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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 06:31
350 jours que Salah Hamouri est embastillé en Israël. Son crime: être un avocat franco-palestinien au service des droits de l'homme (Mouvement des Jeunes Communistes de France)

Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) : "Aujourd'hui, cela fait 350 jours que notre compatriote, camarade et ami Salah Hamouri est emprisonné sans raison dans les geôles israéliennes. À quand sa libération ? Le gouvernement français est beaucoup trop complaisant avec le gouvernement d'extrême-droite israélien ! Continuons à faire pression sur le gouvernement de Macron pour faire libérer Salah !"

Appel des élus bretons pour la libération de Salah Hamouri: 175 signatures d'élus, 10 collectivités finistériennes qui s'engagent, et pourtant Jean-Yves Le Drian n'a pas eu un mot sur Salah Hamouri lors de sa visite en Israël!

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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 06:24
Pascal Maurieras (deuxième à gauche, avec Claude Léostic, présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine à sa droite) est arrivé hier à l’aéroport de Roissy. Sylvain Goldstein/CGT

Pascal Maurieras (deuxième à gauche, avec Claude Léostic, présidente de la plateforme des ONG pour la Palestine à sa droite) est arrivé hier à l’aéroport de Roissy. Sylvain Goldstein/CGT

GAZA. PIRATERIE ISRAÉLIENNE, SILENCE DE LA FRANCE

Paris n’a toujours pas réagi face aux violences commises par Israël. Le militant CGT Pascal Maurieras, passager de la flottille, est rentré hier.

Combien de ressortissants français devront être tabassés, arrêtés, emprisonnés puis expulsés par Israël pour que le gouvernement de la France réagisse ? La question est posée. Outre Salah Hamouri, avocat franco-palestinien en détention administrative depuis 351 jours, en moins de quinze jours, Sarah Katz, membre de l’Union juive française pour la paix (UJFP), et Pascal Maurieras, un marin syndiqué à la CGT, ont été traités comme des « terroristes » par Israël. Leur crime ? L’un et l’autre se trouvaient à bord de bateaux qui cinglaient vers la bande de Gaza avec à leur bord des cargaisons d’équipements médicaux pour la population de ce territoire palestinien soumis à un terrible embargo israélien depuis onze ans, en toute illégalité. Au mépris du droit international ! Ces embarcations qui faisaient partie d’une Flottille pour Gaza – dont l’intention pacifique avait été rendue publique avant même le départ – ont été arraisonnées dans les eaux internationales par la marine israélienne.

L’arraisonnement est déjà en soi un acte grave. Mais Sarah Katz, sur le site de notre journal (1), a raconté l’attitude des soldats israéliens, particulièrement violents, n’hésitant pas à frapper, notamment avec des Taser – ces matraques électriques –, le capitaine du bateau ainsi que certains passagers. Des affirmations corroborées par Pascal Maurieras, revenu hier en France, et qui ont vivement fait réagir la CGT. « La capture d’un bateau humanitaire de la Flottille de la liberté, sur lequel se trouvait l’un de nos militants, nous a amenés à réagir très fermement et à interpeller le gouvernement, notamment en envoyant un courrier recommandé au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pour lui rappeler les faits et lui demander ses intentions quant à notre camarade alors emprisonné en Israël, explique Pascal Bouvier, membre de la direction confédérale de la CGT. Nous l’invitions à diligenter pour faire cesser les actes de piraterie militaire et maritime envers les convois humanitaires et pacifiques, à saisir les organisations internationales afin que le gouvernement israélien soit condamné lourdement et cesse de se comporter en violation du droit international et à ce que la France exerce de vraies actions pour faire respecter les droits des Palestiniens. » Pour l’heure, aucune déclaration officielle française n’est venue condamner ce qui s’apparente pour beaucoup d’ONG à un acte de piraterie, ni les violences commises à l’encontre de ressortissants français.

 
Pierre Barbancey et Eugénie Barbezat
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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 06:10
Etat-nation juif: l'extrême-droite déchire Israël (Marie Sémelin, Libération - 7 août 2018)

Minorités, défenseurs des droits de l’homme et opposition dénoncent la loi votée le 19 juillet, réservant notamment le droit d’autodétermination aux seuls juifs et faisant perdre à l’arabe son statut de langue officielle au côté de l’hébreu. Des dizaines de milliers de Druzes, pratiquant une religion issue de l’islam, se sont rassemblés samedi à Tel-Aviv.

Place Rabin à Tel-Aviv, en sueur et la voix cassée, l’ancien général Anwar Saab sort de scène. Un sourire aux lèvres, il contemple les drapeaux druzes déployés. Quelque 50 000 personnes scandent « égalité ». « On ne veut rien d’autre, dit-il. Nous acceptons tout à fait que cet Etat soit à majorité juive. Mais on ne veut pas d’un côté des droits pour les juifs et de l’autre des minorités de deuxième classe. » Il fait partie des leaders de la protestation, aux côtés d’autres officiers, et veut un amendement qui statuerait l’égalité pour tous les citoyens : c’est la minorité druze, d’habitude quasi mutique, qui a donc pris la tête de la contestation contre la loi dite de « l’Etat-nation », qui a inscrit dans le marbre le 19 juillet le caractère juif de l’Etat hébreu, en faisant fi du reste de la population.

