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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 07:02
Algues vertes: le jogger d'Hillion est décédé d'une intoxication (Ouest-France, 19 décembre 2016)

Neuf spécialistes (1), dont quatre de toxicologie, affirment que le joggeur d’Hillion est décédé d’une "intoxication aiguë au sulfure d’hydrogène". Ils demandent au procureur de rendre public le compte rendu de l’autopsie et des examens histologiques. Son corps avait été retrouvé dans les vases du Gouessant.

Selon ses neuf spécialistes, « le communiqué, publié par le procureur de la République, le vendredi 9 décembre 2016, contient trois informations importantes : l’autopsie du joggeur n’a décelé aucune maladie qui aurait été méconnue : il était donc bien en excellente santé, jusqu’à son décès soudain. »

« Par contre, l’autopsie a montré un œdème du poumon, ce qui est habituel lors d’une intoxication au sulfure d’hydrogène ; enfin, de nouvelles mesures du sulfure d’hydrogène dans les vases du Gouessant - apparemment effectuées sur le lieu du décès - ont montré que le simple fait de les remuer peut entraîner des concentrations très élevées, supérieures à 1 000 ppm, mortelles en quelques minutes. »

« Ces trois informations sont des signes concordants d’une intoxication aiguë au sulfure d’hydrogène. Les explications embarrassées du procureur ne visent qu’à dissimuler cette cause du décès, évidente pour des spécialistes. » 

« Persévérer dans l’erreur »

« Rejeter le diagnostic d’intoxication au sulfure d’hydrogène, c’était dès le début une erreur dans le cas de ce décès soudain d’un joggeur en pleine forme, sans antécédent de santé, trouvé gisant dans les vases du Gouessant, bien connues pour être très chargées en H2S », indiquent les auteurs du communiqué, spécialistes en toxicologie.

« Après les informations supplémentaires, fournies, notamment par l’autopsie, entretenir le doute c’est persévérer dans l’erreur et montrer une volonté délibérée de ne pas nommer la cause du décès. »

« Ce doute a aussi des conséquences graves puisqu’il incite la population à sous-estimer le danger. Le communiqué du Procureur se situe ainsi dans la continuité des communiqués officiels initiaux, publiés lors des précédentes intoxications aiguës au sulfure d’hydrogène, en particulier celles des deux chiens en 2008, celles du cavalier et de son cheval ainsi que celle du chauffeur déchargeant des algues vertes putréfiées en 2009, et enfin celles de la harde de sangliers en 2011, déjà dans l’estuaire du Gouessant. Ces intoxications ont aussi été niées immédiatement et systématiquement, avant que les autorités publiques ne soient contredites par les preuves apportées par les mesures et les examens pratiqués. » 

Compte-rendu de l’autopsie

« Pour assurer la transparence de l’information sur la cause de ce décès, nous demandons aux autorités publiques de communiquer les documents suivants : l e compte rendu de l’autopsie et des examens histologiques, les résultats des dosages d’H2S dans les tissus et en particulier dans le tissu pulmonaire et le compte rendu des nouvelles analyses d’H2S dans les vases du Gouessant. »

(1) Dr Claude Lesné, ingénieur de recherche hors classe honoraire, CNRS ; Jean-François Narbonne, professeur de toxicologie honoraire ; Jean-Dominique Puyt, professeur de pharmacie toxicologie honoraire ; André Picot, directeur de recherche honoraire - CNRS ; Dr Françoise Riou, MCU-PH de santé publique ; Pierre Philippe, médecin urgentiste Brigitte Zali, médecin du travail ; Gérard Durand, médecin de santé publique.

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 12:00
300 personnes ont répondu le 14 décembre à Brest à l'appel du "Collectif Paix au Moyen Orient", 
soutenu par :  l'Université Européenne de la Paix, ATTAC, Solidaires, le Mouvement de la Paix,
 4ACG (Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), Ensemble! , le PCF, EELV, l'UDB pour exiger l'arrêt des bombardements à Alep en Syrie comme à Mossoul ... 
 

Le Télégramme de Brest - 15 décembre 2016 :

Rassemblés pour la paix en Syrie
 
 
Le collectif « Paix au Moyen-Orient », formé il y a une quinzaine de jours, appelait hier soir à un rassemblement au monument aux morts, place Général-Leclerc. Environ 200 personnes étaient présentes pour manifester leur indignation et leur solidarité avec le peuple syrien, exiger l'arrêt immédiat des bombardements des populations civiles, l'ouverture de corridors humanitaires et réclamer l'ouverture d'un sommet de l'ONU afin de trouver une issue politique au conflit. Une minute de silence a été observée, avant qu'un réfugié syrien ne prenne la parole pour expliquer la situation actuelle. (Photo Nicolas Ollier) Chez vous Accédez à toute l’actualité de votre commune 

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/fin istere/brest/rassembles-pour- la-paix-en-syrie-15-12-2016- 11332242.php
Photo Le Télégramme

Photo Le Télégramme

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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 09:37

Les trois sections du Parti Communiste (Cap Sizun, Pays Bigouden, Douarnenez), l'asso Front de Gauche Pays Bigouden et Ensemble sont parties prenantes et à l'initiative avec des citoyens de la constitution de ces collectifs citoyens pour construire un projet législatif dans la 7e circonscription du Finistère et donner un député vraiment à gauche à la circonscription.  

Voici le texte de l'appel commun de ces collectifs citoyens du Cap, de Douarnenez, du Pays Bigouden.  

Les chômeurs chôment toujours. Des millions de gens ne peuvent pas se nourrir convenablement et/ou se soigner et/ou se chauffer…Quelques autres s’accaparent des milliards de dividendes et fuient l’impôt .

Hollande ne s’est pas attaqué à la Finance : il l’a servie . Valls et Macron l’ont secondé pour « libéraliser » comme ils disent, avec la Loi Macron, pour affaiblir les salariés avec la loi El Khomri, pour continuer l’asphyxie de l’hôpital avec la loi Touraine, etc…

Leur bilan est si mauvais que Hollande ne peut pas se représenter (comme la députée de notre circonscription d’ailleurs).Ces politiques contraires aux fondamentaux de la gauche désorientent tout le peuple de gauche et nourrissent l’abstention. La droite se voit déjà triomphante, pour casser à coups d’ordonnances, la sécurité sociale et les services publics (500 000 emplois supprimés) .L’extrême-droite se prépare à tirer les marrons du feu à coup de démagogie et provocations .

URGENCE ! Il faut arrêter la casse annoncée ! Il faut INVENTER des bases nouvelles, sociales, économiques, écologiques, démocratiques, en France et en Europe .

L’économie doit être mise au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie : pour l’emploi, la recherche, la transition énergétique, la lutte contre les inégalités ...La santé, l’éducation, la culture, l’environnement ne sont pas des marchandises mais des biens communs.

Nous avons, vous avez votre mot à dire. Dans la cité, dans l’entreprise, dans les institutions : nous devons pouvoir participer aux décisions. Ce régime hyper-présidentiel n’est pas bon, il rappelle trop l’Ancien Régime où le Roi protégeait les Privilèges .Ce régime transforme les députés en godillots du Président .Les députés doivent redevenir nos députés, avec un mandat que nous leur fixons, et rendre des comptes devant ceux et celles qui les ont élus.

C’est pourquoi, nous, simples citoyens, membres d’associations, syndicalistes ,membres d’organisations politiques, nous avons l’ambition de construire un projet pour la 7ème circonscription (Douarnenez, Pays bigouden, Cap Sizun) et de présenter une candidature commune pour ces élections législatives (que nous considérons au moins aussi importantes que l’élection présidentielle).

Devant l’urgence et la gravité de la situation du pays, l’émiettement de la gauche alternative et écologique serait suicidaire, inefficace .Nous en appelons à la responsabilité des forces politiques qui, dans notre circonscription, partagent avec nous l’attente d’un changement radical de politique. Cette candidature citoyenne a l’ambition de devenir l’unique candidature de la gauche alternative et écoloqique. Comment ? Par la volonté librement consentie de dépasser nos désaccords de détail, pour construire avec l’essentiel qui nous rassemble, en nous enrichissant de nos différences.

