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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 07:58

 

Le Front de Gauche dans le Finistère

 

Pour savoir où nous voulons aller il est important de savoir d’où on vient !

 

2007 Les élections présidentielles :

En 2006, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007, des collectifs antilibéraux se créent dans le pays en vue d’une candidature unique. Cet épisode se solde par un échec. Les adhérents communistes, par un vote national, confirment la candidature de Marie-George Buffet, avec la volonté de « rallier » les voix de la gauche de la gauche. En réaction, Olivier Besancenot, au nom de la LCR, se déclare aussi candidat. José Bové confirme également sa candidature. Résultat des courses : malgré une participation très importante (abstention : 16%), cet émiettement du courant antilibéral se solde par des scores très faibles, en particulier historiquement bas pour le PCF (1,93%); ce score prolonge une lente érosion amorcée dès les années 70, accentuée par la stratégie du Programme commun et sa participation aux divers gouvernements socialistes sous la présidence de F. Mitterrand. Le NPA, avec une campagne protestataire et verbalement radicale, fait un score honorable de 4,08%, qui lui donnera une appréciation faussée des rapports de forces au sein de la gauche radicale et de la stratégie de convergences qu’il aurait dû amorcer.

Bové : 1,32% ; Laguiller : 1,33%.

Le PS n’arrive pas à s’imposer. S’être aligné sur les thèmes de la droite (sécurité, Europe du capital …) ne lui a pas permis de développer un contrepoids à la politique et à la gestion catastrophiques de la droite.

Le constat est donc qu’après 12 ans de gouvernement catastrophique de la droite et des millions de personnes dans des difficultés accrues, le PS accentue sa dérive vers le centrisme (la droite) ; la gauche radicale, tous mouvements additionnés, recueille un peu plus de 8% des voix exprimées.

Lors du congrès de 2008, analysant ses résultats, le PCF lance à toutes les forces se réclamant de la gauche une proposition de constitution de fronts, pour s’opposer à la politique de Sarkozy.

 

Création du Front de Gauche.

Au plan national, toutes les forces se réclamant de la radicalité sont à un point d’étiage extrêmement bas. Une partie non négligeable de l’énergie de ces forces ayant été tournées vers une concurrence entre elles, les électeurs ne se sont pas retrouvés.

Face à cette quasi-disparition des formations à la gauche de la gauche, le PCF, le Parti de Gauche nouvellement créé par des militants de l’aile gauche du PS et la Gauche Unitaire décident de créer le Front de Gauche. Meeting de lancement : mars 2009. Il est à noter le refus du NPA de s’associer. Ce groupement a l’ambition de s’élargir à d’autres formations et à dépasser l’addition des forces mobilisées par chacun des participants, pris séparément.

 

Depuis son lancement, quel écho dans la population ? Peu d’instrument pour le mesurer sinon un certain nombre de scrutins électoraux qui, les uns après les autres, ont montré que la dynamique du FdG n’a cessé de grandir et que ce dernier s’est progressivement installé comme une forme politique nouvelle, avec laquelle il faut désormais compter.

 

2009 Elections européennes : nationalement le FdG recueille 6,47% des voix ; 5 élus.

 

2010 Elections régionales : nationalement 7,49%

Dans la région Bretagne, plutôt que d’essayer de relancer une activité des Collectifs antilibéraux – opération certainement difficile après l’amertume suscitée par les péripéties de l’élection présidentielle -, les dirigeants du PCF prennent l’option de négocier, contre l’avis d’une partie importante de ses militants, une participation sur la liste du PS dès le premier tour. Une liste concurrente est présentée au nom du FdG.

Le PCF perd un siège au Conseil régional, celui du secrétaire fédéral (conseiller sortant) du Finistère.

 

 

2011 Elections cantonales : nationalement 10,38%

Malgré un taux d’abstention important les résultats montrent le bien-fondé de la stratégie du FdG. Des résultats encourageants sont obtenus: nationalement 10,38% sur l’ensemble des cantons où le FdG présentait des candidats. Dans le Finistère il arrive que le FdG se retrouve en deuxième position face au PS, plus souvent en troisième position derrière le PS et l’UMP (ou équivalent) avec des scores dépassant souvent les deux chiffres.

Dans de nombreux endroits, les campagnes du FdG ont développé des argumentations précises, particulières (non généralistes) avec des actions de proximité, sur des problèmes que se posent effectivement les gens. Il est apparu que cette campagne commune n’avait en rien desservi les différents partenaires et qu’au contraire une synergie tendait à apparaître. Il est apparu (timidement) un autre phénomène qui est une participation plus grande de personnes non affiliées aux partis créateurs (non encartés) à la campagne électorale, mais également au-delà, en exprimant une volonté de poursuivre en dehors des phases électorales.

La caractéristique nouvelle de cette participation individuelle dénote-t-elle la volonté exprimée de prendre part aux responsabilités ?

 

Depuis sa création le cartel de départ n’a cessé de s’élargir, puisqu’il compte maintenant 9 composantes, y compris avec des militants démissionnaires du NPA mécontents de la stratégie isolationniste de leur ex-formation.

Et puis nous avons vécu les 2 séquences électorales de 2012, qui méritent qu’on s’y attarde quelque peu car elles sont riches d’enseignements à tirer.

 

 

2012 Elections présidentielles et législatives :

Les composantes du FdG se sont mises d’accord sur un candidat unique – J.L.Mélenchon – et un programme : l’Humain d’abord.

 

Présidentielle :

 

Pour la première fois un mouvement, au départ cartel de partis politiques, posait à travers les différentes interventions médiatiques de Mélenchon, non pas la problématique de réforme du système institutionnel en place mais la rupture avec celui-ci, l’insurrection civique (même si le mot civique en atténuait le contenu).

Ce qui était placé en avant était l’intervention du peuple comme moteur et dirigeant du mouvement social et politique qui commençait à émerger. Nous sommes passés d’une campagne au départ classique, c'est-à-dire partitaire, à la montée d’un fort mouvement populaire qui ne posait plus seulement le problème en terme revendicatif, de demandeurs et de futurs délégataires mais comme une force désireuse de prendre en main son avenir.

Cela a abouti au gigantesque meeting de la Bastille, gigantesque par le nombre mais aussi et surtout par l’énorme volonté populaire qui prenait corps. Par l’énorme besoin de lien et de solidarité qui se faisait jour, par la convergence des couches différentes de la société : classe ouvrière (eh oui, elle existe), cadres et couches moyennes, des femmes et beaucoup de jeunes que l’on ne voyait plus guère dans les manifestations de gauche, des émigrés. A travers eux se posait en force le besoin d’égalité et de dignité. Et peut être surtout une population qui en ne reniant pas ses appartenances politiques quand elle en avait, posait fortement la nécessité de se rassembler au-delà du cartel de départ et surtout la volonté pour ceux qui n’étaient pas encartés de trouver leur place, toute leur place dans le mouvement naissant.

Problème loin d’être résolu ; n’est-ce pas là un des enjeux importants pour l’avenir du FdG ?

A ce moment les sondages donnaient 14 à 15% voire plus pour le FdG. Il est évidemment nécessaire de prendre ces sondages avec beaucoup de prudence quand on sait qu’ils sont façonnés autant que façonneurs de l’opinion. Néanmoins c’était des indications montrant que le mouvement en cours était beaucoup plus que la somme de ce qu’étaient capables d’engendrer séparément les différentes composantes du FdG.

Les manifestations de la Bastille, Toulouse et Marseille ont montré une force symbolique montante, soutenu par des dizaines de milliers de personnes sur place et un fort mouvement de sympathie en France. Cela a créé un choc.

Les propos ironiques de la droite couvraient mal sa peur et elle a aussitôt commencé à comparer le mouvement montant à la révolution française, c'est-à-dire à ce que les cours d’histoire (écrits depuis des décennies voire des siècles par l’idéologie bourgeoise et capitaliste) ont laissé dans les têtes des gens : la violence et la terreur.

Le PS a eu également peur. Pour la première fois ceux qui se réclamaient d’une gauche radicale sans compromis avec le capital et la finance commençaient à dépasser les esprits de clochers, poussé par un mouvement populaire montant. Une force réelle ayant un poids commençait à faire converger la gauche non sociale-libérale et créait même des remous au sein de celle-ci. Le risque pour sa politique d’accompagnement de la politique libérale devenait plus grand et la liberté de manœuvre moins large.

A propos de gauche radicale, n’est-il pas urgent d’analyser et approfondir ce que radicalité veut dire ?

