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16 août 2023 3 16 /08 /août /2023 06:15
 Israël : « Une réforme judiciaire made in occupation » - entretien de Pierre Barbancey avec l'avocat Michel Sfard - L'Humanité, 4 août 2023
Israël : « Une réforme judiciaire made in occupation »

L’avocat Michael Sfard explique les buts recherchés par la coalition gouvernementale avec ce qu’il appelle une « révolution judiciaire ». Pour lui, celle-ci est totalement liée aux territoires occupés en Cisjordanie. Il relève que les Palestiniens subiront durement cette réforme.

 
Vendredi 4 août 2023 - L'Humanité

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Avec le Mur et la Porte (Zulma, 2020), l’avocat israélien Michael Sfard nous plongeait dans cinquante ans de lutte juridique pour le respect des droits des Palestiniens dans les territoires occupés.

Il chroniquait le combat mené par les avocats et les organisations humanitaires devant la Cour suprême d’Israël. Aujourd’hui, il intervient régulièrement pour s’opposer à la réforme judiciaire voulue par Benyamin Netanyahou et sa coalition d’extrême droite, réforme qu’il lie à l’occupation.

Le gouvernement Netanyahou et sa coalition sont allés à marche forcée pour faire voter une première loi concernant leur réforme judiciaire. Que veulent-ils faire ?

Plusieurs lois pourraient changer le système constitutionnel israélien. Pour l’instant, ils en ont voté une. Mais c’est seulement la première d’une longue série. Que veulent-ils réformer en réalité ? C’est très simple. Le pouvoir. Ils veulent consolider tout le pouvoir du gouvernement et de l’exécutif et, pour cela, abolir n’importe quel type de contrôle qui les empêcherait de faire ce qu’ils veulent.

Il faut noter que les partis qui composent la coalition ont des intérêts différents. Netanyahou lui-même veut être en mesure de sortir du procès en cours mené contre lui, en contrôlant les poursuites. Ceux du Likoud, son parti, entendent pouvoir engager des amis, des membres de leurs familles, des proches, des adhérents de leur cercle politique et de les placer à toutes sortes de postes dans l’administration. C’est quelque chose qu’il n’est pas possible de faire librement si l’autorité judiciaire a son mot à dire sur de telles nominations.

Ensuite, il y a les ultraorthodoxes, qui se battent depuis des décennies pour obtenir une exemption définitive du service militaire et d’autres lois qui iraient dans leur sens sans que la Haute Cour de justice puisse s’y opposer.

Enfin, il y a les colons. Ils sont probablement la partie la plus importante de la coalition actuelle, son élément le plus radical. Le courant dominant parmi les colons est maintenant au pouvoir. Dans le passé, le mouvement des colons était conservateur.

Il croyait à des changements graduels qui n’allaient pas trop faire gîter le bateau. La nouvelle génération de colons, représentée par Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir (respectivement ministre des Finances et ministre de la Sécurité nationale – NDLR), n’est pas conservatrice. Elle veut tout, maintenant.

Et le système judiciaire israélien, même s’il est collaborateur de l’entreprise coloniale, fournit néanmoins des règles permettant de ralentir l’accaparement de terres et la construction des colonies. Et l’intérêt des colons dans cette révolution judiciaire est d’assurer que les cours de justice et les conseillers juridiques des ministères ne ralentissent pas ce processus.

Pourquoi, depuis le début de ce mouvement, les manifestants se concentrent-ils seulement sur la question de la démocratie et, pour la plupart, n’évoquent pas les implications de la réforme pour l’occupation et la colonisation ?

Il est assez étonnant, en effet, de voir que le débat public se concentre sur la façon dont l’annonce de l’annulation de la doctrine de la « raisonnabilité » (qui permet à la Cour suprême de juger du caractère « raisonnable » d’une loi – NDLR) affecte les Israéliens et leurs droits. Le mouvement de protestation est le fait d’Israéliens qui sont allés dans les rues pour défendre leurs propres droits, pas pour défendre les droits des autres.

C’est très triste de le constater, mais c’est quelque chose qui est vrai pour tout collectif, pas seulement pour les Israéliens. Il n’est pas étonnant que, parmi ces Israéliens, les points de vue sur le conflit israélo-palestinien diffèrent.

Je pense que cette révolution judiciaire et le danger de création d’une dictature en Israël sont un génie sorti d’une bouteille sur laquelle on peut lire « made in occupation ». Si nous ne tenons pas compte de l’occupation et si nous ne luttons pas pour en finir avec elle, Israël ne sera jamais une démocratie. Nous n’avons jamais eu la démocratie et Israël ne sera jamais une démocratie dans ces conditions.

Il n’y a pas de démocratie qui contrôle les vies de millions de gens pendant des générations avec des populations qui n’ont pas de droits civils et politiques ni de représentation au gouvernement. L’un des défis du bloc antioccupation à l’intérieur du mouvement de protestation est de relier tous les points soulevés et de convaincre les Israéliens qui sont contre cette « révolution » menée par la coalition au pouvoir et résistent que tout est connecté à l’occupation.

Les grands absents du débat sont les Palestiniens des territoires occupés. De quelle manière leur vie sera-t-elle affectée par cette réforme judiciaire ?

Un autre secteur existe, en effet. Il englobe des millions de personnes qui ne sont pas israéliennes. Elles n’ont pas de droits politiques et civils du tout. Elles n’ont pas d’outils à leur disposition comme les Israéliens pour combattre n’importe quel type de violation de leurs droits. Ces millions de personnes sont les Palestiniens qui vivent dans les territoires occupés, principalement en Cisjordanie. Et l’unique chose qui pourrait les protéger d’une violation arbitraire de leurs droits, c’est l’examen judiciaire.