Service militaire

Numériquement, les Druzes pèsent peu : 2 % de la population, 130 000 personnes. Mais symboliquement, ils représentent beaucoup : l’alliée historique de l’Etat hébreu, l’exemple pour Israël de la bonne intégration, celle d’une communauté arabophone, pratiquant un islam très hétérodoxe, et dont les tenues traditionnelles (large pantalon noir et moustache pour les hommes, voile blanc pour les femmes) s’affichent dans les couloirs de l’aéroport de Tel-Aviv pour promouvoir la diversité de l’Etat.

Les Druzes font le service militaire, contrairement au reste de la minorité arabophone. Dans la vieille ville de Jérusalem, aux portes de l’esplanade des Mosquées, ils essuient régulièrement les insultes des habitants palestiniens, irrités de les voir choisir l’autre camp. Depuis l’adoption de la loi, leur voix s’est fait entendre, disant l’humiliation.

Intellectuels

Plusieurs officiers de l’armée ont démissionné avec fracas. Des ex-chefs d’état-major, de la police, se sont publiquement opposés à la loi. Un journaliste, Riad Ali, a évoqué dans un long monologue télévisé « l’assassinat du rêve israélien » : « Chaque soldat druze est devenu mercenaire à l’instant où cette loi a été votée, dit-il, très ému. Je n’ai pas à me sentir israélien, et l’Etat ne peut plus me le demander. Ce mot a disparu. Ne restent plus ici que des juifs et des non-juifs, et moi, je suis un non-juif ». Face à leur colère, des membres du gouvernement, comme Naftali Bennett, le très à droite ministre de l’Education, ont reconnu la « plaie ouverte » de leurs « frères druzes ». Pour une sortie de crise, le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait, dans un premier temps, proposé une nouvelle version du texte reconnaissant les droits des Druzes et des minorités effectuant leur service militaire, ainsi qu’un soutien financier à la communauté. Mais la rencontre, jeudi, avec les représentants druzes a été écourtée car, selon les médias israéliens, l’un des leaders aurait dénoncé un « apartheid ».

L’objection à cette loi va bien au-delà des habituels « gauchistes » montrés du doigt par la droite nationaliste. Les députés arabes de la Knesset, les organisations de défense des droits de l’homme et des centaines d’intellectuels, artistes, écrivains, dont David Grossman et Amos Oz, ont dénoncé une attaque contre « les fondements d’un Etat juif et démocratique ». Un député du parti Union sioniste a aussi démissionné d’un Parlement « raciste ». L’opposition, y compris de centre droit, s’insurge contre la loi. Jusque dans les rangs du Likoud, le parti de Nétanyahou, un parlementaire s’est risqué à dénoncer le texte.

Le président d’Israël, Reuven Rivlin, issu du même parti, a dit son opposition. Le pays tremble sur ses bases car le texte touche à la nature même de l’Etat : juif et démocratique, réaffirmé comme tel dans ses « lois fondamentales », faisant office de Constitution et complétant la déclaration d’indépendance, où il se veut moderne, conforme aux principes universalistes et garantissant « l’égalité sociale et politique à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe ».

Langue arabe

Pour Nétanyahou, premier défenseur de cette loi à valeur constitutionnelle, définir le pays comme « Etat-nation du peuple juif » ne fait qu’inscrire noir sur blanc la réalité et « l’une des raisons d’être de cet Etat », disait-il la semaine dernière en réponse aux critiques. De fait, la majorité du texte réaffirme des symboles : son drapeau, ses fêtes, sa langue, son calendrier hébraïque. Les accusations de discrimination se sont cristallisées sur d’autres articles, semblant viser la minorité arabe du pays, souvent perçue comme un cheval de Troie palestinien dans l’Etat hébreu, et qui représente 18 % de la population, descendants des Palestiniens restés sur le territoire israélien après la création du pays en 1948.

La loi s’attaque d’abord à la langue arabe, qui perd son statut de langue officielle pour un statut « spécial » et flou, qui semble n’avoir pour but qu’une rétrogradation humiliante, car, précise le même article, elle gardera sa place dans l’espace public. La loi réserve aussi au « seul peuple juif » le droit à l’autodétermination. Un autre article définit le développement des « localités juives » comme « priorité nationale » : version allégée d’une première mouture qui autorisait des localités à choisir leurs résidents sur une base ethnique ou religieuse, mais qui, devant les cris de terreur poussés par les juristes israéliens, a été modifiée.

Pas trace des mots « égalité » ou « démocratie ». Un choix, pour Samy Cohen, chercheur au Ceri-Sciences-Po et spécialiste d’Israël : « L’Etat a été pensé par ses pères fondateurs comme juif et démocratique, mais cet équilibre n’a jamais été parfait. Après avoir vu l’aspect démocratique progresser dans les années 70-90, avec notamment le développement de la société civile et le renforcement de la Cour suprême, nous voyons depuis près de dix ans un contre-mouvement de la droite et de l’extrême droite, pour qui la dimension juive doit dominer. Cette loi en est le reflet, et pour la première fois, l’inégalité des citoyens est inscrite dans l’équivalent de la Constitution. »

La population arabe du pays, elle, se sent déjà discriminée. « Je n’ai pas besoin de cette loi pour avoir moins de droits, s’énerve Aya, la vingtaine, qui vit dans le quartier arabe de Jaffa, dans le sud de Tel-Aviv. Regardez qui vit dans les kibboutz : il n’y a que des juifs. Moi, je n’ai pas le droit d’y habiter. » Le gouvernement n’a que faire de cette opposition attendue des Arabes, qui s’époumonent depuis des semaines, mais il doit donc maintenant gérer celle, embarrassante et inattendue, des Druzes. Plusieurs recours ont été déposés devant la Cour suprême. Mercredi, la Knesset se réunira pour une session extraordinaire à la demande de l’opposition. Thème des débats : « Les atteintes aux valeurs d’égalité et de démocratie ».