Notons également que dans la radicalité affichée par le FdG en général, la question de la remise en cause fondamentale des rapports d’appropriation des fruits du travail, c'est-à-dire la question de la remise en cause du capitalisme n’a-t-elle pas été par trop absente ?

 

Mais aussi, autre question que certains posent : les composantes partitaires du FdG n’ont-elles pas également eu peur du mouvement qu’elles étaient en train d’engendrer ?

Comme certains ont eu peur du mouvement de 1968, de ce que créait le refus populaire lors du référendum sur la constitution européenne, ou de ce qui montait du mouvement pour les retraites - et ont essayé de les canaliser, leur faisant perdre leur potentiel d’énergie et d’innovation? Nous entrions dans l’ère de l’incertitude et du non contrôlable.

Dans les jours qui ont suivi la Bastille, le FdG a complètement réorienté son axe de campagne politique en faisant du combat contre le FN sa priorité. Le FdG entrait alors dans une campagne classique, abandonnant ce qui faisait sa force d’attraction : la radicalité, la primauté au mouvement des citoyens, sa remise en cause fondamentale de l’institutionnel c'est-à-dire le contenu même de la notion d’insurrection civique.

A partir de là, le FdG a baissé dans les sondages (gardant paradoxalement une audience importante dans les couches moyennes) et donnant ainsi une prise plus grande au vote utile dont a bénéficié le PS, l’objectif primordial devenant : «virer Sarkozy avant tout et on verra ensuite». C’était une condition nécessaire mais certainement pas suffisante. Le score du FdG a été de ≈11%, bon score par rapport aux désastres enregistrés au paravent par le PCF et autres composantes de la gauche de la gauche (hors du sursaut momentané du NPA).

 

Les élections législatives

 

L’abstention

L’abstention : globalement 40% au premier tour, 44% au second. Ce chiffre est un des plus importants enregistrés pendant la 5è République. De scrutin en scrutin ce chiffre augmente et même à la présidentielle, élection où les électeurs se sentent les plus impliqués, l’abstention est forte et nous ne sommes plus depuis longtemps dans le domaine du pêcheur à la ligne. Que traduit cette abstention massive ?

Elle traduit pour certains la méfiance à l’égard de la politique, le sentiment qu’ils ne peuvent pas peser sur les décisions nationales ; certainement aussi l’expression, car c’est une expression, de personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système institutionnel, qui n’ont plus envie de déléguer leur pouvoir. Mais aussi sans doute parfois l’expression que les élus nationaux sont vécus comme inutiles dans le système constitutionnel actuel – voire le vote du Congrès contre le résultat du référendum sur la constitution européenne.

 

Le FdG

Il perd entre la présidentielle et les législatives une moitié environ de ses voix. Il est probable qu’une partie de ses électeurs se soit reportée vers l’abstention doutant de l’utilité de ce scrutin et vers le vote utile dès le premier tour. C’était le prix à payer d’une campagne qui avait «oublié» la Bastille.

Le premier tour de la législative a confirmé toutes les tendances de la présidentielle même si le mode de scrutin inique en déforme les représentations électives. Du coté du FdG, le report des batailles au niveau des circonscriptions a fait perdre la lisibilité nationale qui avait été acquise. La polarisation de la campagne sur le risque représenté par le FN n’a-t-il pas été une erreur politique tant il est vrai et tout le prouve aujourd’hui que la cause principale de la crise est le capital et le système financier ?

Chacun s’est retrouvé à mener au mieux sa campagne au niveau de sa circonscription et financement publique des partis obligeant, a mené une campagne partitaire classique où sauf rares exceptions le peuple ne trouvait plus sa place. Nous retrouvions en de nombreux endroits, défaut difficile à corriger, les campagnes de promesses qui n’engagent que ceux qui les croient.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Quelles perspectives ?

 

La référence du Front de Gauche à une 6ème République n’arrive pas, à ce jour, à contrebalancer l’ancrage idéologique, hérité d’un siècle d’histoire, sur un fonctionnement de la société sur un mode institutionnel délégataire qui, dans une certaine mesure, confisque aux citoyens une véritable possibilité d’intervention dans les affaires de la nation.

Le mode de financement public des partis (mis en place par Mitterrand et refusé à l’époque par le PCF) amplifie cette tendance. Outre qu’il rapporte plus aux partis riches et puissants, il tend à asphyxier les petites formations prises dans des campagnes dispendieuses (porté au paroxysme aux USA). Ce financement tend à couper les partis de leurs bases militantes et sympathisantes, et conduisent à des pratiques de négociations électorales passant souvent par-dessus la tête de leurs militants et plus largement des citoyens.
La politique droitière de Hollande met sous tension la gauche de la gauche qui peut difficilement accepter ces remises en causes fondamentales (Europe, droit du travail français) et la tentation de ménager le PS à la veille des municipales pour tenter de sauver quelques postes d’élus (tactique illusoire comme l’illustre ce qui ce passe dans le 93 pas exemple).

La nécessité d’ouvrir la vie et la prise de responsabilité au FdG à des personnes non encartées n’est-elle pas devenue plus pressante parce qu’il est clair que la mise en œuvre d’une politique recueillant l’adhésion de larges couches populaires ne peut être décrétée et animée par quelques formations sans y associer largement tous les gens qui se sentent concernés par une rupture radicale avec la politique libérale. Sur le principe, cette nécessité est soutenue par l’ensemble des formations du FdG. Dans la pratique c’est moins simple et tout est à inventer.

 

Si l’on pense faire la politique avec les gens – comme sujets – alors c’est l’organisation de base qui sera déterminante.

 

Il est donc évident qu’il y aura une large part à accorder à l’expérimentation et à l’incertitude qui en découle.

 

Les Collectifs et associations FdG : quel rôle ?

Avançons quelques idées. C’est à ce niveau que pourront être développées des stratégies adaptées dans les domaines de la santé publique, l’agriculture, des services publics ou les interventions adaptées dans les divers conflits sociaux (Doux, Boutet-Nicolas …). Il est clair que les préoccupations économiques, sociales et politiques sont certainement différentes à Douarnenez et à Carhaix. Associer les gens implique un contact au plus près d’eux et dans ce cas les mots d’ordre politiques passe-partout n’ont aucune utilité.

Pour la phase politique de préparation des municipales qui va s’ouvrir à la fin de l’année ou au début 2013, un engagement du FdG va dépendre fortement de l’action menée au long cours – les gens en ont ras le bol des promesses électorales – et que les stratégies singulières qui seront adoptées dans chaque localité ne pourront être menées à bien que par des Collectifs ou associations FdG vivants, au courant des problèmes et bien ancrés dans la population. La qualité et la pertinence des candidats retenus seront d’autant plus grandes que l’on saura sortir du cercle trop restreint des militants dévoués, accommodés à toutes les sauces de la politique et de la vie associative.

 

La coordination départementale : quel doit être son rôle ?

Le rôle de la coordination n’est-il pas de faire circuler au maximum les informations, propositions, idées provenant des collectifs locaux ?

- de faire circuler l’information du local au régional et national et réciproquement.

- de coordonner et faire converger, quand cela est possible, sur des manifestations permettant de globaliser le problème et les alternatives qui en découlent.

- de travailler avec les collectifs pour les propositions des candidats aux élections départementales, régionales et législatives ;

- et enfin, comme le travail dans les collectifs au plus près des gens et des problèmes ne peut seulement s’appuyer sur des mots d’ordre ou du pragmatisme, il sera nécessaire de mettre sur pied une ou des structures de formation pour permettre aux militants d’acquérir les connaissances nécessaires à la résolution des problèmes complexes qu’ils ne manqueront pas de rencontrer : l’éducation de masse – universités populaires … - n’est-ce pas la rançon à payer pour être une force radicale de proposition et d’action ?

 

Quelques pistes de travail et d’organisation

- Les élections sont des moments singuliers de la vie politique mais la crise, les licenciements, les problèmes de santé publique, la remise en cause de droits du travail frappent tous les jours les salariés, les citoyens. Ne faut-il pas s’attacher à créer des structures et une information locales permettant le contact permanent avec tous nos concitoyens ?

- La crise agresse tous les citoyens et tous les secteurs de la société. Ne faut-il pas entrer en contact (réel effectif) avec les différents acteurs de la société sur tous les sujets concernant l’environnement réel des gens (agro-alimentaire, paysans, médecins, enseignants et parents d’élèves …) ?