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15 août 2023 2 15 /08 /août /2023 06:41
Porto Empedocle près d'Agrigente au sud de la Sicile: Sea Watch et Océan Viking bloqués administrativement au port - août 2020

Porto Empedocle près d'Agrigente au sud de la Sicile: Sea Watch et Océan Viking bloqués administrativement au port - août 2020

Le Ouest-France du 14 août 2023 l'annonce dans ses pages internationales  et son article en Une:

Il y a toujours plus de migrants à mourir en mer.

Tristes records que l'on bat avec une régularité confondante dans une quasi indifférence générale d'année en année.

Samedi, l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU a recensé au moins 2060 morts en mer, rien qu'en Méditerranée, depuis le début de l'année. Le macabre "bilan" de 2022 est déjà dépassé en août en 2023.

Et encore, il est certain que de nombreuses noyades collectives, disparitions en mer, ne sont pas connues. Parfois, les passeurs ou bien les policiers (dans certains États d'Afrique du Nord, en Turquie, en Grèce), sont complices de ces noyades qui sont carrément provoquées.

Des milliers d'autres migrants sont renvoyés à la mort dans le désert, sans eau, sans nourriture.

Les États européens aussi ont une responsabilité écrasante en sous-traitant la politique de lutte contre l'immigration irrégulière en connaissance de cause à des pays non démocratiques où le respect des droits de l'homme n'est pas une priorité des régimes en place et qui sont de toute façon en difficulté pour gérer l'arrivée des exilé.e.s et réfugié.e.s pour des raisons économiques. Et la responsabilité principale des États européens dont le nôtre est d'abord de ne pas suffisamment ouvrir de voies d'immigration légales et sécurisées, notamment pour rendre effectif le droit d'asile. De ne pas reconnaître de droit au déplacement et à la mobilité alors même que nos ressortissants, eux, voyagent, s'installent à l'étranger, y travaillent.

Des États européens qui peuvent aussi comme l'Italie bloquer temporairement l'activité des bateaux de sauvetage en mer comme l'Océan Viking de SOS Méditerranée, qui a sauvé 623 personnes ces derniers jours, dont de nombreux réfugiés fuyant les conflits et les crises humanitaires, venus du Soudan, de Guinée, du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire...

Des États européens qui se livrent à un concours Lépine de la politique la plus répressive en matière de lutte contre l'immigration et de restriction des droits des réfugiés, comme le Royaume-Uni qui envoie des demandeurs d'asile au Rwanda, ou l'expérimentation de barge en mer pour réfugiés qui ressemblent à des prisons flottantes.

Samedi 12 août, c'est dans la Manche entre la France et l'Angleterre qu'un bateau a fait naufrage, avec 65 exilé.e.s à son bord. 6 afghans ont perdu la vie. Depuis le verrouillage du port de Calais et du terminal Eurotunnel en 2018, plus de 100 000 migrants auraient traversé, au péril de leur vie, la Manche à bord de petites embarcations selon des estimations britanniques.

Ce qui fait naufrage depuis des années, ce sont bien sûr des femmes, des hommes, et des enfants, par dizaines de milliers, sur des radeaux de la Meduse que l'on abandonne à leur sort, mais ce sont aussi les prétentions à l'humanisme et à la défense des droits de l'homme de l'Europe dont la politique vis-à-vis des exilé.e.s est, il faut le dire sans détour, criminelle.

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11 août 2023 5 11 /08 /août /2023 11:41
Hiroshima et Nagasaki Les Maires pour la Paix signent pour protéger nos populations
Publié le Jeudi 10 août 2023 - L'Humanité
 

A l’occasion des commémorations des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, et alors que la guerre en Ukraine est à nos portes,16 maires du réseau AFCDRP-Maires pour la Paix, ont signé une tribune conjointe réitérant leur volonté d’agir pour protéger leur population face aux risques posés par les armes nucléaires

Nous, Maires, avons une responsabilité directe auprès de nos populations. Notre rôle est d’agir pour les aider à vivre dans une sécurité publique, économique, sanitaire, comme culturelle. Face aux menaces planétaires nous agissons aussi. Nous avons su enclencher des prises de consciences et des politiques publiques novatrices pour engager le combat contre le dérèglement climatique. Devant le risque d’emploi d’arme nucléaire, plus grand que jamais en grande partie à cause de l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, nous ne devons pas non plus échapper à notre devoir de protéger nos habitants de ce fléau.

Soixante dix huit années ont passé depuis les destructions d’Hiroshima puis de Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Seulement deux bombes atomiques, d’une puissance très relative à comparer avec les armes existantes en 2023, ont réduit à néant ces villes, engendrant la mort en quelques instants, jours, puis semaines de 220 000 personnes. Nous nous inscrivons dans les mots prononcés, il y a tout juste une année à Hiroshima, par António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies : « l’humanité joue avec un pistolet chargé. Nous sommes à une erreur, à un malentendu, à un mauvais calcul de l’Armageddon. Les dirigeants doivent cesser de frapper à la porte du Jugement dernier et retirer définitivement l’option nucléaire de la table ».  

Jusqu’à présent le tabou de l’emploi d’une arme nucléaire en temps de guerre résiste. Par contre, le chantage à la menace d’emploi de cette arme de destruction massive lui est tombé, depuis la poursuite de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022.

Vivre l’impensable est le quotidien d’un maire. Nous avons tous vécu des situations heureuses ou dramatiques inattendues, nous obligeant à agir dans la minute ; sans préparation. Ici, dans le cas d’une détonation nucléaire, ou que cela soit sur la planète, agir après pour répondre à l’urgence humanitaire serait très probablement vain. C’est la conclusion du Comité international de la Croix-Rouge, car il n’existe pas assez de moyens matériels et humains pour pouvoir porter secours. L’action doit donc se situer dans la prévention d’un tel acte.

