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14 mai 2024 2 14 /05 /mai /2024 05:22
 
Face à l’escalade guerrière décidée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou et le « risque génocidaire » que cela fait courir au peuple gazaoui, le secrétaire national du PCF dénonce « l’impuissance coupable » des occidentaux et particulièrement de la France. Il appelle à la libération des otages et à ce que la France porte l’exigence d’un « cessez-le-feu immédiat » et d’une résolution du conflit sur la base de « l’ensemble des résolutions de l’ONU sur le sujet ».
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12 mai 2024 7 12 /05 /mai /2024 06:32
Après que 143 États ont voté pour l’adhésion de la Palestine à l’ONU, amplifier la solidarité avec la Palestine - Patrick Le Hyaric

Partout dans le monde désormais, la jeunesse des universités notamment, fait entendre sa voix pour Gaza. C’est heureux. Il convient de les encourager et de soutenir, d’être dans le mouvement et non pas contre lui aux côtés des dirigeants américains, français et allemands. Le débat a rebondi lors de la préparation du concours de l’eurovision où se manifeste une solidarité avec les enfants et le peuple de Gaza que la direction suprémaciste israélienne veut détruire et à nouveau déporter sa population quand elle ne l’affame pas et ne la mitraille pas.

L’argumentaire selon lequel, le concours de l’Eurovision est apolitique, qu’il ne faut pas y faire de la politique est ridicule quand on se souvient que la Russie y a été exclue il y a un an. Encore et toujours le « deux poids, deux mesures ». Partout dans le monde dans les salles de spectacles comme dans les stades de football se manifeste la solidarité avec la Palestine. Et, c’est heureux !

Ceux qui croient un seul instant que l’armée Israélienne pourchasse le Hamas se trompent lourdement. Le pouvoir de Tel- Aviv a décidé de récupérer l’intégralité de ce territoire en éliminant la population. Un accord de cessez le feu n’est pas possible tant que ce pouvoir veut bombarder Rafah.

Le mouvement populaire international et aux États-Unis a contraint Biden à menacer de ne plus livrer de « bombes » au pouvoir Israélien. Netanyahou tient tête tellement l’impérium l’a habitué à répondre à ses désirata d’annexion totale de la terre Palestinienne. Il faut maintenant que cela se fasse. Il faut aussi que l’union européenne suspende l’accord d’association. Plus de livraison d’armes pour perpétuer le crime de guerre ; le crime contre l’humanité en cours. Et le président de la République doit cesser de tergiverser : La France doit reconnaitre l’État de Palestine. L’Espagne va sans doute le faire le 21 mai. L’Irlande, la Slovénie, Malte vont le faire dans les jours à venir. Au pays des lumières, il faut cesser d’étendre l’ombre mortifère qui couvre Gaza.

À ce jour 143 États ont voté pour l’adhésion de la Palestine à l’ONU (dont la France). Seulement 9 ont voté contre, dont Israël et les États-Unis. C’est au Conseil de sécurité que se joue l’adhésion définitive, alors que l’administration Biden y oppose son véto. Oui, le mouvement populaire de la jeunesse et des partisans du droit international en cours doit encore prendre de l’ampleur. Solidarité !
 
Patrick Le Hyaric, 11 mai 2024 
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8 mai 2024 3 08 /05 /mai /2024 05:38
Rassemblement pour Gaza et Rafah le samedi 11 mai à 15h à Morlaix - Départ de l'IUT Quai du Léon
APPEL DE L'AFPS DU PAYS DE MORLAIX À TOUS SES PARTENAIRES ET A TOUS LES CITOYEN-NES QUI REFUSENT LE GÉNOCIDE À GAZA ! RDV SAMEDI 11 MAI À 15H face à l'IUT
 
LE PCF SOUTIENT CE RASSEMBLEMENT ET Y PARTICIPERA.
Rassemblement pour Gaza et Rafah le samedi 11 mai à 15h à Morlaix - Départ de l'IUT Quai du Léon
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8 mai 2024 3 08 /05 /mai /2024 05:36
Rafah : chronique d’un massacre annoncé - L'Humanité, 7 mai 2024
Rafah : chronique d’un massacre annoncé
 
Après avoir ordonné l’évacuation de 100 000 civils, au mépris de la condamnation internationale et du risque de « massacre » pointé par l’ONU, Israël a commencé à bombarder la ville où sont massés 1,2 million de Gazaouis. De son côté, le Hamas a accepté une proposition de cessez-le-feu préparé par l’Égypte et le Qatar. Pour l’organisation islamiste, « la balle est désormais dans le camp de Tel-Aviv ».
 
