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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:15
Genèse du djihadisme, par Nabil Mouline (Le Monde Diplomatique, décembre 2015)

Genèse du djihadisme, par Nabil Mouline (Le Monde Diplomatique, décembre 2015)

Effort d'élévation spirituelle, le djihad peut aussi signifier le combat contre les infidèles et les hypocrites. Ceux qui s'en réclament aujourd'hui pour justifier une conduite ultraviolente s'inspirent d'une idéologie rigoriste issue d'une double filiation: les Frères musulmans et le salafisme wahhabite, diffusé d'après l'Arabie saoudite.

Phénomène multidimensionnel, le djihadisme est avant tout une idéologie globale. A la faveur d’un bricolage intellectuel qui résulte du détournement de concepts, de symboles et d’images d’origine musulmane ou européenne, ses dépositaires prétendent offrir aux « croyants » un nouveau départ, une nouvelle identité et un nouveau mode de vie pour réussir ici-bas et dans l’au-delà.

En somme, une représentation du monde qui donne la certitude d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi : le groupe d’élus chargé par Dieu de rétablir la vraie religion et de réunifier l’oumma(la communauté des croyants) sous l’égide du califat — la monarchie universelle islamique —, avant de se lancer à la conquête du monde et d’obtenir le salut. Retracer la genèse et le développement des principaux affluents de l’idéologie djihadiste permet de mieux comprendre son attractivité et son efficacité, de Saint-Denis à Karachi.

A l’instar d’autres idéologies extrémistes, le djihadisme puise ses racines dans le désenchantement provoqué par la première guerre mondiale. Le démantèlement de l’Empire ottoman, l’abolition du califat par Mustafa Kemal Atatürk, la domination occidentale et la montée en puissance de nouvelles formes de socialisation ont engendré un véritable désarroi dans certains milieux musulmans.

Pour sortir de cette crise existentielle, certains militants, lettrés et oulémas (juristes et théologiens) voient dans l’islam l’unique remède. Plusieurs projets plus ou moins aboutis apparaissent ainsi entre les deux guerres. Le plus important d’entre eux est sans doute celui des Frères musulmans.

Inspirée de la Young Men’s Christian Association, la confrérie des Frères musulmans voit le jour en Egypte en 1928. Pour son fondateur, Hassan Al-Banna, l’islam est un ordre supérieur et total qui doit régner sans partage sur l’espace social musulman, car il est à la fois « dogme et culte, patrie et nationalité, religion et Etat, spiritualité et action, Coran et sabre ». Dans cet objectif, il envisage une stratégie téléologique: il faut d'abord islamiser la société par le bas, en dépassant toutes les écoles juridiques et théologiques, avant de s'emparer du pouvoir et de créer des Etats islamiques. Ces Etats, qui assurent la suprématie de la charia (loi islamique), s'engagent petit à petit dans un processus d'intégration à travers des programmes de coopération. Ce processus doit aboutir à l'abolition des frontières et à la proclamation du califat.

Le fondateur des Frères musulmans n'a jamais précisé les principes et les structures de l'Etat islamique qu'il souhaitait instaurer. Il s'est toujours contenté de slogans et de formules creuses, parfois même contradictoires. Mais les traces retrouvées ça et là dans ses écrits ainsi que dans son action à la tête de l'association-confrérie montrent bien qu'il avait un penchant pour l'élitisme, le dirigisme et l'autoritarisme. Al-Banna se déclare de manière assez claire contre un certain nombre de principes démocratiques, notamment la liberté, la séparation du politique et du religieux, le multipartisme et la séparation des pouvoirs. Pour faire face aux défis internes et externes, l'oumma doit être selon lui dirigée par une seule loi, la charia, par un seul parti, les Frères musulmans, et par un seul chef, le calife.

Grâce à la simplicité relative de son discours et au zèle de ses membres, la confrérie élargit considérablement sa base de soutien en Egypte et ailleurs dans le monde arabe. Elle ne parvient toutefois pas à réaliser son principal objectif: s'emparer du pouvoir, condition indispensable pour rétablir la cité de Dieu et obtenir le salut. Dès la fin des années 1940, cet échec pousse une minorité résolue à adopter des positions de plus en plus radicales, notamment en ce qui concerne l'usage de la violence. Les choses s'accélèrent de manière dramatique durant la décennie suivante en raison de la répression sans précédent menée par la junte militaire fraîchement installée au pouvoir au Caire.

