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30 avril 2022 6 30 /04 /avril /2022 05:43
Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur (L'Humanité, Pierre Barbancey, 24 avril 2022)
Elsa Lefort, Salah Hamouri au cœur

 

La jeune femme se bat au quotidien pour obtenir la libération de son époux, avocat franco-palestinien emprisonné en Israël, que leurs deux enfants n’ont pas vu depuis le mois de mai 2021.

Publié le
Dimanche 24 Avril 2022
 

Ce 25 avril est une journée particulière pour Elsa Lefort. Son époux, Salah Hamouri, fête ses 37 ans. Une journée particulière, certes, mais bien triste aussi. Elle est seule avec leurs deux enfants. Salah, lui, est emprisonné en Israël depuis le 4 mars. Il a été condamné, le 10, à quatre mois de détention administrative, ce qui signifie que ni lui, ni ses avocats et encore moins sa famille ne peuvent connaître les faits qui lui sont reprochés. Pis, cette détention administrative est renouvelable. « La campagne pour la libération de Salah et la non-révocation de sa carte de résident à Jérusalem m’occupent tous les jours », explique Elsa, qui travaille à temps plein dans une collectivité territoriale.

« En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien »

La jeune femme a elle-même subi le harcèlement des autorités israéliennes. Il y a quelques années, enceinte, elle avait été placée en détention à l’aéroport de Tel-Aviv, avant d’être refoulée. Mais elle n’entend surtout pas baisser les bras. « En France, l’enjeu est d’élargir la campagne et le soutien à des personnes, qui ne sont habituellement pas impliquées, pour Salah. On peut compter sur des soutiens fidèles qui, au fil des années, ont suivi les précédentes campagnes et qui s’engagent spontanément, je pense à des élus et collectivités qui, par le passé, ont déjà écrit au ministère des Affaires étrangères ou fait Salah citoyen d’ho nneur, aux partis politiques, essentiellement à gauche dont le PCF, aux organisations syndicales ou associations, dont les associations de défense du peuple palestinien comme l’Association France Palestine Solidarité ou l’Union juive française pour la paix et d’autres encore. »

Figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens

Elle se félicite ainsi que des ONG comme Amnesty International, la Fédération internationale des droits humains ou ­l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture se soient emparées du cas de Salah Hamouri, figure emblématique des prisonniers politiques palestiniens, surveillé par le logiciel espion Pegasus, développé par la société israélienne NSO, maintenant sous le coup d’une plainte. « Plus nous serons nombreux, citoyens, élus, associations, partis, ONG, à soutenir Salah, plus la diplomatie française devra intensifier son action. Concernant les élus, la plupart sont de gauche, mais je travaille aussi à ouvrir le soutien à toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la défense d’un Français arbitrairement incarcéré et harcelé depuis une vingtaine d’années. »

« La diplomatie française se fait humilier par Tel-Aviv »

Il y a un mois, le Quai d’Orsay affirmait avoir demandé des explications à Tel-Aviv. Interrogé vendredi par l’Humanité, le ministère des Affaires étrangères assure rester « pleinement mobilisé pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention » et réitère le souhait « qu’il soit libéré et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem ». Elsa est en contact régulier avec les diplomates français sur place, mais ces derniers n’ont toujours pas obtenu un droit de visite pour l’épouse de Salah et ses enfants. Elle ne décolère pas : « Ils me disent être mobilisés et agir, mais je ne vois pas de résultats de cette mobilisation : Salah est toujours en prison, il est toujours menacé d’expulsion définitive de Palestine, et nous n’avons pas pu lui parler. La diplomatie française se fait humilier par les autorités israéliennes, et c’est assez inquiétant. »

« Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père »

Pour Elsa, il faut aussi gérer cette situation avec leur garçon de 6 ans et leur fille de 1 an. « Depuis qu’il est né, le grand vit loin de son père. Je lui ai expliqué les choses. Il comprend que Salah est en prison parce qu’il se bat pour la liberté des Palestiniens. Il en est fier », confie-t-elle. Ce n’est évidemment pas facile. « Dans ses jeux, il imagine Harry Potter qui vient délivrer son papa et ses codétenus. » Mais l’enfant est aussi confronté à la réalité pénitentiaire. Il avait réalisé un dessin et l’avait envoyé à Salah. Celui-ci ne l’a jamais reçu, la direction de la prison estimant que le sujet dessiné était trop politique ! « La petite, je lui montre des vidéos où elle peut voir Salah. Elle ne le connaît quasiment qu’ainsi. La dernière fois qu’elle l’a vu, elle n’avait que dix jours, explique Elsa, qui gère tout ça avec patience. Mais ne pas pouvoir se projeter dans l’avenir, c’est vraiment le plus dur. Je ne peux pas dire aux enfants : “Courage, dans cinq ou dix jours vous serez dans les bras de votre père.” Parce qu’on ne sait pas s’ils vont prolonger sa détention. Leur but est de briser des êtres humains. Il faut donc puiser dans ses propres forces pour que leur but ne soit jamais atteint. »

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 06:02
Ecrivons à Salah Hamouri, à nouveau détenu sans motif depuis le 7 mars 2022 par l'Etat d'Israël
Avec Salah Hamouri, avec le peuple palestinien, pour la paix et la justice, pour le plein respect du droit international

Depuis le 7 mars, et à nouveau dans le secret de la rétention administrative (absolument illégale au regard du droit), les autorités israéliennes maintiennent en détention l'avocat franco-palestinien, Salah Hamouri. Il doit y rester 3 mois.

Le « crime » de Salah ? être résident palestinien de Jérusalem-Est et défendre son droit à y demeurer, lui et les siens, lui et son peuple. Ce lundi 4 avril, sa ville d'adoption, Ivry-sur-Seine, a décidé en conseil municipal de lui attribuer la citoyenneté d'honneur. Il faut saluer comme il se doit ce geste de solidarité et le faire savoir. Salah Hamouri, bien que privé de ses droits à la défense puisque les motifs de poursuite et condamnation sont discrétionnaires, n'est pas seul. Le peuple palestinien n'est pas seul !

Pour quelle raison, la ville d'Ivry, ou les maires de Stains, Bagneux, Mitry-Mory, tous ces parlementaires, militant·e·s de la paix et de la solidarité et tant de personnalités s'engageant auprès du collectif Libérez Salah ont-ils et elles le courage qui manque au président Emmanuel Macron et à son âme damnée, le ministre Le Drian ? Mais peut-être déjà parce qu'à leurs yeux, à nos yeux, c'est une affaire de décence et de droiture ; car l'affirmation que les êtres humains « naissent et demeurent libres et égaux en droit » n'est pas gratuite et revêt un sens précis qui ne « s'adapte » pas au gré d'alliances opportunistes ou des complicités tacites. Non seulement cela ne se marchande pas, mais cela fonde même un sens à l'action politique : défendre l'exigence de la reconnaissance d'un État palestinien aux côtés d'Israël, défendre les prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s, s'opposer à la colonisation et à l'occupation, se battre contre l'instauration d'un régime d'apartheid en Israël même, c'est tenir à la lettre au droit international et aux résolutions de l'ONU.