 le 6 mai 2024 - L'Humanité
Luis Reygada
Irène Sulmon
 
« La menace [d’une offensive militaire] plane depuis des mois mais nous avions encore envie de croire que le stade de l’inhumanité ne serait pas dépassé. » Joint par l’Humanité, le directeur du bureau Palestine-Israël d’Oxfam France, Louis-Nicolas Jandeaux, s’est dit « absolument horrifié » par les événements en cours à Rafah, « le dernier coin à peu près sûr » de la bande de Gaza, où son ONG compte 22 personnels.
« Il n’y a pas de routes fiables dans l’enclave, les personnes déplacées ne seront pas à l’abri des bombardements », a-t-il ajouté, alors que l’armée israélienne a entamé lundi 6 mai une opération visant à faire évacuer la zone Est de la ville située à la lisière Sud du territoire. Elle abrite aujourd’hui la moitié de la population gazaouie, dont la plupart sont des déplacés qui ont fui la guerre plus au nord, soit 1,2 million de personnes.
Rejoindre des « zones humanitaires » inexistantes
« Une opération militaire à Rafah pourrait conduire à un massacre », avertissait pourtant un porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), vendredi 3 mai, depuis Genève. Face à cette semonce sans équivoque, Israël a tenté de rassurer. L’armée a précisé que son opération d’évacuation était « temporaire » et concernait « environ 100 000 personnes » appelées à rejoindre des « zones humanitaires élargies».
Un ordre d’évacuation que le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a jugé « inhumain ». « C’est contraire aux principes fondamentaux du droit international humanitaire », a déclaré Volker Türk dans un communiqué. De son côté, Joe Biden, lors d’un entretien téléphonique lundi, a redit à Benjamin Netanyahou son opposition à cette offensive terrestre. Dans la foulée, le Hamas affirme accepter une proposition de cessez-le-feu présentée par l’Égypte et le Qatar. Mais le premier ministre israélien avait signifié qu’il ne renoncerait pas à son offensive terrestre, quelle que soit l’issue des négociations visant à imposer une trêve, conditionnée à la libération des otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens.
Depuis octobre 2023, ce ne sont pas « seulement » 70 % des bâtiments résidentiels qui ont été totalement ou partiellement détruits, mais aussi les hôpitaux et les abris de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) qui ont été bombardés, en dépit des règles les plus élémentaires du droit humanitaire. « Israël prend délibérément et systématiquement pour cible les civils et les travailleurs humanitaires, y compris dans les « safe zones » et les routes d’évacuation », dénonce Oxfam, qui ajoute que « toutes les affirmations selon lesquelles les civils peuvent être évacués en sécurité ont perdu toute crédibilité ».
Évacuation « dans la terreur et la panique »
Des tracts largués lundi matin par l’armée israélienne sur les quartiers Est de Rafah enjoignaient leurs habitants à « évacuer immédiatement vers la zone humanitaire élargie d’al-Mawasi », située à une dizaine de kilomètres, avec la promesse d’y trouver « des hôpitaux de campagne, des tentes et un volume croissant de nourriture, d’eau, de médicaments ». Tout en avertissant que « l’armée israélienne s’apprête à agir avec force contre les organisations terroristes » et que quiconque reste « dans la zone met en danger sa vie et celles de sa famille ».
L’armée israélienne a intensifié lundi ses bombardements sur deux quartiers de Rafah, al-Shuka et al-Salam. Les précédents, dans la nuit de dimanche à lundi, avaient déjà provoqué la mort de 16 personnes. Une « réponse », selon l’armée, à des tirs de roquette le 5 mai par l’organisation islamiste du Hamas en direction de Kerem Shalom, le principal point d’entrée de l’aide humanitaire depuis Israël vers Gaza. Ces frappes auraient tué trois soldats israéliens.
« Le processus d’évacuation a commencé sur le terrain, dans la terreur et la panique », a déclaré Ossama al-Kahlout, un responsable local du Croissant-Rouge, qui précise que les zones désignées abritent environ 250 000 personnes. « Ma famille et moi ne savons pas où aller », a confié à l’AFP Abdul Rahman Abu Jazar, un habitant du quartier à évacuer, affirmant que les « zones humanitaires » indiquées par l’armée sont déjà « surpeuplées », sans « place pour planter des tentes ou écoles où nous abriter ».
« Un cauchemar humanitaire »
Sur X, l’UNRWA a fait savoir ce lundi qu’elle refusait d’évacuer afin de maintenir sur place « une présence aussi longtemps que possible [afin de] continuer à fournir une aide vitale », tout en prévenant des conséquences « potentiellement catastrophiques » pour les réfugiés à Rafah, « dont près de la moitié sont des enfants ». Philippe Lazzarini, son commissaire général, a prévenu que toute offensive militaire israélienne « entraînera une couche supplémentaire d’une tragédie déjà insupportable pour la population », précisant qu’il « sera encore plus difficile d’inverser l’expansion de la famine ”provoquée” ». Le responsable onusien fustige également « de nouveaux déplacements forcés [qui causent] de l’angoisse et une souffrance sans fin ».
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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 13:28
Attaque d'Israël sur les Palestiniens réfugiés à Rafah : Rassemblement à Brest place de la liberté jeudi 9 mai à 18h
 
Après des bombardements intensifs toute la nuit l'offensive terrestre  a commencé ce matin, les chars sont entrés dans la partie est de Rafah et ont pris le contrôle du point de passage de Rafah vers l'Egypte, bloquant toute sortie et toute entrée d'aide potentielle. Des dizaines de milliers de personnes sont une nouvelle fois réduites à l'exode, déplacées de force vers des zones théoriquement humanitaires (celles qu'Israël bombarde régulièrement), dont Khan Younes qui n'est plus qu'un champ de ruines.
 
Il y a 600 000 enfants à Rafah, déjà épuisés, terrifiés, affamés. Combien encore vont mourir? Netanyahou poursuit sa logique génocidaire malgré les condamnations internationales.
 
Rassemblement jeudi 9 mai à 18 h place de la Liberté.
 
Nous ne pouvons pas rester silencieux/ses.
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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 13:21
Guerre à Gaza. Piqûre de rappel - L'éditorial de Marion d'Allard, L'Humanité, 7 mai 2024
Piqûre de rappel

Des panaches de fumée noire dans le ciel de Rafah. Ce lundi, quelques heures à peine après avoir ordonné l’évacuation d’une partie de la ville, l’armée israélienne a donc mis ses menaces à exécution. Sinistres prémices d’une offensive d’ampleur sur une ville frontière de l’extrême sud de la bande de Gaza, où s’entassent 1,2 million de civils, dont 600 000 enfants. Rien. Ni les sommations de l’ONU, ni les alertes des ONG sur les conséquences dramatiques d’une telle opération militaire, ni les avertissements de son allié états-unien n’auront fait dévier Benjamin Netanyahou de son sinistre dessein.