Sans catastrophisme et avec lucidité, nous avons conscience que remettre le génie nucléaire dans sa bouteille est un processus extrêmement complexe, emprunt de difficulté et qui au final n’est pas directement de notre ressort. Mais, nous observons que c’est par l’action et la mobilisation des consciences, que nous pouvons venir à bout des menaces qui pèsent directement sur nos villes. C’est comme cela que nous travaillons pour rendre nos villes plus résilientes tant face au dérèglement climatique que face à une épidémie ou des problèmes sociaux.

Nous avons décidé d’exprimer notre inquiétude sur cette réalité qui menace notre humanité depuis 1945, en rejoignant le réseau des Maires pour la paix ou en signant l’Appel des Villes pour montrer notre soutien au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), porté par la Campagne Internationale pour abolir les armes nucléaires (organisation prix Nobel de la paix 2017). Certains d’entre-nous sont allés plus loin, en agissant par le développement de la culture de paix, notamment dans les écoles, par la création de cycles de conférences ou encore par l’interpellation du secteur financier dans son rôle dans le financement des entreprises produisant des systèmes d’armes nucléaires.

La France est un État qui protège sa population en s’appuyant sur la dissuasion nucléaire ; soit la possibilité d’employer des armes nucléaires contre tout État qui viendrait agresser son territoire et donc frapper les villes. Le 12 juillet dernier, le parlement a décidé d’octroyer la somme de plus de 53 milliards d’euros, à travers la Loi de programmation militaire, pour moderniser et renouveler (sur la période 2024-2030) les différents systèmes nucléaires militaires. Nous ne nous prononcerons pas sur ce choix. Mais si l’objectif est de protéger les français et les françaises nous nous interrogeons sur le choix qui est fait de refuser de participer, à minima comme État observateur, à la prochaine Réunion (novembre 2023) des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, qui se tiendra au siège des Nations unies. Car nous, nous avons appris que le dialogue avec nos habitants, avec les différents services nationaux, avec des élus d’autres couleurs politiques est obligatoires si nous voulons avancer pour le bien de nos populations et établir une bonne coexistence dans nos villes.

Le dialogue est la clé pour changer nos problématiques mondiales, comme locales. Sans celui-ci, aucun de nos problèmes ne peut trouver une issue positive, au contraire, les différentes parties prenantes ne feront que se regarder fixement avec à terme de plus en plus d’animosité entre États favorables et opposés au TIAN ; sans compte le risque de prolifération et d’emploi de ce type d’arme. Refuser le dialogue est donc réalisée au détriment des populations.

Il est toujours très complexe de réaliser le premier pas, mais il est nécessaire de penser aux générations futures qui porteront des regards circonspects contre les gouvernements qui n’auront pas osé le faire. Si la France le faisait, elle ne pourra voir son aura diplomatique qu’être valorisée, lui permettant d’apparaître comme un État responsable pour assurer la sécurité de sa population.

M. Philippe Rio, maire de Grigny (Président de l’AFCDRP-Maires pour la Paix France)

Mme Jacqueline Belhomme, Maire de Malakoff

M. Pierre Bell-Lloch, maire de Vitry sur Seine

M. Michel Soriano, maire de Lasseran

M. Gilles Leproust, maire de Allonnes

M. Ali Rabeh, maire de Trappes

M. Martial Bourquin, maire de Audincourt

M. André Molino, maire de Septèmes-les-Vallons

M. Clovis Cassan, maire de Les Ulis 

M. Nicolas Langlois, maire de Dieppe  

M. José Morales, maire de La Bouilladisse

M. Julien Quennesson, maire de Somain

M. Jean-Marc Vayssouze-Faure, maire de Cahors

Mme Martine Laborde, maire de Cazeuneuve

M. Bernard Andrieu, maire de Cordes-sur-Ciel

M. Christophe Sonrel, maire de Damelevières

Anniversaires des bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki - Les Maires pour la Paix signent pour protéger nos populations (L'Humanité, 10 août 2023)
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11 août 2023 5 11 /08 /août /2023 07:00
Italie : l’extrême droite de Giorgia Meloni fait la guerre aux pauvres

Le gouvernement post-fasciste de Giorgia Meloni a acté la suppression du revenu de solidarité, l’équivalent italien du RSA. Près de 500 000 personnes vont perdre l’accès à cette prestation sociale. Les économistes interpellent sur un risque de paupérisation de la société italienne.

Un simple SMS. Le 27 juillet, 169 000 familles italiennes ont appris, en quelques lignes, qu’elles ne toucheraient plus le revenu de solidarité, l’équivalent italien du RSA. Une allocation de 780 euros, mise en place depuis 2019 et destinée à une part des personnes au chômage. « Le revenu de solidarité a été mis en place pour placer l’ensemble des Italiens au-dessus du seuil de pauvreté, situé à ce moment-là à 780 euros, explique à l’Humanité Federico Bassi, économiste italien et maître de conférences à l’université de Lille. Une argumentation économique à l’époque, qui laisse donc aujourd’hui place à une argumentation moraliste. »

Cette décision est « le triomphe de l’idéologie néolibérale avec en filigrane l’idée que, si les gens sont pauvres, c’est de leur faute », souligne Henri Sterdyniak, économiste de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). C’est une idéologie répandue en Europe : couper les allocations sociales diminuerait l’« assistanat » et forcerait les gens à travailler, « discours typique des classes dirigeantes européennes », glisse Henri Sterdyniak. Pour réduire les dépenses publiques de son pays, Meloni a décidé de couper drastiquement dans les dépenses sociales. Cette mesure fait disparaître un tiers des anciens bénéficiaires, soit 500 000 personnes, et permet de réaliser une économie de 2,5 milliards d’euros.

