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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 19:20

Voici le communiqué adressé à la presse aujourd'hui qui enregistre les positions faisant l'objet d'un consensus au sein du collectif citoyen du Front de Gauche à l'issue du débat d'hier soir à Morlaix.

 

Communiqué Front de Gauche Morlaix: pour un moratoire sur le projet de centrale à gaz.  

 

Le Front de Gauche propose la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange. Nous devons tenir compte de l’impact des activités humaines et économiques sur l’écosystéme afin de préserver l’intérêt général de l’humanité. Ainsi , pour ce qui concerne les choix énergétiques en Bretagne et dans le Finistère, le Front de Gauche réclame un débat démocratique associant la population à la réflexion sur les besoins énergétiques et les solutions alternatives à la centrale à gaz préconisée par le pacte électrique breton .  

Le risque de rupture de distribution de l'électricité en période hivernale n'est-il pas surestimé pour dire qu'il n'y a pas d'alternative et imposer plus rapidement la construction de cette centrale à gaz finistérienne, intégrant un projet de construction de 40 centrales à gaz porté par l'Etat au niveau national sur lequel des lobbies ont pu avoir une influence? On s'alarme soudainement du fait que la Bretagne ne produise actuellement que 10% de l'électricité qu'elle consomme, mais les circuits de production et de distribution de l'électricité sont organisés au niveau national par grands secteurs qui n'épousent pas les frontières régionales.

De plus, la volonté de tendre vers plus d'autonomie énergétique n'impose pas le recours privilégié à une centrale à gaz. Ce choix coûteux pour la collectivité qui nous engage sur le long terme est de nature à retarder et réduire les investissements nécessaires dans des énergies renouvelables (éolien terrestre et offshore, utilisation des courants marins, pompage de l'eau par Step, filière bois, photovoltaïque...) mais aussi les encouragements à la maîtrise de la consommation d'énergie et à la modernisation des réseaux de distribution pour réduire les pertes en ligne. Le gaz naturel nous vient de l'étranger et constitue une énergie fossile non renouvelable et en voie de raréfaction, ce qui l'expose à des logiques spéculatives augmentant son coût: en quoi faire appel à lui renforce t-il vraiment notre indépendance énergétique?

Le coût d'installation et la capacité de production de 450 MW de cette centrale à gaz gérée par le consortium privé Siemens-Direct-Energie que l'on veut installer à Landivisiau sont excessifs pour n'en faire qu'une centrale d'appoint destinée à fonctionner lors des pics de consommation d'électricité: en réalité, la demande de profitabilité pour l'actionnaire sera telle qu'on l'utilisera bien au-delà des besoins hivernaux et que l'on produira ainsi des tonnes de CO2 contribuant au dérèglement climatique. Or, la priorité du Front de Gauche est de remplacer le plus rapidement possible les énergies carbonées. Dès lors, accepter cette centrale extrêmement polluante et coûteuse, n'est-ce pas compromettre une nécessaire orientation résolument tournée vers les énergies renouvelables et freiner les choix politiques favorisant les économies d’énergies? Nous regrettons le recours systématique à la délégation de pouvoir qui conduit les élus à décider d'affecter des sites à cette centrale sans consultation des populations concernées et nous demandons un moratoire afin de rendre possible une véritable information de la population et un débat dépassionné sur la globalité des choix énergétiques aboutissant, pourquoi pas, à un référendum sur cette centrale à gaz.

 

communique-centrale-a-gaz-ouest-france-2-mars-001.jpg

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28 février 2012 2 28 /02 /février /2012 20:35

Jeudi 1er mars, Eric Besson doit annoncer depuis Strasbourg quel site et quel projet ont été retenus pour mettre en place une centrale électrique à gaz dans le Finistère afin- dit-on du côté des partisans de la centrale- de sécuriser la distribution d'électricité en Bretagne lors des pics de consommation et de renforcer l'autonomie énergétique de la région.

Ce projet de centrale a gaz a été planifié dès décembre 2010 dans le cadre du Pacte électrique breton signé par l'Etat, le Conseil Régional de Bretagne, RTE (Réseau Transport Electricité de France), l'ADEME (l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), l'ANAH (Agence Nationale d'Amélioration de l'Habitat). Ce Pacte électrique breton repose sur trois piliers:

-La maîtrise de l'énergie: renforcer les dispositifs de rénovation thermique des logements privés et publics avec pour objectif de diviser par 2 à l'horizon 2015, puis par 3 à l'horizon 2020 la croissance de la consommation bretonne d'électricité. Concrètement, cette augmentation annuelle de 2,6% de la consommation devra être ramenée à 1% en 2015, objectif somme toute très modeste même en prenant en compte l'augmentation de la population, surtout si on ne mise pas sur une relocalisation industrielle significative.

-Le développement à travers une planification et un fonds de développement régional des énergies renouvelables: éloien terrestre et offshore, énergies marines, photovoltaïque, biomasse.

- La sécurisation de l'approvisionnement électrique et une production plus importante d'énergie en Bretagne à travers deux moyens principalement: l'installation d'une centrale à gaz d'appoint de 450 MW et la création d'une liaison électrique souterraine entre Lorient et Saint Brieuc.

 

Actuellement, la Bretagne ne produit que 8 à 10% de l'électricité qu'elle consomme grâce à des éoliennes terrestes, les turbines à combustion de Brennilis et Dirinon et l'usine marémotrice de la Rance. L'essentiel de sa consommation est assurée grâce aux centrales nucléaires de Flamanville dans le Cotentin, de Chinon en Indre et Loire, et la centrale (charbon, fioul) de Cordemais, en Loire-Atlantique.

 

Cependant, à consommation constante, le risque de black-out et de coupure d'électricité au moment des pics de consommation de l'hiver reste faible aux dires mêmes du réprésentant de RTE Ouest, Didier Bény interroger dans le journal départemental En liens (N°2, février 2012). Il n'existerait qu'en cas d'une avarie majeure dans la centrale de Cordemais dans une situation de grand froid où la consommation journalière peut aller jusqu'à augmenter de 30%. Un seul précédent existe, lors de la coupure de production à Cordemais en janvier 2007, et le rétablissement s'était opéré dans la journée.

 

Dès lors, comment comprendre l'empressement qu'il y a à nous imposer rapidement, après approbation des conseils d'élus concernés mais sans information ni consultation véritable de la population, l'installation d'une centrale à gaz dans le Finistère, centrale qui entrerait en service vers 2016-2017 à Guipavas, Briec, Landerneau ou Brennilis?

 

La mise en avant par les promoteurs du projet de notre situation actuelle de dépendance énergétique est plus que discutable car d'autres régions comme l'île de France sont dépendantes d'approvisionnements extérieurs et le schéma de production d'électricité en France n'épouse pas les frontières régionales mais se répartit en sept grands secteurs de distribution de l'électricité. Nous n'aurions que 60 ans de réserves exploitables à coût soutenable pour le gaz naturel, contre 45 ans pour le pétrole et 130 pour le charbon, et 30 ans de réserves récupérables en dessous de 80 dollars le kilo pour l'uranium (source: André Chassaigne, Pour une terre commune).

 

Le gaz naturel utilisé par cette future centrale électrique viendra pour l'essentiel de Russie et est une source d'énergie fossile qui, quoique disposant de plus de réserves que le pétrole, risque tout de même de voire son coût augmenter dans les prochaines années du fait de la croissance des besoins, de la raréfaction des stocks, et peut-être aussi de tensions internationales et de mécanismes spéculatifs. Dès lors, notre approvisionnement énergétique n'est pas assuré.  

 

Le coût estimé de cette centrale à gaz, qu'elle soit montée et gérée par EDF à Brennilis, par Direct-Energie sur Landivisiau ou par l'italien Enel sur Briec, se situerait entre 200 et 300 millions d'euros, auquel il faudrait ajouter 250 millions d'euros environ nécessaires pour construire la ligne THT qui la relierait aux centres de consommation et le coût des infrastructures pour l'approvisionnement en gaz.

Est-ce vraiment raisonnable économiquement? Ne faut-il pas penser plutôt que la création de cette centrale à gaz finistérienne, qui s'inscrirait dans un plan de création de 40 centrales électriques sur le plan national, vise  plutôt à servir des lobbies puissants qui se positionnent sur le marché de la privatisation de la production électrique?