Les images de Rafah sont une douloureuse piqûre de rappel. Certes, les nouvelles du terrain ont depuis plusieurs jours déserté les unes de la presse et les éditions spéciales des chaînes et des ondes d’information. L’impitoyable mécanique du balai médiatique a chassé un sujet pour un autre, au gré, souvent, de polémiques stériles. Mais elle n’efface pas la réalité quotidienne d’un peuple en proie à un déluge de feu, à la mort, à la famine, au manque de soins, au manque de tout. C’est cette réalité que les étudiants, sur les campus des deux côtés de l’Atlantique, dénoncent sans relâche, criminalisés par des gouvernements incapables d’agir pour que cesse le massacre.

À Tel-Aviv, les milliers de manifestants qui réclament chaque semaine la libération des otages exigeaient également que le chef du gouvernement renonce à bombarder Rafah. Eux non plus n’auront pas été entendus. Benjamin Netanyahou vient d’enclencher une nouvelle phase de sa guerre à Gaza et nul ne sait pour l’heure si l’acceptation d’une trêve par le Hamas est susceptible de faire bouger les lignes. Le chef du gouvernement israélien l’avait annoncé : il poursuivra son offensive, quel que soient les avancées des négociations sur un cessez-le-feu. Face au drame humain qui se joue à Gaza, face à la résurgence dramatique des violences commises en Cisjordanie, la communauté internationale doit agir et les États se saisir de tous les leviers disponibles. En coupant les vannes des livraisons d’armes à Israël. En forçant la reprise de la voie diplomatique. En reconnaissant l’État de Palestine et la lutte légitime de son peuple à l’autodétermination. 

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6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 06:00
Conseil de lecture: "La persistance de la question palestinienne" du professeur d'histoire politique jordano-américain Joseph A. Massad
"La persistance de la question palestinienne", publiée en France il y a 15 ans, en 2009.
 
Joëlle Marelli a traduit de l'anglais ce très stimulant essai de Joseph A. Massad publié en France en 2009 aux éditions La Fabrique (12€).
 
D'origine jordanienne, Joseph A. Massad (né en 1963) est professeur associé à l'université Columbia, à New York, où il enseigne l'histoire politique et intellectuelle arabe moderne.
 
Ce livre est d'une criante actualité.
 
Il montre comment, à la source du sionisme de Theodor Herlz, il y a une forme de reflet de l'antisémitisme et du nationalisme européen dont les juifs d'Europe ont été victimes et qui va métastaser au Proche-Orient dans l'image raciste du Palestinien que va construire le nationalisme et le sionisme israélien de manière à justifier la colonisation, la spoliation, l'apartheid.
Le Palestinien devenant ainsi une sorte de double du Juif de l'idéologie raciste européenne pour le sionisme à dimension raciste régnant chez une partie des israéliens.
Le sionisme de Herlz intériorise la vision antisémite des Juifs comme orientaux d'Europe et veut les transformer en Occidentaux d'Asie: le projet sioniste est pour Joseph A. Massad depuis Herzl celui d'une européanisation des Juifs en Asie, reportant sur le palestinien d'Asie les stigmates attribué par l'antisémitisme au juif de la diaspora, sans terre ni patrie, et cela en reproduisant les schémas racistes de l'antisémitisme, aussi bien dans le rapport avec l'identité juive qu'avec l'altérité palestinienne ou arabe, et en s'appuyant de manière opportuniste sur des forces réactionnaires antisémites en Occident, devenues compagnons de route du projet colonial sioniste pour des raisons diverses (religieuses, coloniales, impérialistes, racistes).
 
Morceaux choisis:
 
"Tout en faisant leurs les objections des "maskilim" et autres assimilationnistes juifs pour qui il s'agissait de faire disparaître la marque de l'altérité juive, le sionisme s'en distinguait en affirmant que les chrétiens européens ne permettraient jamais aux Juifs de prouver qu'ils pouvaient devenir Européens en Europe. La solution semblait alors évidente: le sionisme, pour reprendre les thèmes de Herzl, fonderait pour les Juifs un Etat qui constituerait "un morceau de rempart contre l'Asie, (...) la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie" (L'Etat Juif, Theodor Herlz, éditions de l'Herne).
Comme l'annonçait son roman Altneuland, cet État battrait les Européens à leur propre jeu civilisationnel. La colonie de peuplement serait le lieu de transformation des Juifs. Pour devenir européens, les Juifs devaient quitter l'Europe. Ils pourraient y revenir et en faire partie intégrante à condition d'en imiter la culture à distance géographique. Les Juifs avaient été asiatiques en Europe, ils deviendraient européens en Asie (Herzl, Le Pays ancien-nouveau)... La rencontre avec les Arabes palestiniens suscita l'expansion du projet transformateur. En cherchant à métamorphoser les Juifs en Européens, le sionisme déclencha un processus de métamorphose des Arabes palestiniens en Juifs, dans une géographie déplacée de l'antisémitisme. (...).
Le sionisme comprenait que pour devenir européens, les Juifs ne pouvaient plus s'identifier en termes tribaux ou religieux; il leur fallait désormais le faire en termes de race et de nationalité. C'est dans ce contexte que les origines religieuses du judaïsme devinrent des origines nationales et raciales et que les anciens rois hébreux devinrent les ancêtres des Juifs modernes... Ce sont les principes nationalistes européens "Blut und Boden" ("le sang et le sol") qui guidèrent l'invention sioniste des Juifs comme nation possédant sa propre terre."
 
