D'ABORD débrider la croissance et relancer l'emploi ; le reste, on verra après: voilà le refrain qu'on entend partout. Aux Etats-Unis, Trump s'attaque à coups de décrets au Clean Power Act, le dispositif mis en place par Obama pour réduire les émissions de CO.., et renonce à fermer les centrales à charbon. De quoi, prétend Trump, donner du boulot à 100 000 mineurs.
En Russie, Poutine profite d'un forum international sur l'Arctique (en partie sous juridiction russe) pour annoncer qu'il considère cette région comme disposant d'« un potentiel économique colossal », avec son gaz et son pétrole, ses minerais, son trafic maritime naissant, et qu'en conséquence il compte bien l'exploiter à mort.
En France, le Medef pond un livre blanc anti-écolo dans lequel il avance 40 propositions pour « simplifier » - en clair, raboter - le droit de l'environnement. Par exemple, dès qu'un projet aurait reçu l'approbation des autorités publiques, plus personne n'aurait le droit de le mettre en cause devant les tribunaux. Le barrage de Sivens et l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes auraient ainsi été inattaquables dès leur déclaration d'utilité publique... Bref, les spécialistes de la courte vue s'en donnent à cœur joie.
Pendant ce temps-là, en Nouvelle-Zélande, les députés viennent d'accorder au fleuve Te Awa Tupua le statut d'« entité vivante ». Tout comme un humain, il sera doté d'une personnalité juridique, dont les intérêts pourront être défendus devant les tribunaux par des personnes qui le représenteront, parleront et agiront en son nom. Ils sont fous, ces Maoris ?
Peut-être. Mais il y en a d'autres : l'Inde vient de reconnaître le Gange et l'un de ses affluents, la Yamuna, deux fleuves affreusement pollués, comme personnes morales. Déjà en 2008 l'Equateur avait inscrit dans sa Constitution les droits de Pachamama, la terre mère. La Bolivie avait suivi. L'an dernier, les Kanaks des îles Loyauté ont fait en sorte que des éléments de la nature, et bientôt certains animaux totémiques comme le requin, la tortue, certaines plantes ou sites sacrés, puissent eux aussi jouir de ce statut (« Libération», 29/3).
Reconnaître des droits à la nature pour mieux la protéger sera-t-il efficace ? Les juristes en débattent. Le 29 mars, le Parlement européen a évoqué la possibilité de lancer une initiative citoyenne sur ce sujet. « Le climat s'est emballé, la biodiversité s'est effondrée, la pollution est omniprésente, et les conditions mêmes de la vie sur Terre commencent à être menacées. Nous ne pouvons plus rester spectateurs »,note la juriste Valérie Cabanes (« Le Monde », 31/3).
Quoi ? La priorité ne serait plus la croissance à tout prix ? Il faudrait que l'homme ne soit plus entièrement « maître et possesseur de la nature » ? Et reconnaisse que celle-ci a le droit de se défendre contre ses attaques, ses prédations, ses nuisances ? Et se demande à quoi sert d'avoir du boulot si c'est pour construire un monde invivable ? On entend d'ici le rire de Trump, Poutine, Gattaz &Co.
Comme Helga, 80 ans, 11 % des retraités allemands sont contraints de travailler pour arrondir leurs fins de mois. C'est la conséquence des réformes Schröder du début des années 2000 qui ont accru les inégalités entre les personnes âgées.
Outre-Rhin, les relations entre les femmes et le monde professionnel sont marquées par la complexité. Les Allemandes sont souvent écartelées entre l'envie de maternité et la volonté de s'épanouir professionnellement. Concilier les deux, dans un contexte de précarisation du marché du travail et de retraites au rabais, relève du défi.
De notre correspondant en Allemagne.
Clac-Clac... La balayette cogne mollement sur les deux côtés des marches de l'escalier brun. 13 h : bientôt l'heure de la pause pour Helga au 4e étage de cet immeuble du centre de Berlin. Chaque mercredi, elle gravit, le souffle court, les cages d'escalier de quatre immeubles. Rituel laborieux qui la fait se lever à 6 h 30 et traverser la ville en métro.
950 euros de retraite après 44 ans de travail
En guise d'explication, ce petit bout de femme, parlant français avec une pointe d'accent, affirme qu'elle en « a besoin ». D'abord, « parce qu'elle a toujours travaillé » ; ensuite, parce qu'elle manque d'argent, joignant le geste à la parole en frottant son pouce sur son index. Helga a 80 ans. Elle a travaillé 44 ans de sa vie. Sa pension de retraite s'élève, si on peut dire, à 950 euros. Trop peu pour vivre ses vieux jours paisiblement, mais 150 euros de trop pour pouvoir prétendre au complément du minimum vieillesse pour les retraités. En digne héritière de sa mère, une de ces « Trümmerfrauen » (« femmes des ruines ») qui ont rebâti le Berlin bombardé après-guerre, celle qui n'a jamais connu son père a cumulé les boulots d'usine entre deux grossesses. Tissage, conserverie de poisson, façonnage du métal : l'essentiel était de « gagner sa croûte », dit celle qui a « mis ses deux hommes à la porte ». Aujourd'hui, seule, elle dépense presque la moitié de sa pension dans le loyer de son deux-pièces-et-demie situé dans la périphérie de Berlin-Ouest. Pour s'autoriser des extras, comme inviter sa fille au sauna afin de gommer les courbatures du ménage ou offrir des cours de français à l'un de ses huit petits-enfants, elle a donc « besoin » de la corvée du mercredi.
Le nombre de retraités actifs a doublé en dix ans
Dans un Berlin où la gentrification renchérit la vie, beaucoup de gens sont à la peine pour finir leur existence dans la dignité. La situation d'Helga est loin d'être une exception. Selon l'Institut fédéral de la statistique allemand, le nombre de retraités contraints de travailler a doublé en dix ans, soit 11 % des plus de 65 ans. Les réformes Schröder du début des années 2000 étaient motivées par l'ambition de sauver le système par répartition, menacé par le vieillissement de la population. Au menu : baisse des taux de cotisation et allongement progressif de la durée du travail. Cette réforme du chancelier social-démocrate a finalement eu pour effet pervers d'accroître les inégalités entre les personnes âgées. Avec des femmes en première ligne des injustices. Dans son livre, l'universitaire Kristina Vaillant évoque des « travailleuses piégées ». « Le retraité allemand standard est défini par la loi : il a travaillé 45 ans à plein temps, avec un salaire brut moyen de 3.000 euros. Quand il remplit tous ces critères, il perçoit une pension complète. Sinon, il y a des décotes automatiques qui touchent souvent les femmes, car la moitié de celles qui travaillent le font à mi-temps. S'est ajoutée la libéralisation du marché du travail, avec les minijobs, à 10 euros de l'heure ou moins, sans cotisations retraite. Dans ce secteur, il y a deux fois plus de femmes que d'hommes. » Résultat : les femmes perçoivent moitié moins de retraite que les hommes. Sel on u ne étude de l'institut Bertelsmann parue fin juin, dans la génération des baby-boomeuses parvenant à la retraite en 2030, la moitié percevra moins de 950 euros par mois, tous revenus complémentaires compris.
« Mère-corbeau »
Même si le travail au féminin est mieux accepté, une dimension culturelle imprègne la conception de la femme au travail : « Une mère ne prenant que deux mois de congés maternité est encore jugée comme une "mère-corbeau" qui abandonne son petit », constate Jutta Allmendinger, la directrice du Centre de recherches sociales (WZB). En théorie, les mères peuvent s'arrêter de travailler pendant un an après la naissance du bébé, en étant rémunérées jusqu'à 70 % de leur salaire. Mais certaines n'hésitent pas à « sacrifier » toute leur carrière professionnelle pour éduquer leurs enfants. Selon Barbara Vinken, auteure du « Mythe de la mère allemande », « la grande majorité des mères croient dans leur mission de rendre le monde meilleur en se consacrant à 100 % à leurs enfants. Les parents allemands estiment qu'"abandonner " un enfant d'un an à une crèche à plein temps est nocif pour son développement ». À 31 ans, Stella, rencontrée dans un café dédié aux enfants, a tiré une croix sur un emploi d'ingénieur pour devenir mère à plein temps d'Emma : « C'est mon métier maintenant, c'est normal ! ». Dans une société qui donne souvent le rôle de soutien de famille au père, beaucoup de villes restent à la traîne pour proposer des structures d'accueil des enfants car le concept d'école maternelle n'existe pas. Il manque 350.000 places de crèches, alors que 500.000 femmes souhaiteraient exercer un métier à temps complet, estime une étude du Parti social-démocrate. Entre impératifs économiques, préjugés culturels et désir d'accomplissement, la femme allemande doit louvoyer pour chercher le juste équilibre.
Sous Trump, l’Amérique raciste défile et défie à visage découvert
LAURENCE MAURIAUCOURT
DIMANCHE, 13 AOÛT, 2017
L'HUMANITE
Des drapeaux nazis, ouvertement brandis samedi en Virginie : une image qui a fait le tour du monde via les réseaux sociaux.
Des violences entre des partisans de l'extrême droite américaine et des contre-manifestants ont causé la mort d'une, voire trois personnes et fait une vingtaine de blessés samedi à Charlottesville en Virginie. La réaction du président Donald Trump qui a renvoyé les deux camps dos à dos, a suscité de vives réactions, dont celle de l’ex-président Obama. Retour sur les faits.
L’information a ajouté l'indignation samedi : une femme de 32 ans a été tuée lorsqu'une voiture a foncé, volontairement selon des témoins, dans une foule de contre-manifestants venus s'opposer à un rassemblement unitaire de la droite radicale américaine: néo-nazis, suprémacistes blancs, Ku Klux Klan (KKK) jusqu'à la droite alternative ou Alt Right, dont une partie au moins avait soutenu Donald Trump à l'élection présidentielle.
Ce sont même trois morts qui sont dénombrés. "Nous avons des gens qui sont venus ici pour provoquer la confusion, le chaos et le trouble, lesquels ont provoqué trois décès", a en effet déclaré Maurice Jones, directeur municipal de Charlottesville, au cours d'une conférence de presse.
Des affrontements entre manifestants des deux camps s'étaient multipliés avant le rassemblement de Charlottesville, finalement annulé mais trop tard par les autorités de cette petite ville historique de l'est des Etats-Unis.
Donald Trump refuse de condamner explicitement les mouvements d’extrême droite
Le président américain Donald Trump a certes condamné les violences de Charlottesville, mais sans se prononcer sur la responsabilité de l'un ou l'autre des camps en présence. "Nous condamnons dans les termes les plus forts possibles cette énorme démonstration de haine, de sectarisme et de violence venant de diverses parties", a-t-il déclaré depuis son golf de Bedminster (New Jersey), où il passe ses vacances.
En semblant renvoyer dos à dos les deux camps, le président américain a provoqué l'indignation chez les Démocrates mais aussi un malaise chez les Républicains, son propre parti. "La haine et la division doivent cesser, et elles doivent cesser immédiatement", a lancé le président. Interpellé par des journalistes, il a refusé de condamner spécifiquement les mouvements d'extrême droite.
La démocrate Hillary Clinton, battue par Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016, l'a critiqué, sans le nommer. "Chaque minute où nous permettons à cela de se poursuivre par un encouragement tacite ou par inaction est une honte et un danger pour nos valeurs", a-t-elle tweeté.
Le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, est lui aussi intervenu sur Twitter. "Très important pour la nation d'entendre le président décrire les événements de Charlottesville pour ce qu'ils sont, une attaque terroriste menée par des suprémacistes blancs".
Barak Obama cite Mandela
L'ex-président Barack Obama est sorti de sa réserve en citant Nelson Mandela: "Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines, ou de sa religion".
Dans la soirée, le ministre de la Justice Jeff Sessions a dénoncé pour sa part "l'intolérance raciale et la haine". Les violences de Charlottesville "trahissent nos valeurs fondamentales et ne peuvent être tolérées", a-t-il dit.
Le FBI, la police fédérale, a d’abord annoncé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles la voiture a foncé sur la foule, tuant la jeune femme et blessant 19 autres personnes. Le conducteur du véhicule a été placé en garde à vue et la police traite les faits comme un "homicide criminel", a déclaré le chef de la police de Charlottesville, Al Thomas. Selon la chaîne de télévision CNN, le suspect, James Alex Fields Jr, 20 ans, originaire de l'Ohio, a été inculpé de meurtre, de blessures et de délit de fuite. Trois autres personnes ont été arrêtées et inculpées.
Témoignages
La vidéo montrant une voiture de couleur sombre percutant un autre véhicule par l'arrière, qui lui-même rentre dans une troisième voiture devant lui, a fait le tour du monde. La voiture responsable de la collision repart alors vivement en marche arrière au milieu des manifestants paniqués.
"On marchait dans la rue quand une voiture, une berline noire ou grise, nous a foncé dessus, elle a percuté tout le monde. Puis elle a reculé et nous a encore heurtés", a déclaré un témoin à l'AFP.
"Une fille au sol a été mutilée. C'était volontaire, ils ont fait exprès de faire marche arrière", a raconté un autre homme qui avait assisté à la scène.
L'annonce de ce rassemblement de mouvements d'extrême droite, qui voulaient dénoncer le projet de démontage de la statue d'un général sudiste et favorable à l'esclavage de la guerre de Sécession, suscitait les plus grandes inquiétudes.
Il se présentait comme l'un des plus importants de cette mouvance politique depuis au moins une décennie avec des centaines de participants, selon les organisations antiracistes.
Dès le début de la journée, de nombreux manifestants arboraient des armes semi-automatiques, comme le permet la loi en Virginie. Et devant de premières échauffourées très violentes, les autorités locales décrétaient l'état d'urgence et l'interdiction du rassemblement.
Drapeaux confédérés et salut nazi
De nombreux partisans de l'extrême droite brandissaient des drapeaux confédérés, que beaucoup d'Américains savent être un symbole de racisme, et certains faisaient le salut nazi.
Les militants anti-racistes agitaient des drapeaux du mouvement Black Lives Matter (BLM), qui proteste régulièrement contre les décès de Noirs victimes d'usage excessif de la force par la police. Ils scandaient des slogans comme "Nous disons non à la peur raciste" ou "Pas de nazis, pas de KKK, pas de fascistes aux USA".