En clair nous voulons de l’INNOVATION, de l’efficace, du juste, de l’humain. Qu’ainsi le vote utile soit le nôtre.

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 07:32

APPEL AUX CITOYENS, AUX ORGANISATIONS POLITIQUES, AUX MILITANTS SYNDICAUX, AU MOUVEMENT ASSOCIATIF

 

NOUS AVONS BESOIN D'UNE OU D'UN DEPUTE DE GAUCHE

ICI COMME AILLEURS...

 

A l’issue d’une mandature de François Hollande, le constat est sans appel

 

6 200 000 chômeurs toutes catégories confondues;

20% des français en dessous du seuil de pauvreté;

1,9 millions de travailleurs pauvres;

Une politique économique véritable copié/collé des désirs du MEDEF;

Une politique étrangère sous le contrôle de l'OTAN, prisonnière des visées impériales

Une Europe au service unique des entreprises multinationales et des marchés

 

Oui vraiment c'est un beau bilan...

 

Venant de Nicolas Sarkozy – le Président des riches- pouvait-on s'attendre à autre chose ?

Mais François Hollande et ses gouvernements, qui proclamait : "mon ennemi c'est la finance"a désespéré le peuple de gauche à force de reniements et de renoncements :

  • Loi El Khomri et la casse du Code du Travail,

  • Le CICE, 40 milliards de crédits aux entreprises sans aucune contrepartie

  • Non renégociation du Pacte de stabilité européen et de sa politique d’austérité

 

Les dégâts sont considérables, la déception profonde chez nombre de ceux qui avaient cru à l’apport d’un gouvernement de gauche. Ces renoncements successifs entraînent une violence sociale accrue vis-à-vis des travailleurs et une droite qui s’apprête à enfoncer le clou avec un programme profondément réactionnaire.

 

La violence sociale, les dérégulations, les privatisations, la destruction systématique et systémique des services publics et des biens communs, la confiscation de l'Etat au seul profit des classes dirigeantes, la captation par les actionnaires des richesses créées par les travailleurs, le non respect de la parole donnée, le mépris des citoyens, la culture mortifère de la compétition à tous crins érigée en marqueur des rapports sociaux, sont en France, en Europe et dans le Monde les véritables marchepieds pour les droite extrémisée et l’extrême droite

 

C’est pourquoi il est temps d’affirmer haut et fort qu’ y a d'autres solutions que ces politiques libérales dévastatrices pour les peuples et la planète.

 

Elus progressistes, membres du Font de Gauche, communistes,signataires de cet appel, nous ne nous résignons pas au scénario catastrophe qui s'annonce.

 

A celles et à ceux qui se sont levés contre la loi Travail; à celles et à ceux qui chaque jour se battent pied à pied pour défendre les services publics piliers du pacte social; à celles et à ceux qui luttent dans les entreprises malgré la répression pour défendre leurs droits, leur travail, leur savoir faire; à celles et à ceux qui espèrent et qui savent qu'un monde meilleur est possible nous disons:

 

RASSEMBLONS NOUS !

 

Rassemblons nous , pour prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses

Rassemblons nous, pour un nouveau pacte républicain, pour une République limitant le cumul des mandats en nombre et dans le temps,

Rassemblons nous pour un France protectrice et solidaire, une République qui s’attache à la réduction des inégalités,

Rassemblons nous pour investir et produire autrement, protéger la planète

Rassemblons nous, pour changer l'Europe

 

Retrouvons nous citoyens, militants associatifs, syndicaux, politiques, soucieux de reconstruire l'espoir à Gauche, retrouvons nous pour élaborer ensemble notre programme législatif et désigner notre candidat commun.

 

Signataires

 

Djelloul Benhenni Conseiller municipal Rosporden

Pierre François Bonneau Conseiller municipal Concarneau

Jean Marie Cloarec Maire adjoint Kernevel-Rosporden

Marianne Jan Conseiller municipal Concarneau

Karen Le Moal Maire adjoint Ropsorden

Jean Michel Lemieux Conseiller municipal Scaer

Thierry Leguennou Maire adjoint Baye

Michel Le Goff Conseiller municipal Bannalec

Pierig Morcan Conseiller Municipal Kernevel-Rosporden

Françoise Nioche Conseillère municipale Kernevel-Ropsorden

Jacques Rannou Maire délégué de Kernervel Conseiller communautaire CCA

Anita Richard Conseillère municipale Kernevel-Rosporden conseillère communautaire CCA

 

 

 

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 07:30
Alep: Halte au massacre! Arrêt immédiat des bombardements! Rassemblement à Brest le mercredi 14 décembre à 18h

Pluies de bombes, missiles ravageurs, populations civiles prises en otages, gazées, massacrées, affamées, privées d'assistance médicale... Alep-Est aujourd'hui, c'est l'horreur au quotidien.

Face à ce drame humanitaire qui se déroule sous nos yeux et contre le silence et l'oubli, le Collectif Paix au Moyen-Orient appelle à un:

RASSEMBLEMENT

MERCREDI 14 DECEMBRE A 18h

au Monument aux morts (Place de la Liberté à Brest)

pour:

- manifester notre indignation et notre solidarité avec le peuple syrien

- exiger l'arrêt immédiat des bombardements des populations civiles et l'ouverture de corridors humanitaires sous contrôle de l'ONU

- réclamer l'ouverture d'un sommet de l'ONU réunissant tous les acteurs concernés afin de trouver une issue politique au conflit,

Soyons nombreux à ce rassemblement car, seule la mobilisation populaire pourra forcer l'arrêt des surenchères guerrières qui mettent aujourd'hui à feu et à sang le Moyen Orient et dont les populations civiles - comme à Alep aujourd'hui - sont toujours les victimes.

Le Collectif Paix au Moyen Orient regroupe des réprésentants d'organisations politiques et syndicales, d'associations et de muvements pacifistes et, à titre personnel, des citoyens et citoyennes. 

univpaix29@numericable.fr

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 18:04
Intervention des élus communistes brestois pour la défense du service public postal

En 13 ans, 100 000 emplois supprimés à la Poste, soit 30% des effectifs. Qui dit mieux?  Le plus vaste plan social qu'ait connu la France sur la période. 124 000 jours de grève en 2015. Un management néo-libéral qui ressemble fortement à celui qui avait cassé les salariés de France Télécom, surtout depuis que l'entreprise publique est devenue société anonyme en 2010 par la grâce de Sarkozy. Aujourd'hui, les fonctionnaires ne représentent plus que 50% de l'effectif total. A France Télécom comme à la Poste, les suicides ne sont que la face émergée de l'iceberg. D'autres indicateurs reflètent le mal-être des facteurs, tels que le taux d'absentéisme dans le groupe, 5°% supérieur à la moyenne des entreprises privées. Et pourtant, l'Etat détient encore 74% du Capital.

C'est donc lui qui conduit activement cette politique de casse du service public, car La Poste remplit bien sa fonction de machine à cash, la seule qui lui semble dévolue depuis la libéralisation: au total, le groupe a versé 171 millions d'euros de dividendes à l'Etat l'année dernière, soit autant qu'en 2014.

Usagers des services publics, militants, personnels, syndicalistes, élus locaux, beaucoup se battent pour la défense d'un service postal de proximité, le maintien des bureaux de poste, c'est le cas des élus communistes brestois qui ont présenté un voeu au Conseil Municipal de Brest afin d'éviter une nouvelle transformation du bureau du phare de l'Europe, des nouvelles réductions de postes en présence des usagers, voeu qui a été adopté à l'unanimité du Conseil Municipal.   

