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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 16:14

Afrin : Stoppons l'agression criminelle de la Turquie

La Turquie vient de lancer une sauvage agression dans le canton d’Afrin (Syrie) peuplé de Kurdes, d’Assyro-Chaldéens et d’Arabes. Les tirs d’artillerie, les bombardements de l’aviation ont ce dimanche 21 janvier 2018 fait 8 morts parmi les civils et de nombreux blessés. L’offensive s’est concentrée sur la ville d’Afrin, des villages environnants et un camp de réfugiés. Les forces turques présentent au sol encadrent plus d’un millier de djihadistes issus d’Al Nosra ou d’Al Qaïda.
 
La Turquie tente par tous les moyens d’instaurer la terreur contre un peuple qui n’a jamais constitué le moindre danger pour Ankara si ce n’est de tenter de bâtir une société démocratique et pacifique.
 
Cette invasion ouvre un nouveau chapitre de la guerre en Syrie alors que la lutte contre l’État Islamique semblait arriver à son terme. Les Kurdes ont joué, aux côtés de la coalition, un rôle déterminant dans l’éradication de la barbarie obscurantiste. La Turquie sème le chaos dans une Syrie déjà meurtrie par 7 années de guerre et viole la souveraineté d’un État souverain.
 
Le Parti Communiste Français condamne cette agression, appelle à la mobilisation et à l’union de toutes les forces démocratiques afin d’exprimer notre solidarité avec les populations d’Afrin.
 
À la demande de la France, le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunira en urgence le 22 janvier 2018. La France, l’Union Européenne, les membres de la coalition doivent condamner l’invasion turque, exiger l’arrêt des combats et le retrait immédiat des forces d’occupation.
 
Comme pour le Kurdistan Irakien, le nord de la Syrie doit être placé sous protection des Nations Unies, seul moyen d’assurer la sécurité des populations civiles.
 
Parti Communiste Français
21 janvier 2018
 
Afrin : Stoppons l'agression criminelle de la Turquie (PCF)
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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 16:07
Bombardements turcs contre Afrin : les Kurdes dénoncent le silence des pays occidentaux
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-JACQUES RÉGIBIER
DIMANCHE, 21 JANVIER, 2018
HUMANITE
Depuis samedi, l’aviation turque bombarde plusieurs villes de la région d’Efrin, ce canton du nord de la Syrie géré par les Kurdes depuis le début de la guerre, et qui avait pour l’instant été préservé par tous les combats qui se sont déroulés dans cette partie du Moyen-Orient. Le point sur la situation avec Agit Polat, le représentant des relations extérieures du Conseil démocratique kurde en France. Il est en contact permanent avec les forces kurdes et les institutions civiles de la région d’Afrin.
Humanite.fr : Quelle est la situation ce dimanche dans la région d’Afrin ?
Agit Polat : Il y a eu à nouveau 3 attaques de l’aviation turque sur la région, à Afrin même et aussi dans 3 autres villes au moins: Djindires, Shérawa et Mabeta. Il y a eu plusieurs blessés, dont une fillette de 7 ans. Hier, 6 civils ont été tués et il y a eu 10 blessés, et 3 combattants des YPG ( Unité de protection du peuple, branche armée du Parti de l’Union démocratique syrien, organisation politique des Kurdes du Nord de la Syrie, ndlr ) ont été tués. Le camp de réfugiés de Roubar, qui abrite 20 000 personnes, a été également la cible de l’aviation turque ce matin. Je viens de parler avec nos camarades sur place, selon eux, les YPG ont détruit 3 blindés turcs, car les attaques aériennes de la Turquie, s’accompagnent d’attaques au sol. 
 
Humanite.fr : Quelles sont précisément les cibles visées par la Turquie dans cette offensive aérienne ?
A.P. Jusqu’à aujourd’hui, on compte plus de 170 cibles visées, parmi lesquelles des positions d’unités combattantes kurdes. Mais l’aviation opère aussi des tirs au hasard, notamment sur le centre ville d’Afrin. L’objectif, c’est d’installer la peur dans la population pour que les gens quittent la ville. Mais Afrin n’a pas connu d’attaques depuis le début de la guerre en Syrie il y a 5 ans, et les Kurdes ont eu le temps de se préparer.
 
Humanite.fr : Est-ce que d’autres forces militaires interviennent à l’heure dans le région d’Afrin ?
A.P. Oui, au sol, il y a des djihadistes anciennement d’al-Nosra, ils s’appellent aujourd’hui Fatah al-Cham, c’est la Turquie les a fait changer de nom. Ils sont positionnés au Sud d’Afrin et ils ont tenté des attaques, mais les YPG les ont repoussés. Au sol, il y a également des attaques de l’armée turque installée au nord et à l’est de la ville, et qui dispose d’artillerie et de blindés. A l’heure actuelle, il y a 3 fronts autour d’Afrin : au nord, au sud, et à l’est. Leur objectif, c’est d’entrer dans la ville et d’en chasser la population.
 
