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Le Chiffon Rouge
Morlaix
Selon les informations recueillies par l’Humanité, l’homme aurait été déposé par une voiture devant le siège du Conseil démocratique kurde de France (CDKF) alors que devait se tenir une réunion d’une soixantaine de femmes kurdes, finalement décalée d’une heure au dernier moment. Un massacre a été évité. Qui aurait renseigné le tueur ?
La tuerie qui s’est déroulée ce vendredi rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement de la capitale serait-elle le fait d’un homme un peu détraqué, dont les motifs devraient être recherchés dans le racisme et la xénophobie ? L’homme arrêté, William M., 69 ans, ancien conducteur de train, est connu de la justice pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021.
Selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, l’homme serait connu pour « des faits en Seine-Saint-Denis où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet ». Il est aussi « lié à des faits qui se sont passés du côté de Bercy à Paris », a poursuivi la magistrate. Les faits visés concerne l’attaque d’un camp de migrant le 8 décembre 2021 dans le parc de Bercy (XIIe arrondissement), qui avait bléssé deux personnes à l’arme blanche.
Il avait été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour des dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire avant d’être remis en liberté le 12 décembre dernier.
Selon Gérald Darmanin, l’homme serait en revanche inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ni « fiché comme étant quelqu’un d’ultradroite » il a par ailleurs précisé que le suspect fréquentait un stand de tir et avait décalré de nombreuses armes en préfecture. Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur place mais il n’y a «aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine», a très vite conclu la procureure. Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, tentative assassinat, violences volontaires avec armes et infraction à la législation sur les armes, a-t-elle précisé.
Or, de nombreux éléments laissent penser qu’il pourrait s’agir d’une attaque non pas dirigée contre de simples étrangers, mais au contraire d’un acte politique visant explicitement non seulement les Kurdes mais plus directement le Conseil démocratique kurde de France (CDKF).
Selon Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France qui s’exprimait quelques heures à peine après l’attentat, « il est inadmissible que dans cette affaire le caractère terroriste ne soit pas retenu et qu’on essaie de nous faire croire qu’il s’agit d’un simple militant d’extrême-droite, un récidiviste tout juste sorti de prison le 12 décembre. » Ce même responsable kurde révélait également: « Il y a à peine vingt jours de cela, lors d’un échange avec les services de renseignements français, j’ai moi-même fait part personnellement de mes craintes concernant notre sécurité. J’ai souligné la nécessité d’augmenter la sécurité au sein et autour de notre association.
Selon les éléments que nous avons pu recueillir, une voiture aurait déposé William G. devant le siège du CDKF. Il est descendu d’un véhicule, son arme à la main, à l’heure même où devait se tenir une importante réunion de femmes kurdes pour préparer les manifestations du 4 et du 7 janvier, commémorant le 10e anniversaire de l’assassinat de trois militantes kurdes (Fidan Dogan, Sakile Cansiz et Leyla Soylemez) en plein Paris, le 9 janvier 2013, et dont les commanditaires ne sont toujours pas identifiés.
Difficile de croire au hasard. Une soixantaine de militantes kurdes devaient être là, sur ces mêmes marches, ce vendredi, lorsque l’assassin a fait feu sur les quelques personnes présentes. L’assassin connaissait-il la date et l’heure de la réunion ? Il ne savait pas que celle-ci avait été décalée dans la matinée à cause de problèmes de RER et ne devait démarrer qu’une heure plus tard. Un massacre a été évité, bien qu’il se soit ensuite tourné vers le restaurant kurde, situé de l’autre côté de la rue puis vers un salon de coiffure attenant.
