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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 05:47
Site internet du Parti des Travailleurs Belge

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Catalogne : la gauche dénonce la répression et appelle au dialogue
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Les images sont fortes. Au matin du 20 septembre, 14 hauts fonctionnaires de l'administration catalane ont été arrêtés par la Garde civile espagnole. L'objectif du gouvernement espagnol est d'éviter l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, programmé pour le 1 octobre.

Depuis l'annonce du référendum le 6 septembre, la réaction du gouvernement n’a été que répressive. D'abord, le Tribunal constitutionnel a suspendu d'urgence la loi catalane sur le référendum. Ensuite, Mariano Rajoy (PP), Premier ministre conservateur, a envoyé des centaines de policiers de la Garde civile en Catalogne. Les fonds du gouvernement catalan ont été bloqués et des sièges de journaux perquisitionnés. Ces images de répression fortes font craindre un recul généralisé des droits démocratiques en Espagne.

Ada Colau, la bourgmestre progressiste de Barcelone, a tout de suite dénoncé les arrestations comme une atteinte aux libertés et droits démocratiques. La condamnation de la répression du gouvernement espagnol dépasse de loin les frontières catalanes. Au parlement européen, le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL) a dénoncé l'action du gouvernement espagnol et exigé une solution pacifique et démocratique.

En Espagne même, des mobilisations ont eu lieu dans une vingtaine de villes, dénonçant les mesures répressives et antidémocratiques du gouvernement espagnol. Pablo Iglesias (Podemos) s'est montré incrédule face à la prise de prisonniers politiques en Espagne. Pour Alberto Garzón, porte-parole de la coalition de gauche Izquierda Unida, il ne s'agit en effet plus d'une question d'indépendance, mais de droits fondamentaux. Garzón souligne que l'action du gouvernement conservateur, soutenu les libéraux de Ciudadanos, sape les libertés fondamentales. Dans ce sens, affirme Garzón, les actions du gouvernement ne touchent pas « uniquement les indépendantistes, une partie de la société catalane, qui ont une position que beaucoup d'entre nous ne partagent pas », mais l'entièreté de la société. Contre quels opposants politiques la Garde civile sera-t-elle utilisée demain ? Et après-demain ?

La gauche radicale non-indépendantiste a pourtant beaucoup de questions sur le référendum décrété par le dirigeant catalan de droite Puigdemont. Différents députés catalans se demandent notamment quel serait réellement l’impact d’un tel référendum en l’absence d’accord ou même de négociations avec l'État espagnol ou d'autres États européens.

La gauche radicale défend le droit de décider, mais regrette la façon dont le référendum à été organisé. À gauche, on préconise plutôt un large débat de société, nécessaire pour décider de tels sujets. Ce débat pourrait alors mettre à l'agenda une série de questions fondamentales et stimuler la solidarité entre travailleurs des différentes parties du pays. Aujourd'hui, le débat est par contre pris en otage par deux dirigeants de droite, désireux de se profiler au détriment des droits fondamentaux.

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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 05:24

Catalogne-

Les dockers et portuaires des ports de Barcelone et Tarragone, réunis en AG, ont voté le refus de ravitailler les 3 ferry affrétés par le ministère de l'intérieur espagnol et qui hébergent à son bord 3000 hommes des troupes spéciales de la garde civile dépêchés en Catalogne pour renforcer le coup d'état et la répression. Aussitôt, le ministère de l'intérieur a essayé de se servir des sociétés sous-traitantes. Les sous-traitants ont à leur tour voté le refus ! Vive la classe ouvrière !

Los parlamentarios de Izquierda-Ezkerra participamos en la concentración contra la represión del PP en Cataluña y a favor del diálogo y el pacto para que el pueblo catalán decida su futuro.  Les députés de gauche-PSOE participent à la concentration contre la répression du pp en Catalogne et pour le dialogue et le pacte pour que le peuple catalan décide de son avenir. (vu sur la page Facebook de notre camarade Maïté Mola, porte-parole du Parti Communiste Espagnol)

Los parlamentarios de Izquierda-Ezkerra participamos en la concentración contra la represión del PP en Cataluña y a favor del diálogo y el pacto para que el pueblo catalán decida su futuro. Les députés de gauche-PSOE participent à la concentration contre la répression du pp en Catalogne et pour le dialogue et le pacte pour que le peuple catalan décide de son avenir. (vu sur la page Facebook de notre camarade Maïté Mola, porte-parole du Parti Communiste Espagnol)

Marisa de Simón (I-E) dice, sobre Cataluña, que "no a la represión y sí a la democracia y al diálogo"

PAMPLONA, 21 Sep. (EUROPA PRESS) -

La portavoz de Izquierda-Ezkerra en el Parlamento de Navarra, Marisa de Simón, ha dicho, sobre lo que está ocurriendo en Cataluña, que "no a la represión, sí a la democracia, sí al diálogo, sí al acuerdo y sí a la participación".

En declaraciones a los medios de comunicación, De Simón ha señalado que "hemos rechazado la acción autoritaria y represiva del PP, que está impidiendo al pueblo catalán decidir sobre su futuro".

A su juicio, "la solución no está en los tribunales, está en la política". "La solución no está en un referéndum unilateral y no pactado y sin garantías y la solución está en referéndum pactado, con garantías y que permita precisamente al pueblo catalán decidir sobre su futuro sin exclusiones", ha sostenido.

Además, la portavoz de I-E ha manifestado su "rechazo a las coacciones que están recibiendo representantes públicos y alcaldes catalanes por su posicionamiento en relación al referéndum".