- Si nous souhaitons que les gens soient des acteurs responsables ne faut-il pas leur donner la parole, ouvrir les débats dans nos publications et ne pas parler à leur place ?

- Tout le monde sent que le FdG, cartel de partis au départ, doit s’ouvrir largement. Il devient nécessaire de trouver un équilibre et une dynamique permettant à tous ceux qui veulent s’impliquer de le faire et de compter pour un. C’est plus facile à dire qu’à faire.

Comment trouver un équilibre entre les partis ou associations membres du FdG et les citoyens non encartés ; équilibre permettant que tous s’y sentent à l’aise et y apportent sa richesse ?

- Dans cette démarche d’ouverture, les collectifs et associations FdG ne sont-ils pas des laboratoires sociaux au plus près des citoyens ? Ne sont-ils pas moins porteurs de rigidité car plus près d’une démocratie citoyenne ? Comment faire en sorte que l’inconnu, l’incertitude que sera forcément une expérience sociale nouvelle ne soit pas vécu avec crainte par les principaux intéressés (sauf les riches, les financiers et quelques autres) car tout ce qui est connu à ce jour est porteur de désastre ?

N’est-il pas nécessaire de prendre le temps de la réflexion et de la construction pour adapter cette démocratie citoyenne et cette souplesse à des échelons tels que la coordination départementale et régionale ?

- Parce que la crise touche tous les aspects de la société, l’action sociale, économique et politique devient plus complexe et nous ne pouvons plus nous contenter de mots d’ordre et de coups électoraux voire d’engagement sans stratégie et sans connaissance de fond dans les mouvements sociaux (Doux, Boutet Nicolas …). Quels sont les moyens dont doit ce doter le FdG au niveau du département pour développer la formation et l’information de ses militants ?

Cette responsabilité n’est-elle pas une des tâches centrales de la coordination départementale ? Quel rôle peut-elle jouer dans la diffusion de films tels que «le grand retournement» de Lordon et Mordillat ? N’y a-t-il pas un programme de débats sociaux, économiques, philosophiques voire scientifiques (problèmes de l’environnement, de l’énergie …) à mettre sur pied ?

- Dans ce fonctionnement forcément particulier, dans les expériences multiples et les besoins d’informations variées de chaque collectif ou association FdG, la coordination départementale ne doit-elle pas avoir un rôle à la fois de passage de l’information (structure horizontale du FdG) et d’aide à la mise en cohérence et à la convergence des actions décidées au plus près des gens pour leur donner une résonance plus globale ?

- Comme en 2014 se profilent quelques échéances électorales n’est-il pas nécessaire de se poser et de poser à nos concitoyens la question «à quoi servent les élus ?» ?

Leur rôle est-il de gérer les institutions et la crise (en prime !) ? Convaincus de l’aspect néfaste de la pratique délégataire, comment pratiquement faire en sorte que la relation élus (et candidats) et citoyens soient directe, égale, constante et responsable des deux cotés ?

Quels rôle doivent et peuvent jouer les élus pour que leur contribution à la lutte apporte à la fois une amélioration des conditions de vie des citoyens et fasse avancer vers la remise en cause globale (au plan national et international) du système générateur de ces désastres : le capitalisme ?

Quels moyens se donne le FdG à l’échelon départemental pour aider les collectifs et associations FdG ainsi que les amis(es) et camarades qui seront les candidats dans ces batailles électorales ?

Enfin, un détail qui a son importance : quels moyens financiers matériels comptons nous mobiliser pour nous permettre de mener cette lutte tous azimuts ?

 

Christian Vermeulin et Marcel Tilly

Collectif FDG du Pays de Rosporden

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 20:30

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Nous étions cette après-midi avec plusieurs militants du PCF et du Front de Gauche (qui manifestaient comme citoyens ou syndicalistes) de la région de Morlaix à Lampaul-Guimiliau puis à Landivisiau pour dire notre soutien aux 850 salariés de GAD qui défendent leur emploi menacé par une mauvaise gestion de l'entreprise, la concurrence très faussée avec les abattoirs allemands, la mise en crise de la filière porcine par la conjugaison de la spéculation sur les céréales qui servent d'aliment et des prix trop bas imposés par les supermarchés.

 

cf: Compte rendu d'un entretien avec un syndicaliste FO :   http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/article-gad-des-centaines-d-emplois-menaces-a-defendre-116032256.html

 

Nous y étions avec Corinne Nicole et une banderole de l'intersyndicale de Tilly-Sapco rappelant aussi que la filière avicole finistérienne est en danger avec la réduction brutale et sans préparation des aides à l'exportation, peut-être suivie bientôt par une suppression pure et simple.

Les syndicalistes de FO avaient voulu ce rendez-vous consensuel, défensif mais pas alarmiste ou rageur car la messe n'est pas dite, réunissant pour organiser la défense du sîte très largement hommes politiques, citoyens, syndicalistes, habitants de toutes tendances. Ils ont eu raison! Le succès et l'audience du rassemblement le prouvent, même si cette unanimité de façade n'est pas sans ambiguïté.

Mais maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement! Chantale Guittet (députée PS de Landivisiau) a parlé de ses entretiens avec Stephane Le Foll et de leurs déterminations communes à défendre l'emploi dans les usines agro-alimentaires bretonnes et à GAD notamment.

Seront-ils plus efficaces et volontaristes qu'à Florange, à Goodyard, à Renaud... ? On veut y croire. Mais, maladresse de langage ou non, j'ai relevé tout de même que Mme Guittet a parlé d'un "nécessaire plan de restructuration de la filière porcine". Cette expression m'évoque - et pas qu'à moi - des "licenciements massifs"... Est-ce une nécessité? Non, évidemment.

Sauver l'emploi - cela exige la mise sous contrôle des salariés des entreprises en difficulté qui risquent de licencier. Cela suppose l'implication financière de l'Etat et des collectivités, et pas seulement pour laisser la jouissance des bénéfices aux actionnaires en socialisant les pertes et les charges financières comme la formation, etc. Cela suppose surtout des mesures énergiques sur le plan international pour lutter contre le dumping social, la mise en concurrence des salariés, la dérèglementation des prix et la spéculation sur les matières premières.

L'Europe gérée de manière ultra-libérale prescrit tout l'inverse, comme l'a justement noté un manifestant interpellant vivement Agnès Le Brun en lui reprochant son double langage: défense verbale des emplois bretons d'un côté, construction de l'Europe ultra-libérale de l'autre.

En tout cas, on se rejouit de cette formidable démonstration de soutien de la population du pays de Landivisiau à son usine, partie intégrante du patrimoine et de l'histoire de la région, absolument nécessaire à sa vie économique, à la survie des communes.  Cela a dû aller droit au coeur des salariés de sentir qu'ils ne sont pas seuls.  

Retroussons les manches pour défendre les GAD: ce n'est que le début de la lutte!  

 

I.D

 

 

 

      

