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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 17:09
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir - Pétition de l'AFPS à signer!
[PÉTITION]

Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir

Voilà 20 ans qu’Israël s’acharne contre Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien, avocat, défenseurs des droits humains.

Ce lundi 18 octobre, il s’est vu notifier la révocation de son statut de résident de Jérusalem par Israël. Il ne lui reste qu’une toute dernière possibilité d’appel sous 30 jours.

Salah doit pouvoir vivre à Jérusalem avec sa femme et ses enfants, c’est son droit le plus élémentaire.

Ajoutez votre signature à cet appel de personnalités pour que la France agisse afin que les autorités israéliennes rétablissent le statut de résident permanent à Jérusalem de Salah Hamouri et empêche son expulsion.

Pierre Laurent, président du Conseil National du PCF, vice-président du Sénat, signe cette pétition avec d'autres personnalités françaises: et vous?
 
Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir
 
La ministre de l’Intérieur du gouvernement israélien, Ayelet Shaked a, le 18 octobre, signifié à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri la révocation de son statut de résident de sa ville natale, Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion.
 
Cette décision, qui viole à la fois l’article 45 de la Convention de La Haye et l’article 49 de la 4e Convention de Genève, prétend se fonder sur des dossiers pourtant déjà jugés, d’autres « secrets ». Elle invoque une loi – « sur l’entrée en Israël », modifiée en 2018 pour permettre aux autorités de révoquer administrativement le statut de « résident permanent des Palestiniens de Jérusalem-Est » pour « défaut d’allégeance » à Israël.
 
Rappelons que l’annexion de Jérusalem-Est par Israël est condamnée par de nombreuses résolutions de l’ONU et que l’Union européenne « ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les Territoires occupés, y compris Jérusalem-Est ».
 
Ce faisant, le « nouveau » gouvernement israélien s’acharne, comme son prédécesseur, sur Salah Hamouri. Celui-ci a déjà passé 7 ans de sa jeune vie en prison, pour une tentative d’assassinat imaginaire attestée par des dénonciations d’agents provocateurs. S’y sont ajoutées près d’une année d’emprisonnement administratif sans le moindre motif et des restrictions de circulation en Cisjordanie. De surcroît, sa femme – expulsée enceinte de six mois en 2016 – et ses deux enfants sont interdits d’entrée en Israël. Il s’agit, a déclaré en substance Ayelet Shaked, de faire un exemple pour intimider tous les Palestiniens de Jérusalem.
 
Cette démarche incarne bien la politique du nouveau gouvernement israélien, dont les gestes cosmétiques cachent mal la violence accrue de la répression israélienne contre la population palestinienne. Selon les dernières statistiques de l’OCHA, le Bureau de l’ONU pour le Territoire occupé, depuis le 1er janvier 2021 l’armée a tué 331 Palestiniens (contre 30 en 2020) et en a blessé 15 860 (contre 2 668), alors que dans le même temps, 15 Israéliens ont perdu la vie (contre 3 en 2020).
 
L’ordre du ministre de la Défense Benny Gantz, le 22 octobre, déclarant comme «organisations terroristes » six grandes ONG palestiniennes de défense des droits de l’Homme, illustre aussi de manière inédite et particulièrement grave l’offensive du gouvernement israélien contre la société civile palestinienne. Rappelons que Salah Hamouri exerce son métier d’avocat auprès de l’une d’entre elles.
 
Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères avaient manifesté de longue date l’attention qu’ils portaient au cas de Salah Hamouri. La décision du gouvernement israélien représente donc à leur égard, s’agissant d’un citoyen français, un défi, voire une humiliation. Voilà qui le prouve à nouveau, s’il en était besoin : la complaisance à l’égard du gouvernement Bennett, comme de son prédécesseur, ne peut que l’encourager dans son escalade anti-palestinienne. Salah Hamouri, sa femme et ses enfants ont droit de vivre librement à Jérusalem !
 
C’est pourquoi nous appelons les autorités françaises à tout faire pour empêcher ce nouvel acte arbitraire, symbole de tous les autres. Il revient au président de la République de poser des gestes forts, notamment en recevant personnellement l’épouse de Salah Hamouri, d’exiger du gouvernement israélien l’annulation des mesures prises contre Salah Hamouri, et de prendre des sanctions vis-à-vis d’Israël si ses demandes ne sont pas suivies d’effet.
 
Jean-Christophe Attias, professeur de pensée juive médiévale à l'EPHE (Université PSL)
Clémentine Autain, députée, conseillère régionale.
Isabelle Avran, journaliste et militante associative
Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris
Etienne Balibar, philosophe
Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris
Pascal Boniface, géopolitologue
Philippe Bouyssou, maire d’Ivry.
Rony Brauman, médecin et essayiste
Cécile Casey, militante écologiste
Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités
Geneviève Coudrais, avocate retraitée.
Laurence De Cock, historienne
Nadia Essayan, députée
Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine
François Gèze, éditeur
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue, anthropologue, professeure Université Paris 8
Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS
Pierre Laurent, vice-président du Sénat
Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers
Jean-Paul Lecoq, député.
Jean-Claude Lefort, Comité de soutien à Salah Hamouri, député honoraire
Patrick Le Hyaric, député européen 2009-2019, directeur de L'Humanité 2000-2021
Renée Le Mignot, co-présidente du MRAP
Claude Léostic, présidente d'honneur de la Plateforme des ONG pour la Palestine
François Leroux, président de la Plateforme des ONG pour la Palestine
Nadège Magnon, avocate.
François Pradal, enseignant
Gilbert Roger, sénateur, président du groupe d’amitié France-Palestine
Gwendal Rouillard, député
Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’AFPS
Bérenger Tourné, avocat
Dominique Vidal, journaliste et historien
Daniel Voguet, avocat
Francis Wurtz, ancien membre du Parlement européen
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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 05:53
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires » (Pierre Barbancey, L'Humanité, 26 octobre 2021)
Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »
Mardi 26 Octobre 2021

Tel-Aviv vient de placer six ONG palestiniennes de défense des droits humains, des prisonniers, des enfants et des femmes, sur une liste d’organisations terroristes sous prétexte de proximité avec le FPLP. Mais les preuves sont classifiées.

 

Si Benyamin Netanyahou n’est plus à la tête du gouvernement israélien, sa politique et ses méthodes perdurent. L’actuel premier ministre, Naftali Bennett, est dans la lignée de celui qui a été son mentor pendant de nombreuses années. Il multiplie les décisions coercitives à l’égard des Palestiniens, qu’ils se trouvent dans les territoires occupés ou en Israël. Six organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes viennent ainsi d’être placées sur la liste des « organisations terroristes » parce que celles-ci feraient « partie d’un réseau d’organisations qui, sous couvert d’activités internationales, dépendent du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine – NDLR) pour soutenir ses objectifs et promouvoir ses activités », selon les termes du communiqué émanant du bureau du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Ce dernier avait un temps été présenté comme la meilleure alternative à Netanyahou. Mais l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, celui qui avait mené l’offensive meurtrière contre la bande de Gaza en 2014, n’a jamais désarmé.