Humanite.fr : Comment est organisée la défense côté Kurdes ?
A.P. Elle est très bien préparée parce qu’elle est en place depuis plusieurs années. Il y a des ateliers de munitions, et les YPG disposent d’artillerie lourde. Selon nos camarades sur place, ce sont les Kurdes qui ont actuellement l’initiative, l’armée turque n’a pas gagné de terrain. Nous sommes dans une zone montagneuse, les combattants kurdes sont bien installés, la seule possibilité qu’ont les Turcs, c’est d’employer l’aviation.
 
Humanite.fr : De nombreux pays sont impliqués dans la guerre en Syrie. Comment réagissent-ils à cette attaque de la Turquie, sur le territoire syrien, contre les Kurdes ?
A.P. Selon l’accord qui a été passé entre les Russes et les Etats-Unis,  les Américains contrôlent les territoires situés à l’est de l’Euphrate, et les Russes, ce qui est à l’ouest, dont le canton d’Afrin, qui en fait partie. Pour que la Turquie puisse intervenir militairement dans cette région, il a donc fallu l’accord de la Russie. Nous considérons que la Russie est complice d’Erdogan dans cette attaque qui va déstabiliser toute a région.
 
Humanite.fr : Sur quels alliés peuvent compter aujourd’hui les Kurdes ?
A.P. Avant tout, les Kurdes comptent sur eux-mêmes, et cela depuis des années. Jusqu’à maintenant, nous avions en principe le soutien des Etats-Unis, mais depuis 48 heures, nous subissons une attaque et il n’y a aucune déclaration consistante de leur part. Même chose pour la Russie qui en principe n’était pas opposée aux Kurdes, mais eux aussi se taisent. Nous demandons que ces deux grandes puissances interviennent pour faire cesser cette attaque. C’est une guerre, ce qui se passe dans la région d’Afrin n’est pas normal.
 
Humanite.fr : Quelle est la réaction côté syrien ?
A.P. Avant l’attaque de la Turquie, la Syrie avait dit qu’elle détruirait tous les avions qui pénétreraient dans son espace aérien. Mais elle n’intervient pas contre l’aviation turque, et pour l’instant, elle ne fournit aucune explication.
 
Humanite.fr : Et ailleurs dans le monde ?
A.P. Il y a peu de réactions officielles précises de la part des Etats. Nous avons fait appel aux Nations-Unies. Nous pensons également que la France peut jouer un rôle en Syrie. La France pourrait soutenir les Kurdes qui proposent d’être une force de stabilité dans la région. Les Britanniques ont dit que la Turquie défendait ses intérêts, c’est inacceptable. Jamais un combattant kurde d’Efrin n’a franchi la frontière de la Turquie.
En revanche, beaucoup de personnes se sont mobilisées à travers le monde pour dénoncer l’attaque de la Turquie contre la région d’Efrin. Depuis 48 heures, il y a eu des manifestations dans 27 pays, en Europe, au Canada, en Australie, au Japon, aux Etats-Unis, etc… Hier, il y a eu une manifestation devant l’ambassade de Russie à Paris. En Turquie, le HDP ( Parti démocratique des peuples ) a également appelé à la mobilisation générale des mouvements kurdes.
C’est très important que les citoyens se mobilisent dans le monde.
Les Kurdes ont combattu Daesh et à ce moment là, nous avions un soutien mondial, tous les pays prétendaient être nos alliés parce qu’ils avaient besoin de nous. Aujourd’hui, nous sommes lâchés par les pays occidentaux. Ils observent les attaques contre Afrin, mais c’est le silence total, ils ne font rien.
Bombardements turcs contre Afrin: les Kurdes dénoncent le silence des pays occidentaux (L'Humanité, 21 janvier 2018)
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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 14:53
Contre les migrants africains, Israël mène une politique de la peur (Cholé Demoulin, Médiapart, 21 janvier 2018)
Contre les migrants africains, Israël mène une politique de la peur

21 janvier 2018

Par Chloé Demoulin

Menaces d’emprisonnement, tracasseries administratives, publicités effrayantes… Le gouvernement Netanyahou déploie des trésors d’inventivité pour dissuader des dizaines de milliers d'Africains de rester en Israël.

Tel-Aviv (Israël), envoyée spéciale.–  Ils sont plusieurs dizaines, ce mercredi 17 janvier, à s’entasser devant les services de l’immigration israéliens, situés rue Salame, au sud de Tel-Aviv. Principalement Soudanais et Érythréens, ils espèrent déposer une demande d’asile. Le trottoir n’est pas assez long pour contenir la queue qui part vers la droite du bâtiment. Alors ça pousse entre les barrières métalliques. On se colle à son voisin de devant. Et personne n’a l’intention de céder sa place, pas même lorsqu’une pluie fine commence à tomber. Certains ont dormi là avec une simple couverture. D’autres se blottissent, la mine défaite, sous des parapluies. Les autres, ceux qui ne sont pas arrivés assez tôt, n’ont d’autre choix que d’attendre sur le terre-plein central d’en face, en regardant la scène avec circonspection.