Marisa de Simon (I-e) dit, sur la Catalogne, que "Non à la répression et oui à la démocratie et au dialogue"

Pampelune, 21 SEP. (Europe press)

La porte-Parole de gauche-PSOE au Parlement de Navarre, Marisa de Simon, a dit, sur ce qui se passe en Catalogne, que " Non à la répression, oui à la démocratie, oui au dialogue, oui à l'accord et oui à la Participation ".

Dans les déclarations des médias, Simon a déclaré que "Nous avons rejeté l' action autoritaire et répressive du pp, qui empêche le peuple catalan de décider de son avenir".

À son avis, " la solution n'est pas dans les tribunaux, c'est dans la politique ". " la solution n'est pas dans un référendum unilatéral et non convenu et sans garantie, et la solution est par référendum convenu, avec des garanties et qui permet précisément au Peuple catalan décider de son avenir sans exclusions ", a soutenu.

En outre, la porte-Parole de I-e a exprimé son "rejet des contraintes que reçoivent des représentants publics et des maires catalans pour leur positionnement par rapport au référendum".
Marisa de Simon, porte-parole de Izquierda Unida au gouvernement de Navarre, a dénoncé avec force la répression du pouvoir central en Catalogne
Marisa de Simon, porte-parole de Izquierda Unida au gouvernement de Navarre, a dénoncé avec force la répression du pouvoir central en Catalogne

Marisa de Simon, porte-parole de Izquierda Unida au gouvernement de Navarre, a dénoncé avec force la répression du pouvoir central en Catalogne

La Guardia Civil a pris d’assaut, ce mercredi 20 septembre au matin, le gouvernement catalan. La police espagnole a envahi le ministère de l’Économie et divers organismes des finances catalanes dont l’Agence du Trésor, ainsi que le ministère des Affaires Extérieures. La Guardia Civil a arrêté le ministre des Finances catalan Josep Maria Jové. Les policiers ont également pris d’assaut le ministère des Affaires Sociales catalan. « Nous sommes dans un état de siège ! C’est une honte ! » a indiqué Dolors Bassa la ministre des Affaires Sociales.

Les interventions de la Guardia Civil se multiplient en Catalogne. Une douzaine de responsables de l’administration catalane a été interpellée.

Pablo Iglesias, leader de Podemos, a indiqué que les personnes qui y ont été arrêtées ce matin sont des « prisonniers politiques ».

Carles Puigdemont président de la Generalitat de Catalogne a convoqué une réunion extraordinaire avec les principaux responsables des partis du Parlement catalan.

Le porte-parole de ce même Gouvernement a appelé au calme. L’ANC, Assemblea Nacional Catalana, principal moteur du mouvement indépendantiste, a fait de même, en appelant également a une grande mobilisation des citoyens devant les ministères et les lieux de pouvoir catalan.

(La Semaine du Roussillon)

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21 septembre 2017 4 21 /09 /septembre /2017 06:37
Pour eux, l'argent n'a pas d'odeur: la direction de Lafarge aurait validé des transactions avec les djihadistes en Syrie (Ouest-France)

L'enquête sur l'activité de Lafarge en Syrie pourrait être accablante pour le cimentier: trois ex-salariés syriens ont été entendus et un rapport des douanes conclut que la direction en France a validé « des paiements aux groupes djihadistes » pour continuer à travailler dans le pays en guerre.

Les juges d'instruction chargés de cette affaire très sensible tentent de déterminer les liens qu'a pu entretenir le géant du ciment notamment avec l'organisation État islamique (EI), pour faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, la cimenterie de Jalabiya (nord du pays). 

L'enquête porte aussi sur la connaissance qu'auraient eu des responsables du groupe en France de ces agissements et du danger qu'ils ont pu faire courir aux employés sur place.

Un informaticien, un ingénieur et un employé chargé des emballages, venus de Syrie pour répondre à la convocation des magistrats, ont été entendus cette semaine, a appris l'AFP de source proche de l'enquête. « Ils ont confirmé le caractère accablant des éléments qui pourraient être retenus contre Lafarge », a indiqué à l'AFP leur avocate Marie Dosé.

Il s'agit des premières auditions par les magistrats dans cette enquête pour « financement d'entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d'autrui », qui leur a été confiée en juin.

Le scandale avait été révélé un an plus tôt par une enquête du Monde qui avait mis en lumière de« troubles arrangements » entre Lafarge Cement Syrie (LCS), branche syrienne du groupe, et l'EI alors que le groupe djihadiste gagnait du terrain et devenait incontournable dans la région.

En septembre 2016, le ministère de l'Économie avait déposé plainte, déclenchant l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris, confiée au Service national de douane judiciaire (SNDJ).

« Fausses pièces comptables »

Dans son rapport, dont l'AFP a eu connaissance, le SNDJ conclut que LCS a « effectué des paiements aux groupes djihadistes » via un intermédiaire pour que la cimenterie continue à fonctionner.

La conclusion des douanes est surtout accablante pour la direction française du groupe Lafarge, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim. Celle-ci « a validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables », affirme le SNDJ dans ce document, également révélé par Le Canard enchaîné et Le Monde.

Et, si seules trois personnes ont avoué avoir eu connaissance de ces pratiques, « il est tout à fait vraisemblable que d'autres protagonistes aient couvert ces agissements », dont l'ex-PDG de Lafarge Bruno Lafont, ajoutent les douanes judiciaires qui ont entendu neuf responsables du cimentier et de sa filiale syrienne.

Le groupe plié à « une économie de racket »

Face aux enquêteurs, l'ex-directeur général adjoint opérationnel de Lafarge, Christian Herrault, a reconnu que le groupe s'est plié à une « économie de racket », menée par différentes milices armées, pour assurer la circulation de ses marchandises dans le pays.