Une longue campagne de stigmatisation

Il n’y a pas de hasard dans les décisions : parmi ces six ONG palestiniennes figurent les organisations de défense des droits humains al-Haq, Addameer, qui soutient les prisonniers palestiniens en Israël, le Centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des ­enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC). « Ces organisations sont liées à la direction du FPLP, qui appelle à la destruction d’Israël par des actes terroristes » et elles « bénéficient d’aides d’États ­européens et d’organisations internationales obtenues de manière frauduleuse », croit savoir Benny Gantz. Il s’agit donc bien d’une attaque massive contre le FPLP, parti de la gauche marxiste. Israël a les coudées franches d’autant plus que l’Union ­européenne, contre toute logique politique, considère le FPLP (membre de l’OLP) comme une organisation terroriste. De la même manière, l’annonce, la semaine dernière, de la décision de la ministre de l’Intérieur de révoquer le statut de résident à Jérusalem de l’avocat franco­-palestinien Salah Hamouri, qui travaille pour ­Addameer, se situe dans cette même logique.

Le Shin Bet, le service israélien de renseignements intérieur, avait amorcé la pompe en mai en accusant des ONG en Cisjordanie occupée d’avoir détourné des fonds de « plusieurs pays européens », dont la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et la Grande-Bretagne, au profit du FPLP. Un responsable sécuritaire israélien avait alors assuré que « des dizaines de millions de dollars » avaient été transférés sans « qu’aucun des gouvernements ne sache où allait l’argent ». Pourtant, comme le fait remarquer Tom Bateman, correspondant de la BBC britannique pour le Moyen-Orient, sur son compte Twitter, « lorsqu’on lui a demandé s’il fournirait ses preuves derrière la liste de terrorisme de six ONG palestiniennes, le ministère israélien de la Défense a déclaré que tous les documents étaient classifiés ». Le bureau du Haut-­Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens accuse Tel-Aviv de mener « une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres » ONG en restreignant « leur capacité à mener leurs tâches cruciales ». Amnesty International et Human Rights Watch ont également dénoncé une décision « alarmante ». L’ONG israélienne anticolonisation B’Tselem a de son côté jugé la décision des autorités israéliennes « digne des régimes totalitaires ».

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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 05:00
Turquie. Purges intérieures et démêlés diplomatiques - Rosa Moussaoui, L'Humanité, 25 octobre 2021
Turquie. Purges intérieures et démêlés diplomatiques
Lundi 25 Octobre 2021

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ordonné l’expulsion de dix ambassadeurs ayant plaidé pour la libération de l’opposant Osman Kavala, détenu depuis quatre ans.

 

Il avait comparu au mois de février 2020 devant le tribunal de Silivri, avec huit autres personnes accusées, comme lui, de « tentative de renverser le gouvernement », pour leur implication dans la révolte du parc Gezi. Le riche et discret philanthrope Osman Kavala encourait une peine de prison à perpétuité pour avoir contribué au financement de ce mouvement qui contestait un projet immobilier aussi démesuré qu’opaque, menaçant, dans le centre d’Istanbul, un précieux patrimoine historique, paysager et architectural. L’accusation avait alors brandi une carte de la Turquie retrouvée dans le téléphone du mécène, preuve, selon elle, de son intention de redessiner les frontières du pays. Il s’agissait, en fait, d’une carte de la répartition des abeilles…

Le ridicule de ce montage avait conduit à son acquittement pour insuffisance de preuves. Mais quelques heures seulement après ce verdict, un nouveau mandat d’arrêt était émis contre l’homme d’affaires né à Paris, formé en Europe, revenu à Istanbul en 1982 pour prendre la tête de l’entreprise familiale. Cette fois, ce fervent avocat du patrimoine turc et de la diversité culturelle était arrêté et placé en garde à vue au siège de la police antiterroriste d’Istanbul pour des soupçons d’implication dans la tentative de putsch manqué de 2016. Depuis lors, Osman Kavala croupit en prison sans jugement, comme des milliers d’opposants à la dictature de Recep Tayyip Erdogan. Il doit comparaître de nouveau le 26 novembre.

Dans un communiqué commun publié voilà une semaine, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les États-Unis avaient appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala. Aussitôt les ambassadeurs de ces pays avaient été convoqués au ministère des Affaires étrangères, Ankara jugeant « inacceptable » leur démarche.

L’économie turque s’enlise, Erdogan resserre son emprise

Cette crise diplomatique s’est encore envenimée samedi soir, le président turc, de retour d’une tournée africaine, ayant lui-même exigé, mesure exceptionnelle dans les relations internationales, l’expulsion des dix ambassadeurs qui ont réclamé la libération de Kavala, une demande « indécente » selon lui. « J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de déclarer au plus vite ces dix ambassadeurs persona non grata », a-t-il affirmé, sans préciser cependant le délai dans lequel ces diplomates devraient quitter le pays. « Du matin au soir ils répètent : Kavala, Kavala… Mais celui dont vous parlez, Kavala, c’est l’agent de Soros en Turquie !» a-t-il affecté, dans une allusion au milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, auquel il compare régulièrement l’opposant.

Dans un registre chauvin et complotiste à la fois, Erdogan cultive le contraste avec cet adversaire politique aux engagements ancrés à gauche, lié aux minorités arménienne et kurde, ayant noué de solides amitiés européennes. Parfaite figure de l’ennemi de l’intérieur, dans un contexte de tensions sociales grandissantes et de crise économique, au moment même où le pays affronte une crise monétaire très sérieuse : la livre turque a atteint son plus bas historique face au dollar, le 14 octobre, après le brutal limogeage par Erdogan de trois dirigeants de la banque centrale.

Depuis le début de l’année, la devise a perdu un cinquième de sa valeur ; l’inflation s’envole, dépassant les 20 %, l’un des plus forts taux au monde ; la pauvreté gagne du terrain. Pour endiguer la hausse des prix et la dépréciation de la monnaie, Erdogan exige de la banque centrale… qu’elle baisse ses taux directeurs, une politique propre à nourrir une folle spirale inflationniste.

Déjà fragile avant la pandémie de Covid, l’économie turque s’enlise, Erdogan resserre encore son emprise autoritaire et multiplie les coups de force, traque des ennemis imaginaires : commerçants, « lobbies », élus et militants kurdes, opposants accusés de travailler à la « déstabilisation » du pays. Le 19 octobre, plus de 158 personnes, dont 33 soldats en activité, étaient ainsi arrêtées pour des liens supposés avec la confrérie islamiste de Fethullah Gülen, un ancien allié d’Erdogan exilé aux États-Unis, accusé d’avoir fomenté la tentative de putsch de 2016.

De purges intérieures en rodomontades diplomatiques, le régime islamo-affairiste de Recep Tayyip Erdogan peine, avec sa rhétorique ultranationaliste, à dissimuler ses failles : il ne tient plus que par la peur et la menace.

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:26
Waiting for Gaza! - Ciné-débat au cinéma La Salamandre ce mercredi 20 octobre à 20h30 avec le réalisateur Guillaume Kozakiewiez

Au Cinéma La Salamandre - au SEW à l'ancienne Manufacture royale des Tabacs à Morlaix

Mercredi 20 octobre à 20h30, vous sera proposé le documentaire Waiting for Gaza sur les réalisateurs Arab et Tarzan Abu Nasser en présence de son réalisateur Guillaume Kozakiewiez. Alors que nous vous proposons cette semaine leur dernier film GAZA MON AMOUR!!!