Nazis, go home !
La police a fait usage de gaz lacrymogènes, alors qu'un des contre-manifestants, battu à coups de bâton et de barres en métal, était abandonné baignant dans son sang.
En fin d'après-midi, le centre de Charlottesville était pratiquement désert à part une forte présence des forces de sécurité.
Dans la soirée, le gouverneur de Virginie a attaqué les groupes d'extrême droite. "J'ai un message pour tous les suprémacistes blancs et les nazis qui sont venus aujourd'hui à Charlottesville. Notre message est simple et clair. Rentrez chez vous. Vous n'êtes pas les bienvenus dans cette belle communauté", a-t-il dit.
Si les autorités locales ont finalement fait état d’un bilan de trois morts et 35 blessés, c’est qu’elles y incluent le décès de deux policiers morts dans la chute de leur hélicoptère près de Charlottesville sans qu'un lien explicite avec les affrontements ne soit formellement établi.
Le gouverneur de Virginie Terry McAuliffe en était venu à déclarer l'état d'urgence en raison de la violence des affrontements qui opposaient des centaines de manifestants et de contre-manifestants avant même le début du rassemblement d'extrême droite. Intitulé "Unite the Right Rally", il réunissait des groupes de la droite radicale et identitaire, dont le Ku Klux Klan et des néonazis.
Ces groupes entendaient dénoncer le projet de Charlottesville de déboulonner dans un jardin municipal la statue du Général Lee, un gradé sudiste fervent pro-esclavagiste.
Des centaines de manifestants et de contre-manifestants étaient arrivés dans la matinée à Charlottesville, une ville de l'est de Etats-Unis. Des échauffourées entre les deux camps ont rapidement éclaté, malgré le déploiement de la police anti-émeutes et de la garde nationale.
Des événements prévisibles...
Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres encapuchonnés du Ku Klux Klan s'étaient déjà rassemblés dans cette ville décrite comme paisible. Les militants antiracistes se trouvant là furent bien plus nombreux. L’extrême-droite nationaliste, sans aucun doute décomplexée et boostée depuis que Donald Trump s’est installé à la Maison Blanche est apparue davantage rassemblée ce samedi 12 août.
Dans ce contexte, l’on mesure d’autant plus la pertinence du discours prononcé par Angela Davis, lors d’une manifestation féministe et antiraciste, dans les premiers jours après l’élection de Donald Trump.
Lire aussi:
Charlottesville : Trump critiqué pour ne pas avoir assez dénoncé les suprémacistes blancs
« Pour la première fois de ma vie, j’ai le bonheur de constater que ce thème (la réunification de l’Irlande) s’impose dans le débat politique ! » (1) Ce récent cri du coeur de Mickey Brady, député du Sinn Fein, traduit le sentiment de tous nos amis républicains irlandais en voyant – depuis le vote des Britanniques en faveur du « Brexit »- leur rêve de toujours, et le coeur de leur programme, devenir un sujet incontournable à tous les niveaux de la société.
Avant de préciser les derniers développements de ce processus, un rapide retour en arrière n’est pas superflu. On a parfois tendance à l’oublier : il existe toujours dans l’Union européenne deux pays divisés et partiellement occupés , l’un par la Turquie (le nord de Chypre), l’autre par la Grande-Bretagne (le nord de l’Irlande). Il y a bientôt vingt ans (avril 1998), fut conclu avec Londres un accord de paix dit « du Vendredi saint » qui permit , à tout le moins, l’instauration à Belfast d’une Assemblée élue et d’un gouvernement co-dirigé par les principales forces politiques d’Irlande du nord (notamment le DUP, de la droite extrême, aujourd’hui partenaire de gouvernement de Theresa May, et…le Sinn Fein, de la gauche républicaine, membre de la « Gauche unitaire européenne » au Parlement européen) ! Depuis lors, la libre circulation et le développement des coopérations entre l’Irlande du nord et la République d’Irlande ont commencé à changer la donne. A la satisfaction générale, comme l’illustrent les progrès constants de l’influence du seul parti implanté dans l’ensemble du pays : le Sinn Fein.
C’est tout ce processus qui est aujourd’hui menacé par le spectre de l’instauration d’une frontière physique -en fait d’une « frontière extérieure de l’UE » !- coupant l’Irlande en deux : le sud , indépendant, restant dans « l’Europe », le nord la quittant comme « membre du Royaume-Uni » ! Une telle perspective est naturellement inacceptable. Elle a ravivé l’aspiration à la réunification du pays et son maintien dans l’UE. Dès mars dernier, une motion du Sinn Fein fut adoptée au Parlement de Dublin : elle réclame pour l’Irlande du nord un « statut spécial » lui permettant de rester dans l’UE, de pérenniser la libre circulation en Irlande et dans l’UE, de conserver la citoyenneté irlandaise (et donc européenne), de continuer à bénéficier des fonds structurels européens, etc…La demande de la validation de cette quasi-étape vers la réunification est également soutenue par la majorité des élus de l’Assemblée de Belfast (mais vivement combattue par le très réactionnaire DUP). Coup sur coup, cet été, deux commissions parlementaires de la République d’Irlande se sont emparées du sujet pour faire avancer le projet de « statut spécial ». La première est la commission du Sénat sur le Brexit. Elle a lancé un appel à la Commission européenne afin d’obtenir de sa part la garantie « que la réunification serait soutenue par l’UE dans le cas où le peuple de l’île d’Irlande voterait dans ce sens » (2) La seconde est la commission conjointe Parlement-Sénat sur l’Accord du Vendredi saint (présidée par le Sinn Fein) qui a conforté ce point de vue. Même le gouvernement de Dublin (de droite) , réticent au départ, sort peu à peu de sa réserve concernant le fameux « statut spécial ». On attend à présent la réponse officielle des dirigeants européens, eux qui avaient laissé entendre, en marge du Conseil européen d’avril dernier, qu’ils seraient favorables à une « adhésion automatique » d’une Irlande réunifiée si « les peuples d’Irlande et d’Irlande du nord le décidaient conformément à l’Accord du Vendredi saint ». Solidarité avec le peuple irlandais !
—— (1) Mickey Brady au « Temps » de Genève (27/6/2017) (2) Voir « Humanité » du 4/8/2017.
Signalée par notre camarade du Front de Gauche finistérien Yves Jardin, voici une analyse intéressante et manifestement bien informée de deux universitaires latino-américains sur l'expérience chaviste au Venezuela, ce qui l'a précédée, et surtout les raisons de la crise actuelle au Venézuela.
Un point de vue de gauche mais critique vis-à-vis du fonctionnement du pouvoir de Maduro, qui ne dissimule pas non plus le caractère réactionnaire d'une large partie de l'opposition qui se dit inspirée soudainement par le souci démocratique alors qu'elle a toujours défendu essentiellement les intérêts d'une oligarchie.
Cet article datant de fin juillet a été publié sur le site "Mémoire des luttes" dont les Chroniqueurs sont Ignacio Ramonet, Bernard Cassen du Monde Diplomatique, et Christophe Ventura.
Il est douloureux d’écrire sur le Venezuela. En partie parce que cela implique rendre compte du drame d’un peuple qui, pour la première fois, commençait à participer à la redistribution de ses ressources. Mais également parce que cela implique d’aborder le déclin d’un processus politique qui a été une référence pour la gauche latino-américaine pendant les dernières décennies.
C’est la raison pour laquelle il est fondamental d’encourager un débat critique et réfléchi sur la crise vénézuélienne. Cela n’implique pas qu’il faille se soumettre à l’opportunisme de la droite, qui, sous une façade démocratique, réduit tout débat à la question de savoir si oui ou non le régime vénézuélien est une dictature, alors que ses intentions vont dans le sens de réinstaller un modèle aussi socialement et politiquement excluant que celui de type néolibéral. Mais il ne serait pas non plus responsable d’éviter le débat comme le fait la majorité des penseurs critiques, qui prônent une sorte de solidarité inconditionnelle avec le processus, au point de se montrer apathiques face à la tragédie que vit le peuple vénézuélien.
Notre intérêt pour un débat sur la grave crise que traverse la société vénézuélienne, sur les réussites et les erreurs du chavisme tient à l’importance de ce qui est en jeu au Venezuela, non seulement pour l’avenir de ce pays et de toute l’Amérique latine, mais également pour la construction de projets radicalement démocratiques, alternatifs à ceux de la société capitaliste.
1. La crise du puntofijismo
Entre 1958 et 1993, l’ordre politique vénézuélien a reposé sur le Pacte de Punto Fijo [1]. Fondamentalement cela signifiait que les deux principaux partis politiques, Accion Democratica (AD) et Comité de Organizacion Politica Electoral Independiente (COPEI), d’orientation respectivement social-démocrate et chrétienne-sociale, se sont mis d’accord sur le fait que, indépendamment de qui gagnerait les élections, ils mettraient en place des gouvernements d’unité nationale sur la base d’un programme minimum et sur la répartition entre eux des institutions étatiques. Cet accord a entraîné une société « méritocrate » formée de groupes d’entreprises, de bureaucraties étatiques et des ouvriers du pétrole, tout cela autour de la distribution de la rente générée par l’« Etat dans l’Etat » que constituait Petroleos de Venezuela SA (PDVSA). Mais cette « méritocratie puntofijista » excluait une proportion considérable de travailleurs ainsi que les paysans et des groupes marginaux.
A la fin des années 1970, il y a eu une longue crise économique et politique. Le déclin de la rente pétrolière a réduit la capacité de l’Etat à répondre aux demandes des forces faisant partie du Pacte. De leur côté, AD et COPEI sont de plus en plus devenus des machines électorales clientélistes et corrompues et se sont éloignés des bases qui les avaient soutenus sur le plan politique [2]. Au cours du deuxième gouvernement de Carlos Andrés Pérez, partisan de l’AD (1989-1993), des politiques radicales d’ajustement structurel ont commencé à être appliquées, ce qui a entraîné, en février et en mars 1989, des protestations populaires massives connues sous le nom de « Caracazo ». La violente répression de ces protestations a provoqué des centaines de morts et des milliers de disparus.
La bureaucratie puntofijista s’opposait à des réformes, car leur application aurait entraîné leur mutation et la réduction des prébendes versées aux clientèles, ce qui aurait déstabilisé le délicat équilibre au sein de l’alliance bourgeoise dominante. Des changements furent effectués, mais ils ne purent stopper la crise économique et politique. En 1993, le puntofijismo a destitué Carlos Andrés Pérez [qui occupa le poste de vice-président de l’Internationale social-démocrate et était très lié à Felipe Gonzalez], accusé de corruption, et c’est ainsi que, pour la première fois depuis 1958, un candidat non issu du Pacte a pu s’imposer lors de l’élection présidentielle.
L’ex-partisan de COPEI, Rafael Caldera [il avait été président entre 1969 et 1974 ; après un échec il est réélu en 1998], a créé un nouveau parti chrétien-social et, en s’alliant avec des organisations de gauche, il a gagné les élections sur un programme anti-néolibéral. Cependant, après avoir évité la pire crise financière de l’histoire du pays [en 1994], Caldera a négocié avec le FMI et a impulsé l’Agenda Venezuela. Celui-ci prévoyait l’application de mesures monétaristes orthodoxes, une réduction drastique des prestations sociales aux travailleurs et le lancement de politiques d’ouverture et d’internationalisation de l’industrie pétrolière. Cet ensemble de mesures a suscité de nouvelles protestations.
Hugo Chavez a été libéré après avoir passé deux ans en prison pour son rôle dans le coup d’Etat manqué de 1992. Une tentative de coup d’Etat qui a fait de lui une référence politique à échelle nationale. Avec le soutien de militaires, d’intellectuels et de militants de gauche, il se lance dans une forte activité politique. C’est dans ce contexte d’une société profondément divisée, dont le système politique était totalement délégitimé et les conditions de vie de la population se dégradaient de plus en plus, que Chavez a fondé en 1997 le Movimiento Quinta Republica (MVR). L’année suivante il s’est imposé aux élections présidentielles en mettant en avant un projet qui exprimait cet énorme malaise social en lui donnant une orientation et un espoir.
En résumé, la transformation néolibérale avait entraîné l’effondrement d’un système politique corrompu qui était en place depuis l’accord de Punto Fijo. C’est ce contexte de vide politique qui explique en partie la vertigineuse ascension de Chavez. Après quinze ans de ce gouvernement, le chavisme va inverser plusieurs des réformes néolibérales en appliquant une redistribution radicale de la rente pétrolière. Cela permettra le développement de nouvelles clientèles à un Etat qui soutient un projet national et populaire mais qui ne cesse pas pour autant d’être capitaliste [3].
2. L’ascension et le développement du chavisme (1999-2013)
Le projet initial de Chavez n’est pas très éloigné des orientations du populisme latino-américain : un discours anti-impérialiste, la récupération de la souveraineté nationale, la centralité de l’Etat, un chef de file militaire, des styles de pouvoir politique autoritaires et d’importants programmes de redistribution de la richesse [4]. Lors de son premier mandat, le gouvernement de Chavez a mis la priorité sur la convocation d’une Assemblée constituante pour la création de la Cinquième République. Avec une large majorité chaviste, la nouvelle Constitution réaffirme le caractère capitaliste de l’économie vénézuélienne avec un Etat fort, qui se réserve l’activité pétrolière et les autres industries d’intérêt publique ou stratégique. Sur le plan politique, il incorpore divers mécanismes participatifs en vue d’approfondir la démocratie [avant tout à l’échelle locale] ; ainsi les droits populaires sont significativement élargis sur les plans économique, social et culturel.
Etant donné l’extrême dépendance de toute l’économie – et de l’Etat vénézuélien – par rapport à la rente pétrolière, le chavisme commence par inverser certaines des mesures politiques néolibérales des années 1990 [5]. Cela le conduit à s’affronter directement avec la PDVSA [Petróleos de Venezuela SA, compagnie pétrolière dont le capital appartient pour l’essentiel à l’Etat], qui, depuis des années, donnait priorité à la rentabilité au détriment de l’intérêt national [tout en distribuant de manière socialement sélective une grande partie de la rente pétrolière]. Chavez a restructuré la politique fiscale de la PDVSA, augmenté sa contribution directe à l’Etat et a mis un terme au processus d’ouverture à des capitaux multinationaux initié au cours de la décennie précédente. Le gouvernement chaviste a également récupéré l’initiative au sein de l’OPEP, afin de contrôler les niveaux de production à l’échelle internationale et ainsi stabiliser ou augmenter les prix du baril. En particulier, la politique de « contrôle des prix » convenue avec des pays comme l’Irak [de Saddam Hussein] et la Libye [de Mouammar Khadafi] provoque des confrontations entre Chavez et les Etats-Unis.
