Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 16:31
Je suis militante à l’Association France Palestine Solidarité, donc à ce titre, on va dire que je ne suis pas objective.
Sans doute, mais je voudrais simplement que chacun, chacune se pose ces quelques questions :
Pourquoi tous nos grands penseurs, défenseurs des droits de l’homme partout dans le monde, tous les journalistes qui chaque jour nous « informent » des atteintes aux libertés commises dans le monde, pourquoi donc ne nous parlent-ils jamais ou très peu ou de façon partielle ou partiale  :
  • De l’apartheid qu’Israël vient de mettre en place en instaurant des bus réservés aux palestiniens
  • Du nouveau « mur de la honte » qui sépare les palestiniens entre eux et les isole du reste du monde. Mur déclaré illégal par la résolution ES-10/15 de l’Assemblée Générale des Nations Unis et par un Avis émis par la Cour Internationale de Justice de La Haye qui appelle au démantèlement du mur le 9 juillet 2004, tout cela resté lettre morte à ce jour, avec la complicité implicite de tous les grands penseurs, pourfendeurs des atteintes aux droits de l’homme dans le monde, qui s’étaient mobilisés à juste titre contre le mur de Berlin mais qui dans ce cas précis sont devenus muets
  • Du blocus de GAZA instauré par l’Etat d’Israël pour empêcher les palestiniens de s’approvisionner en nourriture, médicaments, matériaux de construction…
  • De la rétention par l’Etat israélien, des subventions versées par l’Europe pour venir en aide au peuple palestinien
  • De l’arrestation, l’emprisonnement et la torture de femmes, hommes, enfants, sur le simple bon vouloir de l’armée israélienne, pour avoir jeté des pierres, ou tout simplement comme Salah Hamouri (franco-palestinien) pour être passé devant le domicile d’un rabbin orthodoxe et qui est resté 7 ans dans les geôles immondes d’Israël.
  • De la surveillance 24h/24h de la population palestinienne par des drones commandés à distance et parfois déclenchés pour tirer ça ou là, sur une maison qui pourrait abriter un activiste… ou pas.
Ce sont les dégâts collatéraux qui font que des milliers de palestiniens, là encore, hommes, femmes et enfants ont trouvé la mort, juste parce qu’ils habitaient là !
  • De l’implantation des colonies dans les territoires palestiniens, en expulsant les habitants palestiniens, en détruisant leurs maisons, leurs terres, en arrachant des milliers d’oliviers, de citronniers…..Colonies déclarées illégales au regard du droit international.
  • De la façon dont on présente la situation lorsqu’on daigne parler du « conflit israélo/palestinien », on renvoie dos à dos les 2 « pays » alors qu’il s’agit d’un côté de l’un des Etats le plus armé du monde, face à un peuple à qui on dénie le droit à un Pays et qui se défend avec des pierres pour la plus grande majorité. De même qu’on nous parle des « activistes palestiniens » qui s’en prennent aux « citoyens israéliens ». Les mots ont un sens.
Mon propos n’est pas de cautionner les attentats lâches et barbares qui s’en prennent aux populations civiles israéliennes. Je considère que ces actes innommables, outre qu’ils sont contre productifs car ils permettent de justifier la barbarie de l’armée d’Israël, font des victimes innocentes au même titre que les populations civiles palestiniennes.
  • Du silence quasi-total concernant les prisonniers politiques palestiniens qui pourrissent dans des prisons immondes, dont un certain nombre sont morts soit sous la torture, soit suite à des grèves de la fin pour faire entendre au Monde leurs conditions de détentions. En revanche nous avons entendu parler sur toutes les antennes et à longueur de journées de la situation de Florence CASSEZ par exemple.
  • De l’ "Opération Plomb Durci » en 2008 qui a fait des milliers de morts palestiniens. Guerre condamnée par les Nations Unies.
  • Des arraisonnements illégaux dans les eaux internationales des bateaux composants les flottilles de la Paix et de la tuerie opérée à bord des bateaux de la 1ère flottille au cours de laquelle plusieurs militants pacifistes turcs ont trouvé la mort.
  • Enfin, pourquoi les éloges unanimes à propos du parcours exemplaire de Stéphane HESSEL, comportaient-ils une seule réserve : son implication au côté du peuple palestinien ?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
Nicole LABELLE
Réf :
Extraits de la dernière session du Tribunal Russell sur la Palestine
Des actes -solidement documentés- commis par Israël constituent des violations des règles de base du droit international (droit international coutumier, traités, résolutions de l’ONU et avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’édification d’un Mur dans le territoire palestinien occupé) :
  • violation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination codifié dans les résolutions 1514 (XV) et 2625 (XXV), et réaffirmée par la CIJ dans son avis consultatif sur le mur.
  • violation du droit international coutumier, normes relatives aux droits de l’Homme (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le CICR en 2005, article 132, Pacte international relatif aux droits civils et politiques Art. 12(2)) en interdisant le retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers.
  • violation des résolutions du Conseil de sécurité (CSNU) exigeant qu’Israël se retire des territoires occupés (87 résolutions à ce jour) et de la Charte des Nations Unies qui oblige les États membres à « appliquer les décisions du Conseil de sécurité » (Art. 25).
  • violation du « […] principe de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre » (CSNU résolution 242), ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité condamnant l’annexion de Jérusalem. Le Tribunal note que la notion de territoire palestinien occupé fait référence à la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à la bande de Gaza puisque le retrait d’Israël en 2005 n’a pas mis fin à l’occupation de ce territoire. Cela ressort du fait qu’Israël conserve le contrôle, au sens de l’article 42 du Règlement de La Haye, de l’ensemble de l’espace aérien et maritime de la bande de Gaza ainsi que, le long de la frontière terrestre, d’une zone tampon de 300 m de large (600 et 1500 m de large par endroits) qui constitue une zone d’exclusion privant Gaza de 35 % de ses surfaces cultivables.
  • violation du droit du peuple palestinien à disposer de ses ressources naturelles et de ses richesses du fait de l’utilisation par Israël de terres cultivables palestiniennes, de l’exploitation des réserves d’eau palestiniennes et du refus de l’accès des Palestiniens à plus de 10 % de leurs réserves sûres d’eau potable (A/RES/64/292).
  • violation du droit international humanitaire qui proscrit :
  •  
    • l’implantation de colonies israéliennes (4e Convention de Genève de 1949 (CG), articles 49 et 147) et les expulsions de Palestiniens de leur territoire (idem) ;
    • les démolitions et expropriations de terres et de maisons arabes situées en territoire occupé (Règlement de La Haye de 1907, articles 46 et 55) ;
    • les mauvais traitements, la torture et la détention administrative prolongée de Palestiniens dans les prisons israéliennes (4e CG, articles 3, 32 et 78) ;
    • le non-respect du droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 2005, article 132) ;
    • les attaques militaires contre les civils, les attaques aveugles et disproportionnées contre Gaza et les camps de réfugiés palestiniens (droit international humanitaire coutumier, règles 1 et 14 du Recueil du CICR);
    • les peines collectives à l’encontre de la population palestinienne de Gaza, où la situation ne sera plus viable d’ici 2020 selon l’Organisation mondiale de la santé (article 33, 4eCG)
    • les termes énoncés par la CIJ dans son avis consultatif sur le Mur en 2004.
  • Violation des libertés et des droits fondamentaux tels que la liberté de circulation, la liberté de religion, ainsi que le droit au travail, à la santé et à l’éducation en raison du Mur israélien et des points de contrôle dans le territoire occupé, qui empêchent les Palestiniens d’accéder librement à leur lieu de travail, aux écoles, aux services de santé et aux lieux de culte (Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, articles 12 et 18; idem relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, articles 6, 12 et 13).
  • Violation de l’interdiction de la discrimination fondée sur l’origine nationale par des politiques et pratiques israéliennes qualifiés d’apartheid par le TRP dans ses conclusions de Cape Town de 2011, qui dénient aux Palestiniens l’accès à une véritable nationalité, à la fois en Israël, dans le territoire occupé et au-delà.
Partager cet article
Repost0
6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 07:57