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 06:23
Salah Hamouri, stop à l'acharnement!!! - MJCF
🔴Palestine🔴
Salah Hamouri, a été officiellement notifié de la décision de la ministre israélienne de l’Intérieur, de révoquer son statut de résident permanent à Jérusalem sur la base d’une « rupture de loyauté ».
Le MJCF apporte tout son soutien à Salah Hamouri, comme il le fait depuis 2011.
La France doit immédiatement se positionner pour la reconnaissance de l’Etat Palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem Est pour Capitale et cesse tout soutien économique et diplomatique avec l’Etat d’apartheid d’Israël.
Article de Pierre Barbancey dans l'Humanité

Article de Pierre Barbancey dans l'Humanité

Communiqué du Comité de soutien à Salah Hamouri
L’ordre d’expulsion de Salah Hamouri confirmé

Ce lundi 18 octobre, Salah Hamouri a été notifié du fait que le Ministre de la Justice et le procureur général d’Israël valident la demande de révocation de son titre de résident de Jérusalem. Cette révocation avait été demandée par Ayalet Shaked, ministre de l’Intérieur israélienne, le 30 juin 2021 et devait être examinée par ces deux autres autorités en vue de son application.

C’est donc une nouvelle étape franchie par Israël vers l’expulsion de Salah Hamouri de sa terre natale. Elle fait suite à une escalade de décisions arbitraires contre notre concitoyen : interrogatoires, interdiction d’entrée en Cisjordanie, expulsion de sa femme et son enfant, détention, restrictions de mouvements…

Depuis des années, Israël s’acharne sur ce défenseur des droits humains et la révocation de sa carte de résidence aurait pour conséquence pure et simple : l’exil.

Le 8 juillet 2021, le Ministère français des Affaires étrangères déclarait suite à la demande de révocation de l’ID par Ayalet Shaked : « Les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères à Paris, Jérusalem et Tel-Aviv, sont pleinement mobilisés pour que Salah Hamouri puisse faire valoir l’ensemble de ses droits et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il réside. La situation de Salah Hamouri est suivie attentivement et à haut niveau par les autorités françaises. »

Avec cette décision inique, après l’affaire Pegasus, et au-delà de Salah Hamouri, c’est la France qui prend une nouvelle claque de la part d’Israël, une claque d’autant plus dure et inadmissible qu’elle touche aux droits de l’Homme.

La politique diplomatique française actuelle se montre incapable de faire respecter le droit et de se faire respecter.

Nous ne nous résignons pas à cette situation. Nous appelons les autorités françaises à tirer toutes les conclusions de cette nouvelle décision et à en tirer toutes les conséquences. Nous appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser dans leur diversité pour relever ce défi contre les droits de l’homme, pour manifester contre ce déni du droit d’un gouvernement israélien qui se croit - encouragé qu’il est - au dessus de tout.

Salah Hamouri, stop à l'acharnement!!! - MJCF
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14 octobre 2021 4 14 /10 /octobre /2021 05:31
Histoire des luttes: 13 octobre 1970. Arrestation d'Angela Davis

13 octobre 1970 : Arrestation à New York de la militante communiste afro-américaine Angela Davis.

Le FBI l'accusait d'avoir procuré des armes au groupe qui a essayé de libérer George Jackson. En cavale depuis 2 mois, elle sera jugée et condamnée à la peine de mort pour séquestration et meurtres !

Toutefois, une grande mobilisation internationale se met en place pour la faire libérer. À Paris, en octobre 1971, à l'appel du Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF),

Histoire des luttes: 13 octobre 1970. Arrestation d'Angela Davis
"Cette militante communiste, deux fois candidate à la vice présidence des USA pour le Parti Communiste Américain, féministe et anti-raciste, fut aussi membre du fameux Black Panther Party for self defense, aux côtés des Huey Newton, Boby Seale et Mumia Abu Djamal !
Pour mieux connaitre son histoire, voir l’excellent film documentaire "free Angela" qui raconte comment cette professeur de philosophie à l'université de Californie, militante en vue à l'époque, se retrouva menacée de la peine capitale pour un crime qu'elle n'avait pas commis.
Et surtout comment la mobilisation nationale et internationale a réussi à faire reculer les autorités américaines.
 
 
26 janvier 1944: Naissance d’Angela Davis, militante antiraciste, communiste, féministe et révolutionnaire américaine !
Son engagement débute contre la guerre du Viet Nam. En militant, elle découvre le marxisme qui constituera la base de sa réflexion politique et idéologique. Elle s'engagera dans des mouvements de libération des Noirs et notamment elle militera au Black Panther Party dont elle deviendra une des leadeuses.
Étant très active politiquement et membre du Parti Communiste Américain, le FBI la surveillera de très près.
En 1970, une prise d’otages visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l’âge de dix-huit ans pour un vol de 70 $, tourne mal. Quatre personnes sont abattues et trois autres sont grièvement blessées. Davis étant membre du comité de soutien de George Jackson, le FBI l'accuse d'avoir procuré des armes au groupe qui a essayé de libérer Jackson. Le FBI émet donc un mandat d'arrêt contre Angela Davis. Durant 2 mois, alors qu'elle est la femme la plus recherchée des États-Unis, Angela Davis réussit à échapper à la police. Cependant, le 13 octobre 1970, elle est arrêtée. Accusée de séquestration et de meurtres, elle est condamnée à la peine de mort...
Toutefois, une grande mobilisation internationale se met en place pour la faire libérer. À Paris, à l'appel de la Jeunesse Communiste, plus de 100 000 personnes manifestent avec en tête de cortège de grands écrivains comme Louis Aragon et Jean-Paul Sartre.
Grâce à la pression internationale, elle est acquittée le 4 juin 1972 de toutes les charges qui pèsent contre elle par un jury composé uniquement de blancs, au cours d’un procès hyper médiatisé qui met à jour une machination du FBI.
Elle continue dès lors ses multiples combats contre les inégalités, contre l'impérialisme, pour un monde de paix. Elle devient aussi par ses écrits, une référence féministe pour nombre de militant·e·s.
MJCF

Angela Davis: "Les Etats-Unis sont en train de vivre une contre-révolution" (Médiapart, 30 novembre)

Angela Davis a raison... en France aussi

Guillaume Galliene rend hommage à Angela Davis, militante communiste, des droits de l'homme, et de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, sur France Inter

https://www.cinearchives.org/Films-447-740-0-0.html

Angela Davis reste une icône révolutionnaire, une grande figure du combat d’émancipation, du combat féministe, un symbole des luttes des Noirs américains pour l’égalité.

Les lieux du monde où nous grandissons nous forgent.