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7 août 2018 2 07 /08 /août /2018 09:01
photo Reuters- L'Humanité

photo Reuters- L'Humanité

SYRIE. LE SORT DRAMATIQUE DES HABITANTS D’AFRIN
Vendredi, 3 Août, 2018

Amnesty International alerte sur les violations des droits de l’homme depuis la conquête de cette ville kurde par la Turquie en mars dernier.

«L’offensive et l’occupation par l’armée turque exacerbent la souffrance des habitants d’Afrin, qui ont déjà subi pendant des années un conflit meurtrier. Nous avons entendu des récits terribles de personnes placées en détention, torturées ou victimes de disparition aux mains de groupes armés syriens, qui continuent de faire des ravages parmi la population civile, sans que les forces turques interviennent. » Dans un article publié hier sur le site d’Amnesty International, Lynn Maalouf, directrice pour cette organisation des recherches pour le Moyen-Orient, alerte sur le sort oublié d’Afrin depuis la victoire des militaires turcs sur les forces des Unités de protection du peuple kurde (YPG), le 18 mars 2018.

« LA NUIT, ON ENTENDAIT LES HURLEMENTS DES PRISONNIERS »

Détentions arbitraires et disparitions forcées, confiscation de biens, pillage des maisons et des commerces, absence d’éducation pour les enfants et les étudiants… La note d’Amnesty International dresse une longue liste de violations des droits de l’homme. Celle-ci a été réalisée sur la base de 32 témoignages recueillis entre mai et juillet 2018. Les personnes interrogées, qui vivent soit à Afrin soit dans d’autres régions en Syrie, voire à l’étranger, ont désigné des groupes armés pro-turcs comme responsables des exactions. Il s’agirait de Ferqa 55, Jabha al-Shamiya, Faylaq al-Sham, Sultan Mourad et Ahrar al-Sharqiya.

« J’ai été détenu près d’Afrin pendant deux mois (…). J’ai été interrogé par des membres de deux groupes armés et les forces armées turques. Toutes leurs questions portaient sur mes activités sur les réseaux sociaux ; ils m’ont accusé d’appartenir aux YPG, car j’ai signalé des violations commises par la Turquie pendant l’offensive militaire », a raconté un ancien prisonnier à Amnesty International. « Je n’ai pas été torturé, mais j’ai vu des membres de Sultan Mourad rouer de coups devant moi des prisonniers juste pour s’amuser, et la nuit les hurlements se répercutaient dans tout le bâtiment. J’ai été libéré sans avoir vu un juge. Je ne pensais pas sortir de là un jour », a-t-il poursuivi.

« La Turquie étant la puissance occupante à Afrin, elle est tenue d’assurer la sécurité de la population civile et de maintenir la loi et l’ordre public. Pour l’instant, ses forces armées manquent totalement à ces obligations. Elle ne peut se soustraire à sa responsabilité en se servant des groupes armés syriens pour faire le sale boulot », s’indigne Lynn Maalouf.

 
Damien Roustel

Article d'Amnesty International: https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/afrin-les-civils-prives-de-leurs-droits

Les forces turques donnent aux groupes armés syriens toute latitude pour commettre de graves violations des droits humains contre les civils à Afrin, ville du nord de la Syrie.

En janvier 2018, l’armée turque et des groupes armés syriens alliés ont lancé une offensive contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la force militaire de l'administration autonome dirigée par le Parti de l’union démocratique (PYD).

Trois mois plus tard, la Turquie et ses forces alliées prenaient le contrôle d'Afrin et de ses environs, entraînant le déplacement de milliers de personnes qui ont cherché refuge dans la région voisine d'al Shahba, où elles vivent dans des conditions très difficiles.

Le gouvernement syrien et les Unités de protection du peuple kurde (YPG) exacerbent la souffrance des personnes déplacées d'Afrin : elles se retrouvent piégées dans la région d'al Shahba sans aucune raison valable et privées d'un accès adéquat à l'éducation, à la nourriture et aux soins médicaux.

Elles devraient, et tout particulièrement si elles sont malades ou blessées, être autorisées à se rendre en sécurité là où elles le souhaitent.

Nos recherches sur la vie sous occupation militaire turque révèlent que les habitants d’Afrin endurent de multiples atteintes aux droits humains, qui sont pour la plupart le fait de groupes armés syriens équipés et armés par la Turquie. Les forces armées turques ferment les yeux sur ces violations.

L'offensive et l'occupation par l'armée turque exacerbent la souffrance des habitants d'Afrin qui ont déjà subi pendant des années un conflit meurtrier.

La Turquie étant la puissance occupante à Afrin, elle est tenue d'assurer la sécurité de la population civile et de maintenir la loi et l'ordre public.

Pour l’instant, ses forces armées manquent totalement à ces obligations. Elle ne peut se soustraire à sa responsabilité en se servant des groupes armés syriens pour faire le sale boulot.

DÉTENTIONS ARBITRAIRES ET DISPARITIONS FORCÉES

Les groupes armés pro-turques ont arrêté de manière arbitraire des civils contre rançon, pour les punir parce qu’ils avaient demandé à récupérer leurs biens, ou pour des accusations infondées d'affiliation au PYD ou aux YPG.

Des sources locales ont évoqué au moins 86 cas de détention arbitraire, de tortureet de disparition forcée.

