinciales belges : réaction du PCF
16/10/2018 - PCF
Le PCF félicite et salue chaleureusement les résultats obtenus par le Parti du Travail de Belgique,quia réalisé une percée électorale historique dans toute la Belgique lors des élections communales de ce 14 octobre 2018. Une réussite majeure, d’abord à Bruxelles où il s’impose en nombre en passant de 2 à 36 élus, mais également en Flandre et en Wallonie avec des scores importants, dépassant même parfois les 20% dans certaines communes de la région liégeoise. Au niveau fédéral, le PTB multiplie par trois son nombre d’élus locaux en passant de 50 à 156 élus.
Ces résultats confirment la place du PTB comme force politique avec laquelle il faut compter en Belgique en lui donnant un ancrage local renforcé. Ils sont le fruit d’un travail militant considérable qui a permis d’imposer dans le débat public les thématiques sociales, écologiques et démocratiques.
Les membres du PCF résidant en Belgique ont été nombreux à voter pour le PTB, voire à accompagner la campagne dans certaines localités. Le PCF poursuit le dialogue et l’échange avec le PTB, notamment à travers la construction de solidarités entre les élus communistes français et les élus PTB.
Ce résultat marque en outre une étape dans la crise politique belge. Les libéraux du premier ministre Charles Michel essuient un échec. La percée du PTB, avec celle des Verts, s’accompagnant d’un important recul du PS, redessine le paysage de la gauche belge. La droite radicale et l’extrême droite, même après le récent scandale ayant révélé les liens entre la N-VA, parti membre du gouvernement fédéral, et une organisation étudiante néo-nazie, consolide ses positions en Flandre. Cela montre que la construction d’une perspective combative de gauche à vocation majoritaire reste plus que jamais urgente et nécessaire.
La gauche authentique perce dans les villes du pays, à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre
Le PTB passe de 50 à 156 élus locaux.
Pour la première fois, nous sommes passés d'un phénomène urbain principalement à Anvers et à Liège à une percée dans presque quasiment toutes les grandes villes et villes moyennes de Wallonie, Bruxelles et de Flandre.
« Je suis un président de parti heureux parce que, avec les résultats que nous avons déjà,nous avons atteint nos objectifs dans l'ensemble du pays», a réagi Peter Mertens, président du PTB.
En Région bruxelloise, nous nous ancrons dans la réalité locale en passant de 2 élus dans à peine 2 communes à 36 élus dans 7 communes. Concrètement, nous perçons à Bruxelles-Ville, Anderlecht, Molenbeek, Schaerbeek, Saint-Gilles, Forest et Ixelles.
En Wallonie, les résultats semblent très bons.
À Charleroi, nous atteindrions environ 15 %, ainsi qu’à La Louvière. À Liège et dans les communes populaires de l’agglomération liégeoise, nous atteignons entre 15 et 25 %, comme à Seraing et Herstal. Nous entrons également au conseil communal de Tournai, à Verviers et Huy.
En Flandre, où nous perçons aussi, nous avons travaillé d’arrache-pied, dans des conditions difficiles, où il fallait montrer que la gauche authentique pouvait percer. Nous aurons donc désormais des élus à Gand, à Louvain, à Hasselt, à Turnhout, à Geel, à Brasschaat, à Sint-Niklaas, à Malines, à Genk...À Anvers, nous progressons également à 8,7% et nous avons 4 sièges au conseil communal et 19 sièges aux conseils de district.
« Dans la campagne, les partis traditionnels ont beaucoup discuté de places et de coalition.À l’inverse, le PTB est venu avec du fond.Nous avons réussi à imposer des thèmes qui n’auraient pas trouvé d’écho sans notre campagne », a indiqué dans son discours Raoul Hedebouw, porte-parole national du parti (voir ci-dessous).
« Nous avons une responsabilité importante comme force émergente de gauche, poursuit Raoul Hedebouw. Une responsabilité importante qui se déclinera de deux manières. D’abord la lutte.Tous nos élus et notre parti seront au service des luttes locales et nationales.Notre avancée doit se traduire par une avancée de la résistance sociale. En trois ans, près de 9 milliards sont passés des salaires vers les profits. Cette richesse, les travailleurs doivent la récupérer. Et les élections ne suffisent pas.Ensuite, lors des élections de mai 2019. À ce moment là, tout le monde pourra voter pour le PTB et bousculer le gouvernement fédéral», a encore dit Raoul Hedebouw.