En Italie, il n’existe pas de salaire minimum

En bonne samaritaine, Meloni ne supprime pas totalement les aides. Mais pour la première fois, « le gouvernement distingue les personnes employables et celles qui ne le sont pas », explique Federico Bassi. Ainsi, le gouvernement juge l’accès au travail plus compliqué pour les familles composées de personnes en situation de handicap, d’enfants mineurs ou de personnes âgées de plus de 60 ans. Ces dernières vont avoir le droit à un crédit d’insertion plafonné à 500 euros par mois. Mais tous n’ont pas cette « chance ». « Ceux qui vont en majorité pâtir de la situation sont les couples sans enfants et les personnes célibataires », décrit Federico Bassi. Ces derniers ne se verront verser qu’un chèque de 350 euros pendant douze mois. « On ne pousse pas les gens à travailler, on les y oblige », estime Henri Sterdyniak.

En Italie, il n’existe pas de salaire minimum. « Avec cette mesure, le gouvernement italien va forcer les Italiens à accepter des emplois très mal rémunérés et précaires », interpelle Federico Bassi. « Alors même que le gouvernement vient de repousser les discussions sur le salaire minimum », poursuit-il. « Le gros drame de cette décision est que la plupart des gens concernés viennent de régions fortement affectées par la criminalité. Réduire ces prestations sociales, c’est mettre encore plus de gens sous la protection de l’État social mafieux », regrette Federico Bassi.

Une guerre au RSA des deux côtés des Alpes

« Une guerre aux pauvres. » C’est dans ces termes que l’opposition de gauche italienne a qualifié la décision du gouvernement post-fasciste de Giorgia Meloni. « Cette décision ne va faire qu’accroître la pauvreté et le chômage en pleine inflation », pointe du doigt Henri Sterdyniak. Le pays est en proie à une inflation de 6,4 % et à un chômage atteignant 7,4 % (juin 2023). Les chiffres sont semblables en France avec une inflation à 4,3 % et un chômage de 7,1 % et pourtant, alors que les inégalités s’accentuent, le gouvernement Borne va lui aussi rendre l’accession au RSA plus compliquée en demandant aux allocataires d’avoir une occupation contrôlée de 15 à 20 heures par semaine. « En France, c’est la même décision sous une forme allégée », glisse Henri Sterdyniak.

Federico Bassi observe une « tendance à la baisse des prestations sociales à travers l’Europe. Après les aides importantes délivrées pendant le Covid, les États veulent réduire leurs dépenses publiques. En Italie, Meloni s’attaque au RSA, en France Élisabeth Borne et Emmanuel Macron se sont penchés sur les retraites ». Mais rien ne garantit que la décision prise par la présidente du Conseil ne s’exporte pas en France, même si, pour Federico Bassi, « les syndicats et les citoyens se battent plus ardemment qu’en Italie pour défendre leur droit ».

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 05:45

 

Alors que nous sommes à un an de l’enjeu majeur démocratique en Europe - les élections européennes de 2024 -, se tenait une réunion importante du PGE à Vienne, les 24 et 25 juin.

 

 

Nous avons à disposition des études pour les élections européennes, faites par Transform. Nous avons à disposition un calendrier électoral du PGE, en vue des élections européennes de 2024, qui a pour but d’élaborer collectivement une visée et des propositions transformatrices européennes.

La crise sociale et écologique du capitalisme est à la fois internationale et européenne. Il en va de même pour la préservation de la paix et la lutte pour vaincre la domination du grand capital financier. Au-delà des différences et des nuances nationales, le néofascisme a pour objectif commun d’essayer d’empêcher que la frustration et l’indignation ressenties par les personnes directement touchées par la crise ne soient dirigées contre le système capitaliste et canalisées dans l’agenda que le néofascisme présente partout : racisme, chauvinisme, misogynie, musellement de la presse, restrictions des droits syndicaux…

Nous sommes à la croisée des chemins. Dans le cadre néolibéral, l’UE n’est pas en mesure de relever ces défis, ce qui facilite également la normalisation du néofascisme aux yeux d’une grande partie des populations. La démocratie à tous les niveaux en Europe et la souveraineté populaire doivent être le tremplin de la coopération européenne plutôt que l’austérité et la concurrence néolibérale.

Il existe aujourd’hui en Europe une large hégémonie idéologique, sociale et culturelle des valeurs réactionnaires, autoritaires, patriarcales et individualistes qui favorise la montée de l’extrême droite. La gauche n’a pas encore trouvé de réponse adéquate à cette question. Le Parti de la gauche européenne tire la sonnette d’alarme.

C’est pour répondre à cela que Le PGE lance un appel à l’unité.

C’est dans ce moment politique que nous avons accueilli GRS, la gauche républicaine et socialiste, en présence du député européen Emmanuel Morel, comme nouveau membre du PGE.

Les élections au Parlement européen en juin 2024 seront la première confrontation politique à l’échelle européenne des deux tendances. C’est une responsabilité extraordinaire pour la gauche, qui doit comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’une dispute électorale, mais d’une composante idéologique et sociale. La gauche européenne prône une transformation sociale et écologique pour éviter le danger d’une catastrophe universelle.

Les représentants du PCF, Vincent Boulet, Frédéric Boccara et Hélène Bidard, ont pu exprimer tout à la fois des positions et analyses du PCF, mais aussi des enjeux que nous analysons à un an des élections européennes.
Ce qui ressort des études électorales, c’est que 3 sujets préoccupent le plus les européen·ne·s. Ces sujets sont le «
 coût de la vie » ; la guerre ; la crise climatique.
Face à l’augmentation du coût de la vie, une de nos propositions, majeure, passe par le développement des services publics.

L’Europe est un lieu de confrontations considérables entre ceux qui possèdent tout et celles et ceux qui n’ont presque rien. Des conquêtes sociales ont permis aux habitant·e·s d’accéder à des services indépendamment de leurs ressources. Services publics et protection sociale sont des salaires différés et socialisés pour la classe des travailleurs et travailleuses.