Une femme ayant fui Afrin a déclaré que son oncle avait été emmené par des membres d'un groupe armé pro-turc après être rentré dans son village trois mois plus tôt : « Nous ne savons pas où il se trouve. Il était responsable du « Komine » [le comité local]. Il n'est pas membre du PYD ni des YPG. Il est retourné à Afrin parce qu'il avait peur de perdre sa maison. Une nuit, il a décidé de demander aux membres d’un groupe armé de le conduire chez lui pour vérifier que tout était en ordre. Ils l’ont escorté jusque chez lui, et on ne l’a pas revu depuis. »

Un ancien prisonnier nous a raconté : « J'ai été détenu près d'Afrin pendant deux mois. J'ai été transféré dans de multiples centres de détention, notamment à Maamalou, Damliou et Baadino, des villages aux alentours d'Afrin, où j'ai été interrogé par des membres de deux groupes armés et les forces armées turques. Toutes leurs questions portaient sur mes activités sur les réseaux sociaux ; ils m'ont accusé d'appartenir aux YPG car j'ai signalé des violations commises par la Turquie pendant l'offensive militaire. »

CONFISCATION DE BIENS

Depuis mars 2018, lorsque la Turquie et ses alliés ont pris le contrôle d'Afrin, des centaines de personnes sont retournées dans la ville à pied, à travers les montagnes, car les YPG bloquent les routes permettant d’entrer à Afrin et empêchent délibérément les personnes déplacées d’y retourner.

Ceux qui ont réussi à rentrer ont bien souvent découvert que leurs propriétés avaient été confisquées et leurs biens volés par les groupes armés alliés à la Turquie.

Dix témoignages relatent que les groupes armés syriens ont confisqué des propriétés et des boutiques à Afrin. D'après des habitants déplacés, ce sont des proches et des voisins qui les ont informés que leurs maisons servaient de quartier général aux groupes armés pro-turcs ou étaient occupées par des familles déplacées de la Ghouta orientale et d'Homs.

Les familles de la Ghouta ne sont pas responsables. Elles sont déplacées, tout comme nous, et sont peut-être dans une situation pire que la nôtre. 

Déclaration d'une femme

Plusieurs personnes déplacées ont appris par des proches que leurs maisons avaient été entièrement pillées ou vidées des équipements onéreux comme les postes de télévision, ordinateurs, machines à laver et réfrigérateurs par les forces pro-turques

Dans une interview accordée aux médias en avril, un représentant du tribunal militaire a affirmé que des actes de pillage avaient eu lieu en marge de l'offensive militaire, imputables à des militaires et à des civils, ajoutant que le tribunal avait commencé à restituer les biens.

Toutefois, un habitant rentré à Afrin en mai a déclaré : « Je suis allé voir la maison de mes parents et elle était vide. Ils ont volé tous les meubles, les appareils électroménagers et tout le reste. Les voisins ont vu l’Armée syrienne libre charger toutes les affaires dans des camions. »

LES ENFANTS PRIVÉS D’ÉDUCATION

Depuis janvier 2018, les habitants d'Afrin n’ont quasiment pas accès à l'éducation. Ils ont expliqué que depuis mars, les enfants n'avaient pu se rendre que dans une seule école de la ville, tandis que l'Université d'Afrin, détruite et pillée, est complètement fermée. Selon d'anciens enseignants déplacés dans la région d'al Shahba, les forces turques et des groupes armés syriens alliés ont installé leur quartier général dans l'école Amir Ghabari à Afrin.

Selon des médias locaux et des habitants, en juin, les forces turques et les groupes armés ont converti l'école publique de Shara en quartier général de la police. Les forces turques se servent aussi d’une école à Jenderes comme centre de soins d’urgence, selon des habitants.

Pourtant, au titre du droit international humanitaire, et particulièrement dans des situations d'occupation, les écoles bénéficient d'une protection spéciale et l'éducation des enfants doit être assurée.

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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 05:23

Ce ministre est clairement indigne de la Fonction et d'une bêtise crasse dans sa communication confuse et approximative qui maquille de manière ridicule de bons sentiments le froid réalisme des affaires des marchands d'armes pour lesquels travaille le gouvernement et d'une realpolitik atlantiste s'appuyant sur l'alliance avec la dictature ultra-réactionnaire d'Arabie Saoudite, alliée des Américains et d'Israël, contre l'Iran, politique qui étaient déjà celles de Sarkozy, et du couple Le Drian-Hollande.     

La ministre des Armées en avocate des Saoudiens

Le Canard Enchaîné, 1er août 2018 

Le gouvernement ne peut "laisser sans défense, face à leurs adversaires, des pays avec lesquels nous avons noué des accords de partenariat". 

Cette justification stupide des objectifs poursuivis par la France, quand elle vend des tombereaux d'armes à l'Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes unis, est à mettre au débit de Florence Parly, la ministre des Armées. 

La scène se passait à l'Assemblée au début de juillet, et le script de ces débats, d'une durée d'environ deux heures, vient seulement d'être mis en ligne par le Palais-Bourbon. 

Un tantinet harcelée par plusieurs députés de la commission de la Défense, critiquant les livraisons d'armes à deux clients de la France qui dévastent le Yémen depuis plus de trois ans, la ministre a perdu pied. Non contente d'affirmer: "Je pense qu'il n'y a rien à redire (à ces ventes d'armes): c'est un Etat (la riche Arabie) qui se protège et se défend (contre le très pauvre Yemen)", elle en a encore rajouté. Et voici un autre de ses propos, à déguster lentement: 

"Compte tenu de la situation des civils au Yemen (!), nous ne vendons ni ne donnons d'armes aux Houtis (les rebelles chiites), contrairement à l'Iran (...) et nous n'octroyons pas de licences d'exportation à la coalition arabe (dirigée par les Saoudiens) que de façon milimitrée". 

