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26 décembre 2021 7 26 /12 /décembre /2021 06:31

 

La victoire de Gabriel Boric, au second tour de l’élection présidentielle chilienne, ce 19 décembre, est une excellente nouvelle pour le peuple chilien et toutes les forces démocratiques et de transformation sociale à travers le monde.

 

 

L’élection à la présidence de la République du candidat de la coalition Apruebo Dignidad qui regroupe de nombreuses organisations de gauche, avec la contribution décisive du Parti communiste du Chili (PC de Chile), vient confirmer la profonde volonté de changement et de justice sociale qui s’exprime dans le pays, avec une force inédite, depuis le grand mouvement populaire d’octobre 2019. 

Parti d’une étincelle – la hausse de trente pesos du prix du ticket de métro à Santiago – ce mouvement est déjà parvenu à mettre à bas la Constitution néolibérale-autoritaire issue de la dictature Pinochet. Il débouche aujourd’hui sur l’élection à la tête du pays du premier président de transformation sociale depuis Salvador Allende en 1970.

Après les succès électoraux enregistrés par les forces progressistes au Pérou, en Bolivie ou au Honduras, cette victoire résonne comme un nouvel acte d’espoir pour toute l’Amérique latine. L’offensive des droites ultraréactionnaires et autoritaires, qui partout s’emploient à barrer aux peuples le chemin de l’indépendance envers les États-Unis et de nouvelles conquêtes, subit aujourd’hui un nouvel échec cinglant.

Au Chili, l’élection de Gabriel Boric empêche ainsi l’arrivée au pouvoir de José Antonio Kast, candidat d’extrême droite rallié par les classes dominantes, dont le programme représentait une grave menace pour les travailleurs, les femmes, les peuples autochtones, les personnes LBGT, entre autres. 

Tout le continent latino-américain entre dans un moment d’affrontements majeurs, comme l’illustre le score obtenu par Kast au Chili. Ses peuples et les forces de gauche auront besoin de tout notre soutien dans leur combat pour un avenir de progrès et de démocratie.

Le Parti communiste français (PCF) félicite chaleureusement Gabriel Boric pour sa victoire et salue l’ensemble des forces démocratiques et progressistes qui, par leur mobilisation unitaire, ont rendu celle-ci possible. Il lui adresse ses sincères vœux de réussite dans la politique de transformation sociale que revendique le peuple chilien.

 

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24 décembre 2021 5 24 /12 /décembre /2021 07:03
Gabriel Boric, ou l’ascension express vers la présidence chilienne - Vadim Kamenka, L'Humanité, 20 décembre 2021
Gabriel Boric, ou l’ascension express vers la présidence chilienne
Lundi 20 Décembre 2021

Le 11 mars prochain, le candidat de la coalition de gauche Apruebo Dignidad deviendra le plus jeune président chilien. Droits sociaux, réforme constitutionnelle, lutte contre les inégalités : à 35 ans, il entend métamorphoser le pays.

 

À 35 ans, Gabriel Boric marque déjà l’histoire. Avec ses fines lunettes, sa barbe épaisse et sa peau tatouée, le candidat de la coalition de gauche Apruebo Dignidad (« J’approuve la dignité ») a immédiatement promis être « le président de tous les Chiliens et les Chiliennes », devant des dizaines de milliers de personnes venues célébrer sa victoire dans le centre de Santiago. Face à l’immense foule, où flottaient des drapeaux chiliens, indigènes et arc-en-ciel (de la communauté LGBTQI +), Gabriel Boric y a tenu un discours rappelant les points forts de son programme : plus de droits sociaux, la suppression des retraites par capitalisation et des fonds de pension, la mise en place d’un système de santé universel, la défense du droit des femmes, la protection de l’environnement.

L'incarnation d'une nouvelle génération

Son élection confirme une volonté populaire de rompre avec l’héritage de la dictature d’Augusto Pinochet de 1974 à 1990. Ses premiers combats politiques remontent à dix ans en arrière, lorsqu’il étudiait le droit sur les bancs de l’université à Santiago. Gabriel Boric participe pleinement au mouvement de lutte étudiante de 2011. Cette mobilisation a réuni l’ensemble des étudiants et élèves de tous les établissements publics et privés du Chili pour réclamer une réforme du système d’éducation avec une véritable participation de l’État pour mettre un terme aux inégalités. L’éducation n’étant pas un privilège mais un droit, répétera-t-il durant sa campagne. Trois ans plus tard, Gabriel Boric obtient le siège de député de la région de Magallanes. En 2017, il participe à la création de la coalition Frente Amplio (Front large).

Icon Quote Garantir un État providence afin que chacun ait les mêmes droits, quel que soit l’argent qu’il a dans son portefeuille. Gabriel Boric

Originaire de Punta Arenas, dans l’extrême sud du Chili en Patagonie, qui est l’une des villes les plus australes du monde sur les rives des eaux glacées du détroit de Magellan, il incarne une nouvelle génération. Celle-ci a surmonté la peur de la répression et réinvesti l’espace public de manière radicale : la remise en cause du modèle économique ultralibéral légué par Augusto Pinochet. «  Si le Chili a été le berceau du néolibéralisme, il sera aussi son tombeau », affirmait le nouveau président en juillet, au soir de sa désignation à la tête de la coalition, Apruebo Dignidad, devant le communiste Daniel Jadue.

Poursuivre le « processus constituant »

À l’issue du scrutin présidentiel, Gabriel Boric s’installera donc, le 11 mars, au palais de la Moneda, à l’âge minimal requis pour occuper le poste de chef de l’État. Tout semble aller très vite pour l’aîné de la fratrie composée de trois frères, qui ont grandi aux portes de l’Antarctique dans une famille votant pour les partis socialiste et démocrate-chrétien. À l’AFP, il promet d’instaurer au Chili « quelque chose qui, en Europe, paraît assez évident : garantir un État providence afin que chacun ait les mêmes droits, quel que soit l’argent qu’il a dans son portefeuille ».