« Cela représentait 5 millions de livres syriennes par mois pour Daech (acronyme arabe de l'EI), environ 30 000 dollars », a-t-il indiqué, précisant que « l'argent était prélevé directement dans le cash de l'usine » et versé à un intermédiaire.

Lafarge est aussi soupçonné d'avoir acheté du pétrole à des groupes djihadistes, là encore pour que ces derniers lui permettent de poursuivre son activité.

LCS en a acheté « en toute illégalité » à des groupes « islamistes, kurdes ou autres », a raconté Frédéric Jolibois, directeur général de LCS à partir de l'été 2014.

Aval des autorités françaises ?

L'enquête suggère aussi que la décision du cimentier de rester en Syrie a reçu l'aval des autorités françaises. « Le gouvernement n'a jamais incité Lafarge à partir de Syrie », a souligné M. Herrault, tandis que M. Jolibois a relevé avoir été « régulièrement en contact avec le Quai d'Orsay et la DGSE ».

« La seule gestion de Lafarge était une gestion financière en dehors de tout critère humanitaire: le groupe n'a pas hésité à mettre en danger l'intégrité physique de ses salariés et à les exposer au pire », a déploré Me Dosé.

L'EI avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014. Ce jour-là, d'après Le Monde, la direction n'a pas prévenu les employés de l'imminence d'un raid, et ils avaient dû se sauver par leurs propres moyens. Sollicité, LafargeHolcim n'était pas disponible dans l'immédiat.

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 05:22
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)
Voyage nocturne au village du Monde de la fête de l'Huma (photos Pierre Saint Jalme, 16 septembre 2017)

Le monde est notre village, notre village du monde. 
En guerre, en lutte de libération, en résistance, en paix, il est notre horizon et notre patrimoine commun. 
L'humanité émancipée partout, c'est la visée du communisme, c'est ce qui fait ça dimension internationaliste et anti-raciste, anti-colonialiste profonde. 
C'est qui fait que peu de mouvements politiques s'en rapprochent.
De la Palestine au Kurdistan, de l'Espagne à l'Allemagne, du Maroc à l'Algérie, de l'Irak à la Turquie, notre ami Pierre Saint Jalme nous fait voyager au village du monde de la fête de l'Huma le samedi 17 septembre au soir.

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17 septembre 2017 7 17 /09 /septembre /2017 06:36

Présente comme chaque année à la Fête de l'Humanité, l'épouse du leader palestinien Marwan Barghouti, est une tête de pont de la défense des prisonniers politiques.

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13 septembre 2017 3 13 /09 /septembre /2017 11:02
Les gauches portugaises rejettent le populisme et mènent des politiques anti-austerité encourageantes (TV 5 Monde, Pascal Hérard)
La gauche – les gauches devrais-je dire – sont en crise et en recul partout en Europe. La France ne fait pas exception : le total des voix de droite et d’extrême droite au premier tour de la présidentielle était de plus de 70%, (certes une partie des électeurs de Macron sont de gauche).
 
Le Portugal échappe à cette debâcle : depuis deux ans, le PS au pouvoir est soutenu (sans participation gouvernementale) par le Parti Communiste Portugais et Bloco de Esquerda. En résistant à la Commission européenne qui exigeait davantage d’austérité, la gauche portugaise, unie sur l’essentiel au-delà de ses désaccords, a réduit le deficit budgétaire à presque zéro, a fait baisser le chômage et attire les investisseurs étrangers. Elle a même pu mener des politiques de redistribution modestes, mais réelles.
 
Je m’étonne que personne ou presque dans la gauche française ne s’intéresse de près à cette expérience. Serait-ce parce que nos camarades portugais ont choisi une autre voie que le “populisme de gauche” ? (fédérer le peuple et non rassembler la gauche)
 
C’est dommage car en rassemblant les gauches, le Portugal a un gouvernement de gauche qui est en mesure de tenir tête à la commission et de rompre avec l’austérité. À méditer.
 
Philippe Marlière
 

TV 5 MONDE - Pascal Hérard

Le Portugal n'a presque plus de déficit budgétaire, bénéficie d'une des meilleures croissances de la zone euro, a fait baisser son chômage et attire les investisseurs. Le petit miracle économique et social portugais s'est réalisé en moins de 2 ans avec une politique pourtant opposée aux demandes de la Commission européenne. Doit-on parler désormais du modèle portugais plutôt que du modèle allemand ou suédois ?

 

Il y a un an, en juillet 2016, la Commission européenne entamait une procédure pour "déficit excessif" contre le gouvernement de Lisbonne. Le Portugal risquait une amende, selon Bruxelles, puisque il était censé ramener son déficit à 2,5 % de son PIB en 2015 au lieu des 4,4 % annoncés. La procédure a été abandonnée un mois plus tard. Etonnement, la France n'était pas soumise à la même pression, alors qu'elle n'avait pas — elle non plus — tenu ses engagements : 3,4% de déficit au lieu des 3% requis. Depuis, le phénomène s'est radicalement inversé : le Portugal a réduit son déficit à 2,1% en 2016 et devrait le ramener à 1,5% cette année. La France, elle, a abaissé péniblement son déficit à 3,3% en 2016 et table sur 3,2% cette année quand elle s'est engagée à atteindre... 2,8%. L'Espagne est encore à 4,5%.

Mais l'économie portugaise n'a pas réussi à réduire ses déficits par la baisse des dépenses publiques, des réformes structurelles du travail visant à "assouplir" les droits des salariés, ou en abaissant les protections sociales, comme le préconise la Commission européenne. C'est même l'inverse qui a été pratiquée au Portugal depuis un an et demi. Un choix qui explique certainement l'irritation très nettement affichée par Bruxelles au printemps 2016, lors des annonces de Lisbonne. 