Berivan Firat, porte-parole des relations extérieures du CDKF ne retient pas sa colère ni sa tristesse. « Nous sommes à la veille du 9 janvier. Il y a dix ans trois femmes Kurdes étaient assassinées. C’est encore une attaque visant des femmes. Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit seulement d’un acte raciste. Si les commanditaires des meurtres du 9 janvier 2013 avaient été démasqués (seul le tueur a été identifié mais aujourd’hui décédé, N.D.L.R.) , la tuerie d’aujourd’hui ne se serait pas produite. »
Quand les étudiants iraniens de l'université Sharif de Téhéran reprennent El pueblo unido jamás será vencido (« Le peuple uni ne sera jamais vaincu ») la chanson chilienne écrite par le groupe Quilapayún et composée par le musicien Sergio Ortega en 1973.
A Brest, ce mardi 20 décembre, entre 18h30 et 19h30, nous étions quelques camarades du PCF présents à une manifestation forte et poignante avec le collectif des Iraniennes et Iraniens de Brest et ses sympathisants pour dénoncer la répression féroce du régime islamiste et dictatorial contre le mouvement de révolte démocratique en Iran (500 morts, dont 63 enfants, tués par les forces du régime, tortures dans les casernes et les commissariats...) et la révolution populaire, portée notamment dans les régions kurdes d'Iran, dans le bas de la rue de Siam et le pont de Recouvrance. Au moment où la grève générale entame son deuxième jour en Iran, les pendaisons pour l'exemple se multiplient et les corrompus du gouvernement et du régime massacrent pour garder leurs privilèges et leur pouvoir réactionnaire.
Une prochaine manifestation de solidarité avec le peuple iranien et les kurdes est prévue le 14 janvier.
Femme, Vie, Liberté.
Jin, Jiyan, Azadî (en Kurde)
Zan, Zendegi, Azadi (en Persan)
Manifestation pour dénoncer l'expulsion de Salah Hamouri, enfermé sans procès et arbitrairement pendant des mois par les Israéliens, de son pays et de sa ville natale, Jérusalem, samedi, sans que la France ne protège les droits de son concitoyen binational. C'était ce soir à Brest avec l'AFPS, 3 camarades du PCF étaient présents aussi, et des camarades de l'AFPS Morlaix. Claude Leostic a expliqué la situation de Salah et contextualisé son combat pour les droits humains et des Palestiniens, lui qui est déjà venu témoigner plusieurs fois à Brest et dans le Finistère. Nous étions une quarantaine place de la liberté ce 20 décembre à l'initiative de l'AFPS pour dénoncer l'expulsion de Salah Hamouri et l'épuration ethnique qui se poursuit a Jérusalem.
En 2018, à l'initiative de Piero Rainero et d'Ismaël Dupont, un appel transpartisan des élus bretons pour la libération de Salah Hamouri avait été envoyé déjà à Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian, recueillant 175 signatures, dont 157 dans le Finistère, le Président de la République et le Ministre des Affaires étrangères de l'époque nous répondant qu'ils agissaient pour libérer l'avocat défenseur des droits humains, mais manifestement, les pressions du pouvoir français sont restées très limitées, comme en témoigne l'enfermement arbitraire à nouveau de Salah Hamouri pendant plusieurs mois après sa libération, puis son expulsion de Jérusalem.
Un autre appel avait été signé en octobre-novembre 2021 par près de 120 élus bretons pour empêcher l'expulsion de Salah Hamouri de Jérusalem en 2021:
A Monsieur le Président de la République, Emmanuel Macron
A Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian
Messieurs,
Le lundi 18 octobre Monsieur Salah Hamouri, citoyen français demeurant à Jérusalem-Est s’est vu notifier par les autorités israéliennes d’occupation la révocation de son statut de résident dans cette ville où il est né, de père palestinien et de mère française. Il bénéficie par conséquent d’une double nationalité.
Monsieur Salah Hamouri exerce la profession d’avocat. Spécialiste des Droits de l’Homme, il défend à ce titre, devant les tribunaux israéliens, des citoyens palestiniens victimes de la politique d’apartheid qui prévaut aujourd’hui en Israël et en Palestine occupée.