Deux lois passées à cette époque par le gouvernement chaviste ont particulièrement suscité l’opposition du patronat : d’abord, celle relative à la terre et au développement agraire et, ensuite, celle concernant les hydrocarbures. La première de ces lois a été une tentative tardive de réforme agraire pour limiter le pouvoir des latifundistes et donner une certaine sécurité agroalimentaire aux paysans [mais sans appui technique, entre autres]. La deuxième permettait de récupérer le contrôle politique et économique sur la PDVSA. Les deux lois ont été cataloguées par le patronat et par l’opposition politique comme étant un attentat contre la propriété privée.
Pendant son deuxième mandat (2001-2007), Chavez a entamé l’affrontement avec une opposition qui était prête à utiliser tous les moyens pour renverser le gouvernement. Cette opposition regroupait des secteurs militaires, des patrons, des partis puntofijistes, la « méritocratie » de la PDVSA et presque tous les médias, sans compter le soutien du gouvernement états-unien. En avril 2002, elle a déclenché un coup d’Etat, mais une mobilisation populaire combative, appuyée par un secteur clé des militaires, oblige finalement les putschistes à restituer la présidence à Chavez. C’est à la fin de cette même année qu’une grève pétrolière patronale a été lancée [6].
Une fois de plus, la résistance populaire était en faveur du chavisme, ce qui a permis de faire reculer le sabotage de l’opposition. Après avoir surmonté ces deux assauts et malgré les dommages qu’ils ont entraînés sur le plan économique et la drastique réduction des revenus fiscaux, Chavez en est sorti renforcé. Il s’est produit un changement dans le rapport des forces qui a permis de désarticuler l’opposition d’un secteur militaire et les bureaucraties pétrolières, mais en échange d’un nouveau pacte avec les groupes populaires dont dépendait la survie du régime. Même s’ils avaient déjà voté pour Chavez, c’est la chaleur du conflit qui les fait sentir que ce gouvernement était « le leur » [7].
Au cours des premières années du chavisme, la crise budgétaire, la priorité constitutionnelle et la déstabilisation provoquée par l’opposition ont empêché une amélioration des conditions de vie des secteurs populaires. Mais étant donné, d’une part, la centralité des secteurs populaires pour la continuité du processus et, d’autre part, l’imminence d’un référendum révocatoire convoqué par l’opposition, l’administration chaviste a mis toute son énergie à développer une nouvelle politique sociale. Au moyen de ce qu’on a appelé les « Missions » [initiatives concernant la santé et l’éducation dans les quartiers paupérisés, s’appuyant fortement sur une aide de Cuba compensée par des livraisons pétrolières et des crédits], elle a appliqué un programme de démocratisation de la rente pétrolière qui a permis d’améliorer de manière significative les revenus, la santé, l’éducation, les communications et l’accès à la culture du peuple vénézuélien [8]. En contraste avec les politiques qui ont prévalu dans une bonne partie de l’Amérique latine, les dépenses sociales ont été concentrées de manière à diminuer les inégalités, devenant une composante fondamentale des dépenses publiques. En résumé, pendant cette période le chavisme a construit un relatif tissu productif et social ainsi qu’une nouvelle institutionnalité.
La légitimité de la nouvelle politique sociale s’est exprimée clairement lors du référendum révocatoire de 2004, où Chavez s’est imposé avec 59% des votes. De même, lors des élections des gouverneurs des départements [structure fédérale] la même année, il n’en a perdu que 2 sur les 23 Etats. L’année suivante, devant la possibilité d’être balayée de l’Assemblée nationale, l’opposition s’est retirée des élections, ce qui a laissé un Parlement constitué exclusivement de partisans du chavisme. Lors des élections présidentielles de 2006, Chavez a triomphé avec presque 63% des suffrages face à Manuel Rosales, candidat de l’AD.
Dès lors, Chavez s’est consolidé en tant que figure internationale, non seulement parce qu’il était un acteur important de la nouvelle stratégie de contrôle des prix de l’OPEP, mais aussi parce qu’il a réussi à freiner la politique états-unienne de subordination latino-américaine au travers de l’ALCA [zone de libre-échange des Amériques]. Il a pu accomplir cela grâce à une alliance avec les gouvernements du Brésil de Lula et de l’Argentine de Nestor Kirchner, en créant l’ALBA en 2004 [un projet que ne se concrétisera qu’à la marge] et au moyen d’autres initiatives d’intégration économique et sociale, sans compter le soutien croissant à des gouvernements tels que ceux de la Bolivie [Evo Morales] et de l’Equateur [Rafael Correa]. C’est ainsi qu’a pu s’établir une résistance politique et culturelle aux prétentions hégémoniques des Etats-Unis sur l’Amérique latine menées par George W. Bush.
Au début 2007, Chavez a annoncé que la « phase de transition » au Venezuela était achevée et que c’était le moment d’avancer dans la construction du « Socialisme du XXIe siècle ». Pour cela il lui fallait des lois de type constitututionnel pour lui accorder des pouvoirs extraordinaires, et donc une réforme constitutionnelle pour déclarer socialiste la République bolivarienne de Venezuela. A cela, il a ajouté la construction du Parti socialiste uni vénézuélien-PSUV [qui était étroitement contrôlé par les sommets du chavisme]. Parmi d’autres propositions spécifiques, Chavez réaffirmait la propriété et le contrôle de l’Etat sur les hydrocarbures, l’élimination des restrictions pour la réélection présidentielle pour plus de deux mandats [afin d’assurer une permanence de son pouvoir] et la réorganisation territoriale politique du pays [réorganisation du dit fédéralisme et de l’indépendance des unités fédérales par rapport au pouvoir central].
C’est précisément pendant cette période qu’il y a eu un infléchissement dans le processus économique et politique, qui allait avoir des conséquences très importantes pour le Venezuela. D’abord, au lieu de s’orienter vers une diversification productive afin de rendre le pays moins dépendant de la rente pétrolière et des cycles économiques internationaux, il s’est employé à renforcer la distribution de la rente [avec des dimensions clientélaires renforcées] et la formation d’un patronat chaviste de caractère commercial et financier [la dite bolibourgeoisie]. C’est ainsi que la « malédiction des ressources naturelles » a fini par enterrer sur le long terme les efforts de démocratisation sociale qui avaient été atteints. Ensuite, Chavez a fini par réduire son projet de socialisme à un étatisme et à un verticalisme [pouvoir concentré autour de Chavez et d’un secteur militaire]. En effet, au lieu de radicaliser la démocratie politique, il est resté prisonnier de l’autoritarisme militaire et – malgré sa rhétorique – de l’héritage du populisme et des dits socialismes réels. Enfin, au lieu d’accorder davantage de pouvoir politique aux classes populaires, il finit par le diminuer en faveur d’un clientélisme étatique plus important et d’un contrôle bureaucratique du processus.
Donc, au-delà des difficultés liées à l’affrontement face aux Etats-Unis et face aux forces réactionnaires de l’opposition ainsi que des limitations du sous-développement latino-américain, c’est justement au moment de l’apogée du chavisme que celui-ci perd une possibilité historique de radicaliser le processus social et politique en cours. Nicolas Maduro [fonction présidentielle prise le 8 mars 2013, puis élection gagnée le 14 avril 2013 ; Chavez décède le 5 mars 2013] a hérité de conditions sociales et politiques qui vont éclater suite à la baisse des prix du pétrole, mais ces conditions ont été crééesbien avantson ascension à la présidence.
3. Le Venezuela après Chavez
Avec la mort de Chavez en 2013, et en l’absence d’autre leader de la même carrure dans le PSUV, le « choix » porta sur Maduro, d’une part, étant donné sa position de position de vice-président depuis octobre 2012 et, d’autre part, à cause de ses liens politiques à l’échelle nationale et internationale. Cela pour prendre la tête d’un amalgame complexe de tendances et de mouvements qui convergent dans l’alliance chaviste. Mais son ascension au pouvoir a coïncidé avec la diminution de la rente pétrolière. Celle-ci représentait près de 95% des revenus d’exportations, 60% de ses rentrées budgétaires et 12% de son PIB. En suivant cette pente, en 2015, les revenus issus de l’exportation de pétrole brut étaient tombés de 40%, et en 2016 la dette extérieure augmentait de plus de 350% par rapport à 1998 [9].
L’effet dévastateur de cette contraction économique fait que le gouvernement peut très difficilement maintenir les programmes de redistribution sociale et par conséquent aussi le consensus au sein de l’alliance dominante. A cela s’ajoute le renforcement des traits autoritaires du régime politique, aussi bien ceux hérités du processus bolivarien dans son ensemble que ceux liés à l’incapacité politique du nouveau président. Il faut surtout souligner la destruction du tissu social que l’hégémonie chaviste avait stabilisé. En effet, la crise économique et politique a aggravé la faille d’origine du chavisme, qui consistait en une mauvaise compréhension de l’organisation sociale de base sur laquelle s’est fondé ce mouvement considéré comme étant autogéré et autonome, alors qu’en réalité ce mouvement était plutôt le produit de politiques publiques menées par l’Etat vénézuélien [10].
Au sein du PSUV et du mouvement chaviste, cette faille s’est exprimée dans une culture politique qui, depuis l’époque de Chavez, a peu à peu supprimé le débat critique au sein des rangs du parti, ce qui avait été en partie un trait lors de sa fondation [11]. Par ailleurs, une des tendances de ces dernières années est l’augmentation de la militarisation de l’Etat et du gouvernement. Il est possible que cela soit dû au fait que Maduro, n’ayant pas de lien organique avec les Forces armées, a incorporé davantage de ses membres à des postes de pouvoir pour s’assurer leur loyauté. C’est ainsi qu’aujourd’hui un tiers des ministres (12 sur 31) et des gouverneurs (13 sur 20) sont des militaires, et beaucoup d’autres se trouvent dans des positions clés de l’économie, où, le manque de contrôles démocratiques crée des conditions favorisant la prolifération de la corruption, surtout dans les domaines comme la répartition des devises, le contrôle des ports [importations de biens de consommation, pour l’essentiel devant être achetés sur les marchés internationaux] ou la distribution d’aliments [12].
Outre la corruption, vieux problème vénézuélien qui est antérieur à l’expérience chaviste, la crise met en évidence les effets négatifs liés au régime rentier pétrolier (extractiviste) qui régit l’économie. Par exemple, dans le secteur énergétique, le manque d’investissements a provoqué des coupes et des restrictions dans la fourniture d’électricité et a fait sombrer le pays dans une pénurie de gaz naturel et de ses dérivés, alors même que celui-ci possède une des plus importantes réserves reconnues de gaz conventionnel à l’échelle mondiale. Pire, le gouvernement s’est déclaré intéressé à utiliser les techniques de perforation horizontale et de fracking, qui se sont avérées dommageables pour l’environnement et pour la santé, cela dans le but de commercer l’exploitation de gaz dans le bassin du lac Maracaibo [13]. Ce sont ces techniques qui, paradoxalement, ont permis aux Etats-Unis d’obtenir une relative autonomie énergétique, entraînant un déséquilibre dans le marché mondial du pétrole, ce qui a contribué à faire chuter les prix globaux et a nui au Venezuela [14].
En outre, la crise approfondit la pénétration du capital transnational, comme le montre la création de la Nouvelle zone de développement stratégique nationale « Arco minero del Orinoco », qui ouvrira presque 112’000 kilomètres carrés à la grande industrie minière locale et étrangère sous la supervision des Forces armées [15].
Consciente de la faiblesse de Maduro, la même opposition qui avait affronté Chavez s’est renforcée et a repris vigueur suite à la légitimité perdue sous l’effet du coup d’Etat de 2002. Rassemblée au sein de la Mesa de Unidad Democratica (MUD), elle réunit des groupes qui vont de la gauche modérée à l’extrême droite putschiste, chacun ayant son programme propre. A cause de leur poids majoritaire dans l’Assemblée nationale [élue en décembre 2015], les organisations qui dirigent la MUD sont Primero Justicia (PJ) et Voluntad Popular (VP) [16] aux côtés de l’ancien parti AD (Alliance démocratique). Parmi les membres de PJ se trouvent l’ex-candidat présidentiel Henrique Capriles et Julio Borges, l’actuel président du Parlement, archétypes de la génération politique qui, avec la montée du chavisme, n’ont pas pu effectuer leur passage logique à la politique puntofijista après avoir été éduqués à l’étranger et avoir appartenu au COPEI. VP, dirigée par Leopoldo Lopez, appelle à la mobilisation de rue, avec un degré élevé de violence, en refusant d’accepter la légitimité du gouvernement et faisant campagne pour une intervention étrangère contre le Venezuela de Maduro [17].
Bien qu’elle ait existé, l’orientation de l’opposition prônant le dialogue n’a duré que jusqu’à la publication des résultats de l’élection présidentielle de 2013. En effet, depuis l’intenable accusation de fraude électorale de la part de Capriles [18], appel qui a entraîné 11 morts, la radicalisation de l’opposition a donné lieu à des faits brutaux comme ceux qui se sont passés lors des manifestations d’étudiants de février 2014, lorsque Lopez et son parti, aux côtés de la parlementaire Maria Corina Machado et du maire de Caracas, Antonio Ledezma, ont soutenu une mobilisaton qui a fait 47 morts et durant laquelle on a vu l’installation de fils de fer tendus dans les rues pour décapiter les motocyclistes pro-gouvernementaux. L’appel à faire tomber le gouvernement a fait que Lopez et Ledezma ont été condamnés à des peines de prison. Cependant, une offensive internationale dirigée par l’ex président espagnol José Maria Aznar et d’autres ex-mandataires ibéro-américains, avec le soutien du secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro [d’origine uruguayenne], les a transformés – malgré leurs antécédents putschistes – en « martyrs » de la défense de la démocratie et des droits humains.