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 14:59
J'ai rencontré le 7 mars un syndicaliste FO de Gad Lampaul-Guimiliau afin d'avoir une meilleure connaissance de la situation et de ses évolutions possibles, de connaître l'état d'esprit des salariés et de voir ce que l'on pourrait faire à notre niveau pour faire pression afin que tout soit mis en oeuvre pour sauver les emplois.
FO est le syndicat majoritaire à Lampaul-Guimiliau: le syndicat a conduit l'an passé un mouvement revendicatif de 3 mois (se traduisant par un refus des heures supplémentaires, chacun quittant la chaîne après ses 7 heures de travail réglementaires) pour réclamer une prime exceptionnelle de 500€ à GAD Lampaul Guimiliau comme dans les abattoirs bénéficiaires du groupe. Les dirigeants n'ont pas donné satisfaction aux salariés.
Le groupe GAD a 650 salariés CDI à Josselin, 850 salariés CDI à Lampaul Guimiliau, 50 au siège social de Morlaix, 77 sur Saint Nazaire.
Signe inquiétant, les 30 derniers intérimaires à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau sont partis la semaine dernière. Il n'y en a plus, pas plus que des CDD, dans le passé occupés par beaucoup de salariés d'origine étrangère faisant les tâches les plus difficiles et les plus ingrates. La variable d'ajustement quand il faut maintenant faire face à un surcroît d'activité, ce sont les contrats saisonniers étudiants offrant des réductions de charges très importantes pour l'employeur.
Le groupe GAD appartient depuis quelques années, non plus à la famille GAD mais à la coopérative légumière CECAB, également propriétaire de Boutet-Nicolas où des centaines d'emplois sont en train d'être supprimés à Rosporden. Cette coopérative est gérée de manière capitaliste et sans cohérence pour le maintien et le développement des activités, si l'on en croit le "plan de de sauvegarde" de l'emploi à Boutet-Nicolas, à Rosporden. Peut-être en partie parce que le groupe était au départ spécialisé dans le légume et pas dans la viande, il y a eu selon les syndicalistes une mauvaise gestion avérée.
Traditionnellement, GAD employait une main d'œuvre peu qualifiée et peu combative pour défendre ses droits issue du monde paysan – des enfants et des femmes d'agriculteurs qui voulaient rajouter un salaire à l'exploitation. C'est un milieu où le salarié avait tendance à encaisser, à ne rien dire, à ne pas se révolter.
Les conditions de travail sont évidemment très dures du fait de la nature de la tâche, des horaires décalées, des cadences, des gestes à faire à répétition: beaucoup d'ouvriers sont abîmés par le travail, souffrant de troubles musculo-squelettiques et de douleurs, utilisent des antidouleurs pour moins souffrir au travail. Les salaires sont très bas, à un niveau révoltant même par rapport à la pénibilité de ces métiers: de 1150€ à 1250€ net en général (avec une dizaine d'années d'ancienneté), 1500€ net pour des découpeurs avec la prime aux contraintes physiques.
Pour eux, le SMIC à 1700€ net que réclamait le Front de Gauche aux présidentielles et législatives, ce ne serait pas du luxe!
Les relations sociales entre la direction d'un côté , les salariés et les syndicats de l'autre, sont mauvaises. Récemment, à Lampaul-Guimiliau, on a viré un très bon découpeur polyvalent parce qu'il revendiquait trop et créait un climat de combativité autour de lui. Le syndicaliste avec qui j'ai échangé a lui été personnellement victime d'un changement de poste punitif, assorti pendant un an de convocations toutes les semaines pour voir où il en était et s'il allait craquer. Les gens cassés physiquement, moins performants, sont poussés au départ par du harcèlement ou des changements de postes qui visent à les pousser vers la sortie sans licenciement. C'est une gestion par la terreur: tu marches ou tu crèves.
Avant le regroupement avec Josselin qui appartenait à la CECAB, l'abattoir de Lampaul-Guimiliau était bénéficiaire. En 2012, il a fait 19,4 millions d'euros de pertes, ce qui est considérable.
Qu'est-ce qui en est responsable?
Pour FO, ce n'est pas seulement imputable à la crise porcine, qui provoqaue la fermeture d'autres abattoirs dans l'ouest, comme celui de Saint Brice en Cogles: un cours du porc très peu élevé en raison de la pression des hypermarchés et de la concurrence des pays à bas coût de production, le prix des aliments élevé en raison des logiques spéculatives sur les céréales, ce qui se traduit par de la casse chez les producteurs de porcs et un moindre approvisionnement. Cette crise porcine  « a bon dos » et permet un peu trop facilement à la direction de GAD de s'exonérer des conséquences d'une très mauvaise gestion. Le directeur commercial n'a pas fait grand chose pour trouver des marchés, récupérer des clients: il n'a pas été à la hauteur selon les salariés.
De plus, c'est indéniable que GAD souffre de la concurrence allemande. En Allemagne, la main d'œuvre des pays de l'est qui travaille dans les abattoirs (Pologne, ex-Yougoslavie) est payée 600€ par mois (ce qui n'est pas le cas des polonais qui travaillent chez GAD, payés comme les autres). Du coup, ces abattoirs peuvent se permettre d'acheter le porc aux producteurs à un meilleur prix. C'est comme ça que les producteurs indépendants du Finistère se trouvent à envoyer 2000 porcs par jour en Allemagne alors que GAD Lampaul-Guimiliau, qui a des marges suffisantes, dans « les belles années », avec 5200 cochons par jour, tourne aujourd'hui au ralenti, avec environ 3600 cochons par jour.
On marche sur la tête! A cause de cette libre concurrence et de ce dumping social lié à la mise en concurrence de systèmes sociaux inégaux, avec une main d'œuvre très peu payée outre Rhin, on multiplie les déplacements et on délaisse l'emploi local. Les producteurs de porcs de la région pourraient d'ailleurs s'en mordre les doigts si l'activité cessait complètement à GAD.
Il y a eu aussi un autre facteur qui explique les difficultés financières et les « difficultés d'approvisionnement » de GAD: en 2006, des mesures ont été adoptées au niveau européen pour le bien-être animal. Les éleveurs ont tardé beaucoup pour se mettre aux normes tout en empêchant pour certains groupements comme PRESTOR (800 producteurs) les subventions, ce qui fait qu'ils sont aujourd'hui en difficulté.
Aujourd'hui, GAD est en redressement judiciaire, le groupe doit beaucoup d'argent à Randstad, le "négrier hollandais", une agence d'intérim internationale. Les salaires sont payés à partir du compte de l'administrateur judiciaire depuis février.
Plusieurs options sont envisagées:
  • La première, mais personne n'y croit vraiment malgré la résolution à se battre pour garder les emplois, c'est le maintien de tous les emplois et de l'activité grâce à un repreneur providentiel.
  • La seconde, c'est la fermeture catastrophique des 4 sites (Lampaul, Morlaix, Saint Nazaire, Josselin) avec 1650 personnes privées d'emploi dans un contexte de montée du chômage, des couples où les deux conjoints se retrouveraient au chômage avec des tas de dettes sur le dos, alors que ces salariés ont peu de qualification auront des difficultés à retrouver un emploi stable et correct, sans compter les villages et les villes mis en difficulté par ces destructions d'activités, notamment dans la région de Morlaix et de Landivisiau.  
  • La troisième, c'est le rachat par un repreneur (peut-être Bigard qui s'était déjà proposé il y a quelques années) du site de Lampaul, qui a l'avantage de disposer d'un centre de méthanisation, d'une station d'épuration, d'une grande surface, et pourrait se recentrer sur l'abattage et la découpe primaire brute en délaissant l'activité découpe affinée, devenue moins rentable), tandis que Josselin resterait avec la CECAB, avec un avenir incertain. Mais qui nous dit que BIGARD, qui représente un capitalisme familial pragmatique, va investir dans une filière viande en crise en ce moment? C'est loin d'être acquis. Même dans l'hypothèse du rachat de Lampaul par GAD, il est à craindre qu'on en profite pour supprimer la moitié des emplois et tout automatiser.
    Il y a de nombreux signes inquiétants en ce moment: On a abandonné l'activité dessossage, triperie (elle fournissait pourtant une marge bénéficiaire à GAD), saucisserie à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau.
  • Après l'échec du plan dit ORE - comme Retour à l'Equilibre -  conduit sur 2 ans et qui s'est traduit par l'application de techniques de management fumeuses, on a recruté les managers de transition de la compagnie « Amadeus Dirigeants », qui a déjà sévi chez Presstalis, spécialisés dans la « préparation » des plans sociaux: pousser les récalcitrants à la faute, les licencier pour mieux faire accepter les conditions de l'employeur lors du plan social, diviser le personnel... CF: sur le site internet du Parti de Gauche: lire l'article "la droite brune à Presstalis".  http://socialistemerysien.over-blog.com/article-la-droite-brune-a-presstalis-112087504.html Le directeur du site de Lampaul vient de Amadeus.dirigeants, le DRH Groupe de "transition" s'appelle Marc Bijaoui et son 2eme couteau qui sévit à Lampaul s'appelle Bouillard.
    Aujourd'hui, les syndicats ne peuvent plus revendiquer à l'intérieur de l'entreprise: jusqu'au 24 avril, c'est une période d'observation où les licenciements individuels sont à redouter. Les salariés sont écoeurés. Dans leur majorité, ils ont voté Hollande au deuxième tour des élections présidentielles. Ils attendaienbt eux aussi un changement, un progrès pour eux, leurs conditions de travail et leur quotidien. Ils ont fait part de leur colère et de leur scepticisme à Chantal Guittet et Gwenegan Bui, les députés PS de la circonscription de Landivisiau-Landerneau et Morlaix, qui sont venus leur dire qu'ils feraient tout pour sauver les emplois. Beaucoup sont prêts à en découdre et ne font plus confiance aux politiques. Certains partis essaient de tirer les marrons du feu, comme la droite qui se met au service des industriels et des lobbies agricoles et agro-alimentaires ou le FN qui surfe sur la désespérance sociale en venant tracter à Lampaul Guimiliau. Pourtant, ce que réclament les syndicalistes (FO et CGT du moins) et ce qui pourrait nous faire sortir par le haut de cette affaire, ce sont des propositions que le Front de Gauche est le seul à porter dans une logique de prise de responsabilité:
  • Priorité au bien-être des salariés par rapport aux logiques de profit financier: le « bien-être animal » est à prendre en compte, mais celui des ouvriers aussi!
  • Soutien de l'État pour une réappropriation publique et une gestion par les représentants des salariés et de la collectivité de l'entreprise où l'on est en train de casser l'emploi.
  • Droit de regard effectif des syndicats sur la direction d'entreprise.
  • Lutte contre le dumping fiscal et social en Europe par la promotion d'un salaire minimum européen garanti, un protectionnisme minimal permettant de relocaliser les circuits de production-distribution.
  • Contrôle des marges de la grande distribution.
  • Planification écologique visant la souveraineté alimentaire et industrielle comme la prise en compte réelle des enjeux environnementaux.
Sur le moyen terme, il faut évidemment transformer profondément le "modèle" agricole et agro-alimentaire breton, trop centré sur l'agriculture productiviste, l'élevage industriel, l'hyper-spécialisation (15 millions de cochons sont élevés en Bretagne). Il faut aller vers des productions de meilleure qualité (même si la viande porcine qui sort de Lampaul Guimiliau est de qualité tout à fait honorable, selon le salarié rencontré), une agriculture moins intensive, plus respectueuse de l'environnement. La qualité de la nourriture et la qualité des eaux, le recentrage sur les circuits courts sont à prendre en compte. En même temps, cette évolution doit se préparer, être dirigée par étapes, progressivement, sans être laissée aux mains des forces de marché. C'est la condition pour qu'elle soit le moins douloureuse possible socialement.
Aujourd'hui, dans l'agro-alimentaire, ce sont des milliers d'emplois qui sont menacés en Bretagne, particulièrement dans la filière avicole et porcine, alors que le chômage a progressé de manière très importante dans notre région ces dernières années (plus 55,6% en Bretagne depuis 2006, 78000 demandeurs d'emplois en plus).
Il faut donc exiger du gouvernement qu'il fasse tout pour sauver les emplois à GAD par un véritable interventionnisme politique et sur le moyen terme, en rompant avec les dogmes européens ultra-libéraux qui mettent en concurrence les salariés pour le plus grand profit du patronat.
Ismaël Dupont
 

