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19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 06:47
Michel Cléac'h, adjoint à la culture de St Jean-du-Doigt, et Ricardo Cavallo

Michel Cléac'h, adjoint à la culture de St Jean-du-Doigt, et Ricardo Cavallo

Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Michel Cléac'h, adjoint à la culture de St Jean-du-Doigt, et le peintre Ricardo Cavallo (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Michel Cléac'h, adjoint à la culture de St Jean-du-Doigt, et le peintre Ricardo Cavallo (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino
Exposition Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino

C'était hier le vernissage de l'extraordinaire exposition Ricardo Cavallo sur Saint-Jean-du-Doigt, salle Kasino.

C'était le vernissage le jeudi 18 mai. Près de 350 personnes sont venus à l'exposition le premier jour. On peut aller la voir pendant une semaine. Entrée gratuite...

Les dernières expositions du peintre d'origine argentine, né en 1954 à Buenos Aires et installé depuis 1976 en France, et depuis 2003 à Saint-Jean-du-Doigt, où il a créé une école d'art fabuleuse pour enfants et adultes accessible à tous, avait été présentée à St Jean du Doigt en 2012, et au musée de Morlaix en 2016.

Des évènements à venir (film, livres) vont venir saluer l’œuvre et la geste créative de ce grand peintre, simple, communicant et généreux.

Ismaël Dupont

 

Photos I. Dupont et Pierre-Yvon Boisnard

Diaporama de Pierre-Yvon Boisnard sur l'école Blei Mor de Ricardo Cavallo à Saint-Jean-du-Doigt (Ecole Blei Mor Ricardo Cavallo Saint-Jean-du-Doigt 12 avril 2017):

 
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18 mai 2023 4 18 /05 /mai /2023 06:38
Guy Darol en rencontre le samedi 20 mai 2023 à Dialogues Morlaix pour son dernier roman "Village fantôme"
Guy Darol en rencontre le samedi 20 mai 2023 à Dialogues Morlaix pour son dernier roman "Village fantôme"
Guy Darol crée une forme de géopsychologie sentimentale. "Village Fantôme" est, en effet, un texte qui donne à entendre des lieux qui ne sont plus. L’auteur travaille la langue et ses dérivations, il illumine des dialectes oubliés - c’est bouleversant. Quelque part entre André Hardellet et Eugène Dabit, Guy Darol affronte ses souvenirs avec style. Une lecture immanquable.
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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 05:16
Silence dans les champs - Rencontre passionnante avec le journaliste et écrivain Nicolas Legendre sur les impasses systémiques du "modèle agricole breton" à Dialogues Morlaix ce 11 mai
Silence dans les champs - Rencontre passionnante avec le journaliste et écrivain Nicolas Legendre sur les impasses systémiques du "modèle agricole breton" à Dialogues Morlaix ce 11 mai
Silence dans les champs - Rencontre passionnante avec le journaliste et écrivain Nicolas Legendre sur les impasses systémiques du "modèle agricole breton" à Dialogues Morlaix ce 11 mai

Une rencontre passionnante avec Nicolas Legendre sur le "modèle agricole breton" à base d'agrobusiness, de déni de la réalité, de compétition à outrance et de faux-semblants, de souffrances sociales dans le monde agricole, à Dialogues Morlaix ce jeudi 11 mai.

 

Silence dans les champs
« C’est pas la Corse ici. On te tue pas. C’est plus subtil. C’est sournois. La peur… »