> Portugal : les audaces de la gauche irritent à Bruxelles​

Mesures socio-économiques

Depuis novembre 2015, c’est un gouvernement socialiste qui est au pouvoir au Portugal, soutenu et poussé par une union des gauches, composée du Parti communiste portugais, des écologistes, et du "Bloco de esquerda", le bloc de gauche (gauche radicale). Les choix économiques et sociaux de ce gouvernement se sont portés sur une politique clairement anti-austéritaire et antinomique avec celle pratiquée par le gouvernement précédent, de droite, qui avait gelé le salaire minimum et les pensions de retraites, augmenté les impôts, et réduit les aides publiques. Ce qui n'avait pas permis de réduire le déficit budgétaire ni le chômage significativement, mais avait fait exploser la précarité et la pauvreté dans le pays.

Le gouvernement du nouveau premier ministre, António Costa, depuis 2 ans, a donc appliqué des réformes qui avaient été déclarées dans son programme de coalition, en parfaite opposition avec la politique précédemment menée, comme le souligne cet extrait : "La politique d’austérité suivie ces dernières années a eu pour conséquence une augmentation sans précédent du chômage avec des effets sociaux dévastateurs sur les jeunes et les citoyens les moins qualifiés, ainsi que les familles et les milliers de Portugais au chômage. Elle a été aussi associée à une dévalorisation de la dignité du travail et des droits des travailleurs."

Le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis de nouveau en 2017, en échange de baisses de cotisations pour les employeurs, de 23% à 22%. Ces deux augmentations du SMIC portugais ont passé le salaire minimum de 505€ à 557 €. Puis des mesures économiques à vocation sociale — mais aussi de relance du pouvoir d'achat — ont été prises : augmentation des retraites et des allocations familiales, renforcements du droit du travail, baisses des impôts pour les salariés les plus modestes, arrêt des privatisations de services et d'infrastructures publics, programme de lutte contre la précarité. Il est aussi prévu de supprimer les coupes dans les revenus des fonctionnaires et de ramener leur temps de travail à 35 heures par semaine. Sur le plan purement économique, la stratégie portugaise n'a pas été non plus en accord avec les demandes de la Commission, et se sont pourtant avérées payantes.

Politique anti-austéritaire de relance par la demande

Le chômage se situait à 14,4% en 2014, après une année noire à plus de 16% en 2013, puis s'était stabilisé en 2015 — mais toujours à un niveau élevé — à 12,2%. En 2016, une nouvelle décrue l'a fait parvenir à 11,1%, et en 2017, le chômage est à 8,8% au deuxième trimestre, ce qui laisse envisager, selon les spécialistes, un taux pour de 9,4% pour l'année entière. Un chômage potentiellement inférieur à celui de la France. Les projections actuelles des instituts tablent sur un chômage portugais à 7% en 2019, le plus bas depuis 2004.

Le virage actuel des politiques économiques du pays n'est pas étranger à cette nette amélioration des créations d'emplois sur deux années consécutives avec pour conséquence la progression de la croissance du PIB, évaluée pour 2017 à 2,5%, contre 1,9% pour la zone euro et seulement 1,5% pour la France. Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a confirmé ces bons résultats en juillet à Lisbonne, indiquant que "la réduction du déficit au Portugal est durable" et que "la croissance sera probablement supérieure à 2,5% en 2017". Malgré tout, l'ancien ministre français de l'économie de François Hollande a tenu à dire au gouvernement portugais que "sur le plan du marché du travail, il faudra veiller à mieux intégrer les chômeurs de longue durée." 

Le ministre de l'économie du Portugal, Caldeira Cabral, explique cette reprise économique par plusieur facteurs. Le premier est celui d'un renouveau d'industries orientées à l'export telles que l'automobile, les chaussures ou encore le textile qui avaient quasiment disparu du paysage. Les industriels, installés depuis des années dans les pays de l'Est pour la main d'oeuvre très bon marché, sont en train de revenir vers le Portugal, à la recherche d'une meilleure qualité professionnelle tout en conservant des coûts salariaux avantageux. Les investissements sont effectivement en hausse depuis deux ans, particulièrement dans l'industrie automobile. Caldeira Cabral pense que la hausse des revenus joue aussi, en redonnant confiance aux investisseurs, aux entreprises, avec une demande interne qui augmente et une progression de la consommation vers des produits de meilleure qualité.

Cette politique de relance par la demande, confortée par une politique sociale du mieux-disant est dans le même temps tirée par une revitalisation du tourisme grâce — entre autres — à des projets immobiliers haut de gamme. Plutôt miser sur la qualité, donc que sur les prix bas. Pierre Moscovici, sur ce plan, a tenu à souligner, toujours lors de sa visite de juillet dernier, "Le retour de l’investissement à la fois externe et interne, les bons résultats des exportations ainsi que le boom du tourisme". Mais sur le plan budgétaire, le Commissaire français a étrangement déclaré que "les efforts doivent être poursuivis pour réduire le déficit structurel", alors que le pays est devenu l'un des meilleurs élèves de la classe sur ce sujet, tandis que la France ou l'Espagne ne le sont toujours pas...