Le grand problème de l’opposition est le manque d’un projet commun et alternatif au chavisme. Cela est apparu clairement suite à la « super majorité » parlementaire qu’elle a obtenue en décembre 2015 [19]. Sa politique ne s’est centrée que sur le démantèlement de tout ce qui avait été fait précédemment et sur la stratégie la plus adéquate pour renverser Maduro, en négligeant la recherche de mesures concrètes pour affronter la criminalité et l’insécurité [ces phénomènes sont très marqués, depuis longtemps, entre autres dans la périphérie de la capitale Caracas ; le « Gran Caracas » compte quelque 4,5 millions d’habitants] ou pour soulager la crise économique. Les rares propositions programmatiques à son actif vont dans le sens d’une croissance de la rente pétrolière, la libéralisation économique et « l’aide » que pourrait offrir le FMI [face à la dette publique], ce qui est peu attractif pour la société vénézuélienne, car beaucoup de fractions populaires pensent que si l’opposition arrivait au pouvoir, ces mesures leur feraient perdre encore davantage que ce qu’elles ont déjà perdu [20]. Ces propositions vont enfin dans le sens d’une réarticulation du pacte élitaire qui a dominé toute l’histoire vénézuélienne. En s’insurgeant contre le régime qui les exclut de la politique distributive étatique ou qui limite sa participation à la distribution de la rente pétrolière, cette opposition cherche à déstabiliser cet Etat par la force.
Mais dernièrement, la crise humanitaire provoquée par la détérioration socio-économique grave du pays a permis à l’opposition d’instrumentaliser en sa faveur la mobilisation populaire de l’ouest de Caracas, bastion du chavisme, ouvrant ainsi une brèche dans l’indiscutable enracinement populaire bolivarien. L’opposition appelle à créer un couloir humanitaire [terme utilisé par analogie avec les couloirs humanitaires demandés par des ONG pour des villes assiégées] afin de résoudre le manque de produits et de médicaments. Mais elle se mobilise surtout sur des revendications politiques telles que la libération des prisonniers politiques ou le référendum révocatoire contre Maduro. En même temps le peuple, qui se réfère en majorité au chavisme d’origine, se mobilise contre les autorités poussé par la faim, par la pénurie de médicaments et de produits de base ainsi que suite à l’explosion de la violence et de l’insécurité généralisées [liée à la paupérisation et à la crise des institutions et du régime] [21].
Le système de contrôle des devises et des prix imposé en 2002-2003 pour faire face au sabotage économique de l’opposition est devenu dysfonctionnel lorsqu’il a permis la spéculation par les secteurs qui contrôlent les devises. Le manque chronique de dollars a sapé toute capacité économique, surtout dans le secteur de l’importation. Par conséquent ce sont les groupes populaires qui dépendent des produits importés par le gouvernement et qu’il vend à des prix contrôlés qui sont les plus touchés [car ces produits sont rares]. Cette situation a entraîné une croissance du marché noir. Le manque d’une stratégie d’approvisionnement et de distribution – une autre tare du développement bolivarien – y a également contribué [22]. Outre ces graves problèmes de pénurie, les dernières données économiques diffusées par l’Institut national de statistique (INE) vénézuélien et par la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL) indiquent pour décembre 2015 une inflation générale de 180,9% et une inflation du prix des aliments de 218% [23]. Dans ce contexte, la dénutrition augmente, pour la première fois à cause de la faim et non pas des maladies, la population a perdu en moyenne 8 kg par personne, alors qu’augmentent ceux qui indiquent qu’ils ne mangent que deux fois par jour, ou moins [24].
Après avoir scellé définitivement son accord avec les secteurs populaires au début des années 2000, les politiques sociales chavistes ont entraîné une diminution pratiquement ininterrompue de la pauvreté et de l’indigence. Celles-ci atteignaient leur niveau le plus bas en 2012, lorsque la pauvreté était estimée à 25,4% de la population et l’indigence à 7,1% [25]. Mais, entre 2014 et 2016, le pourcentage de foyers pauvres monte en flèche, passant de 48,4% à 81,8% ; 51,5% des foyers se trouvant dans une situation de pauvreté extrême [26]. Cela démontre l’importance qu’a eue la redistribution sociale de la rente pétrolière, tout en étant en même temps le talon d’Achille du système.
La crise politique s’est accentuée depuis avril 2017, alors que les traits autoritaires se sont exacerbés avec Maduro, au point de contourner la Constitution de 1999, cela avec l’assentiment du Conseil national électoral (CNE) et, initialement, du Tribunal suprême de justice (TSJ) [27].
Il faut ajouter à cela l’augmentation de la radicalité des affrontements entre les forces de choc de l’opposition et celles du gouvernement. Ce qui est le plus marquant du point de vue politique est à quel point cette situation approfondit la division au sein du chavisme. Au début du mandat de Maduro la tension se manifestait entre, d’une part, une faction civile chargée d’importants ministères tels que celui de l’Agriculture et des Terres et celui de l’Energie et du Pétrole et, d’autre part, une faction militaire, composée d’éléments actifs et retraités, dont plusieurs compagnons de Chavez depuis l’émeute de 1992, et qui dirigeaient des secteurs nationaux stratégiques. Ces derniers contrôlaient l’Assemblée nationale et le PSUV en la personne de Diosdado Cabello [28]. Mais aujourd’hui cette division, faussant la polarité initiale, s’élargit vers de nouvelles franges civiles et militaires.
En ce qui concerne les militaires, le « commando F4 » gagne en importance. Ce groupe, dirigé par d’ex-compagnons d’armes de Chavez, reproche à Maduro son éloignement de tout projet révolutionnaire, socialiste ou bolivarien, tout en soulignant la précarité économique qui affecte la troupe professionnelle et les familles des militaires [29]. De son côté, la dissidence de gauche du chavisme – dont le noyau est Marea Socialista, un collectif de politiciens et d’intellectuels chavistes critiques dont l’existence précède la crise actuelle – gagne de nouveaux appuis, y compris des ex-ministres de Chavez et de Maduro, des dirigeants politiques, sociaux et universitaires qui critiquent la « rupture des lignes de force constitutionnelles » et l’état de polarisation et de violence qui affectent le pays [30].
Les deux groupes misent sur l’ouverture d’un dialogue politique et social pour permettre un consensus national. Mais pour l’opposition de gauche, il s’agit d’alerter sur le fait que le tournant anti-démocratique pris par Maduro, qui vient s’ajouter à celui de l’opposition et qui a mis à mal le fragile régime institutionnel vénézuélien, pourrait ouvrir la porte à l’intervention étrangère. Mais cette alternative de gauche est quoi qu’il en soit peu développée et, en réalité, elle n’a pas la capacité suffisante pour diriger le processus de transition. L’orientation qu’adopte ce processus continue plutôt à être entre les mains des militaires, dont le soutien à Maduro explique en bonne partie son maintien au pouvoir.
Ce qui est en jeu après la mort de Chavez est plus que le processus de démocratisation du Venezuela, une question qui pourrait concerner la majorité des pays latino-américains. En jeu est la possibilité que se développe en Amérique latine un capitalisme national et populaire dans le cadre d’une économie internationale de tendance néolibérale. Cependant, aujourd’hui la position immédiate que devraient défendre les forces de gauche dans la région est de veiller à l’autonomie populaire dans la résolution de cette crise, en évitant toute dérive vers un nouveau pacte élitaire, qui pourrait y compris être décidé depuis l’extérieur des frontières vénézuéliennes.
4. Critique et internationalisme face à la crise vénézuélienne
Le processus vénézuélien reste très ouvert. En grande partie parce qu’il n’y a pas eu [pour l’instant] de brèche importante au sein des Forces armées. Néanmoins les conditions de vie dramatiques que connaît quotidiennement le peuple pourraient accélérer le cours des évènements. Suivant quelles fractions du chavisme et/ou de l’opposition finiront pas s’imposer (ou par conclure un accord), le cours historique de Venezuela pourrait prendre une orientation imprévisible. Mais plutôt que de chercher à prédire ce que l’avenir réserve au Venezuela, nous tenons à réaffirmer quelques réflexions sur la crise du chavisme et – qu’on le veuille ou non – ce qu’héritent de cette expérience les efforts de ceux qui visent à une transformation anti-néolibérale et cherchent la faire émerger sous différentes latitudes de la planète.
D’abord, quelle que soit l’attractivité des bénéfices que procure l’exploitation des ressources naturelles pour étendre la « démocratie sociale », y compris lorsque ces bénéfices sont monopolisés par l’Etat, ce moyen impose des limites aux projets politiques de transformation. En effet, ils génèrent une extrême dépendance par rapport aux cycles économiques internationaux [prix descommodities], ils produisent des crises socio-environementales dans les territoires exploités et entraînent en général une dépression d’autres secteurs productifs (le dit « syndrome hollandais » qui résulte d’une surexploitation des ressources naturelles et conjointement produit le déclin de l’industrie manufacturière). Il est évident que de telles critiques doivent être compatibles avec les revendications légitimes de redistribution des secteurs populaires, qui sont justement ceux qui alimentent ces expériences.
Deuxièmement, il a été démontré une fois de plus qu’il ne suffit pas de « prendre l’Etat » pour avancer dans la transformation de la société capitaliste, même si c’est avec les outils de la démocratie libérale. La tragédie que vit le Venezuela nous renvoie de nouveau aux limites historiques des gauches au pouvoir au cours du XXe siècle qui, de manière répétée, ont réduit le problème du socialisme à l’étatisme, alors qu’il s’agit au contraire de socialiser de manière permanente le pouvoir et de démocratiser de manière croissante la vie sociale.
Troisièmement il faut noter que la crise au Venezuela aura un impact énorme pour la gauche latino-américaine. Une défaite entraînerait la délégitimation de certaines bonnes idées que le chavisme a tenté de développer, et permettrait une prédominance accrue de l’influence états-unienne dans la région, cette fois par le biais de la Colombie, où les Etats-Unis disposent de bases militaires importantes. D’autant que le Brésil est également traversé par une crise politique aiguë.
Nous ne savons pas comment va se terminer cette crise vénézuélienne. Mais quelle qu’en soit l’issue nous devrons porter la lourde charge de son héritage. Nous devrons l’expliquer, apprendre de ses réussites et de ses erreurs. Mais la gauche ne pourra en tout cas pas l’ignorer, même si cela entraîne des coûts politiques (ou électoraux) importants. Au minimum nous devons sortir de ce silence intéressé, défendre le fait que notre critique à l’égard du Venezuela est destinée à radicaliser ses réussites et à ne pas les inverser, apprendre de ses erreurs, mais aussi contrer les termes qu’essaient de nous imposer la réaction et le progressisme néolibéral dont les orientations ont été les principales responsables des conditions de vie très pauvres que connaissent les peuples latino-américains, jour après jour.
Dans l’immédiat, la solidarité de la gauche latino-américaine avec le peuple vénézuélien doit s’appuyer sur son engagement critique en faveur d’une solution anti-néolibérale et démocratique de la crise, poussant pour que les forces qui représentent cette orientation s’imposent. Avec la même détermination il faudra affronter le caractère putschiste, élitaire et néolibéral que représentent les actuels agissements de l’opposition. En fin de compte, la constitution d’une gauche radicale passe aussi par le fait de récupérer l’internationalisme critique et solidaire qui a caractérisé la tradition révolutionnaire de notre Amérique latine. (Article publié le 29 juin 2017, traductionA l’Encontre)
Giorgio Boccardo enseigne à l’Université du Chili dans le master « Les études latino-américaines ». Sebastian Caviedes est chercheur à la Fondation Nodo XXI, enseignant à l’Univerité du Chili
[1] Le Pacte de Puntofiho a été conclu en 1958 entre les trois grands partis vénézuéliens. Comme expliqué dans l’article, il va se prolonger jusqu’aux années 1980. Voir Becerra, M. (2001). El colapso del sistema de partidos en Venezuela : explicación de una muerte anunciada. En Maingón, T., Carrasquero, J., y Welsch, F. (Eds.). Venezuela en transición : elecciones y democracia, 1998-2000. Caracas : RedPol, pp. 36-51.
[2] Lander, E. (2007). Venezuela : logros y tensiones en los primeros ocho años del proceso de cambio. Gobiernos de izquierda en América Latina. Un balance político. Bogotá : Aurora, pp. 39-76.
[3] Ruíz, C., y Boccardo, G. (2015). ¿América Latina ante una nueva encrucijada ? Anuario del conflicto social.
[4] Chávez, H. (1996). Agenda Alternativa Bolivariana : Una propuesta patriótica para salir del laberinto. Caracas. Recuperado de : http://minci.gob.ve/2014/03/libro-rojo/
[5] Boué, J. C. (2002). Internacionalización de PDVSA : ¿Triunfo estratégico o desastre fiscal ? Revista Venezolana de Economía y Ciencias Sociales, 8(2), pp. 237-282.
[6] Maya, M. L. (2003). Venezuela en la encrucijada. Revista OSAL, (9), pp. 55-60.
[8] Maya, M. L. (2008). Venezuela : Hugo Chávez y el bolivarianismo. Revista Venezolana de Economía y Ciencias Sociales, 14(3), pp. 55-82.
[9] Cepal. (2016). Anuario Estadístico de América Latina y el Caribe. Santiago : ONU. Mientras en 2013 el precio promedio del crudo era de US$100, en febrero de 2016 cae a su punto más bajo al costar US$24,25.
[10] Lander, E. (2016, 12 de julio). « La implosión de la Venezuela rentista ». Aporrea.org.
[11] Buxton, J. (2016, julio-agosto). « Venezuela después de Chávez. Entrevista ». New Left Review (99), pp. 7-29.
[13] J. (2014, 19 de junio). « El peligroso fracking en Venezuela ». Aporrea.org.
[14] Telesur. (2015, 22 de octubre). « El fracking desequilibró el mercado petrolero mundial ». Telesurtv.net
[15] AVN. (2016, 27 de febrero). « Plan del Arco del Orinoco contempla industrializar potencial minero nacional ».