C’est en vertu d’une loi inique prétendant imposer aux Palestiniens de Jérusalem-Est un devoir d’allégeance à la puissance occupante que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé la résiliation du statut de résident de Monsieur Hamouri, ouvrant la voie à son expulsion.
Des autorités d’occupation ne peuvent exiger allégeance des populations soumises à leur administration. C’est contraire à tous les textes internationaux et notamment aux multiples résolutions de l’ONU relatives au statut de Jérusalem depuis l’occupation par Israël de la totalité de cette ville en 1967.
La France, a indiqué le Ministère des Affaires Étrangères, « suit cette affaire avec la plus grande attention ».
Un grand pays comme le nôtre qui a vu naître la déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1792 ne peut en rester là.
Face à une violation aussi flagrante des traités internationaux, une expression forte et publique de notre pays, à la hauteur de la gravité des faits, s’impose.
Nous vous remercions, Monsieur le Président de la République, de bien vouloir nous faire connaître les mesures que vous comptez prendre pour que le droit international soit respecté à Jérusalem et que Monsieur Salah Hamouri puisse y vivre librement.
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, notre considération distinguée.
Les 116 élus bretons premiers signataires du courrier au président Macron et au ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian pour exiger une action résolue de la France en faveur de Salah Hamouri.
Delphine Alexandre, Vice-présidente à la Région Bretagne et présidente du groupe communiste et progressiste, élue à Lorient (56), PCF
Patrick Appéré, adjoint au maire à la politique sportive à Brest, conseiller de Brest-Métropole (29), BNC
Marc Bacci ancien conseiller municipal à Larmor-Plage (56)
Patrick Béguivin, conseiller municipal à Plouigneau (29), PCF
Claude Bellec, ancienne conseillère municipale déléguée au logement à Brest (29), jusqu'en 2020, PCF
Cinderella Bernard, conseillère départementale et vice-présidente du Conseil Départemental des Côtes d'Armor, élue à Bégard (22), PCF
Christian Carduner, conseiller municipal de Scaër (29), PCF
Anna Vari Chapalain, conseillère municipale déléguée de la ville de Quimper et conseillère communautaire
Martine Carn, conseillère municipale à Plougonven (29), PCF
Christine Corfmat, conseillère municipale à Loctudy (29)
Forough Dadkhah vice-présidente de la région Bretagne, Quimper (29)
Eugène Davillers Caradec, conseiller municipal à Morlaix délégué à l'urbanisme (29), PCF
Michel Durand adjoint à Bécherel (35), UDB
Ismaël Dupont, conseiller départemental du Finistère, Premier adjoint à Morlaix, secrétaire départemental du Parti Communiste dans le Finistère
Edith Fer, conseillère municipale déléguée à l'enseignement à Morlaix (29)
Pierre Fourel, ancien élu Frankiz Breizh à Brest, ancien vice-Président de la Communauté Urbaine de Brest(29), Membre de l'UDB.