Intellectuel tourmenté, Sayyed Qotb rejoint la confrérie durant cette période de crise. Dans les geôles du président Gamal Abdel Nasser, il opère un revirement idéologique qui aura des conséquences énormes sur le champ politico-religieux arabo-musulman. Il considère en effet que le monde dans lequel il vit est tombé dans l'ignorance et la mécréance (aljahiliyya). Les vrais croyants, désormais ultraminoritaires, doivent accomplir un exode (al-hijra) en se séparant spirituellement et physiquement des sociétés impies. Après avoir créé une plate-forme spirituelle et temporelle solide, ces élus doivent se lancer à la conquête du monde impie dans le cadre d'un djihad intégral. S'inspirant de l'Indo-Pakistanais Abul Ala Mawdudi, un partisan acharné de l'idée de califat, Qotb incite les élus à rétablir la souveraineté absolue de Dieu (al-hakimiyya) à travers l'instauration de l'Etat et de la loi islamiques pour libérer les croyants du matérialisme occidental. Cette culture d'enclave, qui n'est pas nouvelle dans l'histoire musulmane, devient très rapidement le socle politique du djihadisme contemporain.

L'invasion soviétique de l'Afghanistan permet l'essor du wahhabisme

En dépit de leur popularité et de leur adoption par un certain nombre de groupes radicaux à partir des années 1960, les idées d'Al-Banna et de Qotb sont freinées dans leur diffusion par un obstacle structurel: leurs auteurs ne sont pas des oulémas dépositaires d'une tradition séculaire, mais de simples intellectuels et militants islamistes, une catégorie qui n'a pas encore trouvé sa place dans le champ politico-religieux...

En 1979, l'invasion soviétique de l'Afghanistan permet au djihadisme de se doter d'une doctrine théologique et juridique bien établie: le wahhabisme. Grâce aux pétrodollars de l'Arabie saoudite, cette tradition a pu s'imposer comme une nouvelle orthodoxie. Né durant la seconde moitié du XVIIIe siècle en Arabie centrale, le wahhabisme est un avatar du hanbalisme, l'une des quatre écoles juridiques du sunnisme. Prédicateur intransigeant, son fondateur, Mohammed Ibn Abd Al-Wahhab (1703-1792) ne recule devant rien pour imposer ce qu'il considère comme la seule vraie religion, celle du Prophète et des pieux ancêtres, "al-salaf al-salih" d'où le terme "salafisme", autre dénomination de cette tradition. En 1744, il s'allie aux Saoud pour bâtir sur la base de sa doctrine une entité politique: le premier Etat saoudien, en place jusqu'en 1818.

Suivi aveuglement par ses disciples, Ibn Al-Wahhab assure que la seule voie possible vers le salut est la restauration de la religion "pure". Pour ce faire, il faut (re)découvrir le concept fondamental de l'Islam: l'unicité divine - al-tawhib. Cette unicité ne peut se réaliser qu'à une condition: l'observance stricte de l'orthodoxie et de l'orthopraxie, conformément à la doctrine hanbalite. Tous ceux qui n'adhèrent pas à ce dogme sont qualifiés d'hypocrites, d'égarés, d'hérétiques, voire de mécréants. Beaucoup de doctrines et de pratiques du soufisme telles que le culte des saints, les pèlerinages extracanoniques ou les pratiques divinatoires sont assimilées à des formes d'idolâtrie qu'il faut combattre par tous les moyens. De même, les individus et les gouvernements qui recourent à des lois considérées comme non ismamiques sont déclarés apostats.

Devenir et rester un véritable monothéiste suppose d'appliquer strictement les prescriptions divines dans tous les domaines de la vie. Pour atteindre cet objectif, les wahhabites préconisent une interprétation rigoriste des textes sacrés. La charia - notamment les châtiments corporels- doit selon eux être appliquée à la lettre.

Pour tracer les frontières, symboliques et réelles, entre la religion authentique et les fausses, les tenants du wahhabisme ont développé le principe "al-wala wa'al-bara" ("l'allégeance et la rupture"). Le croyant doit une fidélité et une loyauté absolues à tous les autres membres de la communauté. En revanche, les relations avec les mécréants se limitent théoriquement à la conversion, la soumission ou la guerre. Dans cette logique, les musulmans qui habitent des territoires impies doivent tôt ou tard accomplir une hijra (exode) vers la demeure de l'islam, pour faire le plein de forces sacrées avant de repartir au djihad...."