Comment alors ne pas ressentir cette immense colère de voir notre chef de l'État, si prompt à s'indigner de crimes et violations des droits humains – lorsqu'ils ne sont pas le fait de dirigeants occidentaux –, trier en permanence « à la gueule du client » les causes, les peuples, les personnes dont les droits fondamentaux sont piétinés ? Monsieur Macron, plus notre diplomatie persévèrera dans cette voie, plus la France se mettra elle-même hors-jeu sur le plan international. Elle se verra incapable de susciter des possibilités concrètes contribuant aux transformations de l'ordre international qui s'annoncent, en pesant pour ouvrir des perspectives qui bénéficient autant au bien-être de notre peuple qu'à celui des peuples de tous les pays sans lequel notre propre bien-être est illusoire.

Le « deux poids-deux mesures », l'injustice permanente, ce sera la marque définitive d'un ordre international conçu par les puissances occidentales, pour leurs uniques intérêts et la sauvegarde de leur hégémonie sur les peuples du monde. Cet ordre-là vacille sous le poids de ses contradictions internes, mais aussi des réactions légitimes qu'il suscite : le pire comme le meilleur pourrait en sortir. Certains veulent remplacer une hégémonie par une autre, une « alliance » par une autre. Ce n'est pas le cas des communistes, internationalistes. La condition pour que le meilleur sorte de ces temps de « basculement » est que les peuples, les forces du travail et de la création se rassemblent et imposent la satisfaction de leurs intérêts à la grande marche du siècle et des logiques de solidarité en lieu et place de celle de domination et de concurrence.

Personne n'est dupe du renoncement du gouvernement français et de l'abandon, de fait, d'une position historique de la France fondée sur les principes du droit international qui est celle de la « solution à deux États ». Ce choix français, comme celui de vendre des armes à des régimes agressifs, des régimes tyranniques ou à des belligérants (oui : hier la Russie et aujourd'hui l'Ukraine – pour ne prendre que ce terrible exemple), ne garantit aucune sécurité « globale » ; au contraire : il la mine en permanence. L'exigence de la reconnaissance de l'État palestinien n'est pas optionnelle au regard du droit et malgré les apparences et le bal des hypocrites qu'on impose au peuple palestinien depuis des décennies. À l'approche du 10 avril, Monsieur le Président, il serait bon de s'en souvenir.

À la suite de Fabien Roussel, candidat du PCF à l'élection présidentielle, qui lui a manifesté son soutien, des élu·e·s et militant·e·s communistes engagé·e·s dans la mobilisation pour obtenir la libération immédiate de Salah, nous voulons amplifier encore la solidarité en démultipliant les interpellations directes au président Macron (#EmmanuelMacron), les initiatives et rassemblements de paix, et en collectant les fonds nécessaires à la défense de Salah et des prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s en envoyant vos dons à l'AFPS (21ter rue Voltaire, 75011 Paris).

Lydia Samarbakhsh
membre du CEN,
responsable du secteur International

Ecrivons à Salah Hamouri, à nouveau détenu sans motif depuis le 7 mars 2022 par l'Etat d'Israël
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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 05:55
Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices - Cathy Dos Santos, L'Humanité, 15 avril 2022
Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices

Du Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.

Publié le Vendredi 15 Avril 2022
 

Jair Bolsonaro, le chef de gang

La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment ­désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.

Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.

Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est ­soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.

Steve Bannon, l’homme de l’ombre

Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous devenons plus forts et eux s’affaiblissent. »

Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande ­organisation de défense des droits civiques.

Tom Van Grieken, le Flamand rosse

En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »

En vue des ­législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…

André Ventura, le pyromane

À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne ­comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.

Roi de la pirouette grossière, cet ancien ­commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.

Matteo Salvini, l’ami indélébile

Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.

Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire ­polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le ­symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes ­heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.

Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.

Riikka Purra, l’agent trouble

Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».

Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »

Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.

Heinz-Christian Strache, la valse brune

Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec ­l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.

À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me  Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.

Santiago Abascal, le parvenu

Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultra­droite espagnole (Vox), du « grand ­résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite  (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.

Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences ­régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses ­obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.

 

 

 

 

 

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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 06:00
Les élus communistes de Morlaix s'engagent pour la libération de Salah Hamouri

Les élus communistes du Pays de Morlaix pour la libération de Salah Hamouri. Roger Héré, 1e adjoint de Plouigneau, vice-président de Morlaix communauté et Ismaël Dupont, 1e adjoint à Morlaix, conseiller départemental du Finistère (PCF) réclament eux aussi la libération de Salah Hamouri.

Depuis le 7 mars Salah Hamouri est en détention administrative à Ofer en Cisjordanie. Et les autorités françaises quémandent toujours à Israël « les raisons » de cette incarcération ! Elle ne savent pas 3 semaines après mais elles se taisent ! Qui peut admettre ? Qui ?

Depuis le 7 mars Salah Hamouri est en détention administrative à Ofer en Cisjordanie. Et les autorités françaises quémandent toujours à Israël « les raisons » de cette incarcération ! Elle ne savent pas 3 semaines après mais elles se taisent ! Qui peut admettre ? Qui ?

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26 mars 2022 6 26 /03 /mars /2022 06:22

 

Le 24 février 2022, le chef de l’État de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, ordonnait le lancement d’une invasion militaire contre l’Ukraine, au prétexte d’une « dénazification » du pays et de la « protection » des populations russophones. Cette guerre est une calamité pour le peuple ukrainien, l’Europe et le monde entier.

 

 

Le Parti communiste français (PCF) a condamné avec force dès le 24 février l’agression militaire russe contre l’Ukraine. Le PCF réaffirme sa pleine solidarité avec le peuple ukrainien, avec tou·te·s les réfugié·e·s, avec les forces démocratiques, de gauche et de paix en Ukraine.

En violant l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine, Vladimir Poutine porte l’entière responsabilité du déclenchement de cette guerre.

À cette heure, plus de 3 millions de personnes ont fui l’Ukraine, le bilan humain en victimes civiles et militaires est déjà lourd. Des hôpitaux pédiatriques et généraux ont été bombardés par l’armée russe, ce qui constitue des crimes de guerre. Les populations demeurées sur place sont en outre menacées de famine à courte échéance.

L’invasion russe du 24 février – au mépris absolu du droit international – est injustifiable sur le plan politique et inadmissible sur le plan moral. En infligeant au peuple ukrainien de telles souffrances, Vladimir Poutine a sciemment placé son pays, la Russie, au ban de la légalité internationale. C’est une double atteinte inacceptable au droit et aux conventions internationales ainsi qu’au cadre multilatéral des relations internationales.

Le chef de l’État de la Fédération de Russie s’est notamment référé à la non-application des Accords de Minsk 2 par le gouvernement du président Volodymir Zelenski pour lancer l’agression militaire contre l’Ukraine, alors que la guerre sur tout le territoire ukrainien ne peut qu’aggraver celle pour laquelle, depuis 2014 au Donbass, les populations, russophones comme ukrainophones, ont déjà payé un trop lourd tribut, avec près de 15 000 morts (dont un tiers de civils) et l’exil de 1,5 million d’Ukrainien-ne-s.

Il ne s’agit en aucun cas d’une « guerre de civilisation ». Les causes de cette guerre entre deux pays de type capitaliste périphérique sont d’ordre géopolitique et stratégique, même si elles puisent aussi dans les contradictions du régime capitaliste russe, à la fois dépendant des marchés énergétiques mondiaux et recherchant de plus en plus l’autosuffisance.