La publication du dernier rapport du GIEC sur le réchauffement climatique en voie d’accélération a suscité beaucoup de commentaires avec souvent des propositions bien trop parcellaires pour engager une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre (GES). Car la croissance des émissions de CO2 résulte surtout de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, les principaux combustibles utilisés dans le monde pour produire de l’électricité, faire circuler les voitures et les camions, faire voler les avions, chauffer les bâtiments et alimenter les cuisines en énergie.
En France, des partis politiques et des associations approuvant le rapport du GIEC souhaitent, « en même temps », une sortie rapide du nucléaire pour produire de l’électricité sans vouloir comprendre que notre production électrique en fonctionnement est « décarbonée » à hauteur de 90% avec 72% d’électricité d’origine nucléaire, 13% d’origine hydraulique, 5% d’origine éolienne et photovoltaïque. Fermer rapidement des centrales nucléaires en bon état de marche et rigoureusement contrôlée par l’Autorité de sûreté nucléaire(ASN), reviendrait à gaspiller beaucoup d’argent en surinvestissant dans l’éolien et le photovoltaïque pour une production intermittente d’énergie, ce qui demanderait une utilisation accrue du gaz et du fioul très émetteurs de CO2.
L’Allemagne nous montre la voie à ne pas suivre
L’Allemagne nous montre la voie à ne pas suivre dans ce domaine. En sortant du nucléaire civil d’ici 2022, notre voisin a relancé l’utilisation du charbon et du lignite très émetteurs de CO2. Car l’éolien et le photovoltaïque, s’ils peuvent parfois dépasser 45% de la production électrique du pays quand il y a du vent et du soleil, peuvent aussi tomber sous la barre des 5% de l’électricité consommée outre Rhin quand il y a trop peu de vent et pas de soleil. Ajoutons que l’électricité d’origine nucléaire n’est jamais montée à 25% du mix énergétique de l’Allemagne pour plus de 75% encore récemment en France. Rappelons aussi que le prix de l’électricité payé par les ménages allemands est deux fois plus élevé que pour les ménages français désormais alors qu’il était équivalent au début de ce XXIème siècle.
Le constat qu’il est possible de faire depuis des décennies est le suivant : le capitalisme mondialisé sur fond de quasi disparition des tarifs douaniers, de pratique permanente du dumping social, fiscal et environnemental, augmente les émissions de gaz à effet de serre à production constante. Malgré cela, la France et les autres pays de l’Union européenne continent de mandater la Commission européenne pour négocier des accords de libre échange fondés, dans le monde fini qui est le notre, sur la théorie des avantages comparatifs conceptualisée par le déjà spéculateur David Ricardo au début du XIXème siècle.
Le bilan carbone des délocalisations industrielles
Alors que 800 salariés licenciés « sans cause réelle et sérieuse » par la firme américaine Goodyear ont intenté un procès à leur patron et qu’il se déroule actuellement à Amiens, une note de l’INSEE publiée le 14 février 2018 indiquait que la France avait perdu 530.000 emplois entre 2006 et 2015 dans l’industrie manufacturière. La seule industrie du pneu avait perdu 11.700 emplois en France durant ces dix années (1). On a fermé et cassé des usines en France pour en construire les mêmes dans des pays à bas coûts de main d’œuvre. Ca permet d’augmenter le taux de profit via les économies faites sur les salaires des nouveaux exploités. Mais le bilan carbone de chaque voiture, de chaque tonne de pneus, de chaque sèche-linge de la marque Whirlpool délocalisés augmente considérablement. Il y a le bilan carbone de la construction de la nouvelle usine quand on sait que chaque tonne de béton utilisée largue 900 kilos de CO2 dans l’atmosphère. Il y a ensuite l’alimentation de cette nouvelle usine en électricité comme dans le cas de Whirlpool en Pologne où 80% de la production électrique est issue du de combustion du charbon. S’ajoute à cela l’exportation des produits finis en camions sur de longues distances d’un bout à l’autre de l’Europe.
La nourriture voyage plus que les consommateurs
Dans ces transports de marchandises, la nourriture parcourt souvent des milliers de kilomètres dans des camions frigorifiés entre le lieu de production et le lieu de consommation. Là encore c’est la conséquence d’une fuite en avant dans le dumping social, fiscal et environnemental. Alors que l’on pourrait produire des tomates de serres et autres denrées autour de nos grandes villes, elles viennent presque toujours du sud de l’Espagne, du Maroc, d’Italie ou des Pays Bas tandis que des salariés sous-payés et parfois même clandestins sont exploités dans les serres de certains de ces pays.