 

Les syndicats de Gad organisent une manifestation devant la mairie de Lampaul-Guimiliau  le samedi 16 mars 2013 à 13h30 suivie d'un passage à Landivisiau. Soyons nombreux à les soutenir!

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 07:37

Une fois encore, le patronat profite de la fragilité sociale que la crise financière a installée en Europe et singulièrement en France pour imposer des reculs sur la protection des salariés. L'accord national interprofessionnel (ANI) signé sous la pression du gouvernement, par le MEDEF et trois confédérations syndicales représentant une minorité des salariés (CFDT, CFTC, CFE-CGC) constitue une régression sociale majeure.

 

Avec la CGT, FO, la FSU et Solidaires, le Front de Gauche appelle les salariés et les citoyens à se mobiliser en masse pour lui faire échec et faire pression sur les parlementaires afin qu'ils ne le transcrivent pas dans la loi.

 

Pour cela, il faut commencer par répondre présent et en nombre lors de la journée d'action syndicale du 5 mars, dans les quatre rassemblements prévus simultanément à 11h dans le Finistère, à l'initiative des Unions Départementales CGT, FO, FSU et Solidaires: à Brest (place de la liberté), à Morlaix (place de la mairie), à Quimper (place de la résistance), à Quimperlé (espace Coat Ker).

 

Rien n'est joué: les parlementaires peuvent encore rejeter ou transformer en profondeur cet accord CDFT-MEDEF, devenu depuis un projet de loi qui nie de façon outrancière dans l'exposé de ses motifs la divergence d'intérêts entre les patrons et les salariés. Or, derrière la fable du « gagnant-gagnant », seuls les patrons et les actionnaires retirent les bénéfices de ce énième chantage à l'emploi.

Pour qui met l'humain au coeur de ses préoccupations et de la nécessité d'un vrai partage des richesses, l'heure est au contraire à la hausse des salaires, à la pénalisation et à la taxation des CDD pour réduire la précarité, à la sécurisation contre le licenciement et les abus des entreprises qui profitent de la mondialisation et du chantage à la perte de compétitivité, à la concurrence étrangère et à la délocalisation pour réduire les droits des salariés.

Cet accord dit « de sécurisation de l'emploi et des parcours professionnels » fait exactement l'inverse.

Loin de sécuriser l'emploi, comme le gouvernement, le MEDEF et la CFDT le prétendent, il accentue la flexibilité et la précarité des salariés au bénéfice du patronat, libéré d'un certain nombre d'obligations. Il facilite les licenciements, normalise la possibilité pour les entreprises d'imposer aux salariés des CDD d'un mois et, s'ils ne veulent pas être virés, une baisse des salaires, une augmentation du temps de travail, des mobilités forcées.

On est là dans la réalisation des « accords compétitivité/ emploi » voulus par Sarkozy et qu'il n'avait pu imposer devant l'opposition majoritaire des français! Après avoir proposé pour remède à la crise la réduction prioritaire des déficits  par la baisse des dépenses publiques et sociales et l'augmentation des impôts populaires, puis la baisse du coût du travail  par les réductions des contributions des entreprises à la solidarité nationale, le gouvernement légitime dangereusement un troisième objectif historique de la droite libérale: casser le code du travail  en rendant les salariés corvéables à merci, et jetables façon "Kleenex".

Cette politique n'est ni socialiste ni de gauche. Elle est néo-libérale. Elle est une trahison !

Elle s'inscrit dans le droit fil de la ratification du TSCG, des préconisations de la Commission Européenne, de la BCE, du FMI: démantèlement du droit du travail, chantage à l'emploi pour baisser les salaires et les droits sociaux au nom de la compétitivité. Le résultat, c'est la croissance zéro, et la récession, accompagnées d'un accroissement de l'emprise des marchés et de la finance sur les sociétés, comme nous l'avions dénoncer de longue date.

Dans cet accord, tout ce qui est contraignant pour les entreprises (assurance complémentaire, compte épargne formation, représentation des salariés, sans réel pouvoir, dans les CA pour les entreprises de plus de 5000 salariés) est soumis à de futures négociations tandis que tout ce qui est contraignant et pénalisant pour les salariés s'applique immédiatement.

On ne peut accepter ce nouveau coup de bélier porté aux protections collectives conquises à la Libération et dans les décennies suivantes grâce aux mobilisations et aux luttes des salariés.C'est un recul sur cent ans de luttes ouvrières pied à pied.

 

 bandeau Front De Gauche 

 

 

 

 

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 08:36

Le PCF Morlaix appelle à se joindre aux actions de protestation et de lutte et au rassemblement prévus par les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires à Morlaix le mardi 5 mars à 11h pour exiger d'autres solutions à la progression du chômage et de la crise que l'austérité et la casse du droit du travail. C'est maintenant la responsabilité personnelle des parlementaires qui est engagée pour ne pas retranscrire cet accord de régression sociale dans la loi, comme le voudrait le gouvernement.

 

Voici la déclaration des Unions Départementales syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires:

 

Les Unions Départementales Syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires réunies le 11 février 2013 réaffirment leur opposition résolue aux principales dispositions contenues dans l'accord interprofessionnel sur l'emploi du 11 janvier 2013.

Cet accord refusé par 2 des 3 grandes confédérations syndicales organise une plus grande flexibilité pour les salariés, un recul de leurs droits individuels et collectifs au bénéfice des employeurs.

La lutte contre le chômage appelle une rupture avec les politiques d'austérité et de rigueur préjudiciables à l'emploi en qualité et en quantité.

Le gouvernement annonçant son intention de retranscrire dans la loi un mauvais accord pour les droits sociaux, la CGT, FO, la FSU, Solidaires décident d'appeler les salariés à se mobiliser, à arrêter le travail et à exprimer leur désaccord en direction du gouvernement, des députés et des sénateurs.

Les UD appellent leurs organisations territoriales et professionnelles à créer les conditions de la mobilisation la plus large possible, d'organiser des arrêts de travail partout où cela est possible et de participer massivement aux quatre rassemblements organisés dans le département du Finistère.