Si le chef de l’État russe maintient encore ses buts de guerre dans un certain flou, son projet géostratégique hyper-nationaliste « grand russien » ne peut plus, depuis son discours du 21 février, faire de doute pour quiconque. Ce projet porte en lui la haine et la domination ; c’est là une régression historique et politique. La dislocation de l’URSS en 1991 s’est accompagnée, en Russie comme en Ukraine, d’une violente restauration capitaliste favorisant l’essor des nationalismes et des extrêmes droites russes et ukrainiennes.

Solidarité, cessez-le-feu et solution politique

L’urgence absolue est de stopper la guerre par tous les moyens politiques possibles et d’ouvrir sur-le-champ des négociations sous égide des Nations unies (ONU).

Dans l’immédiat, la protection du peuple ukrainien, l’accueil de tou·te·s les réfugié·e·s et l’assistance sur place aux populations meurtries doivent mobiliser l’ensemble des forces de paix.

Non à l’escalade ! Ceux qui, en France, plaident pour une entrée en guerre de l’Otan, notamment par la mise en place d’une « no fly zone » – qui est, en droit militaire, un acte de guerre et non une mesure de protection des populations –, poussent notre pays et l’Union européenne à s’inscrire dans une escalade militaire dont personne ne saurait garantir l’issue. Le peuple ukrainien en serait la première victime.

En outre, la pression exercée par les États-Unis pour des livraisons d’armements lourds en Ukraine en guerre par des pays, membres ou non de l’Otan, fait courir un sérieux risque de surenchère belliciste et d’extension régionale de la guerre dont nul ne sortirait « vainqueur ».

Ce risque d’autant plus élevé pour le monde entier qu’il recouvre une dimension nucléaire dont le régime russe comme certains dirigeants occidentaux ont laissé entendre qu’ils n’en excluraient pas l’emploi.

Seule l’action politique est à même de stopper les combats et d’ouvrir des négociations.

Les sanctions économiques prises par l’UE et les pays occidentaux doivent être suffisamment fortes pour tordre le bras du pouvoir politique russe et de ses soutiens économiques et financiers, et contraindre Vladimir Poutine à un cessez-le-feu sans condition et des négociations de paix. Les sanctions ne doivent pas viser le peuple russe sans distinction et renforcer par là-même la propagande de V. Poutine qui lui a imposé cette guerre et qui le réprime avec férocité. Un mouvement contre la guerre et contre la dictature de V. Poutine se lève avec courage en Russie ; c’est ce mouvement qui rassemble progressistes et démocrates, où les féministes russes jouent un rôle original, que nous devons soutenir de toutes nos forces. C’est la mobilisation du peuple russe pour la paix et la démocratie que Vladimir Poutine craint le plus, car seul ce mouvement peut mettre un terme à son règne et ouvrir la voie à un régime démocratique.

*

Nous ne voulons ni de la guerre, ni d’une économie de guerre

Dans l’immédiat aussi, il est impératif qu’une action politique déterminée et coordonnée au plan européen comme international s’attaque aux spéculateurs qui profitent de la guerre pour faire flamber les prix des matières premières, du blé, du pétrole et du gaz avant même que les sanctions économiques contre la Russie ne produisent leur effet. La spéculation financière doit être interdite et sanctionnée pénalement.

D’ici peu, l’impact de la guerre et des sanctions sur les conditions de vie et de travail des Français·e·s, des Européen·ne·s et de tous les peuples du monde va venir approfondir les actuelles difficultés sociales et économiques déjà graves. Des pays entiers, du Moyen-Orient à l’Afrique, dépendants du blé ukrainien et russe, sont sur le point de voir se multiplier des émeutes de la faim.

Il faut – « quoi qu’il en coûte » aux marchés financiers – prévenir à tout prix cet impact et coordonner, au plan international avec l’ONU et ses agences comme la FAO et le PAM ainsi que la BRI et le FMI, la mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement en matières premières des peuples menacés à présent de famine.

La France doit faire prévaloir l’exigence de sécurité humaine collective, telle que définie par le PNUD, et agir pour la tenue sans délai d’une conférence extraordinaire internationale, sous égide de l’ONU, pour le blocage des prix des céréales et au développement d’un mix énergétique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.

C’est dès maintenant que doit être mis en place, comme le propose Fabien Roussel, un Fonds européen démocratique, un « fonds de résilience pour la paix », développant les services publics, garantissant la sécurisation des emplois et remplissant l’objectif de transition écologique.

Un processus politique et pacifique négocié de la guerre en Ukraine et du conflit séparatiste dans le Donbass devra, dans la foulée, déboucher sur la tenue d’une conférence extraordinaire pour une sécurité collective pan-européenne, sous égide des instances multilatérales, ouverte à tous les pays d’Europe, y compris la Russie et l’Ukraine évidemment.

Pour un nouvel ordre international

Les logiques d’alliances opportunistes telles que les met en œuvre l’Otan sont incapables de relever ce défi, au contraire elle les alimente. En cherchant à s’élargir à l’Est jusqu’aux frontières de la Russie, l’Otan a encouragé une logique de surarmement et une logique de blocs antagonistes en Europe. L’Otan a activement nourri la montée des tensions en Ukraine depuis 2014. Elle a poussé le gouvernement ukrainien, à ses risques et périls comme le montre la guerre aujourd’hui, à retarder sine die la mise en œuvre les accords de Minsk 2. Dans la même période, l’Otan a contribué au surarmement et a élevé à 2 000 milliards de dollars le niveau des dépenses militaires annuelles au plan mondial ; elle a ravivé la compétition pour la détention de l’arme nucléaire.

La guerre en Ukraine est un échec diplomatique et politique collectif qui devra conduire l’ensemble des pays européens à élaborer de concert un cadre commun de coopération et de sécurité collective pan-européen.

Dans un monde interdépendant, la sécurité de chacun dépend de la sécurité de tous.

L’indépendance stratégique de la France, comme celle des pays membres de l’Union européenne, ne peut plus s’inscrire dans un système qui les font dépendre d’une alliance, l’Otan, dont ils ne maîtrisent ni la direction ni les objectifs stratégiques. Les prétentions hégémoniques – économique, monétaire, politique et culturelle – des États-Unis et cet ordre mondial chaotique régi par les logiques de puissances et de « blocs antagonistes » précipitent des peuples entiers dans la pauvreté et l’humiliation, les jettent les uns contre les autres.

L’indépendance stratégique de la France, comme celle des pays membres de l’Union européenne, doit être définie et maîtrisée par eux dans le cadre de coopérations et de partenariats dont le premier but doit être la préservation de la paix et la sécurité collective en Europe comme au plan international. Ce serait poser les jalons d’un nouvel ordre international, fondé sur la sécurité humaine collective – la paix, la justice, la solidarité et la coopération entre les peuples –, et auxquels tous aspirent.

Un large mouvement populaire pour la paix et la solidarité internationale des peuples et des travailleurs

Le PCF participe et appelle à participer à toutes les initiatives pour la paix et la solidarité lancées par les organisations onusiennes, intersyndicales et les ONG mobilisées, depuis le 24 février, pour porter assistance aux populations ukrainiennes. Le PCF apporte tout son soutien au peuple ukrainien, à tou·te s les réfugié·e·s et victimes de la guerre, et aux militant·e·s de gauche arrêtés et emprisonnés en Ukraine.

Le PCF dénonce avec force les appels au « tri » des réfugié·e·s et réaffirme que la France, comme tous les pays membres de l’UE, se doit de respecter à la lettre le droit international et les principes de la Convention universelle des droits humains, la Charte des Nations unies et les conventions internationales, et d’accueillir dignement migrant·e·s et réfugié·e·s sans aucune discrimination.