Gabriel Boric a également rappelé, durant toute sa campagne, qu’il poursuivra le « processus constituant », principal acquis du mouvement social contre les inégalités de 2019. Une assemblée a été élue en mai dernier et travaille sur l’écriture d’une nouvelle loi fondamentale, afin de remplacer celle héritée de la dictature d’Augusto Pinochet. Le nouveau président a fait campagne pour le oui à une nouvelle Constitution lors du référendum de 2020, largement soutenu par plus de 80 % des électeurs. Face à cette rapide ascension, Gabriel Boric exhortait ses soutiens : « Si, dans le futur gouvernement, nous commettons des erreurs, mobilisez-vous, aidez-nous à redresser le cap. 

Présidentielle au Chili : le peuple se déleste des oripeaux de la dictature
Mardi 21 Décembre 2021

À l’issue d’une campagne difficile contre José Antonio Kast, l’héritier d’Augusto Pinochet, le candidat de gauche Gabriel Boric l’emporte avec 55,87 % des voix. La Constituante pourra ainsi mener ses travaux à bien. Sans majorité parlementaire, le chemin s’annonce toutefois étroit.

 

La « place de la Dignité » n’a jamais aussi bien porté son nom. La place d’Italie, ainsi renommée par le mouvement social historique de 2019, où les Chiliens se sont massés pour porter les exigences de réformes sociales, a vu, dimanche, affluer une foule autant animée par l’espoir que soulagée de voir José Antonio Kast, le sinistre héritier du dictateur chilien Augusto Pinochet, défait à l’issue du second tour de la présidentielle.

Un combat en forme de revanche

Le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, en a fait son antienne : « Si le Chili est le berceau du néolibéralisme, il sera aussi son tombeau. » Un combat en forme de revanche pour les enfants de Salvador Allende qui avaient vu la libéralisation et les privatisations imposées par le sang. « Notre génération est entrée dans la vie publique en exigeant que nos droits soient reconnus comme tels et ne soient pas traités comme des biens de consommation », a martelé l’ancien leader étudiant et député du Frente Amplio (Front ample), allié au Parti communiste, lors d’une première adresse à la foule. Une référence à l’éducation, à la santé, aux retraites et à tous ces biens communs laissés aux appétits du secteur privé depuis la dictature. « Nous allons défendre un système public autonome, à but non lucratif, et sans fonds de pension privés », a-t-il poursuivi.

À 35 ans, Gabriel Boric devient ainsi le plus jeune président du Chili. « El pueblo unido jamás será vencido » (Le peuple uni ne sera jamais vaincu) : le slogan qui remontait, dimanche, de l’Alameda, l’artère principale qui mène au centre de la capitale, renvoie à l’histoire des luttes nationales. Comme un présage, ce 16 décembre, l’annonce de la mort, à 99 ans, de Lucía Hiriart de Pinochet, la veuve du Caudillo, a vu déferler des manifestations de joie spontanées sur cette même place de la Dignité, désormais cœur vibrant du Chili en construction. Symbole des oripeaux que trente ans de démocratie n’auront suffi à liquider, « la Vieille », telle qu’elle était surnommée, n’a jamais été convoquée devant les tribunaux malgré son rôle clé dans le régime militaire.

Le Chili s’est réveillé

L’euphorie qui a accompagné la victoire de Gabriel Boric (55,87 % des suffrages) contre José Antonio Kast (44,13 %), malgré la mobilisation de la bourgeoisie, est à la hauteur du cycle entamé par le pays il y a deux ans. « Chile despertó ! » (Le Chili s’est réveillé), assurait alors la jeunesse, ouvrant la voie, un an plus tard, à une Constituante majoritairement de gauche, approuvée par référendum et appelée à enterrer la Loi fondamentale léguée par Pinochet. Le désir de rupture est puissant et balaye aujourd’hui la dernière carte des milieux d’affaires en la personne de José Antonio Kast. Face à la déroute du président de droite sortant, Sebastian Pinera, pris dans le scandale des Pandora Papers, les classes dominantes – à la manière de leur alter ego brésilien Jair Bolsonaro – n’ont pas hésité à miser sur l’extrême droite pour préserver leurs privilèges qui menacent de vaciller avec la Constituante.

Icon QuoteL’espoir l’a emporté sur les campagnes de peur. Gabriel Boric

Dimanche soir, les drapeaux chiliens le disputaient aux bannières des peuples autochtones, des féministes ou de celles de la communauté LGBTQI +. Et c’est dans la langue autochtone du peuple mapuche que Gabriel Boric a salué ses partisans. Insupportable aux yeux des tenants de l’ordre ancien, incarné par José Antonio Kast. Jouant à fond la carte de la lutte contre le terrorisme dans le Sud, le narcotrafic et la délinquance, le zélote du pinochétisme a toutefois offert une image affable et aimable pour rallier largement. « Aujourd’hui, l’espoir l’a emporté sur les campagnes de peur », s’est félicité Gabriel Boric à l’issue d’une campagne particulièrement difficile et marquée par l’anticommunisme.

Jamais José Antonio Kast n’a évoqué ses positions anti-avortement dans un Chili où une majorité de la population y est désormais favorable. Lui s’accroche à la sainte Trinité – patriarcat, religion et austérité. Il entendait ainsi supprimer le ministère de la Femme, accorder les aides sociales aux seules mariées, et privatiser la Codelco, géant chilien du cuivre et dernière entreprise détenue à 100 % par l’État. Sa stratégie consistait à laisser le terrain du conflit social au candidat progressiste, à déguiser son néofascisme en promesse de paix. Digne représentant du Rechazo, c’est-à-dire des opposants à la Convention constitutionnelle, son élection menaçait pourtant de torpiller le processus en cours.