Nouveau modèle portugais très discret

Depuis la crise financière de 2008 et celle des dettes souveraines de 2010, la plupart des pays du sud de l'Europe n'ont pas réussi à sortir la tête de l'eau : les déficits budgétaires sont souvent supérieurs aux critères européens, le chômage y est toujours très élevé, les problèmes sociaux causés par la précarité persistent. Les prêts concédés par le FMI, sous l'égide de la BCE et de la Commission européenne pour aider ces pays à retrouver un peu de vigueur et payer leurs dettes ont été tous accompagnés d'obligations de réductions des déficits, par une baisse des dépenses publiques et des demandes précises, comme le gel des salaires des fonctionnaires, des pensions de retraite, la baisse des prestations sociales.

Ces politiques dites d'austérité ont été doublées de réformes structurelles du marché du travail visant à assouplir les droits des salariés pour améliorer la compétitivité des entreprises. Ces réformes du marché du travail sont elles aussi une demande de Bruxelles. La Grèce, l'Italie ou l'Espagne ont effectué ces politiques d'austérité et ces réformes sans succès concret. Tout comme le Portugal jusqu'en 2015. L'Italie, si elle a baissé ses dépenses et a atteint un déficit inférieur à 3% en 2016, n'arrive pas à faire baisser son chômage qui est supérieur à 11%. En Espagne, le chômage est à 18,7% au premier trimestre 2017, et le déficit public ne colle toujours pas aux critères de Bruxelles : 3,6% en 2016. L'échec des politiques de rigueur budgétaire accompagnés des "assouplissements du marché du travail" ne permettent visiblement pas de faire repartir ces économies. 

Le Portugal a démontré depuis 2 ans, qu'une politique — inverse aux politiques austéritaires, et donc basée sur une relance par la demande et l'amélioration des protections sociales — pouvait fonctionner. Ce que le FMI avait déjà confirmé en 2016 en annonçant à propos de la Grèce que "l'austérité ne fonctionnait pas". De là à préconiser une politique sociale de relance en Europe, le pas est un peu grand pour l'institution internationale qui a toujours été favorable au désengagement financier social des Etats et à la privatisation de leurs infracstructures et services.

Malgré tout, si l'exemple portugais était mis en avant, il pourrait être une piste intéressante de redressement "par le haut" des Etats de la zone euro encore affectés par la crise. Une sorte d'espoir de changement économique et social permettant une sortie de crise. A moins que le modèle économique allemand, de plus en plus contesté pour ses effets sociaux négatifs, ne cède la place au modèle suédois qui semble attirer des dirigeants politiques, dont Emmanuel Macron ?

Suivre le modèle allemand ? Chiche ! (Article de février 2012)

Le modèle suédois reste malgré tout difficile "à vendre", bien que sa réussite économique soit réelle : ce pays n'est pas dans la zone euro, possède depuis longtemps l'un des niveaux de vie les plus élevés du monde, et surtout, ses salariés sont syndiqués à 80%.

Il n'est donc pas certain qu'appliquer les méthodes sociales et économiques en cours en Suède soit possible si facilement pour des pays de la zone euro. Le Portugal, par contre, applique lui, des politiques économiques et sociales connues, et ce, au sein de la zone de la monnaie unique, l'euro... Pour l'instant, aux vues de ses résultats et de la vitesse à laquelle ils ont été acquis, il semble que le Portugal ait surtout un seul défaut : il ne suit pas la ligne dictée par la Commission européenne.

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 05:24
Belgique: le péril rouge. Le premier ministre Charles Michel alerte sur les dangers du communisme de Raoul Hedebouw et du PTB
Charles Michel, Premier ministre Belge, membre du parti MR (Mouvement réformateur - libéral), lors de des universités d'été de son parti, au parc Walibi, s'inquiète de la montée du Parti du Travail de Belgique. Nous revoilà revenu au temps de la guerre froide

Un extrait du discours du Premier ministre belge : 

"Dans plusieurs pays, et en Belgique aussi, nous assistons au retour du communisme, qui écrase les libertés individuelles et a toujours entraîné plus de pauvreté et de régression sociale. Jamais le Venezuela ou la Corée du Nord ne seront nos modèles politiques!" 

Les capitalistes s'inquiètent, car dans l'opinion publique le Parti socialiste, n'incarne plus l'alternance et c'est une bonne nouvelle. Le Parti du Travail de Belgique incarne les aspirations de ceux qui n'ont rien.

Nicolas Maury (Perspectives communistes) http://www.editoweb.eu/nicolas_maury

Raoul Hedebouw, porte parole du spectre qui hante la Belgique, le PTB. Raoul Dedebouw était présent à l'Université d'été du PCF à Angers

Raoul Hedebouw, porte parole du spectre qui hante la Belgique, le PTB. Raoul Dedebouw était présent à l'Université d'été du PCF à Angers

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 17:07
"Jeremy Corbyn, l'anti-populiste" (juin 2017) - par Philippe Marlière, politiste et universitaire, invité de la fédé PCF Finistère à la fête de l'Huma le samedi 16 septembre 2017 pour un débat sur le Royaume-Uni post-Brexit
"Jeremy Corbyn, l'anti-populiste" (juin 2017) - par Philippe Marlière, politiste et universitaire, invité de la fédé PCF Finistère à la fête de l'Huma le samedi 16 septembre 2017 pour un débat sur le Royaume-Uni post-Brexit
Jeremy Corbyn, l'anti-populiste
Jeremy Corbyn a mené une campagne d’homme de gauche. C’est le dirigeant du plus grand parti social-démocrate d’Europe. Il a constamment rappelé dans ses discours la centralité de l’opposition Labour vs. Tories, qui correspond au Royaume-Uni au clivage gauche vs. droite en France. Il a évoqué le socialisme et ses valeurs éternelles d’égalité, de pluralisme et de tolérance.