Les députés présents n'ont pas osé demander à Florence Parly de leur faire un dessin sur ces ventes d'armes "au millimètre", et ils ont eu droit ensuite à de fausses informations: 

"Nous n'avons aucun intérêt à attiser une situation (sic) déjà très compliquée et catastrophique". 

Et là Parly feignait d'oublier que le France a pris le parti pour l'Arabie et les Emirats, et leur fournit, comme les Etats-Unis, d'ailleurs, des renseignements bien utiles pour les raids qu'ils mènent dans le ciel du Yémen. De même, elle a caché aux députés que des frégates vendues par la France permettaient aux Saoudiens d'exercer un blocus des côtes de ce malheureux pays. 

Enfin, la ministre s'en est prise aux ONG qui critiquent aussi ces livraisons d'armes et, notamment, l'utilisation au Yémen par les Saoudiens des canons  à tir Caesar livrés par la France: "Je peux répondre que, à ma connaissance, ces canons ne sont pas déployés au Yemen mais à la frontière sud de l'Arabie Saoudite, face à des rebelles qui cherchent à pénétrer sur le territoire saoudien". 

Là encore, sa "connaissance" a tout faux. Les rebelles sont bien incapables d'envahir l'Arabie, et ces excellents canons français (six tirs à la minute) n'ont d'autre intérêt que de balancer des obus à 10,30 m ou 40 km. Et aucune utilité aux postes-frontières (...). 

C.A

  

 

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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 07:20
LIBERTÉ D’EXPRESSION. LA POÉSIE PALESTINIENNE DANS LES GEÔLES D’ISRAËL (L'HUMANITE - VENDREDI 3 AOUT 2018 - PIERRE BARBANCEY)

 

Dareen Tatour, poétesse de Nazareth, a été condamnée à cinq mois de prison pour incitation au terrorisme. « Résiste mon peuple, résiste-leur » : ce vers motive son arrestation.

Elle s’appelle Dareen Tatour. Elle est toute menue, n’a que 35 ans et, quand on la voit, on lui donnerait le bon Dieu sans confession, elle, une Palestinienne qui vient de Nazareth. Mais, au pays de la Terre promise, la chose est manifestement impossible. Parce que des confessions, la police et l’armée israélienne en veulent et en redemandent. Surtout lorsqu’il s’agit des Palestiniens. Pour cela, tout est permis.

Depuis son plus jeune âge, Dareen couchait des mots sur le papier. Un assemblage de phrases qui s’est transformé en poèmes. Les thèmes traités ont évidemment évolué de l’enfance à l’adolescence jusqu’à la perception de l’adulte. L’amour, la perte d’un être cher mais aussi la souffrance nationale et la résistance. Il y a quelques années, elle se met à afficher en ligne sa poésie. De fil en aiguille, elle accompagne ses poèmes d’images de ses frères et sœurs palestiniens qui affrontent, la fronde à la main, l’occupant israélien. « Résiste, mon peuple, résiste-leur, résiste au pillage des colons et suis la caravane des martyrs », déclame- t-elle un jour d’octobre 2015, alors qu’à Jérusalem-Est, les jeunes se révoltent et sont réprimés. La sensibilité de Dareen Tatour est à fleur de peau. Il y a une chose qu’elle ne savait pas et que révèle Adalah-NY, une organisation basée à New York qui milite pour la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre Israël : les médias sociaux sont sous haute surveillance. Des centaines de Palestiniens ont ainsi été poursuivis et emprisonnés pour de simples écrits sur leur page Facebook. La jeune femme n’est pas passée au travers, son post n’a pas échappé à la sagacité des censeurs israéliens.

Un beau matin, elle est arrêtée au domicile de ses parents, dans le village de Reineh, près de Nazareth. On ne sait pas si, à l’instar de la raillerie de Léo Ferré, les flics qui sont venus la chercher lui ont lancé « Poète, vos papiers ! », mais on peut supposer que, comme Rimbaud, sa mère a vu « l’âme de son enfant livrée aux répugnances ». Ce n’est qu’au bout de vingt jours qu’on daigne lui faire connaître les charges retenues contre elle. Dareen était détenue pour « incitation à la violence » à cause de deux messages postés sur Facebook et d’une vidéo sur Youtube ! Elle est emprisonnée trois mois puis placée en résidence surveillée. Non pas chez elle, mais près de Tel-Aviv, avec interdiction de publier ses écrits et d’utiliser Internet (sic). Une situation qui va durer près de trois ans avant son retour à Nazareth et, en prime, l’obligation de porter un bracelet électronique. En avril 2016, elle fait cependant savoir : « On m’a envoyée en prison pour avoir écrit un poème. Mais la poésie est devenue la clé de ma porte vers la liberté et je vais m’accrocher à celle-ci jusqu’à la fin. » En mai 2017, les conditions de sa détention ont été assouplies. Elle a pu sortir, de 9 heures à 19 heures, accompagnée de « gardiens bénévoles » dûment approuvés par un tribunal.