« La situation est extrêmement tendue », commente un Soudanais de 36 ans arrivé en Israël par le désert du Sinaï en 2009 pour fuir la répression dans son pays. « Certains dorment ici depuis trois semaines, mais ils n’ont toujours pas réussi à faire enregistrer leur demande. Nous ne savons pas ce qui se passe. Personne ne communique avec nous. Certains jours, les gardes à l’entrée nous demandent de rentrer chez nous ou de revenir le dimanche [début de la semaine en Israël – ndlr]. »

Selon l’association israélienne Hotline for Refugees and Migrants, les autorités ont toujours rendu l’attente pénible pour les migrants. « Les femmes et les enfants en bas âge doivent faire la queue pendant des heures sans pouvoir aller aux toilettes. C’est une manière de décourager les gens. C’est la même chose dans les bureaux de l’immigration à Bnei Brak [au nord-est de Tel-Aviv – ndlr], où les migrants doivent aller renouveler leurs papiers tous les trois mois », raconte Tamara Newman, l’une des membres de l’association.

Mais depuis l’annonce de la mise en œuvre d’un plan de départ par le gouvernement le 1er janvier dernier, la situation s’est aggravée. Les autorités israéliennes donnent jusqu’à la fin du mois de mars aux quelque 35 500 migrants africains qui résident dans le pays pour choisir : soit recevoir 3 500 dollars (environ 2 860 euros) et accepter d’être expulsé vers un pays tiers (le Rwanda ou l’Ouganda), soit être emprisonné pour une durée indéterminée. Au terme de cette période, la somme proposée sera ensuite graduellement réduite pour tous ceux qui souhaitent finalement partir « volontairement ».

D’après le gouvernement, les migrants ayant déjà déposé une demande d’asile et dont le dossier est en cours de traitement ne sont pas concernés. Mais les services d’immigration ont prévenu que ceux qui auront soumis leur demande après le 1er janvier ne pourront pas échapper à l’expulsion. « Il est peu probable que cette limitation dans le temps tienne devant un tribunal », rétorque Tamara Newman.

Alors, la plupart des migrants tiennent quand même à tenter leur chance rue Salame. « Je sais que je ne pourrais pas y arriver aujourd’hui, ils ne laissent entrer que vingt ou quarante personnes par jour et la queue est bondée. J’attends quand même, car j’essaie d’avoir des informations », explique Bereket, un Érythréen de 30 ans qui a fait le chemin depuis Herzliya, une banlieue du nord de Tel-Aviv.

Pour Bereket, arrivé en Israël en 2010, la situation est d’autant plus absurde que le gouvernement israélien s’est évertué ces dernières années à rejeter la majorité des demandes d’asile des migrants africains. « À notre arrivée, les autorités nous ont dit que nous n’avions pas besoin de faire de demande d’asile. Et maintenant ils nous disent que c’est “trop tard”, que nous aurions dû le faire dès la première année », déplore-t-il. Selon des chiffres officiels publiés en février 2015 par le quotidien Haaretz, seuls 0,25 % des demandeurs d’asile africains se sont vu accorder un statut de réfugié par les autorités israéliennes. Un des pourcentages les plus bas des pays signataires de la Convention de Genève.

Jamais à court d’inventivité, les autorités israéliennes ont publié ces jours-ci une annonce afin de recruter une centaine de citoyens pour devenir des « inspecteurs de l’immigration temporaires » à compter du 1er avril. La publicité promet une prime de 30 000 shekels (soit 7 500 euros) aux candidats. Soixante-dix d’entre eux devront débusquer et surveiller « les étrangers illégaux et leurs employeurs ». Les autres devront « mener des interrogatoires et des enquêtes approfondies sur les demandeurs d’asile » et seront chargés d’examiner la « véracité » de leurs informations. Élément troublant, il est attendu des candidats un diplôme de l’enseignement supérieur, mais aucune qualification spécifique dans le domaine.

« Cette annonce fait partie de la campagne de peur que mène le gouvernement envers les migrants africains. En la rendant publique, ils espèrent qu’elle fera le boulot à leur place. Que les migrants seront si effrayés qu’ils finiront par partir d’eux-mêmes », analyse Tamara Newman.