chvez.jpg   

Nous sommes touchés aujourd'hui en apprenant la mort d'Hugo Chavez, en qui nous reconnaissons un ami des peuples en lutte contre les puissances d'argent et l'impérialisme, un combattant charismatique qui a su faire renaître un espoir de transformation sociale par la réappropriation populaire de la politique en Amérique Latine comme dans le monde. 

 

Quand nous étions au désespoir dans les années 2000 face à nos partis de gauche gouvernementaux européens qui se coupaient du peuple, préféraient satisfaire les attentes du patronat et des marchés plutôt que celles de la classe populaire, s'enfermaient dans une pensée unique libérale et post-démocratique arrogante ressassée à longueur de temps dans les médias par des experts bourgeois, nous nous disions qu'un nouvel espoir pour la gauche égalitariste, marxiste et populaire se levait en Amérique Latine.

Et cela grâce en particulier à l'énergie, à la détermination et au talent de cet homme-là, Hugo Chavez, qui a fait des émules en Equateur, en Bolivie, ainsi que dans d'autres pays d'Amérique Latine (Pérou, Argentine dans une moindre mesure) qui furent pendant des décennies soumis à la dictature - à peine masquée parfois par les formes de la démocratie libérale - de bourgeoisies blanches ultra-élitistes et égoïstes, dévouées aux intérêts des Etats-Unis et des multinationales, méprisant 75% de la population condamnée à la misère, à l'ignorance, à l'exploitation.

 

Hugo Chavez, c'était l'homme qui redonnait de l'actualité à l'idéal révolutionnaire, à une gauche qui n'avait pas renoncé à changer le quotidien des gens ordinaires en redistribuant profondément les richesses et en affrontant frontalement les puissances capitalistes et leur principal protecteur, l'empire américain.

 

C'était avec quelques autres celui qui nous permettait de nous dire: non, nous ne sommes pas que des rêveurs, les changements que nous attendons commencent à s'incarner aujourd'hui quelque part dans le monde. C'est donc possible de remettre la population en marche pour défendre et étendre ses droits et de renverser un rapport de force de plus en plus favorable aux forces capitalistes et au néo-libéralisme.

 

Bien sûr, on pouvait faire la fine bouche par rapport à certains excès du président vénézulien: outrances verbales contre ses opposants et les Américains, mégalomanie, personnalisation extrême et concentration du pouvoir, complaisance vis à vis de certains régimes dictatoriaux hostiles aux Etats-Unis (Libye, Iran, Irak...).

 

Rappelons tout de même que les conditions de conquête et de conservation du pouvoir dans un pays d'Amérique Latine ne sont pas les mêmes que chez nous, et que Hugo Chavez, contrairement à nos politiciens de gauche français raisonnables et "propres sur eux", a su remettre au profit du changement et de la justice sociale la majorité du peuple en mouvement pour qu'elle revendique son droit à la dignité et prenne conscience de ses intérêts, pour qu'elle participe de manière effective à la vie politique. Sa passion, son verbe drôle, tranchant, et combatif, n'y sont peut-être pas pour rien. 

N'oublions pas non plus que face à Chavez, il y avait la puissance des oligarques vénézuliens et des Etats-Unis qui finançaient toutes sortes de médias et de campagnes de diffamation, achetaient les hommes, et étaient toujours prêt au coup de force si la voie démocratique ne permettait pas suffisamment vite de revenir à l'ordre ancien ultra-libéral et inégalitaire de pillage des richesses collectives par une petite élite auto-proclamée.

 

Chavez aurait pu être abattu en 2002 par un coup d'Etat - comparable à celui de 73 au Chili - voulu par les Etats-Unis de George Bush (qui formait les militaires du Vénézuela, son 3ème fournisseur de pétrole), l'oligarchie et les partis libéraux représentants les classes moyennes supérieures, le haut clergé: seul un sursaut populaire a permis de sauver et de prolonger l'expérience de la révolution bolivarienne, tentant à partir de 2005 de construire un "socialisme du XXIe siècle".   

 

Rappelons aussi à tous ceux qui donnent des leçons de démocratie à Chavez les spoliations que le FMI a imposé aux peuples latino-américains avec la complicité des bourgeoisies locales, ce qu'on a fait du non français au TCE en 2005 et à la réforme des retraites en 2010.

 

Soulignons aussi que Chavez et sa coalition, arrivés au pouvoir dans un Etat corrompu, clientéliste, oligarchique, ont gagné tous les scrutins électoraux depuis 1999 sous le regard d'observateurs internationaux qui n'ont rien trouvé à redire à l'organisation des scrutins, alors que ses adversaires socio-démocrates et libéraux étaient soutenus par d'intenses propagandes médiatiques financées par les Etats-Unis et le grand capital. Soyons attentifs au fait que la mise en place d'assemblées populaires constituantes et les amendements à la Constitution ont permis la reconnaissance des droits des minorités indiennes et un élargissement considérable des droits sociaux et politiques du peuple vénézulien.   