S’agissant de ségrégation raciale, Angela Davis a vu le jour dans le premier cercle de l’enfer. Birmingham, Alabama, au cœur de ce Sud raciste et sécessionniste où Rosa Parks osa, en 1955, un acte de révolte fondateur. Ses premiers souvenirs d’enfance ? Les Davis habitent dans un quartier où l'on accepte difficilement l'installation de familles noires modestes.  Les déflagrations des bombes posées par les fascistes du Ku Klux Klan, si nombreuses que son quartier est surnommé « Dynamite Hill » (Colline Dynamite). Les récits d’une grand-mère se remémorant les temps de l’esclavage. Les pancartes « white only ». Alors qu'elle n'a que 12 ans, le boycott d'une compagnie de bus pratiquant la ségrégation raciale marque Angela; les Afro-Américains ne revendiquent que le droit de s'asseoir où ils le souhaitent dans le bus, comme les Blancs, ce qui leur était dénié jusque là. Le 16 septembre 1963, un attentat à la bombe dans une église baptiste de Birmingham tue quatre filles noires que connaissait Angela; les assassins sont des racistes du Ku Klux Klan. 

Ses parents, des professeurs communistes, militent activement contre les lois Jim Crow instituant l’apartheid à l’américaine. À quatorze ans, la jeune fille quitte l’Alabama pour New York, à la faveur d’une bourse d’études.

Au lycée, elle découvre le Manifeste du Parti communiste et fait ses premiers pas de militante dans une organisation marxiste, Advance.

Angela Davis est une élève brillante. En 1962, elle entre à l’université de Brandeis. En première année, elles ne sont que trois étudiantes noires. Elle y découvre Sartre, Camus, s’initie à la philosophie d’Herbert Marcuse, dont elle suit les cours. Marcuse est alors un des maîtres à penser de la lutte contre la guerre du Vietnam. En 1964, elle part, une première fois, pour Francfort, creuset, à l’époque, d’un marxisme hétérodoxe. Elle y étudie Marx, Kant, Hegel et suit les conférences de Theodor W. Adorno. Aux États-Unis, un nouveau vent de contestation se lève, contre l’oppression raciste, contre la guerre du Vietnam.

Angela s'intéresse aux sorts de tous les Afro-Américains, en particulier celui des femmes et des prisonniers. En août 1965, six jours d'émeutes dans le ghetto noir de Watts, un quasi bidonville de Los Angeles, ébranlent le mythe américain de la démocratie et du bien-être pour tous: "l'ordre" y est rétabli au prix de 30 morts. Partout, les ghettos noirs sont en ébullition, comme à Détroit en 1967. Les Afro-Américains ne veulent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.

À son retour, en 1968, la jeune philosophe rejoint les Black Panthers et adhère au Che Lumumba Club, un cercle affilié au Parti communiste. Un an plus tard, titulaire d’une thèse de doctorat dirigée par Marcuse, elle est nommée professeure à l’université de Californie Los Angeles, pour enseigner la philosophie marxiste. Elle adhère au Parti communiste des Etats-Unis.

Le profil de la jeune femme de vingt-cinq ans, sa couleur de peau, ses convictions, ses engagements concentrent la haine de l’Amérique blanche et ultraréactionnaire que veut incarner un certain… Ronald Reagan, alors gouverneur de Californie. À la demande de celui-ci, Angela Davis est exclue de l’université comme dangereuse communiste.

Angela souhaite une révolution socialiste, qui bouleverserait l'ordre social et instaurerait enfin l'égalité entre les êtres humains, quelque soit leur sexe ou leur condition sociale. Elle est de tous les combats contre la discrimination raciale, sans oublier celui pour l'égalité hommes-femmes: "Les femmes noires, écrit-elle, sont victimes d'une pluralité d'oppressions: en tant que femmes, en tant qu'Afro-Américaines et, pour leur quasi-totalité, en tant que travailleuses pauvres. Pour que la femme noire se libère réellement, elle doit mener les trois combats de front".  

Premier acte d’une machination politico-judiciaire dirigée contre la militante communiste. Déjà engagée contre l’industrie carcérale qui broie la jeunesse noire, la jeune femme a pris fait et cause pour trois détenus de la prison de Soledad. Avec l’un d’entre eux, George Jackson, elle entretient une liaison épistolaire, amoureuse. George Jackson est emprisonné depuis des années pour un vol de 70 dollars dans une station-service. La tentative désespérée du jeune frère de ce détenu pour le faire évader tourne au drame. Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George, fait irruption dans un tribunal de Californie et prend des otages, dont le juge, exigeant la libération de son frère. La prise d'otage se termine par une fusillade entre la police et les preneurs d'otages. Jonathan Jackson, deux autres prisonniers accusés ainsi qu’un juge sont tués au cours de la fusillade.

Angela Davis est soupçonnée d’avoir fourni une arme aux assaillants. Désignée comme ennemie publique numéro un,elle est inscrite sur la liste publiée des dix personnes les plus recherchées des États-Unis.

Par crainte d’être tuée, elle prend la fuite. L’avis de recherche la décrivant comme « armée et dangereuse » est placardé dans tout le pays. Une vague ressemblance avec Angela Davis, une simple coupe afro, valent à des centaines de femmes d’être arrêtées. Le FBI déploie, dans le cadre de son programme de contre-intelligence visant les communistes et les Blacks Panthers, des moyens démesurés pour traquer celle que l’establishment blanc et réactionnaire surnomme « la panthère rouge » ou « la terroriste noire ». Mais, déjà, la solidarité s’exprime. Elle s’affiche au seuil des maisons amies, sur des pancartes : « Nous accueillerons volontiers Angela Davis. »

La fugitive est finalement arrêtée le 13 octobre 1970, à New York.

À la télévision, le président Nixon la condamne avant même qu’elle ne comparaisse en justice. « Cette arrestation servira d’exemple à tous les terroristes », se réjouit-il. Le 5 janvier 1971, l’État de Californie l’inculpe de meurtre, kidnapping et conspiration. Placée à l’isolement, elle risque par trois fois la peine capitale. Un extraordinaire mouvement de solidarité international se développe alors. En Inde, en Afrique, aux États-Unis, en Europe, des millions de voix exigent la libération d’Angela Davis. Les Rolling Stones lui consacrent une chanson, Sweet Black Angel, et John Lennon et Yoko Ono écrivent, Angela tandis que Jacques Prévert écrit pour elle: "Ceux qui enferment les autres sentent le renfermé; ceux qui sont enfermés sentent la liberté"

En France, Sartre, Aragon, Prévert, Genet dénoncent le racisme, le maccarthysme persistant, l’arbitraire de sa détention.

À l’initiative de la Jeunesse communiste, 100 000 personnes foulent le pavé parisien, le 3 octobre 1971, en compagnie de Fania, la jeune sœur d’Angela Davis. L’Humanité se fait le porte-voix de ce mouvement de solidarité.

Celle qui entrait toujours poing levé dans la salle d’audience est finalement acquittée le 4 juin 1972 par un jury exclusivement blanc. Son innocence est reconnue lors du procès.

Le verdict n’efface pas le racisme de la société américaine, mais il lui porte un coup sérieux. Libérée, Angela Davis ne renonce pas au combat pour l’émancipation, pour un autre monde, libéré de l’oppression et de toutes les formes de domination. En la rencontrant, Genet dit avoir acquis « la certitude que la révolution serait impossible sans la poésie des révoltes individuelles qui la précèdent ». Angela Davis incarne toujours cela, cette grâce qui donne sens et noblesse à l’engagement politique.