"Dans la chaîne de représentations formée par les idéologies sionistes de Herzl à Menachem Begin et à Ariel Sharon, les Palestiniens figurent de différentes manières, toutes liées. Si Herzl les voyait comme des gens "sales", aux allures de "brigands", Menachem Begin, les considérait comme des "bêtes à deux pattes" (discours à la Knesset, 25 juin 1982). Noter l'impeccable coïncidence entre les adjectifs antisémites utilisés contre les Juifs européens et ceux que le sionisme utilise pour décrire les Palestiniens. Herzl souhaitait "transférer cette population misérable" vers les pays voisins, tâche qu'exécutèrent avec succès Ben Gourion et la direction sioniste en 1948, expulsant la majeure partie de la population palestinienne, et de manière plus mitigée en 1967, quelques centaines de milliers à peine. La tolérance des Juifs israéliens à l'égard des "sales étrangers" qui vivent parmi eux a ses limites. Dans un rapport de l'Institut israélien pour la démocratie publié en février 2004, "en 2003, plus de la moitié (53%) des Juifs en Israël disent clairement qu'ils sont contre l'égalité complète pour les Arabes; 77% disent qu'il devrait y avoir une majorité juive pour les décisions politiques cruciales (...) et la majorité (57%) dit que les Arabes devraient être encouragés à émigrer, référence voilée à l'expulsion ou au "transfert". (...)
 
Mais en dépit de ses vaillants efforts, le sionisme ne parvint pas à expulser tous les Palestiniens. Il fit de ceux qui restèrent en Israël des étrangers sur leur propre terre et les soumit de 1948 à 1966 à un système militaire raciste rappelant la vie des juifs européens sous les pires espèces de régimes antisémites... Depuis 1966, cette population vit sous un système civil raciste qui évoque les expériences moins extrêmes des Juifs européens sous des lois antisémites discriminatoires. Quant à la population palestinienne de Cisjordanie et de Gaza, occupées en 1967, ses terres et ses maisons sont devenues des ghettos assiégés, emmurés et entourés de meutes de colons et de l'armée israélienne.
(...)
Pour justifier ses efforts de colonisation de la Palestine auprès d'un monde européen non juif, le sionisme présenta les Juifs comme des vecteurs de la civilisation européenne dans un pays affligé d'une population barbare, "parasitaire", qui le négligeait et en faisait un désert. Ce que l'antisémitisme projetait sur les Juifs européens allait être en grande partie reporté sur les Arabes palestiniens, auxquels furent attribuées des caractéristiques jusqu'alors considérées, par le sionisme et par l'antisémitisme, comme spécifiques de la judaïcité diasporique. La question de la "négligence" des Palestiniens quant à la terre sur laquelle ils vivaient n'est pas très éloignée du poncif antisémite désignant les Juifs européens comme usuriers improductifs "parasitant" la société chrétienne d'Europe. "
 
"Herzl écrit dans son journal en 1895 que l'antisémitisme est "plus que compréhensible", qu'il est "salutaire" et "utile au caractère juif". Il va plus loin en expliquant que l'antisémitisme constitue "l'éducation d'un groupe par les masses". Il prédit qu'avec "l'école de la vie", "un mimétisme darwinien surviendra".
 
Plus tard, Herzl favorisa les alliances avec les antisémites de l'époque. Cette logique a persisté jusqu'à nos jours. (...) Le racisme du sionisme dérive clairement d'un antisémitisme antérieur qui a simplement changé de cible. (...) Le sionisme est d'abord et avant tout une idéologie nationaliste dans la tradition romantique européenne, bien qu'il soit tard venu dans cette tradition. L'influence du romantisme allemand (notamment de philosophes comme Herder et Fichte), le mouvement de jeunesse allemand (imité par le sionisme), ainsi que les idées "fin de siècle" de la pensée évolutionniste et des théories de la race et de la dégénérescence informent beaucoup de cette construction idéologique. Max Nordau, théoricien par excellence de la dégénérescence, fut l'un des pères philosophiques du sionisme, appelant à la régénérescence des Juifs dégénérés. Il avait pris soin de souligner:
 
"Nous ne deviendrons pas des Asiatiques là-bas (en Palestine, pour ce qui est de l'infériorité anthropologique et culturelle, pas plus que les Anglo-saxons ne sont devenus des Indiens en Amérique du Nord, des Hottentos en Afrique du Sud, ou des membres des tribus papoues en Israël (...)"
 
" Le sionisme est aussi un mouvement colonial rendu possible par un monde colonial européen qu'il espérait pouvoir à la fois seconder et étendre... Le fait de présenter comme une extension de l'Europe explique une part importante du soutien dont Israël a bénéficié auprès de l'Europe et de l'Amérique au siècle passé. Herzl ne l'avait que trop bien compris quand il prédisait que les antisémites seraient les meilleurs appuis du sionisme: "Les gouvernements des pays où sévit l'antisémitisme ont un vif intérêt à nous procurer cette souveraineté".
Allaient même, selon lui, contribuer à un fonds d'émigration destiné aux Juifs européens "non seulement les pauvres petits Juifs, mais encore les chrétiens qui veulent se débarrasser des Juifs"... On ne saurait comprendre plus clairement le rôle des antisémites dans les efforts sionistes. Herzl affirma sans détour que "les antisémites deviendront nos amis les plus fiables, les pays antisémites, nos alliés".
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5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 10:28
Conseil de lecture: Sylvain Cypel - "L' État d'Israël contre les Juifs", La Découverte, édition augmentée et réactualisée parue en mars 2024

Les éditions La Découverte ont publié une édition augmentée et réactualisée d'un essai de Sylvain Cypel, journaliste, correspondant du journal "Le Monde" en Israël (il y a couvert la seconde Intifada en 2001-2003) et aux Etats-Unis (de 2007 à 2013), ancien directeur de la rédaction de l'hebdomadaire "Courrier international", dont le père, comme le rappelle Sylvain Cypel dans son introduction, militant juif sioniste de gauche né en Ukraine et émigré en France, a vu une grande partie de sa famille exterminée pendant la Shoah après l'opération Barbarossa.