 

Listons quelques-unes réalisations politiques et sociales de Chavez et de ses partisans depuis 1999 : elles ont été formidables. Elles sont des acquis de la gauche de progrès social et démocratique de valeur internationale.

 

- travail diplomatique intense en utilisant notamment la carte pétrolière pour faire émerger un monde multipolaire plus progressiste à l'encontre de la mondialisation néolibérale sous tutelle américaine.

 

- création de coopérations internationales entre les Etats d'Amérique du SUD et des caraïbes non soumis à la tutelle et aux intérêts américains (UNASUR, Communauté d'Amérique Latine et des Caraïbes)

 

- soutien à tous de nombreux partis politiques et gouvernements progressistes en Amérique Latine grâce au partage de la rente pétrolière.  

 

- Même si en 2010 le secteur privé représente 70% de la production de la richesse nationale, l'administration Chavez a nationalisé un grand nombre de sociétés dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications, de l'extraction minière, de l'alimentation, de la construction et du secteur bancaire, tout cela au profit d'une meilleure répartition des ressources et d'une satisfaction des besoins sociaux. Le montant des dépenses publiques par habitant au Vénézuela a triplé entre 1999 et 2008.

 

- mise en route d'une démocratie de participation populaire dans les villes, les quartiers pauvres.

 

- réforme bancaire au service d'une politique de micro-crédits pour sortir de la pauvreté de masse et financer le développement social, en soutenant notamment la création de milliers de petites entreprises regroupées en coopératives.

 

- réduction de 50% du nombre de pauvres au Vénézuela entre 1999 et 2009, alors qu'il avait augmenté de 50% entre 1990 et 1999.

 

- médecine gratuite pour les pauvres.

 

- suppression des frais d'inscription à l'école qui a permis d'intégrer des millions d'enfants du peuple dans le système scolaire.

 

- construction massive de logements sociaux.

 

- début de réforme agraire: avant l'arrivée de Chavez au pouvoir, 1% des propriétaires au Vénézuela contrôlait 60% des terres cultivables, dont d'immenses surfaces demeuraient abandonner, alors que le pays importait 70% de son alimentation pour le plus grand profit des mafias de la distribution.  L'administration Chavez a redistribué des millions d'hectares de terres au profit des agriculteurs.

 

Aujourd'hui, nous rendons hommage à l'oeuvre politique et sociale profondément progressiste d'Hugo Chavez, incarnation de la révolte d'un peuple contre la tyrannie de la bourgeoisie et des Etats-Unis et nous souhaitons bonne chance aux compagnons de Chavez - Nicolas Maduro, et Diosdado Cabello entre autres- et aux partisans de la révolution socialiste et bolivarienne au Vénézuela pour poursuivre l'ouvrage commencé, approfondir une société d'égalité des droits et de participation politique et sociale de tous.

 

"Ce qu'il est ne meurt jamais", a dit Mélenchon réagissant à la mort de Chavez  tout en appelant à un rassemblement "de la fidélité à la révolution citoyenne en Amérique du sud", ce mercredi 6 mars à 18h30 au pied de la Statue du Libertador Simon Bolivar à Paris. "Hugo Chavez est mort, mais pas l'espoir qu'il a ouvert avec son peuple" a quant à lui affirmé, dans le même esprit, Pierre Laurent, prévenu dans la nuit.

 

Viva la lucha, hasta la victoria siempre!

   

        

Partager cet article
Repost0
5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 14:12
Ils s'inspirent du passé le moins glorieux
 
C'est en 1956 que la Cour suprême des Etas Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, (en les déclarants anticonstitutionnelles) à la suite des campagnes de boycotts lancées par Martin Luther King en réponse à la condamnation de Rosa Parks pour avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus de Montgomery en Alabama.
 
C'est en 1991 que le régime d'Apartheid a été aboli en Afrique du Sud, il sévissait depuis 1948 (Apartheid mot afrikaans partiellement dérivé du français[, signifiant « séparation, mise à part » était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées).
 
C'est le lundi 4 Mars 2013
Qu'Israël instaure la ségrégation dans ses bus
 
Le ministère israélien des Trans­ports a annoncé la création de nou­velles lignes exclu­si­vement réservées aux tra­vailleurs pales­ti­niens qui se rendent en Israël.
 
S’il ne s’agit pas offi­ciel­lement de ségré­gation raciale, cela en a tout l’air. Le ministère israélien des Trans­ports a annoncé dimanche la création de nou­velles lignes de bus exclu­si­vement réservées aux usagers pales­ti­niens tra­vaillant dans l’État hébreu. La mesure concerne les lignes qui partent du point de passage d’Eyal, situé près de la ville pales­ti­nienne de Qal­qilya, et qui rejoignent la métropole de Tel-​​Aviv. Elle touche toutes les popu­la­tions arabes de Cis­jor­danie béné­fi­ciant de permis pour tra­vailler quo­ti­dien­nement dans l’État hébreu.
 
Offi­ciel­lement, c’est le bien-​​être des Pales­ti­niens qui est visé. "Le plan vise à faci­liter le dépla­cement des pas­sagers pales­ti­niens et à leur offrir une solution face aux com­pa­gnies de bus pirates, qui leur sou­tirent des prix exor­bi­tants", explique dans un com­mu­niqué la com­pagnie israé­lienne Afikim, qui gère les lignes de bus entre Cis­jor­danie et Israël. D’après le ministère israélien des Trans­ports, des prix "spé­cia­lement bas" oscillant entre 1 et 2 euros leur seront pro­posés, soit bien moins que les 8 euros que cer­tains Pales­ti­niens doivent parfois débourser en empruntant des com­pa­gnies privées.
 