Une fois libre, Angela poursuit son combat, en reprenant ses cours de philosophie, en publiant de nombreux ouvrages politiques, dont plusieurs sont traduits en français. Elle est aux côtés des Amérindiens qui occupent symboliquement, en 1973, le lieu du massacre historique de Wounded Knee; elle se présente aux élections américaines en 1980 et 1984 pour le parti communiste. Elle s'engage contre la guerre en Irak en 2003 et en 2012 participe à un film documentaire sur la libération des prisonniers politiques à travers le monde.

Sources:

L'Humanité (article de 2013)

ELLES ont réalisé leur rêve de Philippe Godard et Jo Witek, De La Martinière jeunesse 

Une émission récente de France inter à écouter sur le combat d'Angela Davis. On y retrouve l'histoire et la parole de cette militante déterminée des droits de l'homme, professeur de philosophie et militante communiste, membre des Black Panthers :

 

Angela Davis et son combat pour la liberté : émission « ça peut pas faire de mal » par Guillaume Galliene

 

" Il était temps de partir. Pour la première fois depuis que nous avions découvert que la police me recherchait, je sortis. Il faisait bien plus sombre que je ne l’avais cru, mais pas assez pour que je cesse de me sentir vulnérable.

Dehors, à découvert, mon chagrin et ma colère s’alourdissaient de peur. Une peur pure et simple, si puissante et si élémentaire que la seule chose à laquelle je pus la comparer était le sentiment d’engloutissement que je ressentais lorsque, enfant, on me laissait dans le noir. Cette chose indescriptible, monstrueuse, était dans mon dos, elle ne me touchait jamais mais elle était toujours prête à l’attaque. Ma vie était maintenant celle d’une fugitive. Toute silhouette étrange pouvait être un agent déguisé, entouré de limiers qui attendaient dans les bosquets les ordres de leur maître. Je devais apprendre à éviter l’ennemi, à le déjouer. Ce serait difficile, mais pas impossible" (Angela Davis)

 

Cette femme qui fuit la police dans les rues de Los Angeles s’appelle Angela Davis.

En 1970, elle a 26 ans. Elle vient juste d’être nommée professeur de philosophie à l’université de San Diego, en Californie.

Mais elle est aussi communiste, proche des Black Panthers, et elle se bat depuis des années pour libérer le peuple Noir de l’oppression, dans une Amérique encore très ségrégationniste.

Après avoir été accusée (à tort) de complot et de meurtre, elle est contrainte de se cacher.

Au terme d’une traque qui va durer plus de 3 mois, Angela Davis est arrêtée, emprisonnée et risque la peine de mort.

Partout, en Amérique et en Europe, l’opinion publique se mobilise pour crier son innocence. Les Rolling Stones et John Lennon lui écrivent une chanson, Aragon et Sartre défilent à Paris, Jacques Prévert lui adresse un poème.

Ce soir, je vous propose de partir à la découverte de cette héroïne moderne et insoumise, icône du Black Power, pour qui la révolution était une affaire d’honneur : « Quand on s’engage dans la lutte », écrira-t-elle, « ce doit être pour la vie ».

Alors, comment Angela, arrière-petite-fille d’esclave née en 1944, a fait basculer l’histoire des Etats-Unis ?

Voici son autobiographie, écrite « à chaud » à la fin des années 1970, et publiée par la romancière Toni Morrison. Elle est traduite pour la première fois en français, par Cathy Bernheim, aux éditions Aden.

Histoire des luttes: 13 octobre 1970. Arrestation d'Angela Davis
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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 05:26
Burkina Faso. Assassinat de Thomas Sankara : 34 ans après, un procès pour l'histoire (Marc de Miramon, L'Humanité, 11 octobre 2021)
Burkina Faso. Assassinat de Thomas Sankara : 34 ans après, un procès pour l'histoire
Lundi 11 Octobre 2021 - L'Humanité

Le procès des assassins du « Che africain » s’ouvre ce lundi à Ouagadougou, un épilogue judiciaire attendu depuis près de trente-quatre ans. Si les circonstances de l’exécution du président burkinabé, perpétrée le 15 octobre 1987, sont connues, il reste à faire la lumière sur ses commanditaires.

 

Ravagé par les conséquences de la « guerre contre le terrorisme », ses tueries de civils commises par des groupes armés se revendiquant pour la plupart du djihad, ses déplacements de population fuyant les zones de combat, le « pays des hommes intègres » retient son souffle. Ce n’est cependant pas l’avenir sombre et la dégradation du climat sécuritaire qui préoccupe ce lundi le peuple burkinabé, mais l’exploration judiciaire d’un « passé qui ne passe pas ». « Le 11 octobre 2021 restera gravé dans les annales de l’histoire du Burkina Faso », promet le quotidien le Pays, alors que s’ouvre le procès public des assassins présumés de Thomas Sankara, exécuté au Conseil de l’entente il y a près de trente-quatre ans déjà.

Perpétré le 15 octobre 1987 par un commando parti du domicile de Blaise Compaoré, le numéro deux de la révolution progressiste installée par un coup d’État le 4 août 1983, le meurtre a fait l’objet d’une véritable omerta. Jusqu’à la chute de ce même Compaoré, à l’automne 2014, renversé par un soulèvement populaire mené au nom des idéaux d’un « sankarisme » plus vivace que jamais. Lors de la campagne présidentielle organisée l’année suivante, tous les candidats, de l’ex-poids lourd du système Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, à l’ultralibéral Zéphirin Diabré, ont revendiqué son héritage, tandis que la justice militaire ouvrait enfin une enquête contre « Blaise » et ses sicaires pour « complicité d’assassinats », « recel de cadavres » et « attentat à la sécurité de l’État ».

Le capitaine bouscule et dérange

L’instruction judiciaire, dont l’Humanité avait révélé en avril dernier des documents inédits impliquant des réseaux français, a confirmé la trame d’un scénario « shakespearien » signé Blaise Compaoré – que Thomas Sankara considérait comme son meilleur ami – et coécrit par des puissances étrangères bien décidées à chasser le leader autant patriote que panafricain. Son contexte et ses grandes lignes restituent l’histoire d’une révolution aux réussites indéniables, emmenée par le charismatique et intègre Sankara, imperméable à toute forme de corruption et peu enclin aux compromis.

 

Pionnier des combats écologistes, du développement endogène – le Burkina Faso avait réussi à atteindre l’autosuffisance alimentaire – comme des luttes féministes, le capitaine bouscule et dérange les structures traditionnelles et patriarcales. Son immense popularité auprès des jeunesses africaines, ses éloquents discours fustigeant le néocolonialisme, l’impérialisme ou le fardeau d’une dette qu’il refuse de payer donnent des sueurs froides aux dirigeants des pays voisins – Côte d’Ivoire et Togo en tête – mais aussi à Washington et à Paris.