Nous avions écouté avec grand intérêt Sylvain Cypel invité par l'AFPS  Centre-Finistère à l'espace Glenmor de Carhaix avec Leïla Shahid, Claude Léostic, Taoufiq Tahani, Jean-Pierre Jeudy, et Georges Cadiou le 3 octobre 2015 et la lecture de cet essai qui est une mine d'informations sur la politique et la société israélienne et décrit bien sa dérive raciste, fasciste, et colonialiste décomplexée, est à la fois éprouvante, car n'invitant pas à l'optimisme, mais aussi nécessaire pour comprendre ce qui se joue actuellement et comment Israël sert aussi de laboratoire pour les extrêmes-droites suprématistes partout dans le monde. 

Cette édition d'un essai écrit en 2019 et publié une première fois en 2020, est complétée par une introduction courageuse, dense et lumineuse consistant en une analyse de la guerre israélienne à Gaza et des suites de l'attaque du Hamas du 7 octobre.

Sylvain Cypel rappelle en particulier "la caution donnée par Netanyahou à de nombreux racistes, antisémites, inclus".

"Ainsi, écrit-il, fin novembre 2003, en pleine guerre à Gaza, Elon Musk, le patron d'X, l'ex-Twitter, débarquait en Israël. Il fut acclamé par les dirigeants israéliens et les colons. Or le milliardaire est perçu aux Etats-Unis comme un fabricant de fake news et accusé d'antisémitisme dans la communauté juive... "qu'Israël embrasse Elon Musk est une repoussante trahison des Juifs, des morts comme des vivants" a titré Haaretz qui rappelait qu'avant le 7 octobre, le magnat "avait adopté la thèse du complot citée par Robert Bowers, l'auteur de la tuerie de Juifs américains la plus meurtrière de l'histoire" (ce carnage fut perpétré par un raciste blanc dans une synagogue de Pittsburg le 27 octobre 2018).

Netanyahou n'hésite jamais à qualifier l'ennemi de "nazi"... tout en cultivant les thèses des suprématistes blancs".

A propos du Hamas, Sylvain Cypel écrit:

"On sait peu que Benyamin Netanyahou créa en 1979 le Jonathan Institute, un club de réflexion qui contribua beaucoup à l'émergence du néoconservatisme américain. Dès l'époque, le "terrorisme" devient chez lui une catégorie uniforme, un "axe du mal" universel face aux "sociétés libres". Quant au terroriste, défini comme antinomie du "combattant pour la liberté", il constitue " une nouvelle race d'hommes qui ramènera l'humanité aux temps préhistoriques"... Face à lui, il n'y a rien à comprendre ni à discuter. (...)

L'historien israélo-britannique d'Oxford Avi Shlaim a répondu en termes simples à l'argumentaire des partisans de l'éradication du Hamas. Le Hamas, écrit-il, "n'est pas une pure et simple organisation terroriste, comme Israël et ses alliés occidentaux ne cessent de le répéter. C'est un parti politique doté d'une aile militaire dont les attaques contre les civils constituent des actes terroristes. (...). Et c'est un mouvement social de masse, une part importante du tissu de la société palestinienne, qui reflète son aspiration à la liberté et à l'indépendance.

L'échec de l'OLP à atteindre la liberté et le statut d'état explique en grande partie son influence croissante".

Si on nie cette réalité, on ne comprend rien à ce qui se passe entre Israéliens et Palestiniens qui est un conflit entre un État colonial et un peuple qui conteste sa domination. Le Hamas, parti islamique-nationaliste, est dominé par une idéologie plaçant la pratique de l'islam et la lutte armée pour la libération nationale au cœur de sa doctrine...

Benyamin Netanyahou a tout fait pour... préserver le pouvoir du Hamas sur Gaza!

L'historien israélien Adam Raz a amplement documenté cette stratégie de l'ennemi utile. Lors d'une réunion de son parti en mars 2019, Netanyahou déclarait: "Ceux qui veulent empêcher la création d'un Etat palestinien doivent soutenir le renforcement du Hamas (...).

Cela fait partie de notre stratégie: séparer les Palestiniens de Gaza de ceux de Judée-Samarie" (la Cisjordanie). Son conseiller, le général Gershon HaCohen, enfonçait le clou: "Disons la vérité. La stratégie de Netanyahou est d'empêcher l'option à deux États. Il fait donc du Hamas son partenaire le plus proche. Le Hamas est ouvertement un ennemi. Secrètement c'est un allié". Reste que la charte du Hamas adopté à sa naissance, en 1988, "est antisémite", écrit le professeur Shlaim. L'idéologie qui préside à l'éducation des enfants sous sa direction est un mélange d'ignorance profonde du judaïsme et d'antisémitisme atavique - exactement comme le sont en Israël les cours dans les écoles rabbiniques de la mouvance sioniste-religieuse, qui diffusent un racisme borne à l'égard des musulmans. La conception religieuse du Hamas s'accompagne d'une conception politique aussi problématique. Dans le combat anticolonialiste il a fait de la "lutte armée" son moteur indispensable.

Le Fatah palestinien, créé par Arafat en 1959, avait vu dans la guerre d'Algérie le modèle absolu. Et longtemps le modus operandi des nationalistes palestiniens se résuma à l'action terroriste.