[16] Son las que vehiculizan más recursos económicos, especialmente del financiamiento que Estados Unidos le viene otorgando a la oposición desde 2002, a través de agencias como Usaid y la NED. Núñez, E. (2014, 5 de abril). « Usaid : ¿agencia de desarrollo o de operaciones encubiertas ? » BBC Mundo.
[17] Lewit, A. y Brito, G. (2016). « Radiografía de la MUD : análisis sobre la oposición venezolana ». Celag.org
[18] Se apuntó a la avería de 535 máquinas del sistema electrónico de votación nacional. No obstante, aun cuando sea cierta esta situación, se trata de una cantidad de votos marginal respecto al total de sufragios. Ver Rosnick, D. y Weisbrot, M. (2013, mayo). A statistical note on the April 14 Venezuelan Presidential Election and audit of results. Center for Economic and Policy Research (CEPR).
[19] Su desproporción visibilizó el fracaso del PSUV al abordar los problemas del marco electoral. El frente opositor obtuvo el 56% de los votos, mientras que el PSUV y su Gran Polo Patriótico el 41%. Sin embargo, habiendo 164 escaños en juego, 113 fueron adjudicados de acuerdo con un sistema mayoritario y los restantes 51 en razón de un sistema de lista. La súper mayoría de la MUD dependía del apoyo de tres miembros que procedían de comunidades indígenas. Pero esta se acabó cuando se descubrió que ellos estaban implicados en un fraude electoral, junto a un miembro del PSUV, siendo los cuatro inhabilitados. Ver Buxton, Op. cit.
[20] Pardo, D. (2017, 5 de mayo). « ‘Si esta es una dictadura, es la más feliz del mundo’ : ¿qué piensan y cómo ven los chavistas convencidos la crisis de Venezuela ? » BBC Mundo.
[21] Pardo, D., Op. cit. La confusión y la propaganda están a la orden del día en este punto. Recordada es la visible naturaleza de clase con que se inician las protestas contra Maduro, a poco de la muerte de Chávez, concentradas en las zonas más acomodadas de Caracas, donde personas exhibían sus camionetas último modelo y sus ropas de US$300. Weisbrot, M. (2014, 20 de marzo). « The truth about Venezuela : a revolt of the well-off, not a ‘terror campaign’ ». The Guardian.
[23] Estos datos, ciertamente, son subestimaciones que hoy, además, se han acrecentado. Ver Cepal. (2016). Panorama social de América Latina y el Caribe, 2015. Santiago : ONU.
[24] Esto, según el acceso a una “canasta normativa de alimentos”. Ver UCV-UCB-USB. (2017, febrero). Encuesta de Condiciones de Vida en Venezuela (Encovi), 2016. Caracas : Fundación Bengoa.
[27] Este giro se expresa, sucesivamente, en : desconocer a la Asamblea Nacional de mayoría opositora (sobrepasada reiteradamente por las decisiones del TSJ) ; bloquear y postergar el referéndum revocatorio para el que la oposición había cumplido con todos los requisitos constitucionales ; postergar la realización de las elecciones a gobernador de 2016 ; y convocar a una Asamblea Constituyente, saltándose el requisito previo del plebiscito, pasando a llevar una disposición que el propio Chávez respeto en su momento.
[28] BBC Mundo. (2012, 11 de dciembre). « Un mapa del chavismo : socialistas y militares. » BBC Mundo.
[29] Santacecilia, M. (2016, 30 de mayo). « ¿Quiénes son las ovejas negras del chavismo ? » Deutsche Welle.
[30]Aporrea. (2017, 25 de mayo). « Sectores fuera de la polarización hacen llamado a detener escalada de violencia ». Aporrea.org.
WikiLeaks publie une série de documents dévoilant le fonctionnement d'un outil de la CIA utilisé lors d'une intrusion physique et permettant de désactiver tout système de surveillance domestique, vidéo ou audio, connecté à un ordinateur fonctionnant sous Windows.
La CIA dispose d’un petit outil, tenant sur une clef USB, lui permettant de désactiver en quelques clics un éventuel système de vidéosurveillance installé dans un domicile que ses agents souhaiteraient visiter, révèlent des documents publiés jeudi 3 août par WikiLeaks et que Mediapart et La Repubblica ont pu consulter.
Baptisé Dumbo, cet outil a été développé à la demande du Physical Access Group (PAG) de la CIA, une unité chargée des opérations nécessitant une intrusion physique chez une cible à espionner. Le « PAG a demandé ces moyens afin de déjouer les systèmes de sécurité domestiques qui pourraient identifier des officiers ou empêcher des opérations », explique une revue de livraison de l’outil rédigée en 2012.
Et pour protéger l’identité des agents de la CIA, Dumbo permet tout simplement de désactiver tout système de surveillance vidéo ou audio connecté à la machine visée. Concrètement, ce logiciel sera donc utilisé lorsque la CIA souhaite pénétrer par exemple dans le domicile d’une cible, alors que celui-ci est protégé par un système de surveillance domestique. L’agent devra tout d’abord pénétrer dans le bâtiment et accéder à l’ordinateur contrôlant les systèmes de vidéosurveillance. Là, il n’aura qu’à connecter à la machine une clef USB contenant Dumbo.
Le logiciel détectera et désactivera alors toute caméra ou microphone connecté à l’ordinateur, que ce soit par câble ou en WiFi ou en Bluetooth, et coupera toutes les connexions internet, rendant ainsi aveugle tout dispositif de surveillance. Dumbo permet également de corrompre les vidéos en cours d’enregistrement au moment de son lancement, c’est-à-dire celles susceptibles de montrer l’agent de la CIA en train de pénétrer dans le domicile et d’accéder à l’ordinateur.
Dumbo a également ses limites. Il ne fonctionne en effet que sur les ordinateurs utilisant le système d’exploitation Windows de Microsoft. Il ne pourra donc être utilisé que pour neutraliser des systèmes de surveillance domestiques installés sur des ordinateurs personnels. L’agent devra en outre pouvoir accéder à la machine contrôlant les caméras, et donc si nécessaire avoir récupéré ses codes d’accès.
Wikileaks publie au total huit documents qui détaillent le fonctionnement de Dumbo, couvrant une période allant de 2012 à 2015. Cette publication s’inscrit dans la série « Vault 7 » lancée par l’organisation au début du mois de mars dernier et dévoilant les différents logiciels utilisés par la CIA pour ses opérations d’espionnage
Au moins 123 personnes sont mortes depuis que les manifestations dirigées par l'opposition visant à renverser le gouvernement ont commencé.
Les faits sur la violence en cours au Venezuela sont pratiquement incontournables, avec au moins 123 personnes mortes depuis que les manifestations dirigées par l'opposition visant à renverser le gouvernement ont débuté au début du mois d'avril.
En plus de ceux tués, des centaines ont été blessées dans les manifestations.
Les dirigeants de l'opposition de droite ont tenté de décrire les décès comme des exemples de répression de l'État et de preuves de la «dictature» qu'ils visent à renverser. Les médias traditionnels ont souvent fait écho à cette version des événements, en utilisant des titres comme «Le régime vénézuélien a le sang dans ses mains» et le «Moment vénézuélien de Tiananmen».
Certains médias sont même allés jusqu'à prétendre que le gouvernement élu du président Nicolas Maduro s'engage dans une "campagne de génocide d'Etat".
La réalité de la situation sur le terrain, cependant, démontre quelque chose de très différent.
Voici une liste des personnes tuées depuis le début des manifestations de l'opposition.
1. Jairo Ortiz : l'étudiant de 19 ans, a été abattu par l'officier de police de transit Rohenluis Leonel Mata dans l'État de Miranda. La police vénézuélienne a immédiatement arrêté Mata, qui est condamnée à des accusations criminelles.
10 avril
2. Daniel Queliz : l'étudiant de 19 ans de Carabobo a été abattu par la police lors d'une manifestation de l'opposition.
3. Ricarda de Lourdes : la femme de 83 ans est décédée chez elle à Caracas le 10 avril par hydrocéphalie. Lorsque ses symptômes ont commencé à faire flambage plus tôt ce jour-là, elle n'a pas pu être transportée dans un hôpital voisin parce que les manifestants de l'opposition ont bloqué toutes les routes du quartier, empêchant les ambulances de la ramasser.
11 avril
4. Yey Amaro : un policier de 37 ans dans l'état de Lara a été frappé par un véhicule mené par des manifestants de l'opposition le 11 avril après avoir tenté de prendre des mesures de protestation dans son pays d'origine.
5. Miguel Colmenares : le partisan de l'opposition de 36 ans de Lara est mort de multiples blessures reçues après la détonation des engins explosifs à Barquisimeto, État de Lara.
6. Gruseny Canelon :le partisan de l'opposition de 32 ans de Lara est mort d'un échec d'organe après avoir été abattu lors d'une manifestation anti-gouvernementale. Quinze membres de la garde nationale ont été placés en état d'arrestation lors de l'incident.
7. Oliver Villa : l'entrepreneur de marketing numérique de 29 ans a été abattu par des assaillants non identifiés sur les motos à Caracas après avoir échappé à une barricade d'opposition dans le secteur El Paraiso de Caracas.
12 avril
8. Brayan Principal : le résident de 14 ans de la ville socialiste d'Ali Primera a été abattu par des manifestants de l'opposition après avoir renversé la porte principale de la commune.
9. Carlos Moreno : l'étudiant de 17 ans a été abattu à la tête à Caracas. Les membres de la famille disent qu'il n'a pas participé à la protestation, et il est soupçonné que son meurtre a été perpétré par des voleurs armés qui ont volé sa moto.
19 avril
10. Niumar Sanclemente : le sergent de 28 ans avec la garde nationale a apparemment été tué par des tireurs d'élite à Los Teques, capitale de l'état de Mérida.
11. Paola Ramirez : l'étudiante de 23 ans de Tachira a été abattu lors d'une manifestation. Un membre du groupe d'opposition droite de Vente Venezuela est en état d'arrestation pour le meurtre.
20 avril
12. Kevin Leon : le travailleur de boulangerie âgé de 19 ans dans le quartier El Valle de Caracas a été abattu par des manifestants de l'opposition qui ont vandalisé son lieu de travail.
13. Ramon Martinez : le cuisinier de 28 ans qui a travaillé dans la même boulangerie que Kevin Leon dans le quartier El Valle de Caracas a été abattu par des manifestants de l'opposition alors qu'il tentait de protéger le magasin.
14. Francisco Gonzalez : l'homme de 34 ans est mort pendant la vandalisation de la boulangerie d'El Valle.
15. Elio Manuel Pacheco Perez : l'homme de 20 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
16. Jairo Ramírez : l'homme de 47 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
17. Robert Joel Centeno Briceño : l'homme de 29 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
18. William Heriberto Marrero Rebolledo : l'homme de 33 ans a été électrocutéen essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
19. Jonathan Meneses : l'homme de 27 ans a été électrocuté en tentant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
20. Stivenson Zamora : l'homme de 21 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
21. Kenyer Alexander Aranguren Pérez : le jeune homme de 20 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
22. Yorgeiber Rafael Barrena Bolívar : le jeune homme de 15 ans a été électrocuté en essayant de pilonner une boulangerie à El Valle, Caracas.
23. Mervin Guitan : l'homme de 26 ans qui a travaillé pour un bureau du maire à Sucre a été abattu par des hommes armés non identifiés alors qu'il se promenait près d'une protestation.
24. Alberto Rodriguez : l'enfant de 16 ans est mort d'étouffement par des gaz lacrymogènes utilisés à El Valle, Caracas.
25. Eyker Daniel Rojas Gil : l'état- major de Lara a été abattu lors d'une protestation de l'opposition à Barquisimeto en rentrant chez lui.
23 avril
26. Almelina Carrillo : l' enfant de 47 ans a été frappé dans la tête avec une bouteille d'eau congelée jetée dans un immeuble en marchant près d'une marche pro-gouvernementale à Caracas le 19 avril et est morte quelques jours plus tard.
24 avril
27. Jesus Sulbaran : l'étudiant en criminologie de 41 ans et un fonctionnaire au bureau du gouverneur à Mérida ont été tués lors d'une manifestation progouvernementale, selon l'ombudsman vénézuélien.
28. Renzo Rodriguez : l'homme de 54 ans a été tué dans l'état de Barinas d'une blessure par balle à sa poitrine lorsqu'il était à proximité du bureau du maire de la municipalité de Barinas.
29. Orlando Jhosep : l'homme de 23 ans est mort d'une blessure par balle lors d'une manifestation dans la ville d'El Tocuyo, état de Lara.
30. Daniel Infante : le travailleur de transport de 25 ans a été tué lors d'une manifestation progouvernementale, selon l'ombudsman vénézuélien.
31. Luis Marquez : l'homme de 52 ans a été abattu dans la capitale de l'État de Mérida en participant à une manifestation pro-gouvernementale.
25 avril
32. Efrain Sierra : l'homme de 27 ans a perdu sa vie après avoir reçu une balle dans l'estomac le 24 avril alors qu'il résistait au vol de sa moto en passant par une barricade d'opposition. De façon inquiétante, il y a aussi d'autres personnes dont les meurtres au cours de ces dates suscitent des inquiétudes au sujet d'assassinats ciblés et d'activités paramilitaires possibles.
33. Christian Humberto Ochoa Soriano : l'étudiant de 22 ans de Carabobo a été abattu par la police lors d'une manifestation de l'opposition.
26 avril
34. Juan Pablo Pernalete Llovera : le jeune homme de 20 ans a été tué mercredi à Chacao après avoir été touché par une ampoule à gaz.
Le 2 mai
35. Angel Enrique Moreira Gonzalez : l'homme de 28 ans est décédé après avoir essayé d'esquiver une barricade placée par une marche d'opposition bloquant une autoroute dans l'état de Miranda, alors que sa moto s'écrasait dans une autre voiture.
36. Ana Victoria Colmenarez de Hernandez : l' enfant de 43 ans est décédé dans l'état de Carabobo quand le bus qu'elle voyageait en train de s'effondrer tentait d'esquiver une barricade de rue. La police n'a pas encore confirmé l'identité d'une autre personne qui aurait été tuée dans le même accident. À cette même date, l'opposition avait appelé les communautés du Venezuela à bloquer tout accès à leurs villes en construisant des barricades.