 

Ces sommes très importantes investies par le contribuable, surtout si ce n'est pas EDF qui décroche le marché à Brennilis, ne vont-elles servir à enrichir des actionnaires privés des sociétés pouvant gérer cette centrale à gaz, et si l'investissement pour elles est également de taille, ne peut-on pas penser que ce sera une bonne raison pour faire fonctionner la centrale, non pas simplement l'hiver lors des pics de consommation générant des risques de rupture d'approvisionnement, mais chaque fois que ce sera rentable?

 

Cet investissement financier conséquent de la collectivité serait bien mieux employé à mon avis à développer les énergies renouvelables (maîtrise des courants marins par hydroliennes, éoliennes, plan pour développer les équipements photovoltaïques, filière bois, développement de la production d'énergie par STEP au lac de Guerledan ou à St Herbot: pompage d'eau en période de bas coût d'énergie et relâchage en période de pics de consommation), à effectuer des travaux sur les lignes pour les entretenir et les moderniser afin de réduire les déperditions d'électricité et à fournir des encouragements pour réduire la consommation énergétique dans les habitations (par l'isolation thermique, les alternatives au chauffage électrique).

 

Cette centrale à gaz, si on en croit les estimations des opposants, le collectif Gaspare, l'association Vivre dans les Monts d'Arrée, pourrait produire « jusqu'à 3900 tones de CO2 par jour, soit l'équivalent de 550.000 voitures roulant à 40km par jour, sans compter les poussières rejetés dans l'atmosphère ».

Le dérèglement climatique par la production excessive de gaz à effet de serre est je crois une réalité que peu contestent (même si il y a également une possibilité qu'une partie des variations climatiques observées soient dûs à des évolutions naturelles du climat) et ses conséquences probables sur l'avenir des hommes de cette planète, en particulier ceux du Sud, apparaissent catastrophiques: sécheresse, montée des eaux, catastrophes naturelles, mauvaises récoltes, exode rural...

 

Dès lors, miser sur la production d'énergie carbonée ne me paraît pas le choix le plus raisonnable. Bien sûr, on peut toujours dire qu'il est inconséquent de vouloir le beurre et l'argent du beurre, de refuser que soit produite l'énergie que l'on consomme près de chez soi, ou encore qu'il faut du développement économique, une relocalisation d'activités industrielles, un TGV à très grande vitesse reliant l'ouest de la Bretagne, des Scanners et des Radios qui fonctionnent dans les hôpitaux, et que les éoliennes et les économies d'énergie privées ne suffiront pas pour subvenir aux nouveaux besoins. La Bretagne n'a pas c'est vrai vocation à se transformer en réserve d'indiens attractive pour les touristes: elle doit être en mesure de subvenir aux besoins énergétiques de son économie et de sa vie sociale.

 

J'entends ces arguments mais le souci global de la survie de la terre et des hommes qui y séjournent doit primer sur la course à la croissance et il faut aussi encourager les gens à avoir une vie plus sobre en termes de consommation d'énergie: non pas les mettre au pied du mur en les culpabilisant et en pénalisant ceux qui peuvent le moins se permettre d'investir dans des modes de production et de consommation d'énergie écologiques, mais en les accompagnant par de l'investissement public solidaire et en les sensibilisant. Les professionnels et les entreprises doivent aussi être encouragés à consommer moins d'énergie, et plus intelligemment.

 

Il y a d'ailleurs dans la généralisation de techniques de réduction de la consommation énergétique et de production d'énergies alternatives un vrai gisement d'emploi et de développement économique local que d'autres pays comme l'Allemagne ou les pays du nord de l'Europe explorent plus que nous.

 

Il est vrai qu'actuellement les techniques de production d'énergie renouvelables ne sont pas assez avancées pour se substituer immédiatement aux centrales thermiques ou aux centrales nucléaires, ce qui fait que si l'on veut sortir du nucléaire à moyen terme, ce qui est mon cas, on aura encore besoin d'énergies fossiles pour effectuer la transition. Mais nous n'avons pas encore choisi collectivement et politiquement au niveau national de sortir du nucléaire, et comme la production d'énergie à partir d'énergies fossiles a des effets négatifs avérés sur l'environnement et la santé elle aussi, je ne vois pas pourquoi on lâcherait la proie d'une limitation immédiate nécessaire de la production d'énergie carbonée pour l'ombre d'une sortie future possible du nucléaire.

 

Ces choix énergétiques posent des problèmes très complexes, qui trouvent rarement des solutions sans effets pervers, et il est difficile pour les citoyens comme pour les élus et les candidats de démêler les éléments objectifs et partiaux dans les études et analyses qui sont mises à leur disposition, d'autant que la compétence du quidam est limitée pour les interpréter. C'est pourquoi je n'irai pas jeter la pierre sur ceux qui pensent en conscience que l'intérêt général requiert la mise en place de cette centrale à gaz ou la continuation du modèle nucléaire français.

 

Néanmoins, comme mes camarades du Front de Gauche candidats titulaires aux législatives, André Bernard, Noëlle Peoc'h, et Bertrand Seys, je me prononce en tant que citoyen et à titre personnel pour une suspension de ce projet de centrale à gaz qui a jusqu'ici été défini et conduit en dehors de toute prise en compte du point de vue des citoyens concernés.

Or, parmi les priorités du projet du Front de Gauche, il y a la volonté de rompre avec la culture de la délégation de pouvoir et de restaurer la souveraineté populaire dans ses droits, particulièrement au niveau des projets locaux qui ont des incidences immédiates sur la vie des gens. Nous sommes également favorables à un secteur de l'énergie maîtrisé par la collectivité, et non principalement géré à des fins de rentabilité par des sociétés privées. Nous considérons enfin que le remplacement rapide des énergies carbonées est une nécessité et un devoir et qu'il faut donc dès à présent investir l'essentiel de l'effort public sur les économies d'énergie et la diversification des sources d'énergie, et principalement dans le domaine des énergies renouvelables.

 

Pour toutes ces raisons, cette décision d'installer une centrale à gaz dans le Finistère et de choisir le lieu précipitemment sans consultation des citoyens ne me paraît ne pas se concilier aisément avec le projet que porte le Front de Gauche.

 

Ismaël Dupont.

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25 février 2012 6 25 /02 /février /2012 08:00

DECLARATION DE NOELLE PEOCH 

SUR LES CHOIX ENERGETIQUES

21 février 2012

Noëlle Péoc'h - Huelgoat

Candidate du Front de Gauche, je propose la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange.

Nous devons tenir compte de l’impact des activités humaines et économiques sur l’écosystéme afin de préserver l’intérêt général de l’humanité.

 

Pour parvenir à cet objectif, un débat public est une nécessité absolue.

 

Ainsi , pour ce qui concerne les choix énergétiques en Bretagne et dans le Finistère, le Front de Gauche réclame un débat démocratique associant la population à la réflexion sur les besoins énergétiques et les solutions alternatives à la centrale à gaz préconisée par le pacte électrique breton .

Est-il pertinent qu’un approvisionnement en gaz soit la solution ? 

Cette énergie fossile non renouvelable proviendrait de pays étrangers avec tous les risques de rupture d’alimentation que cela comporte.

Par ailleurs, il apparaît que le principe même de la préservation de l’environnement serait une nouvelle fois bafoué dans le seul but de privilégier les intérêrs particuliers d’actionnaires dont l’objectif premier est de faire du profit .

 

La transition écologique est indispensable .

 

Comme l’a démontré Guy Jourden, membre du CESER (conseil économique social et environnemental de la région Bretagne), lors de notre réunion publique du 17 février à Huelgoat, en présence d’une cinquantaine de personnes, la Bretagne possède un potentiel important pour développer les énergies renouvelables : éolien offshore, éolien flottant, hydroliennes, filière bois, STEP du lac de Guerlédan (stockage d’énergie par pompage turbinage ) , STEP de St Herbot…

Accepter cette centrale extrêmement polluante et coûteuse , c’est compromettre une nécessaire orientation résolument tournée vers les énergies renouvelables et freiner les choix politiques favorisant les économies d’énergies .

Sur ce sujet important qui les concerne directement, je souhaite que l’ensemble des citoyens de notre territoire soient consultés et, pourquoi pas, puissent s’exprimer par un référendum.