Ce système est attaqué par les réformes libérales capitalistes et il nous faut être lucides : les institutions européennes, avec la complicité active des gouvernements des États membres, se sont mis au service de cette dynamique et en ont sanctuarisé la logique dans les traités, texte après texte. Les conditions d’accès pour les populations se détériorent, les coûts d’accès augmentent, ce qui dégrade le niveau de vie des habitant·e·s. L’Union européenne ne peut pas, dans ce cadre, répondre aux besoins économiques et sociaux. La, le libéralisme et l’opposition à l’investissement public restent de mise dans la construction européenne, au lieu de mettre l’humain au cœur des politiques publiques.
Pourtant de nouvelles potentialités peuvent s’ouvrir, en s’appuyant sur les mouvements sociaux et les luttes. En Europe, et surtout en France, nous vivons un moment de regain des luttes revendicatives sur les salaires, les retraites, le logement, sur les revendications féministes et écologiques. Les mouvements sociaux constituent des points d’appui très importants.

C’est pourquoi nous proposons de mener une campagne comme une bataille sociale, en écho aux luttes, pour les services publics, l’emploi et une nouvelle industrialisation écologique et sociale, dont la conquête de député·e·s sera un point d’appui et une étape, au cœur desquels les questions de l’argent et de changer les règles européennes sont centrales.

Nous voulons montrer que nous pouvons porter une bataille pour une autre mondialisation. Nous pouvons agir au niveau européen fortement, comme en France pour une transformation sociale, écologique, économique.
Nous voulons porter une dynamique européenne. PCF porte l’ambition de retrouver sur ces bases sa représentation au Parlement européen. Pour porter l’enjeu démocratique et de la souveraineté par et pour le peuple, pour développer des coopérations en Europe, une Europe qui protège, une Europe juste, durable et solidaire. L’enjeu est immense une Europe cadenassée depuis sa création par les logiques capitalistes. Seuls les salarié·e·s, travailleurs et travailleuses en ont la clé
 !

Hélène Bidard
Membre du CEN

 

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20 juillet 2023 4 20 /07 /juillet /2023 05:33

 

Le sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à Vilnius s’est tenu les 11 et 12 juillet, quelques jours après le 500e jour de la guerre en Ukraine et l’agression injustifiable et criminelle de la Russie. L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est remise à plus tard par les Etats-Unis eux-mêmes, malgré les appels des va-t-en-guerre, y compris français, qui souhaitent en découdre avec l’armée russe et s’engager dans ce conflit.

Mais celui-ci s’enlise. Les dirigeants ukrainiens et russes s’engagent dans une guerre d’usure, sur une ligne de front de 900 kilomètres. Certains parlent d’une guerre qui pourrait durer plusieurs années. Les dirigeants occidentaux eux-mêmes relaient cette idée pour préparer les esprits à un conflit de longue durée.

Nous ne voulons pas revivre en Europe une guerre de tranchées, avec le spectre planant d’une escalade nucléaire. Déjà plus de 9 000 civils tués selon l’Organisation des Nations unies (ONU), auxquels s’ajoutent les dizaines de milliers de morts au combat de part et d’autre et plus de 14 millions de déplacés. Des paysages dévastés, des kilomètres de tranchées, des combats durs qui nous rappellent la guerre de 14-18. On dit que l’histoire ne se répète pas. Mais elle peut bégayer.

Nous devons tout faire, par les voies diplomatique et politique, pour mettre rapidement un terme à cette catastrophe humanitaire et écologique. De plus, cette guerre a des conséquences internationales. D’abord sur les peuples européens qui subissent les coûts de cette économie de guerre imposée à tous, avec, entre autres, l’inflation comme conséquence. Dans une économie libérale, les peuples seront toujours mis à contribution au bénéfice des marchands de canons et de la finance.

Ensuite, de lourdes menaces pèsent sur les exportations de céréales permises par l’accord conclu en juillet 2022, suspendu lundi 17 juillet par la Russie. Or l’approvisionnement en blé de la Corne de l’Afrique, déjà menacée de famine, en dépend en grande partie. Enfin, la déstabilisation possible du pouvoir en Russie ouvrirait la porte à l’inconnu pour la maîtrise du deuxième arsenal nucléaire mondial. Ce dont personne, en responsabilité, ne peut se réjouir.

Ne laissons pas les surenchères guerrières devenir incontrôlables. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit, nous comptons sur une victoire militaire de l’Ukraine pour libérer ses territoires, hypothèse aujourd’hui jugée hautement incertaine, soit nous empruntons une autre voie, certes étroite, mais pouvant permettre d’éviter le pire : la recherche d’une solution politique et diplomatique.

Du fait de son histoire, la France a une voix singulière à faire entendre. C’est le sens des propositions que j’ai formulées au président de la République à la veille du sommet de Vilnius. Même si ce chemin vers la paix est étroit, il faut pouvoir y travailler, lui donner de la consistance et le mettre en débat pour essayer de faire cesser le bruit des armes.

Ce chemin devra correspondre aux principes de la Charte des Nations unies et de la sécurité commune en Europe, respecter la souveraineté des peuples et donner les garanties réciproques de sécurité assurant une paix durable. C’est dans cet esprit que notre pays pourrait appeler les parties prenantes à discuter des points suivants : l’évacuation immédiate et inconditionnelle des territoires que la Russie occupe depuis le 24 février 2022, la négociation d’un statut de neutralité pour l’Ukraine lui apportant toutes les garanties sur sa souveraineté et sa sécurité dans le cadre d’une protection internationale sous l’égide de l’ONU, une négociation sur les réparations de guerre et un contrôle sur leur emploi pour qu’elles soient concrètement utiles au peuple ukrainien et qu’elles n’alimentent pas la corruption.