Ajoutons que l’Union européenne promeut la surexploitation des transporteurs routiers ce qui, au-delà du bilan carbone désastreux, rend la circulation dangereuse. Dans le numéro 1457 de Courrier international du 4 au 10 octobre 2018, trois articles racontent le quotidien des chauffeurs des pays d’Europe centrale et notamment des Polonais sous payés et privés de repos. Car déclare le président, Polonais lui aussi, de l’organisation patronale en évoquant les consommateurs de son propre pays: «nous ne pouvons réduire le temps de travail des chauffeurs que si les consommateurs renoncent aux oranges de Sicile, car il est impossible de faire le trajet en deux jours». Ils ont bon dos les consommateurs polonais !
Un salaire horaire de 1,57€ en Bulgarie
Un autre article de ce dossier nous indique que le salaire horaire minimum des chauffeurs routiers est de 1,57€ en Bulgarie, de 2,50€ en Roumanie, de 2,76€ en Slovaquie et de 2,85€ en Pologne alors qu’il est de 8,84€ en Allemagne, pays frontalier de la Pologne. Du coup 60% des camions des pays d’Europe centrale sont affrétés par des entreprises allemandes. Mais on commence à manquer de chauffeurs en Pologne. Qu’à cela ne tienne, des chauffeurs Ukrainiens sont de plus en plus nombreux à prendre le volant d’un bout à l’autre de l’Union européenne, en étant encore plus mal payés que les autres. Les autres dorment dans la cabine de leurs camions, économisent aussi sur les 8€ par jour que leur verse le patron au titre des frais de déplacement!
Alors que la campagne pour les élections européennes du printemps 2019 commence à se mettre en place, il faudra voir comment les candidats des différentes listes concilieront, ou pas, la lutte contre le réchauffement climatique et le développement sans limite du transport routier, lequel est devenu une nouvelle forme d’esclavage depuis les élargissements de 2004 et de 2007
Le Moyen-Orient connaît une tragédie humaine et politique. Violences, destructions, terrorisme, dictature, corruption, réfugiés, souffrances humaines... traduisent une situation à bien des égards apocalyptique mais qui ne peut en aucune manière constituer un inéluctable destin. Ce Moyen- Orient tend aujourd'hui à se confondre avec le monde musulman.
Ces sombres perspectives conjuguent des éléments de crise qui s'inscrivent dans la longue durée provoquant un engrenage de violence dont les solutions d'avenir peinent à émerger.
1 - Une crise d'une ampleur considérable
Sans établir de hiérarchie dans l'énumération des éléments de crise, les dimensions internes et internationales s'imbriquent tout en faisant du Moyen-Orient un champ privilégié des relations internationales de 1945 à 1989.
1 - 1 Une crise de longue durée
La décolonisation n'a pas été suivie par un processus de construction de l'État et de structures de pouvoirs dans ces différents pays. De plus, on note dans la plupart d'entre eux une inadéquation entre l'État territorial et les réalités des espaces post-impériaux ou post-coloniaux. Le refus de prendre en compte les pluralités ethniques, confessionnelles, les affiliations, les allégeances transfrontalières ont alimenté des tensions.
Pour y faire face, des régimes autoritaires stabilisateurs se sont mis en place depuis le début du XXe siècle. Ces formules ne sont nullement la conséquence d'une culture moyen-orientale mais bel et bien le fruit de la modernité. Ils survivent grâce à de puissants appareils sécuritaires destinés à juguler les insurrections locales.
Le Moyen-Orient est également orphelin de cette pensée de la modernité qui n'a pas tenu ses promesses. Pendant plusieurs décennies, il y a eu des mobilisations considérables autour de formules politiques universelles : occidentalisme, panarabisme, socialisme arabe, anticolonialisme, qui ont progressivement sombré même si les acquis ne sont guère négligeables.
Enfin pour faire main basse sur les richesses régionales, les puissances capitalistes ont apporté à ces États autoritaires un soutien militaire, financier, sécuritaire et symbolique gage de durabilité contribuant à fossiliser des situations et à affaiblir ces États. Les guerres successives et les violences massives, ont accéléré ce processus. Leurs récurrences : Afghanistan, Iran/Irak, Liban, guerre du Golfe ou Palestine... ont assommé ces sociétés.
1 - 2 Un baromètre du changement des relations internationales
Le Moyen-Orient est un baromètre des changements mondiaux. Il y a 25 ans, l'URSS agonisante était absente de la région tandis que les États-Unis sortaient triomphants de la guerre du Golfe. Or aujourd'hui, la Russie joue un rôle majeur tandis que les États-Unis sont sur la défensive. Les codes qui réglaient les relations durant la guerre Froide ont disparu alors que les voies vers une résolution des conflits n'apparaissent guère.