Nabil Mouline

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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 17:08

A l'époque, l'Humanité avait été un des rares quotidiens français à ne pas désinformer sur le génocide des tutsis par le pouvoir extrémiste hutu et la responsabilité de la France de Mitterrand, Balladur, Léotard et Juppé:

Rwanda: les preuves d'un mensonge français


"Un guide rwandais montrant une photo de l'armée française à Bisesero durant le génocide. © Thomas Cantaloube/Mediapart Des documents militaires inédits, dont Mediapart et France Inter ont pris connaissance, montrent que l’armée française a laissé se perpétrer en connaissance de cause des massacres contre la minorité tutsie pendant le génocide au Rwanda en 1994, alors même que sa mission confiée par les Nations unies était de les empêcher. Ces documents sont aujourd'hui entre les mains de la justice."

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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 21:01

La paix selon Netanyahou ou le viol du droit international comme préalable

http://www.france-palestine.org/La-paix-selon-Netanyahou-ou-le-viol-du-droit-international-comme-prealable

A la faveur de l’onde de choc provoquée par les attentats de Paris et du chaos syrien, B. Netanyahou, qui ne recule devant aucune énormité, a évoqué devant B. Obama la nécessité pour les États-Unis de reconnaître la « souveraineté israélienne » sur le plateau du Golan.

Ressentie pour ce qu’elle est, à savoir une provocation à l’égard de tous les pays de la région, elle s’est accompagnée, dans la presse israélienne, de plusieurs prises de position dans le même sens. La plus remarquable en matière de filouterie ou de gangstérisme sémantique est sans doute celle de Zvi Hauser, ancien secrétaire du cabinet du Premier ministre, appelant à « mener un dialogue constructif avec la communauté internationale quant à la modification des frontières au Moyen-Orient » depuis 1967, la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan devant servir « l’intérêt général en stabilisant la région ».

On croit rêver. Mais oui, on est bien en effet au cœur du cauchemar proche-oriental et on peut compter sur l’inventivité des dirigeants israéliens pour tenter d’y imposer leur novlangue et occulter les destructions de villages et l’expulsion de la majorité de la population syrienne après 1967.

Ils demandent tout simplement qu’on leur reconnaisse le doit de violer la Charte des Nations Unies qui postule l’inadmissibilité des conquêtes par la force.

Même attitude, avec d’autres mots mais avec la même arrogance, quand B. Netanyahou propose à John Kerry d’assouplir les mesures entravant la vie des Palestiniens de Cisjordanie… en échange de la reconnaissance du droit d’Israël à étendre les « blocs de colonies » !

L’occupation et la colonisation étant ce qu’elles sont, la situation en Palestine occupée et en Israël reste dramatiquement tendue : depuis début octobrequelque 120 morts, victimes pour plus des 5/6 d’entre eux des tirs israéliens, 12000 Palestiniens blessés dont 3000 par balles (balles « réelles » dans un grand nombre de cas). Les manifestations se poursuivent en étant réprimées avec la même violence, quant aux attaques au couteau, réelles ou imaginaires, elles se soldent toujours par de pures et simples exécutions extra judiciaires.

On est installé là dans une logique de domination et d’écrasement de l’autre qui ne peut mener qu’au chaos.

La France va-t-elle continuer longtemps à détourner les regards, à laisser sans réagir proférer de telles énormités et à s’exonérer de toute intervention politique sur la Palestine aux Nations Unies ?


--
Association France Palestine Solidarité (AFPS)

La paix selon Netanyahou ou le viol du droit international comme préalable
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21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 11:15
Arabie Saoudite: un poète condamné à mort

C'est le principal allié de l'Etat Français version Hollande et diplomatie des pétro-dollars au Moyen-Orient...

Ouest France: Ses poèmes ne sont pas du goût des juges saoudiens et un témoin affirme l'avoir entendu maudire Allah, le prophète Mahomed et l'Arabie Saoudite... Assez pour que le poète palestinien Ashraf Fadyah, interpellé début 2014, soit condamné en appel pour apostasie. En première instance, il avait été condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet.

Huffington Post Algérie:

Un tribunal saoudien a condamné à mort un poète et artiste plasticien palestinien mardi 17 novembre 2015 pour "blasphème", dans un de ses recueils de poèmes édité en 2008, a annoncé le Réseau arabe d'information sur les droits de l'homme, qui a condamné ce jugement sur son site Internet.