Pression des colons
 
D’après le quo­tidien israélien Haaretz, la décision résulte avant tout des pres­sions exercées sur le gou­ver­nement par les colons israé­liens de Cis­jor­danie. D’après ce journal, l’ancien maire de la colonie d’Ariel, Ron Nahman, ainsi qu’un diri­geant local de la colonie de Karnei Shomron se sont élevés en novembre dernier contre le risque sécu­ri­taire posé par la pré­sence d’utilisateurs arabes dans les bus empruntés par les colons. Le ministère israélien des Trans­ports fait pour sa part état de plu­sieurs inci­dents impli­quant des pas­sagers juifs et arabes dans les cars en pro­ve­nance de Cis­jor­danie. Quelque 520 000 Israé­liens peuplent aujourd’hui des colonies situées dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens et consi­dérées comme illé­gales en vertu du droit inter­na­tional. Et l’annonce en décembre dernier de la construction de nou­velles "implan­ta­tions" israé­liennes en Cis­jor­danie va encore aug­menter leur nombre.
 
Palestiniens débarqués 
Si les expli­ca­tions gou­ver­ne­men­tales sur le but des nou­velles lignes de bus se veulent ras­su­rantes, les pré­ci­sions apportées par les conduc­teurs de ces mêmes bus le sont beaucoup moins. Plu­sieurs d’entre eux affirment au Yedioth Aha­ronoth que les pas­sagers pales­ti­niens qui refu­seront d’emprunter les nou­veaux "bus pales­ti­niens" seront priés de quitter les bus dits "mixtes". "À partir de cette semaine, des contrôles seront menés aux check­points (point de contrôle) et il sera demandé aux Pales­ti­niens de prendre leur propre bus", affirme au quo­tidien israélien un conducteur de la com­pagnie Afikim.
 
Déploiement policier 
 
Pour l’heure, la police israé­lienne opérant en Cis­jor­danie a annoncé le déploiement de forces addi­tion­nelles de maintien de l’ordre au point de passage d’Eyal. Inter­rogées par le Yedioth Aha­ronoth, des sources poli­cières ont confirmé que les usagers pales­ti­niens refusant de monter à bord des nou­veaux bus ne seraient pas exclus, tout en ajoutant que leurs forces "feront de leur mieux pour exé­cuter la décision minis­té­rielle". Le récent témoi­gnage de la mili­tante israé­lienne Ofra Yeshua-​​Lyth, membre de l’ONG Machsom Watch et pas­sagère du bus 286 entre Tel-​​Aviv et la Cis­jor­danie, sonne comme un mauvais présage : "L’officier de police, le sergent major Shai Zecharia, a arrêté le bus à une station. Les soldats ont alors ordonné aux Pales­ti­niens de des­cendre", raconte-​​t-​​elle au quo­tidien Haaretz. "La pre­mière chose qu’ils ont faite a été de col­lecter leurs cartes d’identité. Un par un, les Pales­ti­niens ont été sommés de quitter la station de bus et de rejoindre à pied le point de contrôle Azzun Atma, qui se trouvait à 2,5 km de l’interconnexion Shaar Shomron." Pour seule expli­cation, l’officier de police leur a lancé : "Vous n’êtes pas auto­risés [à voyager] sur l’autoroute 5. Vous devriez voyager dans des vans spé­ciaux, pas sur des bus israéliens."
 
Lire l'intégralité sur:
En complément de l’information sur l’Aparteid dans les bus de Cisjordanie, vous lirez ci-dessous la lettre de JC Lefort à François Zimmeray (Ambassadeur pour les Droits de l’Homme) concernant ces lignes de bus.
Puis un extrait de la biographie dudit Ambassadeur.
Bonne lecture
Yves
 
Monsieur l'Ambassadeur, 
 Vous ne pouvez pas ne pas avoir eu connaissance de cette information selon laquelle, voir ci-dessous, des bus séparant Israéliens et Palestiniens seront mis en place en Israël. 
 J'ai eu l'occassion de vous entendre parler du caractère universel de votre mission découlant de votre titre : "Ambassadeur aux droits de l'Homme". Et vous avez pu expliquer vos actions à l'étranger sur ce point, notamment lors de votre audition par la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale. 
 Je souhaite, en conséquence, savoir quelles sont les démarches et initiatives que vous allez entreprendre pour qu'il soit mis un terme à ce racisme qui n'est pas camouflé mais explicite. Et totalement indigne. 
 Dans l'attente, 
 Je vous prie de croire, Monsieur l'Ambassadeur, à ma détermination dans la lutte pour la liberté. Avec mes salutations distinguées. 
 Jean-Claude Lefort 
Député honoraire 
Président de l'AFPS 
 
François Zimmeray, socialiste proche de Laurent Fabius, est l'ancien vice-président de la commission d’études politiques du CRIF. Membre de la Commission des Affaires Étrangères et de la Politique de défense du parlement européen, il s'y illustra, jusqu'en 2004, en entraînant la majorité du parlement européen dans sa demande de commission d'enquête parlementaire sur l'usage des fonds européens par l'Autorité Palestinienne. Le 13 février 2008, il est nommé ambassadeur pour les droits de l'homme par Nicolas Sarkozy sur proposition de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires étrangères et européennes.
Partager cet article
Repost0
5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 06:40

Voici un article riche d'enseignements de Françis Wurtz, député honoraire du PCF et du Front de Gauche au Parlement européen, dans L'Humanité Dimanche du 28 février:

 

220px-Francis Wurtz Front de Gauche 2009-03-08

 

La contre-performance électorale du chef du gouvernement italien est tout sauf anecdotique. Elle offre de multiples sujets de méditation à tous les dirigeants européens qui avaient vu en Mario Monti le "sauveur" de l'Italie, et dans sa trajectoire politique atypique, un modèle pour l'Europe "postdémocratique". Ils ne peuvent que constarer aujourd'hui que, dans leur laboratoire politique italien, l'opération "Super Mario" vient de déboucher sur un superfiasco.

Pourtant, jusqu'à une période récente, il n'y avait chez eux aucune place au doute. Le président du Conseil européen, M. Van Rompuy, assurait il y a peu qu'"il n'y a pas d'alternative à M.Monti pour l'Italie". Pour le grand argentier allemand Wolfang Schaübe, Mario Monti était "le bon dirigeant au bon endroit, au bon moment". Quand à François Hollande, il lui paraissait incontestable qu'il avait "permis à l'Italie de se redresser". Vraiment?

Le chômage y a bondi au-delà de 11% sans compter un sous-emploi colossal. 114000 entreprises y ont fermé pour la seule année 2012. Des milliers de jeunes diplômés s'exilent. Tout le pays s'est appauvri et le Sud s'enfonce dans la misère.