Une fois l'OLP mise hors jeu après l'échec des négociations de paix israélo-palestinienne et une seconde intifada déclenchée fin 2000, le Hamas s'appropria la succession dans cette méthode de combat. Sa révolte aboutit à un échec politique sur toute la ligne.(...). Fatah et Hamas, les dirigeants palestiniens, à la grande différence, par exemple, de l'ANC en Afrique du Sud - n'ont jamais eu recours à la mobilisation populaire. Pourtant la seule victoire palestinienne a été obtenue à l'issue d'un grand mouvement populaire, organisé hors du contrôle de Yasser Arafat: ce fut la première Intifada (1987-1993) qui vit finalement l'OLP, préalablement qualifiée de "nazie" en Israël, être reconnue par le gouvernement israélien... Le Hamas n'a pas compris que le terrorisme, comme arme centrale de la libération nationale, avait fait son temps. Parce que le monde a changé, en particulier le monde bipolaire n'est plus. Si le 7 octobre 2023 a remis la Palestine au cœur des enjeux du Moyen-Orient, il a aussi apporté aux Palestiniens le plus grand malheur qui leur soit advenu depuis la Nakba, offrant à Israël l'occasion de réaliser ses espoirs les plus fous: mener enfin leur expulsion définitive de leur territoire ou, plan B, les écraser pour longtemps".

Sur la société israélienne et les suites du 7 octobre, Sylvain Cypel écrit aussi:

" En 70 ans, la société israélienne a beaucoup évolué: le racisme et la mentalité coloniale s'y imposent désormais très profondément. Sa jeunesse, génération après génération depuis 1967, lorsque Israël s'empara des Territoires palestiniens aujourd'hui encore occupés, apprend aux check-points la pratique du suprématisme juif. (...)

Dans une société où la frange mystique et ultra nationaliste parvenue quasi au faîte du pouvoir, a le vent en poupe, les thèses insérant l'attaque du Hamas dans une perspective messianique font flores. Tout ce qui advient était "écrit".

A les croire, les écritures sacrées autorisent tous les crimes en retour: l'entrée des Hébreux en Terre promesse n'a-t-elle pas commencé, selon le Bible, par un grand massacre perpétré à Jéricho? Dès lors, l'appétence génocidaire se manifeste. Je dis l'appétence tant qu'elle n'est pas suivie d'effet définitif. Mais le ministre du Patrimoine, Amihai Eliahou, à la question faut-il "lancer une bombe A sur la bande de Gaza pour tuer tout le monde?" répond: "c'est une option". Et d'ajouter: "Quiconque brandit un drapeau palestinien ne devrait pas continuer à vivre". Eliahou est un membre du parti raciste Otzma Yehudit (Puissance juive). Plus modéré, Yisrael Katz, ministre de l'énergie (Likoud) s'oppose seulement à toute aide humanitaire envers les Gazaouis. Un général de réserve, Giora Eiland, propose de les exterminer en diffusant des virus mortels. "Après tout, de graves épidémies au sud de la bande de Gaza nous rapprocheront de la victoire et réduiront le nombre de décès parmi nos soldats", écrit-il dans Yedioth Aharonoth, le quotidien le plus lu d'Israël. Ces déclarations ahurissantes mais explicites ne suscitent aucun scandale en Israël -hors de ses marges atterrées. L'idée la plus formulée est celle d'une nouvelle grande expulsion des Palestiniens.

Des dirigeants du Likoud, le parti de Netanyahou, et la totalité de l'extrême-droite coloniale l'exposent sans frein. Le député du Likoud Ariel Kallner s'exclame: "Un seul but: la Nakba! Une Nakba qui eclipsera celle de 1948!". Le 2 janvier 2024, Betzalel Smotrich, invite par la chaîne de télévision 14, explique que les deux millions de Gazaouis étant collectivement des assassins potentiels de Juifs, la seule option est de les expulser. Les Européens devront les accueillir. Smotrich est ministre des Finances et charge de le gestion "civile" des Territoires palestiniens. Les Palestiniens, on les met en cage et on les déplace comme des objets. La pensée coloniale à son zénith".

"Dans cette ambiance (ou les Palestiniens d'Israël sont menacés, ceux de Cisjordanie harcelés par les colons et l'armée - 300 ont été tués entre le 7 octobre 2023 et le 5 janvier 2024, et les voix pacifistes et anticoloniales en Israël intimidées) une partie modeste mais croissante de Juifs israéliens prend du champ. Ils partent, ou disent à leurs enfants de partir. Ces Israéliens sont souvent "progressistes, éduqués, travailleurs et laïques". Ils "abandonnent une fois pour toutes leur foi dans le projet national appelé Israël". Certains fuient les "psychopathes" qui dirigent ce pays, d'autres, plus souvent, partent pour avoir une vie meilleure, moins hystérique, plus pacifiée".

Sur la complicité des gouvernements américains et européens avec les massacres de masse en cours à Gaza, Sylvain Cypel écrit:

"En France, le président Macron suit son homologue américain à la trace. En visite en Israël, fin octobre 2023, il propose pour éradiquer le Hamas une alliance avec la France et les États-Unis comme en Irak et au Sahel! On voit d'ici Netanyahou hilare, raconter son offre à ses généraux. Que Macron continue ses papotages, tant qu'il nous laisse faire ce qu'on veut. De sa proposition, il ne reste rien. (...). Dans les médias, la solidarité avec Israël est restée prédominante. Et les tentatives de faire taire les voix en défense des Palestiniens se sont multipliées. Le gouvernement, dans un premier temps, a autorisé les manifestations pro-israéliennes et en a interdit certaines en défense des Gazaouis. La Hasbara avait restauré la prééminence de cette idée qu'Israël représente "le bastion avancé" de la civilisation face à la barbarie arabo-musulmane. En France et partout en Europe, une droite "décomplexée" vogue sur cette vague-la. (...) Que diront les historiens dans cinquante ou cent ans? Que cette guerre à Gaza fut emblématique d'une époque où Israël aura joué un rôle clef dans la légitimation d'un nouvel ordre mondial fonde non plus sur le droit, mais sur la force? Ou au contraire qu'elle aura symbolisé les derniers hoquets du colonialisme? Le 12 décembre 2023, l'assemblée générale de l'ONU votait, à une écrasante majorité, une résolution appelant au cessez-le-feu à Gaza. Les Etats-Unis votaient contre, et seules neuf autres nations lui suivaient; c'est dire l'isolement américain. (...).