Dans la même veine, la militante dénonce la façon dont le gouvernement Netanyahou s’est attaché ces dernières années à stigmatiser les réfugiés africains comme des « migrants économiques ». Pour Bereket, l’argument ne tient pas. « En Érythrée, notre gouvernement nous traite comme des esclaves et non comme des citoyens. Lorsque quelqu’un ose réclamer ses droits, il le jette en prison sans procès ou recours possible. Comment je peux vivre là-bas », se défend-il. Et d’ajouter : « Si j’avais le choix, je ne voudrais pas rester en Israël. » Dans son pays, l’Érythréen était technicien de laboratoire. « Mais ici, à cause du racisme, je n’ai jamais réussi à me faire embaucher dans mon domaine, raconte-t-il. Cela fait six ans que j’enchaîne les petits boulots dans des restaurants, dans le bâtiment et dans l’entretien. »

De là à accepter de partir dans un pays tiers ? Pour Bereket comme pour beaucoup d’autres, la réponse est non. « Je sais comment ça se passe. J’ai des amis qui sont partis il y a un an et qui m’ont dit la vérité. Les autorités israéliennes promettent qu’on aura une protection sur place, mais cela ne dure qu’un jour. Après cela, on vous prend vos documents et vous êtes de nouveau livrés à vous-même. Certains vont alors au Soudan ou en Libye pour rejoindre l’Europe. Ils meurent dans le désert ou en Méditerranée. Au moins, si les Israéliens me jettent en prison, je pourrais survivre. »

« Certains iront en prison. Mais d’autres accepteront de partir, car ils ont déjà passé de longues périodes de leur vie derrière les barreaux et ils ne voudront pas y retourner. D’autres encore se cacheront, car ils vivent ici depuis cinq à dix ans et ils ont des collègues, des amis israéliens qui sont prêts à les protéger », précise Tamara Newman. La semaine dernière, une manifestation à l’initiative de l’Union sioniste (alliance entre l’opposition travailliste et centriste), du Meretz (parti de gauche) et de la liste arabe unie (groupe réunissant les députés arabes) a été organisée devant le parlement israélien pour s’opposer au plan du gouvernement.

Dans une lettre conjointe rendue publique le 3 janvier, plusieurs associations israéliennes ont estimé que les plans du gouvernement Netanyahou revenaient à condamner à mort les migrants africains. « Avec la crise des réfugiés partout à travers le monde, Israël, qui dispose de suffisamment de ressources pour absorber 35 000 réfugiés, a l’obligation morale d’accorder le statut de réfugié », écrivent-elles.

Ce samedi, 470 universitaires israéliens ont également pris la plume pour demander au gouvernement de renoncer à son projet. Jeudi, 35 intellectuels et auteurs israéliens, dont Amos Oz, David Grossman ou encore Etgar Keret, avaient déjà envoyé une lettre au premier ministre Benjamin Netanyahou et aux députés israéliens pour les implorer de stopper cette politique d’expulsion. « Nous vous demandons d’agir moralement, humainement et avec compassion comme le peuple juif se le doit (...) autrement, nous n’aurons plus de raison d’exister », mettent-ils en garde. 

Les signataires s’indignent en outre du fait que la politique répressive du gouvernement soit dirigée exclusivement contre les migrants africains. « Quelque 100 000 nationaux étrangers venant en grande majorité d’Europe de l’Est sont en Israël sans permis, ils ne sont ni persécutés ni forcés au départ », notent-ils.

De fait, respectivement depuis 2011 et 2013, les citoyens ukrainiens et géorgiens ont été exemptés par les autorités israéliennes d’une demande de visa préalable à leur arrivée dans le pays. Selon un rapport publié l’année dernière par la Hotline for Refugees and Migrants, beaucoup d’entre eux payent des intermédiaires ou des agences de ressources humaines peu scrupuleuses pour obtenir de faux documents et pouvoir déposer une demande d’asile en Israël. Un phénomène dont les autorités israéliennes auraient parfaitement connaissance et qu’elles laisseraient largement prospérer.

Devant les services d’immigration à Tel-Aviv, ce système à deux vitesses saute immédiatement aux yeux. Alors que les Soudanais et les Érythréens sont parqués dans la file de droite, une autre file plus clairsemée, à gauche du bâtiment, permet aux migrants d’Europe de l’Est de rentrer facilement pour déposer leur dossier.

Mais le plan du gouvernement Netanyahou à l’égard des migrants africains a une faiblesse de taille. Jamais les prisons israéliennes ne pourront accueillir tous ceux qui refuseront de partir. Le premier ministre a donc demandé aux services d’immigration d’étudier un plan B d’expulsion forcée. Mais selon une source proche du dossier, interrogée par le journal Haaretz, les experts jugeraient la procédure irréaliste, car trop complexe à mettre en œuvre en terme de logistique, de budget et de formation d’un personnel qualifié. Sans parler du fait que les images de migrants africains menottés et traînés de force dans des avions à l’aéroport Ben-Gourion serait du plus mauvais effet pour l’image d’Israël.

« Nous espérons le mieux, mais nous nous attendons au pire », confie toutefois Tamara Newman. Pour la militante, le premier ministre israélien, cerné par les affaires, « se sert » des migrants africains pour « faire diversion et renforcer sa popularité auprès de ses supporters de droite ».


 

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 13:58

 

"Il délire, mais sa folie ne manque pas de méthode". Avec cette phrase tirée d'Hamlet de Shakespeare, Bruno Odent, journaliste de l'Humanité, analyse le bilan de la première année de présidence de Donald Trump et sa stratégie .
Réalisation : Abrahim Saravaki.