Ashraf Fayadh est accusé de "blasphème" dans son recueil de poème "التعليمات بالداخل" (Alta'limat Bildakhel), publié en 2008. Le tribunal l'avait d'abord condamné à quatre ans de prison et 800 coups de fouet , mais un autre juge à condamné à mort Fayadh, selon Reuters.

Le réseau arabe d'information sur les droits de l'homme a rappelé que le poète et artiste plasticien palestinien avait déjà été emprisonné par le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice en janvier 2014 pour "promotion de l'athéisme dans ses vers et cheveux longs". Lors de sa détention, il avait été privé de recevoir des visites ou faire appel à un avocat.

Le poète, issu d'une famille palestinienne résidant depuis plus de 50 ans en Arabie saoudite, avait également fait l'objet une année auparavant d'une plainte pour "ses idées athéistes" auprès du même Comité, qui a émis l'ordre de l'arrêter avant de le libérer, faute de preuves, explique la même source.

Dans son communiqué, le réseau arabe d'informations sur les droits de l'Homme rappelle que Ashraf Fayadh a pourtant représenté l'Arabie saoudite à la Biennale de Venise comme adjoint du secrétaire du pavillon saoudien. Le poète organise également plusieurs activités artistiques, dont une exposition d'art plastique initiée à l'aide de personnalités officielles, note le réseau.

Une pétition a été lancée et signée par une centaine d'intellectuels et artistes exigeant la libération du palestinien. La même association a de son côté condamné ce jugement "inquisitoire", déplorant que "la vie humaine n'ait plus aucune valeur auprès des autorités du royaume et du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice".

Le réseau, qui a dénoncé cette pratique, "destinée à dissuader les intellectuels de la réflexion et de l'innovation", a ordonné l'annulation de cette condamnation et la libération de Ashraf Fayadh.

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 15:35

Appel au boycott des produits israéliens : une décision de la Cour de cassation inquiétante pour la liberté d’expression
http://www.france-palestine.org/Appel-au-boycott-des-produits-israeliens-une-decision-de-la-Cour-de-cassation


La Cour de cassation vient de rendre sa décision dans l’affaire d’appel au boycott par des militants de Mulhouse. Elle confirme l’arrêt de la Cour d’appel de Colmar de novembre 2013, qui condamnait les militants, après leur relaxe en 1ère instance par le tribunal correctionnel de Mulhouse en décembre 2011.


C’est une décision inquiétante pour la liberté d’expression et nous exprimons tout notre soutien et toute notre solidarité aux militants de Mulhouse visés par cette décision.
Le conseiller rapporteur désigné par la Cour de cassation avait pourtant laissé la porte ouverte à la cassation de la décision de la cour de Colmar, en préparant deux projets d’arrêts en novembre 2014, l’un pour l’autre contre, soumis à la décision de la Cour de cassation. Mais l’avocat général avait ensuite clairement pris parti et recommandé le rejet du pourvoi, en juin 2015. Ceci en contradiction avec nombre de tribunaux et cours d’appel qui ont jugé que :
« Cet appel au boycott est en réalité une critique passive de la politique d’un état, critique relevant du libre jeu du débat politique qui se trouve au cœur même de la notion de société démocratique. Ainsi dès lors que le droit de s’exprimer librement sur des sujets politiques est une liberté essentielle dans une société démocratique, cet appel au boycott entre dans le cadre normal de cette liberté » (Tribunal de Pontoise décembre 2013)

« Attendu qu’il résulte ensemble des articles 1382 du code civil et 10 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales que le principe de la liberté d’expression ne peut subir que les restrictions rendues nécessaires par la défense des droits d’autrui ; que relève de l’exercice de la liberté d’expression la provocation d’autrui à se détourner d’un produit ou « appel au boycott »(TGI de Paris janvier 2014)