Henri Merlin Gaba Engaba, Conseiller Municipal délégué aux travaux et aux chantiers, ville de Morlaix (29)
Patrick Gambache, conseiller municipal délégué Ressources Humaines, Finances, Police Municipale, Administration générale à Morlaix (29), PCF
Florence Gourlay, conseillère municipale, Lorient (56)
Gladys Grelaud, Conseillère régionale de Bretagne (29), PCF
Paul Guegueniat, ancien élu UDB à Saint-Yvi (29)
Eric Guellec, 2ème adjoint au maire de Brest - Dynamique associative, relations avec les équipements de quartier, les acteurs de l’éducation populaire et les associations patriotiques et les anciens combattants (29), PCF
Philippe Guillemot, conseiller départemental de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme
Xavier Hamon, adjoint au maire à Brest (29), Génération.S
Jacqueline Héré, Adjointe à Brest et Maire de quartier de Bellevue, conseillère départementale du canton de Brest-1 (29), PCF
Roger Héré, Premier adjoint à Plouigneau, vice-président à Morlaix-Communauté (29), PCF
Joëlle Huon, Maire de Plouigneau (29), Conseillère départementale du Finistère (canton de Plouigneau), PS
Yves Jardin, ancien élu de Douarnenez, militant de l'AFPS
Jean-Paul Jarnot, adjoint au maire à Pontivy (56), PCF
Bernard Jasserand, Maire Adjoint de Quimper (29), Conseiller Communautaire, PCF
Marie-Pierre Jean-Jacques vice-présidente de Quimper Bretagne Occidentale en charge des transports et mobilités, conseillère départementale du Finistère, canton de Quimper (29)
Jean-Pierre Jeudy, maire honoraire de Carhaix (29)
Philippe Jumeau, adjoint aux affaires sociales à Lanester, secrétaire départemental du PCF dans le Morbihan (56)
Jean-Luc Kerdoncuf ancien élu UDB à Plouguerneau (29)
Julien Kerguillec, maire de Pleyber-Christ, vice-président à la culture à Morlaix-Communauté (29)
Anne-Marie Kervern, ancienne élue adjointe au Maire de Brest (29) UDB
Michèle Lacroix Bourven, ancienne élue à Plougonven (29), PCF
Elsa Lafaye, conseillère municipale à Fougères et élue communautaire (35), PCF
Fréderic L'aminot, adjoint au maire aux Affaires Scolaires à Morlaix (29), PCF
Jeremy Lainé, maire-adjoint à Guimaëc (29), PCF
Béatrice Le Bel conseillère municipale à Brest (29), UDB
Daniel Le Bigot vice-président de Quimper Bretagne Occidentale
Olivier Le Bras, conseiller régional de Bretagne, élu à Saint-Thegonnec Loc-Eguiner (29)
Claude Le Brun maire-adjoint à Quimper (29), EELV
Pierre Le Goff, maire de Guimaëc, conseiller départemental du Finistère, canton de Plouigneau (29)
Guénola Le Huec, Conseillère municipale de Lanester (56), PCF
Jean-Michel Le Lorc'h, vice-président à Brest-Métropole et conseiller municipal de la ville de Brest (29), PCF
Sandra Le Roux, conseillère municipale à Brest (29), PCF
Doriane Le Treust maire-adjointe de Quimper, conseillère communautaire, Génération.S
Pierre-Yves Liziar, Conseiller délégué en charge de Handicap au Relecq-Kerhuon (29), PCF
Didier Loas élu UDB à Audierne (29)
Roger Lostanlen Maire-adjoint honoraire Carhaix-Plouguer (29)
Marie-Françoise Madec Jacob, conseillère municipale aux personnes âgées à Morlaix (29), PCF
Mathilde Maillard, adjointe Santé- Personnes âgées à Brest (29), PCF
Taran Marec, conseiller municipal délégué à la langue bretonne à Brest (29), PCF
Isabelle Maugeais, élue à Pont-de-Buis, conseillère départementale du Finistère, canton de Pont-de-Buis (29), apparentée PCF
Isabelle Mazelin, Adjointe à la culture au Relecq-Kerhuon (29), PCF
Rozenn Métayer, conseillère départementale du Morbihan - Lorient Sud et Groix (56)
Monique Mévellec-Sithamma, Conseillère déléguée aux associations au Relecq-Kerhuon (29), PCF
Christiane Migot Conseillère déléguée à la mairie de Brest et conseillère déléguée à la Métropole (29) Radicaux de Gauche
Paul Mingant, conseiller municipal à Plouédern (29), UDB
Patrick Morre, adjoint au maire La Chapelle Thouarault (35)