 

Vous trouverez ci-joint le vœu qui a été présenté par le groupe communiste durant le conseil municipal de 8/12/16. Il a trait à la défense du Service Postal sur la Région de Brest et se prononce contre la fermeture programmée du bureau de Poste du Phare de l’Europe. Thème d’actualité d’autant qu’on est dans une semaine de mobilisation nationale

 

Suite au travail politique mené par les élu-e-s communistes en interne auprès des autres groupes, ce vœu a été voté à l’unanimité par le Conseil du Municipal. Les élu-e-s s’en félicitent !

 

Ce vœu est un outil de pression démocratique et un point d'appui afin d’éviter une nouvelle transformation du bureau du Phare de l’Europe si elle était décidé par la direction de la Poste. Des emplois seraient perdus ce serait une nouvelle dégradation du service public postal.

 

Intervention des élu-e-s communistes : Vœu sur la défense du Service public postal local.

 

Monsieur Le Maire,

Chers collègues,

Le Groupe des élu-e-s communistes a souhaité soumettre un vœu au vote de cette Assemblée concernant la défense du service public postal. Ce vœu fait écho à une certaine actualité car cette semaine est une semaine de mobilisation nationale contre la fermeture des bureaux de Poste

Sur le plan national, en ce moment même, l’AMF, l’Etat et le Groupe La Poste négocie un contrat de présence postale sur les territoires pour les années 2017-2020. Le résultat des négociations à la fin du mois de septembre était inquiétant.

L’AMF a d’ailleurs décidé de prolonger ces négociations en raison des  points de tension qui apparaissent.

Rappelons-le, le Groupe a supprimé presque 8000 EPT en raison de restructurations, de réorganisations répétitives. La stratégie mise en place actuellement est préjudiciable tant pour les intérêts des salariés que pour ceux des usagers.

Revenons sur les enjeux locaux et la nécessité d’un Service Public Postal de qualité. A Brest, on observe d’ores et déjà les effets de la stratégie du Groupe la Poste. Sur 13 bureaux, 2 bureaux ont déjà changé de statuts (Le Port et les 4 Moulins), un 3ème est menacé, celui du Phare de l’Europe, possiblement transformé en relais commerçant.

Il faut rappeler l’absolue nécessité d’un tel service public de proximité pour tous. Le type de partenariat qui concerne le Bureau de la Poste du Phare de l’Europe ne permet pas une qualité de service public équivalente et pose question de l’avenir du personnel.

Au sens des élu-e-s communistes, nous sommes complétement en phase avec les Brestois et les brestoises qui ont manifesté, par voie de pétition, leur attachement à un service public postal de qualité.

Des villes comme Paris, Allonnes, Le Mans, Bagneux se sont déjà saisies de ce combat de préservation du service public postal local en faisant voter ce type de vœu.

Le monde change et la Poste doit changer, mais dans quel sens?

Nous ne sommes pas de celles et ceux qui ont les yeux fixés sur le rétroviseur, bien au contraire, nous pensons que le service public postal a un avenir. Nous en sommes certains.

Il faut maintenant que l’AMF négocie un nouveau contrat de présence postale, tourné vers l’emploi  et le développement de service public postal de proximité. Nous souhaitons donc que le Conseil Municipal, réuni aujourd’hui, s’associe au vote de ce vœu. Ainsi, il se prononcera contre la fermeture du Bureau de Poste du Phare de l’Europe et participera à ce large mouvement de défense d’un service public postal local de qualité.

Je vous remercie,

Jacqueline Héré 

 

 

 

 

Jacqueline Héré, présidente de groupe des élus communistes brestois

Jacqueline Héré, présidente de groupe des élus communistes brestois

Voeu des élu-e-s communistes de Brest :


Défendre et développer un service public postal de qualité et de proximité, pour toutes et tous.
Le 15 novembre 2016, à Brest,

Présenté par le groupe des élu-e-s communistes,

Le Conseil municipal, réuni dans sa séance du 8 décembre 2016,


1/ Constatant, sur le contrat tripartite de présence postale territoriale 2017-2020 et sur la présence du groupe postal à Brest :

- Que ce contrat, fixant la présence postale sur les territoires, est en cours de discussion entre l’Etat, la Poste et l’AMF. Qu’il a pour objectif affiché, au nom de « l’adaptation du réseau aux contraintes économiques » de fermer de nombreux bureaux de postes et ainsi de faire perdurer les suppressions d’emplois au groupe La Poste.
- Qu’avec ce contrat, il s’agit de passer d’un réseau où les bureaux de poste étaient largement majoritaires, jusqu’en 2014, à un réseau largement dominé par des « partenariats » type relais-commerçant ou géré par des associations bénévoles.
- Que le bureau de l’AMF sensible aux mobilisations des postiers, de leurs organisations syndicales, des élus, des usagers et à l’interpellation des élu-e-s communistes a refusé de signer le contrat en l’état et reporté sa décision au mois de décembre.
- Que précisément le territoire de Brest est concerné par ces mesures. En effet, le service postal brestois est impacté et se transforme déjà : les bureaux de poste du Port de Brest et des 4 Moulins, durant le mois d’octobre, ont fermé, changé de statut, pour être hébergé chez un commerçant concernant celui du Port et sous le statut « La Poste Relais » pour les 4 Moulins.
- Que, le Bureau de Poste du Phare de l’Europe à Brest est également concerné par ce type de changement de statut car il est prévu qu’il ferme pour être remplacé par un relais-commerçant.

2/ Considérant,

- Que compte tenu des impacts cités, cette évolution globale et locale sur la région brestoise (Bureau du Port, des 4 Moulins et de l’Europe) du service public postal est plus que préoccupante autant pour les salariés que pour les usagers brestois.
- Que si ce contrat est signé tel quel, en particulier dans les moyennes et grandes villes urbaines et aussi dans les communes rurales, cela augurerait une fois de plus de nouvelles fermetures de bureaux de poste, de nouvelles transformations, dont la Ville de Brest, les salariés et les habitants brestois ont déjà à subir les conséquences.
- Que dans une société de plus en plus divisée, sous tension, générant nombre d’inégalités, nos concitoyens ont plus que jamais besoin de protections, de solidarités donc plus de Services Publics de qualité et de proximité.

En conséquence, le Conseil Municipal demande à l’Association des Maires de France, de négocier l’élaboration d’un nouveau contrat de présence postale 2017-2020 avec l’Etat et la Poste, tourné vers l’emploi, le développement des services publics de proximité, le renforcement d’un maillage territorial des services publics postaux.
Le Conseil Municipal de Brest affirme son soutien au développement et à la défense d’un service public postal de qualité, de proximité, pour toutes et tous, sur la région de Brest.
Que de ce fait, le Conseil Municipal de Brest se prononce contre la transformation du bureau postal du Phare de l’Europe en relais commerçant.

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 06:36
Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité
 PAR RACHIDA EL AZZOUZI

C’était un des plans de licenciement les plus violents et médiatiques du quinquennat Hollande, qui donnera naissance à un mouvement social improbable : les Bonnets rouges. L’abattoir porcin de Gad dans le Finistère était liquidé, laissant sur le carreau 900 ouvriers dans une Bretagne ébranlée par la crise de l’agroalimentaire. Trois ans plus tard, la majorité a été reclassée dans la précarité.

 

C'était une journée aux frontières de la dépression, une de plus. La semaine de ses 37 ans. Il faisait froid, déjà l’hiver, elle avait marché une heure sous le crachin pour conduire sa fille à l’école. De retour dans le pavillon, seule, trempée, elle s’était résolue à allumer le chauffage tout en redoutant la facture. La télé en fond sonore, les bottines encore aux pieds, elle tombait de sommeil sur le canapé en faux cuir acheté à crédit avec Sofinco. « Fatiguée de tout. » Et la perspective de fermer les yeux – elle qui ne dort plus la nuit – la soulageait un peu. Elle allait ne plus penser. Ne plus ressasser : le papier peint qui se décolle, le frigo vide, le découvert, les 20 euros pour finir le mois, le loyer qu’elle ne sait plus payer en une fois, l’ex qui n’a versé aucune pension alimentaire depuis la séparation, les Restos du Cœur qui disent qu’elle n’est pas éligible aux colis alimentaires, l’assistante sociale aux abonnés absents, l’aîné qui fait son caïd, sèche le collège et ce permis de conduire qui ne vient toujours pas « alors qu’[elle] n’est pas plus con qu’un autre ».