Depuis les années 1960, le « système » agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l’asservissement de nombreux salariés de l’agroalimentaire, l’altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s’impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l’impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s’estimer heureux parce qu’ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d’intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? « Féodalité », répondent les uns. « Esclavage moderne », disent les autres. « Oligarchie » ou « mafia », jurent certains...
Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.
  • Paru le 12/04/2023, édition Arthaud, 20€
Silence dans les champs - Rencontre passionnante avec le journaliste et écrivain Nicolas Legendre sur les impasses systémiques du "modèle agricole breton" à Dialogues Morlaix ce 11 mai
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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 05:18
Irène Frachon sera à la librairie Livre in Room de Saint-Pol-de-Léon le samedi 13 mai à 18h30 pour une rencontre autour de sa bande dessinée Mediator
Irène Frachon sera à la librairie Livre in Room de Saint-Pol-de-Léon le samedi 13 mai à 18h30 pour une rencontre autour de sa bande dessinée Mediator
// Rencontre //
Irène Frachon sera à la librairie le samedi 13 mai à 18h30 pour une rencontre autour de sa bande dessinée Mediator, un crime chimiquement pur, publiée chez Delcourt.
Retour sur le combat mené par la pneumologue brestoise durant plus de 16 ans sur ce médicament tristement célèbre.
Venez partager un moment privilégié avec Irène Frachon durant 2 heures.
Réservation conseillée.
Interview d'Irène Frachon dans A coeur ouvert, le journal santé du PCF, 1er mai 2023

Interview d'Irène Frachon dans A coeur ouvert, le journal santé du PCF, 1er mai 2023

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8 mai 2023 1 08 /05 /mai /2023 07:01
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux
Le 6 mai, visite collective de l'exposition rétrospective Willy Ronis au Musée de Pont Aven suivie d'une conférence de Renaud Faroux

Après la visite de l'exposition consacrée à Willy Ronis au Musée de Pont Aven conférence de Renaud Faroux salle Anne Follézou sur la Photographie humaniste.

Samedi 6 mai - Pont Aven et Port de Brigneau

Le photographe de "L'Humanité" et de "Regards" Willy Ronis mis à l'honneur par une visite collective organisé par le PCF 29 et le réseau partage des savoirs du PCF Pays de Quimperlé à Pont Aven et une conférence de Renaud Faroux.

Photos Dominique Gontier et Roberte Saint-jalmes

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19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 06:20
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix

Avec Alain Prigent, historien, ce mardi 18 avril, un très beau Mardi de l'éducation populaire sur l'histoire du PCF dans les années 30 et pendant l'occupation, ainsi que dans les années 50, autour des parcours de Madeleine Marzin, amie de Louis Guilloux et Renée Guilloux, institutrice rouge, résistante communiste, torturée, condamnée a mort, évadée, femme la plus recherchée de France, députée communiste du quartier de Belleville de 1951 a 1958, première présidente femme d'un groupe politique au conseil municipal de Paris (le groupe communiste bien sûr), de Francis Marzin, son frère aîné, responsable régional du PCF breton dans les années 30, qui signait les éditoriaux de la "Bretagne ouvrière, paysanne et maritime", et luttait contre les ventes-saisies de fermes de petits paysans a l'ouest de la Bretagne, mais aussi de Gustave Marzin, résistant communiste déporté, rescapé d'un terrible naufrage à la fin de la guerre, ou deux bateaux remplis de déportés ont été coulés par l'aviation anglaise dans la baie de Lubeck, avec près de 10 000 morts ...

 Une conférence et un livre passionnants...

18 avril 2023 - Mardi de l'éducation populaire avec Alain Prigent sur Madeleine Marzin - les conférences-débat du PCF Morlaix
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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 06:56
Note de lecture - Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub
Beyrouth-sur-Seine est un roman autobiographique de Sabyl Ghoussoub qui a reçu le prix Goncourt des Lycéens 2022, une exploration temporelle et géographique, des années 1960 à 2020.
 
Des allers-retours entre Paris où sont exilés ses parents libanais depuis la fin des années 70 et le Liban où la guerre fait rage dans les années 1970 et 1980, où la famille se partage entre des oncles communistes et combattant au côté de la gauche et des Palestiniens dans la guerre civile, et des oncles phalangistes combattant avec la droite chrétienne, Moscou, où va étudier un des oncles communistes.
 
La lourdeur de l'héritage, la complexité et les contradictions de la situation politique et de l'histoire libanaise sont amenés avec beaucoup de subtilité dans une écriture fluide et proche de la vie et de l'humain procédant par allusions, évocations par petites touches, avec une tendresse qui ne tombe jamais dans la sensiblerie, qui restitue l'élégance, l'étrangeté, et la singularité irréductible des êtres.
 
