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3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 05:12
80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,
80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,
80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,
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80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,
80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,

Un vrai bonheur de découvrir en mairie de Quimper les magnifiques expositions installée à l'occasion de la commémoration des 80 ans de la Libération: sur les résistantes quimpéroises, dont notre camarade Denise Larzul, sur la résistante centenaire Madeleine Riffaud, militante du parti communiste pendant des décennies, anticolonialiste, poète, journaliste à l'humanité et au journal d'Aragon, "Ce soir", amie de la révolution et de la résistance vietnamienne, surtout, avec une formidable exposition basée sur la Bande dessinée de Jean-Dominique Morvan, scénariste, et Bertail, dessinateur, dont le 3e tome, tout aussi beau que les 2 premiers, vient d'être publié, et enfin le groupe Manouchian FTP MOI de l'Affiche Rouge, avec de nouveau à l'appui une BD de JD Morvan soutenue par le musée de la Résistance Nationale.

Merci et bravo à la mairie de Quimper pour ce travail de transmission de la mémoire de la Résistance!

Ismaël Dupont

80 ans de la Libération en mairie de Quimper - Exposition sur Madeleine Riffaud, les résistants étrangers du groupe Manouchian FTP-MOI, et femmes résistantes quimpéroires,
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3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 04:01
Un film à découvrir: Mémoires de Palestine - Entretien de Serge Le Peron avec Leïla Shahid et plongée dans 100 ans d'histoire de la Palestine
Un film à découvrir: Mémoires de Palestine - Entretien de Serge Le Peron avec Leïla Shahid et plongée dans 100 ans d'histoire de la Palestine
Shirine Hussaini Shahid et son père (Mémoires de Palestine)

Shirine Hussaini Shahid et son père (Mémoires de Palestine)

J'ai eu la chance de découvrir aux Studios à Brest lundi 30 septembre grâce à une soirée organisée par le groupe AFPS de Brest (la salle était comble) le très beau et émouvant film "Mémoires de Palestine" de Serge Le Peron, un dialogue avec Leïla Shahid, représentante de l'OLP en France et en Europe dans les années 1990-2000, qui fut la voix de la Palestine en France, pendant Oslo, la seconde Intifada, et une voix magnifique de courage, de liberté, de force de conviction. Le film de son ami Serge Le Peron, breton et finistérien, parcourt l'histoire de la Palestine entre 1920 et 2020 à partir d'images d'archives et du parcours de la famille de Leïla Shahid, retracée par la mère de Leïla, Shirine Hussaini Shahid, une autre femme puissante, l'inspiratrice de Leïla, émigrée au Liban et à Beyrouth quand son mari, le grand-père, ancien maire de Jérusalem, dirigeant nationaliste palestinien, est emprisonné par les britanniques au milieu des années 30. Une famille dévouée à l'idéal d'indépendance et de souveraineté des Palestiniens, pour la vie et la liberté de son peuple, au combat contre l'occupation coloniale britannique et israélienne, ce qui n'a jamais empêché Leïla Shahid de tenir un discours d'amour de la vie, du dialogue entre les cultures et les peuples, de paix, de respect, de laïcité. Leïla raconte dans ce film aussi comment elle a accompagné Jean Genet dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, expérience matricielle du dernier chef d’œuvre de Jean Genet, "Un captif amoureux", ou encore Jacques Chirac à Ramallah quand ce dernier a déjoué avec autorité les provocations des forces de sécurité israélienne pour pouvoir saluer les commerçants palestiniens autour de lui.

Ismaël Dupont

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28 septembre 2024 6 28 /09 /septembre /2024 15:54
Exposition Cartier-Bresson. La fédération PCF du Finistère organise une visite collective le samedi 16 novembre et conférence de Renaud Faroux

Exposition Cartier-Bresson. La fédération PCF du Finistère organise une visite collective pour ses adhérents et sympathisants aux capucins à Landerneau le samedi 16 novembre et invite à une conférence de notre historien d'art préféré Renaud Faroux pour présenter l'œuvre de Cartier-Bresson dans son contexte artistique, son originalité, ses intentions. Venez nombreux!