Le pari est gagné

L’enjeu de ce deuxième tour était donc celui de la mobilisation des abstentionnistes, des jeunes, des femmes et des classes moyenne et populaire. Pari gagné : 55,6 % des électeurs se sont déplacés dimanche, contre 47 % au premier tour. Dans un pays polarisé à l’extrême, le jeune dirigeant promet d’être « le président de tous les Chiliens ». Gabriel Boric, qui doit prendre ses fonctions le 11 mars, n’aura pas la tâche aisée. À l’issue des élections parlementaires de novembre, aucune majorité claire ne se dessine. Le nouveau président devra jouer serré pour avancer sur ses réformes, au moins dans un premier temps.

Car, si la nouvelle Constitution est adoptée à l’issue des travaux de l’Assemblée en juillet 2022, les institutions seront de fait caduques et de nouvelles élections devront être convoquées dans la foulée. Le temps pour la gauche de se mettre en ordre de bataille. La droite veille, et Gabriel Boric le sait. « Les temps qui viennent ne seront pas faciles », prédit-il. Et pas seulement parce que, à la veille du second tour, les images de policiers saluant, poing contre poing, les militants fascistes de José Antonio Kast, lors d’une manifestation, en disent long sur les forces qui composent le « camp de l’ordre ».

Ne pas relâcher les efforts

L’autre défi est financier. Avec un budget de l’État en baisse de 22,5 % par rapport à 2021, Gabriel Boric se veut rassurant, promet de rester dans les clous et d’être « fiscalement responsable ». « Une croissance économique fondée sur les inégalités sociales a des pieds d’argile, prévient-il cependant, en insistant sur ses engagements environnementaux. Seule la cohésion sociale peut nous diriger vers un développement soutenable et véritable. » Durant la campagne, le journal conservateur El Mercurio faisait ses choux gras de la prévision de la banque états-unienne Morgan Stanley d’une « récession technique » qui frapperait le Chili en 2022, du fait d’une « politique monétaire stricte et d’un environnement des affaires incertain avant le vote constitutionnel ». La menace est claire : la gauche ne disposera d’aucune marge de manœuvre financière.

Ainsi, Gabriel Boric a-t-il exhorté tous les secteurs mobilisés durant la dernière décennie à ne pas relâcher les efforts : « Je tiens à vous dire que votre engagement ne doit pas s’épuiser après l’élection. Il doit se renforcer durant notre gouvernement », a-t-il lancé à l’adresse de ses soutiens. Avant d’esquisser une ébauche de la participation qu’il entend faire vivre : « Mon engagement est de prendre soin de la démocratie au quotidien, une démocratie de fond, où les quartiers et les organisations sociales ont un rôle moteur, car sans le peuple, il n’y a pas de démocratie. » De la place de la Dignité au palais de la Moneda, une nouvelle page s’écrit.

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22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 08:07
2021 est l’année la plus meurtrière pour les enfants palestiniens depuis 2014 (Agence média Palestine)

Source : Defense for children international Palestine

Traduction AFPS - Site Agence média Palestine

86 enfants palestiniens ont été tués dans le territoire palestinien occupé depuis janvier, faisant de 2021 l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les enfants palestiniens depuis 2014.

Les forces israéliennes ont tué 76 enfants palestiniens, dont 61 enfants palestiniens dans la bande de Gaza et 15 enfants palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Des civils israéliens armés ont tué deux enfants palestiniens en Cisjordanie. Sept enfants palestiniens ont été tués par des roquettes tirées à mauvais escient par des groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza, et un enfant palestinien a été tué par un engin non explosé, dont l’origine n’a pu être déterminée, selon la documentation recueillie par Defense for Children International – Palestine.

Les forces israéliennes ont tiré et tué 17 enfants palestiniens à balles réelles cette année, 15 en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et deux dans la bande de Gaza. Au moins neuf enfants palestiniens ont été abattus dans le cadre de manifestations ou de confrontations avec les forces israéliennes et ne présentaient pas de menace directe de mort ou de blessure grave au moment où ils ont été abattus, selon les enquêtes menées par DCIP.

Des civils israéliens armés ont tué deux enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Plus récemment, Mohammad Nidal Younis Mousa, 15 ans, a succombé à ses blessures le 6 décembre, quelques heures après qu’un agent de sécurité privé israélien lui ait tiré dessus après qu’il ait prétendument commis un attentat à la voiture piégée à un poste de contrôle militaire israélien près de Tulkarem, selon les informations recueillies par le DCIP.

En vertu du droit international, la force létale intentionnelle n’est justifiée que dans des circonstances où il existe une menace directe de mort ou de blessure grave. Cependant, les enquêtes et les preuves recueillies par le DCIP suggèrent régulièrement que les forces israéliennes utilisent la force meurtrière contre des enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent être assimilées à des exécutions extrajudiciaires ou volontaires.

Les forces israéliennes ont tué 60 enfants palestiniens lors de l’assaut militaire israélien sur la bande de Gaza en mai 2021, appelé opération « Gardiens des murs », selon la documentation recueillie par le DCIP. Au cours de cet assaut militaire de 11 jours, les forces israéliennes ont tué des enfants palestiniens en utilisant des obus tirés par des chars, des balles réelles et des missiles largués par des drones armés, des avions de guerre et des hélicoptères Apache fournis par les États-Unis.