Le PCF, engagé dans la solidarité concrète avec les populations ukrainiennes en détresse, continuera de mettre les locaux de ses sections et fédérations à la disposition des actions de solidarité et collectes de dons. Les maires et les élu·e·s communistes sont mobilisé·e·s pour créer les conditions de cet indispensable accueil.

Le PCF condamne la répression dont sont victimes les partisan·e·s de la paix en Russie et appelle à soutenir les femmes et hommes de culture, les intellectuel·le·s, les responsables politiques et syndicaux, les féministes qui se sont levé·e·s avec courage depuis le 24 févier. Le PCF se tient aux côtés des mères de famille russes, endeuillées par la perte de leurs enfants mobilisés dans l’armée. Le PCF s’oppose avec force, en France, aux diatribes et violences russophobes qui distillent la haine entre les peuples.

Le PCF appelle toutes les forces en France, en Europe, sur tous les continents, partageant l’objectif de bâtir un monde de sécurité collective, de sécurité humaine et de coopération, de fraternité entre les peuples et de solidarité, à se rassembler, s’unir et agir ensemble. Toutes les forces attachées aux principes intangibles de la primauté du droit international et de la Charte des Nations unies, aux principes inaliénables des droits humains, sociaux et politiques fondamentaux, tels que définis dans la Charte universelle des droits humains de 1948, peuvent faire prévaloir la voix d’un nouvel ordre international.

À l’heure où les pandémies et la crise climatique et écologique – qui se jouent des frontières –, où les insupportables inégalités sociales et économiques mondiales plongent des dizaines de millions d’êtres humains dans la famine, la misère, la désolation et les conflits, l’humanité dans son ensemble court à sa perte si elle ne se donne pas les moyens de relever ces défis au plan mondial et de faire prévaloir des relations internationales pacifiques et mutuellement avantageuses.

Le PCF, engagé depuis sa création dans cette perspective d’émancipation humaine et de transformation sociale profonde, entend mettre toute son énergie à la construction d’un large et puissant mouvement pour la paix et la sécurité collective européenne et internationale.

Ouvrons enfin le chemin de la « grande paix humaine ». Le PCF appelle toutes les forces individuelles comme collectives disponibles et partageant cet objectif à se rassembler et agir ensemble ; il n’est pas trop tard :

  • Le PCF continuera de prendre toutes les initiatives possibles, au plan national, européen et international, pour un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et l’ouverture de négociations sous égide de l’Onu et de participer à toutes les mobilisations portant cet objectif et la solidarité avec les victimes de la guerre ;
  • Le PCF appelle à participer en nombre au contre-sommet de l’Otan, en juin à Madrid, initié par les gauches européennes, pour porter ensemble l’exigence d’un nouveau cadre commun, pan-européen, de coopération et de sécurité collective en Europe.
  • Pour contribuer à plus longue échéance à la construction d’un large et puissant mouvement pour la paix, le PCF s’engage dès aujourd’hui dans la préparation d’une mobilisation de masse, le 21 septembre 2022, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, initiée par l’Onu.

Paris, le 19 mars 2022

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23 mars 2022 3 23 /03 /mars /2022 11:55
Les premières rencontres annoncées autour de "Femmes d'Alep":
 
- vendredi 25 mars à 17h30 Présentation de "Femmes d'Alep" dans les locaux de Skol Vreizh, à la Manufacture des Tabacs de Morlaix
 
- samedi 26 mars à 16h à Dialogues Morlaix: Présentation du livre "Femmes d'Alep" avec Maha Hassan et Ismaël Dupont et dédicaces
 
- samedi 2 avril à 14h30 à Lampaul Guimiliau, rencontre à la librairie l'Ivresse des Mots
 
- samedi 9 avril, Maha Hassan est invitée d'un festival culturel sur les droits des femmes dans le cadre d'une journée sur les femmes migrantes et réfugiées à Port-de-Bouc près de Marseille, Bibliothèque Boris Vian, à 17h
 
- vendredi 22 avril, 19h, salle des fêtes de Saint-Cadou à Sizun
 
- samedi 23 avril, à 17h, rencontre à la librairie Les Déferlantes, place des Viarmes à Morlaix
 
- jeudi 5 mai, rencontre-présentation du livre à la librairie Livres in Room à Saint-Pol-de-Léon à 18h30
 
- samedi 7 mai, FNAC de Morlaix, de 15h à 18h, Zone commerciale St Fiacre à Plourin-les-Morlaix
 
- Vendredi 13 mai, conférence-débat à Saint-Brieuc, 18h, à l'invitation des Belles Rouges 22, Salle 16 rue Courteline
 
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Une immense joie de voir le roman co-écrit avec mon amie l'écrivaine Maha Hassan publié avec le beau tableau de couverture du peintre kurde syrien d'Afrin Lokman Mohamad, dans le catalogue de notre éditeur Skol Vreizh. A vente cette semaine en librairie.
Un travail littéraire passionnant débuté en décembre 2017, sitôt après notre rencontre à une soirée organisée par Amnesty International sur la guerre en Syrie, un pays et un peuple j'ai appris à aimer à l'été 2010, 6 mois avant la Révolution, et ce roman aux cents visages de femmes qui va déboucher 4 ans et 4 mois après.
Nous allons bientôt vous inviter, chers lectrices et lecteurs futurs, j'espère, à une plongée en profondeur dans la société et la culture syrienne, l'histoire des femmes de ce pays si fascinant et cruel, les drames du patriarcat et de la dictature du clan Assad, la guerre et l'exil, une réflexion puissante sur la dialectique de l'identité multiple et métissée, et les chemins de la liberté d'une écrivaine, née avec des parents analphabètes, mais des grands-mères, arménienne, kurde, arabe, riches d'histoire, dont l'exil aura pleinement libéré la fécondité créatrice.
Merci à notre éditeur, à Jean-René Le Quéau, à Paolig Combot, d'avoir su apprécier ce livre fort, ambitieux et d'une originalité véritable, un sésame pour découvrir l'Orient compliqué et la Syrie d'avant la Révolution et de la guerre civile.
Merci à Maha pour sa confiance, de m'avoir fait partager sa création et sa puissance romanesque pas à pas! Et à tous les amis qui nous ont aidés dans cette entreprise, Patrick Gambache, Guy Darol, et d'autres encore!
 
Née à Alep en Syrie dans une famille kurde, avec un père ouvrier communiste dans une usine de textile, partagé entre idéologie progressiste et conservatisme social, Maha Hassan a vécu une enfance croisée entre la grande ville du nord de la Syrie, aux milieux sociaux très divers, et le village kurde de Metîna, dans la région d'Afrin. Athée mais voilée, avec ses amies du lycée Al-Nil, elle vient à la littérature et au monde des idées par Marx, Gorki, Hemingway, Sartre, Breton, de Beauvoir, Rimbaud qu'elle découvre entre ses 15 et ses 18 ans dans sa chambre du quartier populaire d'Alkhalidiya, à l'ouest d'Alep, d'abord grâce aux brochures et livres qui lui offrent les copains communistes de son père.
Écrivaine et journaliste de langue arabe, elle s'exile en France en 2004 à la suite du printemps kurde, déjà réprimé par Bachar al-Assad. Elle est l'auteur de 13 romans en langue arabe, dont plusieurs ont été sélectionnés pour des prix internationaux de littérature arabe, la plupart publiés au Liban. Deux de ses romans sont traduits en italien, un en néerlandais et un autre est en cours de traduction en Angleterre.
 