 

 

Noëlle Péoc’h

 

Le 21/02/2012


Sur le blog: http://www.finistere6-lhumaindabord.fr/

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 18:17

Diagnostic sur la situation des abattoirs bretons.

 

En tant que végétarien sensible au bien-être animal sans être militant de cette cause, je ne suis pas personnellement un chaud partisan de l'élevage et de l'abattage intensifs du fait de la souffrance animale qu'ils impliquent, des conditions de vie dénaturées et terribles que l'on réserve souvent à ces bêtes (particulièrement les poulets et les porcs) considérées comme de simples euros sur patte ou des machines à produire en un minimum de temps de la viande commercialisable. Par ailleurs, la consommation de viande dans les pays occidentaux et riches est très certainement excessive, participant à la mise en difficulté des agricultures vivrières du sud (à cause de l'accaparement des terres pour produire des céréales, oléagineux et protéagineux qui servent d'aliment pour des élevages industriels hors sol), à la faim dans le monde, à la production de gaz à effet de serre (du fait des transports des aliments et des bêtes abatues, mais aussi des pets de vache...). Cette consommation excessive a pour contrepartie une consommation de viande de qualité dégradée et des ennuis de santé.

Toutefois, se sentir concerné par le sort des bêtes, de notre éco-système et de notre santé, n'empêche pas d'être solidaire des hommes qui triment et craignent de perdre leur gagne-pain.

 

La Bretagne abat et découpe près des deux tiers des cochons français (14 millions de porcs abattus en 2011). A la mi-janvier, le Syndicat National du Commerce du Porc, représentant des entreprises, a annoncé 100 millions d'euros de perte dans le secteur des abattoirs de porcs, arguant ainsi d'une menace sérieuse pesant sur une partie des 20.000 emplois de la filière porcine. Nationalement, beaucoup de petits abattoirs, et particulièrement les abattoirs publics (tel celui du Faou dans le Finistère), sont menacés de fermeture

Qu'est-ce qui explique ces mauvais résultats selon les abatteurs bretons (Coperl, Bigard, Gad, Jean Floc'h, Kermené-Leclerc), les chambres d'agricultures et la presse régionale qui se fait volontiers le relai docile de la communication des gros intérêts de l'agriculture productiviste (comme d'ailleurs le Conseil Régional la plupart du temps)?

D'abord, la concurrence faussée avec les abattoirs allemands qui emploient des ouvriers polonais ou romains payés avec les salaires et les cotisations sociales dérisoires de leur pays d'origine et la concurrence avec l'Espagne où le coût du travail et les normes sociales sont beaucoup moins élevés, ces deux pays qui tendent à augmenter considérablement leur production.

On met en avant le fait que « la moitié de la matière première du jambon cuit (vendu en France) vient d'Espagne tandis que de la viande fraîche débarque sur les étals » (Ouest-France, 19 janvier 2012). Dans les plats cuisinés vendus en France, la viande vient souvent du Brésil. Nos abattoirs de poulets sont soumis à la même concurrence internationale intense mais ils peuvent difficilement plaider en faveur d'un protectionnisme dans la mesure où 80% des volailles abattues, dans une entreprise comme Tilly à Guerlesquin, partent à l'exportation (au Maghreb, au Yemen, en Arabie Saoudite).

Comme les prix de vente baissent, la solution trouvée par les industriels pour maintenir la profitabilité est d'augmenter le nombre de bêtes abattues et commercialisées (Doux tue par exemple 1 millions de poulets par jour dans ses abattoirs de Chateaulin, Plouay, et de Vendée quand Tilly en tue 270.000 par jour), augmentant ainsi les commandes vis à vis des éleveurs engraisseurs, ce qui contribue probablement à faire chuter un peu plus les prix.

Les entreprises d'abattage comme Doux (Père Dodu) peuvent connaître des difficultés conjoncturelles, elles n'en restent pas moins hautement profitables : 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaire en 2008. Charles Doux était la 151ème fortune française en 2009, avec un patrimoine personnel estimé à 200 millions d'euros. Cette rentabilité a un prix: le volailler a fermé plus de 10 usines ou abattoirs en 15 ans (cf l'article d'Erwan Seznec sur « la revanche du capitalisme familial » dans l'Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, éditions La découverte). « La plupart, ajoute Erwan Seznec dans l'article mentionné, étaient encore viables, à l'image de celles de Châtelet (Cher) et Pleucadec (Morbihan) en juillet 2008, qui employaient un total de 647 personnes. Parallèlement, il n'a cessé de créer des emplois au Brésil, où la main d'oeuvre est moins coûteuse. Les salaires sont pourtant tout sauf mirobolants dans le secteur agroalimentaire en France. Et les usines Doux ont la réputation d'être encore en dessous de la norme -237 de ses salariés ont d'ailleurs gagné contre leurs employeurs aux prud'hommes de Quimper en mai 2009, dans une affaire de non-paiement des heures supplémentaires; Doux avait décidé de ne plus rémunérer la pause quotidienne d'une demi-heure accordée aux ouvriers ». Modèle de réussite à l'exportation, Doux doit cette réussite à un pillage méthodique du contribuable européen au nom de la compétitivité dans un marché dérégulé et de l'emploi. Le groupe a décroché 63 millions d'euros d'aides publiques entre octobre 2007 et octobre 2008 au titre des « restitutions à l'importation ». Comme les cours européens sont supérieurs aux cours mondiaux, les entreprises vendant leur production hors UE touchent des aides, qui leur permettent d'être plus compétitives. Ainsi, Doux touchait en 2009 200 à 300 euros par tonne de volaille vendue hors de l'Union tout à continuant à licencier en France!

Plutôt que de plaider énergiquement contre le dumping social et fiscal au niveau européen et des normes sociales communes, les « abatteurs-découpeurs » (entendez les patrons, non les salariés) dénoncent le coût du travail, le « manque de compétitivité » du marché du travail en France et se verraient bien embaucher eux aussi des travailleurs étrangers avec des conditions de rémunération et de cotisation sociale proches de celles des pays d'origine. Article de Jean-Paul Loudéoc dans le Ouest-France du 19 janvier 2012: « « Nous courons le 100 mètres avec des semelles de plomb » se plaignent les industriels. « Chacun de son côté se croit le meilleur. Mais en face de nous, il y a 43 millions de cochons abattus annuellement par le danois Danish Crown, et par le hollandais Vion. Si la Bretagne ne regroupe pas ses forces, elle restera sur le carreau »...  

 

Les entreprises invoquent ainsi la trop grande quantité et dispersion des abattoirs en Bretagne et plaident pour une nouvelle concentration dans ce secteur afin d'augmenter la rentalibilité et de faire des économies d'échelle, ce qui aurait assurément des conséquences sur le maintien de l'emploi.

 

C'est ce dont témoigne dans le journal La Terre du 31 janvier 2012 l'éleveur de porc Thierry Thomas (Côtes-d'Armor): « On entend depuis longtemps dire qu'en Bretagne il y a un abattoir de trop. On ne sait pas très bien ce que ça veut dire. Une partie de la stratégie des industriels de la viande a été de toujours prévoir des outils pour faire face à l'augmentation de la production. Or la production est plutôt en train de diminuer, et du coup on a des abattoirs surdimensionnés et des coûts d'abattages qui sont soit disant plus élevés qu'ailleurs. A partir de là, on a un gros débat à la Chambre d'agriclture: un certain nombre de professionnels demandent à l'Etat français soit d'arrêter cette possibilité offerte aux Allemands d'embaucher des Roumains ou des Polonais au prix du salaire de ces pays-là, soit de s'aligner. Est-ce à ce prix qu'on doit produire nos cochons, est-ce que c'est ça qu'on propose aux salariés de ce pays? Je ne me sens pas du tout en phase avec ce genre de demande. En Bretagne, terre de production animale par excellence, l'économie bretonne n'est pas faite que de paysans mais aussi de salariés, et on ne veut pas leur faire porter le poids de ce soit disant surcoût ».

 

Un article très intéressant de Martine Goanec dans Le Monde Diplomatique de novembre 2011, intitulé « Bouchers romains pour abattoirs bretons » mettait en évidence le commencement du processus de « délocalisation interne » que constitue l'emploi par les entreprises de l'agro-alimentaire d'une main d'oeuvre étrangère ne bénéficiant pas de toutes les garanties sociales proposés à nos travailleurs.