Aux 200 milliards d'euros d'économies déjà décidées sous Berlusconi, le sauveur Monti a rajouté une purge de 100 milliards, au prix de nouvelles réductions drastiques de dépenses publiques et d'une lourde taxe sur le logement. L'âge de la retraite a été repoussé à 66 ans et l'indexation des pensions sur l'inflation supprimée. La marché du travail a été fortement "flexibilisé" et les licenciements facilités. "Ce qu'il a fait - souligne le directeur adjoint de campagne de M. Monti pour louer son courage-, c'est Thatcher multiplié par mille!" Et pourquoi tous ses sacrifices?

A la place de la croissance annoncée, l'économie plonge dans la récession. Quant à l'écrasante dette publique, loin d'amorcer sa décrue, elle a augmenté de quelque 120 milliards d'euros! ...

Une résponsable de l'Union bancaire privée, à Genève, Mme Christel Rendu de Lint (citée par "l'Expansion"), résume bien l'enjeu de l'opération Monti: "Ce que veulent les marchés, c'est un gouvernement stable qui applique à la lettre les exigences de l'Union européenne, et au final de l'Allemagne. C'est que M. Monti a fait... à la lettre". Ce qui l'a fait trébucher. De là, une deuxième leçon d'envergure pour qui veut regarder en face l'avenir de l'UE: même avec un "homme providentiel" et le soutien résolu de Bruxelles, la loi des marchés, ça ne passe pas. Donc, pas d'échappatoire à une profonde réforme de la Banque centrale européenne, propre à donner aux Etats de la zone euro les moyens de se libérer de la dictature des marchés financiers.

Enfin, l'avenir de la démocratie en Europe est le troisième enjeu mis au jour par l'expérience Monti. Au plus haut niveau de l'UE, on a cru que le fait de propulser l'un des leurs - qui plus est un ancien de Goldman Sachs - sans élection à la tête d'un gouvernement "technique" grâce aux pressions des "investisseurs" sur les taux d'intérêt, était la solution idéale pour se libérer des contraintes de la démocratie élective. Une sorte de tutelle, en somme. Eh bien, c'est raté!

 

Partager cet article
Repost0
10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 09:14

600px-chokri belaid

 

Réuni en Coordination le mardi 06 février, le Front de Gauche du Finistère exprime son émotion et son indignation devant le crime odieux dont vient d’être victime une figure de la gauche laïque tunisienne.

 

Chokri Belaïd était Secrétaire général du Parti des Patriotes Démocrates Unifiés, le PPDU ,et l’un des dirigeants du Front Populaire pour la Réalisation des objectifs de la Révolution, coalition qui se pose en alternative au pouvoir. Il a été assassiné le 06 février devant son domicile à Tunis .

 

A ses proches nous présentons nos condoléances

A tous ceux qui partagent son combat pour une démocratie laïque nous témoignons notre solidarité

A toutes les organisations politiques, syndicales, associatives qui organisent des manifestations pour résister à l’obscurantisme et au fanatisme, en Tunisie comme en France, nous apportons notre soutien.

Déjà plongée dans une crise politique faute d’un compromis sur la future Constitution - préalable à la tenue d’élections - la Tunisie risque maintenant de voir s’accélérer la « spirale de violence » que dénonçait Chokri Belaïd la veille de sa mort et dont il accusait le parti islamiste au pouvoir Ennadha d’être responsable.

C’est à la démocratie tunisienne que ce crime porte atteinte.

Au peuple tunisien en lutte pour ses droits et ses libertés nous réaffirmons notre solidarité.

 

La Coordination du Front de Gauche du Finistère, le 7 février 2013

 

bandeau Front De Gauche

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 11:59

Assassinat de Chokri Belaïd : « La révolution tunisienne est directement visée »

 

Le secrétaire général du Parti des Patriotes démocrates unifiés et leader du Front de Gauche, Chokri Belaïd, a été assassiné ce matin à Tunis. Cet assassinat suscite une très grande émotion.

Le Parti communiste français exprime avec la plus grande force son indignation et sa condamnation devant ce crime odieux. Cet acte criminel confirme les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la Tunisie de la part de forces hostiles à la démocratie et à un État de droit.

C'est la « révolution » tunisienne qui est directement visée. Ce sont les aspirations populaires, l'espoir d'un vrai changement qui sont attaqués.

Le PCF tient à exprimer ses sincères condoléances et toute sa solidarité à la famille de la victime et à tous les démocrates tunisiens.

 

 

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 07:28

 

Les résultats provisoires des élections israéliennes n'annoncent rien de bon pour la suite. Benjamin Netanyahou, avec une courte victoire, serait appelé à former le prochain gouvernement. Ce politicien de l'ultra-droite nationaliste et anti-palestinienne, allié ou concurrent d'une extrême droite qui sort renforcée de ce scrutin, est un danger pour Israël, pour la région et avant tout pour le peuple palestinien. Il n'a fait qu'accélérer la colonisation alors même que l'ONU faisait de la Palestine un Etat observateur.

Beaucoup ne cessent de s'extasier aujourd'hui sur le succès du centriste Yaïr Lapid, présenté comme le Georges Clooney de la politique israélienne. Cet homme de droite se veut représentant modéré des « bobos » et de la classe moyenne. Il prétend vouloir négocier avec les palestiniens et s'affirme pour une solution avec la coexistence de deux États… mais il affirme que Jérusalem appartient à Israël et à personne d'autre. Il refuse le démantèlement des blocs de colonies. Il récuse le droit au retour des palestiniens. On se demande bien ce qui pourrait être négocié dans ce cadre et ce que son entrée au gouvernement pourrait bien changer à la politique d'occupation et de colonisation conduite jusqu'ici…

Le PCF se réjouit du bon résultat du Hadash - le front dirigé par le Parti communiste israélien - qui retrouve ses quatre députés. Le soutien aux forces de paix, anti-colonialistes et progressistes israéliennes s'impose plus que jamais.

 

logo

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 08:21

C'était dans l'Humanité Dimanche du 10 janvier, un débat entre le très libéral Michel Barnier, commissaire au Marché intérieur et aux services, et Françis Wurtz, ancien député européen communiste. On vous passe le service après-vente de Mr Barnier et on va se contenter de retranscrire les rappels accablants de Francis Wurtz.

 

220px-Francis_Wurtz_Front_de_Gauche_2009-03-08.jpg

 

HD: Existe t-il un modèle social européen?