Un récit lumineux, facile à lire, plein d'empathie et d'humour, sur une guerre atroce, les paradoxes de l'exil et de la gauche libanaise, qui revient aussi sur les attentats et attaques à Paris dans les années 80 qui ont prolongé cette guerre du Proche-Orient aux imbrications et instrumentalisations si complexes entre la Syrie, l'Iran, Israël, les États-Unis, l'Irak, la France, les Palestiniens.
 
Ismaël Dupont, 3 avril 2023
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5 avril 2023 3 05 /04 /avril /2023 06:53
Maryam Madjidi à Morlaix (librairie Dialogues) en 2019

Maryam Madjidi à Morlaix (librairie Dialogues) en 2019

Cette fois-ci, le feu… (1)
Publié le Samedi 1 avril 2023
 

Le 21 mars est le jour d’équinoxe du printemps. Ce jour correspond également au nouvel an célébré par 300 millions de personnes en Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Inde et chez les Kurdes. Des peuples sous l’influence du zoroastrisme, il y a environ 3 000 ans. La nouvelle année appelée Norouz, qui veut dire le « jour nouveau », symbolise l’éveil de la nature, « la renaissance du monde » disait le poète Omar Khayyam. C’est la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie (le printemps) sur la mort (l’hiver).

Le dernier mercredi de l’année est appelé le « mercredi enflammé ». La veille, on allume un feu et on saute par-dessus en adressant au feu ces mots comme une formule magique : « Ma couleur jaune pour toi, ta couleur rouge pour moi », plus poétiquement : « Je te donne ma pâleur, je te prends ta force. »

Petite, je trouvais ça très amusant de sauter par-dessus le feu en lui parlant directement. L’excitation et le danger mêlés dans ce saut. Les flammes pouvaient embraser un bout de pantalon ou de jupe. La couleur rouge, symbole de vitalité ; se changer en couleur noire, symbole de brûlure. La distance est fine entre les deux. C’est toute la symbolique du feu, élément de civilisation et de vie, mais aussi de destruction et d’anéantissement.

Cette année, le mercredi enflammé en Iran était l’occasion de faire du feu le symbole de la révolte et de la colère. Partout dans le pays, les jeunes filles ont jeté leur foulard dans les flammes ; les rassemblements autour du feu ont été détournés en protestation contre le régime ou en fête géante en plein air, et on pouvait entendre les slogans de « Mort au dictateur ! » ou « Azadi, azadi, azadi ! » (« Liberté » en kurde).

Norouz avait un goût d’amertume. L’inflation, la hausse des prix, la pauvreté galopante ont privé la majorité des Iraniens de pouvoir le fêter comme il se doit. Une mère de famille à Téhéran raconte qu’elle s’est contentée de se promener parmi les étalages de produits et de regarder simplement.

Dans le Kurdistan iranien, la célébration de Norouz a tourné au drame, et plus de 40 Kurdes ont été blessés par les tirs des forces de sécurité. Les familles endeuillées par la mort d’un fils, d’une fille, d’un parent n’ont pas eu le cœur à célébrer ce « jour nouveau ».

La distance est fine entre la lumière et les ténèbres, et la victoire de l’une sur les autres, incertaine.

Depuis quelques jours, on brûle aussi en France. On brûle des poubelles, la porte de l’hôtel de ville à Bordeaux, le mobilier urbain. Des cocktails Molotov sont jetés. Ce feu-là est le même qu’en Iran. On me répondra que le contexte est différent ; ici, c’est une démocratie ; là-bas, une dictature. Ici, ce sont de vilains casseurs ; là-bas, de gentils manifestants. Mais le feu est le même : celui de la colère, celui du peuple quand il n’est pas entendu, la réaction à un pouvoir qui s’exerce sans démocratie. La distance est fine aussi entre démocratie et dictature.