Medora Mostajo, Conseillère municipale de la ville de Quimper, Génération.S
Corinne Nicole, conseillère départementale du Finistère, canton de Carhaix (29), groupe autonomie et régionalisme
Françoise Nioche, conseillère municipale à Rosporden-Kernevel (29), PCF
Catherine Quéric, conseillère départementale du Morbihan, canton de Lorient (56), PCF
Guy Pennec, maire de Plourin-les-Morlaix, vice-président à Morlaix-Communauté (29)
Jean-Claude Perrot, Conseiller municipal à Briec (29), PCF
Yvonne Rainero, conseillère municipale déléguée de Quimper, conseillère communautaire (29), PCF
Jacques Rannou, maire délégué de Kernevel, commune associée à Rosporden (29), conseiller communautaire, PCF
Fañch Rebours, conseiller municipal UDB, Lanloup (22)
Anita Richard, conseillère municipale PCF Rosporden Kernevel (29), PCF
Françoise Richard, conseillère municipale de Quimper (29), déléguée aux personnes en situation de handicap, EELV
Pierre-Yves Thomas, conseiller municipal de Carhaix (29), PCF
Catherine Tréanton, adjointe aux Affaires Sociales à Morlaix, vice-présidente à Morlaix-Communauté (29), Génération.S
Christian Troadec, Maire de Carhaix (29), Vice-président à langue et à la culture bretonne au Conseil Régional de Bretagne, régionaliste
Kofi Yamgnane, ancien ministre, député et maire de Saint-Coulitz (29)
Fragan Valentin-Lemeni, UDB, adjoint au maire, Ville de Brest (29)
Gaëlle Zaneguy, conseillère départementale du Finistère, deuxième adjointe à Saint-Thégonnec Loc-Eguiner (29)
Ahamada Zoubeiri conseiller municipal à Morlaix, délégué à la vie associative (29)
Scandaleux, injuste et révoltant que le sort réservé par les autorités israéliennes à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. À l’heure où nous écrivons, une « préaudience » est en cours et deux autres sont prévues pour le mardi 6 décembre. Sa détention administrative arrivée à son terme le 4 décembre, il a été transféré dans un centre de « migrants illégaux » le temps d’une parodie de procès qui doit, sauf retournement stupéfiant, confirmer son expulsion vers la France, et entériner la violation de son droit à vivre avec son épouse et ses enfants dans sa ville natale. Cette expulsion en violation du droit international illustre un phénomène qui s’amplifie. En raison d’une série de lois et de pratiques discriminatoires, les Palestiniens de Jérusalem peuvent se voir retirer leur statut de résident permanent par l’État israélien à tout moment. Human Rights Watch comptabilisait plus de 16 000 victimes de cette révocation depuis 1967. Une pratique qui favorise la colonisation de Jérusalem-Est.
Salah Hamouri a également subi des persécutions à répétition. Les nombreuses détentions arbitraires sans inculpation, sans jugement, n’avaient pas d’autre but que de le briser, d’anéantir en lui toute volonté de lutte pour la défense des droits humains au pays de l’apartheid. Il fallait dissuader et neutraliser un combattant. Peine perdue ! Il n’a pas plié malgré le harcèlement continu. Détenu à la prison de haute sécurité Hadarim, il a subi la pire des violences psychologiques : le placement à l’isolement dans une cellule de 4 m2 sans fenêtre comme sanction à sa grève de la faim, en même temps que 29 autres prisonniers palestiniens. Ses soutiens non plus n’ont jamais désarmé. Restent les efforts jusque-là inaboutis de la diplomatie française, qui a fini par réclamer la libération de Salah et sa résidence en toute liberté à Jérusalem. Cette parole-là se heurte au mur d’impunité qui entoure les pratiques de l’État israélien, ses atteintes aux droits les plus élémentaires des Palestiniens, la répression meurtrière permanente, les discriminations et le blocus criminel de Gaza.
La biodiversité marine est l’une des grandes victimes de la destruction mondiale du vivant. Elle est victime de la surpêche, de la dégradation des habitats et de la pollution, explique Claire Nouvian, de l’ONG Bloom.