« J’ÉTAIS EN TRAIN D’ÉCRIRE JUSTE POUR M’EXPRIMER »

Ainsi donc, de simples mots – « Résiste mon peuple, résiste-leur » – effraient l’État d’Israël, sa police et son armée, qui est l’une des plus puissantes du monde. On comprend mieux pourquoi Ghassan Kanafani, Majed Abu Sharar et Kamal Nasser, pour ne parler que de ces écrivains, ont été assassinés par les services israéliens. De leur côté, les islamistes algériens du FIS et du GIA avaient eux aussi promis de faire « périr par le sabre » ceux qui « luttaient avec la plume ». Du mot naît l’idée. De l’idée naissent l’action et la résistance à tout totalitarisme, qu’il soit idéologique, religieux, colonial ou les trois à la fois ! « Je ne savais pas que l’écriture pouvait changer quoi que ce soit. J’étais en train d’écrire juste pour m’exprimer », a expliqué Dareen Tatour au site Mondoweiss. Pendant toutes ces années, de nombreux comités de soutien se sont créés dans le monde.

Elle a finalement été jugée, lundi, et condamnée à cinq mois de prison ferme (et six mois avec sursis) pour incitation au terrorisme, à l’issue d’un procès aux allures parfois surréalistes. Notamment lors d’une discussion portant sur la traduction en hébreu de mots arabes utilisés dans le poème de Dareen. « Je me m’attendais pas à ce que la justice soit rendue. Dès le départ, le dossier était politique parce que je suis une Palestinienne et que je soutiens la liberté d’expression », a- t-elle commenté sobrement en ajoutant : « C’est un État raciste et la loi sur l’État-nation juif prouve que l’apartheid existe ici. Ils ne me feront pas abandonner. Je ne suis pas la première prisonnière et je ne serai pas la dernière. Je continuerai. » Il est vrai que, par ailleurs, dans les écoles israéliennes, les élèves apprennent les vers d’un poète sioniste et révisionniste, Uri Zvi Greenberg, qui écrivait : « Le sang déterminera qui sera l’unique dirigeant. »

Ironie de l’histoire : loin de se laisser intimider ou abattre, Dareen Tatour a profité de cet enfermement forcé pour se remettre à écrire. « J’ai été arrêtée et jugée à cause de la langue arabe, dit-elle, et j’appelle tout le public arabe à continuer d’écrire et de s’exprimer dans notre langue. » Mais peut-être les juges et les dirigeants politiques israéliens devraient garder en mémoire cette parole du grand poète palestinien Mahmoud Darwich, exilé et mort loin de sa terre : « Sans doute avons-nous besoin aujourd’hui de la poésie, plus que jamais. Afin de recouvrer notre sensibilité et notre conscience de notre humanité menacée, et de notre capacité à poursuivre l’un des plus beaux rêves de l’humanité, celui de la liberté. »

Pierre Barbancey

 

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 18:25
Deal Juncker-Trump: un triple scandale (Francis Wurtz)

« DEAL » JUNCKER-TRUMP : UN TRIPLE SCANDALE ! (Francis Wurtz)

An coeur de l’été et en pleine « affaire Benalla », le « deal » très trumpien conclu entre le Président de la Commission européenne et le locataire de la Maison blanche, le 25 juillet dernier, n’a pas suffisamment retenu l’attention en France. Il représente pourtant un triple scandale.

D’abord en raison des objectifs conjoints consignés dans le communiqué commun et rappelés comme autant d’engagements réciproques par le Président américain à l’issue de la rencontre. Il est question de « Zéro subvention » sur de nombreux biens industriels -ce qui peut viser le financement public de secteurs chargés de « services d’intérêt économique général » (les services publics) !- et de « Zéro barrière non tarifaire », autrement dit de la disparition de toute forme de règlementation du commerce extérieur telle que les licences ou les quotas destinée à maîtriser un tant soit peu les échanges ! Quelles normes environnementales, sanitaires, phytosanitaires , techniques, sont-elles censées faire partie de ces « barrières » à supprimer ? Veut-on ressusciter, en l’aggravant, feu le traité de libre-échange transatlantique, un TAFTA-bis en pire ? !

Ensuite, cet accord pose un grave problème de démocratie. La Commission se veut la « gardienne des traités européens ». Or, ceux-ci n’autorisent nullement le Président de la Commission à prendre ce type d’initiative unilatérale sans disposer d’un mandat explicite du Conseil -c’est-à-dire des représentants des 28 gouvernements- (article 207 du traité sur le fonctionnement de l’UE). Sans doute encouragé par Angela Merkel à obtenir par tous les moyens de Donald Trump qu’il renonce à taxer les importations de voitures européennes -dont 60 % sont allemandes-, M. Juncker s’est accordé des pouvoirs qu’il n’a pas. Ce n’est pas acceptable !

Enfin, en s’inscrivant servilement dans la ligne du « America first » de Trump, le « compromis » signé par le Président de la Commission constitue un fiasco stratégique pour l’Union européenne. Les exemples de cette soumission sont légion. Ainsi, l’UE avait-elle fixé un préalable à tout accord futur : Washington devait d’abord annuler la hausse punitive des droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens. « Nous n’allons pas à ces négociations avec un pistolet braqué sur la poitrine » avait fièrement annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. Résultat : Juncker a finalement accepté que ces sanctions ne soient levées qu’en cas de succès des négociations à venir. Autre exemple : il aura suffi que le Président des Etats-Unis élève la voix contre les achats jugés excessifs de gaz russe plutôt qu’américain pour que Juncker s’engage, aux dires de Trump, à ce que l’UE achète « massivement » du gaz (deux fois plus cher) aux producteurs d’outre-Atlantique ! Pire : Trump était en grande difficulté auprès de ses électeurs influents du Midwest, dont les grandes exploitations agricoles étaient directement touchées par les mesures de rétorsion de la Chine à la guerre commerciale déclenchée par le leader de l’Occident. Juncker lui sauve la mise -sur le dos des Chinois- en promettant que l’UE importera plus de soja des Etats-Unis...Trump : 1; UE : zéro ! Ces compromissions honteuses doivent être dénoncées et mises en échec .