(1) En référence à l’ouvrage de James Baldwyn, « La prochaine fois, le feu ».
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3 avril 2023 1 03 /04 /avril /2023 05:57
Note de lecture - Les communistes et l'Algérie. Des origines à l'indépendance, 1920-1962. Par Alain Ruscio (La découverte)
Une synthèse historique qui prend son temps et traite cette question en profondeur, avec un vrai travail sur les archives, et un temps pris pour parler des femmes et des hommes acteurs de l'histoire, des dirigeants politiques aux simples militants.
Alain Ruscio était déjà l'auteur d'une biographie remarquable d'Ho Chi Minh - Ho Chi Minh, écrits et combats (Temps des Cerises, 2019).
Dans ce livre de référence de 550 pages, sans les notes (très intéressantes elles aussi), l'historien revient sur la rupture qu'opère l'apparition du PCF et l'influence de l'Internationale communiste sous l'influence anti-colonialiste et anti-impérialiste de Lénine avec une certaine complaisance paternaliste de la gauche française (un certain socialisme) avec un colonialisme prétendument civilisateur.
A l'inverse, dans les années, le jeune PCF s'engage avec les colonisés et les opprimés, vietnamiens, africains, nord-africains. C'est l'époque où Ho Chi Minh adhère au PCF, comme d'autres futurs grands dirigeants indépendantistes comme Messali Hadj. "L'Humanité n'hésite pas à publier des documents horribles pendant la guerre du Rif, telle cette photo en une de soldats français souriants, exhibant des têtes de rebelles coupées". C'est sur ces bases anticolonialistes que de grands intellectuels et artistes d'avant-garde vont rejoindre le PCF, Aragon, Breton, René Crevel, Robert Desnos, Paul Eluard, Michel Leiris, Benjamin Péret, Philippe Soupault, rejoignent le PCF.
Dès le printemps 1922 Paul Vaillant-Couturier voyage en Algérie et en tire des idées nuancées sur l’Islam et la culture de l’Algérie, dénonce l’esprit raciste et colonialiste qui règne en Algérie, y compris chez les ouvriers d’origine européenne.
Au début des années 20, le PCF présente des travailleurs immigrés aux élections en région parisienne : le communiste Abdelkader Hadj Ali échoue de 20 voix à être élu à Paris. Le Sénégalais Lamine Senghor est présenté aux municipales dans le quartier de la Salpétrière.
C’est une époque où des élus sont arrêtés pour opposition à la guerre coloniale du Maroc : Thorez condamné à 14 mois de prison, en 1925, avec 257 militants, la plupart communistes, mais aussi quelques anarchistes. Le PCF est le seul parti en France qui axe sa propagande sur l’exigence de l’indépendance des pays colonisés. Le secrétaire national Pierre Sémard écrit dans L’Humanité le 20 août 1925 : « La paix dans l’Afrique du Nord, la seule qui soit durable, ne s’obtiendra que par l’octroi de l’indépendance complète aux peuples coloniaux opprimés. Si l’impérialisme français et les autres ne s’accordent pas sur cette indépendance de bon gré, les peuples coloniaux la conquerront par la force ».
En 1926, l’Etoile Nord Africaine, organisation et société d’aide mutuelle d’immigrés coloniaux nord-africains, est créée avec l’appui du PCF. Ce sera un des creusets du futur mouvement nationaliste.
En 1931, le PCF organise avec la CGTU une contre-exposition coloniale, place du Combat, devenue depuis place du Colonel Fabien, où se tient le siège du PCF.
Quant au Parti communiste algérien, dès 1925, il se positionne pour l’unité inter-confessionnelle et ethnique des exploités, et la libération des peuples opprimés des colonies. Les Algériens d’origine « musulmane » y adhèrent. Le parti communiste algérien s’« arabise » progressivement.
La logique de Front Populaire et de compromis avec la gauche classique, socialiste et radicale, souvent complaisante avec les logiques coloniales, va modérer le discours du PCF et ses revendications sur la question coloniale.
1936 est aussi le retour du drapeau tricolore, de la nation, des thématiques d'union nationale, de la Marseillaise, dans le discours et les symboles du PCF. Conjurer le danger fasciste devient plus important sur le moment que pousser les feux de la révolution.
En octobre 1936, le PCA d’autonomise, selon une volonté de l’Internationale communiste. Le PCF défend des réformes démocratiques en Algérie, l’égalité des droits, mais plus l’indépendance en tant que telle. Camus sera adhérent au Parti communiste de août 1935 à 1937.
Après la seconde guerre mondiale, la Libération est synonyme pour l’Algérie de reprise en main ultra-violente du système colonial, avec l’écrasement féroce de la « révolte » de Sétif.
Le PCF est membre du gouvernement et s’il cherche à établir la vérité sur les responsabilités et dénonce les massacres du Constantinois dans L’Humanité, avec une ambiguïté maintenue sur les responsabilités, il ne quitte pas le gouvernement pour autant et garde une forme d'adhésion de facade au discours de l'union française librement consentie portée par le CNR.