Selon la communication de la Cooperl Arc Atlantique de Lamballe, le plus gros abattoir breton, l'emploi important d'intérimaires roumains, tchèques, polonais, slovaques depuis 2007-2008, prenant le relais des Africains arrivés il y a 20 ans, ne s'explique pas par une volonté de faire baisser la part des salaires dans la valeur ajoutée pour augmenter les profits mais par la difficulté à embaucher dans ce secteur qui souffirait d' « une mauvaise image ».

Cette « mauvaise image » ne correspondrait-elle pas à la réalité de conditions de travail extrêmement dures du fait de la nature homicide de la tâche, mais aussi à cause des rémunérations faibles (à titre d'exemple, avec 10 ans d'ancienneté et une pénibilité du travail indéniable, on ne peut gagner que 1140 euros net par mois à l'entreprise Tilly de Guerlesquin- qui paye mieux que Doux pourtant-, qui rémunère ses salariés 15 centimes d'euros l'heure au-delà du SMIC, sur la base de 9,80€/h, sans compter la progression du salaire à l'ancienneté), des cadences terribles, la répétition des mêmes gestes, l'inconfort des positions physiques, se traduisant au bout de quelques années pour une grande partie des salariés par des troubles musculo-squelettiques graves (aux poignets, au dos, aux épaules) que l'on cherche à oublier pour continuer à travailler en se bourrant de cachets anti-douleurs?

 

cf. Lettre ouverte de Corinne Nicole sur la situation type d'une ouvrière de l'abattoir.

 

 

Corinne-Nicole-lettre-ouverte-temoignage.jpg

 

 

Dès lors, en payant mieux ses salariés et en étant davantage attentifs à prendre leur humanité en considération dans la fixation des exigences de rendement et la définition des postes de travail, il est probable qu'on aurait moins de mal à recruter dans le secteur.

Mais on peut penser que les entreprises préfèreront durcir les conditions de radiation des chômeurs en cas de refus d'emploi pour atteindre cet objectif et on se doute surtout que cette difficulté d'embauche invoquée est un bon prétexte pour justifier l'emploi d'intérimaires étrangers pour lesquels on ne paye pas de cotisations patronales.

Citons un peu l'article de Mathilde Goanec qui semble issu d'une enquête très sérieuse:

 

« Délocalisations sur place.

Car si les abattoirs embauchent à tour de bras, la rotation des salariés est très élevée. « C'est un travail pénible, et qui génère pas mal de maladies professionnelles » explique M.Jean-Bernard le Gaillard, inspecteur du travail dans les Côtes d'Armor. A la section départementale de la CGT, le langage est plus cru: « Des entreprises comme la Cooperl ou Kermené, ça mange les hommes! Estime M. Noël Carré, 21 ans de Cooperl. Si en 2008 en était en sous-effectif, c'est aussi parce qu'on avait des gens qui n'étaient plus capables de travailler en atelier ». Son collègue François Lefort, lui aussi délégué CGT à la Cooperl Lamballe, fait le même constat: « Ce sont des métiers très durs et de moins en moins bien payés, par rapport à l'évolution des prix. Moi, ça fait neuf ans que je suis dans ce secteur, et quand j'ai commencé, on gagnait certainement mieux notre vie ». Le plus souvent cantonnés aux travaux les plus difficiles- abattage, découpe et parage (opération qui consiste à préparer et dégraisser la viande)- les ouvriers venus de l'Est font désormais partie du paysage. Au coeur des échanges, il y a ces agences d'intérim enregistrées dans le pays d'origine des migrants. ArcForce, bien connue des directions locales et des syndicats, constitue un modèle du genre. Son site Internet, en français et en roumain, propose une liste, photographies à l'appui, de collaborateurs « disponibles sous 30 jours ». Lesquels sont desosseurs, ouvriers-découpe, bouchers, mais aussi manutentionnaires, cuisiniers, soudeurs... Leurs curriculum vitae s'affichent avec leur âge, leur formation et leur expérience dans l'intérim. D'autres agences en ligne, telle Assistance Recrutement, qui fournit à la France des travailleurs polonais tout en ayant son siège au Royaume-Uni, annoncent la couleur: « Le travailleur détaché est employé et rémunéré par l'agence d'intérim. C'est elle qui paie les cotisations sociales. Tout en respectant la législation en France, l'intérimaire dépend de la loi fiscale et sociale de son pays d'origine. A bas salaire net équivalent, il est donc possible pour votre entreprise de réaliser une économie substantielle ». La réalité est encore moins reluisante. En mars 2010, la police de l'air et des frontières ainsi que l'inspection du travail débarquent dans l'un des ateliers de découpe de la Cooperl à Lamballe. Treize Roumains sont arrêtés pour travail illégal. L'un d'entre eux témoigne, sous couvert d'anoymat: « Nous avons passé une nuit en garde à vue à Rennes...Le motif, c'est qu'on avait pas le droit de travailler plus de 3 mois sans titre de séjour. Je ne le savais pas. Pour nous, tout était légal. On a dû repartir en Roumanie pour refaire des papiers ». Intérimaire depuis 2008, l'homme a ensuite été intégré en CDI au sein de la Cooperl, comme 22 autres Roumains, sous la pression de l'administration judiciaire et de l'inspection du travail.

(…). L'affaire, en cours d'instruction, met le doigt sur le problème du statut de ces employés mobiles venus des nouveaux entrants dans l'Union européenne. Si la loi oblige à une égalité de traitement avec les Français, il est difficile de savoir exactement ce qui tombe dans la poche du travailleur étranger... Le jeu autour des cotisations sociales occupe une place centrale: ces agences d'intérim, souvent fictivement basées à l'Est, profitent de manière indue du « principe de détachement » qui permet de payer les cotisations dans le pays d'origine (où elles sont bien moins élevées) plutôt qu'en France... Les cotisations sociales, payées dans le pays d'origine, representent des économies pour l'employeur en France...et autant de pertes pour les caisses de l'Etat français... Autre avantage, dans un secteur miné par les troubles musculo-squelettiques: les entreprises utilisatrices ne sont pas tenues d'assumer le coût des problèmes de santé des intérimaires étrangers auprès des caisses d'assurance-maladie.(...).

Dans le cadre de l'Union européenne, ces pratiques confuses sont le résultat d'une cacophonie législative. L'intérim était au départ inscrit dans les services à libéraliser lors de la rédaction de la fameuse directive « Blokenstein » (du nom du commissaire européen au marché intérieur Frits Bolkenstein). Mme Evelynne Gebhardt, députée allemande sociale-démocrate et rapporteuse du texte, explique pourquoi ce secteur, éminemment sensible, a finalement été exclu du document d'origine: « Le texte de départ prévoyait la dérèglementation totale du marché du travail, avec mise en concurrence des systèmes sociaux des différents pays. Cela aurait été une catastrophe pour les citoyens. Au terme d'une discussion difficile, nous avons réussi à évacuer les services publics, les secteurs particuliers comme l'intérim, ainsi que le principe du pays d'origine (selon ce principe, ce sont les salaires et la législation du pays d'origine qui se seraient appliqués) de la directive services votée au Parlement ».

En 2008, une directive spécifique à l'intérim est à son tour adoptée à Bruxelles. Elle garantit l'égalité de traitement des travailleurs européens. «  Il ne s'agit pas seulement du salaire, mais aussi des dispositions sociales et du droit du travail en général, qui doit être respecté et qui donne des droits équivalents à tous les travailleurs, français ou étrangers. Le problème, c'est que cette directive est supplantée par une autre loi: celle sur le détachement des travailleurs en général. Et certains arrêts récents de la Cour de justice de l'Union européenne, pris sur la base de la règle du détachement, ne sont pas favorables aux travailleurs ».

C'est le cas actuellement en Allemagne où, faute de salaire minimum obligatoire, les travailleurs de l'Est prétendument « détachés » constituent l'essentiel de la main d'oeuvre des abattoirs (payés entre 3 et 7 euros de l'heure contre une moyenne de 9 à 15 euros). Les arrêts Viking, Laval, Rüffert et Luxemburg rendus ces dernières années sont tous de la même veine: les conventions collectives du pays d'accueil ne s'appliquent pas forcément aux travailleurs détachés, ce qui crée inévitablement des différences de traitement. Et plus les législations nationales sont souples, plus les abus sont possibles ».