Femmes d'Alep - un roman de Maha Hassan
écrit en français avec l'aide de Ismaël Dupont
 
Tout a commencé avec elles : l’Arménienne chrétienne à l'identité enfouie et dissimulée, et Halima, la Kurde musulmane. Deux femmes analphabètes qui ont tissé les fils de mon destin. L’histoire débute donc avec elles : Halima, Amina, Samia, Hanifa, Nadia et… toutes ces femmes qui racontent leurs vies dans ce livre.
“Je suis née pour raconter, pour les raconter. Je suis née femme pour raconter les histoires de ces femmes autour de moi : femmes de ma famille, femmes d'ailleurs, voisines, cousines, amies, rendues étrangères à elles-mêmes. Femmes sorties de l’ombre où elles ont vécu dans l'injustice et la peur, femmes aux vies cabossées par la guerre et l'exil. Je suis née dans cette société orientale tyrannique pour témoigner des expériences des femmes dans ce monde définitivement perdu que fut la Syrie d'avant la Révolution et la guerre civile. Je suis née là-bas pour m'exiler et écrire ce livre rendu possible et nécessaire par la distance et l'éloignement. Je suis née pour raconter et je me suis exilée pour sauver mes histoires.”
Format : 14 X 22 cm, 488 p.,
impression NB, papier bouffant, relié, couverture souple impression couleurs, pelliculée, 22 €
ISBN 978-2-36758-137-8
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Sortie du livre de Maha Hassan et Ismaël Dupont "Femmes d'Alep" chez Skol Vreizh: les rencontres prévues
Femmes d'Alep
Les communistes en Syrie, une longue histoire compliquée et une influence certaine.
C’est l’histoire d’un père, analphabète, ouvrier dans une usine de textile des faubourgs d’Alep, qui rêvait d’envoyer sa fille aînée faire des études de sciences politiques en Russie... Ses nièces "nationalistes" kurdes le surnomment Gorbatchev. Nabi, kurde venu du village de Metîna, dont la fille, Maha, publiera à douze ans son premier article dans le journal du Parti communiste syrien Al-Bayraq, pour la plus grande fierté des amis et camarades de son père, tandis que sa première nouvelle sera publiée à 20 ans dans le journal de Mahmoud Darwich au Liban, le poète et résistant palestinien, un autre ancien militant communiste.
C'est l'histoire d'un car de jeunes issus de familles communistes allant sur une journée de vacances hors de leur ville que les services de sécurité arrêtent à un barrage, harcelant ensuite chacun d'entre eux, certains étant arrêtés et torturés, d'autres intimidés, afin de chercher à collecter des renseignements... Une histoire vraie!
« Le Parti communiste a joué un rôle important très tôt dans ma vie. Il m’a préservée contre le destin des filles de mon quartier et de ma famille… Je dois à ce parti de ne pas avoir été éduquée dans une ambiance religieuse qui aurait arrêté le développement de mon esprit critique ».
Parmi les souvenirs lointains d’enfance de la jeune Maha, les visites chez les camarades du quartier, dont les filles chantent dans les chorales du Parti, ou encore, au village paternel kurde de Metîna, dans la région d’Afrin, la visite à Mohammad Medina avec sa tante Farida, un militant sortant de prison, encore handicapé des suites de la torture.
Le communisme a joué un grand rôle dans la vie de Maha : vecteur de culture, c’est grâce aux camarades de son père qu’elle a pu découvrir le monde des livres et des idées, Marx, Lénine, Sartre, Gorki, et bien d’autres ensuite… C’est le communisme qui lui a permis d’avoir des références internationalistes, de vivre dans une ambiance où l’on refusait le sectarisme communautariste, comme l’intégrisme religieux et le nationalisme autoritaire du Baas.
Même si les camarades de son père étaient aussi perméables à la culture patriarcale et clanique dominante, n’avaient pas forcément des femmes libres et émancipées, ils respectaient davantage la liberté de leurs filles, qui, souvent, ne mettaient pas le voile.
Le communisme en Syrie et dans le monde arabe a été fort dans certaines minorités : kurde, chrétienne, druze, alaouite. C’était une promesse universaliste d’égalité et de fraternité humaine, c’était aussi l’espoir d’une société sécularisée où la pensée critique, la création, la liberté individuelle, notamment des femmes, pourraient se déployer plus librement.
Le communisme était aussi une manière de résister au totalitarisme du Parti et de l’idéologie au pouvoir, qui s’attaquait avec la même violence à tous ses opposants, islamistes, ou de gauche, laïcs, et communistes.
Ainsi le livre « Femmes d’Alep » fait référence à Farajallah El Helou, le grand chef communiste libanais, torturé et assassiné par les services de sécurité syriens en 1959.
A l’adolescence de Maha, c’est bien souvent dans des librairies « communistes » d’Alep que l’on trouvait des femmes en jean et sans voile, et des livres dissidents critiquant la religion. C’est là qu’allaient faire provision d’arguments et de connaissance les filles athées voilées du lycée Al-Nil d’Alep.
Toute une partie de la résistance contre la dictature des Al-Assad, le père Hafez, et le fils Bachar, était d’inspiration communiste, même si, peut-être plus encore que dans les pays européens, l’histoire du mouvement communiste, que la dictature a toujours cherché à diviser en même temps qu’elle le réprimait impitoyablement, a été marquée par de nombreuses scissions, divisions et parfois des reniements face à la puissance d'intimidation et de chantage du régime.
Je me souviens que 6 mois avant la Révolution syrienne, à la fête de l'Humanité, il y avait deux stands communistes syriens, dans l'un des opposants persécutés par Bachar, dans l'autre un parti qui tout en s'opposant officiellement au Baas était intégré à un système électoral truqué et sous contrôle.
Toujours est-il que dans la Révolution de 2011, et dans les coordinations civiles de la Révolution, beaucoup des militants aguerris qui pensaient et organisaient la résistance civile étaient soit communistes, soit influencés par cette culture progressiste, universaliste et laïque arabe, également très présente chez les intellectuels, même si beaucoup devaient cacher leurs idées pour ne pas être inquiétés par la dictature.
Le livre « Femmes d’Alep » raconte aussi la résistance de femmes communistes, certaines qui ont vécu des années de clandestinité, cachées ou sous des identités d’emprunt, pendant plusieurs années du temps de Hafez al-Assad pour échapper à l’arrestation et la torture, voire l’élimination. D’autres qui ont combattu, la plupart du temps en manifestant et résistant pacifiquement, par la liberté d’expression et la solidarité concrète, contre la dictature du Boucher de Damas, Bachar al-Assad.
Ce livre raconte la résistance et aussi la persécution, l’exil de ces militants, militants de l’ombre ou intellectuels, et leur amertume face au destin de la révolution syrienne. Leur héroïsme aussi pour continuer à rire du régime, parler-vrai, et librement, sous les bombes, la menace des enlèvements et de l’arrestation par les "moukhabarat" (police secrète) ou les "chabiha" (voyous mafieux ultra-violents à la solde du pouvoir) de Bachar al-Assad.
Ce livre, la deuxième partie notamment, "Héritières de l'exil", est également un hommage à ces héros ordinaires de la Révolution syrienne.
Le Parti communiste en Syrie a commencé à être très influent dans les années 50, dans un contexte de démocratie parlementaire libérale, dans l’opposition. Le Parti communiste du premier député communiste arabe, le kurde Khaled Bakdach, était un parti qui recrutait majoritairement en milieu minoritaire kurde et chrétien. Dans les années 63-68, jusqu’à la prise de pouvoir de Hafez al-Assad, la collaboration du parti Baas au pouvoir en Syrie et de l’URSS était très forte. En 68, le général alaouite Hafez al-Assad, ministre de la Défense, se fait le partisan d'une ligne moins « gauchiste » et plus « pragmatique » du Baas. Les militants communistes sont arrêtés. Et le 6 octobre 1970, Hafez al-Assad prend la tête du pays à 40 ans, en évinçant les membres rivaux de son parti. Il instaure un régime présidentiel autoritaire très personnalisé, s’appuyant sur une institution militaire toute puissance et des services de renseignement et de répression dominés par les Alaouites. Hafez al-Assad engage le « Mouvement rectificatif » réhabilitant le secteur privé et renouant avec les pays arabes, y compris l’Arabie Saoudite. La Syrie intervient contre les Palestiniens dans la guerre du Liban qui a débuté en 1975, avec l’intention de rééquilibrer le rapport de force entre l’OLP et la gauche libanaise d’un côté, et les Phalanges maronites de l’autre. Une « trahison » de la cause palestinienne qui suscite des critiques, y compris au sein du Baas. La Syrie restera engagée au Liban jusqu’en 2005. Dans les années 79-85, Hafez al-Assad exerce sous état d’urgence une répression très féroce contre les Frères musulmans, mais aussi ses opposants de gauche, et les militants communistes. Le régime arrête arbitrairement et torture sans pitié dans ses prisons infernales bien décrites par Mustafa Khalifé dans La Coquille des milliers de suspects : islamistes, démocrates, opposants de gauche.
Le 10 juin 2000, c’est la mort de « l’Éternel » Hafez al-Assad après 30 ans de pouvoir sans partage. Son fils Bachar, 34 ans, lui succède, du fait de la mort de Bassel, le fils aîné et l’héritier pressenti, dans un accident de voiture en 1994. Bachar, qui a fait des études de médecine et d’ophtalmologie à Londres, est présenté au départ comme un président moderne, ouvert aux évolutions. Riad al-Turk, l’opposant de toujours et chef historique du Parti communiste syrien qu’il a fondé en dissidence du parti de Khaled Bakdach, désormais allié au régime, est le premier à critiquer la révision constitutionnelle qui permet à Bachar de prendre la tête de l’état en abaissant l’âge ouvrant droit à l’élection à la présidence de la République.
En janvier 2001 : un autre manifeste portant cette fois la signature de 1000 intellectuels et activistes met davantage l’accent sur des revendications de démocratie et de pluralisme, et des « Comités de revitalisation de la société civile » voient le jour. Bachar tente de se construire une popularité par une hausse des salaires de 25 %, l’autorisation des partis du Front national progressiste de diffuser des journaux en leur nom, la libération de 600 prisonniers politiques, pour la plupart islamistes.
Mais dès février 2001, l’appareil sécuritaire et répressif préservant les privilèges et la mainmise absolue du régime et du clan alaouite au pouvoir se reprend. Le « printemps de Damas » prend fin avec l’arrestation du député et dissident politique Riyad Seif, de Mamoun al-Homsi ainsi que du leader communiste Riad al-Turk, surnommé le Mandela syrien.
Face à la réaction, qu’elle soit basée sur l’autoritarisme militaire mafieux, communautariste et nationaliste, comme celui du parti Baas, ou sur l’islamisme favorisé d’abord par les pays du Golfe et les États-Unis comme parade à l’affirmation du progressisme arabe, le communisme a bien souvent été une force d’émancipation en Syrie et dans le monde arabe, contrairement aux idées reçues qui assimilent communisme et totalitarisme ou négation des libertés individuelles. Le communisme a aussi été un soutien constant aux forces progressistes palestiniennes. Et un vecteur de liberté et d’affranchissement culturel dans la vie sociale et individuelle face aux conservatismes communautaires et religieux.
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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 06:26