Pour le dire vite, on n’a pas eu Al Gore (ancien vice-président des États-Unis – NDLR). La biodiversité, contrairement au climat, n’a pas bénéficié de cette même narration, efficace et puissante. Mais pas seulement. Le lien entre le dérèglement climatique et le facteur unique des émissions de CO2 est parfaitement établi. En revanche, la perte de biodiversité, la destruction de la nature, est quant à elle multicausale, liée à la dégradation des habitats, la pollution, le braconnage, l’alimentation moderne, les chaînes industrielles de fabrication… C’est un peu plus complexe.
Ils sont en effet absolument indissociables. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, malgré le retard accumulé sur les enjeux de biodiversité, la question de sa préservation « bénéficie » de la conscientisation des esprits sur le climat. C’est une porte d’entrée sur la destruction du vivant en général. Nous nous servons de ce lien pour expliquer, par exemple, que la pompe à carbone qu’est l’océan ne fonctionne pas par miracle mais parce qu’il y a des organismes vivants dans l’océan, qu’il est absolument nécessaire de préserver.
C’est très clair : nous sommes en bout de course de la surexploitation et de la destruction des écosystèmes marins. Il faut se rendre compte que de la même façon qu’il existe des forêts végétales, il y avait, dans l’eau, des forêts animales. Elles ont été ravagées, systématiquement. Le chalutage de fond – méthode de pêche la plus dévastatrice et la moins sélective – détruit, en termes de surface, 150 fois ce que l’on déforeste sur terre. Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu, constant. Toutes les structures qui permettent aux animaux de s’organiser, de se protéger, de se nourrir sont anéanties. Et si l’on constate des invasions de poulpes en Bretagne, elles sont liées à la disparition des prédateurs marins. Marlins, thons, mérous, raies, requins, espadons, depuis 1950, plus de 90 % des grands poissons ont disparu, 97 % en Manche et en mer du Nord. Les navires de pêche sont devenus des monstres industriels. En ce moment même, un bateau de 126 mètres de long croise à seulement 10 km des côtes françaises. Les filets de ces embarcations ont la hauteur de la colonne d’eau. Ils attrapent absolument tout entre la surface et le fond, pour le transformer en farine animale à destination des fermes aquacoles.
Il existe en effet d’autres leviers, mais la situation est d’une telle gravité qu’il devient urgent de protéger certaines zones afin qu’elles puissent, au moins, se régénérer. Il faut vraiment restaurer certains écosystèmes, ce qui implique de ne plus y mettre les pieds. Aujourd’hui, la biomasse des animaux vertébrés sauvages ne représente plus que 4 % de la biomasse totale, êtres humains compris. C’est l’un des enjeux de cette COP15 : réussir à obtenir, sur 10 % des terres et des mers, une protection stricte.
Il s’agit d’un simple affichage, d’une arnaque. Certes, l’objectif global est bien la protection de 30 % des écosystèmes. Mais cela signifie qu’il ne faudrait y admettre aucune activité industrielle. Ce qui n’est pas le cas. En outre, sur ces 30 %, un tiers devrait être placé sous protection stricte, c’est-à-dire littéralement mis sous cloche. La France, à ce sujet, a opéré un glissement sémantique, préférant parler de 10 % de protection forte. Ce qui ne veut, réglementairement, strictement rien dire et ne repose sur aucun critère scientifique. Résultat, l’Union européenne arrive à Montréal avec un mandat de négociation qui mentionne seulement la protection de 30 % des écosystèmes alors même que, dans les aires marines protégées qui existent aujourd’hui, on pêche exactement comme à l’extérieur. Il n’y a aucune différence. La France – première puissance maritime européenne et de loin – ne veut surtout pas entendre parler de contraintes sur les pêches industrielles. C’est une réalité. La force publique a complètement démissionné de sa fonction. Cela s’avère inadmissible.
Ce n’était pas fait pour moi. J’aime l’efficacité, tout sauf le nombrilisme. Or, quand on est dans un organe politique, on pense forcément conquête du pouvoir, maintien du pouvoir, stratégie de pouvoir. Cela fait ressortir tout ce que j’aime le moins dans l’humanité. La politique attire des gens qui ne me fascinent pas. Mais il en faut, et je sais gré à ceux qui s’y engagent.