Trois ans que Christelle Becam mise son avenir sur ce passeport pour l’emploi dans une contrée rurale où « sans voiture, sans permis, tu n’as aucune chance ». En vain. Elle a claqué plus de 2 000 euros dans une cinquantaine d’heures de conduite et dans cinq examens qu’elle a ratés à chaque fois. « À cause du stress, du chômage qui m’a fait perdre toute la confiance en moi », dit-elle en détournant son regard cerné par les tourments. Trois ans qu’elle n’a pas repris le chemin du travail. Trois ans qu’elle sent« la société » s’éloigner d’elle. Trois ans qu’elle se réduit à un numéro d’allocataire, une étiquette sur le front : chômeuse longue durée. Depuis que Gad, l’abattoir de cochons, fleuron de Lampaul-Guimiliau, sur la route des enclos paroissiaux dans le Nord-Finistère, a fermé, la laissant sous le calvaire, elle et 888 salariés. C’était le 11 octobre 2013, leur « 11-Septembre ». Un nouveau drame social après les “Doux”, “Tilly-Sabco” dans cet extrême Ouest ébranlé par la fin du « miracle agricole breton » – où l’agroalimentaire, le principal employeur, dévisse et plonge dans l’angoisse du lendemain des milliers de familles dans un rayon de quelques kilomètres.

 

Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité (Rachida El Azzouzi pour Médiapart, 12 décembre 2016)

Après huit mois de procédure devant les tribunaux, l’abattoir était liquidé sur l’autel de la crise porcine, du dumping social allemand et de la mauvaise gestion de l’actionnaire majoritaire, la coopérative légumière Cecab. Pas de repreneur. Celui de Josselin, dans le Morbihan, 755 CDI, où une centaine d'intérimaires roumains travaillaient pour moins de 600 euros, était préservé. Le début de trois semaines à haute tension où la France découvrait l'exaspération qui monte autour des travailleurs européens low-cost et assistait à cette séquence terrible, dix jours plus tard, lorsque la classe ouvrière et ses syndicats s’entredéchiraient à coups de poing. C'était à la sortie de l'abattoir de Josselin, bastion de la CFDT. Les Gad de Lampaul-Guimiliau, citadelle acquise à FO comme beaucoup d'abattoirs bretons, qui réclamaient de meilleures indemnités de licenciement, étaient venus bloquer le site. « En représailles », la direction du site a envoyé 400 Gad Josselin au front forcer le barrage… Les Gad du Finistère étaient venus « ouvrir les yeux »de leurs camarades du Morbihan, « les prochains sur le trapèze », assuraient-ils. Et ils ne se sont pas trompés. Un an plus tard, l’abattoir du Morbihan était sur la sellette, placé en liquidation. Contraint et forcé par l’État qui le menaçait d’une très grosse amende pour pratiques illicites auprès de ses fournisseurs, le groupe Intermarché reprendra le site pour l'euro symbolique mais pas tous les salariés : 225 prendront la porte, les autres garderont leur emploi mais au prix de conditions de travail devenues encore plus infernales…

Entretemps, les Gad de Lampaul-Guimiliau auront été l’étincelle d’une jacquerie improbable : les « Bonnets rouges », une fronde hétéroclite exclusivement bretonne lancée par les paysans et les ouvriers de l’agroalimentaire alliant exploités et exploiteurs, prolos et patrons que l’extrême droite viendra rattraper. Soudés pour l’emploi et contre l’écotaxe – taxe aux multiples rebondissements finalement enterrée, qui devait dissuader les poids lourds d’emprunter les routes nationales et qui a coûté des millions à l’État –, les « Bonnets rouges » feront trembler et plier l’exécutif avec fracas et pas mal de dégâts en quelques semaines à l’automne-hiver 2013. Avant de disparaître quelques mois plus tard « lorsque certains ont voulu prendre le pouvoir », lâche Olivier Lebras, l’ancien syndicaliste FO et visage médiatique des Gad. Il vise le maire de Carhaix, le régionaliste (candidat à la présidentielle) Christian Troadec (relire ici notre dossier) et il regrette avec le recul d’avoir défilé avec Guillaume Roué à la tête de Prestor (groupement de producteurs de porcs bretons), « tout de même l’un des anciens actionnaires de la Cecab, un de ceux qui nous ont licenciés »

 

Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité (Rachida El Azzouzi pour Médiapart, 12 décembre 2016)

Christelle n’a jamais coiffé le bonnet rouge à Quimper ou Carhaix. Bretonne de Landivisiau, la « ville » (8 000 âmes) la plus proche de Lampaul-Guimiliau (2 000 âmes), elle « ne se sentait pas de défiler avec ceux qui l’exploitent ». Elle a suivi la fronde à la télé, paralysée par sa dégringolade dans l’abîme du chômage. Dans le coin, sous les ors officiels, on dit que le « taux de reclassement » des Gad est « bon », « satisfaisant »,« meilleur que les Doux » où, sur un millier de salariés sacrifiés, moins d’une centaine sont de retour sur le chemin d’un emploi durable. « C’est facile d’être meilleur que le dernier, mais il n’y a rien de glorieux ! Sur les 889 licenciés Gad, 549 auraient officiellement retrouvé du travail mais les pouvoirs publics mélangent tout, les CDI, les contrats de plus de six mois, les formations longues ou qualifiantes », souffle, rageur, Olivier Lebras.

Il a ses propres chiffres, plus proches de la réalité d’un bassin d’emploi (Morlaix) éventré par les fermetures d’usine en série où, en quatre ans, le taux de chômage a bondi (8,8 % en 2012, 10 % en 2014 et 2015, 9,5 % aujourd’hui selon Pôle emploi). Des chiffres très loin des belles paroles de François Hollande et ses ministres qui répétaient, à chaque vague de licenciements dans ce bastion socialiste qui explose de détresse : « L’État prendra ses responsabilités pour qu’aucun ne soit abandonné sur le bord de la route. » « Un tiers a retrouvé du travail, poursuit l'ancien syndicaliste, en CDI ou en contrat de plus de six mois, soit des CDD, pas forcément renouvelés. Et ce sont ces derniers contrats qui sont majoritaires. Les autres, soit 600 personnes, ont basculé dans la précarité, grande ou extrême. La moitié alterne emploi et chômage. Mais il faut bien distinguer travail et emploi. Beaucoup ont pris des boulots de merde, loin de leur famille, pour s’en tirer. L'autre moitié a définitivement disparu des radars, intraçable, invisible. Ceux-là ne retravailleront jamais. On en récupérera peut-être dix. »

Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité (Rachida El Azzouzi pour Médiapart, 12 décembre 2016)

« Revoir les Gad qui n’ont pas de boulot ? Qu’est-ce qu’on va leur dire ? Chacun pour sa gueule »

Christelle fait partie de ce dernier groupe, quelque 300 reclassés dans une précarité qui s’aggrave chaque jour qui passe. Gad, c’était « sa vie ». Un métier ingrat, difficile mais la garantie d’un CDI jusqu’à la retraite, d’un crédit du banquier les yeux fermés. Entrée à l’aube de la vingtaine « par la petite porte de l’intérim », après des années d’errance à cause d’un décrochage scolaire à 16 ans, elle pensait « mourir avant l’usine », un des abattoirs les plus performants d’Europe, un empire paternaliste en plein bourg, 1 000 emplois pour 2 000 habitants, 22 hectares, 43 000 mètres carrés de bâtiment, aujourd’hui livrés aux moisissures et à la mousse. Gad, c’était une histoire de famille. Mickael, le père de ses deux enfants, y travaillait. Xavier, son nouveau compagnon. Son frère et sa sœur. Deux de ses cousins. Plusieurs de ses copines. Elle allait à l’usine en covoiturage :« Il y avait toujours un Gad pour conduire ceux qui n’ont pas le permis. » Ses parents, des ouvriers retraités, ont pris « un coup sur la tête » quand ils ont récupéré leurs trois enfants licenciés. Christelle pense que le cancer qui a tué leur mère il y a un an vient de là. Son père, un ancien coffreur, passe souvent la voir. Elle l’aide à remplir ses papiers. Et lui, quand sa petite retraite le permet, laisse un chèque à sa fille « dans le rouge ».