A la fin des années 40 et au début des années 50, le PCA est plus avancé que le PCF pour défendre une perspective d’indépendance. Ses effectifs atteignent 15 000 membres en 1950. Il contrôle des journaux indépendants et critiques de l’exploitation coloniale (« Alger Républicain », dirigé par Boualem Khalfa, « Liberté »). Son bureau politique est composé d’européens comme d’arabes et de berbères culturellement musulmans. A la veille de la guerre d’indépendance, le PCA compte 60 % de musulmans et c’est la deuxième force politique chez les musulmans derrière le PPA-MTLD de Messali Hadj. Des grands écrivains comme Kateb Yacine et Mohamed Dib se rapprochent du PCA et écrivent dans « Alger Républicain ». La CGT algérienne a la même politique d’intégration des exploités coloniaux et est en pointe des grands combats internationalistes, notamment contre la guerre d’Indochine.
Alain Ruscio décrit aussi à merveille l’état de la société française et sa relation à l’Algérie, la production de cet imaginaire colonial et son existence plus ou moins affirmée selon les secteurs de la population.
Il explore aussi les évolutions, les affrontements de tendance et d'analyses, les hésitations et les oscillations, sur la question algérienne, à l'intérieur du PCF et du PCA, se gardant bien de tomber ni dans l'hagiographie, ni dans une histoire inquisitoriale, et faisant la part des circonstances et du contexte.
Dans les années 50, "L'Humanité" est le seul grand journal français à faire état sans fard de la violence de l'exploitation et de la répression coloniale en Algérie, des tortures policières. Le PCF est à l'origine d'une expérience militante originale: l'envoi en Algérie de deux peintres, tous deux anciens résistants, Boris Taslitzky, rescapé de Buchenwald, et Mireille Miailhe, témoigner en un ouvrage d'art de la détresse matérielle d'une large part de la population algérienne en même temps que de la combativité maintenue de certains groupes sociaux comme les dockers et les travailleurs agricoles et pour dénoncer de la répression coloniale.
Au début de la guerre, ce sera l'Humanité qui qualifiera la première les "évènements" d'Algérie pour ceux qu'ils sont, une véritable guerre, et menée contre les civils, avec une succession d'articles coups de poing de l'ancienne résistante et députée landernéenne Marie Lambert et Madeleine Riffaud dénonçant les exactions de l'armée française. "L'Humanité" sera d'ailleurs censurée à plusieurs reprises pendant la guerre d'Algérie.
Au début des années 50, les communistes algériens soutiennent les volontés d’indépendance au Maroc et en Tunisie. Néanmoins, les relations du PCA avec le nationalisme indépendantiste algérien à la référence dominante islamique sont marquées par la méfiance à la veille du 1er novembre 1954, début de la guerre d’Algérie.
Partisan d'une politique de front unique anti-impérialiste et anti-colonial depuis 1950, à partir de 1955, les communistes algériens vont soutenir l’insurrection, sommés par le FLN de choisir leur camp définitivement. De nombreux militants, et parmi plusieurs « européens », plusieurs militants communistes juifs, vont rejoindre les maquis indépendantistes, livrer des armes et des colis. Les militants communistes sont alors persécutés et poursuivis par l’armée et la police coloniales au même titre que les nationalistes algériens. Les journaux communistes sont interdits, les journalistes arrêtés et torturés, comme Henri Alleg. Une centaine de militants communistes « non-musulmans », européens et juifs, au moins ont combattu avec les Algériens indépendantistes, beaucoup y perdant leur vie, certains tués par des chefs de maquis FLN sectaires, d’autres étant emprisonnés pendant de longues années et torturés. Certains militants, comme Fernand Iveton, sont exécutés, avec un refus de grâce à l’époque de Mitterrand, ministre de la justice.
Pendant ce temps là, sans encourager la désertion pour ne pas se couper des masses, le PCF milite pour la paix et la négociation en Algérie, pour aller vers l’indépendance.
En 1956, avec son soutien au gouvernement de Guy Mollet et au retour de la gauche au pouvoir, gouvernement qui vite décevoir les promesses de paix et de négociation en Algérie, avec le durcissement de la guerre, la position du PCF va être de plus en plus équilibriste et difficile à tenir, avec notamment le vote des pouvoirs spéciaux par les députés communistes en mars 56, provoquant un malaise au sein du PCF. La répression de l'insurrection de Budapest et l’opposition du PCF à l’agression de l’Égypte nassérienne après la nationalisation du canal de Suez vont isoler encore plus le PCF dans un retour de logiques de guerre froide, ce qui va amener les communistes à être progressivement de plus en plus ouvertement critiques vis-à-vis du gouvernement, de la politique de guerre, et des violations des droits humains et libertés en Algérie et en Métropole, comme dans l’affaire de l’arrestation, de la torture et de la disparition du brillant mathématicien communiste Maurice Audin, membre du PCA, agent de liaison, ou de la publication du livre brûlot d’Henri Alleg sur « La Torture ».
 