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27 septembre 2024 5 27 /09 /septembre /2024 05:23
Depuis la sortie du tome 1 de "Madeleine, Résistante", nous proposons une exposition qui retrace mon parcours de vie. Elle est composée de 20 à 23 panneaux (ici, il y en a 4), peut être agrémentée d'objets, de documents annexes. Elle a été crée pour être affichée sur les grilles des Buttes-Chaumont, elle s'est ensuite promenée au CHRD du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon à la Bibliothèque Louis Aragon d'Amiens, en passant par la Méca de Bordeaux, l'hôtel le Vergeur à Reims, Limoges, Les Lilas... Elle est en ce moment en exposition à Quimper et à Châteauroux.

Depuis la sortie du tome 1 de "Madeleine, Résistante", nous proposons une exposition qui retrace mon parcours de vie. Elle est composée de 20 à 23 panneaux (ici, il y en a 4), peut être agrémentée d'objets, de documents annexes. Elle a été crée pour être affichée sur les grilles des Buttes-Chaumont, elle s'est ensuite promenée au CHRD du Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon à la Bibliothèque Louis Aragon d'Amiens, en passant par la Méca de Bordeaux, l'hôtel le Vergeur à Reims, Limoges, Les Lilas... Elle est en ce moment en exposition à Quimper et à Châteauroux.

ATTENTION, DERNIERS JOURS !

Les expositions organisées par la ville de Quimper dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération se terminent le 30 septembre.

Elles honorent la résistance communiste   :

  • dans le hall de la mairie, double exposition Madeleine Riffaud, notre camarade résistante et journaliste de l'Huma, notamment correspondante de guerre au Vietnam, qui a fêté cet été ses 100 ans, et Missak Manouchian
  • à la mairie et à la médiathèque parmi les femmes résistantes de la région quimpéroise notre camarade Denise Larzul, qui fut adhérente de la section de Quimper jusqu'à son décès

A noter aussi jeudi 3 octobre à 18h à la médiathèque de Quimper le film "La résistante et l'enfant" consacré à Eva Golgevit, résistante communiste de la section juive de la MOI, déportée à Auschwitz et qui en revint, en présence de son fils Jean Golgevit, bien connu dans notre région où il a dirigé à plusieurs reprises le Canto General de Pablo Neruda mis en musique par Mikis Théodorakis. Une femme extraordinaire !

Yvonne Rainero, co-secrétaire de la section du PCF Quimper

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22 septembre 2024 7 22 /09 /septembre /2024 16:12
Les langues régionales, un acquis à défendre - Par Jean-François Téaldi (L'Humanité, 20 septembre 2024)

Jean-François Téaldi, journaliste, membre du CN du PCF 2008-2016.

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19 août 2024 1 19 /08 /août /2024 08:40
"Le rêve de Fanny" - film documentaire de Jean-Christophe Yu sur un couple de communistes - a reçu le prix du meilleur film documentaire du Festival international du film de Bretagne
Festival International du Film de Bretagne

" LE RÊVE DE FANNY " de Jean-Christophe Yu

Un film sur l'esprit de résistance et de solidarité inspiré par la vie d'un couple de militants communistes du XXe siècle

Meilleur Film Documentaire dans la catégorie "Films d'Europe"

à la disposition des cinémas, ciné-clubs et associations culturelles de France

Le Groupe "Le Rêve de Fanny"

https://www.facebook.com/groups/847211420137717

 

PRÉSENTATION DU FILM

Le rêve de Fanny, entre histoire, humour, tendresse et poésie

J-C Yu évoque la vie militante de Paul Renotte et Jeanne Massart tel que le rêve leur fille, Fanny, la mère du cinéaste.

Avec eux, nous retraversons un siècle de luttes politiques et sociales menées par ces deux figures d’exception.