37. Maria de los Angeles Guanipa : l'homme de 38 ans a été tué dans le même accident d'autobus que Ana Victoria Colmenarez de Hernandez. Elle était originaire de Coro dans l'état de Falcon.
38. Yonathan Quintero : l'homme de 21 ans a été tué par un propriétaire de magasin lorsqu'un groupe de personnes a essayé de piller son magasin dans l'état de Carabobo.
39. Carlos Eduardo Aranguren Salcedo : le ressortissant de Caracas est mort dans le quartier Puente Baloa de la ville, près d'une manifestation d'opposition violente tout en achetant le petit-déjeuner pour ses frères.
3 mai
40. Armando Cañizales : l'homme de 18 ans est mort à cause d'une blessure par balle dans son cou lors d'une marche d'opposition bloquant l'une des principales autoroutes de Caracas.
4 mai
41. Gerardo Barrera : l'agent de police de 38 ans a été abattu lors d'une manifestation d'opposition dans la ville de La Pradera, dans l'état de Carabobo, à environ 100 milles à l'ouest de Caracas.
42. Juan Bautista Lopez Manjarrez : l'organisateur d'étudiants de 33 ans et le Parti socialiste uni du Venezuela, membre de PSUV, a été abattu à l'Université polytechnique territoriale d'Anzoategui par un tireur inconnu. Lopez a été tué un jour après avoir soutenu publiquement la proposition du président vénézuélien Nicolas Maduro pour une assemblée constituante nationale lors d'une conférence de presse.
Le 5 mai
43. Hecder Lugo: l'homme de 20 ans est décédé après avoir été abattu à la tête lors d'une manifestation tenue à Valence la veille.
44. Miguel 'Mike' Joseph Medina Romero : l'enfant de 20 ans est mort après avoir été abattu le 3 mai lors d'une protestation de l'opposition dans l'état de Zulia.
7 mai
45. Cesar Guzman : l'étudiant de 22 ans a été abattu dans la tête après avoir participé à une assemblée étudiante dans la région d'El Tigre d'Anzoategui.
10 mai
46. Miguel Castillo : l'homme de 27 ans est décédé lors d'une manifestation de l'opposition dans le quartier Las Mercedes de Caracas.
47. Anderson Dugarte : l' enfant de 32 ans est mort après avoir été frappé dans la tête par un projectile d'une arme à feu lors d'une moto près d'une protestation de l'opposition deux jours plus tôt.
12 mai
48. Carlos Enrique Hernandez : l'homme de 30 ans conduisait une moto avec un compagnon et se heurtait à une barricade de rue, ou guarimba, mis en place par des manifestants de l'opposition.
49. Jose Muñoz Alcoholado : la victime, d'origine chilienne, était dans un restaurant à Caracas lors d'une activité soutenant Maduro lorsque deux manifestants de l'opposition sont entrés et ont tiré sur lui. Alcoholado était un ancien membre du mouvement révolutionnaire de gauche, une organisation militante marxiste-léniniste chilienne qui s'est battu contre le dictateur de droite Augusto Pinochet.
15 mai
50. Luis Alviarez : l'homme de 17 ans est décédé après avoir été abattu lors de sa démonstration à Palmira, dans l'état de Tachira. Une enquête a été ouverte à son décès.
51. Javier Antonio Velazquez Cardenas : le propriétaire d'une entreprise de 42 ans a été assassiné à proximité d'une station-service dans l'état de Mérida au milieu d'une protestation locale de l'opposition. Il a été approché par des sujets armés qui l'ont abattu à trois reprises et l'ont laissé couché sur le sol.
52. Isabel Torrealba : l'homme de 54 ans est mort d'un AVC alors qu'il était pris au milieu d'une protestation de l'opposition contre des gardes nationaux.
16 mai
53. Diego Hernandez: l'homme de 33 ans de la municipalité de Capacho Nuevo, dans l'état de Tachira, est mort après avoir été abattu dans la poitrine lors d'une protestation de l'opposition. La police de Tachira a été impliquée dans sa mort et un procureur de Tachira a été chargé de l'affaire. Le ministre des Relations intérieures Nestor Reverol a confirmé qu'il était membre du PSUV et qu'il travaillait comme chauffeur de taxi lorsqu'il a été assassiné.
54. Diego Fernando Arellano : le biologiste de 32 ans est mort dans une clinique locale après avoir été blessé lors d'une protestation de l'opposition dans la ville de San Antonio de los Altos, une banlieue de classe moyenne à environ 10 milles de Caracas.
55. Yeison Mora Castillo : l'homme de 17 ans a été blessé le 15 mai et est mort aujourd'hui dans l'état de Barinas. Un procureur de l'état a été nommé pour diriger l'enquête.
17 mai
56. Jose Francisco Guerrero : le jeune homme de 15 ans a été abattu la veille lors du shopping à proximité d'une protestation de l'opposition dans l'Etat de Tachira. Ses parents ont indiqué qu'il n'était membre d'aucune manifestation.
57. Manuel Castellanos : l'homme de 46 ans a été abattu lors d'un trajet vers un magasin local dans l'état de Tachira pour acheter des couches. Sa mort n'était pas liée aux manifestations.
18 mai
58. Pedro Josue Carrillo : l'homme de 20 ans a été retrouvé mort avec des blessures par balle dans l'état de Lara après avoir été enlevé plusieurs jours auparavant. Il était un chef du PSUV dans son pays d'origine ainsi que la Socialista Guerrera Ana Soto commune qui fait partie de la Mission Bolivar et Chavez.
59. Daniel Rodriguez : l'étudiant de 18 ans a été abattu par des suspects inconnus sur une moto dans la région de Cordoue de Tachira.
60. Paul Moreno : l'étudiant de 24 ans a été écrasé dans une barricade par une camionnette dans Zulia.
19 mai
61. Jorge Escandon : l'agent d'application de la loi communautaire de 37 ans a été abattu par des manifestants de l'opposition avec un pistolet de fortune dans la région de Naguanagua dans l'État de Carabobo.
20 mai
62. Edy Alejandro Teran Aguilar: le jeune homme de 23 ans a été abattu lors de manifestations dans le quartier El Murachi de la ville de Valera. Les autorités ont signalé que les hommes armés ont ouvert le feu contre les manifestants, frappant Teran dans la poitrine. Teran et au moins deux autres personnes blessées lors de l'incident ont été emmenées à l'hôpital, où la victime de 23 ans a été prononcée à l'arrivée.
63. Orlando Jose Figuera Esparragoza : le jeune homme de 20 ans a été tué à Miranda en voyageant dans la maison de son oncle après avoir quitté le travail. Il a été approché par un groupe inconnu de manifestants et poignardé à mort.
22 mai
64. Yorman Ali Bervecia Cabeza : l'homme de 18 ans a été abattu dans la ville de Barinas après que les manifestants de l'opposition aient commencé à attaquer la garde nationale bolivarienne. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
65. Elvis Adonis Montilla Pérez : le jeune homme de 20 ans a été abattu lors d'une manifestation dans la ville de Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
66. Alfredo José Briceño Carrizales : le père de 25 ans a été abattu lors d'une manifestation dans la ville de Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
67. Miguel Ángel Bravo Ramírez : 25 ans a été abattu lors d'une manifestation dans la municipalité Antonio José de Sucre à Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
68. Freiber Darío Pérez Vielma : 21 ans a été abattu lors d'une manifestation dans la paroisse de Dominga Ortiz de Páez à Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
23 mai
69. Juan Sánchez: 21 ans a été abattu lors d'une manifestation à Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
70. Erick Molina: 35 ans a été abattu lors d'une manifestation à Barinas. Les circonstances font l'objet d'une enquête par le procureur de l'État de Barinas.
71. Mauro Javier Rodriguez Rodriguez : un père de quarante-huit ans et un conducteur de camion PDVSA sont décédés après avoir été incapables de recevoir des soins médicaux en raison de violents barrages routiers de manifestants dans la ville de Barinas.
24 mai
72. Augusto Pugas : l'étudiant de 22 ans a été tué après avoir été abattu à la tête lors d'une manifestation près de l'Université de Ciudad Bolivar.
73. Adrian Jose Duque Bravo : l'homme de 23 ans a été tué lors d'une protestation de l'opposition à Zulia.
74. Augusto Sergio Puga Velasquez : l'étudiant en médecine de 22 ans a été abattu dans la tête en passant par une protestation de l'opposition à Bolivar.
25 mai
75. Manuel Alejandro Sosa Aponte: le travailleur de la compagnie alimentaire de 33 ans a été abattu dans le dos lors d'une manifestation d'opposition à Lara.
27 mai
76. Cesar David Pereira Villegas : l'homme de 20 ans a été tué après avoir été abattu à proximité d'une manifestation à Anzoategui.
77. Danny Jose Subero : le membre de la garde nationale à la retraite de 34 ans est mort à proximité d'un enterrement des manifestants de l'opposition à Lara. Il a été abordé par des assaillants inconnus sur une moto qui l'a tiré dessus, a fait exploser sa voiture et l'a volé.
31 mai
78. Nelson Antonio Moncada Gomez : le juge de 37 ans qui a supervisé le procès criminel du chef de l'opposition Leopoldo Lopez a été abattu en passant par une barricade de rue organisée par des manifestants de l'opposition à Caracas. En l'identifiant, un manifestant inconnu l'a frappé, plus tard à le voler.
1 juin
79. Maria Estefania Rodriguez : la serveuse d'hôtel de 45 ans a été abattu à plusieurs reprises en promenant une manifestation à Lara.
3 juin
80. Yoinier Javier Peña Hernandez : l'homme de 28 ans est décédé à l'hôpital universitaire central après avoir été abattu par des hommes armés inconnus à proximité d'une manifestation à Lara le 10 avril.
81. Luis Miguel Gutierrez Molina : l'homme de 20 ans est mort à l'hôpital universitaire de Los Andes après avoir été abattu le 17 mai en passant par une manifestation à Mérida.
13 juin
82. Douglas Acevedo Sanchez : l'agent de police de 42 ans a été abattu au cou lors d'une violente protestation de l'opposition à Mérida. Deux étudiants et un autre policier ont également été blessés.
15 juin
83. Luis Enrique Vera : l'homme de 20 ans est mort lors d'une manifestation à l'Université Rafael Belloso Chacin dans le nord de Maracaibo dans l'état de Zulia, après avoir été traîné par un camion que les forces d'opposition avaient tenté de détenir.
16 juin
84. Nelson Daniel Arevalo Avendaño : l'étudiant de 24 ans est décédé à Barquisimeto, l'état de Lara à cause de fortes blessures par explosion de mortier. L'explosion, selon les autorités vénézuéliennes, a été déclenchée par des manifestants armés.
19 juin
85. Fabian Urbina : l' acteur de 17 ans participait à une manifestation de l'opposition sur l'autoroute Francisco Fajardo dans la municipalité de Chacao, dans l'État de Miranda, où il a été blessé après avoir été abattu dans la poitrine. Il a été transféré dans une clinique privée dans la région où il est décédé. Deux fonctionnaires de la garde nationale bolivarienne ont été détenus pour avoir abusé des armes à feu.
22 juin
86. David Vallenilla: l'homme de 22 ans a été abattu lors d'une manifestation violente de l'opposition vénézuélienne dans la section Altamira de Caracas. Le ministère public vénézuélien enquêtera sur le meurtre, que l'opposition affirme avoir été commis par les forces de l'État.
27 juin
87. Ronny Parra : le membre de la garde nationale de 27 ans a été tué lors d'une situation «irrégulière» à Maracay, Aragua.
28 juin
88. Luigin Paz : le conducteur de 20 ans a été brûlé à mort dans les Zulia par des manifestants de l'opposition après avoir jeté des cocktails molotov sur son véhicule. Paz aurait essayé d'échapper à un blocus de la rue de l'opposition, mais a été attaqué après avoir heurté une moto derrière son véhicule. Un autre passager, Jose Bravo, âgé de 33 ans, a subi des brûlures au troisième degré à 95 pour cent de son corps.
29 juin
89. Alfredo Figuera: le jeune homme de 18 ans a été touché par une balle alors qu'il traversait une émeute anti-gouvernementale à l'état d'Aragua.
30 juin
90. Eduardo Jose Marquez Albarran : l'élève de 20 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une manifestation de l'opposition du 13 juin à Mérida.
1er juillet
91. Ramses Martinez : l'organisateur étudiant de 20 ans pour le Front de Francisco de Miranda est mort de blessures par balle reçues un jour plus tôt à Barquisimeto. Martinez aurait été abattu par des manifestants de droite qui l'ont attaqué alors qu'il nettoyait les débris d'un blocus de rue de l'opposition.
92. Fernando Rojas: l'enfant de 49 ans est mort de blessures subies lors d'une manifestation le 30 juin à Lara.
93. Jose Gregorio Mendoza: l'homme de 44 ans est mort de blessures subies lors d'une manifestation le 30 juin à Lara.
94. Ruben Morillo: l'homme de 33 ans est mort de blessures subies lors d'une manifestation le 30 juin à Lara.
4 juillet
95. Engler Alexander Duque : l'homme de 24 ans est mort lors des manifestations de l'opposition dans la ville de Tariba à Tachira. Le compte officiel de Twitter du gouvernement de l'Etat de Tachira a déclaré que les jeunes sont morts lors du traitement des explosifs artisanaux.
10 juillet
96. Jose Luis Rivas Aranguren : le candidat à l'Assemblée nationale constituante de 41 ans a été abattu lors d'un événement de campagne à Girardot, État d'Aragua.
97. Manuel Angel Villalobos Urdaneta : l'étudiant de 22 ans est mort d'un accident de voiture à Maracaibo, état de Zulia. Selon les témoins, Villalobos s'est écrasé dans un tronc d'arbre après avoir tenté d'éviter un blocus de rue de l'opposition.
11 juillet
98. Yanet Angulo Parra : l'enseignante à la retraite de 55 ans a été abattu à proximité d'une protestation de l'opposition à El Tocuyo, État de Lara.
12 juillet
99. Argenis Herrera : l'étudiant de 17 ans a été tué lors d'un trajet à proximité de l'Université Orientale dans l'état de Bolivar. Les circonstances entourant son décès sont encore à l'étude.