Il est également nécessaire d’évoquer l’acceptation par la Russie et par l’Ukraine d’un référendum internationalement contrôlé sur le statut de la Crimée et du Donbass, où la guerre a fait depuis 2014 des milliers de morts – la Russie renoncerait, ce faisant, aux résultats des référendums unilatéraux et sans valeur qu’elle a convoqués en 2022 dans les territoires occupés ainsi qu’à celui de 2014 sur la Crimée. Enfin doivent être abordés le retrait des armes nucléaires déployées en Biélorussie et le renoncement par Moscou de celles qui menacent directement l’Europe, en échange de quoi les forces de l’OTAN déployées en Europe reviendraient immédiatement à leur niveau de février 2022.

Les négociations sur un désarmement multilatéral des forces nucléaires déployées en Europe pourraient dès lors reprendre, sur la base du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Cela rendrait possible l’ouverture, dès que les conditions le permettront, d’une conférence paneuropéenne de sécurité collective en vue d’interrompre sur tout le continent la dynamique de militarisation au profit de mesures de confiance réciproque. J’ai bien conscience de formuler ces propositions dans un moment d’affrontement militaire. Chaque jour, les logiques de force et l’aggravation des haines attisent l’incendie.

Mais pouvons-nous assister en simple spectateur à l’engrenage fatal qui peut mener demain l’Europe à une guerre généralisée ? Il est temps qu’une initiative politique porte une proposition allant dans l’intérêt des peuples. Je suis convaincu que c’est ce qu’attendent les Françaises et les Français, parce que cela correspond à l’idée qu’ils se font du rôle de notre pays dans le monde.

Fabien Roussel est secrétaire national du Parti communiste français et député du Nord.

Fabien Roussel (secrétaire national du PCF, député du Nord.)

 

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15 juillet 2023 6 15 /07 /juillet /2023 07:24
Romancière, traductrice, éditrice, et maître de conférence, Laura Alcoba a vécu en Argentine jusqu'à l'âge de 10 ans. Elle a publié aux éditions Gallimard "Manèges: Petite histoire argentine" (2007), "Jardin blanc", "Les passagers de l'Anna C.", "Le bleu des abeilles" (2013), et en 2023, "Les rives de la mer douce" au Mercure de France

Romancière, traductrice, éditrice, et maître de conférence, Laura Alcoba a vécu en Argentine jusqu'à l'âge de 10 ans. Elle a publié aux éditions Gallimard "Manèges: Petite histoire argentine" (2007), "Jardin blanc", "Les passagers de l'Anna C.", "Le bleu des abeilles" (2013), et en 2023, "Les rives de la mer douce" au Mercure de France

Retour sur les années noires contre la répression de la gauche argentine - Manèges, Le bleu des abeilles de Laura Alcoba - La casa de los conejos de Valeria Selinger

J'ai eu la chance de rencontrer Laura Alcoba et Valéria Selinger aux rencontres littéraires "Les échappées du livre" à Avranches.

Début juin, elles étaient toutes deux invitées également au festival de Moguériec.

Laura Alcoba s'est fait connaître avec un premier roman d'une grande beauté "Manèges", sous-titré "Petite histoire argentine" où elle nous raconte ses mois de clandestinité quand elle était enfant, à 7-8 ans, avec sa mère, militante montonera à La Plata, en 1975, sous la menace du régime et des hommes des commandos de l'AAA, la Alianza Anticomunista Argentina qui enlèvent, torturent et tuent les militants de gauche, les Montoneros, les militants de l'extrême-gauche, les communistes. Les Montoneros étaient une organisation politique argentine péroniste de gauche, influencée par le christianisme social au départ, qui dût rentrer dans la clandestinité et fut contrainte de pratiquer la lutte armée entre 1970 et 1979.

L'émotion de la remémoration est partout présente, et traitée avec beaucoup de pudeur, de grâce et de subtilité: dans les visites en prison à son père, militant montonero lui aussi, arrêté et prisonnier politique, avec qui, après une fouille humiliante qui met à nu, elle converse dans un langage des signes complice, mise en joue par les militaires qui pointent les fusils et mitraillettes sur leurs visages. Un père qui ne sortira de prison que 6 ans plus tard, en 1981. Dans le portrait de la rayonnante Diana, enceinte de Clara Anahi, qui sera vraisemblablement kidnappée par les militaires pour être adoptée après l'exécution de sa mère, si solaire et courageuse, et de son père quelques mois plus tard. Dans le rappel de la douleur des grands-parents, contraints de cacher leur petite-fille pour éviter les mouchardages des voisins. Dans la souffrance de la mère, dont le visage s'affiche dans les journaux du régime, qui la présentent comme une "ennemie publique n°1". Dans l'évocation de la relation de la petite fille avec l'Ingénieur, qui construit la cachette où elle logée l'imprimerie clandestine des Montoneros pour laquelle travaille la mère de Laura, dans la maison des Lapins, une planque de la périphérie de la Plata, cet Ingénieur qui sera à l'origine de l'extermination du groupe de militants montoneros de "La Casa de los conejos", soit qu'il l'ait infiltré, soit qu'il ait été torturé et l'ait "donné", l'interprétation que retient le magnifique film inspiré de "Manèges" de Valeria Selinger, elle même, comme Laura Alcoba, née en Argentine (où ses parents étaient des militants des Jeunesses communistes) et vivant à Paris, "La Casa de los conejos", réalisé en 2020. 