Six enfants tués le 10 mai, le premier jour des hostilités, à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, ont été tués par une frappe aérienne israélienne, selon l’enquête du DCIP. Au moment de l’attaque, le DCIP n’avait pas encore déterminé la partie responsable de ces meurtres. Parmi les personnes tuées dans l’attaque aérienne israélienne figurent Rahaf Mohammad Attalla al-Masri, 10 ans, et son cousin Yazan Sultan Mohammad al-Masri, 2 ans ; les frères Marwan Yousef Attalla al-Masri, 6 ans, et Ibrahim Yousef Attalla al-Masri, 11 ans ; ainsi que Hussein Muneer Hussein Hamad, 11 ans, et Ibrahim Abdullah Mohammad Hassanain, 16 ans, selon les informations recueillies par le DCIP. Dix enfants ont été blessés dans la même frappe aérienne.

« Les avions de guerre et les drones armés israéliens ont bombardé des zones civiles densément peuplées, tuant des enfants palestiniens qui dormaient dans leur lit, jouaient dans leur quartier, faisaient leurs courses dans les magasins proches de chez eux et célébraient l’Aïd Al-Fitr avec leur famille », a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilité au DCIP. « L’absence de volonté politique de la communauté internationale de demander des comptes aux responsables israéliens garantit que les soldats israéliens continueront à tuer illégalement des enfants palestiniens en toute impunité. »

Le droit international humanitaire interdit les attaques indiscriminées et disproportionnées et exige de toutes les parties à un conflit armé qu’elles fassent la distinction entre les cibles militaires, les civils et les objets civils. Israël, en tant que puissance occupante dans le territoire palestinien occupé, y compris la bande de Gaza, est tenu de protéger la population civile palestinienne contre la violence.

Les enquêtes du DCIP ont déterminé que sept enfants palestiniens ont été tués par des roquettes tirées par des groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza au cours des 11 jours d’escalade de la violence en mai. Bien qu’un certain nombre d’incidents n’aient pas été élucidés après nos premières enquêtes en mai, nous avons continué à rassembler des informations et des preuves afin de déterminer la partie responsable.

Mustafa Mohammad Mahmoud Obaid, 16 ans, et Baraa Wisam Ahmad al-Gharabli, cinq ans, ont été tués le 10 mai par une roquette non guidée tirée par un groupe armé palestinien qui a manqué sa cible.

Hamza Mahmoud Yassin Ali, 12 ans, a été tué par les éclats d’une roquette tirée par un groupe armé palestinien dans le quartier de Shuja’iyya, à Gaza. Hamza a été touché par des éclats d’obus le 11 mai et est décédé le jour suivant, selon les documents recueillis par le DCIP. Sur la base des informations initiales, le DCIP avait initialement indiqué que Hamza avait été tué par une frappe israélienne.

Yahya Mazen Shehada Khalifa, 13 ans, et Mahmoud Hamed Hasan Tolbeh, 12 ans, ont probablement été tués par des éclats de roquettes non guidées tirées par des groupes armés palestiniens le 12 mai. L’enquête initiale et le rapport du DCIP ont attribué la mort des garçons à une frappe aérienne israélienne. Une enquête ultérieure du DCIP a indiqué que les garçons avaient probablement été tués par des éclats d’obus provenant de deux roquettes non guidées lancées par des Palestiniens qui s’étaient entrechoquées dans le ciel du quartier de Shaafout, dans la ville de Gaza.

Butheina Mahmoud Issa Obaid, âgée de six ans, a très probablement été tuée par des éclats d’obus provenant d’une roquette non guidée tirée par des groupes armés palestiniens, selon les documents recueillis par le DCIP. Elle jouait à l’extérieur de sa maison à Jabalia lorsqu’elle a été frappée à la tête par un éclat d’obus le 14 mai. Le DCIP n’a pas été en mesure de déterminer la cause de sa mort sur la base des premières informations recueillies.

Nagham Iyad Abdulfattah Salha, 2 ans, a probablement été tué par une roquette non guidée lancée par un groupe armé palestinien. Nagham a été tué avec ses parents, Iyad et Imhawish, dans leur appartement du deuxième étage le 19 mai. Sur la base des premières informations, le DCIP avait initialement indiqué qu’elle avait été tuée par une frappe aérienne israélienne.

Le DCIP n’a pas été en mesure de déterminer l’auteur responsable de la mort d’un enfant. Obaida Salahuddin Salman al-Dahdouh, 8 ans, a été tuée par l’explosion d’une munition non explosée (UXO) qu’il avait trouvée sur un terrain agricole adjacent à sa maison dans le quartier Zeitoun de la ville de Gaza, le 9 juin, selon les informations recueillies par le DCIP. Le DCIP n’a pas été en mesure de déterminer la source des munitions non explosées.

Le pic le plus récent de meurtres d’enfants s’est produit en 2018, lorsque les forces israéliennes et les colons ont tué des enfants palestiniens à un rythme moyen dépassant un enfant par semaine. Cette année-là, 57 enfants palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et les colons. La majorité de ces meurtres ont eu lieu pendant les manifestations de la Marche du retour dans la bande de Gaza.

Depuis 2000, 2 198 enfants palestiniens ont été tués en raison de la présence de l’armée et des colons israéliens dans le territoire palestinien occupé, selon la documentation du DCIP.

Source : Defense for children international Palestine

 
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21 décembre 2021 2 21 /12 /décembre /2021 06:14

 

 

En octobre 2021, Israël a signé un décret qualifiant 6 importantes organisations palestiniennes de défense des droits humains d'institutions "terroristes". Cette criminalisation a pour but de mettre un terme au travail pertinent des organisations palestiniennes de défense des droits de l'Homme et des avocats qui documentent les violations des droits de l'Homme et les crimes de guerre commis par Israël.

Bien que de nombreux dirigeants mondiaux, défenseurs, alliés, célébrités et ONG internationales aient réagi par des déclarations de condamnation et de soutien, ces efforts restent isolés et insuffisants.