 

Michel Barnier: Oui, il existe un modèle économique et social européen fondé sur l'économie sociale de marché...

 

Francis Wurtz: Je suis de ceux, nombreux en France comme le vote de 2005 l'a rappelé, attachés à l'idée européenne mais profondément critiques par rapport aux orientations, aux structures et à la fuite en avant actuelles. Nous vivons aujourd'hui une crise de légitimité de l'UE, et la question du modèle social en fait partie. Trois moments de la construction européenne ont dévitalisé ce modèle. D'abord à partir des années 1990, le développement profondément libéral du marché unique. Ensuite, l'instrumentalisation de l'élargissement à l'Est pour mettre en concurrence les modèles sociaux et tirer tout le monde vers le bas. Enfin, la gestion de la crise de l'euro conduit à l'instauration d'un régime d'austérité généralisé et durable. Ainsi, pour une majorité d'Européens et d'Européennes, ce "modèle" n'a plus rien de social. Cette notion comme celle d'économie sociale de marché ne parlent plus aux gens car leur vécu les contredit.

 

Françis Wurtz: Je mets en cause cette concurrence à tout va, entre entreprises, entre Etats - par exemple, la compétition fiscale- entre acquis sociaux. Exemple: Renault. Ses salariés, en France, doivent accepter de renoncer à des acquis, sous la menace d'une délocalisation des emplois vers l'Espagne... où les salariés subissent le même chantage vis-à-vis de la Roumanie! Je conteste que cette hyper-concurrence génère le progrès social dans les nouveaux Etats membres. Je rentre de Hongrie: dramatique!

 

Michel Barnier: Mais depuis vingt ans, 2,7 millions d'emplois ont été créés grâce à cet ensemble économique commun. Mais, c'est vrai, nous ne sommes pas parvenus à supprimer la règle du droit de veto sur la fiscalité, d'où l'existence de la compétition fiscale. Je vous donne acte que nous aurions dû au moins harmoniser les bases des taux d'imposition sur les entreprises, comme la Commission l'a proposé. Par ailleurs, la Commission propose aujourd'hui une taxe sur les transactions financières.

 

Françis Wurtz: Que les impôts sur les sociétés n'aient pas été harmonisés n'est pas un oubli, c'est un choix. De la même manière, alors qu'il règne un quasi consensus parmi les économistes pour dire qu'il faut arrêter l'austérité, parce qu'elle conduit à la récession, les dirigeants européens refusent obstinément de changer de cap.

 

Michel Barnier: Malheureusement, beaucoup de pays ont été mal gérés et se sont endettés. Or, en nous endettant, nous nous mettons dans la main des marchés financiers, nous perdons notre souveraineté, nous créons des impôts pour les générations futures.

 

Françis Wurtz: N'oublions pas d'où vient l'explosion de la dette. L'endettement de la France, 90% du PIB aujourd'hui, était en 2007 de 62%. Face à la crise financière, les Etats membres ont mobilisé des centaines de milliards pour sauver le système financier et ensuite relancer l'économie pour éviter la dépression. Or on a accusé les peuples d'avoir "vécu au-dessus de leurs moyens". La solution n'est pas d'imposer l'austérité et de destabiliser la société, mais de donner à ces pays plus de moyens pour s'en sortir.

 

Michel Barnier: Mais que se passe t-il sans cette discipline collective et cette solidarité? La Grèce a reçu, dans le contrat global, 240 milliards d'euros! Quelle est la solution? Que ce pays sorte de l'euro? Que la Grèce reste seule à faire face? C'est précisément ce que nous n'avons pas accepté.

 

Françis Wurtz: La "solidarité"! La "troïka" restera une tâche indélibile sur l'Europe! Vous vouliez sauver la zone euro, mais la gestion de cette crise est terriblement contre-productive: la dette grecque au début de cette purge était de 115% du PIB; elle est prévue à 190% l'an prochain.

 

Humanité Dimanche: Quel rôle la BCE doit-elle jouer?

 

Michel Barnier: Son rôle est de garantir la stabilité monétaire...

 

Françis Wurtz: Entre décembre 2011 et février 2012, la BCE a prêté aux banques, à 1%, 1000 milliards d'euros, sans aucune condition d'utilisation. Ces milliards ne sont pas allés au financement de l'économie. Aujourd'hui, la difficulté d'accès au crédit bancaire, notamment des PME, est un gros problème. Se pose donc la question du fonctionnement de la BCE et des missions qui lui sont assignés par les traités. Autre grief: les critères d'attribution du crédit en général. Le refinancement des crédits bancaires par la BCE devrait être fait dans des conditions différentes selon qu'il s'agit de financer des investissements créateurs d'emploi, de la formation, de la création de valeur ajoutée utile à la société, ou qu'il s'agisse d'opérations financières. Enfin, un des manquements majeurs des traités, donc de la BCE, est l'interdiction qu'elle prête aux Etats membres pour financer le développement social et la transition écologique. 

 

Humanité Dimanche: Que faire en 2013 pour "retrouver" le modèle social européen?

 

Françis Wurtz: Vous pouvez aménager à la marge le marché unique, mais il est d'essence profondément libérale. Prenons la libéralisation de l'énergie, justifiée par la possibilité offerte aux consommateurs de choisir leur fournisseur. En France, 94% des usagers de l'électricité ont garder leur confiance à EDF. L'attente d'une ouverture à la concurrence n'existe donc pas. En revanche, cela oblige EDF à vendre à ses concurrents l'électricité à un prix inférieur à celui du marché.

 

Michel Barnier: Mais cela a permis à EDF d'aller conquérir des marchés extérieurs...

 

Françis Wurtz: Mon problème n'est pas de permettre aux entreprises françaises de tailler des croupières à leurs concurrents. La première mission d'une entreprise comme EDF est d'assurer l'accès à l'énergie pour tout le monde en France et en coopération pour tout le monde ailleurs. Pour 2013, je crois urgent et nécessaire d'aller vers des ruptures fondamentales avec le modèle européen actuel. Premier axe: enrayer cette politique d'austérité au profit du développement social et écologique. Deuxième axe: la question de la BCE, en particulier l'utilisation de sa capacité à créer de la monnaie pas seulement vis-à-vis des banques privées, mais aussi des Etats-membres pour favoriser le développement social et la transition écologique. Le troisième axe est celui de la démocratie. L'Europe actuelle est de plus en plus verticale; il faudrait qu'elle devienne de plus en plus horizontale avec une implication active des citoyens. Ainsi le PGE voulait lancer une "initiative citoyenne européenne" en faveur de la création d'une banque publique européenne dédiée au financement du développement social et de la transition écologique en utilisant le même droit que celui des banques privées d'emprunter. La Commission nous a répondu qu'aucun traité ne permet un acte juridique favorable à une telle initiative.