"Manèges" se lit d'une traite, en quelques heures: il nous replonge dans la noirceur des années de plomb latino-américaines où les Américains, Kissinger et Nixon au premier chef, la CIA, ont organisé l'opération CONDOR pour financer tous les mouvements violents d'extrême-droite qui pourraient lutter contre la contagion communiste en Amérique du sud, dans leur chasse gardée, après la révolution cubaine, transformant le Chili, l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay, le Brésil, l'Uruguay, en lieu de chasse ouverte à l'encontre des militants progressistes et marxistes et en enfer carcéral. En Argentine, il y eu au moins 10 000 victimes et disparus de la dictature de Videla et des répressions anticommunistes et progressistes qui l'ont précédée du temps d'Isabel Peron. Au Chili, le coup d'Etat de Pinochet et l'affreuse répression qui s'ensuivit fit au moins 6000 victimes. 

Dans Le bleu des abeilles, au titre inspiré d'une lecture commune de la jeune fille de dix ans, exilée au Blanc-Mesnil, et de son père - La Vie des abeilles de Maurice Maeterlinck - Laura Alcoba, aujourd'hui auteure de plus de 5 romans, traductrice de romancières argentines (notamment le très beau "Les Vilaines" de Camila Sosa Villada, ou encore Selva Almada: "Sous la grande roue", "Après l'orage"), maître de conférence, nous raconte dans un superbe récit progressant par petites touches et anecdotes évocatrices  son arrivée en France, plusieurs mois après l'exil de sa mère, sa relation épistolaire à son père, encore en prison, et son adaptation à l'exil, à la banlieue parisienne, et à l'école primaire Jacques-Decour, ainsi que sa découverte émerveillée et merveilleuse de la langue française. 

On ne saurait trop recommander la lecture des romans de Laura Alcoba et le film de Valéria Selinger, par ailleurs autrice de documentaires sociaux, "La Maison des lapins" (ou "Casa de los conejos"), adaptant "Manèges", qui fut un immense succès en Argentine, plusieurs fois réimprimé, avec une jeune actrice magnifique, un merveilleux film sur l'enfance, la résistance, avec la peur en  toile de fond, et en bande originale la très belle musique du frère de Diana, tuée le 24 novembre 1976 avec 8 militants montoneros dans la "Casa de los conejos" accueillant l'imprimerie du journal des montoneros attaquée par l'armée au mortier.

Ismaël Dupont

Genre : DramePays d'origine : Argentine, France, EspagneDurée : 1 h 34 minRéalisateur : Valeria SelingerScénariste : Valeria SelingerProducteurs : Oscar Marcos Azar, Luis Ángel Bellaba, Arnaud Boland, Cathy Coopman, Carlos Martínez, Susana Rizzuti, Valeria Selinger  Synopsis : Laura n’a que huit ans mais elle sait déjà que pour survivre elle doit se taire. Même ses grands-parents doivent ignorer son nouveau nom et l’adresse de l’élevage de lapins qui sert de couverture à l’imprimerie clandestine où elle se cache avec sa mère et d’autres militants qui luttent contre la dictature et tentent d’échapper aux escadrons de la mort qui les recherchent.

Genre : DramePays d'origine : Argentine, France, EspagneDurée : 1 h 34 minRéalisateur : Valeria SelingerScénariste : Valeria SelingerProducteurs : Oscar Marcos Azar, Luis Ángel Bellaba, Arnaud Boland, Cathy Coopman, Carlos Martínez, Susana Rizzuti, Valeria Selinger Synopsis : Laura n’a que huit ans mais elle sait déjà que pour survivre elle doit se taire. Même ses grands-parents doivent ignorer son nouveau nom et l’adresse de l’élevage de lapins qui sert de couverture à l’imprimerie clandestine où elle se cache avec sa mère et d’autres militants qui luttent contre la dictature et tentent d’échapper aux escadrons de la mort qui les recherchent.

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15 juillet 2023 6 15 /07 /juillet /2023 07:01
14 Juillet : Marche militaire et flonflons pour Narendra Modi - L'Humanité, Lina Sankari, 12 juillet 2023
14 Juillet : Marche militaire et flonflons pour Narendra Modi

Invité d’honneur d’Emmanuel Macron ce 14 Juillet, le premier ministre indien met au pas la démocratie. Suprémaciste patenté, il est une pièce maîtresse de la stratégie de la France dans l’Indo-Pacifique.

Publié le
Mercredi 12 juillet 2023

Quoi de mieux, un 14 Juillet, que de recevoir « l’empereur des cœurs hindous » et de l’inviter à dîner dans un lieu – le Louvre – marqué de l’empreinte de la monarchie française ?

En cette Fête nationale, le président Emmanuel Macron s’inscrira dans une tradition qui court depuis Nicolas Sarkozy et consiste à dérouler le tapis rouge sang aux dictateurs et autres zélotes du nationalisme.

Après le Syrien Bachar Al Assad, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali, l’Égyptien Hosni Moubarak, place à un autre partenaire stratégique en la personne du premier ministre indien, Narendra Modi, un suprémaciste patenté. Le temps où Nelson Mandela était l’invité d’honneur, le 14 juillet 1996, paraît loin.

La contemplation par Emmanuel Macron et Narendra Modi de la Liberté guidant le peuple suffira-t-elle à redonner son lustre républicain à la réception ? Convié pour la cinquième fois en France, à l’occasion du 25e anniversaire du partenariat stratégique qui lie New Delhi à Paris, le chef du gouvernement indien ne sera sans doute pas tenu comptable des violations des droits de l’homme perpétuées en toute impunité dans son pays.

Qui se souvient que Narendra Modi était interdit d’entrée sur le territoire états-unien, au début des années 2000, pour avoir couvert, alors qu’il était gouverneur du Gujarat, les pogroms antimusulmans qui avaient fait plus de 2 000 morts ? C’est à ce titre qu’il accède à l’époque au statut de Hindu Hriday Samrat, « empereur des cœurs hindous ».