Évidemment, elle est absolument fondamentale. Mais tout ce qui se passe sur ces chaînes n’est pas fortuit. La concentration des médias dans les mains de quelques oligarques leur permet de s’acheter l’opinion publique et donc, un programme politique. Je reste perplexe sur le fait que la France accepte cette destruction de la tenue intellectuelle des médias. Je ne comprends pas que l’on puisse tolérer ces chaînes qui font le lit du populisme, de la vulgarité et renforcent ce qu’il y a de plus vil, de plus immédiat, de plus facile en nous.
Je n’ai aucun espoir en la matière. Mais je n’en ai pas besoin pour continuer ce que je fais. Je ne connais qu’une seule modalité : l’action. La société civile sait s’organiser et les ONG travaillent ensemble depuis longtemps. Nous savons mener et gagner des combats. Et puis, il y a chez les citoyens, dans la jeunesse, dans ces rencontres avec celles et ceux qui partagent les mêmes principes éthiques et les mêmes préférences déontologiques, une formidable force, une véritable combativité.
La Fondation Acat pour la dignité humaine décerne, ce jeudi, le prix pour les droits humains 2022 au franco-palestinien Salah Hamouri, détenu arbitrairement en Israël depuis le 7 mars, sans charges ni procès. Tel-Aviv reste sourd aux campagnes médiatiques et aux appels de plus en plus nombreux à sa libération. Mercredi, les autorités Israëliennes ont annoncés expulser l'avocat vers la France.
Quelles sont les dernières informations au sujet de Salah Hamouri ?
Salah se trouve toujours à la prison de haute sécurité Hadarim. Il vit dans l’attente de la décision du 4 décembre. Ce jour-là, il saura s’il est libéré, s’il reste encore détenu ou s’il est expulsé vers la France. La situation est stressante pour nous tous. Il a pu, toutefois, recevoir la visite de sa mère, ce lundi. Le 28 septembre, il avait été placé à l’isolement dans une cellule de 4 m2, sans fenêtre, à la suite d’une grève de la faim commencée quatre jours auparavant, en même temps que 29 autres prisonniers palestiniens, pour dénoncer la mesure arbitraire de détention administrative. Lors de l’arrêt collectif de cette grève, le 13 octobre, il avait perdu 14 kg. Il n’est plus à l’isolement à présent.
Qu’en est-il des démarches entamées auprès de l’Élysée et du ministère des Affaires étrangères ?
Les réponses sont toujours les mêmes. Il est question de mobilisation diplomatique à tous les échelons, de prise de contact avec les autorités israéliennes au sujet de Salah. Notons toutefois une évolution, dans la réponse de la ministre des Affaires étrangères à la lettre du maire PCF de Grigny (en Seine-Saint-Denis), Philippe Rio, et à la question du sénateur communiste Pierre Laurent. Catherine Colonna évoque clairement la libération de Salah et son droit de vivre à Jérusalem avec sa famille. Reste que cela fait neuf mois qu’il est détenu sans motif et que rien n’a bougé. Les efforts diplomatiques n’ont même pas permis d’obtenir le droit à une communication téléphonique entre Salah et moi et nos enfants, toujours privés de visite. Le problème est peut-être celui de l’intensité et de la fermeté de la démarche française. Si les choses sont dites du bout des lèvres, on sait bien que cela ne fonctionne pas avec Israël. Ce pays a pour habitude de s’asseoir sur le droit international, d’ignorer les condamnations.