C’est donc le représentant de l’Etat qui aura eu le dernier mot.
Ce même Etat, qui, malgré les déclarations multiples de Madame Taubira sur le caractère politique de l’appel au boycott, qui ressort donc de la liberté d’expression, n’a toujours pas abrogé la circulaire inique de Madame Alliot Marie, qui appelait les procureurs de France à poursuivre tous les militants qui appelaient au boycott des produits israéliens.
Il deviendrait donc impossible en France de mettre en cause la politique de l’Etat d’Israël ? La France, le pays des Droits de l’Homme, serait donc l’exception européenne, le seul pays où les militants du Droit international seraient poursuivis devant les tribunaux ?
Nous assistons actuellement à une offensive systématique de l’Etat d’Israël, de ses ambassades et de ses réseaux de soutien, qui veulent faire taire toute opposition à la politique criminelle de cet Etat. Même la timide tentative européenne de rappeler les règles du droit en matière de différenciation des produits des colonies, encouragée par 16 pays européens, engagée depuis des années et toujours retardée, fait l’objet d’une campagne hystérique d’intimidation par le gouvernement israélien, qui déclare que toute mesure dans ce sens serait de l’antisémitisme !!!
La contestation de la politique d’un Etat qui bafoue toutes les règles du droit international et qui opprime un autre peuple est un droit absolu, nous entendons bien nous battre pour le faire respecter et nous appelons tous les démocrates à se joindre à notre combat.
Avec nos amis de Mulhouse, nous nous réservons la possibilité d’utiliser toutes les voies de droit, nationales et européennes, pour que la liberté d’expression soit respectée. Et nous renouvelons solennellement notre appel au gouvernement français pour qu’il abolisse enfin et sans délai les circulaires Alliot-Marie / Mercier.

Nous continuerons bien sûr nos campagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre la politique de colonisation, d’occupation et d’apartheid menée par l’Etat d’Israël, et pour faire respecter le droit international. Nous appelons nos concitoyens à nous rejoindre nombreux pour la journée d’action du 7 novembre, au cours de laquelle nous demanderons, devant les magasins Carrefour et plus généralement les chaînes de grande distribution, qu’ils cessent de vendre des produits provenant des colonies israéliennes en territoire palestinien occupé.

Le Bureau National de l’AFPS

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Association France Palestine Solidarité (AFPS)

Appel au boycott des produits israéliens: une décision de la Cour de cassation inquiétante pour la liberté d'expression (AFPS)
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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 15:26
Législatives en Turquie: les résultats de la terreur (PCF)

Législatives en Turquie : Les résultats de la terreur

Pour parvenir à ses fins et obtenir coûte que coûte une majorité, le président turc Erdogan, usant de tous les moyens de l’Etat à sa disposition, a déployé toute une ingénierie électorale (clientélisme, violence, fraudes) après avoir plongé son pays dans le chaos en relançant notamment la guerre contre le peuple kurde. Le HDP dont des milliers de militants et responsables ont été arrêtés, menacés et harcelés a été empêché de mener sa campagne électorale librement. Dans ces conditions, l’AKP parvient à son objectif en absorbant une partie des voix de l’extrême droite du MHP. Ces résultats sont ceux de la terreur.

La tactique d'Erdogan ne réussit pourtant pas à briser le HDP qui dépasse à nouveau la barre des 10% et obtiendrait 59 députés. Ce résultat n’invalide en rien le tournant qu’a représenté le scrutin du 7 juin.

Le HDP demeure la force de l’espoir porteuse d’avenir sur laquelle le peuple turc pourra compter. Pour autant, l’avenir de la Turquie s’annonce sombre. Pour faire face à la tyrannie, les peuples de Turquie et le HDP vont avoir besoin de soutien et de solidarité. Ils peuvent compter sur le Parti communiste français.

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29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 03:29

Stopper la folie de Netanyahou

http://www.france-palestine.org/Stopper-la-folie-de-Netanyahou

Une fois de plus John Kerry s’est rendu au Proche-Orient pour tenter de sauver la mise à Israël qui porte l’entière responsabilité des violences de ces dernières semaines. Sa visite a été présentée comme ayant permis un accord sur la mise en place de caméras permettant de documenter la situation sur l’esplanade des mosquées et d’acter un engagement à suspendre la colonisation.

Il n’en est rien.

Israël a immédiatement démonté et confisqué les premières caméras installées par le Waqf gestionnaire des lieux saints sous responsabilité jordanienne. Il s’agit en fait pour Israël de garder le contrôle total des images et d’empêcher de rendre compte des provocations quotidiennes des colons pour mettre à bas le statu-quo et imposer leur présence jusque dans les lieux saints musulmans. Et comme pour préciser les choses la ministre Tzipi Hotovely a déclaré après la visite de Kerry : « je rêve de voir le drapeau israélien flottant sur le Mont du Temple » !