La haine de Jacques Chirac

La CIA surveille comme le lait sur le feu ce militaire altruiste qui garde toujours son pistolet à la ceinture, même pour une audience avec le parrain régional de la Françafrique, l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, et ne quitte son treillis que pour le faso danfani, le tissu traditionnel fabriqué et cousu au pays. Quant aux décideurs français, ils bouillonnent d’une rage de moins en moins contenue. Thomas Sankara a beau exercer sur eux une fascination certaine, en particulier sur Jacques Foccart, inamovible chef d’orchestre des réseaux parallèles que pilote la République pour dompter ses anciennes colonies, son sort paraît scellé avec le début de la première cohabitation, en 1986. Devenu premier ministre, Jacques Chirac ne cache pas sa haine recuite contre le président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso, qui a eu l’outrecuidance de parrainer une motion en faveur de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie aux Nations unies.

Quelques mois avant l’assassinat, le patron d’une droite française qui bénéficie à plein des valises de billets envoyées par Félix Houphouët-Boigny menace explicitement Thomas Sankara, en s’adressant ainsi au journaliste Elio Comarin : «Dites à votre “petit” capitaine qu’il range ses abattis (abats de volaille, pattes et ailes coupées – NDLR), d’ici six mois on se sera occupé de lui. » Reste à déterminer si l’indispensable feu vert de Matignon ou de l’Élysée s’est borné à cautionner le coup d’État perpétré par Blaise Compaoré, ou si la France a validé, voire commandité l’assassinat. Il est hélas peu vraisemblable que le procès public qui s’ouvre ce lundi et qui se déroulera sans la présence du principal accusé puisse répondre à ces brûlantes questions.

En attendant les conclusions des prochaines instructions, la justice militaire va donc s’en tenir à un volet strictement interne, même si de nouvelles révélations peuvent toujours surgir des contre-interrogatoires et des auditions. En 2017, Emmanuel Macron avait promis dans un discours tenu à Ouagadougou la déclassification des documents français concernant l’assassinat de Thomas Sankara. Si trois lots d’archives ont effectivement été remis à la justice burkinabée, la pertinence des masses de papier n’a pas convaincu les avocats des parties civiles, et aucun organisme indépendant n’a pu vérifier si l’engagement du président français relevait du vœu pieux, d’un écran de fumée ou d’une réelle sincérité.

Le trublion de la Françafrique

Le révolutionnaire burkinabé donnait des sueurs froides aux potentats du pré carré français, tout en exerçant sur eux une véritable fascination. Le complot qui a scellé sa chute trouve probablement sa source en Côte d’Ivoire, où le président, Félix Houphouët-Boigny, s’était imposé comme le parrain politique de Blaise Compaoré, mais Thomas Sankara dérangeait bien au-delà de la sphère d’influence française. Son aura agaçait jusqu’à la Libye du colonel Kadhafi, qui se rêvait en « roi d’Afrique » et ne goûtait guère la concurrence du bouillant capitaine. Ce dernier disposait aussi de soutiens parfois inattendus, à l’instar d’Omar Bongo, président du Gabon, qui s’est posé en protecteur de certains de ses proches ou de sa famille après son assassinat.

Mort de Thomas Sankara. Pour Bénéwendé Sankara, les soutiens extérieurs « ne font pas l’ombre d’un doute »
Lundi 11 Octobre 2021

L'avocat de la famille Sankara et actuel ministre burkinabé de la Ville décrypte les enjeux d’un procès historique. Entretien.

Le procès qui s’ouvre ce lundi permettra-t-il de connaître enfin la vérité sur la mort de Thomas Sankara ?

Bénéwendé Sankara Les témoignages qui impliquent éventuellement des puissances étrangères sont consignés au niveau du parquet. Nous avons déposé une nouvelle liste de témoins avec des noms français comme Jean-Christophe Mitterrand (fils de l’ancien président et conseiller aux affaires africaines au moment de l’assassinat– NDLR), Jack Lang et bien d’autres. Mais moi je n’attends pas grand-chose de ce côté-là, car la procédure est essentiellement instruite sur la base des charges qui pèsent sur Blaise Compaoré et la dizaine de personnes qui devaient comparaître avec lui. Je ne vois pas de rebondissement possible, sauf à ouvrir une nouvelle instruction sur la base d’une complicité française ou d’un complot international. En théorie, c’est parfaitement possible.

Pour vous, est-il établi qu’il y a eu des complicités internationales ?

Bénéwendé Sankara Bien sûr ! Dans mon esprit, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Reste à savoir si ces complicités ont simplement accompagné le coup d’État ou si elles concernaient également la décision d’éliminer physiquement Thomas Sankara. Encore une fois, il faudrait pour cela investiguer sérieusement les éléments qui sont contenus dans la procédure et qui appuient cette hypothèse. Pour l’heure, ce procès est intra-burkinabé et il m’étonnerait beaucoup que le juge aille fouiller dans les méandres de ces procès-verbaux.

Le fait de ne juger que les responsables burkinabés et pas leurs éventuels parrains étrangers correspond-il à une volonté politique ?

Bénéwendé Sankara Côté burkinabé, la volonté politique était de faire aboutir une affaire qui faisait l’objet d’un déni de justice jusqu’à la chute de Blaise Compaoré. N’oubliez pas qu’on a changé de nature de juridiction. D’une plainte déposée au départ devant un juge d’instruction civil, on est parti jusqu’en cassation, puis devant le Comité des droits de l’homme, qui a reconnu que le Burkina Faso avait violé le pacte relatif aux droits civils et politiques, mais l’État du Burkina est resté dans une inertie et dans un déni de justice. La présente procédure se déroule devant le tribunal militaire, suite à un ordre de poursuite donné par le premier ministre de la transition Yacouba Isaac Zida.

Les audiences vont se dérouler sans la présence du principal accusé, aujourd’hui réfugié en Côte d’Ivoire. Comment l’expliquer ?

Bénéwendé Sankara Il y a eu l’émission d’un mandat d’arrêt international, mais la Côte d’Ivoire a invoqué la nationalité ivoirienne obtenue par Blaise Compaoré pour refuser l’extradition. Récemment, le ministre en charge de la Réconciliation a pu le rencontrer pour le convaincre qu’il fallait maintenant rentrer au Burkina Faso. Mais qu’il allait forcément faire face à la justice car le président, Roch Marc Christian Kaboré, a été clair : on ne peut pas faire la réconciliation sur le dos de la justice et de la vérité. C’est pour cela qu’il s’est ravisé ! Mais je crois que la volonté politique de le ramener au pays existe réellement, comme elle existe concernant Yacouba Isaac Zida, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt et qui est actuellement réfugié au Canada.

Ce procès s’ouvre dans un contexte particulier, au lendemain d’un sommet Afrique-France à Montpellier. Que vous évoque ce télescopage?

Bénéwendé Sankara C’est évidemment un pur hasard, mais ce sommet n’enlève rien à la dimension néocoloniale qui marque toujours les rapports entre la France et son ancien pré carré, que ce soit au Burkina Faso, au Mali ou au Niger. La jeunesse africaine n’est plus celle d’il y a vingt ou trente ans, elle est moins docile, moins « domptable ». Elle a accès aux nouvelles technologies, elle s’informe et ne s’en laisse plus conter. Même si Emmanuel Macron a pu se complaire dans ses échanges avec cette jeunesse lors du sommet Afrique-France, celle-ci est bien décidée à faire entendre sa voix.