Depuis 1945, le Moyen-Orient est un champ privilégié des relations internationales. Sa force d'attractivité s'explique par la réunion de plusieurs facteurs qui attirent la puissance. On distingue:
Un effet de proximité géographique de toutes les grandes puissances
Il condense dans un espace réduit une grande diversité de peuples, de religions, de cultures en situation de cohabitation et de rivalité entre ottomans, persans et arabes.
Il dispose de ressources pétrolières considérables
Il attire les convoitises en raison de la décomposition concomitante des empires russe, ottoman, perses ou coloniaux
Il faut ajouter le conflit israélo-palestinien qui constitue également pour toute la période un facteur d'attractivité pour les puissances.
Or tout cet ordre est en voie de dissolution. Le Moyen-Orient n'a plus le même effet attractif et cette configuration n'est pas toujours facile à intégrer.
D'abord, la fin de la Guerre Froide et l'émergence d'un monde post-bipolaire ont contribué à l'autonomisation d'États. De ce fait, on assiste à une atomisation du jeu moyen-oriental dans lequel la puissance peine à s'exercer.
De plus, depuis la fin de la bipolarité, la substance des conflits a changé. Ils n'opposent plus tendantiellement des États entre eux mais le choc s'opère entre des États et des lambeaux de sociétés. L'intermédiation sociale est plus forte que la confrontation militaire et cela neutralise le jeu de puissance. La nature profondément sociale des nouveaux conflits leur confère un caractère de rhizomes. La menace est mobile, elle apparaît là où on ne l'attend pas donnant à ces crises une grande fluidité.
1 - 3 - De nouvelles voies dans le chaos
La solidité apparente du monde arabe a vite volé en éclat dans les années 1990. L'épuisement du panarabisme après la reconnaissance d'Israël par l'Égypte, les transformations des régimes baathistes en pouvoirs coercitifs, l'intégration du Moyen-Orient au système monde ont peu à peu confronté cet ordre traditionnel à des défis fondamentaux.
Le Moyen-Orient évolue alors dans un système d'incertitudes qui instaure la tyrannie au quotidien et dans lequel on peut dire que le néolibéralisme et l'islamisme ont laminé la pensée progressiste de gauche.
La nouvelle orthodoxie économique néolibérale a réduit les prestations sociales et détruit les services publics (santé, éducation...) ainsi que toutes formes de solidarité. Une part considérable de la population est exclue et vit dans la misère. Les infrastructures tombent en ruine. Ce système provoque aussi des dégâts environnementaux. Ces économies sont également fragilisées par les crises systémiques qui affectent les puissances capitalistes. Même les pays du Golfe ont subi la crise de 2008 avec les fluctuations des prix du pétrole.
L'islamisme est un phénomène ancien qui émerge au début du XXe siècle notamment avec les Frères Musulmans. Longtemps réprimé par ces régimes autoritaires en dépit d'une collusion croissante, il bénéficie du soutien des États-Unis et des théocraties du Golfe dans la lutte antisoviétique notamment en Afghanistan leur permettant de remporter une première victoire et de voir émerger des générations toujours plus radicales.
L’islamisme est une syntaxe politique dominante (cela ne veut pas dire majoritaire) qui divise profondément ces sociétés. Il diffuse un modèle marqué par la obscurantisme totalitaire et un nihilisme eschatologique. Sur les bases du chaos, il a gagné une large adhésion et a suscité des formes d’engagement.
1 - 4 Le conflit israélo-palestinien : centre de gravité de la conflictualité
Le conflit israélo-arabe a été structurant pour le Moyen-Orient des années 1950 à la fin de 1970 mobilisant les États et les opinions publiques arabes. Ils se sont indignés des nettoyages ethniques, des exodes, des destructions de villages, des massacres, des confiscations de terres et de la colonisation ininterrompue. Ces mouvements n'ont pas empêché Israël de briser le processus de paix, de poursuivre son expansionnisme colonial et de devenir une puissance d'occupation au diapason d'une opinion publique radicalisée.
Avec le soutien des États-Unis et des puissances occidentales européennes, cet État s'est consolidé culturellement, est devenu une puissance économique globale, s'est doté d'une bureaucratie, d'une armée redoutable et s'est renforcé diplomatiquement à l'exception de son environnement régional.
Avec le retour de la droite et de l’extrême droite au pouvoir une radicalisation brutale a amplifié le caractère religieux et identitaire du projet sioniste. Les lois discriminatoires à l'égard des non-juifs se sont multipliées. Elles aboutissent au texte raciste et ultranationaliste de 2017 qui proclame qu'Israël est l'État nation du peuple juif.