 

 

Une nouvelle géopolitique alimentaire mondiale se dessine sous l’effet de l’inadmissible guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Cela doit nous conduire à repenser l’avenir alimentaire de la planète.


Longtemps, il a été dit que la production agricole mondiale permettrait de nourrir 10 milliards d’habitants en 2050. Aujourd’hui, on se demande comment faire face aux besoins alimentaires de 7,5 milliards d'habitants. Les tensions et les guerres aggravent les insécurités humaines, sanitaires, énergétiques, alimentaires.


Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé ce mardi 15 mars un puissant cri d’alarme : « Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ».


Comme toujours la famine, les privations d’énergie, les modifications climatiques vont toucher d’abord durement les plus fragiles, les plus précaires, les plus pauvres. Ce contexte totalement nouveau oblige à mettre en première ligne des préoccupations, les enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaires, ainsi que des coopérations de type nouveau, à l’opposé des stratégies de division internationale de la production agricole et de la concurrence exacerbée par les traités de libre-échange.

Il convient d’avoir à l’esprit que le quart de la ration en calories de la planète est issue du blé. Or, jusqu’alors, la Russie et l’Ukraine fournissaient le tiers des quantités de blé échangées sur la planète. À ceci s’ajoutent 20 % du commerce du maïs, 70 % des tourteaux de tournesol et d’huile. En 20 ans, la Russie a plus que doublé sa production de blé, qui a atteint plus de 80 millions de tonnes en 2021.

On comprend dès lors que les effets de la guerre avec la fermeture des ports rendent l’accès à ces stocks impossibles. Et rien ne dit qu’ils ne seront pas détruits.


Les pays du pourtour méditerranéen, l’Afrique et le Moyen-Orient, déjà frappés par des sécheresses, n'ont actuellement pas accès à ce blé puisqu’il n’y a pas de sorties possibles par la Mer Noire. Ils se trouvent donc dans un terrible piège. Une initiative internationale pour ouvrir un corridor pour les matières premières alimentaires est indispensable, tout en combattant la famine qui grandit en Ukraine. Mesurons l’ampleur de la question ! Sur les 21 millions de tonnes de blé que consomme l'Égypte, près de 13 millions sont importées essentiellement de Russie et d’Ukraine. Les pays africains importent la moitié de leurs besoins alimentaires.


Comme les récoltes sont mauvaises en Chine, on peut penser que la Russie va y déverser ses stocks pour contourner le blocus économique. Les récoltes en Australie ont été réduites à cause des inondations. L’Union européenne est aujourd’hui autosuffisante, mais n’est pas en capacité d’exporter. Et il y a des pays qui ne peuvent pas produire de blé sur leur sol.

Tout ceci ne justifie en rien l’énorme spéculation qui a lieu depuis des semaines. Ainsi le prix du blé atteint 400 € la tonne, soit plus du double qu’au moment de la fin des dernières récoltes où déjà les prix étaient très élevés.


Par effet de domino, toutes les filières animales vont se trouver en difficulté. Les coûts de l’alimentation des porcs et des volailles ont augmenté de 70 % en un an. Ceux de l’alimentation des vaches laitières et des bovins suivent la même courbe.