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 13:28
en 2017, 82 % des richesses créées ont bénéficié aux 1% les plus riches (rapport OXFAM sur les inégalités)
en 2017, 82 % des richesses créées ont bénéficiés aux riches

lundi 22 janvier 2018

A l’occasion du forum de Davos, l’ONG Oxfam dévoile un rapport sur la partage de la richesse.

Selon le document intitulé "Récompenser le travail, pas la richesse", en 2017, 82 % de la richesse a profité aux 1% les plus riches, alors que les plus pauvres n’ont eu que des miettes. Dans le même temps, la fortune des milliardaires a augmenté de 762 milliards, soit sept fois le montant nécessaire par an, pour sortir de l’extrême pauvreté les personnes qui en sont touchées. A l’inverse, 50% de la population mondiale n’a pas touché le moindre bénéfice de la croissance mondiale.

En France, les 10 % les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50 % les plus pauvres ne se partagent que 5 % du gâteau ; le nombre de personnes en situation de pauvreté a aussi augmenté de 1,2 millions de personnes en 20 ans.

L’ONG lance un appel aux dirigeants, pour que "l’économie fonctionne pour tous et pas uniquement pour une riche minorité".

Oxfam propose la limitation des dividendes pour les actionnaires et les dirigeants d’entreprises, la fin de "la brèche salariale" entre hommes et femmes, ainsi que la lutte contre l’évasion fiscale.

 En savoir plus et signer la pétition

Oxfam interpelle les élites de Davos face à l’explosion des inégalités
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:01
Erdogan prêt à envahir le Kurdistan syrien? (L'Humanité, samedi 20 janvier)

Ce samedi 20 janvier, l'armée turque a annoncé avoir mené une nouvelle offensive contre des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie, alors qu'une offensive terrestre semble imminente. 

Les forces armées turques ont affirmé avoir frappé des positions des YPG en riposte à des tirs dans la région syrienne d'Afrine, contrôlée par cette milice kurde . Des frappes similaires avaient déjà eu lieu vendredi, ont-elles confirmé.
Les raisons de l’emballement turc viennent notamment de la décision américaine, dimanche 14 janvier, d’entraîner et d’équiper une force de 30?000 hommes en Syrie, dont les membres seraient majoritairement affiliés à l’YPG, les forces kurdes de Syrie, principal partenaire de la coalition internationale dans la lutte contre l’État Islamique mais qu’Ankara considère comme des terroristes affiliés au PKK. 
 

Menaces

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises ces derniers jours de lancer une opération militaire terrestre conjointe avec des rebelles syriens pro-Ankara pour chasser les YPG du secteur d'Afrine. Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion dans le sud-est de la Turquie depuis plus de trente ans et est considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste.
Mais les YPG ont aussi été un allié incontournable des Etats-Unis, partenaires de la Turquie au sein de l'Otan, dans la guerre contre le groupe Etat islamique (EI). Elles ont joué un rôle majeur dans l'éviction des jihadistes de tous leurs principaux fiefs de Syrie ces dernières années. Le ministre turc de la Défense, Nurettin Canikli, a estimé vendredi que l'opération militaire avait « de facto commencé », mais a confirmé que les troupes au sol n'étaient pas encore entrées en territoire syrien.

Pas d'offensive sans l'accord des Russes

Les analystes estiment qu'aucune offensive majeure ne peut raisonnablement être lancée en Syrie sans l'accord de la Russie, présente militairement dans la région et qui entretient de bonnes relations avec les YPG. Le chef de l'armée turque, le général Hulusi Akar, et celui des services de renseignement Hakan Fridan se sont rendus à Moscou jeudi pour des entretiens au sujet de la Syrie avec leurs homologues russes.

Un risque d'embrasement en Turquie

Un assaut turc contre l’YPG risque aussi de provoquer la révolte des Kurdes de Turquie, solidaires dans leur grande majorité des Kurdes syriens. “Vous pensez ne faire qu’une bouchée d’Afrin, mais vous vous y casserez les dents. La population locale ne se soumettra jamais à votre force, elle résistera et elle finira par vaincre”, prédit le journal prokurde Özgürlükcü Politika, régulièrement interdit par les autorités.
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:00
Liban: le calvaire des réfugiés syriens (Le Télégramme, Thomas Abgrall, 21 janvier 2018)

Certains réfugiés syriens passent leur sixième hiver au Liban. Depuis leur arrivée au pays du Cèdre, en 2012, leur situation n'a fait qu'empirer. Sans, pour l'instant, d'espoir de retour dans leur pays. 