De la Résistance à la solidarité avec l'Espagne républicaine, en passant par le combat pour l'Art à la disposition de tous

ou encore l’accouchement sans douleur, sans cesse, la petite histoire croise la Grande Histoire et devient universelle.

 

"Tout de suite après s’être rendue à Paris  pour assister aux cours du Docteur Lamaze à la maternité de la CGT-Métallurgie (Les Bluets),  Jeanne, ma grand-mère maternelle, devint, en Belgique, aux côtés du Docteur Peers, l’une des pionnières militantes de l’accouchement sans douleurUne révolution alors !

 C’est adjoint d’un prêtre et d’un gendarme que Paul dirigea la résistance armée (FI-PA)  dans la province du Luxembourg pendant la seconde guerre mondiale.  Avant de redevenir militant, Échevin des Beaux-arts, puis de nouveau artiste, 30 ans après cette période où,  aux côté d’Aragon, il avait participé à la création des Artistes et des Écrivains Révolutionnaires. Jeanne, Paul, deux protagonistes de mon dernier film « Le Rêve de Fanny », militants pour la résistance, la paix et la fraternité.

Et puis il y a moi, jeune militant participant activement, en 1983, à l'une des plus grandes manifestations pour la paix organisée en Belgique ! Soit, une longue histoire mouvementée, grave, triste, drôle, poétique, le tout en un.  Une véritable épopée ! Un film (professionnel/coproduction RTBF) qui évoque l’engagement et les combats, politiques, sociaux ou culturels, de deux personnalités "ordinaires" à travers le 20e siècle, entre France et Belgique. Un film à vocation universelle et tout à fait intemporel !"

Jean-Christophe Yu, le réalisateur

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19 mai 2024 7 19 /05 /mai /2024 05:34
27-31 mai en Mairie de Morlaix - Exposition sur les Fusillés de l'Affiche Rouge du Musée de la Résistance, avec le partenariat du Musée de la Résistance Nationale de Champigny

A voir absolument en mairie de Morlaix du 27 au 31 mai 2024 - L'exposition de la semaine de la Résistance sur les Fusillés de l'affiche rouge, avec le Musée de la Résistance Nationale et notre amie Lucienne Nayet pour accueillir.

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14 mai 2024 2 14 /05 /mai /2024 05:29
Mercredi 22 mai, 20h30 - Le Théâtre de la Corniche reprend son cabaret électoral sur les Européennes au bar des deux rivières

La Corniche reprend son cabaret électoral pour la campagne des européennes au bar des 2 rivières. Attention! ce n'est pas un spectacle pour les fachos!
Pensez à réserver, la jauge est réduite :
par mel : theatrelacorniche@orange.fr
ou sur le répondeur du Théâtre de la Corniche : 02 98 06 30 42 14

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12 mai 2024 7 12 /05 /mai /2024 08:51
Conseil de lecture - Le nom sur le mur d'Hervé Le Tellier (Gallimard, 2024)

Le dernier récit d'Hervé Le Tellier, prix Goncourt en 2020 pour L'Anomalie, nous embarque, dans une forme de flânerie à la découverte des dessous de l'Histoire, dans une succession de digressions et réflexions sur l'Occupation, la Résistance, la Collaboration, les crimes nazis, et leur mémoire.

Une écriture élégante, des photographies et documents originaux insérés et commentés, une érudition toujours amenée avec finesse nous font croiser, en même temps que l'humble et touchante destinée d'André Chaix, résistant FTP de la Drôme, boulanger tué à 20 ans à Grignan lors d'un combat avec les troupes d'occupation allemandes, et de Simone Reynier, sa fiancée, qui perdit aussi son père résistant, Célestin Reynier, membre du groupe FTP Guion, bouilleur de cru rescapé de la première Guerre Mondiale, estropié dans les tranchées, exécuté par la Gestapo de Lyon après plusieurs jours de torture sous les ordres de Klaus Barbie.