Christelle n’a « plus de matelas ». Elle a épuisé sa prime de licenciement, 13 000 euros pour 13 ans d’ancienneté, pour boucher les découverts. Elle l’avait placée sur un livret sauf quelques milliers d’euros pour acheter une nouvelle télé, une machine à laver, payer ce permis de conduire et des vacances aux enfants l’été après le licenciement, une semaine tout près de la maison, à 700 euros, à Saint-Pol-de-Léon, avec mer et piscine, dans un camping quatre étoiles, « le luxe pour se remettre de la misère ». Depuis le début de l’année, elle survit avec l’ASS, l’allocation de solidarité spécifique, versée aux chômeurs en fin de droits, 504 euros net par mois auxquels s’ajoutent 129 euros d’allocations familiales pour les deux enfants, 129 euros pour l’aîné reconnu handicapé, 400 euros d’aide au logement qui ne couvre pas son loyer de 700 euros. L’ASS, c’est moitié moins de revenus qu’en 2015, quand elle touchait l’ARE, l’allocation d’aide au retour à l’emploi, 1 000 euros net et trois fois moins qu’en 2014 quand elle bénéficiait de l’ASP, l’allocation de sécurisation professionnelle, l’indemnité qui accompagne le CSP (contrat de sécurisation professionnelle), le dispositif censé faciliter « le retour rapide à l’emploi durable » des licenciés économiques grâce à un suivi plus poussé (en théorie).

« Heureusement, il y a Xavier », un ex-Gad avec lequel elle vient de se mettre en couple.« Sans lui, je plongerais », dit-elle. Xavier participe aux courses, à quelques factures mais il est lui aussi « étranglé » : il a un dossier de surendettement en cours, 150 euros par mois pendant cinq ans, il rembourse des crédits à la consommation. En ce moment, il travaille chez son frère maraîcher, « pas un patron qui t’esclavagise », 80 heures par mois pour compléter ses allocations chômage, 1 000 euros mensuels cumulés. Il arrive bientôt en fin de droits, « essaie de ne pas paniquer ». Il a cherché partout, rien trouvé. C’est la première fois, à 40 ans, qu’il se retrouve chômeur. Il a toujours travaillé. Depuis ses 18 ans. Christelle a pensé faire les saisons sur ses conseils mais sans permis, sans voiture… Elle avait trouvé un petit boulot dans une usine pas très loin, mais c’était en soirée et elle n’avait personne pour garder les enfants. Sa sœur a fini par retrouver un CDI, à la base navale de Landivisiau, son frère enchaîne depuis trois ans tous les types de contrat sauf le CDI. Elle, rien.

« Pourquoi les autres retrouvent du travail et pas moi ? Et si les gens qui me regardent comme si je n’étais qu’une feignasse avaient raison ? », se demande-t-elle cet après-midi de novembre, en roulant frénétiquement des cigarettes sur la table du salon et en culpabilisant d’avoir beaucoup grossi sous le poids des heures et des jours livrés à l’inactivité. Elle « a l’impression qu’on la dévisage », dans la rue, à l’école… Sur Facebook, des copines qui gagnent à peine le Smic tapent sur les chômeurs, « tous des assistés qui ont droit à toutes les primes, aux cadeaux de Noël, aux vacances gratuites, nous à rien ». Christelle se sent « visée », « blessée » alors qu’« avant », du temps de Gad, elle était du genre à « liker » et à partager leurs « post ». Même son amie Virginie, qui a fait des CDD chez Gad, aujourd’hui femme au foyer pour s’occuper de son fils handicapé, râle après « les chômeurs-assistés » quand elle vient boire le café ou lui proposer ses bons plans pour acheter des œufs, des fruits, des légumes, des vêtements à très bas prix.« Faut pas généraliser. Nous ne sommes pas des assistés, nous », coupe net Xavier qui connaît un ancien Gad, « vraiment assisté qu’il faudrait radier ».

« Eux », « nous ». « Les travailleurs », « les assistés ». En quelques années, les discours popularisés par la droite et repris par une partie de la gauche sur « le chômeur-fraudeur-qui-se-la-coule-douce-et-abuse-de-l’argent-public », sur « le cancer de l’assistanat », sur « les salauds de pauvres » ont ravagé la société française et dressé les précaires les uns contre les autres. Le « tous ensemble » des Gad pendant les manifestations de 2013 a laissé place, trois ans plus tard, au « chacun pour sa peau ». « Revoir les Gad qui n’ont pas de boulot ? Qu’est-ce qu’on va leur dire ? Chacun pour sa gueule. C’est la loi du talion. Et puis, s’ils ne travaillent pas, c’est parce qu’ils ont un poil dans la main et se complaisent dans le système », lance David Stephan qui cite en exemple Patrice, le frère de sa femme Stéphanie, un ex-Gad, 57 ans, bientôt au RSA, qui n’a pas retravaillé depuis trois ans, ainsi que l’une de ses voisines « qui fait la difficile et refuse toutes les offres de Pôle emploi ».

 

« Va justifier deux, trois ans d’immobilité sur un CV »

On avait suivi David et Stéphanie au soir du couperet. Couple Gad pris de vertige à l’annonce de la fermeture de l’abattoir et du monde à reconstruire, ils avaient raconté la violence du licenciement, le désespoir et la colère qui les poussaient à voter Front national pour « se faire entendre ». On les retrouve trois ans plus tard au même endroit avec Falco, leur chien, dans l’un des derniers bistrots de Lampaul-Guimiliau, à cinq minutes à pied de l’usine et dix de leur pavillon. Ils l’ont construit en 2010 pour 150 000 euros dans un quartier où toutes les maisons se ressemblent et donnent sur les vaches et les champs du Léon : 17 ans de crédit, 700 euros de mensualités. Stéphanie, 48 ans, était certaine que le malheur suivant le licenciement serait la vente de la maison mais David, même âge, avait juré : « Jamais ! J’en sauverai au moins un de nous deux, du chômage. »

Finalement, les deux s’en sont sortis – elle a décroché un CDI, 35 heures par semaine, tantôt du matin, tantôt du soir, à la maison de retraite de Landivisiau où elle fait la plonge et le service en salle ; il est cariste intérimaire ultra-flexible chez Adecco mais en CDI, « les trois lettres magiques », « la sécurité de l’emploi », « ce n’est plus à moi de chercher du travail mais à l’agence d’intérim sinon ils doivent me payer les intermissions au Smic ». Le statut (né en mars 2014) est encore très méconnu, mais il convient bien à David : « Je ne suis plus un intérimaire lambda et ça ne me déplaît pas de changer de boîte, de collègues. Je m’intègre partout et en général, on me redemande. De toute façon, ils ne peuvent pas m’envoyer plus loin que dans un rayon de 50 kilomètres de chez moi. » Ils ont signé chacun leur CDI le même jour, le 9 novembre 2015, acheté une deuxième voiture, eux qui allaient à l’usine en marchant main dans la main – « pas le choix » – et ils n’ont plus très envie de ressasser le passé.

« Le deuil est fait », assure Stéphanie qui y a laissé ses deux poignets, opérés tous deux du canal carpien à force de gestes répétitifs à la boyauterie, « le pire et le plus sale service de l’abattoir, mais la meilleure ambiance de l’usine ». Avec son frère Patrice, elle évite le sujet « chômeur-assisté », « trop délicat ». Comme son mari, elle voudrait « qu’il se bouge un peu » mais en même temps, elle se dit qu’à 57 ans, il est « cramé par son âge », condamné au chômage longue durée comme des millions d’autres « seniors » en France, bannis par les patrons, oubliés des politiques. Sa sœur, 52 ans, ex-Gad aussi, s’en sort mais difficilement, « pas à cause de son âge mais parce que le CDI n’existe plus dans la fonction publique ». Elle enchaîne les CDD à la blanchisserie de l’hôpital de Morlaix. Pour la première fois depuis « le drame », le couple s’est offert des vacances dans le sud de la France cet été, quinze jours à Argelès-sur-Mer « dans la masse des vacanciers, nous, les licenciés de Gad et ce n’étaient pas des vacances forcées ».