 

Françis Wurtz: Il faut donner une autre finalité à la construction européenne. Si le projet européen ne connaît pas des changements fondamentaux dans la prochaine période, vous allez détricoter, à votre corps défendant, l'appui des peuples européens.

 

Propos recueillis pour l'Humanité Dimanche par Fabien Perrier.       

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 09:03

Ce matin, j'écoutais Fabius à la matinale de France-Culture et j'ai été choqué par l'incohérence et la tartufferie de la position de la France qui se dit en faveur d'une "paix juste et durable entre Israël et les Palestiniens", qui remet en cause officiellement la colonisation et le blocus total sur Gaza  tout en cherchant comme les Américains à dissuader Mahmud Abbas de présenter sa demande d'admission de la Palestine comme Etat à l'ONU sous prétexte que cela serait perçu comme un "coup de force" par les Israéliens qui déclencheraient alors avec les Américains des représailles nuisibles aux négociations et tout en refusant de reconnaître le Hamas comme une autorité politique avec laquelle on peut parler directement pour dénouer la crise à Gaza. Car, c'est bien connu, le Hamas est un groupe terroriste qui refuse de reconnaître le droit à l'existence d'Israël et n'a pas renoncé à la lutte armée tandis que les Israéliens, eux, reconnaissent le droit à l'existence des Palestiniens et ont renoncé à la lutte armée pour occuper le territoire des Palestiniens.  

La France est pour l'admission de la Palestine à l'ONU (comme Etat non-membre dans un premier temps...) mais pas pour voter cette admission le 29 novembre. Ce sera mieux aux calendes grecques, car les Israéliens n'y verront plus une déclaration de guerre contre leurs intérêts coloniaux. "Le moment ne me semble pas le meilleur, disait Fabius hier soir. Nous nous donnons quelques jours pour connaître la rédaction exacte des termes de la demande, pour analyser les conséquences d'un vote et pour savoir quelles seraient les autres positions européennes".

En gros, on envisage de se coucher devant les Israéliens et leurs alliés Américains qui légitiment actuellement les bombardements à Gaza, et par anticipation l'aventure d'une incursion terrestre. Elle est belle, la diplomatie courageuse en faveur de la paix de Hollande et Fabius.

Même chose quand on accueille Netanyahu avec les plus grands honneurs il y a un moins, quand on ne dénonce pas, bien au contraire, les accords commerciaux européens privilégiés avec Israël, qui font l'impasse sur l'importation de marchandises produites dans les territoires occupées ou la vente d'infrastructures visant à consolider la colonisation en Cisjordanie.

Dans ce conflit, l'Europe est plongée depuis quelques années dans l'hypocrisie totale, maintenant les populations et les élites politiques palestiniennes sous le goutte-à-goutte à coups de dépenses humanitaires mais renonçant à faire entendre fortement la voix du droit international aux Israéliens.

Par rapport à la reconnaissance de la Palestine à l'ONU, Sarkozy avait fait preuve d'un peu plus d'audace que Hollande malgré ses sentiments pro-israéliens connus, car lui avait encouragé l'Autorité Palestinienne à demander plus de reconnaissance dans les instances onusiennes et la France avait voté en surprenant beaucoup de monde pour son admission à l'ONU à titre d'observateur.

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 17:15

Transmis par notre camarade François Rippe, de la Gauche Anticapitaliste, cet interview sans langue de bois de Leïla Shahid qui donne à réfléchir...

 

 

"Notre stratégie non-violente face à Israël est un échec"

RTBF. Entretien avec Leila Shahid, dimanche 18 novembre 2012

 

La déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne a accordé un entretien poignant à la RTBF. Leïla Shahid estime que le conflit qui se ravive à Gaza sert les intérêts électoraux de Benjamin Netanyahou et pointe la responsabilité de la communauté internationale.

Surtout, elle constate l’échec de la stra­tégie de la négo­ciation avec Israël. "Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990, (…) on a arrêté la lutte armée, (…) et Israël nous a donné une claque", constate- t- elle. "Dites- moi à quoi ont servi les négociations pendant 20 ans ?".

 Leïla Shahid, l’armée israé­lienne a mobilisé 75 000 réservistes. Les blindés se déploient petit à petit. Vous craignez un conflit terrestre ?

 Oui, je pense que cette situation absolument tragique, parce que c’est la répétition de ce que la popu­lation de Gaza a vécu il y a à peine 4 ans, c’est une guerre annoncée. C’est presque indécent de pré­tendre qu’on est surpris que ça recommence puisque, depuis l’offensive de 2008- 2009, rien n’a changé à Gaza et qu’une population occupée depuis 45 ans ne peut pas continuer à vivre humiliée comme elle l’est et qu’il était évident que la communauté internationale aussi est responsable parce qu’elle n’a rien fait de tout ce qu’elle a promis, Union européenne incluse.

Et je pense que l’arrière-pensée de Monsieur Netanyahou dans cette nouvelle guerre qu’il prépare est vraiment beaucoup plus élec­torale qu’autre chose. Il n’a pas le scrupule d’en faire payer le prix ni à la popu­lation civile israé­lienne, qui est bien sûr incessamment terrorisée par les missiles et les obus que les Pales­ti­niens tirent de Gaza, ni à une population palestinienne encore plus terrorisée…

 Donc, pour vous, on est dans un contexte électoral ?

 Mais bien sûr ! Le 22 janvier, le Premier ministre israélien a décidé qu’il voulait faire des élec­tions anticipées. Il a pris comme par­te­naire dans sa coa­lition, Mon­sieur Lieberman, l’actuel ministre des Affaires étrangères israélien, qui est un homme qui ne cache pas ses posi­tions très radicales. Mon­sieur Netanyahou a essayé de convaincre le Pré­sident Obama de partir en guerre contre l’Iran, il n’a pas réussi. Donc il choisit de faire la guerre contre l’ennemi le plus faible, le moins équipé sur le plan militaire, qui est la popu­lation civile de Gaza. Vous n’allez pas me dire que le Hamas, avec les quelques obus qu’ils fabriquent dans les petits ate­liers locaux, va tenir tête à une armée nucléaire et aussi puis­sante que l’armée israé­lienne. Et ça va être un nouveau massacre.