Sur le court terme, la situation géopolitique est favorable à Israël. L'épicentre de la conflictualité s'est déplacé dans le Golfe opposant l'Iran à l'Arabie Saoudite marginalisant de fait la question palestinienne. Cela favorise la colonisation d'autant que l'Autorité Palestinienne soumise à la domination de la puissance occupante est durablement affaiblie.
Pour autant, Israël est confronté à une crise profonde. L'annexion progressive de la Cisjordanie et l'abandon du projet de deux États au profit d'un seul selon un système d'apartheid suscitent des divisions et des réticences dans toutes les communautés juives. L'impossibilité de bâtir une paix durable, l'isolement international et l'extrême hétérogénéité sociale ne trouveront pas de résolution sans règlement de la question palestinienne.
La conjonction de ces différents éléments a provoqué une véritable implosion du Moyen-Orient.
2 - Mouvements populaires et engrenage de violences
Les printemps arabes de 2011 font apparemment figure de parenthèse dans un mouvement de retour de l'autoritarisme et de généralisation de guerres tragiques. Ces mouvements dessinent progressivement un nouvel ordre arabe dans le bruit et la fureur.
2 - 1 Les printemps arabes et le retour de l'autoritarisme
L'espoir a eu son heure, loin des fractures entre chiites/sunnites, entre l'Iran/Arabie Saoudite. Les mouvements révolutionnaires de 2011 ont révélé la vitalité et les attentes des sociétés arabes. Cette gestation d'en bas était celle des ouvriers et des étudiants. Les contestations ont éclaté partout en Iran, Tunisie, Égypte, Syrie, Bahreïn, Yémen, Libye... et les nouveaux médias ont permis à la contestion de se répandre rapidement.
Ces soulèvements ne sont pas venus de nulle part. Ils sont l'aboutissement des changements structurels, de la stagnation économique et du manque de liberté. Les sociétés ne tolèrent plus l'impéritie de ces États incapables de fournir le minimum de services publics. Ces sociétés n'acceptent plus l'autoritarisme avec la corruption, la torture, les tensions interconfessionnelles, la collusion entre le pouvoir et les islamistes, l'arbitraire policier... Partout on réclame des réformes démocratiques.
Ces révoltes ont aussi été révélatrices de la force des États. Certains se sont adaptés, d'autres ont échappé de justesse à la tourmente alors que d'autres se sont effondrés comme les dictatures de Moubarak et de Ben Ali.
La Tunisie fait aujourd'hui exception dans le sombre tableau du Moyen-Orient. En dépit de la désaffection de l'électorat aux derniers scrutins, le pays continue à poursuivre une trajectoire dans un espace politique pluriel, connaît des mouvements sociaux dynamiques et une réelle activité intellectuelle créative. Certes tout n'est pas au beau fixe. Les anciens partisans de Ben Ali ou les islamistes d'En Nahdha font craindre le retour d'un ordre autoritaire et ultraconservateur. La question sociale que la crise économique ne permet pas d'endiguer nourrit un climat de violence que les élections présidentielles et législatives de 2019 risquent d'attiser. À la différence de ses voisins, la Tunisie n'est pas entrée dans un cycle de fragmentation, de violence et de répression que l'on observe ailleurs.
Ces mouvements ont suscité aussi de nouvelles peurs chez les dirigeants arabes marquants un brusque retour de l'autoritarisme.
Cinq ans après le coup d’État d'Al-Sissi, l'Égypte fait l'objet d'une violence chronique des djihadistes qui ne sont plus contenus dans le Sinaï. La violence de la répression des opposants, la remise en cause des libertés ont suspendu le temps politique. Pourtant le pays gronde mais a peur comme le pouvoir qui se défie de plus en plus de sa société.
En Turquie, le pouvoir isalmo-conservateur de RT Erdogan s’inscrit dans cette matrice des régimes autoritaires. Ce phénomène s'est accentué depuis 2012 avec la guerre en Syrie et le mouvement de Gezi. Depuis, les purges succèdent aux purges qui s'accélèrent depuis la tentative avortée du coup d’État de 2016. Journalistes, intellectuels, démocrates turcs et kurdes, élus, hantent désormais les prisons dans des conditions particulièrement abominables. Les modifications constitutionnelles acquises il y a un an établissant un régime hyper présidentiel accentuent la dictature. À l’intérieur, on assiste à une paramilitarisation croissante de l'appareil d'État tandis qu'à l'extérieur il apporte son soutien aux djihadistes syriens qui ont entrepris le nettoyage ethnique des zones kurdes. Ce régime va continuer à distiller sa haine et durcir sa politique de répression contre les Kurdes.