De même il n’y a aucun arrêt de la colonisation dont le gouvernement Netanyahou répète imperturbablement la « légitimité » contre les règles les plus élémentaires du droit international et du droit humanitaire. Aurait-on oublié que dès 2001 B. Netanyahou, se croyant hors caméra, se vantait à des colons d’avoir fait échouer les accords d’Oslo ?

Face à cela que fait la France ? Affirmer au Conseil de sécurité que la colonisation est à la source des violences c’est bien. N’en tirer aucune conclusion pratique en matière de sanctions, c’est prendre le parti de l’impuissance et du renoncement à défendre le droit.

De même il est temps de s’interroger sur le permis de tuer donné aux colons et à l’armée. Il est de règle désormais que l’auteur d’une attaque au couteau soit abattu même s’il a été préalablement neutralisé. Cela porte un nom : c’est une exécution extra-judiciaire. Les forces d’occupation ont tué 15 manifestants dont 5 enfants à Gaza qui ne présentaient aucune menace pour eux, de l’autre côté de la barrière frontalière. Cela relève de l’assassinat pur et simple, tout comme pour ces jeunes manifestants sans arme, à Bethléem ou ailleurs, tués comme à la chasse à 100 mètres de distance. Et il faut être d’une singulière complaisance pour fermer les yeux sur les manipulations d’image visant à transformer les victimes en coupables comme à Hébron ou tolérer l’ignominie de la séquestration des corps.

Cela appelle des réponses judiciaires et politiques auxquelles la France ne peut se dérober. Elle qui a toujours milité pour la mise en place d’une juridiction internationale doit appuyer les démarches palestiniennes vers la CPI et lui transmettre tous les dossiers dont elle a connaissance.

Comme viennent de le rappeler le Conseil des organisations palestiniennes des droits humains et la Coalition civique pour les droits des Palestiniens à Jérusalem « Les Nations Unies et les États membres, par conséquent, se partagent la responsabilité de la nouvelle flambée de violence dans les territoires palestiniens occupés et en Israël en raison de leur incapacité à reconnaître et traiter la violence systématique inhérente au système d’occupation israélienne, le colonialisme et l’apartheid qui opprime les Palestiniens depuis des décennies ».

Ni les pays européens ni la France ne peuvent s’en exonérer. Elles doivent prendre des initiatives pour la protection du peuple palestinien.

Le Bureau national

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Stopper la folie de Netanyahou: communiqué de l'AFPS
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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 12:55
Jeremy Corbyn, cap à gauche pour le Labour

Les militants et sympathisants du Labour ont surpris l'Europe en choisissant le 12 septembre dernier un des représentants de l'aile la plus progressiste du parti travailliste, Jeremy Corbyn, en lieu et place de Ed Miliband, après son échec face à Cameron.

"Il est vrai que n'importe quel citoyen pouvait participer au vote, à la seule condition de payer un droit d'entrée de 3 livres sterling (environ 4 euros), ce qui a permis à plein de jeunes de voter, mais aussi sans doute à des syndicalistes et des anciens du Labour dégoûtés par Tony Blair. Ironie du sort, cette réforme interne avait été proposée par la droite du parti: les blairistes, fascinés par le modèle des primaires aux Etats-Unis, faisaient le pari que l'ouverture du vote au grand public affaiblirait l'influence des syndicalistes et achèverait d'ancrer le parti dans le fructueux marais du "centre"" (Alex Nunns, Le Monde Diplomatique, octobre 2015)

Une rupture complète avec 15 ans de néo-libéralisme et de néo-conservatisme avec le New Labour de Tony Blair et Gordon Brown. Les socialistes français feraient bien d'en prendre de la graine: quand les dirigeants socio-démocrates font la politique de la finance et de la droite, ils laissent des boulevards à la droite qui se radicalise d'autant plus et peuvent nourrir la fronde de leurs militants.

"Marginalisé depuis des décennies par ses collègues de la Chambre des communes, ignoré par les médias, ce candidat improbable a pourtant bénéficié d'un bouche-à-oreille aux allures de prodige, raflant 59,5% des voix dès le 1er tour et ridiculisant son principal rival, relégué à 40 points derrière avec un score de 19%. Une victoire sans précédent dans l'histoire politique du Royaume-Uni... Dépourvu du charisme d'un Alexis Tsipras ou des talents oratoires de son mentor Anthony ("Tony") Benn, meneur historique de l'aile gauche des travaillistes dans les années 1979 et 1980, M. Corbyn ne présentait a priori aucun danger pour ses collègues et concurrents de l'élite travailliste. Or son style direct et dénué d'effets de manches s'est révélé un atout précieux, marquant sa différence par rapport aux représentants de commerce médiatiquement surentraînés qui peuplent la classe politique britannique".