Ils ont trinqué à leur abnégation dans l’adversité. « Ce n’est pas la cellule de reclassement ni Pôle emploi qui nous ont trouvé du boulot, c’est nous-mêmes ! Ils n’ont servi à rien. Le CSP [contrat de sécurisation professionnelle, qui maintient la quasi-totalité du salaire la première année], c’est du foutage de gueule, ça sert à maquiller les chiffres du chômage, à nous envoyer dans des formations bidons et c’est un système pervers à double tranchant. Tu en sors si tu trouves un boulot de deux jours comme un de plus de six mois. C’est pour cela que beaucoup sont restés à ne rien faire la première année puis les suivantes et qu’ils se retrouvent aujourd’hui au RSA », fulmine David.

« Trop de Gad ont été mal accompagnés. D’où la casse. Les conseillers des cellules de reclassement étaient essentiellement des précaires, intérimaires, CDD, qui valsaient du jour au lendemain, ne connaissaient même pas le bassin d’emploi et n’avaient rien à offrir ou alors des offres inadaptées. Ils ont fait passer des permis de caristes à tout-va engraissant ECF, alors que les patrons veulent les certificats mais surtout des gars avec de l’expérience. Surtout, ils ont été incapables d’orienter les plus vulnérables, les plus paumés, qui n’ont connu que l’abattoir dans leur vie, du lundi au vendredi, avec les mêmes gestes répétitifs, soit la majorité », renchérit José Breton, 47 ans dont dix chez Gad.

Ancien délégué CFDT, il dénonce le « business du chômage qui ne sert qu’à engraisser des cabinets privés de reclassement et à reclasser les gens dans la misère ». Ici, Altedia et Aventia. « Des millions d’euros sont dépensés pour ce qu’ils osent appeler “des plans de sauvegarde de l’emploi” pour assurer une “sortie positive” aux licenciés économiques mais c’est une grande arnaque. » Ces sociétés, critiquées depuis leur apparition à la fin des années 1990 mais qui continuent de fleurir, sont même – et c’est bien connu – moins performantes que le public. Régulièrement, la Cour des comptes les épingle. La dernière fois, c’était en juillet 2014. José Breton trouve aussi « le système mal fait » :« T’as une super prime de licenciement, quasi 100 % de ton salaire la première année, ça t’encourage à rester chez toi, à t’encroûter dans le chômage. Va justifier ensuite deux, trois ans d’immobilité sur un CV. »

Lui, il a rebondi « très vite », « sans l’aide de personne », fait des ménages dans des immeubles, ramassé des choux, des algues… pour « se prouver qu’il y avait du boulot »,« sauver sa peau ». Parce qu’il avait « l’expérience du licenciement », qu’il ne voulait pas« rechuter ». 2003, l’usine de saumon fumé Narvik à Landivisiau, 500 personnes et lui sur le carreau : « Je suis rentré chez moi. J’ai tiré les volets. Pendant des semaines, je suis resté dans le noir et je ne me suis plus levé tellement je me sentais inutile à la société. »Il travaille aujourd’hui « dans le beurre de luxe », « un métier bien moins éprouvant que l’abattoir, bien plus intéressant », 1 250 euros net par mois, pour le Ponclet, un patron trentenaire sorti d’HEC revenu aux racines et aux bottes en caoutchouc qui lui a fait signer un CDI au bout de deux jours : « On fabrique du beurre pas pasteurisé, à la main, avec du lait bio qu’on va chercher à la ferme tous les matins, en petite quantité, 200 kilos par semaine, 18 euros les 100 grammes, pour les grands cuistots. »

« Chez Gad, tout le monde était employable. Il y avait des postes dits "compassionnels" »

José est resté en contact « avec quelques Gad qui ont réussi » – « les autres ont trop honte de leur situation et vivent repliés ». Il revoit Joëlle Crenn par exemple, l’ex-présidente de l’association de soutien aux Gad, aujourd’hui dissoute, « Sauvons Lampaul », une battante à l’énergie communicative qui a bravé les épreuves, élevé seule son enfant à la mort de son mari. À 54 ans, elle signe une reconversion réussie à Bodilis dans la banlieue de Landivisiau – « parce qu’[elle] avait un projet bien ficelé ». Son restaurant-bar-crêperie-dépôt de pain « L’Hermine », dans une ancienne grange rachetée et retapée par la mairie, sur un axe ultra fréquenté où « il n’y avait rien », ne désemplit pas. Entre 70 et 80 couverts les midis, principalement des ouvriers et des agriculteurs. Deux ans après l’ouverture, elle emploie déjà quatre salariés, « soit deux temps complets et demi au smic », « que des femmes et personne de chez Gad » : « J’avais besoin de tourner la page », dit-elle presque en s’excusant. Gad, c’est dix-sept ans de sa vie dont dix dans un atelier exclusivement masculin, la découpe. Dès 2010, elle a commencé « à sentir la fin », créé une micro-entreprise de crêpes à domicile tout en continuant l’usine. C’est grâce au pécule amassé avec sa crêperie itinérante et à sa prime de licenciement – 17 000 euros – qu’elle a lancé son affaire. La banque n’a pas voulu lui faire de prêt parce qu’elle est rescapée d’un cancer…

« On parle des licenciements quand ils surviennent. Mais les difficultés, c’est après, quand il n’y a plus de raffut médiatique. Ici, on est au fin fond de la terre des bouseux. Tout le monde nous a oubliés », tempête Joëlle. Défilent sur son portable des « selfies » avec Emmanuel Macron et François Hollande. Le premier est venu s’excuser pour ses propos choquants sur les « illettrées de Gad ». Il avait stigmatisé les « femmes » de l’usine, « pour beaucoup illettrées » et à qui on ne peut pas demander « d’aller travailler à 50 ou 60 kilomètres », faute de permis de conduire, au micro d’Europe 1 lors de sa première interview de ministre de l’économie en septembre 2014. Le second, elle l’a rencontré à l’Élysée. Il l’avait invitée à représenter la Bretagne pour la journée des femmes le 8 mars 2015. Elle avait réussi à le coincer deux minutes pour lui parler d’une affaire qui la minait, les cinq collègues non syndiqués de Lampaul-Guimiliau poursuivis pour avoir injurié sur les réseaux sociaux Patrick Piguel, le délégué CFDT de Josselin à l’époque où les salariés des deux sites s’étaient battus devant les caméras et les gendarmes. Le président de la République lui a répondu qu’il ne pouvait s’en mêler, que c’était une affaire de syndicats. Quelques mois plus tard, elle a manqué s’étouffer quand elle a découvert que c’était son fils Thomas Hollande, l’avocat du syndicaliste CFDT