 

* Brest: place de la liberté

* Morlaix: place de la mairie

* Quimper: place de la résistance

* Quimperlé: espace Coat Ker

 

Les quatre rassemblements auront lieu simultanément à 11h.

Le 5 mars 2013: "journée" où les salariés, les demandeurs d'emplois, les retraités doivent exprimer le refus de l'austérité et de la flexibilité, l'exigence de réponses nouvelles pour les droits sociaux, l'emploi, l'augmentation des salaires et des pensions.  

 

 

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 07:47

Neruda-conseil-general.jpg

 

L'article consacré à Pablo Neruda dans le dernier Pen ar Bed du Conseil Général pèche par omission, inexactitudes et contrevérités historiques.

Il est dit qu'il fut sénateur et un poète engagé.

Où? On ne le saura pas. Or, une des raisons d'être de Neruda fut son engagement au parti communiste chilien en juillet 1945. Il fut ensuite élu sénateur communiste. Condamné à la clandestinité et à l'exil jusqu'en 1950.

Candidat, en 1970, du parti communiste à l'élection présidentielle, il se retire lorsque Allende accepte d'être le candidat unitaire des 7 partis de gauche. L'auteur de l'article, en disant qu'il fut compagnon de route d'Allende, voudrait-il faire croire qu'il devint sympathisant socialiste? C'est travestir la réalité. Tout comme l'ensemble du PC chilien, il milita activement pour l'élection d'Allende.

L'auteur parle aussi de "dissident", sans précision, mais ce qui laisse supposer quoi?

A propos de son parti, voici ce que dit Pablo Neruda:

"J'ai trouvé dans mon parti, le parti communiste chilien, un groupe important de gens simples, qui avaient laissé loin derrière eux la vanité personnelle, le mythe de la dictature, les intérêts matériels. Je me suis senti heureux de connaître des gens intègres qui luttaient pour l'honnêteté collective, c'est à dire pour la justice.

Je n'ai jamais eu de difficulté avec mon parti, qui a remporté avec modestie d'extraordinaires victoires pour le peuple chilien, mon peuple.

Que dire de plus? Je n'aspire qu'à être aussi simple que mes camarades, aussi tenace et invincible qu'eux. Jamais l'orgueil individualiste qui se retranche dans le scepticisme pour ne pas être solidaire de la souffrance humaine ne m'a appris quoi que ce soit".  

Ce sont les contribuables finistériens qui financent ce journal distribué à des milliers d'exemplaires.

L'information ne doit pas être tronquée.

 

                                                                            ***

jardin-Louis-Le-Roux.jpg 

 

 

Il y a deux mois à Brest était inaugurée un jardin en hommage à Louis Leroux (15 ans après sa disparition....!).

La carte d'invitation souligne que ce fut un militant politique local et national. Où? encore une fois: silence.

Et pourtant, c'est bien parce qu'il fut un grand militant communiste, longtemps secrétaire fédéral et membre du comité central du PCF, que ce jardin porte son nom. Sans oublier son activité comme adjoint au maire et conseiller régional. 

Encore une fois, c'est la censure sur l'essentiel. 

Décidemment, chez certains dirigeants socialistes, prononcer le mot communiste écorche toujours la langue. 

 

Michel Lespagnol 

 

 

 

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 07:22

Dépôt de bilan et fermeture de sîtes chez Doux, suppressions d'emplois à Boutet-Nicolas, menaces extrêmement sérieuses sur l'avenir de Gad à Lampaul-Guimiliau (1000 emplois) qui avait un CE extraordinaire la semaine passée, fragilisation de la filière avicole avec la décision de la Commission européenne de supprimer les restitutions pour l'exportation de poulet congelé au Moyen-Orient, des aides qui représentaient 20% du produit des exportations et permettaient de réduire le prix de vente pour être concurrentiels face aux industries agro-alimentaires brésiliennes, américaines, thaïlandaises, vietnamiennes, moins sourcilleuses sur les règles environnementales et le bien-être animal et faisant travailler des salariés moins bien payés: va t-on vers une catastrophe économique et sociale de grande ampleur touchant tout le secteur agro-alimentaire breton, comparable peut-être en termes de conséquences humaines dramatiques à la desindustrialisation du nord-est de la France dans les années 1980?     

 

Dans ce contexte très tendu, il peut apparaître irresponsable de la part de la Commission Européenne de supprimer brutalement les restitutions qui permettent à Tilly-Sapco et Sauvaget, engagés depuis longue date dans l'export de volaille congelée, de réduire le différentiel de compétitivité avec leurs concurrents non-européens. En octobre 2012, on est passé de 32,5€ de restitutions pour 100 kg exportés à 21,70€ et en janvier de 21,70€ à 10,85€/ 100kg, avec une suppression annoncée de ces aides à l'exportation dans quelques mois.

 

La pression mise sur les abattoirs se répercute, en particulier pour les pourvoyeurs de Doux, par une baisse drastique des contrats passés avec les éleveurs, qui craignent de vendre des poulets à un prix inférieur au prix de revient.

 

Certains peuvent se féliciter de cette suppression des aides à l'exportation.

 

Les libéraux puisqu'elle a fait l'objet d'un accord au nom de la "concurrence libre et non faussée" dans un sommet de l'OMC en 2005 entre l'UE, les Etats-Unis, le Japon, qu'elle va dans le sens de la refonte de la PAC et des économies budgétaires (70 millions à 80 millions d'euros par an y étaient consacrés).

 

Quand on est préoccupé d'écologie et de progression d'une agriculture paysanne et biologique relocalisée, ce qui est notre cas au Front de Gauche, on peut dire que ça affaiblit et oblige à réorienter un "modèle" agricole breton productiviste, hyper-concentré, tourné vers le quantitatif, le bas de gamme, les marchés extérieurs, coûteux pour l'environnement, l'agriculture vivrière des pays du sud, voire la santé publique.

 

Petit bémol toutefois: les poulets entiers congelés Tilly ou Doux font l'objet d'une traçabilité et de contrôles dont ne peuvent se prévaloir les morceaux de poulet destinés à la restauration collective et aux plats préparés que commercialisent à moindre coût les Allemands, les Belges et les Néerlandais. Le Moyen-Orient ne bénéficie pas de conditions écologiques et climatiques pour produire lui-même ses poulets: et quasiment toute la production à l'export de Doux et Tilly y est destinée. Ce sont les concurrents américains ou asiatiques de Tilly et Doux qui prendront le marché si les entreprises bretonnes n'ont plus les moyens d'offrir des prix attractifs... Et ces industries concurrentes ne sont pas plus vertueuses écologiquement et socialement.   

 

Sur un plan politique, on peut condamner les restitutions en disant que c'est une manière de rémunérer des capitalistes sans contrepartie exigée sur le plan social et écologique et, en effet, pendant des dizaine d'années, la fortune de Charles Doux ou de Tilly s'est nourrie de ces aides publiques européennes. Pourtant, dans le contexte actuel, la fin des restitutions risque de fragiliser dangereusement, voir de condamner les abattoirs de volaille bretons, les éleveurs, les transporteurs et tous les emplois corrélés à cette filière. Avec combien de salariés et de travailleurs sur le carreau? Et quelles solutions de rechange pour eux?     

 

Le problème est complexe. Mais il y a une urgence humaine qu'il faut prendre en compte.   

 

Ces restitutions ne sont pas des subventions pour maintenir des emplois mais des aides versées aux industriels qui exportent de la volaille congelée pour qu'ils soient compétitifs et puissent maintenir des prix attractifs par rapport à la concurrence brésilienne, américaine, vietnamienne, chinoise, en particulier sur les marchés arabes.

 

En Europe, seuls deux industriels, finistériens tous deux, Doux et Tilly, exportent du poulet congelé, ouvrant droit jusqu'ici à restitution. A l'origine, ces restitutions étaient des moyens pour compenser le prix élevé des céréales payés pour nourrir les animaux en Europe. Aujourd'hui, seule l'exportation de volaille congelée vendue entière en bénéficie, à l'exclusion de la volaille congelée de nos concurrents européens intégrée dans des produits transformés, qui gagne sans cesse des parts de marché en Europe, à tel point que la France, qui n'importait que 10% de ses poulets consommés il y a quelques années, en importe aujourd'hui 40%.