Les populations des pays du Sud risquent de faire face à de nouvelles famines. Celles-ci pourraient être limitées, voire éradiquées, si les grandes multinationales et les pays du Nord ne poussaient pas à la destruction des agricultures vivrières. Il y a donc urgence à engager un grand débat mondial sur les voies permettant une sécurité alimentaire mondiale. Ce débat doit avoir lieu sous l’égide de l’ONU et sa branche chargée de l’agriculture et de l’alimentation, la FAO.


Des mesures immédiates devraient être décidées pour établir un bilan des stocks pour constituer des réserves stratégiques à répartir dans les pays qui en ont besoin. Une évaluation des besoins à venir devrait être établie afin que puissent être rapidement réorientés les semis dans la perspective des récoltes à venir. La responsabilité de ces instances internationales, dont la banque des règlements internationaux, la banque mondiale, le fonds monétaire international, la FAO avec le Comité de sécurité alimentaire mondial, doit être de combattre la spéculation et de créer des stocks à répartir, et faire ainsi cesser les ignobles spéculations en cours.


Mais les coûts de production agricole vont aussi augmenter. Alors que la moitié de la production alimentaire mondiale dépend des engrais azotés, la production de ces derniers dépend du gaz ou de l’ammoniac pour une bonne part fournie par la Russie. À ceci s'ajoutent les effets pervers induits par une telle situation alors qu’il est impératif de tenir compte des besoins écologiques et de qualité alimentaire. Il s’agit de bâtir sans attendre le cadre d’une nouvelle souveraineté alimentaire. Il est évident qu’elle nécessite un monde plus stable.

Cela plaide pour la réunion d’une conférence sur la paix et la sécurité en Europe et des initiatives de désarmement. La politique agricole commune doit être repensée en ce sens. Comment accepter, par exemple, des programmes de mise en jachère quand la famine menace ? Pourquoi continuer à refuser un grand programme d’installations de jeunes agriculteurs leur garantissant un revenu ? Pourquoi n’avoir pas lancé un grand plan européen protéine pour lequel je me suis tant battu au parlement européen ? Les importations de protéines équivalent à 20 % de la surface agricole européenne !


Le bouleversement de la géopolitique agricole et alimentaire mondiale appelle de nouvelles orientations. Celle-ci pourrait être débattue dans une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire sous l’égide de l’ONU et de son agence spécialisée agricole la FAO (Food and Agriculture Organisation).

 

 

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 05:41
Ukraine: non à la guerre! - Nouveau rassemblement samedi 5 mars place de la Liberté à Brest - 14h30
UKRAINE : NON À LA GUERRE
À l'appel du CIAN 29 et de plusieurs organisations associatives, syndicales, politiques, dont le PCF Brest et Finistère et le MJCF 29, soyons nombreux·ses à nous mobiliser de nouveau ce samedi 5 mars pour :
➡ Le retrait de toutes les forces russes d’Ukraine
➡ Le refus du chantage à l’usage de l’armement nucléaire, d’où qu’il vienne
➡ Des sanctions drastiques contre le régime de Poutine
➡ L'accueil digne de tou·tes les réfugié·es et le respect du principe de non refoulement
➡ Le respect de la charte des Nations Unies qui stipule dans son préambule la volonté de préserver les peuples du fléau de la guerre
➡ L'ouverture sous l'égide de l'ONU d'une conférence de la paix
RDV samedi à 14h30 Place de la Liberté ! Tous les peuples aspirent à la paix, à bas les impérialismes qui les poussent à la guerre !
De nombreux militants communistes, dont nos candidats finistériens aux législatives, seront présents à ce rassemblement.
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3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 06:11

A l'Assemblée nationale, Fabien Roussel s'est fermement engagé en faveur d'une issue pacifiste au conflit.

Devant le Premier ministre Jean Castex, il a notamment demandé des sanctions économiques et diplomatiques en direction du gouvernement russe.

Revisionnez le discours pacifiste de Fabien Roussel, acclamé par l'Assemblée :

Monsieur le président,
Monsieur le ministre,
Mesdames et Messieurs, mes chers collègues,

Je m’exprime devant vous avec l’extrême gravité qu’exige la situation.
Notre responsabilité est immense.
Une guerre se déroule en Europe.

Au nom du groupe communistes et GDR, je tiens à exprimer toute notre solidarité et notre soutien au peuple Ukrainien, plongé dans une souffrance indicible depuis jeudi dernier.

C’est d’abord à lui, à toutes ces femmes, ces hommes, ces enfants exposés au feu des bombes, à ces familles entières contraintes à l’exil, que nous pensons en tout premier lieu.
Nous sommes à leurs côtés. La France est à leurs côtés.
Je souhaite à cet égard que nous puissions nous organiser collectivement pour accueillir dans chaque commune de France des familles, des réfugiés ukrainiens.
Et que chaque pays de l’Union européenne prenne ainsi sa part et fasse vivre pleinement le droit d’asile.
Je veux dire aussi ma condamnation la plus ferme et la plus implacable du choix des armes et du sang par le président russe.

Vladimir Poutine, l’irresponsable, l’autoritaire, le va-t-en-guerre, qui distille depuis des années le poison du nationalisme qui s’appuie sur ses amis d’extrême-droite partout en Europe.
Poutine, qui s’apprête à sacrifier les peuples.
Le peuple ukrainien d’abord, mais aussi le peuple russe qui aura à souffrir durement des graves conséquences de ce conflit.
Lui, qui a déjà semé dans son pays la pauvreté, les inégalités et la violence.
Lui encore qui brandit la menace de l’arme nucléaire, faisant fi des tragiques événements que furent Hiroshima et Nagasaki.
Le président Russe met en péril l’avenir de l’humanité, l’avenir de nos enfants avec cette froideur et ce cynisme qui caractérisent les régimes autoritaires.
Il ne trouvera dans cette guerre que la désolation pour son peuple, l’effondrement pour son économie et le déshonneur pour son régime.
Oui, la France et tous les pays mobilisés aujourd’hui en Europe et dans le monde doivent prendre des sanctions politiques, diplomatiques et économiques fortes afin de contraindre le président russe au cessez-le-feu, à s’asseoir à la table des négociations et à mettre un terme à son offensive.
Bravo aux mondes du sport et de la culture qui y prennent aussi toute leur part.
L’union des nations, la force des peuples unanimes, le poids des sanctions doivent permettre d’obtenir un cessez-le-feu immédiat !
Aucun pays, aucune nation ne peut accepter que le droit international, que l’intégrité territoriale d’un Etat soient à ce point violés, bafoués.
Et nous serons d’autant plus unis à faire respecter le droit international que nous nous battrons à le faire respecter partout, pour tous les peuples. C’est aussi la condition de l’union des nations contre Poutine.

Bien sûr, nous pourrons toujours débattre de ce qui a précédé ce conflit, de l’obstination de ces 30 dernières années de la part Etats-Unis et de certains membres de l’Otan à toujours vouloir implanter de nouvelles bases aux portes de la Russie.
Mais aujourd’hui, le débat n’est pas là.
En revanche, le danger de voir ce conflit s’élargir et s’étendre est réel.
Car la réalité de cette guerre, c’est celle qui fait peser le risque d’une guerre mondiale.
Je veux plus que jamais rappeler que, face aux armes et au risque d’un embrasement généralisé du conflit, nous devons donner toute sa force à la diplomatie, à la force du dialogue et à la construction d’un rapport de force politique et économique nous permettant d’éviter un engrenage fatal.
La France doit tout mettre en œuvre pour éviter l’embrasement, pour éviter que l’OTAN participe à cette guerre car les conséquences en seraient terrifiantes.