Mais ne nous y trompons pas, ce régime de guerre et de terreur plonge la Turquie au bord du gouffre économique et n'est soutenu que par la moitié de la population. Les démocrates turcs et les Kurdes n'ont pas dit leur dernier mot. Le dernier scrutin, même s'il a permis l'élection de R.T. Erdogan, a marqué un net recul de l'AKP qui ne dispose d'une majorité qu'avec l'extrême droite.
R.T. Erdogan a échoué dans sa tentative d'éliminer le HDP, seule force progressiste et pacifiste, qui dépasse à nouveau les 10% et peut compter sur un groupe parlementaire qui constituera un point d'appui dans les luttes courageuses qui se développent. Comme le souligne H. Bozarslan, "l'erdoganisme est un des exemples les plus radicaux des anti-démocraties du XXIe siècle".
2 - 2 Guerres tragiques et nouvel ordre arabe
Après les printemps arabes, la situation dégénère. L'accablement prévaut devant des guerres qui délitent l'Irak, la Syrie et menacent toute la région.
On ne dira jamais assez combien l'intervention américaine en Irak a eu des effets profondément déstabilisateurs sur l'ensemble de la région. La relégation et l’absence d’intégration des sunnites sous le gouvernement d'Al-Maliki ont contribué à l'émergence de milices, d'inspiration salafiste, dont l'EI. En 2014, Daesh contrôle 1/3 de l'Irak, menace le Gouvernement Régional du Kurdistan tandis qu'Al-Baghdâdi proclame le califat. La prise de Mossoul dote l'EI de moyens considérables lui permettant de devenir, après l'invasion de la Syrie, une véritable puissance. Cette offensive accroît les violences communautaires, généralise la confessionnalisation des oppositions, fragmente les territoires et nourrit la théorie du choc des civilisations. En août 2014, une coalition internationale se forme conduite par les États-Unis à laquelle se greffent sur le terrain des milices pro iraniennes ainsi que des peshmergas kurdes. Cette guerre provoque la ruine du pays, l'effondrement de l'État et le délitement de la société.
En dépit de la victoire de la coalition et l'esquisse de reconstruction de l'État irakien, la violence demeure alors que le terreau sur lequel a émergé Daesh est toujours présent. La situation économique est catastrophique en dépit des ressources pétrolières considérables. Chômage, corruption, impossibilité d'accueillir les réfugiés, bradage des services publics, ont suscité depuis trois ans des mouvements populaires qui se poursuivent notamment dans le Sud chiite. Ils témoignent du rejet de la classe politique mais aussi des ingérences étrangères qu'elles soient iranienne ou saoudienne. Cette contestation a permis à la coalition conduite par Moqtada al-Sadr et les communistes d'arriver en tête du scrutin législatif. Les difficultés pour constituer un gouvernement tendent à nouveau la situation.
Le soulèvement populaire syrien de 2011 visait à renverser le régime sanguinaire de Bachar al- Assad. Les États-Unis, les pays du Golfe et la Turquie ont vu dans l'insurrection qui se confessionnalisait rapidement l'opportunité d'arracher la Syrie à l'influence iranienne et à réajuster l'équilibre régional. Pour ces raisons, ils ont organisé, financé et armé une myriade de milices djihadistes. L'afflux d'armes et d'argent destiné aux insurgés a fait glisser le centre de gravité de l'insurrection vers le djihadisme. En difficulté, le régime syrien a évacué le Kurdistan permettant au PYD de prendre le contrôle du Rojava et d'en proclamer l'autonomie démocratique expérimentant un programme progressiste, ouvert à toutes les communautés. En 2015, à la demande du régime aux abois, les Russes et les Iraniens intervenaient faisant reculer dans un fracas de violence contre les populations (bombardements, usage d'armes chimiques) les formations djihadistes notamment dans la Syrie utile. Aujourd'hui le régime est en passe de remporter le conflit ouvrant une nouvelle phase diplomatique et politique. Mais s'il est une chose de remporter une victoire militaire, il en est une autre de bâtir une paix durable. D'autant qu'il existe des tensions entre Damas, la Russie, l'Iran et la Turquie. Damas entend par exemple reconquérir l'intégralité de son territoire heurtant la politique d'annexion turque qui établit de véritables "djihadistans" dans les territoires qu’elle occupe. La situation de Chypre montre tous les dangers de l'expansionnisme turc.