(Le Monde Diplomatique n°692, novembre 2011).

 

 

La nécessité sociale et écologique d'un changement de modèle agricole en Bretagne

 

 

Avec la spécialisation de la Bretagne dans l'élevage industriel hors-sol, on en arrive, je crois, au bout d'un modèle qui présente des coûts sociaux, sanitaires et environnementaux exhorbitants.

 

Pensons d'abord aux conditions de rémunération des agriculteurs. La Bretagne qui produit 60% des porcs français, 40% de la volaille, 20% du lait se classe 21e région sur 22 pour le revenu agricole.

 

Dans les années 1950-60, sur les conseils de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) créé dans le sillage du CNR, la pénurie d'engrais tels que le calcium, le phosphore, la potasse, a été compensée par un système de rotation des cultures et de retour périodique des sols à l'herbe, dans des prairies qu'entretennaient et fertilisaient des cheptels de vaches.

 

Laissons le paysan André Pochon décrire ce phénomène (article « Les Mutations agricoles: Etat des lieux des années 50 aux années 80 », dans Les marées vertes tuent aussi de André Ollivro et Yves-Marie Le Lay):

« L'augmentation considérable de la production laitière grâce à l'herbe (et aussi grâce aux races plus performantes comme la normande ou la frisonne qui produisent 4 à 5000 litres de lait, au lieu de 15000 pour nos vaches du pays) permet du même coup de quintupler la production porcine. Les paysans ne commercialisent en effet que la crème ou le beurre; le lait écrémé reste donc à la ferme et sert de complément protéique à la nourriture des porcs. Ainsi le nombre de porcs engraissés est directement lié à la quantité de lait écrémé. Nos amis danois qui sont nos modèles disent « le porc est suspendu » au pis de la vache. C'est ainsi que sur ma petite ferme de 9 hectares, je deviendrai le plus gros producteur de lait et de porc de la commune: plus de 100 porcs gras vendus par an; mon père sur sa ferme de 25 hectares en produisait 12! … Produisant plus sans dépense supplémentaire, le revenu de l'exploitant augmente considérablement. C'est pendant cette période que la Bretagne ma région, sort de son état de pauvreté. L'habitat se modernise: eau, électricité, machines à laver, chauffage central, sanitaires, carrelages, parquets, chambres confortables... réfrigérateurs, aspirateurs, TSF, télévision, automobile... Comme le revenu augmente dans les fermes, les artisans et les commerçants prospèrent aussi car tout se tient. Le tissu rural est vivant: jusqu'en 1965, pas une exploitation ne disparaît, les familles paysannes restent nombreuses. Et il n'y a pas de nitrate ni de pesticides dans l'eau, dans l'air, ni dans l'alimentation et pas d'algues vertes dans la baie de Saint Brieuc ».

Dans les années 60, l'agriculculture bascule dans le productivisme, l'endettement privé, l'hyper-spécialisation, et l'élevage industriel hors-sol:

« Avec ce nouveau modèle, commente André Pochon, l'agriculteur augmente certes sa production mais il augmente encore plus ses dépenses; il voit passer beaucoup d'argent mais il lui en reste peu! Difficulté économique donc qu'il doit résoudre dans l'agrandissement de son exploitation... Nombre de fermes disparaissent, c'est autant de familles paysannes en moins, de commerçants, d'artisans, d'écoles... Le tissu rural s'appauvrit et les pollutions apparaissent par les nitrates, les pesticides, et le saccage des talus, des haies, des zones humides. Car les nouvelles techniques mises en oeuvre sont la culture du maïs-fourrage et l'importation du soja pour nourrir les vaches, l'élevage industriel des porcs sur lisier; finie l'herbe, la porcherie danoise fait place à la porcherie hollandaise, fini l'élevage lié au sol. L'aliment des porcs, des volailles, des bovins rentre à flot dans les ports bretons, hollandais, danois, belges. Ces aliments sont importés au prix mondial cependant que la viande et le lait produits avec ces aliments sont payés à l'éleveur au prix garanti européen, le double du prix mondial! Le budget européen paie la différence: c'est l'effet pervers de la Politique agricole commune (PAC) signée par 6 pays européens en janvier 1963. Les prix agricoles sont désormais garantis par l'intervention sur le marché. On stocke pour faire remonter les cours et les excédents sont vendus sur le marché mondial grâce aux subventions européennes, ce qui met à mal l'économie paysanne des pays africains. Les prix sont garantis aussi du fait de la protection du marché européen: les céréales, la viande, les produits laitiers américains, canadiens, sont taxés (prélèvements) à leur entrée dans la Communauté, sauf qu'il y a une brèche dans la protection: le soja et les produits de substitution aux céréales (PSC) échappent au prélevèvement... Cette situation booste l'élevage (hors sol) dans les pays européens situés près des grands ports... L'équilibre ancestral « sol, plantes, animaux » est rompu, les excédents d'azote se retrouvent dans les nappes phréatiques, les cours d'eau et nos baies, d'où les nitrates dans l'eau et les algues vertes... Parallèlement à cette explosion de l'élevage hors sol dans des régions comme la Bretagne, d'autres régions comme la Beauce, la Brie...abandonnent toutes sortes d'élevage et se spécialisent en productions céréalières, sans risque puisque le prix en est garanti quelles que soient les quantités produites. Au bout de 30 années de cette monoculture céréalière, les sols en panne de prairie dans la rotation, en panne de fumier, descendent à des taux de matières organiques en dessous de 1%. IL s'agit d'une catastrophe agronomique puisque ces sols ne produisent plus qu'à grand renfort d'engrais azotés, de pesticides et de gros matériel pour décompacter les terres. Catastrophe écologique aussi: la nappe phréatique de la Beauce est polluée pour des années...

La cause principale de l'abandon du modèle polyculture/ élevage autonome et économe, initié par la Révolution fouragère dans les années cinquante, est bien dans la garantie de prix sans aucune limite de production, aggravée par la brèche dans la protection du marché européen en ce qui concerne le soja et les PSC (produits de substitution aux céréales) ».

 

Pour André Pochon, et son avis me semble plein de bon sens, la solution passe par « la fin du productivisme agricole enclenché dans les pays développés depuis 40 ans avec la spécialisation à outrance, la monoculture, l'élevage industriel hors sol. Il faut revenir à la polyculture-élevage. Les plaines céréalières devront introduire des animaux: grâce au fumier et aux prairies, elles verront remonter le taux de matières organiques de leur sol aujourd'hui déjà usé. Et les régions d'élevage intensif hors-sol devront diminuer leur production animale, loger leurs animaux sur litière et nourrir leurs vaches à l'herbe. Les unes comme les autres ont tout à y gagner: meilleur revenu, santé pour les exploitants eux-mêmes premières victimes des pesticides, considération de la société civile. Il s'agit donc de réorienter en profondeur l'agriculture européenne des pays industriels, de la sortir du modèle actuel où l'agriculteur voit passer beaucoup d'argent mais il lui en reste peu ».

 

Le modèle agricole actuel est surtout préjudiciable aux agriculteurs eux-mêmes, ou du moins à beaucoup d'entre eux.

Ainsi, le prix du porc est fort peu élevé du faut des pressions des distributeurs en aval, d'une production abondante et d'une consommation qui ne progresse pas, en France tout du moins, peut-être du fait de l'image dépréciée du porc de production industrielle (antibiotiques, lisiers qui se déversent dans les bassins versants et créent des marées vertes, une pollution des eaux aux nitrates...).

En 1992, la réforme de la PAC a été conçue pour faire entrer l'agriculture dans l'OMC: merci Delors! Des aides directes ont été versées aux paysans, et le plus gros morceau aux plus gros entrepreneurs, pour compenser la chute des prix désormais alignés sur les cours mondiaux. La Commission Européenne a choisi depuis 30 ans, de rester sur l'idée, coûteuse écologiquement et socialement, qu'il ne faut pas contrôler les prix agricoles: c'est au marché de régulé et aux filières de s'adapter.

L'absence de prix garantis crée une fluctuation des cours qui tend à créer des besoins d'agrandissement et d'intensification de la production perpétuels, du côté des producteurs comme des abattoirs, ce qui a pour effet mécanique de faire chuter les prix sur le long terme, ce qui est d'autant plus dramatique pour les éleveurs que les matières premières en amont, les aliments des bêtes, comme le soja et les céréales sont devenus des objets de spéculation au niveau mondial, voient leur coût augmenter.