C'est pour cette raison que les six organisations et leurs alliés, ont créé un site web dédié à la campagne #StandWithThe6, en renforçant leurs efforts et en proposant un site centralisé où les soutiens peuvent accéder à des documents et des ressources pour leurs actions de solidarité. Avec le lancement du site, les 6 organisations souhaitent renforcer la campagne existante StandWithThe6 et construire un réseau de solidarité solide pour soutenir la société civile palestinienne dans son ensemble, mettre fin à l'impunité d'Israël et protéger les défenseurs des droits humains palestiniens qui critiquent les violations des droits humains, l'apartheid et le régime colonial d'Israël.

>> Découvrir le site internet de la campagne (en anglais, arabe et espagnol) #StandWithThe6

Appel à action

Le site permet aux sympathisants d’envoyer des courriels directement aux dirigeants des États-Unis et de l'Union européenne, leur demandant de faire pression sur Israël pour qu'il révoque sa désignation illégale, de signer des pétitions et d'amplifier la voix des organisations de la société civile palestinienne

>> Signez la pétition « Pour Soutenir la Société Civile Palestinienne - Pour Défendre les Droits Humains »

>> Affichez votre soutien sur les réseaux sociaux (modèles de tweets et post facebooks disponibles)

>> Écrivez en anglais à Josep Borell, Haut représentant de l’Union Européenne en quelques clics seulement (traduction du courrier disponible)

 

 

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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 07:51
L'espoir vient du Chili avec la victoire du candidat du mouvement social et de la gauche antilibérale, Gabriel Boric, contre le candidat d'extrême-droite Kast: 55% pour le nouveau président de gauche chilien!
Une belle nouvelle du Chili🇨🇱 ✌
Face au vestige du fascisme, la gauche rassemblée, portée notamment sous l'influence du PC Chilien de Daniel Jadue (battu par Boric à la primaire de la gauche, et qui le soutenait depuis), le principal parti de gauche, soutenue par la force du mouvement social, unie à la suite un processus démocratique l'emporte sur le candidat de l'extrême droite.

Gabriel Boric, 35 ans candidat de la gauche radicale, figure du mouvement étudiant de 2011, sera président du Chili. Le candidat de droite (extrême) José Antonio Kast est largement battu.

L'alliance du Front large et du Parti communiste devrait gouverner le pays d'Allende et de Pablo Neruda.


« N’ayez pas peur de la jeunesse pour changer ce pays (…) si le Chili a été le berceau du néolibéralisme, ce sera aussi son tombeau », Gabriel Boric
L'espoir vient du Chili avec la victoire du candidat du mouvement social et de la gauche antilibérale, Gabriel Boric, contre le candidat d'extrême-droite Kast: 55% pour le nouveau président de gauche chilien!
Chili. Avec Gabriel Boric, l’espoir de la démocratie contre les vestiges de la dictature
Lundi 20 Décembre 2021 - L'Humanité

Victoire historique du candidat du bloc de gauche, Gabriel Boric. L'ancien responsable étudiant, à la tête d’une  alliance allant du parti communiste au centre gauche, devient le nouveau président du Chili,  et l'emporte avec près de 56 % des voix contre le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, zélateur du pinochétisme.

Postée sur les réseaux sociaux par le député d’ultradroite Gonzalo de la Carrera, l’image est aussitôt devenue virale. Elle figure le candidat de gauche à l’élection présidentielle, Gabriel Boric, cheveux en bataille, l’air grave, avec, à l’arrière-plan, des manifestants mettant à bas des barrières plaza de la Dignidad, l’épicentre de la révolte sociale de 2019, dans le centre de Santiago du Chili. Commentaire : « Voilà comment Boric envisage de réformer les carabiniers. »

Résultats du premier tour de l’élection présidentielle au Chili.
José Antonio Kast, 55 ans, obtient 27,91 % des voix, devant le candidat de gauche Gabriel Boric (25,83 %). L’abstention a atteint 53%.

Mise en scène du désordre pour susciter le rappel à l’ordre

Le cliché d’origine, avant falsification, raconte une tout autre histoire : il s’agit d’une photo de lui-même prise par Boric au milieu des inondations provoquées, en 2016, par le débordement du fleuve Mapocho après de fortes pluies. Voilà un parfait condensé des méthodes déployées par les partisans de José Antonio Kast, le candidat d’extrême droite que Gabriel Boric, qui porte les couleurs de la gauche antilibérale, affrontera au second tour, ce dimanche 19 décembre. La mise en scène d’un désordre supposé pour susciter le rappel à l’ordre, l’usage décomplexé de fausses nouvelles, de rumeurs et d’accusations sans fondements se doublent d’une campagne haineuse visant les communistes chiliens, alliés de Boric. Ceux-là sont accusés de vouloir transformer le pays en « Chilizuela », en référence au Venezuela de Nicolas Maduro, que Kast qualifie au même titre que Cuba de « dictature » pour mieux faire oublier les crimes de masse de la junte militaire d’Augusto Pinochet.

Ce duel de second tour, dans un Chili à la croisée des chemins, dessine une société fracturée par les profonds clivages que la dictature a laissés en héritage et que la transition démocratique placée sous le signe de la concertation n’a pas su combler.

«  Si le Chili a été le berceau des néolibéraux, ce sera aussi sa tombe » Gabriel Boric

Gabriel Boric, la rupture radicale du modèle économique ultralibéral 

À gauche, Gabriel Boric, 35 ans, député depuis 2014, figure du mouvement étudiant de 2011, peau tatouée, airs adolescents et débit de parole torrentueux, incarne une génération qui a surmonté la peur, brisé le consensus et réinvesti l’espace public pour y affirmer une mise en cause radicale du modèle économique ultralibéral légué par Augusto Pinochet. «  Si le Chili a été le berceau des néolibéraux, ce sera aussi sa tombe », prédisait-il en juillet au soir de sa désignation, quand la primaire de la coalition Apruebo Dignidad l’a placé en tête, devant le communiste Daniel Jadue, reprenant un mot d’ordre du mouvement populaire de 2019.