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 18:03
Gaza: le PCF apporte son soutien à la flottille de la liberté (2 août 2018)

Gaza : Le PCF apporte son soutien à la flottille de la liberté (PCF)


Dimanche 29 juillet dernier, Al Awda, le premier bateau de la Flottille  de la liberté a arriver près de Gaza a été arraisonné par la marine  israélienne alors qu'il était encore dans les eaux internationales.
Cet acte n'est rien d'autre qu'un acte de piraterie et, une nouvelle  fois, la communauté internationale s'enferme dans le silence.
Nous savons que les militants pacifistes internationaux ont subi des  violences et notamment des coups de tasers, certains ont été blessés et tous emprisonnés.

Partie de Scandinavie le 15 Mai dernier, la Flottille composée de quatre  bateaux a tenté une nouvelle fois de briser le blocus de Gaza. Ce blocus  que subissent les Gazaouis depuis 2007, et qui leur interdit un accès  normal à l'eau potable, aux denrées , à l'électricité , à la santé et  qui les condamnent à être enfermés dans une prison à ciel ouvert car les  voies maritimes aériennes et terrestres dépendent du bon vouloir  d'Israël. On ne vit pas à Gaza on survit, et les Nations unies déclarent que Gaza sera totalement invivable en 2020 sans l'arrêt du blocus.

La Flottille apportait 13 000 euros de médicaments dont les Gazaouis ont cruellement besoin.
A chaque fois, Israël impose, au mépris du droit, sa volonté, et on se  rappelle de sinistre mémoire des dix militants du Mavi Marmara  assassinés en 2010.
L'équipage et les passagers ont été, dans un premier temps, incarcérés  en Israël. Notre compatriote Sarah Katz, a été retenue plus longuement  dans la prison de Givon. Avec Salah Hamouri, ce sont deux citoyens  français dont le sort inquiète très modérément notre gouvernement, ce  qui est particulièrement inquiétant sinon honteux.
A contrario, la flottille a été empêchée d'accoster au mois de juin à Paris pour un rassemblement pacifique.

Après la répression sanguinaire des marches du retour avec plus de 150 palestinien-ne-s assassinées et 15 000 blessé-e-s, l'arrivée de la  Flottille aurait pu créer de l'espoir.
Alors que le reste de la flottille doit arriver d'ici peu au large de Gaza et qu'un autre Français, le marin CGT Pascal Maurieras, se trouve à bord, le PCF exige du gouvernement qu'il sorte de son mutisme et apporte son soutien à la Flottille comme la Suède l'a fait récemment.
Nous appelons nos militants à faire connaître cette initiative à soutenir la Flottille et à se mobiliser contre le blocus de Gaza.

Parti communiste français, 

Paris, le 2 Août 2018.

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 05:50

 

En cette semaine que l’on annonce caniculaire en France, des pays aussi différents que la Grèce et la Suède sont en proie à des incendies ravageurs. Trente mois seulement après la tenue de la conférence de Paris sur le climat, les signes tangibles des conséquences multiples du réchauffement climatique sont sous nos yeux. Tandis que « notre maison brûle », nos décideurs politiques continuent de regarder ailleurs.   

 

La place prise par les conséquences du comportement d’Alexandre Benalla le 1er mai à Paris occulte depuis près d’une semaine tous les autres sujets qui font l’actualité en France et dans le monde. Parmi ces sujets, figure la vague de chaleur qui sévit chez nous depuis des semaines et qui s’accentue actuellement tandis que des incendies dévastateurs se propagent dans certains pays. Tôt ce matin, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) indiquait que de violents incendies ont fait au moins 50 morts et plus d’une centaine de blessés aux alentours d’Athènes entre hier et le début de la nuit. Alexis Tsipras, le Premier ministre grec est rentré précipitamment d’un voyage en Bosnie  pour suivre les opérations de secours avec 600 pompiers sur le terrain dont des renforts venus d’Espagne.

« Avec l’avancée des secours, nous risquons de découvrir de nouvelles victimes, la nuit va être longue», prévenait un pompier en cours de nuit. Ces incendies se sont produits alors qu’une vague de chaleur s’est abattue sur le pays avec des températures diurnes de 40°C à l’ombre. L’an dernier les incendies en Grèce avaient fait 77 morts et brûlé 250.000 hectares de forêts, de maquis et de cultures.

EN SUÈDE 25.000 HECTARES DE FORÊT ONT DÉJÀ BRÛLÉ

Du sud au nord de l’Europe, la sécheresse et la chaleur estivale battent des records. En Finlande, la Laponie est touchée par les feux de forêts de prairies asséchées, les incendies partant parfois de la Russie. Les feux sont également nombreux en Norvège, un pays qui a connu son mois de mai le plus chaud depuis qu’il existe des relevés de température tandis que celles de juin ont été souvent égales ou supérieures à 30°C. En Suède, il n’a pratiquement pas plu depuis trois mois, tandis que 25.000 hectares de forêt ont déjà brulé.