 Alors, jus­tement, le gouvernement israélien dit défendre sa population. Les Occidentaux pointent, eux aussi, la responsabilité du Hamas dans cette affaire, dans le déclenchement de ce conflit. Quelle est la position de l’Autorité palestinienne sur cette question justement ?

 Écoutez, nous, nous avons décidé, il y a 19 ans, d’arrêter toute la lutte militaire pour décider de négocier la solution de deux Etats. Mais soyons honnêtes, nous avons échoué. La solution préconisée par le Pré­sident Mahmoud Abbas, par le Premier ministre, par Yasser Arafat avant son décès, ça fait 20 ans que nous négocions soi- disant une solution de l’occupation militaire de nos territoires depuis 45 ans. Et qu’est-ce que nous avons fait ? Nous n’avons même pas réussi à faire retirer l’armée israé­lienne ni de Gaza ni de Cis­jor­danie, ni de Jérusalem-Est. Donc regardons la réalité en face : la communauté inter­na­tionale est res­pon­sable aussi de notre propre échec, parce qu’il est évident que nous avons un déséquilibre de forces total en faveur d’Israël.

 Et le Hamas, lui, il est responsable ? Le Hamas en lui- même ?

Oui, mais le Hamas, qui n’est pas le parti que je représente, mais le Hamas repré­sente une popu­lation. D’ailleurs, je vais vous dire : ce n’est pas le Hamas qui tire, ce n’est pas vrai que c’est le Hamas. C’est le Jihad islamique et les autres organisations. Le Hamas, ça fait 5 ans, pour des raisons tout à fait évidentes d’opportunisme, a fait respecter un cessez-le-feu intégral, il n’y a plus eu de tirs. Le Hamas a vraiment imposé un cessez- le- feu. Les tirs, ils ont sûrement un peu à voir avec la situation régionale. Mais ils sont pos­sibles parce que la popu­lation est excédée que rien n’ait changé dans sa vie.

La tragédie de la Palestine, c’est que la communauté inter­na­tionale est de mau­vaise foi, d’un côté, y compris d’ailleurs l’Union européenne et les Américains, ou incapable de se mettre d’accord sur une vraie politique. Israël est traité comme l’Etat le plus démo­cra­tique, le plus gentil, il a les meilleures rela­tions. L’Union européenne vient de lui accorder tous les privilèges au niveau des accords d’association. Et la population palestinienne a le droit aussi de se défendre comme elle pense qu’elle peut le faire. Nous, autorité, nous pensons qu’on peut le faire sur le plan politique, mais on n’a pas vraiment acquis beaucoup de crédibilité, à vous dire vrai, depuis 20 ans, puisque nous avons échoué. Les organisations comme le Hamas et le Jihad islamique, eux, préconisent qu’il faut revenir à une lutte armée.

 Ce point de vue du Hamas, ça vous inquiète ?

 Ça ne me surprend pas, mais ça m’inquiète. Je vais vous dire pourquoi ça m’inquiète : ça m’inquiète parce que la disproportion du rapport de force est telle que c’est encore une fois la population civile de Gaza qui va payer le prix. Qui est mort, il y a 4 ans ? 1400 femmes, enfants, et vieillards qui ont été bombardés. Qui est en train de mourir depuis main­tenant 3 jours ? Ce sont 30 civils palestiniens, ce ne sont pas les combattants qui meurent. Lorsque Israël tire avec des avions F16, ce n’est pas le Hamas ni le Jihad islamique qu’on punit, c’est la population de Gaza qui ne peut même pas fuir parce que toutes les frontières de Gaza sont fermées par Israël.

 On a assisté, avant-hier, à des scènes assez rares en Cisjordanie. On avait cer­taines personnes qui brandissaient sur le territoire de la Cisjordanie des drapeaux en signe de ralliement au Hamas.

 Mais c’est normal parce que je vous dis que moi, je suis l’ambassadeur de Palestine, et je vous dis que, malheureusement, la stratégie de ma direction, la mienne, celle que je défends maintenant depuis 45 ans, elle a échoué. Dites- moi à quoi ont servi les négociations pendant 20 ans ? Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990. On a continué en 1993, on a arrêté la lutte armée, on a voulu montrer qu’on était respectueux du droit international, et Israël nous a donné une claque.

Nous avons des résolutions qui obligent Israël depuis maintenant 45 ans, c’est-à-dire la résolution 242, à quitter les territoires occupés parce que l’occupation de territoires par la force armée est illégale. Qui a fait appliquer ça dans les territoires palestiniens ? Personne. Donc ne donnez pas de leçon de morale à une popu­lation qui est excédée. Et nous devons, nous, faire une autocritique de dire que, malheureusement, nous n’avons pas réussi à mettre fin à l’occupation par des moyens non-violents, donc nous allons voir encore plus que Monsieur Netanyahou utilise cela pour son agenda électoral. Il va se mettre comme candidat, lui et Monsieur Lieberman, dans un mois comme le héros, je dirais, de l’unité nationale israélienne contre soi- disant les ennemis. Et il revient vers la guerre des civilisations et il reprend le discours de Monsieur Bush « d’axe du bien contre le mal » , et bien sûr il diabolise le Hamas et tout ce qui est islamique pour se faire lui le chantre de la liberté.

 Et d’après vous, quel rôle peut jouer l’Egypte ?

Tout front militaire, à côté de la frontière de l’Egypte et de Gaza, va déstabiliser aussi le président Morsi. C’est pour ça qu’il a été très vite mobilisé et, bien sûr, il a une relation, en tant que parti politique, avec le Hamas. Mais je vous dis, le Hamas a pra­ti­quement respecté intégralement le cessez-le-feu pendant 5 ans. Pourquoi aujourd’hui ça reprend ? Je pense que c’est aussi le contexte national israélien et les élections. Et Morsi va voir, et il a déjà appelé deux fois le président Obama pour essayer aussi de dire aux puissances internationales qu’il faut qu’elles l’aident à calmer les visées de Monsieur Netanyahou qui ne mettent pas seulement en danger les Palestiniens, mais aussi toute la région.

http://www.rtbf.be/info/monde/detai...

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011