Attaché à la justice sociale, attentif aux revendications du mouvement féministe et des minorités sexuelles, avocat d’un retour des services publics, prêt à tourner la page des retraites par capitalisation et des fonds de pension, il promet de rompre avec les réflexes délégataires et le centralisme d’une « démocratie » chilienne qui porte encore les stigmates de l’autoritarisme. « Si, dans le futur gouvernement, nous commettons des erreurs, mobilisez-vous, aidez-nous à redresser le cap ! », a-t-il exhorté tout au long de la campagne. Il a défendu, lors du référendum de 2020, le oui à une nouvelle Constitution appelée à se substituer à celle de Pinochet, une option choisie par plus de 80 % des électeurs.

José Antonio Kast, dans le camp de ceux qui étrillent la Convention constitutionnelle

José Antonio Kast, lui, s’est fermement opposé à ce changement de Constitution ; il se situe aujourd’hui dans le camp de ceux qui étrillent la Convention constitutionnelle élue en mai, dominée par la gauche et les indépendants, chargée de rédiger la nouvelle loi fondamentale. Sa victoire torpillerait, dans les faits, ce processus constituant rendu possible par la révolte sociale de 2019. « Nous sommes intéressés à clore le chapitre de la nouvelle Constitution. J’ai voté contre le processus, mais le public a opté pour quelque chose de différent et j’espère que ce sera à la hauteur de ce que les citoyens exigent. Si (la nouvelle Constitution) ne respecte pas le droit à la liberté d’expression, à la liberté de culte, à la liberté d’enseignement, à la propriété privée, je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit rejetée », a-t-il prévenu.

Fils d’un officier de la Wehrmahrt encarté au parti nazi, frère d’un ministre du Travail d’Augusto Pinochet, Miguel Kast, appartenant au cénacle des Chicago Boys formés par le pape du monétarisme Milton Friedman, le candidat du Front social-chrétien n’a jamais dissimulé sa nostalgie de la dictature. « Si Pinochet était vivant, il voterait pour moi », se rengorgeait-il en 2017, alors qu’il était candidat pour la première fois à l’élection présidentielle. Il n’a pas renoncé, depuis lors, à faire l’apologie de la dictature, soutenant par exemple que « des élections démocratiques avaient lieu » et que « les opposants politiques n’ont pas été enfermés ».

Climatosceptique, opposant féroce au droit à l’IVG libre toujours dénié aux Chiliennes, prêt à réserver les aides sociales aux femmes mariées ou à creuser des tranchées pour empêcher l’arrivée de migrants, cet admirateur de Donald Trump, ami intime de Jair Bolsonaro, ne s’est pas départi de ses airs affables pour affirmer que le tortionnaire Miguel Krassnoff, condamné à plus de huit cent quarante ans de prison, « n’est pas une mauvaise personne ».

Soucieux de consolider le ralliement d’un électorat de droite et de centre droit convaincu par son programme économique et par ses sermons sur l’ordre et la sécurité, mais goûtant peu ses affichages néofascistes trop explicites, il a toutefois semblé manœuvrer en recul dans la dernière ligne droite. Il jure désormais de ne pas faire disparaître le ministère de la Femme, revient sur ses promesses de privatisation totale de la Codelco, l’entreprise nationale dédiée à l’exploitation du cuivre, admet qu’il faut « réformer » le système de retraites par capitalisation pour sortir de l’exclusivité des AFP, les fonds de pension.

Une campagne de second tour offensive

Gabriel Boric et ses alliés ont eux mené une campagne de second tour plus offensive, plus ancrée dans les quartiers populaires, avec l’objectif de convaincre les électeurs qui ont boudé les urnes au premier tour. Le mouvement féministe a déclaré « l’état d’alerte » face à l’extrême droite et se mobilise en faveur du candidat de gauche ; des figures de la vie culturelle ont multiplié les messages de soutien ; des organisations sociales et syndicales ont ouvertement appelé à tout faire pour empêcher la victoire de Kast. Lors du dernier débat télévisé, Boric, chemise blanche et costume sombre, s’en est vivement pris à son adversaire, qui exigeait de lui un test sanguin prouvant qu’il ne consommait pas de stupéfiants. « Je ne suis pas là pour faire un spectacle », a-t-il lancé, brandissant les analyses demandées, en renvoyant le candidat d’extrême droite à ses affaires d’évasion fiscale déballées par les Pandora Papers.

Le candidat de gauche a reçu ces derniers jours des soutiens de poids : les anciens présidents Ricardo Lagos et Michelle Bachelet ont appelé à voter pour lui : « Personne ne peut être indifférent à l’élection d’un président qui veille à ce que notre pays puisse véritablement continuer sur la voie du progrès pour tous, avec davantage de liberté, d’égalité, des droits humains respectés, un environnement durable et bien sûr l’opportunité d’une nouvelle Constitution », a expliqué cette dernière, haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 17:59
Où en est l'Afrique du Sud - Jeudi rouge à Quimperlé avec Jacqueline Derens, ancienne militante anti apartheid, amie de Dulcie September

Le second des "Jeudis Rouges" de la saison 2021/2022 aura lieu

le 16 décembre de 18h30 à 20h30

salle Isole Espace Benoîte Groult au Coat Kaer Quimperlé

 

Nous y aborderons la situation actuelle en Afrique du Sud

avec Jacqueline Derens

ancienne militante anti apartheid,

amie de Dulcie September représentante de l'ANC en France assassinée le 29 mars 1988

Pendant de longues années l'Afrique du Sud s'est trouvée au cœur des préoccupations des militants progressistes . La libéralisation de Nelson Mandela – icône emblématique de la l'opposition internationale à l'apartheid et la fin du régime discriminatoire -largement soutenu par les puissances occidentales- ont constitué une des grandes victoires de la fin du 20éme siècle. Mais aujourd'hui où en somme nous?Où en est le pays ? Où en sont celles te ceux qui ont été aux premiers rangs de la lutte ?