En revanche l’appareil du PCF, qui au départ soutenait en sous-main le ralentissement et le blocage des convois d'appelés, n’encourage pas non plus les logiques de désertion, de sabotage, de refus net d’engagement, ni de soutien militaire à la rébellion même si certains militants communistes y participent, et alors même que les militants communistes algériens, et parfois aussi des communistes français séjournant en Algérie, soutiennent complètement le FLN et la révolution algérienne.
 
La position du PCF va se renforcer et se clarifier au moment où de Gaulle engage une voie de discussion pour l’indépendance, s’exposant une tentative de coup d’État qui va amener le PCF à engager tout son poids pour la paix en Algérie, contre l'OAS, contre la dérive factieuse d’une partie des officiers, tandis que son influence sur de nombreux appelés explique peut-être le refus de suivre les militaires félons.
 
Auparavant, politiquement, les communistes vont perdre du poids et des positions électorales avec la logique plébiscitaire que De Gaulle a réussi à mettre en place et leur échec à faire obstacle à l'installation d'une Ve République monarchiste avec les autres forces de la IVe République, du centre et du centre-gauche.
 
Au début des années 60, le PCF malgré des positions parfois équilibristes et contorsionnistes, pour ne pas dire pleines de contradictions, sur la guerre en Algérie, va être porté et renforcé par l’exigence du retrait des troupes et de la paix qui montent dans l’opinion, qu’il exprime avec force, défendant l’autodétermination de l’Algérie, la négociation et la paix immédiate.
 
On ne peut qu’encourager la lecture de ce livre d'une immense richesse, facile et agréable à lire et particulièrement éclairant, fruit d’un travail de recherche et de synthèse monumental !
 
Ismaël Dupont - 3 avril 2023
 
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13 mars 2023 1 13 /03 /mars /2023 11:33
Tawfik Zayyad

Tawfik Zayyad

Communist'Art: Tawfik Zayyad (1929-1994).
 
"Je graverai le numéro de chaque parcelle
de notre terre violée
et l’emplacement de notre village et ses limites
et ses maisons qu’ils ont dynamitées
et mes arbres qu’ils ont déracinés
et toutes les fleurs sauvages qu’ils ont arrachées
afin de me souvenir.
Je graverai inlassablement
toutes les saisons de mes douleurs
toutes les saisons de l’infortune
de la graine
à la coupole
sur l’olivier
dans la cour de ma maison."
 