Après les incendies de forêt et de garigue qui ont brulé 214.000 hectares en octobre puis en décembre 2017 , les incendies ont repris en juin et juillet en Californie, mais aussi dans d’autres Etats américains dont la Floride et l’Alaska. Selon Renaud Barbero, écologue du feu, interrogé dans la Croix du 19 juillet dernier, « les feux dans l’ouest américain sont déclenchés pour moitié par la foudre, pour moitié par l’homme, volontairement ou pas. Le réchauffement climatique intensifie la sécheresse-mesurée par la teneur en eau dans le sol- et donc les départs de feu. Les chercheurs ont pu démontrer, qu’en l’absence de réchauffement, la sécheresse serait de 15 à 20% moins sévère», souligne-t-il.

En France, il suffit de voir à quelle vitesse l’herbe à séché dans les prairies sous l’influence des températures élevées pour constater les dégâts dans les zones  d’élevage. Mais l’herbe des sous-bois se dessèche de la même manière  et des incendies provoqués par la foudre ne sont pas à exclure  avec la persistance de ce temps chaud propice aux orages localisés.

Après avoir connues des pluies dévastatrices provoquant des centaines de morts dans plusieurs régions, le Japon subit désormais une vague de chaleur qui a déjà provoqué 80 décès et conduit quelques 35.000 personnes à l’hôpital. Là encore, une dépêche de l’AFP nous indique qu’avec une température « entre 35 et 40 °C  à l’ombre et une hygrométrie de plus de 80%, plusieurs villes japonaises affichent une combinaison mortelle » pour les personnes les plus fragiles. Toujours selon l’AFP, « les habitants des régions de l’ouest ravagées par les pluies torrentielles au début du mois sont particulièrement mis en garde, eux qui s’escriment à tenter de nettoyer leurs maisons et alentour ».

207 DÉFENSEURS DES FORÊTS ASSASSINÉS EN 2017

Préserver les forêts des incendies et d’autres formes de destruction devrait être considéré comme un combat vital afin que les générations futures puissent encore vivre sur une terre hospitalière. Mais, outre les incendies, volontaires ou non, la course au profit passe de plus en plus  avec une course à la déforestation pour pratiquer des extractions minière ou développer des cultures de rente comme le soja et le palmier à huile. Ainsi, selon l’ONG britannique Global Witness, 207 personnes ont été tuées dans 22 pays du monde en 2017 pour s’être opposés à la déforestation. 60% de ces meurtres ont été commis en Amérique latine dont 57 recensés au Brésil. La Colombie en a compté 24 et le Nicaragua 4. En Asie, on a comptabilisé 48 meurtres aux Philippines, un pays exportateur d’huile de palme. En Afrique ce sont surtout les opposants au braconnage des gros animaux qui ont payé de leur vie leur engagement dans la défense de la biodiversité liée à la forêt.

Faut-il voir là les signes avant-coureurs d’un possible recul de civilisation ? Ne sommes nous pas à un  moment où les peuples ont intérêt à s’unir pour que la vie sur terre demeure possible et agréable, dans une société qui devra accepter un peu plus de frugalité ? La question mérite d’être posée quel que soit l’épilogue de l’affaire Benalla qui mobilise tellement nos grands médias.

 

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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 00:07

 

Ahed Tamimi a recouvré aujourd’hui la liberté, après huit mois de détention aux mains des autorités israéliennes. C’est également le cas de sa mère Narimane. Alors âgée de 16 ans, Ahed Tamimi s’était opposée, sans arme, à l’intrusion de soldats israéliens dans sa maison alors que, le jour même, son cousin avait été défiguré par une balle caoutchouc tirée par les forces d’occupation.

Arrêtée par la suite ainsi que sa mère et sa cousine, Ahed Tamimi avait été contrainte de plaider coupable devant un tribunal militaire israélien.

A l’occasion de leur libération, le MJCF exprime sa joie pour Ahed et Narrimane Tamimi et toute leur famille, ainsi que pour la communauté de Nabi Saleh, qui retrouve deux grandes combattantes pour la cause de la liberté et des droits nationaux du peuple palestinien.

La détention injuste d’Ahed Tamimi a exposé une nouvelle fois aux yeux du monde la cruauté de l’occupation israélienne, qui n’hésite pas à enfermer des centaines de mineurs pour désarticuler la société palestinienne et asseoir sa domination. Au cours de son emprisonnement, Ahed Tamimi a été soumise à des mauvais traitements, interrogée en l’absence de son avocat et a dénoncé la “conduit inappropriée” d’un soldat israélien.

Ce cas emblématique n’est pas isolé. Il illustre une réalité qui touche aujourd’hui 350 enfants palestiniens, privés de leur liberté et de leurs droits fondamentaux. Une véritable politique d’Etat récemment dénoncée par le Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein, qui a rappelé qu’il “devrait être absolument clair que le droit international ne permet la détention d’enfants qu’en dernier ressort”.

Face à ces violations graves et répétées des droits humains, les gouvernements du monde – et plus particulièrement celui de la France – ne peuvent rester passifs, ne peuvent poursuivre leur complicité avec la politique criminelle d’Israël, pilier fondamental de son impunité.

Le MJCF demande de ce fait au gouvernement français d’agir pour prendre des sanctions politiques, diplomatiques et économiques à l’encontre de l’Etat d’Israël et de les maintenir jusqu’à ce que ce dernier respecte ses obligations internationales.

Parmi celles-ci, nous soulignons l’exigence de mettre fin à la détention de mineurs ainsi qu’au régime arbitraire de la détention administrative, auquel est actuellement soumis notre compatriote Salah Hamouri.

 

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