Alors que les élections locales, marquant un nouveau recul de l'ANC viennent de se dérouler, Jacqueline Derens nous aidera à y voir clair.
Elle nous parlera aussi de son dernier ouvrage « Femmes d'Afrique du Sud-Une affaire de résistance ». Ed Non lieu 2019.

Nous espérons vivement vous retrouver à cette occasion, dans le respect du protocole sanitaire en vigueur !

Le réseau « Partage des Savoirs » animé par des militants du PCF

 

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 06:48

 

La France, l’un des principaux pourvoyeurs d’armes des monarchies du Golfe, vient de signer un nouveau contrat de 17 milliards prévoyant la livraison de 80 Rafale, 12 hélicoptères de combat et de missiles aux Émirats arabes unis (EAU).

 

 

Alors que la région connait des tensions considérables, cette nouvelle vague de militarisation alimente les conflits en cours, légitime les idéologies guerrières et n’assure en rien la sécurité des peuples. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont déjà utilisé des armes françaises dans la sale guerre sans fin du Yémen qui a fait 377 000 victimes et provoqué un désastre humanitaire.

Cet accord prévoit également une coopération militaire renforcée avec un régime qui bafoue les droits humains (tortures, enlèvements), viole le droit international (crimes de guerre) et finance le terrorisme d’Al Qaïda péninsule arabique (AQPA).

Il faut une certaine dose de cynisme pour affirmer, comme le font le président de la République Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian, que ces ventes d’armes assurent le rayonnement et la compétitivité de la France alors qu’elles sapent sa crédibilité.

Alors que le monde est plongé dans la tourmente des crises sanitaires et environnementales ainsi que dans une insécurité humaine croissante, nourrir les guerres est une folie.

La paix est un projet global pour l’humanité. Notre monde a besoin de solidarité et de coopération ce qui passe par la démilitarisation et la diminution drastique des dépenses d’armement. Ces exigences sont au cœur du projet porté par le candidat communiste, Fabien Roussel, à l’élection présidentielle.

 

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 06:46

 

Alors que le parti fut à la pointe des combats pour la paix et la justice sociale, sa direction accède au pouvoir en cultivant atlantisme et illusions d’une transition énergétique mercantile.

Sur le papier, les intentions écologiques affichées par l’Ampel Koalition, la coalition feux tricolores en référence aux couleurs des trois partis formant le gouvernement allemand, intronisée ce mercredi 8 décembre par le Bundestag, sont exemplaires. L’Allemagne, est-il inscrit dans le contrat de gouvernement, s’engage à respecter les accords de Paris de façon à limiter ses émissions de gaz à effet de serre (GES) pour ne pas accroître la température moyenne sur Terre de plus de 1,5 degré. Chaque nouvelle loi devra subir un « contrôle de vérification » de sa compatibilité avec les objectifs climatiques, avant son adoption par le Bundestag. Un super-ministère de l’Économie et de l’Écologie, attribué à l’actuel co­président des Grünen (les Verts), Robert Habeck, désigné vice-chancelier, est doté de pouvoirs importants.

À première vue, tous les clignotants seraient au vert du côté des engagements de Berlin pour préserver l’avenir de la planète. Voilà pourtant qui ne résiste guère à un examen plus approfondi. Et le problème est substantiel puisqu’il tient à la méthode : « Il nous faut passer à une économie écologique et sociale de marché », relève le texte adopté par les trois partis. L’Ampel Koalition fait du marché un instrument majeur de sa politique climatique.

 

Tête-à-queue géostratégique

Robert Habeck et Annalena Baerbock, ex-candidate des Verts à la chancellerie, propulsée, elle, ministre des Affaires étrangères, sont l’incarnation de l’achèvement d’une longue dérive droitière d’un parti dont ils ont pris les rênes ensemble en 2018. Après des années de bras de fer et d’intenses polémiques, leur triomphe en congrès signait une victoire complète de l’aile dite « realo » du parti aux dépens des militants qualifiés de « fundi », entendez fondamentalistes, par la presse dominante sous prétexte qu’ils sont restés fidèles à l’engagement social et au pacifisme radical des débuts du mouvement écologiste.

Comment rapprocher l’atlantisme assumé et les accents de guerre froide entonnés par la nouvelle cheffe de la diplomatie de ces militants des origines, participants de toutes les manifestations pacifistes géantes contre le déploiement des missiles états-uniens Pershing en Allemagne de l’Ouest au tournant des années 1970 et 1980 ?

Le contrat de gouvernement tripartite reconnaît le bien-fondé de la « participation nucléaire » de l’Allemagne au déploiement de force des États-Unis en assumant et le stockage de leurs bombes atomiques sur le sol allemand et leur potentiel transport par des avions de la Bundeswehr en direction d’une cible désignée en cas de crise. Le tête-à-queue géostratégique est redoutable. Seul gage contradictoire donné aux pacifistes, l’Allemagne devrait adhérer au traité Tian de l’ONU visant à interdire les armes nucléaires. Mais Paris et Washington, principaux alliés de Berlin, sont naturellement vent debout.

L’atome accepté sur le terrain militaire reste banni par les Verts et le nouveau gouvernement dans son usage civil. Les dernières centrales nucléaires devront fermer comme prévu à la fin de l’année prochaine.