Tawfik Zayyad est un poète palestinien né à Nazareth en 1929 et décédé en 1994.
Né en Galilée, il étudie la littérature en URSS.
Zayyad était à la fois maire de Nazareth, la plus grande ville palestinienne d'Israël, député communiste à la Knesset (parlement israélien) de 1973 à 1994 et dirigeant du parti communiste d'Israël, le Rakah, qui rassemblait des militants juifs et arabes.
L’une des réalisations les plus marquantes de Zayyad fut d’avoir dirigé avec succès la grève nationale du 30 mars 1976 organisée en guise de protestation contre la confiscation de terres palestiniennes par Israël et qui est aujourd’hui commémorée chaque année comme Journée de la Terre. Quand le gouvernement israélien tenta d’arrêter la grève en allant trouver les maires des municipalités palestiniennes en Israël, Zayyad, dit-on, montra du doigt la foule de plusieurs centaines de personnes massées en dehors de l’immeuble pour soutenir la grève et déclara : « Ce n’est pas vous qui décidez si cette grève a lieu ou pas, mais bien eux ! ». Une telle foi dans le pouvoir des masses et de la lutte de classe est profondément enracinée dans lidéologie communiste, dont Zayyad était un adepte passionné.
Un rapport qu'il coécrit sur les conditions dans les prisons et l'usage de la torture concernant les détenus palestiniens est réimprimé dans le journal israélien Al HaMishmar Il est également présenté aux Nations-Unies par Taoukik Toubi et Taoufik Ziyad après leur visite à la prison Al-Far'ah le 29 octobre 1987. Il est ensuite longuement cité dans un rapport de l'Assemblée générale des Nations Unies en date du 23 décembre 1987, où il est décrit comme « peut-être la meilleure preuve de la vérité des rapports décrivant les conditions inhumaines répugnantes endurées par les prisonniers arabes ».
Alors qu'il est toujours maire de Nazareth et membre de la Knesset, il est tué le 5 juillet 1994 dans une collision frontale dans la vallée du Jourdain, sur le chemin du retour de Jéricho où il venait d'accueillir Yasser Arafat, président de l'OLP, de retour d'exil.
 

Un point important que Sorek fait remarquer dans son livre, c’est que Zayyad et le communisme sont indissociables. La vision de Zayyad était fermement enracinée dans la solidarité de classe, l’anticolonialisme et le cosmopolitisme. De plus, Zayyad n’hésitait pas à défendre ses points de vue, réprimandant même Gamal Abdel Nasser en 1959 – le dirigeant arabe le plus populaire de l’époque, et même à ce jour – d’avoir adopté une position anticommuniste. La foi inébranlable de Zayyad en l’idéologie marxiste modelait sa vision dans le sens d’une réconciliation juste des Palestiniens et des Israéliens et d’un optimisme constant à propos d’un partenariat commun entre Palestiniens et Juifs.

« Il cherchait des ponts vers les Israéliens juifs en raison de sa foi en une humanité partagée, en une affiliation de classe partagée. » (Sorek, p. 282).

Internationaliste et communiste, Zayyad était profondément palestinien. Même s'il a écrit des poèmes en l'honneur des travailleurs et des poètes progressistes du monde, sa poésie se confond avec cette terre tant aimée, cette"terre violée" de la Palestine. Zayyad ressentait la tragique histoire de la Palestine et de son peuple qui lutte toujours pour sa survie. "Le drame que je vis est ma part de vos tragédies" écrivait-il dans l'un de ses poèmes :
 
"Je vous appelle
Je serre vos mains
J’embrasse la terre sous vos pieds
 
Et je dis : je vous donne ma vie
Je vous offre la lumière de mes yeux
Et la chaleur de mon cœur
Le drame que je vis est ma part de vos tragédies.
Face à mes oppresseurs je me suis dressé
Orphelin, nu, déchaussé
J’ai préservé l’herbe verte sur les tombes de mes ancêtres"
 
Comme d'autres palestiniens, Zayyad n'a pas quitté sa Galilée natale ; il voulait, disait-il, garder l'ombre des orangers et des oliviers de la Palestine:
 
"Ici nous resterons
Gardiens de l'ombre des orangers et des oliviers
Si nous avons soif nous presserons les pierres
Nous mangerons de la terre si nous avons faim mais nous ne partirons pas !!
Ici nous avons un passé un présent et un avenir"
 
Sources:
Wikipédia
https://charleroi-pourlapalestine.be/index.php/2020/12/23/tawfiq-zayyad-poete-de-la-resistance-et-la-lutte-palestinienne/
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