 

Actuellement, ces restitutions sont vitales pour que leurs activités ne soient pas déficitaires. En 2010, Tilly présentait des comptes à l'équilibre (sans bénéfice) avec des restitutions à 320€ la tonne. Depuis le 18 janvier dernier, elles ont été réduites à 108€ la tonne et elles seront nulles dans quelques mois.

 

Pourtant, ces deux industriels du poulet congelé destiné à l'exportation qui touchaient 80 millions d'€ d'aides publiques européennes via les restitutions génèrent 5000 emplois directs dans la région tandis que les céréaliers français, qui représentent 36000 emplois, touchent 6 milliards d'euros d'aides européennes. Au prorata montant des aides/ emplois maintenus: il faudrait que les céréaliers génèrent 600 000 emplois en France pour avoir le même rendement en termes d'emplois associés que les aides à l'exportation à destination de la filière avicole.

 

Si une entreprise comme Doux s'écroule complètement, c'est 3400 emplois salariés qui sont directement menacés, et 15 000 emplois induits en Bretagne (transporteurs, éleveurs, manutentionnaires) qui sont touchés... Les exportations de Doux représentent 30% du trafic du port de Brest.   

 

A Tilly, il y a actuellement 350 emplois en CDI, 30 intérimaires et depuis 2006, après le dépôt de bilan d'UNICOPA assorti de 250 suppressions de postes, le repreneur Daniel Sauvaget a fait un vrai effort pour employer les restitutions et les bénéfices à mieux payer les salariés, à mieux les former, à maintenir des emplois. 12 millions d'euros ont été consacrés à cela. La conditionnalité obtenue par les représentants du personnel du Conseil Régional des abandons de créances contractées du temps d'Unicopa a permis ce résultat que les bénéfices servent depuis 2006 à l'investissement, au plan de formation, au relèvement du pouvoir d'achat des salariés, à la sécurisation de l'emploi. Les conditions de travail en abattoir ne sont toujours pas faciles mais elles se sont améliorées depuis 2006, semble t-il.  

 

Qu'est-ce qui a joué contre le maintien des restitutions?

 

Les Allemands qui produisent de la volaille fraîche très compétitive en aidant indirectement l'exportation par des abaissements de TVA et en employant de la main d'œuvre sous-payée se félicitent de fragiliser ainsi par la baisse des aides publiques européennes la filière avicole française, alors que la France importe actuellement 40% de sa volaille.

 

Peut-être qu'avec moins de libre-échange, plus de protectionnisme, il y aurait une demande intérieure pour faire tourner nos élevages et nos abattoirs bretons. Actuellement, ils sont naturellement en difficulté face à la concurrence mondiale quand on sait que le salarié brésilien est payé 4 fois moins cher que le salarié français et que leurs industries agro-alimentaires exportatrices sont aidées par l'État qui dispose en outre d'une réserve de terres quasi infinie pour la production des aliments d'élevage.

 

En France, des hommes politiques de gauche et des écologistes condamnent avec raison le gâchis et l'immoralité des aides publiques absorbés par les profits financiers des industriels et des actionnaires sans contrepartie au niveau de l'investissement, de l'emploi, des salaires. Doux est dans ce cas, qui ferme des activités au moment même où il continue à goinfrer ses actionnaires (la banque Barclays entre autre) d'aides publiques européennes en se vantant de produire pour produire et toucher davantage d'aides à l'exportation. La mauvaise politique du groupe Doux, son irresponsabilité, aura sans doute été ce qui a précipité la remise en cause sans délai du système des restitutions, qui existe depuis une trentaine d'années dans le cadre de la PAC.

 

Seulement, dans le contexte actuel, sans restitutions, ces abattoirs, les éleveurs qui les alimentent, les transporteurs, les emplois induits s'écroulent. A Tilly, on passe de 20 millions d'euros d'aides environ à 400 000 euros de crédit d'impôt compensatoire à la fin des restitutions de l'État. Des clopinettes....

 

L'avenir de l'emploi sur place est donc menacé, quand on sait qu'aux 380 emplois directs sont aussi associés à des emplois induits (deux à trois fois plus). Or, la situation économique de la région est loin d'être rose. Les salariés de Tilly, qui ont 47 ans en moyenne, n'ont pas beaucoup de qualifications, même si la formation professionnelle s'est améliorée, sont usés physiquement par la dureté des conditions de travail dans l'agro-alimentaire, vont-ils facilement retrouver un job dans le Finistère où les Côtes d'Armor dans le contexte actuel, avec 15% de chômeurs? Et on pourrait en dire autant des salariés de GAD, très inquiets sur leur avenir, et bien sûr de ceux de Doux.

 

Ce système des restitutions était insatisfaisant puisqu'il ne s'accompagnait pas d'exigences en retour par rapport aux salaires, à l'emploi, à la formation, à l'investissement, ni de droit de contrôle des salariés, qu'il ne concernait que les industriels et non tous les acteurs de la filière. 

 

Pour exemple, à Doux, les salaires sont gelés depuis 5 ans et on continue à distribuer de l'argent aux actionnaires alors que tout va mal.

 

Il perpétuait les inconvénients de l'agriculture productiviste et surtout de son hyper-concentration en Bretagne.

 

Mais en même temps, la Bretagne s'est construite et développée avec l'élevage hors-sol souvent par défaut, faute d'autre développement agricole ou industriel possible dans les années 60-70, et grâce à l'atout de ses ports, et aujourd'hui, on a pas de solutions alternatives immédiates à proposer aux salariés menacés de perdre leur emploi.

 

Au-delà de la construction souhaitable d'un nouveau modèle économique et agricole plus vertueux socialement et écologiquement,  il y a  la réalité de milliers de personnes travaillant dans la filière aux emplois menacés à prendre en compte de manière prioritaire.

 

Préparer l'avenir certes, par une planification écologique, une relocalisation progressive, une diversification agricole et le développement d'une agriculture de meilleure qualité. Par une refonte des filières, une meilleure protection contre le dumping social et la concurrence internationale.

Mais aussi penser aux ouvriers, éleveurs et salariés d'aujourd'hui que la crise de l'agro-alimentaire breton plonge dans le désarroi et l'incertitude du lendemain, qui vont être des milliers à perdre leur gagne-pain.

 

Le 16 février 2013, l'intersyndicale de l'agro-alimentaire organise une réunion-débat à Chateaulin (salle Coatigrac'h) sur les difficultés de la filière en y invitant tous les acteurs, salariés et citoyens qui se sentent concernés. 

 

Ismaël Dupont.  

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 17:38

INVITATION

 

pierre-laurent-copie-1.jpg

 

Les communistes du Finistère vous invitent à l’inauguration de leurs nouveaux locaux, ainsi qu’à la réception qui suivra,

 

Mardi 22 janvier 2013

A partir de 18h30

5 rue Henri Moreau et 6 rue André Berger à Brest

En présence de :

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français

 

 

5, rue Henri Moreau - 29200 Brest – Tél : 02 98 43 47 78 – pcf29@wanadoo.fr

 

 

INITIALEMENT PREVUE LE 17 JANVIER, LA VENUE DE PIERRE LAURENT A ETE DECALEE POUR CAUSE DE RENCONTRE PAR FRANCOIS HOLLANDE DES RESPONSABLES DE PARTIS A LA SUITE DE LA DECISION D'INTERVENTION MILITAIRE AU MALI...

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 16:56

Nous publions ici la Tribune de Christiane Caro, membre de la commission Santé-Protection sociale du PCF, dans l'Humanité:

 

Face aux intérêts de la finance, le public doit reprendre l'offensive

 

Depuis trop longtemps, la vie des retraités en perte d'autonomie est intolérable, leur parole confisquée!

Alors que la révolution démographique en cours est un facteur de développement de nouveaux services à la personne dans les loisirs, le tourisme, la santé! Pourtant, dans notre société, le choix inverse a été fait: sacrifier une partie de sa population. Des personnes âgées avec une perte d'autonomie importante sont victimes à la fin de leur vie, aux seuls motifs économiques et financiers, d'un sacrifice délibéré. C'est un scandaleux non-dit. 

Les femmes sont au coeur du sujet: elles sont les premières concernées. Elles représentent en effet les deux tiers des personnes âgées en perte d'autonomie. Quant à la prise en charge et aux soins, quelles que soient les générations, elle est majoritairement l'oeuvre des femmes: particulièrement jeunes dans les maisons de retraite ou à domicile, elles connaissent une précarité massive, avec une insuffisance des effectifs, des qualifications et des salaires, des conditions de travail difficiles exposant les personnes âgées à la maltraitance institutionnelle; mais aussi des aidants familiaux en activité ou retraités, à 90% des femmes. Une situation qui conduit à l'épuisement. Selon la CGT, 30% des aidants "retraités-enfants" décèdent avant leurs "parents-retraités". 