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13 octobre 2021 3 13 /10 /octobre /2021 05:21
La sénatrice socialiste de New-York Julia Salazar

La sénatrice socialiste de New-York Julia Salazar

États-Unis. Qu'est-ce que le « caucus » progressiste, ce comité qui secoue le Capitole ?
Mardi 12 Octobre 2021- L'Humanité

Ils partirent à quelques-uns, parmi lesquels Bernie Sanders. Ils sont désormais 95. À la Chambre, les députés progressistes sont de plus en plus puissants.

 

Il se trouvait bien isolé en cette rentrée parlementaire. Ses nouveaux collègues le regardaient d’un œil distant, voire méfiant : qui pouvait bien être celui qui refusait d’appartenir à l’un des deux grands groupes de la Chambre et se réclamait encore du socialisme, malgré la chute du mur de Berlin, une année plus tôt ? Son allure – costume mal taillé, cheveux en bataille, humeur grincheuse – ajoutait à la singularité du nouveau venu, dont on retrouvait presque aussitôt la signature en bas du communiqué annonçant la création d’un nouveau « caucus » (comité informel au sein d’un groupe).

Début 1991, face au rouleau compresseur de « la fin de l’Histoire », quelques élus décidaient de fonder le Congressional Progressive Caucus (CPC). Membre fondateur : Bernie Sanders, 49 ans. Trente ans plus tard, ce caucus joue un rôle central au sein de la coalition démocrate : il y a une dizaine de jours, il a transformé sa puissance numérique (95 membres sur les 220 élus démocrates) en véritable levier politique.

Infrastructures, avancées sociales : deux lois sinon rien

Tout commence comme une presque banale affaire de procédure parlementaire et se termine comme une leçon de choses politique. Deux lois sont sur le bureau des députés. La première porte sur des investissements dans les infrastructures du pays. De compromis en compromis, la proposition initiale a été rabotée pour être ramenée à un montant de 550 milliards de dollars (475 milliards d’euros). Elle a été adoptée par le Sénat, avec l’apport de 19 voix des républicains, un fait rarissime en ces temps de polarisation extrême.

Les élus progressistes de la Chambre estimaient que l’état du pays, dont les infrastructures ont été délaissées au cours de trente années de néolibéralisme, nécessitait des investissements plus massifs. Ils considèrent néanmoins qu’il s’agit d’un premier pas. Surtout, ils misent beaucoup plus sur la deuxième grande loi en discussion. Elle porte en fait deux noms : Build Back Better (Reconstruire en mieux, le slogan de campagne de Joe Biden) et Reconciliation bills, car elle utilise une procédure parlementaire (dite de réconciliation budgétaire) qui empêche les républicains de brandir la menace de l’obstruction parlementaire, sous la forme du « filibuster ». Cette dernière nécessite une majorité qualifiée de 60 voix au Sénat, ce dont ne disposent évidemment pas les démocrates (au mieux, l’égalité 50-50 y est tranchée par la voix prépondérante de la vice-présidente Kamala Harris).

 

Cette loi comporte des mesures qu’un Européen pourrait trouver banales, mais qui constituent aux États-Unis de véritables avancées sociales : généralisation et gratuité de l’école maternelle, gratuité des deux premières années dans les community colleges, ces universités très prisées des catégories populaires qui délivrent des diplômes bac + 2, instauration des congés parentaux et congés maladie payés, pérennisation de l’allocation familiale de 300 dollars par mois et par enfant votée en mars.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait promis aux progressistes de solidariser les deux votes. Puis, à la veille du vote, elle se dédit. Les « modérés » exultent. Les progressistes identifient le piège. Élus ou pas à l’époque, ils ont tous en mémoire la « jurisprudence Obamacare » : les progressistes ont voté un compromis bancal négocié avec des républicains, avec la promesse d’une future « option publique » (un système de santé public concurrent des assurances privées) qui ne vint jamais. Quelques mois plus tard, les démocrates prenaient une raclée lors des élections de mi-mandat avec 64 sièges perdus, et leur majorité.

Joe Biden s’aligne sur la gauche du parti

Il faudra attendre la première campagne de Bernie Sanders en 2016, pour la primaire démocrate, pour que les progressistes se convainquent qu’ils ne sont plus des « marginaux », qu’une base sociale et militante très large leur permet de peser plus dans la vie politique. Le caucus progressiste n’est encore qu’un « club de lecture de Noam Chomsky », selon la formule du député Raul Grijalva. L’arrivée de nouveaux élus, le plus souvent des femmes, plus jeunes et beaucoup plus à gauche, va changer la donne. Dès 2018, Alexandria Ocasio-Cortez évoque la création d’un sous-comité, vraiment organisé, vraiment progressiste. En 2020, le caucus renforce ses conditions d’adhésion. Auparavant, un chèque de 4 000 dollars suffisait (3 458 euros). Certains élus, dont les votes étaient alignés sur l’establishment, s’achetaient ainsi à peu de frais une assurance contre des candidatures progressistes lors des primaires. Une présidence unique en lieu et place d’une coprésidence est établie, une façon d’être plus réactif dans les moments de tension. C’est Pramila Jayapal, entrée en politique en réaction à la déferlante nationaliste post-11 Septembre, qui occupe la fonction. Quelques escarmouches au sein du groupe démocrate passent sous les radars médiatiques, mais le CPC se fait les muscles.

La démonstration de force intervient donc fin septembre 2021. Les progressistes ne cèdent pas au chantage du « mieux vaut ça que rien ». Joe Biden se range « à la réalité » et s’aligne (momentanément ?) sur la gauche du parti : les deux votes auront lieu en même temps. Sur Twitter, un utilisateur adresse ses « félicitations au caucus progressiste et aux autres démocrates qui ont insisté pour que le Congrès vote ENSEMBLE la loi sur les infrastructures et la Reconciliation bills ». Signé : Bernie Sanders.

États-Unis. Qu'est-ce que le « caucus » progressiste, ce comité qui secoue le Capitole ? (Christophe Deroubaix, L'Humanité, 12 octobre 2021)
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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 15:58

 

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance, mais je sais que M. Dussopt me répondra.

En février dernier, un grand journal du soir révélait dans le cadre d’une enquête dénommée « Openlux », l’existence de 55 000 sociétés offshore détenant 6 500 milliards d’euros d’actifs au Luxembourg. Cette semaine, un consortium de journalistes publie une nouvelle enquête, les Pandora Papers – bien que la boîte de Pandore ait été ouverte il y a déjà bien longtemps – par laquelle nous apprenons que 29 000 autres sociétés offshore viennent d’être mises au jour, créées et gérées par quatorze cabinets et officines spécialisés.

M. le ministre Bruno Le Maire s’est déclaré « choqué », quand tous nos concitoyens sont ulcérés par ces révélations incessantes faites par la presse ces dernières années.

Pour les milliardaires concernés, responsables politiques de très haut niveau, sportifs et trafiquants en tout genre, l’objectif est d’échapper à l’impôt et aux juges grâce à cette industrie de l’opacité. Le problème est systémique.

Monsieur le ministre, comptez-vous en rester au choc et à la vérification ? (Applaudissements sur les travées des groupes CRCE et SER, ainsi que sur des travées du groupe GEST.)