L'alimentation animale des porcs est importée à 60%. Elle constitue 55% à 60% du prix de revient dans l'élevage de porcs du fait de l'augmentation du prix des céréales, des oléagineux, des protéagineux qui constituent la base de l'alimentation animale depuis 2010. Le revenu des producteurs ovins est parmi les plus faibles de ceux des agriculteurs depuis 2008: il faudrait que le prix du porc soit fixé à 1,60€ sans augmentation du coût des aliments pour leur permettre de s'en sortir et de vivre de leur travail.

Comme le note Yves-Marie Le Lay dans Les marés vertes tuent aussi, « le prix de vente d'un porc charcutier à 120 euros couvre à peine le coût de son alimentation, à 100 euros. 20 euros pour les remboursements de bâtiments et de matériels, les frais d'intrants et le travail ». C'est pourquoi « 10% des exploitations porcines sont en dépôt de bilan ». « Et pendant ce temps, ajoute Yves-Marie Le Lay, la richesse s'accumule dans les banques, chez les marchands d'engrais, de tracteurs, de semences, de pesticides, de nourriture industrielle . Quelques gros exploitants en profitent aussi, histoire de faire rêver les autres, plus petits, qui n'en profiteront jamais ».

Sur le long terme, le revenu des éleveurs de porcs aurait baissé de 1,5% entre 1990 et 2006.

 

Dans La Terre, Thierry Thomas, éleveur de porc costarmoricain, témoigne: « Dans les années 90, on (les éleveurs) avait du cochon à 13 francs le kilo, ça fait 2 euros. On est payé 1,35 euros, en ce moment, et il y a de la casse, il y a moins de gens qui sont producteurs de porc. Les gens ont été acculés à avoir comme seul réponse non pas des prix rémunérateurs, mais des résultats techniques qui leur permettaient de faire baisser leurs coûts de production. Mais les gains de productivité énormes qu'on a réalisés ont été captés par les industries agro-alimentaires et la distribution: on le voit bien, ça n'a pas permis aux paysans de vivre mieux de ce métier, et le consommateur n'a pas vu le prix de la viande baisser, au contraire je crois qu'il l'a toujours vu augmenter... Entre 10 et 15% des éleveurs sont en grosses difficultés financières. 85% surnagent, et certains gagnent leur croûte, il y a de gros écarts de coût de production entre éleveurs. Selon que l'on soit jeune installé avec de gros prêts sur le dos ou que l'on soit en fin de carrière, on n'a pas du tout la même perception du prix payé ».

 

Il faut en finir avec ce modèle, ce soutien inconditionnel des pouvoirs publics à l'élevage intensif, pour toujours plus d'extensions d'élevage, moins de normes contraignantes sur l'épandage du lisier.

 

Le Front de Gauche plaide lui pour un nouveau modèle agricole et « un plan de transition écologique de l'agriculture en vue de faire de l'agriculture française un modèle d'agriculture de qualité , sans OGM, largement autonome en ressources non renouvelables, relocalisée, participant à la santé publique des consomateurs et contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique. Aides publiques, recherche agronomique, conseil technique, politique de crédit et enseignement agricole seront repensés en fonction de cet objectif ». (p.50 du Programme partagé: l'humain d'abord). « Nous stopperons et inverserons le processus de concentration de l'agriculture et recréerons des emplois en agriculture » à travers une juste rémunération du travail agricole (prix minimus aux producteurs), « le soutien à l'installation des jeunes agriculteurs et la consolidation des petites exploitations, le soutien aux filières alternatives labellisées, vivrières, courtes, de proximité, biologiques et reposant sur une juste rémunération pour permettre au plus grand nombre de bénéficier d'une alimentation de qualité ».(p.51). « Les marges de manoeuvre nationales pour l'utilisation des aides Pac seront pleinement utilisées pour favoriser l'agriculture paysanne, l'emploi, et la transition écologique de l'agriculture. Au niveau européen, nous agirons pour l'adoption d'une politique agricole commune cohérente, avec l'objectif de souveraineté alimentaire, centrant la production sur la réponse aux besoins du marché intérieur plutôt qu'aux échanges sur le marché international sur la base du moins-disant social et environnemental. L'Europe, par une juste répartition de la valeur ajoutée entre producteurs, industries agro-alimentaires et grande distribution, doit garantir l'accès de tous les consommateurs à une alimentation de qualité ».   

 

Ismaël Dupont.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 14:37

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 20:23

 Une société civilisée se doit d'assurer à chacun de ses membres la possibilité de vivre dignement à tous les âges de la vie. C'est loin d'être le cas aujourd'hui, du fait des béances criantes du service public et de la sécurité sociale en matière de prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées. Pallier à ces insuffisances révoltantes ne pose qu'un problème de partage des richesses et de volontarisme.

Le premier garant d'une prise en charge de qualité des personnes âgées en perte d'autonomie, ce sont de bonnes conditions de travail, de formation et de rémunération proposés aux salariés du secteur de l'aide à l'autonomie.

Or, qu'observe t-on actuellement?

Un sous-investissement de l'Etat, une tendance de plus en plus affirmée à se reposer sur l'épargne des familles et le développement du secteur assurantiel privé, à asphyxier financièrement les collectivités locales par des transfets de charges non compensés et à mettre sur orbite les entreprises privées d'aide à la personne plutôt que d'ouvrir de nouveaux champs d'application à la Sécurité Sociale solidaire et au service public.

Cela conduit à la dégradation de la qualité de la prise en charge des personnes âgées, liée à un mal-être au travail des professionnels de l'aide à la dépendance et à des difficultés dramatiques de financement et de survie pour les structures associatives.

De ce fait, la pénurie et la précarité des personnels, les bas salaires, l'exigence de rentabilité et de rapidité, sont malheureusement bien installés dans la gestion des salariés des associations locales de l'ADMR. De même, les personnels de la fédération ADMR 29 ont eu à juste titre le sentiment de n'être pas assez reconnus dans leur professionnalisme et leurs compétences en étant jetés comme des kleenex par leur direction dans le cadre du plan de redressement des comptes.

Comment ne pas exprimer notre solidarité aux salariés de l'ADMR 29 qui, à travers leur mouvement de grève prolongé ces dernières semaines, ont manifesté le droit au respect et leur refus du plan de licenciement expéditif de 78 salariés assorti d'indemnisations insultantes?

Plus largement, nous dénonçons les suppressions d'emplois massives (plus de 20000 en 2010 et 2011) dans le secteur de l'aide aux personnes en perte d'autonomie malgré la croissance des besoins et la promesse de début de mandat de Sarkozy de faire du financement de la dépendance un des grands chantiers sociaux de sa présidence, avec certes l'arrière-pensée de battre en brèche les principes de la Sécurité Sociale.   

Nous ne comprenons pas non plus l'attentisme du Conseil Général face à la descente aux enfers de la fédération ADMR alors qu'en tant que premier financeur, il aurait pu intervenir pour éviter certaines dérives de la direction, exiger la transparence des comptes et encourager à plus de solidarités entre les associations locales de l'ADMR, attentisme qui se double malheureusement d'une forme de résignation à la rigueur qui se traduit par une réduction des heures d'aide à domicile et des degrés de dépendance financés par l'APA et par un sous-investissement pour créer de nouvelles places en maison de retraite.

 

L'aide au maintien à domicile devrait impliquer la création de pôles publics de l'autonomie à l'échelle départementale, financés nationalement dans le cadre d'une Sécurité Sociale étendue, qui piloteraient étroitement l'aide à la personne en garantisssant le professionalisme et la présence en nombre suffisant des intervenants tout en excluant le recours à la gestion marchande de la dépendance et en associant gestion publique directe (dans le cadre des CCAS) et prise en charge d'associations sans but lucratif. Il faut veiller par des coordinations à l'échelle nationale et départementale à réduire les différences territoriales dans la prise en charge des personnes âgées.  Ceci implique un recrutement massif et un effort considérable de formation de bon niveau pour tous les personnels.