Et pourtant, sur le front de la production électrique, l’Allemagne est très critiquée. Elle est en effet, derrière la Pologne, le plus gros pollueur d’Europe à cause de ses multiples centrales thermiques au charbon ou au lignite, tiré d’immenses mines à ciel ouvert et qui est de loin le combustible fossile le plus émetteur de CO2. Le contrat de gouvernement avance bien « une sortie du charbon pour 2030 ». Mais « idéalement », précise benoîtement le texte. Ce qui donne à l’engagement un contenu qui reste bien aléatoire.

 

L’électricité, un sujet explosif

Les six dernières centrales nucléaires, productrices d’électricité décarbonée, représentaient encore 12 % du courant produit en 2021. Et elles ne pourront être remplacées que très imparfaitement par des éoliennes et des équipements photovoltaïques forcément intermittents. Pour assurer un fonctionnement continu du réseau sans risquer de coupures intempestives, comme récemment en plein Berlin, il faudra mettre en service de nouvelles centrales thermiques « pilotables » au gaz ou au charbon. Sur un marché de l’électricité libéralisé, la contradiction pourrait prendre une dimension de plus en plus explosive, propulsant toujours plus haut le prix des combustibles fossiles et de l’électricité.

Il ne sera pas commode de s’extraire de ce dilemme. En particulier si la nouvelle diplomatie allemande y mêle ses accents de guerre froide et que Berlin renonce à la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 qui relie l’Allemagne à la Russie. Ce qui promet d’aiguiser encore les contradictions susmentionnées. Le gaz naturel, s’il est un combustible fossile par excellence, émet en effet 40 % moins de CO2 que le lignite dans la production d’électricité.

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 06:55

 

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 06:43

 

Jamais l’accaparement des richesses n’a été le fait de si peu de personnes à travers le monde, selon un rapport. Une taxation progressive et élargie pourrait résoudre la situation.

La crise, quelle crise ? Deux ans après son irruption dans le monde, le Covid donne la fièvre au portefeuille de tous ceux qui appointent dans les catégories riches, très riche et ultra-riche. C’est ce que démontre le rapport sur les inégalités mondiales, publié ce mardi. Coordonnée par Lucas Chancel, avec les contributions de Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, soit l’aile keynésienne et hétérodoxe des économistes, cette somme dresse un constat implacable de la très inégale répartition des richesses, tout en donnant quelques pistes utiles pour ranimer l’idée de justice sociale et fiscale.

 

 

Le rapport calcule ainsi que les 10 % les plus riches ont fait main basse, en 2020-2021, sur 52 % du revenu mondial, n’en laissant que 8 % aux 50 % les plus pauvres. Autrement dit, une personne appartenant aux 10 % les plus aisés peut compter en moyenne sur 87 200 euros de revenus annuels, quand son semblable de la moitié la moins riche de l’humanité ne dispose que de 2 800 euros par an. Mais l’étude met surtout en lumière le fait que la détention de patrimoine est encore plus structurante pour discriminer les possédants des laissés-pour-compte. Les 10 % les plus riches « possèdent 76 % du patrimoine mondial (550 900 euros par personne en moyenne), quand les 50 % du bas en sont quasiment dépourvus (2 %, soit 2 900 euros) », souligne Lucas Chancel. Dans ce grand concentré de richesses, le 0,01 % le plus fortuné touche le jackpot, avec 11 % du patrimoine mondial, contre 7 % en 1995. Dans cette catégorie, les 500 plus grandes fortunes ont vu leur patrimoine faire boule de neige de + 7 % par an entre 1995 et 2021. Pour les 50 plus riches au monde, il faut plutôt parler d’avalanche de biens accaparés, avec + 9 % par an. « Cette tendance s’est accélérée pendant l’épidémie de Covid, souligne l’étude . De fait, l’année 2020-2021 a vu la plus forte augmentation enregistrée de la part de richesse aux mains des milliardaires. »

« Les États se sont appauvris »

Si ces inégalités mondiales se sont à ce point accrues qu’elles sont « proches du niveau qui était le leur au XIXe siècle, à l’apogée de l’impérialisme occidental », c’est d’abord du fait de l’aggravation de la fracture sociale au sein même de chaque pays. À cela, une raison : « Ces quarante dernières années, les pays se sont nettement enrichis, mais les États, nettement appauvris. La part de patrimoine détenue par des acteurs publics est proche de zéro ou négative dans les pays riches, ce qui signifie que la totalité de la richesse se trouve aux mains du privé », pointe le rapport. Avant d’ajouter : « Cette tendance a été amplifiée par la crise du Covid qui a vu les États emprunter l’équivalent de 10 à 20 % du PIB, essentiellement au secteur privé. Leur pauvreté actuelle hypothèque gravement leur capacité à combattre les inégalités à l’avenir, de même qu’à relever les grands défis du XXIe siècle tels que le changement climatique. »

Pour les économistes de l’Observatoire mondial des inégalités, à l’École d’économie de Paris, ces richesses aux mains de quelques-uns offrent paradoxalement une solution facile à mettre en œuvre pour réimpulser de la justice sociale. L’instauration d’une imposition sur le patrimoine, plus large (pas que sur le foncier) et plus progressive qu’aujourd’hui, redonnerait de belles marges de manœuvre à la redistribution comme à l’intervention publique. Une petite taxe de 1,2 % sur le patrimoine des 62 millions de personnes détenant plus d’un million de dollars (soit 174 000 milliards de dollars en cumulé) permettrait de récupérer 2,1 % du revenu mondial.

Contre l’évasion fiscale, ces mêmes économistes préconisent la tenue d’un registre financier international permettant aux autorités fiscales de contrôler la bonne déclaration des actifs et revenus du capital. La fin des régimes dérogatoires des expatriés et la taxation minimale de 15 % sur les multinationales sont d’autres outils sur lesquels compter. « On y arrivera à un moment, assure Lucas Chancel. Tout simplement car il y a un besoin des États de financer leurs dépenses. »

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