En février, la Cour suprême israélienne doit statuer sur la situation de Salah, lui reconnaître un droit permanent de résidence à Jérusalem ou le bannir de sa terre natale…
C’est le dernier échelon judiciaire et nous ne sommes pas rassurés. Cette Cour suprême est coutumière de décisions radicales et discriminantes envers les Palestiniens. Elle va toujours dans le sens de la répression. Avec les résultats des dernières élections en Israël, cela pourrait être encore pire. Rappelons que dans le programme de campagne de l’un des alliés de Netanyahou, le député d’extrême droite Ben-Gvir, en charge de la Sécurité nationale, figurait l’expulsion des Palestiniens, en particulier ceux de Jérusalem et ceux qui ont la nationalité israélienne. L’issue du dernier scrutin a confirmé un glissement sévère de la société israélienne vers l’extrême droite avec un racisme décomplexé. Le contexte va se durcir. La justice israélienne s’inscrit dans le projet colonial, nous n’en attendons pas une issue heureuse pour Salah. Le sort qui lui est infligé appelle une action forte de la diplomatie française.
Comment expliquer qu’Israël reste insensible aux réactions de l’opinion et aux campagnes médiatiques ?
Disons que cette mobilisation est très importante, elle a nécessairement un effet sur la diplomatie française. Pourquoi Israël ne bouge pas ? Globalement, c’est parce que le pays n’est jamais dérangé par une image négative. Il y a une machine de communication gouvernementale qui est là pour assurer le service après-vente de toutes les horreurs infligées aux Palestiniens. Les mécanismes sont bien rodés pour les déshumaniser, les qualifier de terroristes islamistes, faire le parallèle avec le terrorisme en Europe. Et il y a aussi, comme toujours, le chantage à l’antisémitisme. Sous cette pression, de nombreuses personnes n’osent pas se prononcer.
Supposons que la décision de la Cour suprême soit en faveur de Salah Hamouri…
Cela signifierait que ses soutiens, et la diplomatie française, l’ont défendu avec conviction jusqu’à la victoire du droit et de la justice. Si Salah n’est pas libéré et autorisé à vivre à Jérusalem, comment ne pas penser que la diplomatie française a perdu tout crédit, alors même qu’elle veut peser sur la scène internationale et jouer un rôle au Moyen-Orient ? Comment la France peut-elle prétendre faire respecter le droit international alors qu’elle est incapable de régler ce dossier d’un citoyen franco-palestinien qui est harcelé depuis vingt ans ? Son expulsion serait un échec qui signerait l’impuissance de notre pays à se faire entendre devant la politique de nettoyage ethnique menée par Israël.
Salah Hamouri doit être expulsé dimanche prochain vers France
« Ses avocats ont été notifiés à l'oral qu'il serait expulsé dimanche, a précisé Elsa Lefort auprès de l'AFP, c'est désespérant, ahurissant ».« Salah est expulsé de chez lui, ce qui nous rend tristes. On voulait vivre ensemble à Jérusalem, avec nos enfants, là où Salah est né. Vivre ensemble, c'est quelque chose qu'on n'a pas eu depuis qu'ils sont nés » a-t-elle ajouté.
Né à Jérusalem-Est, la partie de la ville sainte annexée et occupée par l’État hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d'un simple permis de résidence, révoqué l'an dernier par les autorités israéliennes. La diplomatie française avait demandé en vain à Israël à ce que Salah Hamouri soit libéré et puisse vivre à Jérusalem.
Selon son avocate, Lea Tsemel, le ministère de l'Intérieur israélien a notifié cette semaine les avocats de M. Hamouri de son intention de revoir la décision de lui retirer sa résidence de Jérusalem. Comme une nouvelle décision était attendue, l'audience à la Cour suprême avait été annulée.
Au final, le ministère de l'Intérieur « lui a dit aujourd'hui qu'il sera placé dimanche dans un avion pour la France », arguant qu'il pouvait toujours attendre en France, dont il a la nationalité par sa mère, une éventuelle nouvelle audience, a ajouté son avocate qui dénonce « procédure très étrange ». L'AFP a tenté hier soir de joindre le ministère israélien de l'Intérieur pour obtenir sa réaction, sans succès.