De notre envoyé spécial. « Regardez dans quel endroit on vit, tout est sale ici ! », lance Amina, le visage cerclé d'un voile blanc, recouvert par une ample capuche de survêtement gris. Son regard perçant balaie ce qu'il reste encore du camp de tentes de Delhamiyeh, dans la plaine de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. Des briques de parpaing jonchent le sol boueux, au milieu de tuyaux en plastique, de cabines de toilettes en tôle défoncée, de vieux pneus. Le chaos au milieu des champs de culture d'oignon et de persil, avec, à l'horizon, les crêtes enneigées de la chaîne de l'Anti-Liban. Amina, mère de trois enfants, est sur le point d'être évacuée du camp qui comptait encore plusieurs centaines de réfugiés syriens, il y a un mois. « L'armée libanaise nous a prévenus à la mi-décembre que nous devions partir. Le soir de Noël, ils sont venus déloger de force des dizaines de personnes », raconte-t-elle en versant quelques brindilles dans un feu de camp. Il ne reste plus qu'une dizaine de tentes. Le motif invoqué par l'armée libanaise : tous les camps informels se situant dans un rayon de six à neuf kilomètres autour de la base aérienne de Riyak doivent être vidés pour « raisons de sécurité ». Pour Amina, c'est un prétexte. « Les autorités libanaises font tout pour nous faire repartir en Syrie. En six ans, nous avons été déplacés quatre fois. Nous sommes fatigués. »

« Nous restons ici pour nos hommes »


 

 

L'évacuation d'une dizaine de camps autour de Riyak a débuté en avril dernier. C'est le premier grand déplacement de masse de réfugiés au Liban. Selon le Haut-commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR), il a concerné près de 13.000 personnes. La maman de 32 ans rêve de retourner en Syrie, « plus belle que la France », mais ne partira pas du Liban tant que Bachar al-Assad restera au pouvoir. « Nous restons ici car nous avons peur pour nos hommes. Ils n'ont pas fait leur service militaire et iraient immédiatement en prison à leur retour. Même les plus vieux n'osent pas rentrer, de peur qu'on les utilise comme monnaie d'échange. » Toutes les familles du camp sont originaires de Homs ou de sa banlieue. Ironie du sort, une route nationale située à quelques centaines de mètres du camp mène directement à la « capitale de la révolution syrienne ». « La situation n'est pas encore revenue à la normale là-bas. Nos proches, restés sur place, parlent encore de bombardements, d'arrestations », explique une autre femme qui fait flamber une grosse pomme de terre sur les braises.

Moins de trois dollars par jour


« Le mois de septembre dernier a été le plus meurtrier depuis le début du conflit en Syrie. Seulement 10.000 réfugiés sur un million enregistrés au Liban sont retournés dans leur pays », affirme Lisa Abou Khaled, responsable de la communication au HCR. Tenter la traversée vers l'Europe ? Ils n'y pensent même pas. « Nous n'avons même pas les moyens de payer un loyer de 300 euros par mois, alors où trouver l'argent pour payer des passeurs avec tous nos enfants ? », s'esclaffe Karim, un jeune homme âgé de 22 ans, qui s'est joint à la discussion. Alors, ils sont coincés là, au Liban, à tuer le temps entre cafés, pauses « Cedars » (les cigarettes libanaises bon marché »), vivant de peu. Les hommes, pour la plupart, ne travaillent pas, ou bien au noir pour de petits salaires, car ils sont à 70 % sans papiers au pays du Cèdre. Depuis janvier 2015, le gouvernement libanais exige en effet que chaque réfugié de plus de 15 ans paye 200 dollars par an pour un permis de résidence. Une somme rédhibitoire. Et ceux qui veulent travailler doivent renoncer aux aides des Nations unies et se faire parrainer par un garant libanais (« kafeel »), souvent moyennant une somme importante. Les Syriens ne peuvent, de toute façon, travailler que dans trois secteurs : l'agriculture, la construction et le gardiennage. Ils restent cantonnés dans les camps pour éviter les check-points. « Il y a trois barrages militaires autour du camp. Si on est arrêté, on risque la prison, et on ne peut être libéré qu'en régularisant sa situation », explique Omar, un jeune père de famille, qui sirote du maté sur le seuil de sa tente reposant sur une fragile charpente en bois. Les réfugiés vivent surtout grâce à l'aide alimentaire de 27 dollars par personne et par mois du Programme alimentaire mondial et à quelques subsides temporaires du HCR ou d'associations caritatives. En décembre 2017, une étude publiée par les Nations unies a révélé que 58 % des réfugiés syriens au Liban résidaient dans une situation d'« extrême pauvreté », soit avec moins de 2,87 dollars par jour.
 