L'écrivain oulipien y rappelle avec légèreté, comme pris par les hasards objectifs de l'association d'idée, les non-dits de l'histoire, les criminels de guerre non jugés, amnistiés, bénéficiant de la plus grande indulgence des temps de guerre froide où les ennemis du communisme redevenaient les amis des gouvernements d'union sacrée contre le communisme, des Américains et de leurs alliés, même s'ils avaient fricoté avec la Collaboration ou combattu avec les Allemands.

"De toute façon, après la loi d'amnistie du 6 août 1953 sur les crimes ou faits de collaboration, il n'y a plus dans les prisons françaises un seul condamné pour des délits liés à l'Occupation. Même les assassins de Tulle, de Figeac, d'Argenton-sur-Creuse, les bourreaux d'Oradour-sur-Glane et on en oublie, les rares qui ont été emprisonnés, tous, absolument tous, sont libres dès 1953. On n'a pas voulu emprisonner les "malgré-nous" alsaciens de la 2e division SS Das Reich, qui représentent pourtant les deux tiers des accusés. Le verdict accablant du procès de Bordeaux n'aura aucune conséquence, et quand les églises d'Alsace sonneront le tocsin à la suite des condamnations, l'amnistie viendra l'annuler. La pauvre Creuse rurale peut bien pleurer ses morts. Elle devra s'incliner devant la riche Alsace industrielle, seule région de France où jamais personne n'aura été nazi.

On se tromperait en croyant que beaucoup sont passés entre les mailles du filet. Il n'y avait plus de filet parce qu'on ne souhaitait pas qu'il y en eût. Les Etats-Unis, tout à la guerre froide contre les Soviétiques, mettaient en place l'Opération "Paperclip". Il s'agissait d'exfiltrer et de recycler les anciens nazis, certes excessifs dans l'antisémitisme, mais anticommunistes de première qualité." (p.59-60). 

Les références au cinéma de l'Occupation et de la propagande nazie, à Anne Sylvestre, à "Jules et Jim", écrit par l'ami du père de Stéphane Hessel, modèle de Jules, à Césaire, à Sénèque, font de ce livre un véritable "bouillon de culture", plaisant et stimulant, qui donne envie d'aller chercher plus loin...

On y lit aussi le nécessaire et éloquent rappel des origines du Front National, le parti des Le Pen annoncé aujourd'hui sous le nouveau nom trompeur de Rassemblement National à 33% aux élections européennes, le même score au presque que le Parti Nazi en 1933: 

"Cet automne 1972, alors que je lisais le livre de Primo Levi, un parti était fondé, le 5 octobre exactement, le "Front national". On parle évidemment du "nouveau", pas du vrai, celui de la Résistance, l'extrême-droite ayant toujours aimé brouiller les repères, défaire le sens des mots, et les salir au passage.

On y découvre, libres depuis longtemps, bien rescapés du radeau nazi: celui qui dépose les statuts, accompagné par un ancien député poujadiste plus présentable que lui et dénommé Jean-Marie Le Pen, s'appelle Pierre Bousquet. Bousquet est l'un de ces trois cent Waffen-SS de la division Charlemagne protégeant jusqu'au bout le bunker d'Hitler à Berlin, en avril 1945, des soldats de l'Armée Rouge.

Le premier secrétaire du FN s'appelle, lui, Victor Barthélémy: c'est le numéro deux du PPF, le parti de Doriot, et l'un des créateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, cette fameuse LVF portant l'uniforme allemand, et qui fusionnera avec la Waffen-SS Charlemagne. Barthélemy, milicien, auxiliaire zélé de la police pendant la rafle du Vel'd'Hiv, se réfugiera en 1944 dans l'éphémère et sanglante République de Salo de Mussolini, tentera de fonder début 1945 un "maquis blanc" en France. Fait prisonnier, il obtient de passer devant un tribunal militaire, lui, le civil: un bon choix, il fera quelques mois de prison.