Pourquoi cette situation? Elle nous renvoie à la question du statut des femmes dans notre société et pose celle des choix budgétaires du gouvernement pour 2012, qui constituent un nouveau projet de civilisation, avec une attaque d'ensemble contre notre système de protection sociale. 

La direction de l'agence régionale de santé de Bretagne, quant à elle, exprime l'idée qu'il n'est plus possible de dépenser 200 000 euros par an pour un patient comme c'est le cas aujourd'hui! Et elle a osé inviter les responsables d'associations de santé en Bretagne à faire des choix pour l'attribution d'enveloppes budgétaires aux maternités ou aux personnes âgées en perte d'autonomie. Cette banalisation affichée et les renoncements éthiques qu'elle entraîne provoquent un recul des consciences grave qui ne saurait être corrigé que par des moyens supplémentaires. 

Pourtant, en 2006, le professeur de gériatrie du CHU de Dijon Pierre Pfitzenmeyer, dans un rapport sur l'hôpital et le vieillissement réalisé à la demande du gouvernement, dénonçait: "Nos responsables politiques n'ont pas pris conscience de la gravité de la situation. Dans notre société est en train de se développer une sorte de ségrégation médicale et sociale vis-à-vis de nos concitoyens les plus âgés, les plus malades et handicapés". 

Comment accepter qu'un retraité, parce qu'il a 85 ans, ne puisse accéder aux soins de cardiologie? Ne puisse être transféré pour un accident vasculaire cérébral dès son arrivée aux urgences du CHU de Rennes au motif qu'à Saint-Brieuc le service de réanimation ne veut pas le prendre: une personne âgée ne peut "encombrer un lit"!

Le fait que le budget de la santé soit insuffisant conduit les directions à réduire le "périmètre d'activité médicale" et donc à exclure des patients. Aujourd'hui, les personnes âgées, et demain? Dans les Côtes-d'Armor, la concentration des cliniques privées de Saint-Brieux va amplifier la déstructuration de l'offre de soins pour le plus grand bien des actionnaires ou des futurs grands groupes financiers. Alors, quelles solutions? 

Jean de Kervoasdoué, ancien directeur des hôpitaux, considère dans Ouest-France que le mouvement de concentrations des cliniques privées est "inéluctable, qu'il coïncide avec des exigences médicales croissantes et qu'il met fin à certains monopoles des chirurgiens!". Et bien non, la santé ne doit pas être soumise aux intérêts de la finance. Comme le dit Pierre Laurent, "il faut reprendre d'urgence les commandes, or les dirigeants politiques actuels du pays n'ont ni le courage ni la volonté politique de s'opposer à cette dictature de fait des marchés financiers".

La perte d'autonomie des personnes âgées est un enjeu de société qui s'inscrit dans un nouveau projet de civilisation. Ainsi, lors de la Fête de l'Humanité Bretagne, un atelier citoyen régional, "De la naissance à la fin de vie: l'Humain d'abord!", a été initié par le PCF pour organiser des débats et enrichir son programme: création d'emploi de médecins et de paramédicaux dans les services de soin à domicile et dans les Ehpad sur la base d'un salarié par personne âgée, plan de formations d'infirmières et d'aides soignants, création de la filière gériatrique, plan de formation dans le secteur public, privé et associatif, accès des personnes âgées aux services médicaux spécialisés... 

Il nous faut résister et redonner espoir pour construire ensemble des alternatives dans lesquelles les valeurs humaines reprendront leurs prérogatives: "C'est la chaude loi des hommes de changer l'eau en lumière, le rêve en réalité", dit Paul Eluard. 

 

Christiane Caro

 

PS: Ce texte date de quelques mois, mais il est toujours d'actualité, malheureusement!        

 

 

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5 janvier 2013 6 05 /01 /janvier /2013 19:39

Un article du Télégramme daté du 26 décembre nous confirme que, dans le Finistère, "le chantier de la dépendance devrait refaire surface l'an prochain". Alors qu'au départ l'Etat devait prendre en charge 50% de l'APA (Allocation Personnalisée Autonomie), le conseil général la finance aujourd'hui à la hauteur de 67%, ce qui correspond à 10% de son budget, de plus en plus contraint.  

Cela se traduit par une diminution des heures d'aide à domicile financées, ce qui est inacceptable: d'environ 25h, l'APA versée par le Conseil Général est passée à 18h sans avis des médecins, ce qui fragilise la prise en charge des vieux fragilisés par le grand âge et le handicap et qui pose le problème de la sauvegarde des emplois d'aide à domicile.   

La réforme de la dépendance annoncée par le gouvernement au travers d'un projet de loi dont l'échéance est fixé en 2014 prévoit la récupération de l'aide sur la succession ( à terme, pourquoi ne pas utiliser ce procédé qui évite de renforcer la protection sociale solidaire pour toutes les allocations, y compris pour l'assurance-maladie?) et envisage de normaliser le recours aux assurances privées. Il y a là un marché extrêmement lucratif à renforcer...

Des associations s'alarment avec raison! Pour l'association "bien vieillir ensemble 29" et la "Fnapaef" (Fédération des personnes âgées et de leurs familles), "l'assurance dépendance et la reprise sur succession sont non seulement un tabou, mais un choix inacceptable: nous devons refuser une société du chacun pour soi"!

Lanmeur vient de se voir doté d'un nouveau centre hospitalier pouvant accueillir les personnes âgées. C'est bien, mais pendant ce temps, d'autres projets de maisons de retraite nécessaires, comme celui de Plouigneau, sont au point mort et les places en hébergement collectif pour les personnes en perte d'autonomie sont très largement insuffisantes.

Lors de l'inauguration de la maison de retraite de Lanmeur, le préfet, Pascal Mailhos, a eu d'autre part des mots guère rassurants sur la volonté de trouver une solution solidaire, basée sur l'affection des richesses aux besoins sociaux, au vieillissement de la population: "dans l'avenir, l'état des finances publiques va nous conduire à faire des choix douloureux et il faudra assumer ensemble ces choix". "Allons nous être capables, dans l'avenir, de proposer des locaux tels que ceux-ci à nos aînés? Car le premier défi reste de trouver une réponse satisfaisante à la hausse du nombre de personnes âgées dépendantes dans notre région". 

Va t-on, faute de vouloir conquérir par un vrai partage des richesses un authentique droit à l'autonomie et une civilisation de la personne âgée grâce à la mise en place d'un grand service public sanitaire et social garantissant la formation des personnels, un niveau de protection et de rémunération satisfaisants, l'égalité territoriale pour bien vieillir dans la dignité, s'inspirer là encore du "miracle" allemand, avec des vieux ayant été employés à bas salaires contraints de s'exporter en Hongrie, en République Tchèque, en Slovénie et ailleurs car les prix des établissements d'accueil et des soins sont trop élevés dans leur pays?

Le défi démographique et le devoir de la société de permettre de bien vieillir partout et pour tous, dans la dignité, en citoyen à part entière, impose de renoncer au dogme libéral de la réduction des dépenses publiques pour servir les riches, les profits des actionnaires, la privatisation des assurances sociales.

Laissons la parole à notre camarade Jean Dréan, qui interpelle infatigablement les responsables politiques de la région sur la nécessité de prendre à bras le corps le défi du bien vieillir.

 

Madame la Ministre M.Lebranchu, Monsieur le Sénateur J.L Fichet, Monsieur le député G.Bui, Madame la vice-présidente du Conseil Général, J.Huon, "passez aux actes dans l'urgence".

"A l'occasion du 2ème tour des législatives, votre profession de foi nous laissait entrevoir, rêver du paradis du vieux sur terre:

-adaptation de 80000 logements par an pour le maintien à domicile.

- doublement de l'APA

- loi cadre sur l'adaptation de la société au vieillissement.

Aujourd'hui, vous disposez du pouvoir absolu pour passer aux actes.

Ayez le courage politique pour faire plier celui du capital.

Vous devez rapidement mettre en place les fondations de la civilisation de la personne âgée, ou, selon les conclusions du dernier congrès de la gériatrie:

"Tout ou presque reste à inventer".

Retournez aux fondamentaux du Conseil National de la Résistance:

"Chacun paie selon ses moyens et reçoit selon ses besoins"."  

 

 

    

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