« Cela a choqué tous les Gad qui avaient voté Hollande et fini de les dégoûter de la politique », raconte Joëlle. Prise par sa nouvelle vie, elle croise peu d’anciens mais garde le lien sur Facebook ou lors des « cafés commères » de plus en plus rares, ces rendez-vous où les Gad prennent des nouvelles les uns des autres, autour d'un café et de gâteaux maison. Certains lui ont renvoyé dans la figure que « c’était facile pour elle », « qu’avoir été présidente de Sauvons Lampaul l’avait rendue célèbre et aidée à financer son projet », d’autres l’ont même carrément accusée d’avoir piqué dans la caisse de l’association pour lancer son affaire. « Des mauvaises langues jalouses de sa réussite », balaie Laurent, 45 ans dont seize chez Gad, qui grâce aux appels réguliers de Joëlle et d’une poignée d’anciens « sort de [sa] solitude, de [son] exclusion ». Il vit dans un petit logement social à Guimiliau et refuse de s’installer à Brest avec sa copine, tant qu’il n’aura pas un CDI : « Je ne veux pas être un squatteur, lui dire bonne journée le matin quand elle part et n’avoir rien à lui raconter le soir quand elle rentre. » Reconnu travailleur handicapé en 1992 après un grave accident de moto qui l’a plongé dix-neuf jours dans le coma, il ne peut postuler à toutes les offres. En trois ans, il a fait une nuit à l’usine de crêpes Wahou mais, dépassé par la vitesse de la chaîne, il a craqué puis il a fait un mois chez Gifi mais fini sur les rotules. À chaque fois, à cause de son handicap : « Je suis un bon ouvrier, mais je me fatigue vite. »

Ils sont des dizaines de Gad comme lui à être frappés par la double peine et à témoigner de l’un des échecs cuisants du quinquennat Hollande : l’explosion du nombre de personnes handicapées au chômage, + 65 % en cinq ans dans l’indifférence générale.« Chez Gad, tout le monde était employable. Il suffisait d’avoir deux bras, deux jambes. Il y avait des postes dits “compassionnels” pour des gens que personne n’emploierait ailleurs car ils présentent un âge avancé, des pathologies, des handicaps, des problèmes d’alcoolisme ou même psy. » France Marchand est la psychologue qui a suivi les Gad des mois avant et après leur licenciement dans le cadre de la « cellule de soutien » mise en place par la coopérative légumière. Elle a découvert l’univers des abattoirs, « des familles entières respirant Gad », des hommes et des femmes broyés par l’usine et ses TMS (troubles musculo-squelettiques), qui avaient pour certains totalement perdu l’usage de l’écriture, ne savaient plus compter, lire… Elle n’en voit aujourd’hui plus que deux ou trois défiler dans son cabinet et se demande ce que tous les autres sont devenus, consciente que les lendemains sont très sombres pour une majorité dans cette pointe de terre sauvage entre la mer et les monts d’Arrée qui ne sera bientôt plus, craint-elle, qu’un « désert à touristes ». Quand un de ses patients se plaint trop de son travail, elle assène : « Vous, vous avez un boulot, pas comme les Gad. »

Jean-Marc Puchois, le maire divers droite de Lampaul-Guimiliau, a « l’espoir que le ciel redevienne bleu ». Traumatisé par les usines du Nord devenues friches, ce ch’ti devenu breton par alliance se démène pour qu’une partie de l’abattoir revive sous un autre projet dans les prochains mois. « Ce ne sera pas 1 000 emplois mais quelques-uns », prévient-il. Il pense pouvoir les « réserver » à des anciens Gad, les plus éloignés de l’emploi, « des gens de [sa] génération entre 55 et 60 ans, un âge impossible pour retrouver du travail, dans la mouise, proche du RSA ». De toutes les mobilisations, y compris « bonnet rouge », cet ancien navigant dans la marine, qui a pris un congé sabbatique en 2008 pour se lancer en politique, n’imaginait pas être au cœur d’une telle« guerre pour l’emploi ». Il y a laissé sa santé, son couple, au point d’hésiter à rempiler pour un deuxième mandat. Finalement, il est retourné au front, a remporté la mairie, 76,5 % des voix et aussi, quelques mois plus tard, un fauteuil au département. Il est chargé de l’insertion économique, sur la liste LR, et il assiste impuissant à l’explosion du chômage, de la misère – + 25 % de RSA ces dernières années dans le Finistère –, et à la montée, scrutin après scrutin, du Front national dans une terre ouvrière, de gauche, jusque-là épargnée. Il en parle souvent avec Olivier Lebras, l’ancien porte-voix des Gad devenu « un ami » et… un homme politique.

 

« Beaucoup sont tentés par l’abstention ou le FN. Gauche-droite, ils ont donné »

L’ouvrier, corps vrillé par dix-huit années à la chaîne, à découper des carcasses de porc, en horaires décalés, fils de paysan, jamais encarté sauf à FO, belle gueule médiatique, s’est lancé dans l’arène à l’aube de la quarantaine et après sa première grande lutte sociale. Pas spontanément. On est venu le chercher. D’abord la maire PS de Saint-Thégonnec, la commune à moins de dix minutes de l’usine où il vit avec sa femme et leurs enfants, à l’occasion des municipales. Il est devenu son adjoint chargé de l’environnement. « J’ai accepté en me disant que cela m’occuperait et que l’indemnité d’adjoint de 500 euros serait mon RSA amélioré, tant j’étais persuadé de ne jamais retrouver d’emploi, surtout avec mon passé de syndicaliste. Le DRH d’une banque m’avait prévenu :‘‘C’est un énorme handicap, votre capacité à mener des troupes fera peur à tout potentiel employeur.” » Quelques mois plus tard, les écolos lui ont proposé la tête de leur liste aux régionales. Il a décliné, « parti trop compliqué, trop divisé ». Puis Christian Troadec l’a contacté pour une liste régionaliste. Il a décliné aussi : « trop mégalo ». Puis le bras droit de Jean-Yves Le Drian, l’homme fort de l’exécutif breton, baron socialiste, cumulard assumé ministre de la défense, très proche de François Hollande, l’a dragué. Pas pour être tête de liste PS mais dernier de leur liste. « Un souhait des bases militantes d’avoir un ouvrier qui a mené une lutte », a-t-il argumenté. Olivier Lebras a accepté.

Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité (Rachida El Azzouzi pour Médiapart, 12 décembre 2016)

Le voilà aujourd’hui conseiller régional, indemnisé 1 800 euros par mois, membre de la commission « emploi et formation », en charge de décliner localement le plan « 500 000 formations », rustine gouvernementale pour tenter de sortir de l’ornière les chômeurs de longue durée et dire « on a essayé ». Des journalistes de Paris l’appellent pour faire le portrait de « l’Édouard Martin breton », d’autres pour connaître son point de vue sur la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle et le fait qu’il ait débauché le chef du groupe socialiste en Bretagne, le député Richard Ferrand, qui veut quand même être candidat PS aux prochaines législatives. Olivier Lebras, qui se définit « à la gauche du PS et à la droite de Mélenchon », a conscience « d’être à contre-courant », de s’engager aux côtés des socialistes quand tout le monde, à commencer par les classes populaires, les fuit. Il aurait pu être permanent à 2 500 euros par mois chez FO comme Nadine Hourmant, l’ancienne déléguée syndicale des Doux avec laquelle il a écumé les plateaux télé à l’époque de l’« hyper-médiatisation ». Mais il voulait « faire entendre une parole ouvrière ». « Cela ne veut pas dire que je cautionne la politique de Hollande, que je vais aller voter à la primaire du PS en ruine, encore moins donner ma voix au PS à la présidentielle. Je suis très déçu moi aussi », se défend-il.

Nombre de Gad lui ont tourné le dos. Définitivement. Certains très violemment, le traitant de « traître », « collabo », « arriviste », « opportuniste », changeant de trottoir, refusant de lui serrer la main lorsqu’ils le croisent, l’incendiant sur Facebook. Parce que « Nono » a rejoint Le Drian, considéré par les Gad de Lampaul-Guimiliau comme le fossoyeur de leur abattoir au profit de celui du Morbihan, son fief électoral. Parce que les ministres bretons (ou ex) de la “hollandie”, Le Drian, Lebranchu, Le Foll, Urvoas, Hamon, « n’ont pas bougé le petit doigt » pour sauver leur usine. Parce qu’ils voient des entreprises bretonnes de l’agroalimentaire faire travailler des Roumains, des Polonais, même des Chinois, jurent-ils, gérés par des agences d'intérim planquées en Roumanie, à Malte ou Guernesey. Parce qu’ils ne veulent plus aussi entendre parler du PS. Tout simplement. « Beaucoup sont tentés par l’abstention ou le FN. Gauche-droite, ils ont donné, ne font plus confiance », constate l’ancien syndicaliste « pas surpris ». Au conseil régional de Bretagne, il y a depuis les dernières élections douze élus frontistes. L’une d’entre elles, au printemps dernier, a condamné l’abattage halal dans les abattoirs bretons qui seraient « soumis à la charia ». Olivier Lebras, qui porte le costume pour se fondre dans l’hémicycle et « ne pas faire ouvrier en baskets », a vu rouge. Il a insisté auprès de son groupe pour lui répondre et dénoncé « des propos méprisants » :« L’abattage halal, c’est 2 000 emplois ici. Comment peut-on se réclamer du peuple et vouloir le mettre au chômage ? » Tonnerre d’applaudissements. SMS de Le Drian le félicitant.