 

J'invite toutes les personnes de la région de Morlaix qui se sentent concernées par le problème de l'aide à l'autonomie, la défense des principes de solidarité et d'une société pour tous les âges, à venir à l'Assemblée Citoyenne thématique organisée par Alain David, ancien adjoint au maire de Morlaix, et nos amis de Plouigneau, aura lieu le samedi 18 février à 15h, à la salle des mariages de la mairie à Plouigneau, en présence de la spécialiste des questions de Santé et de Sécurité Sociale, Christiane Caro, et je l'espère, de plusieurs professionnels et usagers du secteur.

 

Le programme du Front de Gauche, l'Humain d'abord, qui fixe les objectifs d'une amélioration du secteur de l'aide à l'autonomie, mais non ses modalités, est encore à enrichir sur ce sujet.

 

L'objectif: Gagner partout et pour tous le droit de bien vieillir.

 

Ismaël Dupont.

Candidat du Front de Gauche aux législatives à Morlaix.  

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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 06:54

 

Synthèse sur l’ADMR faite par Françoise Pencalet-Kerivel complétée par les salariés.

 

 

Structure pyramidale de l’ADMR

 

personnel

Union nationale

 

Bénévoles décident de la politique nationale

+ personnels administratif

Comité régional

 

Bénévoles

+ personnel administratif

Fédération départementale

 

Bénévoles (employeur) = Conseil d’administration fédéral

+ personnel administratif salarié

  • Un avocat fédéral

  • 1 directeur général, 1 dir.adjoint, 1 directeur financier

  • Des chefs de service (cadres) : encadrants, qualité, conseillers techniques

  • personnels de production (service paie, service facturation, service RH, service qualité, service comptabilité, service famille, service formation)

  • conseiller technique (lien FD et assos, sur les domaines associatifs)

  • encadrant de proximité (lien entre la fédération et l’association). Fonction : gestion des ressources humaines, faire vivre le service (accompagnement des secrétaires et des aides à domicile), mise en place de la modulation du travail pour les aides à domicile, aide et conseil à la fonction de bénévole-employeur (Président d’association locale), constitution des dossiers de prise en charge pour l’aide aux familles (-60 ans, allocataires CAF)

Association locale

 

Président d’association + CA = bénévoles

+ secrétaire(s) = salariée de l’association

+ les aides à domiciles rémunérées par l’association (par l’intermédiaire de la Fédération et de ses services de production)

+ 1 encadrant de proximité salarié de la fédération mis à disposition sur des secteurs géographiques déterminés.

 

ADMR Finistère en difficulté financière depuis 2009 : déficit du réseau. (en sauvegarde renouvelée depuis janvier 2010 et jusqu’en juillet 2011). Redressement judiciaire depuis juillet 2011, renouvelé en décembre 2011 pour 6 mois (plan de redressement par continuation)

Proposition d’un plan de sauvegarde de l’emploi + un plan de réorganisation du réseau : licenciement des encadrants de proximité + des conseillers techniques + des gestionnaires d’antennes fédérales + une partie du personnel de production (soit 78 personnes).

Le plan social s’accompagne d’un projet de regroupement de plusieurs associations au niveau administratif (GCSMS = Groupement coopératif sociaux et médico sociaux), juridiquement privé et ne faisant pas partie officiellement du réseau ADMR.

Dans ce projet, un service d’accompagnement du personnel bénévole serait maintenu mais rémunéré par le regroupement d’association et non plus par la fédération. Avec un risque d’une perte de service dans les zones isolées.

Actuellement, (le personnel de production FD et divers + une partie des encadrants de proximité sont actuellement en grève depuis 10 jours, ils revendiquent le licenciement qui est annoncé depuis 2 ans et demi sans cesse repoussé ce qui les place dans une situation de grande précarité générateur de stress et d’angoisse, et de dégradation d’état de santé physique et psychique. Les revendications sont tout d’abord une réunion la présidente et ci-dessous la demande adressée à l’administrateur le 26 janvier :

 

Les salariés de la Fédération, qui ont spontanément pris la décision d’un mouvement de grève, tiennent à vous faire part de leurs revendications votées à l’unanimité :

  1. Tenue d’une réunion avec l’ensemble du Personnel et en présence de Mme L’HOUR, Présidente Fédérale.

  2.  Priorité de reclassement en interne dans les GCSMS et les Associations.

  3. Augmentation des aides au reclassement pour les salariés licenciables (480 000 €) et pour l’accompagnement à la recherche d’emploi.

  4. Démission des 2 Directeurs.

  5. Intégration des salariés fédéraux aux commissions de restructuration.

 

 

Au-delà de la situation de crise liée à l’ADMR du Finistère, la structure générale révèle de nombreuses surprises :

  • ADMR est une structure associative d’utilité publique mais privée, dont environ 90% des personnes aidées (elles ne sont pas forcément adhérentes de l’association) touche l’APA du conseil général. Cependant, le conseil général n’exerce aucun contrôle, ne participe pas au CA de l’ADMR, alors qu’il pourrait le faire car prévu dans les textes.

  • Fort lien entre les associations et les collectivités territoriales : mise à disposition des locaux, de lignes téléphoniques, les bénévoles sont souvent des élus des communes ou membres des CCAS (donc juges et parties) ;

  • Les bénévoles de l’Union nationale sont actionnaires de sociétés privées (NSI, Téléalarme…) qui produisent des services pour les personnes aidées. Ce sont les bénévoles des associations locales qui trouvent très facilement cette clientèle captive.(les bénévoles installent les téléarlarmes pour le compte de Fillien)

  • ADMR en lien avec Orange, la presse écrite, l’AG2R et d’autres…

 

D’où la nécessité d’un pôle public ! (il existe déjà des pôles publics d’aide à domicile : dans quelques communes, ce sont les CCAS qui ont leur propre service d’aide à domicile…pas sûr que ce soit ce qui fonctionne le mieux.) ou de la mise en place d’un contrôle plus rigoureux et systématique de la part des principaux financeurs et des services de l’Etat (DIRRECTE par exemple) :

  • des agréments délivrés par la Préfecture, de la mise à jour et de la véracité de ceux-ci,

  • de la qualité de service rendu aux personnes.

  • du respect de la réglementation du travail dans les associations employant des aides à domicile (que sera-t-il quand les encadrants ne seront plus là, pour rappeler aux présidents leurs obligations ?)

  • du respect de la Loi 2002-2 relative aux services à la personne et aux obligations de ceux-ci.(ex : confidentialité de la part des bénévoles)

  • Des flux financiers entre Union nationale/Fédérations/Associations

 

Pour information et documentation :

 

1.Blog de Karine JONCQUEUR

http://lactudeladmr29.blogs.letelegramme.com/archive/2012/01/26/admr-29-apres-deux-ans-et-demi-de-procedure-judiciaire.html

 

2.Réseau Mirabelle (fédérations ADMR rentrées en dissidence avec l’Union Nationale ):

http://www.groupe-mirabelle.org/

et regarder notamment les dossiers « actualités »

 

3. Ci-après : résumé schématique du fonctionnement publié dans le Télégramme en décembre 2009 : http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/admr-29-une-sauvegarde-dangereuse-pour-le-reseau-09-12-2009-691225.php

 

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 07:20

Vous trouverez ici la remarquable analyse de Noëlle Peoc'h, candidate du Front de Gauche aux législatives à Carhaix-Crozon-Chateaulin, sur les problèmes de l'ADMR. Cette analyse a été renseignée par une assemblée Citoyenne du Front de Gauche spécialement consacrée à la question de l'aide à l'autonomie à Crozon et par des rencontres avec les professionnels.  

 

2012-01-29-001-NoellePeoch-v.jpg

ADMR: Tenter d'y voir plus clair...

 

L'ADMR 29 - Finistère.  

 

L'ADMR gère au quotidien le suivi "aide à domicile" de milliers de personnes âgées ou handicapées en situation de perte d'autonomie .

En voici , l’organisation :

- Des délégués issus de la base (+ ou – bien indemnisés pour ne pas dire «rémunérés») dirigent la Fédération qui emploie 115 salariés. - La «Base» est composée de 91 Associations Locales sur le Finistère : environ 3.500 salariés et de nombreux bénévoles qui oeuvrent auprès des personnes aidées.

- Des centaines de bénévoles locaux.

- Environ 28.000 personnes aidées (personnes âgées, handicapées...)