La marginalisation des puissances occidentales, leur absence de relais régionaux ne leur permettent plus de peser. Elles sont réduites à miser sur la faillite diplomatique russe ou conduisent des expéditions punitives illégales et sans lendemain.
La Syrie est désormais divisée en trois zones d'influence : Damas épaulé par les Russes et les Iraniens dans la Syrie utile, les Turcs au nord-est et les États-Unis au nord-ouest protégeant de fait ce qu’il reste de l’espace kurde. À l’exception d'Idlib, les grandes opérations militaires sont terminées car on imagine mal ces puissances entrer en conflit direct. Pour ces raisons le conflit semble gelé.
Mais la Syrie de l'après Daesh devient le terrain d'affrontement des rivalités régionales comme en témoignent les bombardements israéliens qui font craindre un embrasement.
L'après Daesh place aussi la question kurde dans une position périphérique hypothéquant en partie les acquis de ces dernières années.
Ces guerres refaçonnent les relations régionales. Les grandes puissances traditionnelles : Égypte, Irak et Syrie sont aujourd'hui hors-jeu. La prolifération des États affaiblis, en déshérence, crée un environnement propice à la compétition, à l'intervention favorable à de nouveaux acteurs. Les pays du Golfe, riches et répressifs, prospèrent et tentent de tirer parti des États fragilisés et du désarroi de la communauté internationale.
L'Arabie Saoudite occupe une position dominante dans ces configurations aux côtés des Émirats Arabes Unis mais en rivalité avec le Qatar qui joue sa partition. L'Arabie Saoudite poursuit une double politique confessionnelle et hégémonique sans succès apparent pour le moment. Depuis l'accession au pouvoir de Mohammed ben Salman, le pays vit à l'heure du changement. Des réformes préparent l'après-pétrole et vont de pair avec un autoritarisme brutal qui vaut au prince héritier un prestige international. Parallèlement il conduit une politique étrangère aventureuse et agressive conduisant les pays du Golfe à conduire une opération militaire contre le Yémen et les houthis en particulier censés bénéficier de l'appui iranien. Si les lignes de force ne bougent pas montrant les limites de l'intervention saoudienne, la catastrophe humanitaire est d’une ampleur inégalée.
3 - Le Moyen-Orient : une poudrière
Le Moyen-Orient est devenu une poudrière. Le volume des armes exportées n'a jamais été aussi important nourrissant les conflits. Tous les budgets militaires sont en constante augmentation depuis 20 ans. 40% des armes vendues dans le monde le sont au Moyen-Orient en provenance des États- Unis, de la France, de la Grande Bretagne et de l'Allemagne pour l'essentiel. Ces armes favorisent l'internationalisation des conflits et se retrouvent souvent entre les mains de groupes non-étatiques.
La régionalisation des conflits est un autre facteur de dangers supplémentaires qui aggravent l'armement des groupes affiliés et la fragmentation territoriale mais surtout la souffrance humaine.
Désormais l'Arabie Saoudite et Israël affirment que l'Iran est pour eux une menace existentielle se traduisant par un rapprochement de ces deux États. Ce rapprochement ne peut s'expliquer sans la nouvelle orientation stratégique de Trump. : installation de l'ambassade américaine à Jérusalem, rupture de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien qui avait contribué à stabiliser la région. Tous entendent déplacer le centre de gravité des conflits régionaux vers l'Iran.
Cette politique peut conduire à une déflagration. Trump fait le pari que les difficultés de Téhéran à maintenir l'ordre islamique permettront un changement de régime. Les sanctions visent à accroître la pression. La politique de ce trio ambitionne aussi de contrer la politique milicienne de l'Iran dans des pays confessionnellement mixtes qui aggravent aussi la fragmentation des sociétés.
Dans cette perspective, les États-Unis travaillent à la mise en place d'une alliance de type "OTANArabe" qui comprendrait actuellement l'Égypte, la Jordanie et cinq pays du Conseil de Coopération du Golfe.
En dépit de ses difficultés, le régime iranien dispose encore d'une base sociale solide et la politique de sanction aura pour conséquences d’accroître les souffrances des populations mais aussi de raidir le régime, de mobiliser autour de lui l'opinion nationaliste et accentuera la répression contre les démocrates. Les risques d'engrenage sont donc réels. Des conflits par procuration se déroulent déjà au Liban, en Syrie et au Yémen et Israël intensifie ses interventions directes.
Depuis 2011, des voix se sont levées pour critiquer la politique américaine au MO, aux conséquences désastreuses. Aujourd'hui, il faut faire face à l'arrogance de Trump et au poids de l'armée américaine dans la détermination des politiques étrangères. Cela ne doit pas nous aveugler aussi sur la brutalité et le cynisme des pouvoirs russe, iranien et turc.