18 juillet
100. Hector Anuel : le résident de l'État d' Anzoatégui a été brûlé en vie par un groupe de manifestants de l'opposition qui l'ont frappé avec un mortier artisanal, couramment utilisé par les manifestants de l'opposition. Avant qu'Anuel ait été brûlé, il a été bombardé de pierres et d'autres débris de blocage de rue. Les sites d'opposition affirment que Anuel était un partisan du gouvernement.
20 juillet
101. Rooney Eloy Tejera Soler : l'étudiant de 24 ans a été abattu à Guaicaipuro, état de Miranda lors d'une manifestation de rue de l'opposition.
102. Andres Jose Uzcategui Avila : l'étudiant de 23 ans est mort de blessures subies en essayant de lancer un engin explosif chez les officiels de la garde nationale bolivarienne à Valence, Carabobo.
103. Victor Manuel Marquez Luengo : le manifestant de l'opposition de 34 ans est mort de nombreuses blessures reçues après avoir sauté d'un immeuble du ministère de l'Habitat à Maracaibo, État de Zulia. Marquez était l'un des nombreux manifestants qui aurait tenté de forcer les employés du ministère du Logement à cesser de travailler dans le cadre de la «grève» nationale appelée à l'opposition. Après avoir mis le feu dans une zone du bâtiment lorsque les employés ne se sont pas conformés, il a été entouré de flammes et aurait sauté hors du bâtiment dans la rue.
104. Eury Rafael Hurtado : l'homme de 34 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'un affrontement entre les manifestants de l'opposition et la police à Guaicaipuro, état de Miranda.
105. Yamileth Margarita Vasquez : l'homme de 51 ans a été électrocuté à l'intérieur d'un supermarché à Maracaibo, état de Zulia, lorsque les manifestants de l'opposition ont pillé l'entrée de l'entreprise. Les détails entourant sa mort sont encore en cours d'enquête.
26 juillet
106. Rafael Antonio Vergara : l'homme de 30 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une protestation de l'opposition à Ejida, État de Mérida.
107. Jean Carlos Aponte : l'étudiant de 16 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une protestation de l'opposition à Petare, État de Miranda.
27 juillet
108. Enderson Calderas : l'élève de 20 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une manifestation de l'opposition au jour précédent à Timotes, État de Mérida.
109. Leonardo Gonzalez Barreto : l'homme de 48 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une manifestation de l'opposition à Valence, état de Carabobo. Les circonstances de son décès font toujours l'objet d'une enquête.
110. Gilimbert Teran : l' enfant de 16 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une prise de pouvoir au milieu d'une protestation de l'opposition dans la région d'El Paraiso de Caracas.
111. Rafael Canache : l'homme de 29 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une protestation de l'opposition à El Jabillote, état d'Anzoatégui.
112. Jose Miguel Pestano Canelon : l'homme de 23 ans est mort de blessures par balle reçues lors d'une protestation de l'opposition à Cabudare, État de Lara.
28 juillet
113. Oneiver Johan Quiñones Ramirez : l'agent de police de 30 ans est mort de blessures par balle reçues une journée avant en essayant de dégager un barrage d'opposition à Campo Lias, État de Mérida.
114. Gustavo Villamiza : l'homme de 18 ans a été abattu à San Cristobal, état de Tachira. Les législateurs de l'opposition affirment que la police était responsable de son décès. Les fonctionnaires gouvernementaux enquêtent encore sur les circonstances de leur décès.
29 juillet
115. José Félix Pineda: candidat ANC de 39 ans, était à la maison avec l'état familial de Bolivar lorsque deux hommes sont venus à la résidence et ont ouvert le feu contre Pinada. Les circonstances de son décès font toujours l'objet d'une enquête.
116. Marcel Pereira: 39 ans était à proximité des manifestations organisées par le MUD à Mérida lorsque des individus armés ont ouvert le feu sur les manifestants. Les circonstances de son décès font toujours l'objet d'une enquête.
30 juillet
117. Ricardo Campos : 30 ans était sur l'avenue Bolivar à Sucre quand il a été tué. Il n'était pas clair s'il participait à une protestation qu'il était un chef de la jeunesse de l'opposition Action démocratique.
118. Angel Yordano Méndez : l'homme de 28 ans et une autre personne ont tenté d'enlever le matériel électoral d'une unité éducative sous la garde du Plan de la République à Mérida. L'armée est accusée d'avoir tiré sur eux, mais le ministre de la Défense a nié toute participation militaire comme incident. Les circonstances de son décès font toujours l'objet d'une enquête.
119. Eduardo Olav : l'homme de 39 ans et une autre personne ont tenté d'enlever le matériel électoral d'une unité éducative sous la garde du Plan de la République à Mérida. L'armée est accusée d'avoir tiré sur eux, mais le ministre de la Défense a nié toute participation militaire comme incident. Les circonstances de son décès font toujours l'objet d'une enquête.
120. Luis Zambrano : l'homme de 43 ans n'a participé à aucune protestation lorsqu'il a été tué à Lara. Le ministère public est responsable de cette affaire.
121. Ronald Ramírez Rosales : Le ministère de la Justice et de la Paix déclare que la victime a tenté d'attaquer le collège militaire à Tachira, alors que l'accusation a déclaré qu'il était une manifestation autour de l'école. Le défunt a été blessé dans un œil par une arme à feu le choc militaire. Le procureur de l'État de Tachira enquête sur l'affaire.
122. Luis Ortíz : le jeune homme de 17 ans était à une manifestation d'opposition à Tachira qui a été attaquée par des groupes armés. Le ministère public est responsable de cette affaire.
123. Adrián Rodríguez: l'homme de 13 ans se trouvait à proximité d'une manifestation anti-gouvernementale, mais il n'est pas clair s'il le démontre. Le ministère public est responsable de cette affaire.
Les deux cas suivants n'étaient pas directement liés aux marches, mais la nature politique de leur travail a soulevé des inquiétudes quant au fait que leur décès pourrait faire partie d'une tendance plus large.
23 avril
Esmin Ramirez : le syndicaliste vénézuélien a été tué dans le sud-est de Bolivar après avoir été enlevé dans un acte que les personnes proches de lui ont déclaré avoir une motivation politique. Ramirez, membre du syndicat du mouvement 21 dans le producteur de minerai de fer allemand Ferrominera et partie du parti politique du PSUV à Cachamay, a été tué dans le secteur d'El Rincconcito dans la ville de Guayana, une ville le long de la rive de l'Orénoque Dans l'état de Bolivar.
Jackeline Ortega : assassinée dans la grande région de Caracas à Santa Lucia del Tuy. Ortega était également membre du PSUV ainsi qu'un chef de file du Comité local sur l'approvisionnement et la production, connu sous le nom de CLAP, un programme de distribution d'aliments alternatifs créé par le gouvernement.
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Interviewé par la chaîne latino-américaine Telesur, Joan Garcés, ancien conseiller du président Salvador Allende, souligne le parallèle existant entre la situation que traverse le Venezuela sous la révolution bolivarienne et le contexte de guerre de déstabilisation qui précéda le coup d’état du général Pinochet qui eu lieu le 11 septembre 1973 au Chili, avec le soutien de la CIA.
Joan Garcés est avocat, Prix Nobel alternatif (Suède, 1999) et officier de l’Ordre du Mérite de France (2000) pour ses contributions au droit international dans la lutte contre l’impunité des dictatures.
Il a été invité par Salvador Allende après la victoire de l’Unité Populaire au Chili en 1970 en tant que collaborateur personnel; il fut survivant parmi les assesseurs du président chilien.
En 1974-1977, il a été chercheur titulaire à la Fondation Nationale des Sciences Politiques de Paris et assesseur du Directeur général de l’Unesco, et Visiting-Fellow del Institute for Policy Studies de Washington D.C. (1988-1990). Source: Wikipédia
ÇA CHAUFFE POUR LES 2 °C SELON DES CHERCHEURS ÉTATS-UNIENS, IL Y A SEULEMENT 5 % DE CHANCES D'ATTEINDRE L'OBJECTIF DE LIMITER LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE À 2 °C, COMME FIXÉ PAR L'ACCORD DE PARIS SCELLÉ EN 2015.
11,2 C'EST, EN MILLIARDS, LE NOMBRE D'HABITANTS DE LA TERRE À L'HORIZON 2100, SELON LES NATIONS UNIES.
LE JOUR DU DÉPASSEMENT TOMBE CETTE ANNÉE LE 2 AOÛT. EN 2009, CETTE LIMITE ÉTAIT ATTEINTE LE 25 SEPTEMBRE. QU’IMPLIQUE CE GLISSEMENT DE DATE ?
En sept mois, l'humanité a produit et consommé ce qui lui était imparti pour un an. Une « débauche » que dénonce Arnaud Gauffier, responsable agriculture chez WWF France.
ARNAUD GAUFFIER
L’Overshoot Day, ou «jour du dépassement», est établi chaque année par l'organisation Global Footprint Network. Il correspond au moment où l'humanité a consommé l'ensemble des ressources naturelles renouvelables que la planète peut générer en une année. Autrement dit, passé cette date, nous vivons à crédit, sur les réserves de la Terre. C'est un peu comme si l'on avait pompé tous les intérêts de notre compte en banque et que l'on commençait à puiser dans le capital... il arrive un moment où les ressources s'épuisent et où l'on finit par ne plus rien avoir. Continuons sur cette lancée, et il nous faudra l'équivalent de 1,7 planète pour assumer les besoins de toute l'humanité cette année. Nos émissions de gaz à effet de serre comptent pour 60 % de cette empreinte écologique. Voilà pourquoi nous appelons, entre autres, à la neutralité carbone d'ici à 2050. Cela implique de cesser d'émettre plus de CO2 que ce que la planète est capable d'absorber.
L'AUGMENTATION DE NOTRE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE RÉDUIT LA CAPACITÉ DES RESSOURCES À SE RÉGÉNÉRER : QUELLES SONT LES SOLUTIONS POUR SORTIR DE CE CERCLE VICIEUX ?
ARNAUD GAUFFIER
Le problème est en effet que nous consommons de plus en plus vite et diminuons de cette manière la résilience des écosystèmes, qui ne peuvent pas suivre le rythme. Il faut sortir très rapidement d'une économie fondée sur des énergies fossiles polluantes pour nous orienter vers les énergies renouvelables. C'est possible: des signaux montrent que cette transition est à l'oeuvre. Prenons l'exemple de Trump. Il a décidé de rouvrir les centrales à charbon, ce qui est une décision politique électoraliste. Or, le business lui-même lui donne tort. Les centrales ne rouvriront pas dans la mesure où elles ne sont plus compétitives. De fait, l'éolien et le solaire, entre autres, sont en pleine expansion: à l'échelle mondiale, il y a plus d'électricité générée via les renouvelables que via le charbon. Quoi qu'il en soit, cela ne suffira pas. Nous ne pouvons accéder à l'énergie 100 % renouvelable qu'à la condition de réduire notre consommation énergétique.
LA PRIORITÉ EN TERMES DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE EST DONC D'EN FINIR AVEC LA SURCONSOMMATION ?
ARNAUD GAUFFIER
Oui. Encore une fois, les renouvelables ne pourront supporter à elles seules notre débauche énergétique. Néanmoins, les actions à mettre en oeuvre ne sont pas les mêmes pour tous. Au vu de leur mode de vie et de consommation, il n'est pas question de demander des efforts aux Somaliens, par exemple. C'est aux pays développés de faire l'essentiel, et de le faire vite. Nous pouvons par exemple agir sur notre alimentation. Poisson, viande, produits laitiers... il faut consommer moins de produits animaux et de meilleure qualité: valoriser les produits de la petite pêche et choisir du poisson certifié, issu d'une pêche durable qui ne détruit pas les océans et qui respecte les stocks. Il ne s'agit pas de devenir tous végétariens, mais de consommer moins et mieux, de modifier durablement nos habitudes. Au-delà, nous devons transformer l'économie et la façon dont on en mesure le progrès. Tout un chacun, au quotidien, peut consommer différemment. On constate une prise de conscience réelle, bien que relative, du côté du secteur privé, Mais la grande distribution est prise à son propre piège: une politique de développement durable ambitieuse va complètement à l'encontre de son modèle économique, qui vise à éliminer les concurrents en pratiquant le prix le plus bas. Le changement de modèle, enfin, passe par l'éducation. Si l'on veut que les citoyens, enfants et adultes, développent une conscience écologique, il faut les éduquer dès maintenant.
5,2 C'EST LE NOMBRE DE PLANÈTES QUI SERAIENT NÉCESSAIRES À L'HUMANITÉ SI ELLE CONSOMMAIT AUTANT QUE LE CANADA ET L'AUSTRALIE.
Mettons-nous dans la peau d’un habitant de la planète qui n’aurait que les médias pour s’informer sur le Venezuela et à qui jour après jour, on parlerait de « manifestants » et de « répression ». Comment ne pas comprendre que cette personne croie que la population est dans la rue et que le gouvernement la réprime ?
Mais il n’y a pas de révolte populaire au Venezuela. Malgré la guerre économique la grande majorité de la population vaque a ses occupations, travaille, étudie, survit. C’est pourquoi la droite organise ses marches au départ des quartiers riches. C’est pourquoi elle recourt à la violence et au terrorisme, dont les foyers sont localisés dans les municipalités de droite. ll y a 90 pour cent de quartiers populaires au Venezuela. On comprend l’énorme hiatus : les médias transforment les îles sociologiques des couches aisées (quelques % du territoire) en « Venezuela ». Et 2% de la population en « population ». (1)
Caracas en mai
Le 12 mai l’ex-présidente argentine Cristina Fernández, après Evo Morales, a dénoncé « la violence utilisée au Venezuela comme méthodologie pour arriver au pouvoir, pour renverser un gouvernement » (2). Depuis l’Équateur, l’ex-président Rafael Correa a rappelé que « le Venezuela est une démocratie. C’est par le dialogue, avec les élections, que doivent se régler les divergences. De nombreux cas de violences viennent clairement des partis d’opposition » (3). C’est aussi la position du Caricom, qui regroupe les pays des Caraïbes (4). Le Pape François a dû pousser les évêques du Venezuela qui comme dans le Chili de 1973 traînaient les pieds face au dialogue national proposé par le président Maduro (5). Ce dernier a par ailleurs confirmé la tenue du scrutin présidentiel légalement prévu en 2018.