 

 L'ADMR 29 est une Fédération , une structure déclarée comme associative, qui chapeaute des associations locales sur l’ensemble du territoire du Finistère dans des conditions variables d'exercice de la mission d'aide à domicile. Il en résulte : Une diversité de situation d'organisation et de personnel. Ainsi, les personnels des plus petites associations n’ont eu accès à une meilleure qualification et à de meilleures conditions contractuelles que récemment. Le nombre de salariés et le temps de travail de chacun servent de variables d'ajustement au budget de chaque association .

La prise en charge par les dotations centralisées (Conseil général, APA notamment mais aussi sécurité sociale) s’effectue de manière forfaitaire homogène dans tout le département sans intégrer des variables aussi importantes que le degré de dépendance des bénéficiaires (GIR), la qualification des personnels ou la ruralité du secteur.

 

La Fédération gère de manière autoritaire les associations locales ( budget, finances, contrôle, décisions…) sans tenir compte des spécificités de chacune d’elles. Cela se traduit par un abandon progressif de la notion de solidarité entre associations (péréquation) incombant à la Fédération qui permettait de rééquilibrer les comptes par l’indemnisation des contraintes pesant sur les associations les plus rurales avec un taux de dépendance plus élevé et donc une meilleure qualification requise du personnel.

 

Certes, la structure associative permet un lien social important localement, mais elle rend difficile la gestion de milliers de salariés par des bénévoles, qui malgré leur motivation et leur engagement n'ont pas toujours les compétences requises. Ces bénévoles n’ont pas les moyens de solliciter l’aide de techniciens extérieurs, les ressources nécessaires étant confisquées par la Fédération ou mises sous le boisseau par des associations locales structurellement excédentaires refusant le principe de péréquation que l’autonomie budgétaire voulue par le Conseil général, ne permet plus de leur imposer. A noter que parfois les enjeux de pouvoir ne sont pas en lien avec les objectifs d'une association.

Malgré un budget important, l’ADMR connaît une situation financière catastrophique. Plusieurs réorganisations ont été tentées ces dernières années, en vain. On constate que des flux financiers particulièrement opaques, avec en particulier des jeux d’écriture, se substituent à des actifs bien réels apparemment consommés sans titre. De plus, les conflits de pouvoirs sont nombreux, importants, profonds. L’échelon fédéral joue l’opacité, la montre, la tour d’ivoire. Il y a donc une réflexion de fond à avoir sur les évolutions de l'ADMR. Malheureusement, le CA de l'ADMR le refuse et n'est pas dans l'écoute des pistes proposées par les associations locales, les bénévoles, les organisations syndicales et représentants des personnels. Pierre Maille et le Conseil Général du Finistère (qui est le financeur) ne veulent semble-t-il, pas y mettre leur nez malgré les demandes des organisations syndicales de l'ADMR et de nombreuses associations locales.

L’aide à domicile a certes été victime des réformes fiscales affectant les collectivités locales – puisque la diminution de ressources du Conseil général a nui à sa capacité de réponse aux besoins, alors que le transfert de ressources du département vers les communautés de communes n’a pas aidé, la compétence sociale étant rarement communautaire. Cependant, au-delà des problèmes de financement, il y a un véritable désengagement politique du Conseil général, qui semble se laver les mains de la déchéance d'une Fédération qu’il porte pourtant à bout de bras depuis pas mal d’années.

On peut craindre une évolution vers la privatisation des services aux personnes : Le secteur privé lorgne sur la question de la dépendance des personnes âgées et se développe sur la base d'un paiement par le Conseil Général des prestations en choisissant les zones rentables (urbaines et péri-urbaines) avec des conditions de travail et de rémunération moins favorables aux salarié(e)s.

Ces personnels salariés, aujourd’hui en lutte, attendent une véritable concertation qui leur permettrait de mettre sur la table les problèmes auxquels ils se trouvent dramatiquement confrontés pour eux mêmes et pour les usagers en souffrance. L'ADMR est une drôle de structure ayant des liens avec des filiales privées gérées par certains membres (bénévoles) de l'union nationale... enfin bref, un vrai sac de noeuds dans lequel il faudrait trancher...

 

Le Programme du Front de Gauche prévoit la défense «d'une vraie protection sociale». Ceci passe par le réexamen critique des conditions de fonctionnement des dispositifs d'aide au maintien à domicile qui doivent appliquer les principes de la Sécurité Sociale pour mériter un financement public et pouvoir compter sur ce financement à la pleine mesure des engagements demandés. Ces principes de Sécurité Sociale, trop souvent bafoués dans le cadre de la gestion de l'ADMR 29, incluent la gestion démocratique dans un cadre public, la transparence financière, le respect des personnels et bien entendu la pleine reconnaissance et la garantie des droits des bénéficiaires à hauteur des besoins, quel que soit leur lieu de résidence.

 

Le maintien à domicile, bien sur ! L'Humain d'Abord !

 

Noelle Peoc'h, candidate du Front de Gauche dans la 6ème Circonscription du Finistère (Carhaix-Chateaulin-Crozon).

 

Site internet : http://www.finistere6-lhumaindabord.fr/ Courriel : fdg296@orange.fr

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 20:11

L'imbécile dogme libéral du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux est en train de mettre à sac les services publics en France, et tout particulièrement celui de l'éducation, si indispensable pourtant à l'éveil de l'intelligence critique des citoyens, au combat contre la reproduction sociale et pour l'égalité des chances, à la vitalité économique du futur. En Bretagne, pendant 4 ans, le secondaire a payé le plus lourd tribut aux suppressions de postes à travers des suppressions d'options, l'alourdissement des effectifs dans les classes et des réformes contestées justifiées avant tout par l'économie (bac pro en 3 ans, réforme de la filière technologique, de la seconde).
A la rentrée 2012, c'est l'école primaire qui devrait trinquer, avec à la clef la suppression de fait du droit à la scolarisation en maternelle entre 2 et 3 ans et de plus en plus d'effectifs surchargés dégradant la qualité de l'enseignement, notamment pour les élèves les plus à la peine et les moins bien dotés socialement. Nous appelons les parents d'élèves, les citoyens, et bien sûr les enseignants, à tout mettre en oeuvre pour faire échec au désastreux projet de suppression dans le Finistère de 50 postes et de 18 postes de professeurs des écoles spécialisés assurant dans les RASED (Réseau d'Aides Spécialisés aux Elèves en Difficultés)  le suivi individuel des élèves que des problèmes familiaux, comportementaux, psychologiques handicapent pour les apprentissages. Nous ne pouvons tolérer cette feuille de route de l'inspection académique soumise à la pression du ministère pour la récupération des postes car il ne reste plus guère de gras sur les os du "mammouth" que la droite n'a cessé de dévorer depuis 4 ans.
179 postes de professeurs des écoles seraient supprimés en tout en Bretagne à la rentrée 2012: avec quelles conséquences pour l'éducation des enfants?  

 

Ce communiqué a été envoyé au Télégramme et au Ouest France aujourd'hui.

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 16:35

"Résistance! Résistance!

Rendons-les coups"

 

Ce fut un grand moment de militantisme, de bonheur de voir ses idées, celles des centaines de milliers de militants et des millions de sympathisants du Front de Gauche, si brillamment défendues par Jean-Luc Mélenchon devant une salle archi-comble tour à tour exaltée et émue. 

Les Morlaisiens étaient une cinquantaine à braver les 7 heures de bus et le retour à une heure du matin - avec un bus à l'aller qui avait une heure de retard -  pour se faire expliquer le projet et l'objectif du Front de Gauche et être témoin des prouesses du plus grand orateur français du moment qui rend toute sa fierté à la gauche, ainsi que son intelligence, son ambition et sa profondeur idéologique enracinnée dans l'histoire.

 

Lien pour assister en différé au meeting du Front de Gauche, avec les moments des tambours de l'appel au réveil du peuple, celui des dessins animés d'éducation populaire réalisés par la FASE, le Parti de Gauche et les Jeunes Communistes, des vidéos reportage de la campagne, des discours de Patrick Le Hyaric, Martine Billard, Jean-Luc Mélenchon:

 

  http://www.placeaupeuple2012.fr/direct-meeting-du-front-de-gauche-au-zenith-de-nantes/

 

 

DSCN2172 DSCN2173DSCN2189-copie-1

DSCN2197DSCN2193DSCN2195DSCN2191journal-du-dim-Melenchon.jpg

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