Joe Biden et Antony Blinken passeront à la postérité comme ceux qui ont permis à Israël de perpétrer l'un des plus grands massacres et déplacements de population des débuts du XXIe siècle, à la dimension de ceux perpétrés par le syrien Assad contre son propre peuple et par le saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) au Yémen. (...). Dans un monde où la xénophobie et le racisme prolifèrent de nouveau, et en conséquence l'attraction pour les hommes et les régimes "forts", Biden, et Macron à sa suite, ont suivi la voie qui les renforce plus encore, entraînant leurs pays dans le soutien à un État, Israël, devenu une incarnation, précisément, des politiques racistes et coloniales. Ils ont capitulé devant les théories éculées du "choc des civilisations" que l'on voit revenir au grand galop. Biden, Macron et l'"Occident" en général seront les grands perdants de cette faillite. En donnant quitus à Netanyahou, en acceptant sans ciller les bombardements et le déplacement de 2 millions d'êtres humains, eux et leurs semblables n'ont pas seulement perdu toute légitimité à donner aux autres des leçons, ils ont aussi pavé la voie de leurs adversaires... Qui croira à la sincérité de Biden la prochaine fois qu'il dénoncera de nouveaux crimes de guerre russes en Ukraine? A l'heure où j'écris ces lignes, on ne sait pas si Donald Trump reviendra au pouvoir et si Marine Le Pen y accédera. Mais si cela advient, on saura qui auront été les porteurs d'eau"

Sylvain Cypel, introduction à " L' État d'Israël contre les Juifs", La Découverte, édition augmentée et réactualisée parue en mars 2024 (La Découverte, 13€)

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5 mai 2024 7 05 /05 /mai /2024 08:34
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024
Conférence internationale de la paix du PCF à Paris, place du Colonel Fabien, ce 4 mai 2024

Le PCF fidèle à sa tradition internationaliste a organisé ce samedi 4 mai en son siège de Colonel Fabien une conférence internationale pour la Paix, organisée par le secteur international du Parti communiste dirigé par Vincent Boulet.

L'ouverture de cette conférence internationale pour la paix du PCF a été faite par Vincent Boulet.

Citant Jaurès à plusieurs reprises, il a rappelé que la Paix, le développement, la coopération et la solidarité internationale, la réduction des inégalités et de l'emprise des logiques de prestations financières et capitalistes à l'échelle du monde, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes contre les logiques coloniales et impérialistes, sont les mères de nos batailles.

Cette conférence pour la Paix a permis l'expression de 20 personnalités issus de partis communistes et progressistes du monde entier. 

A noter notamment la présence de l'ambassadeur de Cuba et représentant du parti communiste de Cuba, Otto Vaillant Frias, de dirigeants de partis de la gauche turque et kurde (Eda Duzgun, responsable Europe du Dem Parti), iranienne (Bahman Sepheri du parti communiste Tudeh en Iran), ivoirienne (Habiba Toure), mexicaine (Sergio Avalos de la coalition de gauche au pouvoir Somos 4T), de représentant de l'ambassadrice de Palestine, du parti communiste israélien, les messages vidéos de militants pacifistes russes et ukrainiens, l'intervention du vice-président du parti communiste japonais, de l'ambassadeur du Vietnam, d'un ministre conseiller de l'ambassade de Chine, du représentant en France du parti des travailleurs du Brésil, de députés européen du PTB belge, du parti communiste portugais, d'un responsable du parti communiste espagnol et du parti de la gauche unie d'Espagne, le message vidéo depuis Belfast du président du Sinn Fein, Declean Kearney, ..

On retiendra en particulier l'excellente intervention du responsable national belge du PTB, Medhi Salhi, de Liège, 30 ans, futur candidat aux législatives, pour la Paix, contre la politique de guerre, le colonialisme, l'impérialisme et l'extension continue du capitalisme financier porté par les dirigeants européens alignés, c'est le cas de Macron et du chancelier allemand du SPD, sur les intérêts et la vision stratégique des américains. Il a aussi dénoncé avec force le deux poids deux mesures qui règnent vis-à-vis du droit et du respect des droits humains dans le discours des dirigeants du monde occidental en prenant l'exemple des crimes de masse en Palestine et au Congo tout en saluant les mobilisations énormes des citoyens et de la jeunesse en solidarité avec les Gazaouis et les Palestiniens.

Mais aussi l'intervention de l'ambassadeur du Vietnam M.Dinh Toan Thang, en cette année anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, décisive pour le sort du monde colonial, accueilli par Fabien Roussel, pour la Paix, la coopération et le développement.

Le très fort discours de clôture de la conférence internationale pour la paix par le secrétaire national du PCF et député du nord Fabien Roussel, qui a eu des mots très justes et importants sur la situation à Gaza et en Palestine. Et l'intervention de Nimrod Flaschenberg, membre du comité central du parti communiste israélien: "les manifestations pour le cessez le feu à Gaza et la reconnaissance des droits des palestiniens en Amérique et en Europe sont un point d'appui essentiel pour les forces progressistes et de paix en Israël et un moyen d'isoler le gouvernement d'extrême droite israélien de Netanyahou. Il faut qu'elles continuent et qu'elles s'élargissent". Nimrod Flaschenberg a également dénoncé l'apartheid qui frappe les palestiniens en Cisjordanie et en Israël.

Ismaël Dupont - 5 mai 2024

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19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 04:41
Inde : les dangers d’un troisième mandat de Modi (Axel Nodinot, L'Humanité, 18 avril 2024)
Inde : les dangers d’un troisième mandat de Modi

À partir de ce vendredi et jusqu’au 1er juin, ce sont presque un milliard d’électeurs indiens qui sont attendus aux urnes pour élire leurs députés. Une vingtaine de partis progressistes se présentent en coalition contre le BJP de Narendra Modi, majoritaire à l’Assemblée et tenant d’une politique nationaliste, islamophobe et de plus en plus autoritaire.