Assemblée populaire pour faire des propositions dans le cadre de l’Assemblée Nationale Constituante, dans l’état d’Apure le 20 mai 2017. Ce processus doit être ouvert et participatif. Une image qu’on ne risque pas de voir dans les médias…
Depuis la disparition d’Hugo Chavez en 2013, le Venezuela est victime d’une guerre économique qui vise à priver la population des biens essentiels, principalement les aliments et les médicaments. La droite locale renoue avec certains éléments de la stratégie mise en place jadis au Chili par le tandem Nixon-Pinochet, en clair provoquer l’exaspération des secteurs populaires jusqu’au débordement de rage et légitimer la violence. Selon le rapport budgétaire 2017 mis en ligne sur le site du Département d’Etat (6), 5,5 millions de dollars ont été versés aux “sociétés civiles” du Venezuela. Le journaliste vénézuélien Eleazar Diaz Rangel, directeur du quotidien Ultimas Noticias (centre-droit) a révélé des extraits du rapport que l’amiral Kurt Tidd, chef du Southern Command, a envoyé au Sénat US : « avec les facteurs politiques de la MUD (coalition vénézuélienne de l’opposition) nous avons mis au point un agenda commun qui comprend un scénario abrupt combinant des actions de rue et l’emploi dosifié de la violence armée sous l’angle de l’encerclement et de l’asphyxie« . (7)
La phase insurrectionnelle implique d’attaquer des services publics, des écoles, des maternités (El Valle, El Carrizal) et des établissements de santé, barrer les rues et les principales artères routières pour bloquer la distribution des aliments et paralyser l’économie. A travers les médias privés, majoritaires au Venezuela, la droite appelle ouvertement les militaires a mener un coup d’État contre le président élu (8). Plus récemment les bandes paramilitaires colombiennes passent du rôle de formatrices a un rôle plus actif : le corps sans vie de Pedro Josué Carrillo, militant chaviste, vient d’être retrouvé dans l’État de Lara, portant les marques de torture typiques au pays d’Uribe (9).
Malgré les mortiers, armes à feu, grenades ou cocktails Molotov utilisés par les manifestants « pacifiques » (sans oublier les mannequins de chavistes pendus aux ponts, signature du paramilitarisme colombien), la loi interdit à la Police ou la Garde Nationale d’user de leurs armes à feu. Les manifestants de droite en profitent pour pousser leur avantage, déverser leur racisme sur les gardes ou policiers, les provoquer à coups de jets d’urine, d’excréments et de tirs à balles réelles, guettant la réaction pour les caméras de CNN. Les fonctionnaires des forces de l’ordre qui ont désobéi et qui se sont rendus coupables de blessures ou de morts de manifestants ont été arrêtés et poursuivis en justice (10). Le fait est que la grande majorité des victimes sont des travailleurs qui allaient au boulot ou en revenaient, des militants chavistes ou des membres des forces de l’ordre (11). C’est pourquoi le « Monde » parle de morts en général – pour que l’on croie qu’il s’agit de « morts du régime ». Allonger la liste des « morts » sert à augmenter l’appui planétaire a la déstabilisation : il y a dans ces meurtres, il est terrible de le constater, un effet de commande médiatique.
Après avoir vendu cette image à son réseau international, l’agence Reuters s’est « excusée » d’avoir fait passer pour une arrestation arbitraire visant à étouffer la liberté d’expression ce qui était en réalité l’aide apportée par un garde national à un caméraman blessé…
Tout manifestant qui tue, détruit, agresse, torture, sabote sait qu’il sera sanctifié par les médias internationaux. Ceux-ci sont devenus un encouragement à poursuivre le terrorisme. Toute mort, tout sabotage économique seront attribués au « régime » y compris à l’intérieur du Venezuela où les médias, comme l’économie elle-même, sont majoritairement privés. Que la démocratie participative qu’est le Venezuela tente de se défendre comme doit le faire tout État de Droit, et elle sera aussitôt dénoncée comme « répressive ». Qu’elle ose punir un terroriste, et celui-ci deviendra ipso facto un « prisonnier politique ». Pour le journaliste et sociologue argentin Marco Teruggi « pour une intervention au Venezuela, le Gouvernement des États-Unis a des conditions plus favorables que celle qu’il avait pour bombarder la Libye si on tient compte du fait que l’Union Africaine avait condamné cette intervention presque à l’unanimité. (..) Tout dépend de la capacité de la droite à soutenir longtemps un bras de fer dans la rue en tant qu’espace politique. D’où l’importance de maintenir la caisse de résonance médiatique internationale» (12).
Exemple sordide de cette alliance : le 5 mai 2017, à l’aide d’une photo digne d’un ralenti hollywoodien (mais qui n’est pas celle de la victime) « Le Monde » dénonce « la mort d’un leader étudiant tué lors des protestations contre le projet du président Maduro de convoquer une assemblée constituante ». Or la victime, Juan (et non José comme l’écrit « le Monde ») Bautista Lopez Manjarres est un jeune dirigeant étudiant révolutionnaire. Il a été assassiné par un commando de droite alors qu’il participait a une réunion de soutien au processus d’assemblée constituante lancé par le président Nicolas Maduro :
Juan Bautista Lopez Manjarres
Le dernier tweet de Juan Bautista Lopez Manjarres : la conférence de presse où il annonçait le soutien du secteur étudiant au processus de l’assemblée constituante
« Le Monde » mentionne aussi la réaction du chef d’orchestre Gustavo Dudamel, en tournée à l’étranger, qui demande que « cesse la répression » à la suite de la mort d’un jeune violoniste, Armando Cañizales. Or ce musicien n’a pas été victime de la répression mais, lui aussi, d’un projectile tiré des rangs de la droite.
Le journal espagnol La Vanguardia, bien que virulent opposant a la révolution bolivarienne, l’admet exceptionnellement sous la plume de son envoyé spécial Andy Robinson : « De même qu’à d’autres moments de cette crise le storytelling d’une jeunesse héroïque massacrée par la dictature bolivarienne ne colle pas dans le cas d’Armando Cañizales. (..) Il est pratiquement sûr que le projectile n’a pas été tiré par la police mais par les manifestants eux-mêmes. Il est notoire que certains d’entre eux ont fabriqué des armes artisanales pour les affrontements quotidiens avec la police» (13).
La réaction rapide de Mr. Dudamel est représentative des personnalités artistiques – nombreuses, on peut mentionner Ruben Blades ou René du groupe Calle 13 – subissant la forte pression du dispositif médiatique de leurs pays, contraintes de faire des déclarations pour satisfaire l’opinion publique convaincue à 99 % par les médias qu’il faut dénoncer la « répression au Venezuela ».
Le 16 mai, « Le Monde » dénonce « la mort d’un jeune de 17 ans, blessé par balle lors d’un rassemblement contre le président Maduro » (article ci-dessus). C’est faux. L’enquête montre que Yeison Natanael Mora Castillo a été tué par un projectile identique à celui utilisé pour assassiner le violoniste Cañizales. Il ne participait pas davantage à un rassemblement anti-Maduro. Ses parents sont membres d’une coopérative en lutte pour récupérer un latifundio de sept mille hectares, subissant depuis longtemps les attaques du grand propriétaire. Ils ont porté plainte contre les organisateurs de la marche de l’opposition et dans une interview au journal local Ciudad Barinas ont dénoncé la manipulation internationale de l’assassinat de leur fils, imputé faussement au gouvernement Maduro. (14)
Yeison Natanael Mora Castillo
Imputer systématiquement au gouvernement bolivarien les assassinats commis par la droite, c’est tout le « journalisme » de Paulo Paranagua. Le 21 avril déjà, il impute aux collectifs chavistes la mort d’un étudiant de 17 ans, Carlos Moreno, tué d’une balle dans la tête, tout comme celle de Paola Ramirez Gomez, 23 ans. Double mensonge. Selon la famille de Carlos Moreno, l’adolescent ne participait à aucune manifestation et se rendait a un tournoi sportif. Son assassin vient d’être arrêté : il s’agit d’un membre de la police d’Oscar Oscariz, maire de droite de la municipalité de Sucre. Le journal d’opposition Tal Cual en a rendu compte (15). Quant à la deuxième victime mentionnée par Paranagua, Paola Rodríguez, son assassin a été arrêté également par les autorités : il s’agit d’Iván Aleisis Pernía, un militant de droite.
Certes le « quotidien vespéral des marchés » n’est pas seul à mentir de manière aussi sordide dans ce « combat pour la liberté ». La Libre Belgique, le New York Times, France-Culture, El Pais, Le Figaro ou même Mediapart sont autant de robots de la vulgate mondiale. Cette invention de « la répression » est d’autant plus facile que l’image archétypale du manifestant matraqué par un garde national est gagnante d’avance lorsqu’on est privé d’accès au hors-champ de l’image. Loin du Venezuela, seuls les happy fewflaireront la mise en scène où des jeunes sont entraînés, armés, payés pour provoquer les forces de l’ordre et produire « l’image » nécessaire. La concentration planétaire des médias et la convergence croissante des réseaux sociaux avec les médias dominants fait le reste, fixant l’imaginaire de la gauche comme de la droite.
On verra ainsi des « insoumis » politiquement se soumettre médiatiquement et ajouter sans le savoir leur petite pierre à la campagne mondiale :
Et ci-dessous le retweeteur de cette belle affiche n’imagine sans doute pas la supercherie qui se cache derrière l’Anonymous vénézuélien. Cette capacité de l’extrême droite d’emprunter au mouvement alternatif mondial certains de ses symboles pour capitaliser un appui est décryptée ici : « Quand tombe le masque de Guy Fawkes de l’opposition vénézuélienne » (16)
Bref, comme si l’histoire de la propagande et des guerres ne nous avait rien appris, nous retombons sans cesse dans la nasse. Malcolm X avait prévenu : « si vous n’y prenez garde, les médias vous feront prendre les victimes pour les bourreaux et les bourreaux pour les victimes ». En transformant les violences de l’extrême droite en « révolte populaire », en rhabillant en « combattants de la liberté » des assassins nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique sévit : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs appuient sans le savoir une agression visant à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias, la prophétie orwellienne se fait timide. Le Venezuela est assez fort pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde se retournera contre elle-même.
Micro-manuel d’auto-défense face à la déferlante médiatique.
« Le Venezuela est un « régime dictatorial». Faux. Depuis 1999, le Venezuela bolivarien a organisé un nombre record de scrutins (25), reconnus comme transparents par les observateurs internationaux. Selon l’ex-président du Brésil Lula da Silva, il s’agit d’un “excès de démocratie”. Pour Jimmy Carter qui a observé 98 élections dans le monde, le Venezuela possède le meilleur système électoral du monde. En mai 2011 le rapport de la canadienne Fondation pour l’Avancée de la Démocratie (FDA) a placé le système électoral du Venezuela à la première place mondiale pour le respect des normes fondamentales de démocratie. L’ONG chilienne LatinoBarometro a établi dans son rapport 2013 que le Venezuela bat les records de confiance citoyenne dans la démocratie en Amérique Latine (87 %) suivi de l’Équateur (62 %) et du Mexique (21 %). Le président Nicolás Maduro vient de lancer un processus constituant participatif auquel participent tous les secteurs sociaux et a réaffirmé que des élections présidentielles auront lieu en 2008 comme le stipule la loi.
« Il n’y pas de liberté d’expression au Venezuela ». Faux. Sur les plus de 1000 stations de radio et chaînes de télévision auxquelles l’État a accordé l’autorisation d’émettre, 67% sont privées (la grande majorité opposées à la révolution bolivarienne), 28% sont aux mains des communautés mais ne transmettant que sur une échelle strictement locale et 5% sont propriété de l’État. Sur les 108 journaux qui existent, 97 sont privés et 11 publics. 67% de la population vénézuélienne a accès à internet. Cette plate-forme dominante des médias privés renforcée par le réseau des transnationales joue un rôle crucial dans la désinformation au service de la déstabilisation. Pour un dossier détaillé et chiffré de ce paysage médiatique, voir « François Cluzel ou l’interdiction d’informer sur France-Culture » (17)
« Il y a des prisonniers politiques au Venezuela ». Faux. A moins de considérer comme « prisonniers politiques » les assassins du parti d’extrême droite Aube Dorée emprisonnés en Grèce. Dans un État de Droit, qu’il s’appelle France ou Venezuela, être de droite ne signifie pas être au-dessus des lois ni pouvoir commettre impunément des délits tels qu’assassinats, attentats à la bombe ou corruption. Ce n’est pas pour leurs opinions politiques mais pour ce type de délits que des personnes ont été jugées et emprisonnées. Dans la pratique on observe d’ailleurs un certain laxisme de la justice. Selon la firme privée de sondages Hinterlaces, 61 % des vénézuéliens considèrent que les promoteurs des violences et des actes de terrorisme devraient répondre de leurs actes devant un tribunal (18).
Rappelons que les leaders actuels de la droite n’ont jamais respecté les institutions démocratiques : ce sont les mêmes qui en avril 2002 avaient mené un coup d’État sanglant contre le président Chavez, avec l’aide du MEDEF local et de militaires formés à la School of Americas. Ce sont les mêmes qui ont organisé les violences de 2013 à 2016. Notons l’identité d’un de leur principaux mentors : Alvaro Uribe, un des plus grands criminels contre l’humanité de l’Amérique Latine, ex-président d’un pays gouverné par le paramilitarisme et les cartels de la drogue, qui possède les plus grandes fosses communes du monde, qui compte 9500 prisonniers politiques, 60.630 personnes disparues au cours des 45 dernières années et qui depuis la signature des accords de paix a repris une politique sélective d’assassinat de leaders sociaux et de défenseurs des droits de l’homme. Pour une information complète et en photos sur ces liens des héros du « Monde » avec le paramilitarisme colombien, lire « Venezuela : la presse française lâchée par sa source ? » (Venezuela.info)
Comme le reconnaît Julio Borges, leader du parti d’extrême droite Primero Justicia et actuel président de l’Assemblée Nationale, dans l’interview non complaisante que lui fait le journaliste de la BBC Stephen Sackur, le 19 mai 2017 : http://bbc.co.uk/programmes/p052nsxd
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