Lorsque Theresa May avait dissout la Chambre des Communes, le Parti travailliste accusait un retard de plus de vingt points dans les sondages. Jeremy Corbyn, son dirigeant, avait une côte de confiance au plus bas. On louait alors le calme et l’expérience de la première ministre conservatrice. Ne fallait-il pas, comme le disait le slogan de campagne conservateur, une cheffe de gouvernement "forte et stable" pour mener à bien les difficiles négociations de sortie de l’Union européenne ?

Peine perdue ! Theresa May a raté sa campagne dans la forme : évitant les débats, télévisés, elle est apparue distante et empruntée en public et n’a guère mobilisé autour d’elle. La première ministre a révélé au public un profil inquiétant : durcissement de politiques d’austérité qui ont amené les services publics au bord de l’asphyxie, volte-face multiples (décision d’organiser une élection anticipée ou changement de cap sur le volet social de sa politique, notamment la "Dementia Tax"). Mais c’est surtout sur la question même du Brexit que May a perdu tout crédit.
Favorable au maintien du Royaume-Uni pendant la campagne référendaire, la voici depuis un an transformée en agent zélée d’un Brexit dur qui emprunte au discours de l’aile droite de son parti et de UKIP, le parti de droite europhobe et xénophobe. Cette campagne était censée clarifier la position des conservateurs relative au Brexit. À l’issue d’un mois de campagne intensif, les Britanniques ne savent toujours pas de quoi ce Brexit sera fait, et cela commence à les inquiéter.

Theresa May a oscillé entre déclarations tapageuses et arrogantes à l’encontre des partenaires européens et un discours flou sur le modus operandi de la sortie de l’Union européenne. Elle a inquiété des électeur.rice.s majoritairement acquis.es au Brexit mais sans aucun enthousiasme pour celui-ci. Dans l’esprit des Britanniques, le Brexit est de plus en plus perçu comme un phénomène aux contours incertains. Plus personne ne croit qu’une sortie de l’Europe règlera la question des flux migratoires. Les Britanniques savent que les ressortissant.e.s communautaires ne repartiront pas chez eux car leur savoir-faire professionnel est vital pour le pays. Ils/elles se demandent dans quel état sera une économie britannique post-Brexit.

Jeremy Corbyn a montré, inversement, qu’il savait mener une campagne. Dynamique, inspiré, il a drainé des foules importantes. Corbyn est un orateur posé qui a beaucoup progressé dans ce domaine depuis deux ans. Il s’exprime simplement, directement, sans effet de manche. Il évoque des valeurs et des idées simples, mais rassembleuses : la justice sociale, la solidarité, la défense des services publics (en proposant la renationalisation de services publics-clés, une mesure populaire auprès de l’électorat depuis plusieurs années).

Le leader travailliste a réussi à mobiliser un électorat jeune très largement acquis au parti travailliste (qui préconise notamment la suppression de frais de scolarité très élevés). Le Labour a renoué avec l’électorat populaire traditionnel du Labour, à Londres et dans les grandes villes du nord de l’Angleterre. Il a sauvé le bastion gallois qu’on disait menacé et a repris pied en Écosse. Plus impressionnant encore, le parti travailliste enregistre des gains en sièges dans le sud de l’Angleterre, plus rural et plus proche des conservateurs.

La plupart des sondages pré-électoraux n’ont pas saisi la percée travailliste tout simplement car celle-ci s’est réalisée dans la dernière semaine de campagne. En axant sa campagne sur des thèmes sociaux-démocrates traditionnels (services publics, pouvoir d’achat, emploi), il a attiré vers lui un électorat en marge du Labour. Il est ainsi intéressant de noter que le vote UKIP de 2015, concentré dans les catégories populaire dans le nord de l’Angleterre, s’est également réparti entre les conservateurs et les travaillistes. Cet électorat pro-Brexit et culturellement conservateur aurait pu basculer en masse pour les Tories. Mais c’est le discours social concret, faisant appel à la decency décrite par George Orwell, qui a attiré ces électeur.rice.s aux penchants plutôt droitiers. Dans les débats télévisés, Corbyn a pris à partie les représentant.e.s conservateur.rice.s, leur demandant s’ils/elles avaient déjà visité une banque alimentaire dans leur circonscription. Celle et ceux qui ont vu "Moi, Daniel Blake" de Ken Loach comprendront de quoi il s’agit.

Jeremy Corbyn a mené une campagne d’homme de gauche. C’est le dirigeant du plus grand parti social-démocrate d’Europe. Il a constamment rappelé dans ses discours la centralité de l’opposition Labour vs. Tories, qui correspond au Royaume-Uni au clivage gauche vs. droite en France. Il a évoqué le socialisme et ses valeurs éternelles d’égalité, de pluralisme et de tolérance, contre l’injustice, la xénophobie et la brutalité des conservateurs au pouvoir.

Jeremy Corbyn a démontré qu’il était inutile, voire contre-productif d'adopter une démarche populiste qui s’appuie sur un électoralisme et un confusionnisme idéologique. Le député d’Islington a remporté triomphalement deux élections de leader du parti travailliste. Ces succès sont l’équivalent d’une victoire à la primaire des gauches en France, car le Labour rassemble tout le camp progressiste britannique. Corbyn respecte les institutions et les traditions du mouvement ouvrier qui sont à la base du socialisme britannique, et ne cherche pas à les dépasser ou à les rabaisser. C’est un socialiste qui a réussi cette percée, pas un politicien en quête de victoires électorales éphémères.