Alex Nunns, dans Le Monde Diplomatique, octobre 2015, poursuit en disant que la victoire de Corbyn s'appuie sur l'activisme dans les réseaux sociaux et militants de trois piliers:

- La jeunesse éduquée précarisée par la contre-offensive libérale post-2008, des emplois dégradés, des loyers prohibitifs, le triplement des frais de scolarité à l'université en 2012.

- le mouvement anti-guerre, Corbin étant le président de la coalition "Stop the war" (Arrêtez la guerre) qui a organisé la retentissante manifestation de 2 millions de personnes contre l'invasion de l'Irak en 2003, la plus grande protestation de masse de l'histoire britannique.

- le troisième groupe est celui du mouvement syndical qui n'en peut plus du gèle des salaires dans la fonction publique depuis des années, des privatisations, des services amputés. Plusieurs syndicats sont maintenant dirigés par des secrétaires généraux clairement marqués à gauche.

Corbyn est un pacifiste convaincu, qui s'oppose aux bombardements en Syrie, ne souhaite pas que le Royaume-Uni investisse dans une nouvelle génération de missiles nucléaires, se montre très critique sur le rôle de l'OTAN et l'extension de sa zone d'intervention. En matière d'économie, il se dit prêt à en découdre avec l'industrie financière de la City à Londres, à rétablir un contrôle politique sur la banque centrale, à renationaliser le chemin de fer et plusieurs services publics, balayant ainsi l'orthodoxie thatchérienne et blairiste. Sans prendre clairement position sur une sortie de l'Union européenne, il préfère mettre l'accent sur la construction d'une Europe sociale. Il a critiqué avec virulence, contrairement à Hollande, le traitement infligé à la Grèce et le grand marché transatlantique.

Combien de ces prises de position trouveront leur place dans la plate-forme du Labour? On ne sait pas car entre Corbyn et la base qui le soutient s'intercalent les notables du Parti et les Parlementaires qui ont fait carrière du temps du blairisme triomphant, c'est à dire qui l'ont basé sur les ruines de la gauche. Les blairistes, et notamment les parlementaires de l'aile droite du Labour, vont s'employer à savonner la planche de Corbyn auprès des médias et à le remettre en cause à la première défaite électorale du Labour.

Les conservateurs donnent déjà dans la stratégie de manipulation extrémiste la plus grossière en assimilant Corbin à un allié du Hamas, du Hezbollah et même de Ben Laden, car il défend les droits des palestiniens, les idées de justice internationale, de paix et de lutte contre l'impérialisme. Le premier ministre David Cameron avait donné le ton à travers un tweet plein de finesse: "Le Labour est maintenant une menace pour notre sécurité nationale, notre sécurité économique et la sécurité de vos familles".

La presse tabloïd aux mains des milliardaires ultra-libéraux cible aussi Corbyn à travers des campagnes de dénigrement dignes des pires médias aux ordres dans les dictatures.

Pourtant, Corbyn et les forces sociales et espoirs qu'il incarne, se trouvent confrontés à la différence d'un Tsipras au paradoxe d'un mouvement anti-austérité épousant la direction d'un parti qui jusqu'ici défendait l'ordre établi et le consensus néo-libéral. "Pour réussir, M. Corbyn va devoir transformer le Labour en une force militante capable d'entretenir l'incroyable sursaut collectif qui l'a propulsé à la tête. Si l'excitation générée ces derniers mois se propage à d'autres secteurs de la population et que l'aventure suit son chemin, M. Corbyn a toutes ses chances. Si le mouvement retombe et que l'homme du renouveau reporte son assise sur les vieux centres du pouvoir, l'occasion sera perdue" (Alex Nunns).