N'omettons pas André Dufraisse, cofondateur du FN, lui aussi engagé dans la LVF, puis dans une division blindée allemande sur le front de l'Est. Celui lui valait chez ses amis du Front national le surnom affectueux de "Tonton Panzer".

On pourrait étirer longtemps la liste de ces anciens nazis français présents à la fondation de l'ancêtre du Rassemblement national: Léon Gaultier, cofondateur du FN, quelques années plus tôt "saint des saints de la Waffen-SS" selon l'expression de Jean Mabire, hagiographe de ce corps d'armée. Roland Gaucher, membre de son comité directeur, qui écrivait en mai 1944 dans Le National populaire, sous son vrai nom de Roland Goguillot, que "la législation antisémite pèche par de grands défauts. Elle n'est pas suffisante, elle n'est pas appliquée". François Brigneau, premier vice-président du FN, propagandiste raciste et antisémite dans La Fronde, dont le "manifeste" refuse que des "nomades plus ou moins francisés par le Journal officiel (ne) fassent la loi chez nous". Pierre Gérard, secrétaire général du FN en 1980, et sous Vichy numéro deux de la Direction générale de l'aryanisation économique et directeur de la Propagande du Commissariat général de la question juive.

J'en oublie, mais j'en ai fini." (p.78-79)

On trouve encore d'autres pépites dans ce livre, dont ce bel hommage à Félix Germain, alias "Yves Morvan", qui a donné son nom à un bataillon de la résistance FTP, ouvrier marseillais, communiste, ancien officier de marine, ancien des Brigades Internationales, commandant plusieurs unités du maquis:

"Tout ce que j'ai pu lire sur Morvan m'étonne. Il avait un physique de gorille, un Mauser dans un étui toujours ouvert, et cinq ou six grenades qui brinquebalaient à son ceinturon, pendues par la goupille. Et surtout, ses hommes, qui le vénéraient, l'appelaient "Chicago" parce qu'il roulait dans une traction avant Citroën aux jantes peintes en rouge vif, une mitraillette entre les jambes. J'aime bien.". 

Bref, on ne saurait trop vous conseiller "Le nom sur le mur" d'Hervé Le Tellier, un livre qui, bien écrit, agréable et facile à lire, ouvre beaucoup de portes découvrant les maisons hantées de la mémoire française.   

Hervé Le Tellier, Le nom sur le mur, Gallimard, 2024, 160 pages, 19,80€

I.D

 

 

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6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 06:00
Conseil de lecture: "La persistance de la question palestinienne" du professeur d'histoire politique jordano-américain Joseph A. Massad
"La persistance de la question palestinienne", publiée en France il y a 15 ans, en 2009.
 
Joëlle Marelli a traduit de l'anglais ce très stimulant essai de Joseph A. Massad publié en France en 2009 aux éditions La Fabrique (12€).
 
D'origine jordanienne, Joseph A. Massad (né en 1963) est professeur associé à l'université Columbia, à New York, où il enseigne l'histoire politique et intellectuelle arabe moderne.
 
Ce livre est d'une criante actualité.
 
Il montre comment, à la source du sionisme de Theodor Herlz, il y a une forme de reflet de l'antisémitisme et du nationalisme européen dont les juifs d'Europe ont été victimes et qui va métastaser au Proche-Orient dans l'image raciste du Palestinien que va construire le nationalisme et le sionisme israélien de manière à justifier la colonisation, la spoliation, l'apartheid.
Le Palestinien devenant ainsi une sorte de double du Juif de l'idéologie raciste européenne pour le sionisme à dimension raciste régnant chez une partie des israéliens.
Le sionisme de Herlz intériorise la vision antisémite des Juifs comme orientaux d'Europe et veut les transformer en Occidentaux d'Asie: le projet sioniste est pour Joseph A. Massad depuis Herzl celui d'une européanisation des Juifs en Asie, reportant sur le palestinien d'Asie les stigmates attribué par l'antisémitisme au juif de la diaspora, sans terre ni patrie, et cela en reproduisant les schémas racistes de l'antisémitisme, aussi bien dans le rapport avec l'identité juive qu'avec l'altérité palestinienne ou arabe, et en s'appuyant de manière opportuniste sur des forces réactionnaires antisémites en Occident, devenues compagnons de route du projet colonial sioniste pour des raisons diverses (religieuses, coloniales, impérialistes, racistes).
 