Notre histoire, celle de l’humanité, s’illustre malheureusement d’engrenages guerriers menant au pire.
Gardons-les en mémoire pour qu’ils ne se répètent jamais.
N’oublions jamais les 80 millions de morts des deux premières guerres mondiales et les sacrifices de plusieurs générations.
Ce 21e siècle est encore plus dangereux, plus dévastateur. Car à la menace d’une guerre mondiale s’ajoute celle de l’utilisation de l’arme nucléaire.
Alors, de tout notre cœur, forts de cette histoire que nous portons en nous, au nom de ces hommes et ces femmes qui ont tout fait pour empêcher les escalades guerrières au siècle passé.

Au nom de ces députés comme Jaurès, bien seul ici à défendre la Paix, faisons tout pour ne pas ajouter la guerre à la guerre.
La course aux armements engagée au cours de ces dernières années par les grandes puissances fait peser sur le monde, sur les peuples, sur la jeunesse, la menace d’une destruction à grande échelle.
Alors oui, La France a un rôle à jouer, important.
Les décisions qui seront prises dans les heures, dans les jours qui viennent seront capitales.
Celui d’éviter l’escalade du conflit, l’escalade guerrière qui, à un moment donné, peut finir en spirale infernale que personne ne pourra plus arrêter.
Rappelons-nous qu’il est impossible de prévoir l’issue d’un conflit armé.
Les seules certitudes sont la destruction, le chaos et les victimes civiles et militaires.
Gardons-nous, gardons-nous toujours des surenchères démagogiques et des postures de va-t-en guerre.

C’est pourquoi, je demande que le Parlement puisse se prononcer à chaque étape sur la parole et les décisions de la France face à cette guerre.
Car c’est par la démocratie que l’on peut le mieux déjouer les menaces qui pèsent sur elle.
Oui, dans cette situation, la France a une grande responsabilité pour la paix.
Oui, pour la PAIX.
Quand la France, au nom même de son histoire, parle pour la paix, elle parle d’une voix forte et juste.
Quand la France refuse les logiques de blocs, quand elle affirme sa pleine indépendance pour dire le droit et la justice, elle est entendue des peuples du monde.
Oui, comme beaucoup le disent : « La solution à ce drame ne sera pas militaire ».
La France doit dire haut et fort que sa priorité est l’établissement d’un cessez-le-feu.
Que les armes se taisent !
La France doit mettre toute son énergie, toute sa tradition à la recherche d’une solution diplomatique, politique, qu’elle apportera toute sa solidarité au peuple ukrainien.
L’urgence, c’est de tout mettre en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu et ouvrir des négociations !
C’est bien sûr l’intérêt du peuple ukrainien.
C’est aussi l’intérêt du peuple russe à qui nous ne voulons pas la guerre !  Et c’est celui de tous les peuples d’Europe.

Ouvrir tous les espaces de dialogues possibles, mettre en œuvre toutes les pressions, les sanctions possibles pour obtenir ce cessez-le-feu, la protection des ukrainiens et le retrait des troupes russes d’Ukraine.
Nous pouvons jouer ce rôle, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, pour proposer que les Nations unies relancent le processus réunissant l’ensemble des Etats européens avec l’Ukraine et la Russie.
Parmi toutes les pressions à exercer, il y a celles, claires, fortes venant des peuples, unis, solidaires, exprimant leur solidarité et appelant à la paix.
Notre peuple, avec tous les autres peuples du monde, doit se lever, unis dans sa grande diversité, tendre la main aux pacifistes russes, soutenir le peuple ukrainien et faire entendre cette voix forte et symbolique des travailleurs, des jeunes, des familles, unis pour la paix;
Oui, c’est aux peuples de se faire entendre, car ce sont eux qui sont en première ligne, eux qui sont toujours les victimes des logiques de force et des logiques guerrières.
Nous devons aussi être intraitables contre tous les profiteurs qui abusent cyniquement de ce conflit en rendant la vie toujours plus chère par la spéculation sur le gaz, sur le pétrole, sur le blé.

Enfin, et je tenais à le dire ici aussi, que l’heure est suffisamment grave pour qu’elle ne laisse aucune place aux polémiques, aux querelles stériles.
Pour notre part, pour ma part, je n’y participerai pas.
Nous apporterons notre contribution, nous ferons entendre notre voix en faveur de la paix et pour l’unité des Français pour la paix.
Nous serons toujours de ceux qui choisirons la Paix et l’espoir de la Paix car, colle l’écrivait Aragon «  il faut continuer de croire qu’il fera beau quand il pleut ».

Je vous remercie.

Fabien Roussel, député du Nord et candidat à l'élection présidentielle.

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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 20:29
Non à la guerre, paix en Ukraine,
Solidarité avec les Ukrainiens.
Rassemblement à Morlaix à 18h le mercredi 2 mars
 
20 organisations et une trentaine de personnes se sont réunies ce soir et ont rédigé un appel commun au rassemblement de solidarité avec l'Ukraine à Morlaix, place des Otages, mercredi 2 mars à 18h
 
CONTRE LA GUERRE, POUR LA PAIX,
NON A L'AGRESSION RUSSE EN UKRAINE
Nous condamnons l’agression militaire impérialiste que la Russie de Poutine vient de lancer contre l’Ukraine et son peuple, qui ne peut avoir aucune justification.
 
Nous rappelons le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et nous rendons hommage à la résistance légitime des autorités et du peuple ukrainiens face à l’invasion de l’armée russe.
 
Nous saluons également le courage de toutes les personnes qui, en Russie même, osent braver la dictature en affirmant leur opposition à la guerre et qui font contrepoint à la propagande officielle en apportant une information différente sur la nature du conflit.
 
Nous appelons à construire une mobilisation internationale solidaire des populations ukrainiennes :
 
- Pour le retrait de toutes les forces russes d’Ukraine ;
- Le refus du chantage à l’usage de l’armement nucléaire, d’où qu’il vienne.
- Pour des sanctions drastiques contre le régime de Poutine.
- Pour l’accueil dans de bonnes conditions et sans arrière-pensée des réfugiés qui fuient la guerre.
- Pour rétablir la paix en Europe, la France doit porter cette exigence devant l’ONU dans le respect de la charte des nations unies qui stipule dans son préambule la volonté de préserver les peuples du fléau de la guerre.
 
La France et l’Europe doivent peser dans la négociation et une initiative diplomatique pour une désescalade militaire et une conférence de la paix sous l’égide de l’ONU.
Sur ces bases, le collectif solidarité avec l'Ukraine appelle les habitants du Pays de Morlaix à participer très nombreux au rassemblement citoyen du mercredi 2 mars à 18h place des Otages à Morlaix.
 
Les Premiers Signataires du collectif solidarité avec l'Ukraine Pays de Morlaix:
 
AFPS, AJPF, Esperanto Solidareco, LDH, Mouvement de la Paix, Université Européenne de la Paix, CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, FI, Ensemble, Gauche indépendantiste, EELV, Génération.S, MJCF 29, NPA, UDB, PCF, PS
 
Les élus de Morlaix-Communauté et la ville de Morlaix appellent aussi au rassemblement le mercredi 2 mars à 18h Place des Otages devant le Kiosque en solidarité au peuple ukrainien et l'appel au retrait des troupes russes d'Ukraine.
 
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