Le dispositif est titanesque. Pendant plus de six semaines, 969 millions d’Indiens devront se rendre au million d’urnes du pays pour choisir leurs députés, représentés par quelque 2 700 partis nationaux ou locaux. Pour assurer la logistique du scrutin, pas moins de 15 millions d’assesseurs sont mobilisés.

Il serait pourtant téméraire de parler de l’Inde comme de la « plus grande démocratie au monde », tant le Bharatiya Janata Party (BJP), au pouvoir depuis 2014, en dévoie les principes. Sous la houlette de Narendra Modi et de ses ministres extrémistes tels qu’Amit Shah à l’Intérieur, le parti qui s’est approprié la couleur safran prône une Inde hindoue, parlant hindi, contre les minorités musulmanes et chrétiennes du pays.

Shaji N. Karun, fameux réalisateur indien, analyse la société indienne sur la Toile. « Si vous regardez le cinéma des années 1970, il n’y avait pas d’histoire de vengeances religieuses. Désormais, le cinéma indien dégrade les gens, suit les discours politiques, et les réalisateurs et journalistes qui veulent plus de démocratie sont silencieux », déplore l’auteur de Piravi, mention d’honneur du Festival de Cannes en 1989.

Modi veut étendre son pouvoir au Parlement

Cette année, le BJP compte glaner 400 des 543 sièges de la Lok Sabha, la chambre basse indienne, contre 301 en 2019. Et, pour un troisième mandat, Narendra Modi n’hésite pas à mobiliser ses ouailles suprémacistes. Comme le 22 janvier, lors de l’inauguration du temple de Ram – une divinité prisée des hindous – à Ayodhya, sur les ruines d’une ancienne mosquée. « La nation est en train de créer la genèse d’une histoire nouvelle », y avait prophétisé Modi.

Mais le discours extrémiste hindou « n’a pas réussi à réellement mordre sur l’électorat dans le Sud, où les partis régionaux ou d’opposition sont au pouvoir », observe Olivier Da Lage, chercheur à l’Iris et spécialiste de l’Inde. « La fracture Nord-Sud n’est pas nouvelle, continue-t-il. Elle tient à des différences essentiellement linguistiques et culturelles. Le gouvernement essaye de favoriser la langue hindi qui n’a rien à voir avec les langues du Sud, c’est perçu comme une sorte d’impérialisme du Nord. »

Outre le progressisme des populations des cinq États du Sud – Kerala, Karnataka, Tamil Nadu, Andhra Pradesh et Telangana –, le BJP sera aussi opposé à une coalition inédite de 26 partis baptisée India, l’Alliance inclusive de la nation indienne pour le développement. « Des partis qui sont rivaux sur le plan régional ont choisi de ne présenter qu’un seul candidat pour faire face au BJP, affirme Olivier Da Lage. Et, comme en 2019, un certain nombre de sièges se sont joués à quelques centaines ou milliers de voix, il est possible que ça change la donne. Mais, dans quelle mesure les sympathisants accepteront-ils d’aller voter pour le rival, même pour faire échouer le BJP ? »

Au sein de cette coalition figure le Congrès national indien (CNI), deuxième force politique du pays (50 sièges en 2019). Mais le parti d’opposition est handicapé par des comptes bancaires gelés depuis février par le fisc indien, ainsi que par un retrait de son leader, Rahul Gandhi, issu d’une dynastie de premiers ministres.

Le gouvernement a également arrêté, fin mars, Arvind Kejriwal, lieutenant gouverneur de Delhi et figure de l’opposition, pour des accusations de corruption. « Je n’ai pas besoin que les Nations unies me disent que nos élections doivent être libres et équitables », défiait le ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar, lors d’une récente conférence de presse.

Une réforme de la Constitution dans les tuyaux

Si le parti de Narendra Modi obtenait une troisième majorité consécutive à la Lok Sabha, il envisagerait de redécouper les circonscriptions en fonction de la population. « Ça peut paraître logique comme ça, mais l’Inde est un pays fédéral, explique Olivier Da Lage. Or les États du Sud seraient défavorisés et les États du Nord, très peuplés et acquis au BJP, auraient encore plus de sièges. C’est considéré comme un casus belli par les États du Sud. »

Au-dessus des deux tiers des sièges (362 députés), le BJP envisagerait même de modifier la Constitution, que certains responsables nationalistes considèrent trop inspirée des pays occidentaux. L’occasion d’inscrire « l’hindouïté » dans la loi indienne laïque, « traitant normalement toutes les religions sur un pied d’égalité », regrette Shaji N. Karun.

Venu des champs du nord de l’Inde, un dernier caillou pourrait se glisser dans la chaussure de Modi. Il s’agit des agriculteurs, qui manifestent pour de meilleurs salaires et conditions de vie depuis plusieurs semaines, les tracteurs ayant même tenté de gagner Delhi en février. « En 2019, la campagne s’est concentrée sur les attaques contre les musulmans ou les militants du Cachemire », rappelle Harinder Happy, porte-parole du Samyukt Kisan Morcha, coalition d’une quarantaine de syndicats d’agriculteurs.

Après les grands mouvements paysans de 2020-2021, revivifiés cette année, « la question de l’agriculture et des agriculteurs est redevenue une problématique des élections », se félicite Harinder Happy, qui dénonce les « promesses du Congrès » ou les « agriculteurs sur les listes du BJP ». « Le développement, mais pas pour les pauvres », conclut Shaji N. Karun, qui voit croître les inégalités au sein de la population indienne, fracturée par dix années de nationalisme.

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