Morceaux choisis:
 
"Tout en faisant leurs les objections des "maskilim" et autres assimilationnistes juifs pour qui il s'agissait de faire disparaître la marque de l'altérité juive, le sionisme s'en distinguait en affirmant que les chrétiens européens ne permettraient jamais aux Juifs de prouver qu'ils pouvaient devenir Européens en Europe. La solution semblait alors évidente: le sionisme, pour reprendre les thèmes de Herzl, fonderait pour les Juifs un Etat qui constituerait "un morceau de rempart contre l'Asie, (...) la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie" (L'Etat Juif, Theodor Herlz, éditions de l'Herne).
Comme l'annonçait son roman Altneuland, cet État battrait les Européens à leur propre jeu civilisationnel. La colonie de peuplement serait le lieu de transformation des Juifs. Pour devenir européens, les Juifs devaient quitter l'Europe. Ils pourraient y revenir et en faire partie intégrante à condition d'en imiter la culture à distance géographique. Les Juifs avaient été asiatiques en Europe, ils deviendraient européens en Asie (Herzl, Le Pays ancien-nouveau)... La rencontre avec les Arabes palestiniens suscita l'expansion du projet transformateur. En cherchant à métamorphoser les Juifs en Européens, le sionisme déclencha un processus de métamorphose des Arabes palestiniens en Juifs, dans une géographie déplacée de l'antisémitisme. (...).
Le sionisme comprenait que pour devenir européens, les Juifs ne pouvaient plus s'identifier en termes tribaux ou religieux; il leur fallait désormais le faire en termes de race et de nationalité. C'est dans ce contexte que les origines religieuses du judaïsme devinrent des origines nationales et raciales et que les anciens rois hébreux devinrent les ancêtres des Juifs modernes... Ce sont les principes nationalistes européens "Blut und Boden" ("le sang et le sol") qui guidèrent l'invention sioniste des Juifs comme nation possédant sa propre terre."
 
"Dans la chaîne de représentations formée par les idéologies sionistes de Herzl à Menachem Begin et à Ariel Sharon, les Palestiniens figurent de différentes manières, toutes liées. Si Herzl les voyait comme des gens "sales", aux allures de "brigands", Menachem Begin, les considérait comme des "bêtes à deux pattes" (discours à la Knesset, 25 juin 1982). Noter l'impeccable coïncidence entre les adjectifs antisémites utilisés contre les Juifs européens et ceux que le sionisme utilise pour décrire les Palestiniens. Herzl souhaitait "transférer cette population misérable" vers les pays voisins, tâche qu'exécutèrent avec succès Ben Gourion et la direction sioniste en 1948, expulsant la majeure partie de la population palestinienne, et de manière plus mitigée en 1967, quelques centaines de milliers à peine. La tolérance des Juifs israéliens à l'égard des "sales étrangers" qui vivent parmi eux a ses limites. Dans un rapport de l'Institut israélien pour la démocratie publié en février 2004, "en 2003, plus de la moitié (53%) des Juifs en Israël disent clairement qu'ils sont contre l'égalité complète pour les Arabes; 77% disent qu'il devrait y avoir une majorité juive pour les décisions politiques cruciales (...) et la majorité (57%) dit que les Arabes devraient être encouragés à émigrer, référence voilée à l'expulsion ou au "transfert". (...)
 