Le principal allié des Occidentaux contre la Chine en Asie

Les frontières se sont depuis ouvertes au mépris de la déchéance de nationalité pour 1,9 million de musulmans dans l’Assam, de la révocation de l’autonomie du Cachemire, des attaques de la milice du Rashtriya Swayamsevak Sangh (Association des volontaires nationaux, au sein de laquelle Narendra Modi a fait ses armes) contre les syndicalistes, les progressistes, les communistes, les journalistes… La liste a beau s’étendre jusqu’à l’écœurement, la stratégie indo-pacifique mise sur pied par les États-Unis afin d’endiguer l’influence chinoise vaut bien le sacrifice de la Fête nationale.

Avec un bémol, comme le souligne Olivier Da Lage, chercheur à l’Iris : « Ni la France ni l’Inde n’envisagent ce concept d’Indo-Pacifique autrement que comme une coopération ad hoc au sein d’un ensemble au cadre général, mais pas trop contraignant. »

Emmanuel Macron, qui a récemment fait connaître son souhait de voir la France assister au sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) en août, a également le souci de ne pas voir les pays du « Sud global » s’émanciper trop fortement dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et les tensions avec la Chine.

Héritières d’une tradition de non-alignement quelque peu écornée, les autorités indiennes entendent mettre à profit ce déplacement pour approfondir le partenariat stratégique et « s’affranchir progressivement de la dépendance à l’égard des armements russes sans se retrouver dans un tête-à-tête trop exclusif avec les États-Unis », souligne Olivier Da Lage.

Aux yeux de l’Inde, la France, qui dispose de territoires dans les océans Indien et Pacifique et partage déjà des bases militaires avec son alliée, a ainsi un rôle clé à jouer. Cliente de l’industrie de l’armement française, New Delhi serait en passe de commander 26 Rafale Marine et trois sous-marins.

Dans ce contexte, le silence radio s’impose à l’Élysée. En 2018, Emmanuel Macron avait servi la propagande suprémaciste en se rendant à Varanasi, ville sacrée et vitrine nationaliste de Narendra Modi, lui-même reçu avec tous les honneurs un an plus tard au château de Chantilly (Oise).

Jeudi soir, il s’adressera à la diaspora indienne acquise à sa cause. Si les réseaux nationalistes sont puissants à l’étranger et contribuent largement au financement des campagnes électorales du premier ministre indien, un rassemblement, ce 13 juillet à la place d’Iéna, à Paris, se chargera de rappeler que « la plus grande démocratie du monde est en danger avec un gouvernement de plus en plus autoritaire ».

 

Voir aussi, le communiqué du PCF:

Le symbole du 14 Juillet ne peut être défiguré par la présence de M. Modi - Communiqué du PCF, 12 juillet 2023

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13 juillet 2023 4 13 /07 /juillet /2023 17:02
Le symbole du 14 Juillet ne peut être défiguré par la présence de M. Modi - Communiqué du PCF, 12 juillet 2023
Le symbole du 14 Juillet ne peut être défiguré par la présence de M. Modi

Le Premier ministre indien Narendra Modi sera reçu par Emmanuel Macron comme invité d’honneur du 14 Juillet, accompagné d’un détachement militaire et de Rafale indiens.

Cette présence ne saurait se justifier par les relations diplomatiques que la France entend avoir avec l’Inde, pays à l’importance croissante dans l’ordre actuel du monde.

On apprend en effet que cette visite va voir la probable officialisation d’une commande 26 Rafale Marine et, plus largement d’un accord avec l’industrie de défense indienne, via des transferts de technologie. Il n’est pas acceptable que les initiatives diplomatiques de la France soient ainsi soumises aux intérêts capitalistes de l’industrie de l’armement.

Monsieur Modi mène dans son pays une politique de répression violente, sur des bases racistes et ethnicistes, et il entend faire de son gouvernement un laboratoire de l’autoritarisme sur le plan international. Associer un tel personnage aux cérémonies du 14 Juillet, c’est par conséquent faire insulte à la commémoration des valeurs d’émancipation et de respect des droits humains portées par la Révolution française.

Le Parti communiste français émet donc une protestation solennelle contre le choix d’associer Narendra Modi aux cérémonies de notre fête nationale.

Parti communiste français
Paris, le 12 juillet 2023

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6 juillet 2023 4 06 /07 /juillet /2023 05:45

 

La terreur de l’armée israélienne s’est abattue sur la ville et le camp de Jenine à partir du 2 juillet dernier.

 

 

C’est la première fois depuis 20 ans qu’une opération d’aussi grande envergure a lieu en Cisjordanie avec au moins 2000 soldats engagés, des chars, des bulldozers mais aussi des drones qui bombardent les maisons. On compte au moins 10 morts et une centaine de blessés, les routes ont été coupées et l’approvisionnement en eau est menacé. Le Théâtre de la liberté de Jenine a été pris pour cible mais aussi les ambulances et les infrastructures palestiniennes.

Cette attaque s’inscrit dans la continuité de la politique de la coalition dirigée par Benyamin Netanyahou et dominée par l'extrême droite et les représentants des colons. Celle-ci se caractérise au quotidien par la violence et une politique d'apartheid à l'encontre des Palestiniens, une aggravation de la colonisation et un renforcement de l’occupation.

Le PCF apporte tout son soutien à la population civile de Jénine et de son camp de réfugiés qui subissent ces exactions.

La communauté internationale doit se mobiliser pour la faire cesser et imposer la reconnaissance d’un État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël.

Cette opération doit cesser. Il appartient aux Nations unies de décider l’envoi immédiat, sur le terrain, d’une force de protection de la population palestinienne. Des sanctions doivent être prises contre l’État d’Israël tant qu’il ne respectera pas le droit international.

Pour ce qui la concerne, l’Union européenne doit demander la suspension de l’accord d’association Union Européenne/Israël. Et la France doit suspendre les accords militaires et sécuritaires bilatéraux avec Israël.

Parti communiste français
Paris, le 5 juillet 2023

 

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