Philippe Marlière

Philippe Marlière

Sur l'espace Bretagne à la fête de l'Humanité (angle de l'avenue Raymonde Tillon et de l'avenue Martin Luther King), le samedi 16 septembre à 17h30: 

Philippe Marlière sera l'invité de la fédération du PCF Finistère en compagnie d'Anne Sabourin, responsable du secteur Europe au PCF, et de Jean-Michel Galano, philosophe, grand connaisseur de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, pour une rencontre débat sur le thème de:

La Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord après le Brexit.

Comment analyser les causes du Brexit?

Quelles sont ses conséquences économiques, sociales, politiques déjà avérées? Celles qui sont prévisibles?     

Quelles alternatives en Grande-Bretagne, en Irlande, et pour une autre Europe? 

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 12:08
Portugal: la fin de la politique d'austérité a mené à un miracle économique (L'Express, Dominique Dewitte, 6 septembre 2017)
L’économie portugaise témoigne d’une impressionnante reprise. En un an, le Portugal a complètement réussi à remettre son économie sur la bonne voie. On estime que la croissance économique au cours du trimestre à venir devrait être de 2,9 %, le meilleur résultat en 17 ans. Pour les 6 premiers mois de l’année 2017, on enregistrait une croissance de 2,8 %. Il faut remonter en 2010 pour trouver la dernière fois que l’économie portugaise a enregistré une meilleure croissance que la moyenne de la zone euro au cours de 3 trimestres consécutifs.

En moins de 12 mois, le statut du Portugal a évolué de celui « d’enfant à problème de l’Europe » vers «  solution de l’Europe », et cela avec un gouvernement minoritaire socialiste qui a pris ses fonctions à la fin de l’année 2015, soutenu par le parti communiste (PCP), et le bloc de gauche (BE).

Selon le ministre de l’économie Manuel Caldeira Cabral, le Portugal est enfin libéré du carcan de la politique d’austérité. En rassurant les citoyens en leur garantissant qu’ils ne subiraient plus de coupes dans leurs pensions ou leurs allocations, et en permettant aux salaires d’augmenter, le gouvernement a reconquis la confiance des entreprises comme des investisseurs. Au cours du dernier trimestre, les investissements ont augmenté de 10 %, les exportations de 9 %, des pourcentages supérieurs à ceux des Pays-Bas et de l’Allemagne.

La relance d’une industrie laissée pour morte

Caldeira Cabral n’explique pas cette reprise cette reprise remarquable par l’explosion du tourisme dans le pays, mais plutôt par le renouveau d’industries axées sur la mondialisation, telles que celles de la production textile, de chaussures et de voitures.

Dans l’industrie automobile, le pays a assisté au retour de producteurs qui avaient fui l’Espagne et le Portugal au début de ce siècle pour l’Europe de l’Est. Ces producteurs recherchaient de la main-d’œuvre bon marché, ils sont revenus à la recherche de professionnels, a déclaré le ministre dans El Pais. Volkswagen, Renault, PSA, Bosch, continental… Tous ont augmenté leurs investissements au Portugal au cours des 24 derniers mois.

Le Portugal est en concurrence sur la qualité, et non pas sur les prix

Au début de son mandat, le premier ministre portugais Antonio Costa (notre photo) avait déjà indiqué que le Portugal ne pourrait pas concurrencer les pays à bas salaires. Selon Caldeira Cabral, ce combat n’aurait jamais pu être gagné :

« il y aura toujours des pays moins chers. Mais aujourd’hui, nous produisons beaucoup de choses qui coûtent 5 € et qui sont revendues 50 €. Tenter de tirer 4,50 € de ces 5 € ne sert à rien. Nous nous sommes positionnés dans la chaîne de valeur de 45 €. »

Une stratégie similaire a été mise en œuvre dans le tourisme. Cette année, on a enregistré 12 % de touristes de plus au Portugal que l’an dernier. Mais on constate également une augmentation des revenus de 20 %.

Actuellement, 200 hôtels sont en cours de construction dans le pays. La majorité d’entre eux entrent dans la catégorie des 4 étoiles et 5 étoiles. Ici aussi, le pays mise sur la qualité plutôt que sur les prix.

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3 septembre 2017 7 03 /09 /septembre /2017 07:28
Salah Hamouri : les mensonges de l’ambassade d’Israël en France
PIERRE BARBANCEY
SAMEDI, 2 SEPTEMBRE, 2017
HUMANITE.FR
Salah Hamouri à Ramallah, en 2011.
Salah Hamouri à Ramallah, en 2011.
AFP
Un diplomate israélien a écrit officiellement, le 30 août, à des députés français pour leur donner la version de Tel Aviv sur l’emprisonnement du jeune Franco-palestinien. Une lettre bourrée de fausses informations et de reprises de faits contredits par la justice française elle-même en son temps. Visiblement la mobilisation pour la libération de Salah Hamouri gêne Tel Aviv, malgré le silence d’Emmanuel Macron et de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

 