 

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics.

M. Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des comptes publics. Mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Bocquet, nous ne comptons pas en rester au choc.

Je l’ai dit, nous avons développé des outils de lutte contre la fraude fiscale. Il faut rendre à César ce qui est à César : le développement des outils de lutte contre la fraude fiscale date de plusieurs années. Lorsque l’on regarde les quelques années écoulées, on peut citer la loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite « loi Sapin II », ainsi que les lois pour la confiance dans la vie politique de 2014, 2017 et 2018.

À chaque fois, les gouvernements successifs ont travaillé pour que les administrations soient dotées d’outils plus performants.

La loi du 23 octobre 2018 relative à la lutte contre la fraude a créé une police fiscale. Les échanges d’information que j’évoquais à l’instant permettent de dégager au niveau communautaire plus de 100 milliards d’euros de revenus supplémentaires via la lutte contre la fraude fiscale.

Vous me demandez si je veux en rester au choc et à la vérification. Nous en restons avant tout à la vérification et, chaque fois que nous le pouvons, menons des contrôles et prononçons des redressements.

Vous avez évoqué un certain nombre d’affaires révélées. Je voudrais revenir sur celle dite des Panama Papers. En la matière, l’administration fiscale française a identifié un certain nombre de contribuables français concernés, nous avons mené à leur terme 657 dossiers soit de régularisation, soit de redressement, à moins qu’ils n’aient fait l’objet d’une judiciarisation. Cela a permis à l’État français de recouvrer plus de 200 millions d’euros (Exclamations sur les travées des groupes SER et CRCE.)

M. David Assouline. Sur 11 000 milliards !

M. Olivier Dussopt, ministre délégué. Vous dites 11 000 milliards, monsieur Assouline, comme s’il s’agissait de 11 000 milliards français ! Je vous parle, moi, des 657 contribuables français détectés dans les Panama Papers. Vous devriez vous en féliciter et féliciter l’administration plutôt que de faire des comparaisons qui n’ont ni queue ni tête. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

L’essentiel, pour moi, c’est que l’administration est au travail et que, quand elle travaille, cela paie et permet de sanctionner les fraudeurs. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. François Patriat. Très bien !

 

M. le président. La parole est à M. Éric Bocquet, pour la réplique.

M. Éric Bocquet. Ces scandales successifs qui se traduisent à chaque fois par des milliards en fuite pour la République nécessitent une réaction déterminée.

Vous le savez, nous sommes constructifs et nous nous permettons de vous suggérer trois pistes d’action immédiate.

Premièrement, vous pouvez recréer des postes de contrôleur dès le projet de loi de finances qui vient devant le Parlement dans quelques jours. Pour rappel, 38 000 emplois ont été supprimés depuis 2002 dans les finances publiques.

Deuxièmement, vous pouvez créer l’observatoire de la lutte contre la fraude fiscale, annoncé en 2018, jamais mis en place. Nous sommes candidats à titre bénévole. (Rires sur les travées du groupe CRCE.)

Troisièmement, la France va présider le Conseil de l’Union européenne à partir de janvier 2022. L’Union européenne a décidé hier de retirer de la liste des paradis fiscaux les Seychelles, en plein cœur des révélations du dernier scandale. Inscrivez à l’agenda de ce semestre une mise à jour de cette liste en y incluant notamment le Luxembourg et Chypre.

 

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8 octobre 2021 5 08 /10 /octobre /2021 15:49

 

Par la voix de son secteur International, le PCF apporte son plein soutien à Rosa Moussaoui, grand reporter au quotidien l'Humanité, aux journalistes de la rédaction et à Patrick Le Hyaric et Fabien Gay, ancien et nouveau directeurs du journal, poursuivis en justice dans l'exercice de leurs fonctions par le roi du Maroc, Mohammed VI, qui invoque la "diffamation". Le PCF réaffirme ce faisant sa totale solidarité avec les démocrates marocains, les militant.e.s des droits de l'homme, les peuples marocain et sahraoui.

Mobilisons-nous pour la liberté de la presse !

 

 

Le 18 juillet 2021, un consortium de médias rassemblés autour de la plateforme Forbidden Stories a dénoncé un système mondial d'espionnage mondial par différents États à l'aide du logiciel israélien « Pegasus » de la société NSO Group. L'ampleur du phénomène, même s'il n'est pas nouveau, acquiert une dimension ahurissante. Plus de 50 000 numéros de téléphones ont été ciblés.

Depuis deux décennies, le régime marocain utilise la cybersurveillance avec l'aide de sociétés françaises et européennes. Cette solide infrastructure lui permet déjà de traquer ses opposants, de contrôler les réseaux sociaux et Internet. Avec « Pegasus », une étape a été franchie donnant accès aux données et à des écoutes téléphoniques.

Le Maroc nie, contre toutes les évidences, être client du logiciel Pegasus. Or Rabat, qui s'est rapproché de l’État hébreu, l'a acquis depuis 2017 et l'utilise abondamment depuis cette date.

Les révélations sont confortées par des analyses techniques conduites par Amnesty International, des universités canadiennes mais aussi les autorités françaises. Les preuves sont irréfutables.

Les opposants marocains en sont les premières victimes : avocats, militants des droits humains et journalistes dont Hicham Mansouri et Omar Radi. Il en va de même pour les dirigeants du Front Polisario et les militants de la cause sahraouie.

De nombreuses personnalités politiques françaises dont le président de la République, des ministres, des diplomates et des journalistes ont été ciblés. Des plaintes ont été déposées par différents médias contre Rabat dont celle de Rosa Moussaoui, grand reporter au quotidien l'Humanité, qui conduit depuis de nombreuses années un travail exemplaire pour faire entendre la voix des démocrates marocains.

Le roi Mohammed VI entend semer la terreur pour régner sans partage à la tête d'un système corrompu, prédateur et mafieux. Il veut aussi faire taire tous ceux qui en dehors du Maroc dénoncent les atteintes liberticides graves liées aux technologies de la surveillance numérique.

Il mène la contre-attaque sur le terrain judiciaire. Il a déposé plusieurs plaintes pour diffamation contre Le MondeRadio FranceMediapart, des publications allemandes, Amnesty International mais aussi l'Humanité et son directeur (de 2000 à septembre 2021), Patrick Le Hyaric.

Depuis sa fondation jusqu'aux heures les plus sombres, l'Humanité s'est tenu avec constance aux côtés des démocrates marocains, des peuples marocain et sahraoui. C'est la raison pour laquelle les bandits qui dirigent aujourd'hui le Makhzen les poursuivent de leur haine.

Le silence du gouvernement français sur l'affaire « Pegasus » et maintenant sur les tentatives de museler la presse sont inacceptables.

L'Humanité, fondé par Jean Jaurès, n'est pas de ceux que l'on peut intimider et continuera à faire vivre la solidarité internationale en faveur de la liberté et de la paix. C'est cet honneur que Patrick Le Hyaric et Fabien Gay qui vient de prendre sa suite, Rosa Moussaoui et tous les journalistes de l'Humanité, portent quotidiennement.

Lydia Samarbakhsh, Cécile Dumas et Pascal Torre

 

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