Mais en dépit de ses vaillants efforts, le sionisme ne parvint pas à expulser tous les Palestiniens. Il fit de ceux qui restèrent en Israël des étrangers sur leur propre terre et les soumit de 1948 à 1966 à un système militaire raciste rappelant la vie des juifs européens sous les pires espèces de régimes antisémites... Depuis 1966, cette population vit sous un système civil raciste qui évoque les expériences moins extrêmes des Juifs européens sous des lois antisémites discriminatoires. Quant à la population palestinienne de Cisjordanie et de Gaza, occupées en 1967, ses terres et ses maisons sont devenues des ghettos assiégés, emmurés et entourés de meutes de colons et de l'armée israélienne.
(...)
Pour justifier ses efforts de colonisation de la Palestine auprès d'un monde européen non juif, le sionisme présenta les Juifs comme des vecteurs de la civilisation européenne dans un pays affligé d'une population barbare, "parasitaire", qui le négligeait et en faisait un désert. Ce que l'antisémitisme projetait sur les Juifs européens allait être en grande partie reporté sur les Arabes palestiniens, auxquels furent attribuées des caractéristiques jusqu'alors considérées, par le sionisme et par l'antisémitisme, comme spécifiques de la judaïcité diasporique. La question de la "négligence" des Palestiniens quant à la terre sur laquelle ils vivaient n'est pas très éloignée du poncif antisémite désignant les Juifs européens comme usuriers improductifs "parasitant" la société chrétienne d'Europe. "
 
"Herzl écrit dans son journal en 1895 que l'antisémitisme est "plus que compréhensible", qu'il est "salutaire" et "utile au caractère juif". Il va plus loin en expliquant que l'antisémitisme constitue "l'éducation d'un groupe par les masses". Il prédit qu'avec "l'école de la vie", "un mimétisme darwinien surviendra".
 
Plus tard, Herzl favorisa les alliances avec les antisémites de l'époque. Cette logique a persisté jusqu'à nos jours. (...) Le racisme du sionisme dérive clairement d'un antisémitisme antérieur qui a simplement changé de cible. (...) Le sionisme est d'abord et avant tout une idéologie nationaliste dans la tradition romantique européenne, bien qu'il soit tard venu dans cette tradition. L'influence du romantisme allemand (notamment de philosophes comme Herder et Fichte), le mouvement de jeunesse allemand (imité par le sionisme), ainsi que les idées "fin de siècle" de la pensée évolutionniste et des théories de la race et de la dégénérescence informent beaucoup de cette construction idéologique. Max Nordau, théoricien par excellence de la dégénérescence, fut l'un des pères philosophiques du sionisme, appelant à la régénérescence des Juifs dégénérés. Il avait pris soin de souligner:
 
"Nous ne deviendrons pas des Asiatiques là-bas (en Palestine, pour ce qui est de l'infériorité anthropologique et culturelle, pas plus que les Anglo-saxons ne sont devenus des Indiens en Amérique du Nord, des Hottentos en Afrique du Sud, ou des membres des tribus papoues en Israël (...)"
 
" Le sionisme est aussi un mouvement colonial rendu possible par un monde colonial européen qu'il espérait pouvoir à la fois seconder et étendre... Le fait de présenter comme une extension de l'Europe explique une part importante du soutien dont Israël a bénéficié auprès de l'Europe et de l'Amérique au siècle passé. Herzl ne l'avait que trop bien compris quand il prédisait que les antisémites seraient les meilleurs appuis du sionisme: "Les gouvernements des pays où sévit l'antisémitisme ont un vif intérêt à nous procurer cette souveraineté".
Allaient même, selon lui, contribuer à un fonds d'émigration destiné aux Juifs européens "non seulement les pauvres petits Juifs, mais encore les chrétiens qui veulent se débarrasser des Juifs"... On ne saurait comprendre plus clairement le rôle des antisémites dans les efforts sionistes. Herzl affirma sans détour que "les antisémites deviendront nos amis les plus fiables, les pays antisémites, nos alliés".
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