Au MO la lecture schmittienne qui considère que les ennemis de nos ennemis sont nos amis est une illusion. Elle témoigne d'une incompréhension des évolutions et d'une lecture campiste désastreuses.
Les systèmes démocratiques ne leur opposent pas de résistance et ne sont pas pressés de faire face aux tragédies du MO. Leur politique erronée et leur aveuglement aggravent la situation. Certes, la résolution pacifique des conflits est déterminante mais cela passe aussi par la résistance à ces régimes.
QUELQUES PROPOSITIONS
Revenir sur notre proposition de grande conférence internationale pour le MO sous l’égide de l’ONU pour la résolution globale des conflits.
Campagne sur la dictature d'Erdogan et renforcement du soutien au peuple kurde
Dénoncer la loi d'apartheid qui est entrée en vigueur en Israël en mobilisant diverses forces israéliennes et palestiniennes
Combattre la politique américaine de remise en cause de l’accord nucléaire, l’agressivité et la politique de sanction à l’égard de l’Iran
Dénoncer à l'image des opinions publiques canadiennes et espagnoles les ventes d'armes aux pays du Golfe.
LE MOUVEMENT DE LA PAIX POUR L’ABOLITION DES ARMES NUCLÉAIRES:
PLUS DE BOMBES ATOMIQUES POUR LA SURVIE DE L’HUMANITE
GAGNONS LA RATIFICATION DU TIAN (Traité d’interdiction des armes nucléaires)
POUR SE RENDRE AU RASSEMBLEMENT DE L’ILE LONGUE
LE 14 OCTOBRE 2018:
POUR LES PERSONNES PRÉFÉRANT UN TRANSPORT COLLECTIF, IL RESTE QUELQUES PLACES DE DISPONIBLES DANS UN DES CARS VENANT DE RENNES ET QUI PASSERA A MORLAIX DIMANCHE A 9 H PRÉCISES, RENDEZ- VOUS PARKING DU GÉANT, A SAINT MARTIN DES CHAMPS, CÔTÉ DU GARAGE CITROËN
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( Prix par personne 10 Euros ou 2 euros pour les personnes sans ressources)
( APPORTEZ VOTRE PIQUE NIQUE)
LE MOUVEMENT DE LA PAIX
Le PCF s'engage pour le désarmement nucléaire et la Paix
Le 14 octobre, soyons nombreux à soutenir l'interdiction des armes atomiques et une politique de paix
Selon un sondage IFOP-Le Mouvement de la Paix- La Croix-Planète de juin 2018, 76% des français interrogés sont favorables à un processus d'élimination totale des armes atomiques. Nous sommes les plus nombreux à considérer que la France doit maintenant signer et ratifier le Traité international d’interdiction des armes nucléaires, adopté sous égide de l’ONU en juillet 2017. Et pourtant, bien que l'ICAN, la coalition qui a fait signer ce traité adopté par 127 pays, ait reçu le prix Nobel de la Paix en 2017, la France refuse de ratifier le traité et fait tout l'inverse, engageant des milliards d'euros chaque année pour le renouvellement de notre force de frappe nucléaire et le programme de missiles M51 à longue portée, alors que l'argent public fait défaut, parait-il, pour les écoles, l'université, les hôpitaux, la réduction des inégalités.
Dans la logique de nos engagements pour la paix et le désarmement nucléaire depuis des décennies, le PCF Finistère appelle à manifester très nombreux le dimanche 14 octobre à Crozon à partir de 10h , au port du Fret, face à l'île Longue, à l'occasion de la journée nationale pour la Paix et la ratification du traité d'interdiction des armes nucléaires. Il faut mettre ces questions qui sont complètement absentes du débat public alors qu'elles engagent des dépenses colossales et compromettent l'avenir de l'humanité au centre de l'attention.
Nous sommes révoltés face à l’augmentation incessante des dépenses militaires qui sont passées de 1144 milliards de dollars en 2001 à 1739 milliards en 2017 (Sipri en USD taux de change 2016) et favorisent un commerce des armes immoral et dangereux, alors que le budget des Nations unies pour les opérations de paix est de seulement 8,7 milliards et que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite des moyens importants tout comme la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD).
C'est aux citoyens de mettre au premier plan les exigences de Paix, de développement, de réductions des inégalités et de défense de la culture face à la barbarie, la haine xénophobe et sectaire et la violence qui montent dans le monde.
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.