La mobilisation pour la libération de Salah Hamouri se poursuit et s’amplifie. Après un premier rassemblement devant le ministère des Affaires étrangères, jeudi soir, à Paris, d’autres se sont tenus, notamment à Martigues (Bouche-du-Rhône) et à Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Une délégation a été reçue, jeudi, par au ministère des Affaires étrangères, mais, visiblement les autorités françaises refusent de prendre la mesure de ce qui se passe: un citoyen français est placé en détention administrative sur la base d’un dossier secret, donc illégalement au regard du droit international. C’est d’ailleurs le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, connu pour ses déclarations racistes, anti-arabes et anti-palestiniennes, opposé à tout accord avec les Palestiniens, qui a lui-même signé l'ordre de mise en détention administrative de Salah Hamouri. Jean-Yves Le Drian, ministre français, n’a pas jugé utile de recevoir lui-même la délégation, ni même envoyer un membre de son cabinet, qui aurait traduit son souci politique. Un haut-fonctionnaire a écouté les arguments de Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et de Patrick Le Hyaric, député européen. Mais on se doute bien, quelles que soient ses compétences, qu’il n’avait aucune latitude pour répondre. Le site du magazine l’Express cite le ministère des Affaires étrangères qui a exprimé sa « préoccupation face au recours extensif à la détention administrative » et « appelle, par ailleurs, les autorités israéliennes à permettre à son épouse française et à leur enfant de lui rendre visite ». Etonnant! D’abord parce que l’épouse française de Salah Hamouri a été refoulé la dernière fois qu’elle a voulu, avec leur bébé, rejoindre son mari, dont elle se trouve séparée de fait. De plus, il ne s’agit pas de lui rendre visite mais d’obtenir sa libération !
A l’Elysée, c’est pire, on ne daigne même pas répondre aux courriers des députés et sénateurs communistes qui ont interpellé, dès le premier jour, le président de la République. Est-ce par ce silence qu’il faut comprendre l’assertion d’Emmanuel Macron lors de son discours devant les Ambassadeurs, prononcé le 29 août et dans lequel il affirme: « Il est fondamental que la France continue à peser sur la question israélo-palestinienne » ? Est-ce par ce silence qu’il entend retrouver la « la voie d’une France reprenant son rang parmi les Nations en Europe, répondant aux défis du monde actuel et faisant entendre clairement son point de vue » ?
C’est dans ce contexte qu’advient le plus révoltant., datée du 30 août, reçue par le député socialiste de la Loire, Régis Juanico, qui, contacté par l’AFPS de ce département au même titre que tous les parlementaires, est intervenu auprès du gouvernement français pour obtenir des explications sur le sort de Salah Hamouri. En aucun cas il n’a contacté l’Ambassade d’Israël. Celle-ci semble donc sur la défensive et tente de s’adresser directement à la représentation française pour éviter toute mobilisation en faveur de Salah Hamouri, et particulièrement de la part des parlementaires.
Marc Attali, ministre plénipotentiaire de l’Ambassade israélienne, a pris la plume et aligne contrevérité sur contrevérité, mensonge sur mensonge. Il mélange ainsi les raisons de son arrestation (« son appartenance à une organisation terroriste illégale », « son rôle de leader au sein de cette organisation » et « sa participation dans le complot destiné à assassiner le rabbin Ovadia Yossef ») le 13 mars 2005 avec la condamnation in fine qui ne concerne que le troisième point et n’a de toute manière aucune valeur puisque Salah Hamouri n’a plaidé coupable que pour éviter une peine de 14 ans de prison.
Jean-Claude Lefort, député honoraire et ancien président du comité de soutien à Salah Hamouri, qui a publié une « mise au point au sujet des mensonges » de l’Ambassade d’Israël, rappelle que dans une lettre en date du 31 mars 2011, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, écrivait: « Je déplore que les autorités israéliennes n’aient pas pris de décision de remise de peine, d’autant que les aveux faits à l’audience n’ont été corroborés par aucun élément de preuve. » Plus grave encore, le « ministre plénipotentiaire » affirme que dans une « interview pour l’agence Reuters », Salah Hamouri « a confirmé son implication dans le projet d’attentat, affirmant que lui et ses complices avaient « tous les droits d’assassiner le grand rabbin » ». On ne fera pas l’insulte à ce diplomate de croire qu’il n’est au courant de rien. En revanche, on peut penser qu’il tente d’induire en erreur les députés français par des mensonges.
Là encore, Jean-Claude démontre l’entreprise de désinformation de l’Ambassade. « Ces propos de Salah n’existent tout simplement pas et le Ministre serait bien en peine d’apporter la preuve de leur existence! », écrit-il. « Nous le mettons au défi de le faire. Ce qui est exact, par contre, c’est que l’agence Reuters avait publiée une dépêche affirmant que Salah avait dit que « le rabbin méritait de mourir ». Mais là encore, il s’agissait d’un faux. Non seulement Salah Hamouri démentait sur le champ ces propos mais l’agence Reuters, bandes sonores à l’appui, faisaient aussi un démenti. Mieux encore : la famille de Salah enclenchait un procès contre Reuters. Le tribunal rendit son jugement le 10 juin 2013 dans lequel l’agence admettait son « erreur » et le fait que « Salah Hamouri n’a jamais tenu » les propos incriminés. » C’est dire si les manipulations se situent au coeur même de l’information.
Passons sur le fait que le diplomate israélien, pour montrer la « dangerosité » de Salah Hamouri, s’appuie sur le fait qu’il « a été interdit d’accès (par les services de sécurité israéliens, ndlr) à la région de la Judée-Samarie en 2015/2016 ». La Judée-Samarie n’existe que dans la Bible. Il s’agit en fait de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé. Jean-Claude Lefort se gausse: « On notera l’absurdité des propos du Ministre puisqu’au nom de la sécurité d’Israël Salah Hamouri était interdit d’entrer en… Palestine ! »
Voilà, selon l’ambassade d’Israël en France, ce qui expliquerait la détention administrative de Salah Hamouri ! Cette Ambassade aurait-elle eu accès à un dossier que même les avocats du Franco-palestinien ne peuvent consulter? Pour Jean-Claude Lefort, « le Ministre invente une raison, assis derrière son bureau de Paris, « Salah Hamouri serait membre du FPLP ». Outre que cette accusation remonte déjà à plus de 10 ans en arrière, on se demande bien pourquoi brutalement elle ressortirait ! Mais surtout elle est tout simplement fausse ! »
 
 
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