Olivier Lebras n’est pas dupe : il est conscient d’être « la caution » d’une gauche qui a rompu avec les siens, les ouvriers, le peuple. Il a appris à être à l’aise à l’oral et à l’écrit, signé un livre, Le Visage des Gad, avec une sociologue du coin. « Quand on vient du monde ouvrier, on a tendance à se rabaisser, à raser les murs, à se dire “on parle pas aussi bien qu’un médecin ou un avocat”. » Il a conservé un emploi aussi. Un CDD à mi-temps après des mois d’intérim, 700 euros par mois, comme agent de sûreté à l’aéroport de Brest, en horaires décalés, lui qui avait promis à sa femme que c’était fini, les trois-huit. Il aurait pu se contenter de ses indemnités mensuelles d’élus, 2 300 euros cumulés, c’est déjà bien plus que son salaire d’ouvrier smicard, mais il tient à rester ancré dans le réel. Certains de ses nouveaux collègues ne comprennent pas qu’« il fasse de la politique et prenne le boulot d’un autre qui en a besoin ». Cela lui glisse sur la cravate.

Il sait ce que c’est le monde du travail, du chômage. « Se prendre cinq ou six portes dans la figure, rentrer brisé, le soir, de ne pas avoir été pris, avec ta femme qui te demande “alors chéri, cet entretien ?” » Voir des collègues basculer dans l’alcoolisme, divorcer (une soixantaine). Enterrer l’un d’eux qui s’est suicidé « à cause de tout ça ». « Il y a eu au moins cinq suicides chez Gad depuis la fin de l’usine. » Le premier, c’était Jo, un collègue de la triperie, de toutes les manifs, en décembre 2013. Le soir même de la visite de Michel Sapin, alors ministre du travail, où il s’était rendu avec d’autres salariés. C’était l’un des premiers Gad à retrouver un boulot, il devait attaquer le lendemain chez un légumier. On l’a retrouvé pendu à un arbre. Derrière lui, une femme, deux enfants et un pavillon à crédit. Christelle s’en souvient « très bien ». La nouvelle l’avait « pétrifiée ». Elle a vu jeudi sa conseillère Pôle emploi. Elle commence lundi « un travail » à l’ART, l’« association recherche travail » à Landivisiau. C’est du bénévolat« pour reprendre goût à l’activité ». Trois heures par jour, du lundi au vendredi, à destination de six chômeurs longue durée dont deux anciens Gad. On lui a dit aussi que ce n’était pas normal que la cellule de reclassement n’ait pas pris en charge financièrement son permis de conduire et que « la puissance publique » devait réparer cela. Joëlle Crenn, l’ancienne présidente de « Sauvons Lampaul », qui est passée boire un café, va même appeler la députée des environs Chantal Guittet pour mettre un coup de pression… un de plus.

Trois ans après leur licenciement, les ex-Gad reclassés dans la précarité (Rachida El Azzouzi pour Médiapart, 12 décembre 2016)
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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 13:18
Billiers. 400 personnes réunies pour combattre la xénophobie (Ouest-France, 12 décembre 2016)

Clément PELTIER - Ouest-France, 12 décembre 2016

À l’appel du collectif J’ai mal à mon village, 400 personnes se sont réunies, dimanche matin, devant le centre de la Pep 56 (Pupilles de l’enseignement public) de Billiers. Un temps pressenti pour accueillir une vingtaine de migrants, le centre d’accueil était parti en fumée, ravagé par les flammes, le 21 octobre dernier. Le collectif a voulu « défendre l’image d’accueil de la commune, pas une image réductrice et haineuse ».

À l’appel du collectif J’ai mal à mon village, 400 personnes se sont réunies, dimanche matin, devant le centre de la Pep 56 (Pupilles de l’enseignement public) de Billiers. Le centre d’accueil était parti en fumée, ravagé par les flammes, le 21 octobre dernier.

Il avait été un temps pressenti, pour accueillir une vingtaine de migrants. Un projet qui avait été finalement abandonné.

Une enquête toujours en cours

Si l’enquête est encore en cours,” il est facile de faire un lien entre ce sinistre et l’éventualité que ce centre de sport et vacances puisse devenir provisoirement un centre d’accueil et d’orientation pour des migrants en provenance de Calais."

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 20:21
Marché Saint Louis à Brest ce dimanche 11 décembre - photos Ismaël Dupont

Marché Saint Louis à Brest ce dimanche 11 décembre - photos Ismaël Dupont

Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre

Ce tract sera diffusé à un million d'exemplaires partout en France et dans le Finistère par les militants communistes.

Point de départ de la distribution d'au moins 10 000 tracts dans le Finistère: le marché Saint Louis à Brest par une belle matinée dominicale ensoleillée, avec Jean-Paul, Erwan, Anne-Catherine et Ismaël.  

Prochaines distributions de tracts sur Brest: 

Mardi 13 décembre à 12h à la fac Segalen

Jeudi 15 décembre à partir de 10h 30 au Marché de Bellevue

Samedi 18 décembre à partir de 10 h 30 au marché de Kerinou

Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
Les communistes distribuaient le tract "2017: c'est votre avenir qui est en jeu" sur le marché Saint Louis de Brest ce dimanche 11 décembre
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9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 09:36
Vannes: un chef d'entreprise reconnu coupable d'avoir licencié sa salariée enceinte (Ouest-France, 8 décembre 2016)

Ouest-France, 8 décembre

Jeudi 8 décembre, le tribunal correctionnel de Vannes a reconnu coupable un chef d’entreprise vannetais de harcèlement moral et discrimination face à l’état de grossesse de sa salariée. Il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, et 3 500 € d’amende.

À l’audience du 20 octobre 2016 (Ouest-france du 21 octobre 2016), l’entrepreneur de 48 ans avait nié les faits reprochés. La victime, une femme âgée 40 ans, avait été engagée le 3 août 2010 comme chargée de communication, en contrat à durée indéterminée.

À la veille de la fin de sa période d’essai, elle sollicitait un rendez-vous avec son employeur dans le but de connaître son avenir dans la société. Au départ, l’employeur élogieux lui indiquait que son contrat était poursuivi. C’est à l’annonce de sa grossesse, que l’attitude du gérant s’était modifiée. Le lendemain, la salariée apprenait la rupture de son contrat.

A contrario, l’employeur indiquait que l’employée avait « demandé de mettre fin à son contrat pour se consacrer à cet enfant » et lui proposait de transformer son CDI en CDD.

C’est à son retour de congé parental en août 2011, que la jeune maman s’était vue rétrogradée sur le plan professionnel, contenue dans des tâches subalternes et se retrouvait « écartée et isolée » des autres salariés qui ne lui adressaient plus la parole et avait quitté la société un an plus tard.

"trop de femmes condamnées à s’arrêter"

Une peine de six mois avec sursis, et l’interdiction d’exercer sa profession de gérant et 6 000 € d’amendes ont été requises par le procureur de la république, insistant sur le fait que « trop de femmes compétentes et investies sont condamnées à s’arrêter de travailler pour pouvoir fonder une famille ».

En défense, Me Peignard refuse les reproches faits à son client soupçonnant « une salariée manipulatrice et intelligente souhaitant gagner de l’argent ».

 

Le chef d’entreprise a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, et 3 500 € d’amende.

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