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:28

Benyamin Netanyahou s'est livré le hier, devant le 37e Congrès sioniste mondial à Jérusalem à une gravissime déclaration négationniste, visant à exonérer Hitler de ses responsabilités dans le génocide des Juifs. Selon lui, le grand mufti Haj Amin Al-Husseini en aurait été le véritable inspirateur lors d'une rencontre avec Hitler en 1941 alors que le dirigeant nazi, aux dires de Netanyahou « ne voulait pas exterminer les juifs, mais seulement les expulser ».
Cette réécriture ignoble de l'histoire, au mépris de toutes les preuves historiquement établies de l'intention d'extermination des Juifs par le régime nazi, doit être condamnée avec la plus extrême sévérité. Cette déclaration en dit long sur la haine des Palestiniens qui anime à ce point le Premier ministre israélien qu'il en est prêt aux mensonges les plus odieux. Au moment où les thèses racistes de l'extrême-droite progressent à nouveau dans toute l'Europe, cette déclaration est parfaitement irresponsable.

Le gouvernement français et les autorités européennes doivent la condamner sans attendre et cesser leur politique de complaisance à l'égard de ce gouvernement israélien et de sa politique criminelle, qui constitue aujourd'hui le premier des obstacles à tout processus de paix juste et durable en Israël et la Palestine.

Déclaration du PCF, 21 octobre 2015

Netanyahou et Hitler: une réécriture ignoble de l'histoire
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17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 08:03

PROTEGEONS LE PEUPLE PALESTINIEN ! RECLAMONS DES SANCTIONS CONTRE L’ETAT D’ISRAEL.

Depuis plusieurs semaines, les violences entre l’État d’Israël et les résistants palestiniens s’intensifient à Jérusalem et dans toute la Cisjordanie. Parallèlement des bombardements réguliers continuent sur la population de Gaza victime du blocus (700 attaques israéliennes sur Gaza depuis le « cessez le feu » de 2014).

La politique israélienne visant à détruire la résistance palestinienne est bien calculée, rien n’est laissé au hasard.

Le partage criminel des rôles entre les colons israéliens et les représentants du gouvernement israélien, est bien huilé.

Une nouvelle génération de résistants palestiniens, des jeunes qui n’ont connu d’Israël que les forces militaires et les colons, se lève, mains nues et avec pour seules armes des pierres ou des cocktails Molotov. Constamment humiliée, sans espoir à l’égard d’une « autorité » palestinienne muselée par l’occupant, elle n’a plus rien à perdre. Sa résistance est un droit, un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de décembre 1948.

Est-ce le commencement d’une troisième intifada? C’est la question que posent les médias, espérant parfois qu’aborder ainsi ces événements leur permettra de faire du buzz.

Or il ne s’agit pas de faire le buzz, il s’agit de ne pas mettre à égalité l’occupant et l’occupé en passant sciemment sous silence les multiples provocations de colons israéliens surarmés et soutenus par l’armée mais d’évoquer le non-respect par Israël du Droit international et des Droits de l’Homme depuis 67 ans.

Pourtant c’est trop souvent de cette manière que beaucoup de médias français traitent l’escalade des agressions à Jérusalem et en Cisjordanie.

Est-il besoin de nommer cette révolte, ou insurrection ? Nous savons que l’avenir du Proche et du Moyen Orient, voire du monde entier, sont indécis?

Nous savons aussi que le peuple palestinien continue de résister dans sa vie quotidienne et qu’un grand élan de solidarité internationale continue à se développer, qu’il s’agisse du soutien à de multiples projets permettant au peuple palestinien de survivre dignement ou qu’il s’agisse de la Campagne BDS (Boycott - Désinvestissement - Sanctions) pour mettre fin à l’impunité d’Israël.

Combien de temps encore faudra t-il attendre avant que la communauté internationale prenne des sanctions contre un état criminel : le gouvernement français se doit de faire appliquer le droit et en particulier les nombreuses résolutions de l’ONU que l’Etat d’Israël bafoue régulièrement. Pourquoi la France ne met-elle pas autant d’énergie et de moyens à protéger le peuple palestinien opprimé depuis 67 ans et à dénoncer le gouvernement israélien qu’elle le fait vis-à-vis d’autres dirigeants tel Bachar el Assad pour ne citer qu’un exemple ?

La reconnaissance d’un Etat palestinien souverain ne peut passer que par celle des droits d’un peuple et celle de ses réfugiés. Mobilisons-nous pour que cesse l’impunité d’Israël ! Soutenons la résistance du peuple palestinien !

Editorial de la lettre d'info du Front de Gauche Pays de Morlaix, 16 octobre 2015 - François Rippe.

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