L'équivalent de 25 % de la population libanaise

Fin décembre 2017, le nombre de réfugiés syriens enregistrés par l'Onu au Liban est pour la première fois, descendu en dessous de la barre du million, une bonne partie d'entre eux ayant émigré vers l'Europe ou en Turquie. Le gouvernement libanais évalue, lui, leur nombre à 1,5 million, représentant environ 25 % de la population libanaise. Mais c'est la Turquie qui accueille le plus de Syriens avec près de 3,5 millions de réfugiés enregistrés. Après le Liban, la Jordanie est le troisième pays d'accueil, avec 655.000 personnes enregistrées. Au Liban, on les considère comme des « déplacés » car le pays n'est pas signataire de la Convention de 1951 relative au statut de réfugié. Si leur niveau de pauvreté a augmenté en 2017, cela s'explique notamment par la baisse de l'aide internationale. Les promesses de financement de la communauté internationale aux Nations unies, budgétées à hauteur de 450 millions de dollars pour 2017, n'ont été honorées qu'à hauteur de 56 %, compromettant jusqu'au dernier moment les aides d'urgence prévues pour aider 800.000 réfugiés à passer l'hiver. « Nous n'avons pas eu d'autre choix que de diminuer nos aides en cash aux familles », explique Lisa Bou Khaled, du HCR. La moitié environ des jeunes Syriens au Liban ne va pas à l'école, mais l'année 2017 a vu augmenter de près de 20 % le nombre d'enfants de 6 à 14 ans scolarisés. Un point positif dans la grisaille ambiante.


 

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19 janvier 2018 5 19 /01 /janvier /2018 07:20
Mobilisation pour la libération d'Ahed Tamimi, qui aura 17 ans le 31 janvier, et risque 10 ans de prison pour avoir donné une baffe à un militaire israélien alors que ceux-ci venaient de tirer sur son cousin (AFPS)

Le 31 janvier Ahed Tamimi aura 17 ans.
C’est ce jour que le procureur militaire a choisi pour la convoquer pour la 5ème fois devant la cour militaire israélienne.
Certainement pas le meilleur contexte pour une jeune femme de 17 ans pour faire la fête.
Nous lançons donc un appel à lui envoyer des cartes d’anniversaire dans sa prison pour lui apporter soutien et solidarité.
Vous pouvez écrire à votre gré ou joindre le texte que nous vous proposons : de préférence en Anglais [1] ou en Arabe [2]

Envoyez vos cartes à cette adresse : 
Ahed Tamimi
HaSharon prison
Ben Yehuda, P.O. Box 7
40 330 Israel

Tarif du timbre : 1,30 euros

Demandons au gouvernement français d’exiger la libération immédiate de Ahed Tamimi !

Dans le cadre de la semaine internationale d’action lancée par Samidoun (du 10 au 20 janvier), écrivez au MEAE et à la Présidence :

Modèle de message :

Monsieur le Président / Monsieur le Ministre des affaires étrangères,
Vous connaissez la situation de Ahed Tamimi.
Voilà un mois que cette mineure est enfermée dans les prisons israéliennes au mépris du droit international.
Je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour exiger de l’État israélien qu’il libère Ahed Tamimi et tous les enfants palestiniens détenus dans leurs prisons au mépris du droit international.
Signature

Affiche de la "street artist" Zola

>>Signez la pétition

[1Dear Ahed,
The 31st of January is your birthday : a special day that you should be spending with your family and friends.
But the occupiers decided otherwise : they are keeping you in prison and have chosen that day to bring you before the military court.
We are disgusted by what is being inflicted upon you, your family, Palestinian children, and all the Palestinian political prisoners who are fighting the occupation.
In solidarity with your fight for freedom,
Free Palestine !
Signature

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18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 09:05

Alors que les migrants continuent à tenter d’atteindre l’Europe et que les drames se succèdent en Méditerranée, les Etats Européens, dont la France, ne parlent que de fermeture des frontières, de contrôle et de « trié. Trous eurodéputé-e-s s’en insurgent. Avec Eva JOLY (Verts – ALE), Christine REVAUKT (S et D) et Patrick LE HYARIC (GUE – GNV)

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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 07:01
L'honneur est sauf et les lobbies n'ont pas triomphé: le Parlement européen vote l'interdiction de la pêche électrique le mardi 16 janvier 2018

Des député.e.s européens Verts ( Verts-ALE ), ceux de la Gauche unitaire européenne ( GUE-GVN ) dont font partie les trois députés européens communistes ou Front de Gauche, Patrick Le Hyaric, Marie-Pierre Vieu, Marie-Christine Vergiat, et certains député.e.s socialistes, notamment français.e.s, avaient enfoncé le clou, exigeant des explications de la Commission européenne, accusé d’être allée à l’encontre de ce rapport, et peut-être même d’en avoir sciemment caché les conclusions. Ce dernier épisode, mettant en cause la bonne foi de la Commission européenne dans le dossier de la pêche électrique, a sans doute dû peser lourd dans le choix des députés européens au moment du vote. Il reste maintenant à savoir comment la Commission européenne va tenir compte de ce vote du Parlement. Les députés, y compris les députés français de droite, ont promis de veiller à l’application effective de l’interdiction de la pêche électrique en Europe.

 

Le Parlement européen vote l’interdiction de la pêche électrique
JEAN-JACQUES RÉGIBIER
MARDI, 16 JANVIER, 2018
HUMANITE.FR
Par 402 voix pour, 232 contre et 40 abstentions, les députés européens ont voté « l’amendement 303 » interdisant la pêche électrique dans les eaux européennes

Les députés européens ont voté ce midi à une large majorité un amendement interdisant la pêche électrique dans les eaux européennes.

Ce matin (mardi 16 janvier), le résultat était encore loin d’être acquis, malgré une forte mobilisation au cours des derniers jours des ONG et des députés européens opposés à la pêche électrique. Le vote qui s’est déroulé vers 13h au Parlement européen, a permis de lever tous les doutes.

Par 402 voix pour, 232 contre et 40 abstentions, les députés européens ont voté « l’amendement 303 » interdisant la pêche électrique dans les eaux européennes. Une victoire saluée par tous ceux qui ont activement milité pour l’interdiction de cette pratique halieutique destructrice de la ressource et des fonds marins, tout particulièrement les Verts et la Gauche unitaire européenne, ainsi que certains socialistes et des députés libéraux et de droite.

L’écologiste Yannick Jadot (Verts-ALE) souligne l’importance qu’a eue la mobilisation citoyenne très large, impliquant les ONG et des associations, les pêcheurs artisanaux, les scientifiques, une partie de la grande distribution ainsi que des chefs de cuisine, pour aboutir à ce vote. « Une très belle victoire, » se réjouit-il, « contre une pêche terriblement néfaste, une véritable arme de prédation massive. » Même réaction du côté de la Gauche unitaire européenne. Même réaction pour Younous Omarjee (GUE-GVN), qui s’est particulièrement impliqué contre la pêche électrique, et parle d’« un vote historique et d’une « immense victoire, » qu’il attribue également à la large mobilisation citoyenne. Même si tous les doutes ne sont pas levés sur le devenir à terme de ce mode de pêche, tous les défenseurs de l’environnement et d’une pêche plus respectueuse de la ressource, ont poussé ce matin un ouf ! de soulagement.

Des dérogations illégales

La pêche électrique est interdite en Europe depuis 1998, comme elle l’est dans les autres continents, mais des dérogations avaient été accordées depuis 2006, autorisant la pêche électrique à des fins scientifiques, sans que ce mode de capture puisse cependant dépasser les 5% de l’ensemble des pêches pratiquées en Europe. Mais les pêcheurs des Pays-Bas s’étaient engouffrés dans la brèche, dépassant largement les quotas autorisés, puisque 28% de la flotte néerlandaise pratiquerait actuellement la pêche électrique. L’Union européenne, allant elle-même au delà de ses propres recommandations, aurait accordé 87 licences aux Pays-Bas pour ce type de pratique, sous la pression des lobbies néerlandais, selon les opposants à ce mode de pêche. Ceux-ci ont fait valoir, tout au long du débat animé qui a précédé le vote du Parlement européen, et études à l’appui, que la pêche électrique ravage les fonds marins, détruisant les écosystèmes et les zones de reproduction. Ils ont également dénoncé les conséquences sociales de cette pratique halieutique, qui défavoriserait les pêcheurs au chalut traditionnel, fileyeurs et petits pêcheurs côtiers. Les représentants des pêcheurs du Boulonnais et du Dunkerquois ont pu témoigner de la baisse drastique de leurs prises, suite à l’accroissement de la pêche électrique par les bateaux néerlandais, dans leurs zones de pêche, au sud de la Mer du Nord.

Les défenseurs du projet avaient mis en avant l’efficacité supérieure de ce procédé de pêche qui rapporterait 4 à 5 fois plus de poissons que la pêche classique au chalut, permettant également d’économiser du carburant pour les navires qui, sortant moins longtemps et consomment moins d’énergie.

Le débat technique sur les dégâts produits par ce type de pêche est monté d’un cran il y a quelques jours quand Bloom, une ONG spécialisée dans les questions halieutiques, a révélé que la Commission européenne n’avait pas tenu compte d’un long rapport d’expert de 2006 qu’elle avait elle-même commandée, et qui était défavorable à la pêche électrique. Les experts scientifiques de l’UE mettaient en garde « contre les problèmes qui devraient être résolus pour accorder des dérogations, » ce qui n’a jamais été fait. Des député.e.s européens Verts ( Verts-ALE ), ceux de la Gauche unitaire européenne ( GUE-GVN ) et certains député.e.s socialistes, notamment français.e.s, avaient enfoncé le clou, exigeant des explications de la Commission européenne, accusé d’être allée à l’encontre de ce rapport, et peut-être même d’en avoir sciemment caché les conclusions. Ce dernier épisode, mettant en cause la bonne foi de la Commission européenne dans le dossier de la pêche électrique, a sans doute dû peser lourd dans le choix des députés européens au moment du vote. Il reste maintenant à savoir comment la Commission européenne va tenir compte de ce vote du Parlement. Les députés, y compris les députés français de droite, ont promis de veiller à l’application effective de l’interdiction de la pêche électrique en Europe.

Lire aussi :

Le communiqué du Parlement européen

L’Union européenne face au côté obscur de sa flotte

Notre entretien avec Claire Nouvian directrice de l'association Bloom

Pêche électrique : l’UE à contre-courant

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